Avril 2012 Les développeurs d’artistes en Pays de la Loire 6OFFORVÄUFàBTIEV1ÍMFEFDPPQÃSBUJPOEFTBDUFVST QPVSMFTNVTJRVFTBDUVFMMFTFO1BZTEFMB-PJSF Par Emmanuel Parent, chargé de l’observation au Pôle En 2010 en Pays de la Loire, le Centre National des Variétés a enregistré plus de 2300 concerts. Pôle emploi recensait quant à lui 802 artistes professionnels de la musique et du chant. Entre 150 et 200 albums ont été produits professionnellement sur cette même année, dont la moitié sur des labels de la région. L’activité musiques actuelles est riche et réelle en région Pays de la Loire. Ce foisonnement est en partie dû à une multitude de petites entreprises qui, avec les musiciens, développent les projets artistiques et les aident à se structurer. Ces dernières années, elles se sont fédérées, avec l’appui du Pôle, en tant que développeurs d’artistes. Remerciements Cette enquête a été réalisée selon les principes de l’observation participative et partagée. Elle a associé, lors de ses différentes étapes, le collectif des développeurs, l’équipe du Pôle et des partenaires associés. Qu’ils soient ici vivement remerciés. Pour le collectif des développeurs d’artistes : Guillaume Bassompierre (Le ragondin tourneur), Hélène Fourrage (Mus’azik), Enora Monfort (Service Compris), Romain Pierre (Vlad). Pour les partenaires : Gérôme Guibert (Paris III-­Sorbonne Nouvelle), Dominique Sagot-­Duvau-­ roux (Granem, université d’Angers), Sébastien Berthe (CNV), Wenceslas Lizé (université de Poitiers/ANR Impact), Cécile Arnoux (Trempolino). Pour le Pôle : Nicolas Crusson, Yann Le Norcy, Vianney Marzin, Emmanuel Parent. 2 par là même potentiellement rentables, ils sont QSJTFODIBSHFFOBNPOUEFMBÞMJÂSFQBSEJGGÃSFOUT JOUFSNÃEJBJSFTNBOBHFSTMBCFMTUPVSOFVSTQSP-­ ducteurs, éditeurs, attachés de presse, etc. pour les NFUUSFFOSFMBUJPOFOBWBMEFMBÞMJÂSFBWFDEFTEJGGV-­ seurs (salles, festivals, disquaires, médias, etc.) qui permettront ensuite la rencontre avec les publics. Ce modèle type, basé sur une forte division des tâches, ne représente bien sûr pas l’unique façon de se professionnaliser. Mais il constitue un idéal que beaucoup cherchent à atteindre. Comment y Les chiffres sont désormais bien connus. Depuis parviennent-­ils ? Ni par magie, ni uniquement par 30 ans, les pratiques musiques actuelles des Fran-­ MFVSUBMFOU"WBOUEFDPOOBÈUSFVOFOPUPSJÃUÃTVGÞ-­ çais n’ont cessé de progresser. Entre 1973 et 2009, le sante qui leur permet d’asseoir une organisation nombre de musiciens jouant dans un cadre collectif a viable pour eux et leurs partenaires, les musiciens doublé (Donnat 1997, 2009). Avec 23 % de la population POU TPVWFOU CÃOÃÞDJà EV DPODPVST EF TUSVDUVSFT º qui déclare savoir jouer l’économie artisanale d’un instrument, et parfois informelle la musique est avec lesquelles ils ont aujourd’hui la première pu développer leurs Depuis 2007 en Pays de la Loire, le collectif des pratique artistique des projets « main dans la développeurs d’artistes s’est constitué au sein du Pôle Français. Cette massi-­ main », des structures de coopération des acteurs pour les musiques actuelles ÞDBUJPO EFT QSBUJRVFT QPVS SÃßÃDIJS TVS MFVS NÃUJFS FU BHJS DPMMFDUJWFNFOU BÞO qui ont été cruciales s’est également tra-­ EFGBJSFSFDPOOBÈUSFMFVSQMBDFBVTFJOEFMBÞMJÂSF&ODJOR EBOT MnBGÞSNBUJPO EF ans, les « développeurs d’artistes » ont écrit une charte duite dans le secteur leur parcours d’ar-­ (www.lepole.asso.fr), mis en œuvre des projets coopératifs professionnel. En 1986, tistes. Ce sont elles (co-­productions, outils de communication communs), on comptait seulement que nous appelons les co-­construit et co-­géré un dispositif d’aide régional aux 5500 musiciens pro-­ « développeurs d’ar-­ développeurs. Ils ont assuré une présence collective lors fessionnels en France, tistes », ce maillon de rencontres professionnelles (JIMI, BIS) et ont présenté dont 60 % résidaient à NÃDPOOV EF MB ÞMJÂSF leurs actions dans différentes régions (Aquitaine, Bretagne, Paris. En 2010, ils sont artistique qui fait le Poitou-­Charentes, Champagne-­Ardenne...). 30 000, et ne sont plus En 2010, ils ont commandé au Pôle une enquête Flash pour lien entre une scène que 35 % en région EJTQPTFSEFEPOOÃFTÞBCMFTTVSMFVSNÃUJFSFUBMMFSQMVTMPJO dite locale et une scène dans l’analyse. S’appuyant sur la méthode de l’observation parisienne. Les emplois qui serait nationale, participative et partagée (OPP), cette enquête a été réalisée artistiques ont énor-­ voire internationale, par le Pôle en associant les développeurs d’artistes des mément progressé, et ou qui permet sim-­ Pays de la Loire à toutes les phases de la recherche. Le se sont déployés sur plement à un projet Pôle a également sollicité différents partenaires pour l’ensemble du territoire artistique d’exister sur collecter et conforter ses chiffres : le DEPS, le CNRS, le français. une « niche » ou sur Centre National des Variétés (CNV), la CRESS des Pays de un territoire. Ce fai-­ la Loire, le réseau Tohu-­Bohu/Trempolino. Le développement des sant, les développeurs pratiques musicales a participent à la diver-­ permis à un grand nombre de musiciens de vivre de leur sité culturelle. Ce sont ces structures que cette passion. Toutefois, si en 20 ans, le nombre de musiciens enquête Flash entend mettre en lumière pour professionnels a été multiplié par 5,5, le nombre de jours mieux comprendre leurs fonctions et leurs réalités. travaillés, lui, n’a progressé que de 1,75 (Coulangeon 2004). $F RVJ TJHOJÞF VOF QSÃDBSJUà BDDSVF QPVS MFT BSUJTUFT Quel poids socio-­économique représentent les le total de l’emploi n’a pas évolué aussi rapidement que développeurs d’artistes en Pays de la Loire ? le nombre de salariés artistiques. Dans le quotidien Combien sont-­ils ? Combien d’emplois génèrent-­ils des musiciens, ces chiffres se traduisent concrète-­ Comment parviennent-­ils à asseoir un modèle éco-­ NFOUQBSVOFRVFTUJPOTJNQMFNBJTEÃMJDBUFDPNNFOU nomique, alors même que les projets artistiques développer un projet artistique de façon viable écono-­ qu’ils développent ne sont pas encore rentables ? miquement ? Comment devenir, et rester, un musicien Quelle part prennent-­ils dans la chaîne de création professionnel ? de la valeur artistique ? Dans la diversité culturelle ? Voici quelques-­unes des questions auxquelles cette Lorsque des artistes et leurs projets musicaux sont enquête tente de répondre. considérés comme « aboutis » artistiquement, qu’ils CÃOÃÞDJFOUEnVOFDFSUBJOFOPUPSJÃUÃFURVnJMTEFWJFOOFOU $POUFYUF 3 I QUI SONT LES DÉVELOPPEURS D’ARTISTES ? Les développeurs d’artistes sont économiquement des intermédiaires de la musique. Ils font partie de l’environnement professionnel des artistes et œuvrent à leur JOTFSUJPO QSPGFTTJPOOFMMF EBOT MB ÞMJÂSF &O fonction de leur histoire et de leurs compétences, ces acteurs économiques ont développé des activités sur un spectre très large : management, tour, production discographique, pédagogie, édition, promotion, administration... Mais au-­ EFMº EF MFVST TQÃDJÞDJUÃT JMT POU FO DPNNVO de travailler au quotidien avec les musiciens au développement de leurs projets artistiques. NJMMJPOTEnFVSPTEFCVEHFUT DVNVMÃT, 122 000 € de budget en moyenne -nÃDIBOUJMMPO Pour déterminer la population mère, nous avons considéré comme « développeur d’artistes » toute structure de droit privé répondant aux trois DBSBDUÃSJTUJRVFTTVJWBOUFT qÄUSFJOTUBMMÃFO1BZTEFMB-PJSFFO q se placer comme intermédiaire pérenne (notion de catalogue d’artistes) et professionnel entre des artistes régionaux et des diffuseurs (du spectacle vivant ou du disque) qEÃWFMPQQFSVOFBDUJWJUÃÃDPOPNJRVFRVBOUJÞBCMF Tourneurs, labels, groupes en auto-­développement (ayant la responsabilité d’employeur du plateau artistique) sont potentiellement des développeurs d’artistes. La charte des développeurs considère quant à elle la « fonction de management », ou « vision globale du projet de l’artiste » comme centrale EBOTMBEÃÞOJUJPOEVNÃUJFS4BOTSFUFOJSDFDSJUÂSFBQSJPSJQVJTRVnJMTVQQPTF de connaître le fonctionnement interne de la structure, nous l’avons intégré au questionnaire. 32 structures ont intégralement répondu au questionnaire adressé par le Pôle en juillet 2011 à un total de 60 structures. L’enquête portait sur l’année civile 2010. Si on considère les structures qui avaient une activité économique attestée par le recours à l’emploi salarié en 2010, notre échantillon se réduit à 39 structures. Nous obtenons alors un taux de réponse de 82 %. On peut donc considérer que les principaux développeurs d’artistes en Pays de la Loire sont présents dans l’échantillon. &51 générés, dont IFVSFT d’emplois artistiques et techniques (56 %) EFMnBDUJWJUÃest réalisée par les entreprises de QMVTEFBOT 4UBUVU KVSJEJRVF La très grande majorité sont des associations (90 %). 5BJMMF NPZFOOF EFT TUSVDUVSFT Ce sont des TPE (très petites entreprises). Leurs budgets vont de 10 000 € à 600 000 €, avec une moyenne de 122 000 € et une médiane à 86 000 €. Leurs budgets cumulés s’élèvent à près de 4 millions d’euros. 5FSSJUPJSFT 75 % des développeurs sont en Loire-­ Atlantique, et la moitié sont à Nantes. 10 % résident en Sarthe, 10 % en Maine-­et-­Loire, 5 % en Vendée. Ils sont installés dans des zones urbaines pour la quasi totalité. "ODJFOOFUà EF MnBDUJWJUà La moitié des structures ont moins de 5 ans (et 30 % d’entre elles avaient moins de deux années d’existence au moment de l’enquête). Il y a un fort renouvellement des entreprises, mais ce sont souvent les mêmes personnes qui redémarrent leur activité au sein de nouvelles structures. Toutefois, seules les structures qui s’inscrivent dans le temps parviennent à générer une activité économique notable. La barrière des 5 années EnFYJTUFODF TPVWFOU SFMFWÃF QBS Mn*/4&& FTU JDJ EÃDJTJWF les structures de plus de 5 ans réalisent 87 % du chiffre d’affaires de l’échantillon. &OWJSPOOFNFOUQSPGFTTJPOOFM 86 % de l’échantillon a recours au salariat. 70 % des employeurs ont recours à VOF DPOWFOUJPO DPMMFDUJWF 4ZOEÃBD 4OFT "OJNBUJPO £EJUJPO QIPOPHSBQIJRVF NBJT aucun d’entre eux n’est adhérent à un syndicat d’employeurs. Les développeurs savent certainement mobiliser leur réseau pour obtenir les soutiens et informations dont ils 4 ont besoin sur les questions juridiques auxquelles ils sont confrontés. ll y a aussi sans doute un décalage entre les attentes des développeurs très actifs au sein des scènes locales et la dimension nationale portée par les syndicats. Pour autant, cette absence totale d’adhésion syndicale peut être interprétée comme un manque de structuration professionnelle. Un paradoxe au regard de leur place dans l’emploi (voir partie V et VI). Traduire cette fonction d’employeur en termes d’identité n’est peut-­être pas toujours si évident dans une relation entre développeurs et artistes au sein de laquelle ces derniers restent souvent en position centrale. Dans tous les cas, ce manque de représentation syndicale est également symptomatique d’un défaut de visibilité des développeurs au sein de la ÞMJÂSFNVTJDBMFBVOJWFBVOBUJPOBM .VMUJBDUJWJUà Comme la plupart des acteurs associatifs observés en région (voir les Cahiers du Pôle, 2011), les développeurs d’artistes font coexister plusieurs activités souvent imbriquées. Les activités économiques les plus visibles pour le public sont la production de spectacles (tour) et la production de disques (label). Mais ces structures TPOU CJFO TPVWFOU BNFOÃFT º EJWFSTJÞFS MFVST BDUJWJUÃT FU proposer des prestations diverses (promotion, gestion paie, administration, prestation technique, etc.) pour les artistes qu’ils développent ou pour des tiers (artistes extérieurs à l’entreprise, acteurs professionnels, acteurs associatifs, collectivités, etc). En moyenne, chaque entreprise se déploie ainsi sur 3 activités différentes. La multi-­activité chez les développeurs d'artistes Production phonographique Promotion communication Autres types de prestation Management Production de spectacle Gestion, administration, RH 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% -FTDIJGGSFTEFMBQSPEVDUJPO FUEFMBEJGGVTJPO groupes suivis (6,5 en moyenne par structure) groupes faisant l’objet d’un travail de développement dates vendues dates produites et 73 dates co-­réalisées 3FDFUUFTEFDPOUSBUTEFDFTTJPO` soit `FONPZFOOF par structure jours de résidence de création cumulés, BWFD`EFSFTTPVSDFTQPVSMFTÞOBODFS $SJTF EV EJTRVF FU QSÃQPOEÃSBODF EV UPVS 86 % des répondants sont détenteurs de la licence d’entrepreneurs de spectacles numéro 2, et 53 % ont la licence 3 (une seule structure possède la licence 1). Le taux plus faible de licence 3 indique que les développeurs sont rarement en position d’exploiter les recettes de billetterie (et donc d’être les producteurs des concerts, voir plus bas). Ceux qui n’ont pas de licence sont les labels « purs ». Ils sont minoritaires dans l’échantillon. Depuis les années 2000, la chute des revenus du disque a également affecté les développeurs d’artistes. Là où le label était sans doute historiquement la première activité de « développement » montée par les entourages des artistes dans les scènes alternatives des années 1980 et 1990, la crise du disque a repositionné depuis 10 ans les développeurs sur le spectacle vivant, plus à même de générer des revenus pour les artistes en émergence. C’est ce qui explique la prépondérance, dans l’échantillon observé, de l’activité de tour et de la gestion de paie pour les intermittents. La nature même de cette enquête, basée sur une entrée économique, explique que ce soit en tant qu’entrepreneur de spectacles que nous ayons MFNJFVYPCTFSWÃFURVBOUJÞÃMFVSBDUJWJUà Les développeurs d’artistes sont donc en majorité des tourneurs. Viennent ensuite les labels, qui produisent TPVWFOU ÃHBMFNFOU EFT TQFDUBDMFT &OÞO MFT HSPVQFT en auto-­développement forment la troisième catégorie. Positionnés sur la diffusion, ils parviennent à générer une économie lorsque leur notoriété est assise et qu’ils peuvent UPVSOFSTVGÞTBNNFOU FOCUS : LA PRODUCTION DISCOGRAPHIQUE EN PAYS DE LA LOIRE Les quelques labels de l’échantillon ne permettent pas de se faire une idée de l’activité de production discographique en région. Pourquoi ? L’économie du disque, qui s’est effondrée depuis les années 2000, a rendu invisible l’activité des labels développant les scènes locales. Pourtant, le disque reste une étape incontournable du développement de carrière des artistes émergents. En témoigne la très grande diversité de la production discographique ligérienne, telle qu’a pu l’observer le réseau Tohu-­Bohu sur l’année 2010. 145 disques de groupes régionaux ont été repérés par le réseau et Trempolino. Sur cet ensemble, la moitié des albums sont autoproduits par les groupes eux-­mêmes, l’autre moitié se répartissant sur 48 labels différents. 4VSTPSUJFTEnBMCVNEFHSPVQFTMJHÃSJFOTSFQÃSÃFTFO 66 albums sont autoproduits, 79 sont sortis sur les labels ou auto-­labels. Sur 48 labels qui ont édité les albums des groupes ligériens, 43 sont implantés en Pays de la Loire (89,5 %), 4 dans le reste de la France, un à l’étranger (Allemagne). ¼ Les groupes qui dépassent le stade de l’auto-­production ont donc principalement recours à des labels régionaux, y compris les groupes à notoriété importante ou ancienne (Hocus Pocus, French Cowboy, Smooth, Alban Darche Trio...) 3BZPOOFNFOUEJTUSJCVUJPO Les auto-­produits n’ont quasiment pas de distribution. Sur les 43 labels régionaux, 12 ont une distribution physique (nationale ou internationale), 2 ont une distribution uniquement numérique. .PEÂMFÃDPOPNJRVF "VDVOEFDFTMBCFMTOFUJSFTFTSFWFOVTFYDMVTJGTEFMBQSPEVDUJPOEJTDPHSBQIJRVF-FVSTQSPÞMTQFVWFOUTFDMBTTFS FOUSPJTDBUÃHPSJFT 1) label adossé à une structure de tour ou d’édition 2) label adossé à l’activité d’un ou plusieurs groupes à forte notoriété 3) label associatif porté par des bénévoles et positionné sur une niche éditoriale Source : Trempolino plus d’infos sur www.lepole.asso.fr 5 II SCÈNES LOCALES ET LOGIQUES DE PROXIMITÉ 84 % des groupes sont installés en Pays de la Loire 43 % des groupes des développeurs jouent hors des Pays de la Loire Les développeurs travaillent en moyenne avec HSPVQFT et s’occupent plus TQÃDJÞRVFNFOUEVEÃWFMPQQFNFOU EFHSPVQFT Ce qui singularise les développeurs d’artistes par rapport aux autres producteurs de spectacles, c’est avant tout leur proximité géographique avec les artistes de leur catalogue. La quasi-­totalité des groupes issus de l’échantillon sont installés en Pays de la Loire (84 %). Depuis les années 1980 en France, les groupes de musique et les réseaux de fans créent ou suscitent dans leur sillage des labels, des fanzines, de nouveaux lieux d’enregistrement, de concert et de répétition. Les acteurs s’organisent au niveau de leur ville ou de leur région pour diffuser les créations musicales nées au sein de leurs réseaux. On parle alors de « scènes locales ». À l’opposé d’une culture mainstream fabriquée dans les grandes métropoles et diffusée avec les moyens de communication de masse, les scènes locales se conçoivent DPNNFEFWÃSJUBCMFTÞMJÂSFTFONJDSPDPTNFRVJQFSNFUUFOU à des expressions culturelles alternatives d’exister de façon plus ou moins autonome. Les développeurs d’artistes sont donc un maillon essentiel pour la vitalité des scènes locales, voire au-­delà. Leur action permet à la fois à des artistes positionnés sur des niches esthétiques ou des réseaux alternatifs d’exister à l’échelle nationale (27 %) et internationale (16 %) et à d’autres de vivre de leur musique dans leur région avec l’appui de partenaires professionnels locaux. Par ailleurs, les groupes développés n’étant pas à l’abri d’un succès qui puissent les propulser vers une scène plus mainstream, les développeurs permettant aux artistes de passer progressivement des paliers en termes de notoriété ou de visibilité, servent également de vivier à l’industrie musicale. 6 Esthétique des groupes en développement (sur un échantillon de 150 groupes) 21% 45% 15% Chanson Jazz World/Trad. Musiques amplifiées 19% Rayonnement des groupes en développement (En fonction des lieux de concert où ils ont joué sur un échantillon de 150 groupes) 16% 25% 32% 27% Local Régional National International III LE POIDS ÉCONOMIQUE DES GROUPES EN DÉVELOPPEMENT l’investissement de départ est nécessaire et parfois important. Les réalités, entre développeurs en région et producteurs-­tourneurs nationaux sont néanmoins bien différentes. On peut comparer les indicateurs du Pôle avec une autre enquête, publiée par le CNV en 2011, qui porte précisément sur les tournées d’artistes de producteurs-­ UPVSOFVST OBUJPOBVY -B EJGGÃSFODF FTU USÂT TJHOJÞDBUJWF d’un point de vue économique, mais aussi sur les lieux de diffusion touchés. Le montant moyen d’un contrat de cession est de ` Un groupe réalise en moyenne EBUFT TVSVOFBOOÃFNÃEJBOFEBUFT 55 % des dates signées avec les festivals et les petits lieux Leurs artistes représentent donc des « projets en développement », c’est-­à-­dire des groupes qui ne sont pas forcément connus du grand public, mais qui sont déjà professionalisés en partie. La notion de « développement » n’est pas propre aux développeurs. Les producteurs-­ tourneurs nationaux, rassemblés au sein du Prodiss, déclarent également s’occuper du développement des artistes de leur catalogue. La production de ces artistes reste un exercice économique risqué, dans lequel UNE COMPARAISON AVEC LES CHIFFRES DU CNV* Le Pôle -­ enquête développeurs (avril 2012) CNV -­ enquête sur les tournées (avril 2011) Montant moyen d’un contrat de cession 1 109 € 2 555 € Recettes moyennes de billetterie 1 769 € 3 704 € 88% -­ 12% 83% -­ 17% Nb de dates moyen sur une année (Pôle) / tournée (CNV) 13,5 17 Nb dates en festivals 29% 15% Nb dates en petits lieux 26% 27% Nb dates centres culturels 19% Nb dates autres lieux (plein air…) 14% Nb dates en lieux spécialisés 12% Ratio cession / production 16% 42% * L’étude du CNV sur la production de spectacles de musiques actuelles en France de 2006 à 2009 Sur la base de plus de 11 000 dates soutenues entre 2006 et 2009 dans le cadre de sa commission « Aide à la production », le CNV a conduit avec des professionnels du spectacle une étude sur les conditions économiques de production d’artistes en développement (CNV info, n° 25, juin 2011). Plusieurs éléments forts apparaissent. Les spectacles des artistes des développeurs se vendent deux fois moins cher que ceux des catalogues des producteurs nationaux. Il en va de même pour les recettes de billetterie lorsque les développeurs produisent eux-­mêmes les concerts. Toutefois, les ressources provenant de la billetterie sont beaucoup moins fréquentes (ces entreprises ne produisent que 12 % des dates). Par ailleurs, pour les développeurs d’artistes ligériens, les festivals et les petits lieux constituent les deux premiers réseaux de diffusion (soit 55 %). La façon dont ces lieux de diffusion irriguent les territoires, le nombre de programmateurs qu’ils représentent, rencontrent à la fois les logiques de proximité et la dynamique de scène locale à laquelle participent les développeurs d’artistes. Quant aux lieux de diffusion spécialisés comme les SMAC, ils semblent QMVT EJGÞDJMFT EnBDDÂT QPVS MFT EÃWFMPQQFVST EnBSUJTUFT Ces derniers n’ont que marginalement des propositions artistiques à fort potentiel public. Ainsi, dans la négociation avec les salles, leurs catalogues ne leur permettent pas de disposer d’une force de vente nécessaire en comparaison avec les producteurs nationaux. D’un point de vue artistique et donc plus subjectif, la légitimité des développeurs d’artistes et/ou de leurs artistes est également plus ou moins reconnue. &OÞO MF NPOUBOU NPZFO EnVO DPOUSBU EF DFTTJPO DIF[ les développeurs d’artistes pose question. Il permet théoriquement de prendre en charge en moyenne 4 musiciens et 2 techniciens en respectant les minimas conventionnels. En revanche, on peut se demander DPNNFOU DFT TUSVDUVSFOU ÞOBODFOU MFT GSBJT EF DSÃBUJPO de communication, de tournée, les frais administratifs et les frais de fonctionnement de leur structure. On mesure alors que l’activité de production de spectacle, chez les développeurs d’artistes, est structurellement non rentable. Dans ces conditions, comment les développeurs parviennent-­ils à construire un modèle économique ? 7 LA PLACE DU DÉVELOPPEUR D’ARTISTES DANS LA DIFFUSION DU SPECTACLE VIVANT Artiste en développement Label Tour Prestations variées Développeur Administration Fonction de management Promotion, communication Cession 88 % Production 12 % Festivals 29 % des dates Petits lieux de diffusion (Café Concerts, clubs) 26% des dates Institution (opérateur) (dispositifs d’accompagne-­ ment, espace de coopération...) Centres culturels 19 % des dates Autres (plein air...) 14 % des dates *OTUJUVUJPOÞOBODFVS (aide au développement, à la diffusion...) >ŝĞƵdžĚĞĚŝīƵ-­‐ sion spécialisés (SMAC) 12 % des dates ASSOCIATIF Public Poursuite du développement de carrière de l’artiste PUBLIC PRIVÉ Source : D’après G. Guibert et D. Sagot-‐Duvauroux, Cartographie du spectacle vivant. L’exemple des musiques actuelles, DEPS, 2012 -BOPUJPOEnBSUJTUFFOEÃWFMPQQFNFOUEnVOQPJOUEFWVFÃDPOPNJRVF Comme l’ont montré Gérôme Guibert et Dominique Sagot-­Duvauroux (2012), les artistes en développement se caractérisent par le risque économique qu’ils représentent pour le producteur de spectacle. En effet, leur notoriété restreinte ne permet pas de savoir à coup sûr quelle jauge ces groupes seront capables de remplir lors des concerts. Plus la notoriété est faible, plus le risque est élevé. Le producteur préfère alors vendre le spectacle sous forme d’un contrat de 8 cession, en faisant porter le risque économique sur le lieu organisateur. Pour les développeurs d’artistes, 88 % des dates sont vendues à des lieux organisateurs, et 12 % sont directement produites. C’est bien ce ratio très élevé de contrats de cession qui rapproche les catalogues des développeurs d’un côté (enquête du Pôle), de ceux des producteurs nationaux de l’autre (enquête CNV). IV LES MODÈLES ÉCONOMIQUES Les recettes liées au développement représentent EFTQSPEVJUT Parmi les producteurs de spectacle vivant musiques actuelles en France, on peut distinguer trois grandes familles, qui se distinguent par leur modèle économique. -FTEÃWFMPQQFVSTEnBSUJTUFT de 0 à 1 million d’euros de budget en moyenne Les subventions publiques et les aides à l’emploi représentent 17 % des budgets. On peut aussi noter que les aides des sociétés civiles comptent pour 3% des budgets. Mais seules 19 % de l’échantillon en ont obtenu sur l’année 2010. Globalement, les développeurs d’artistes considèrent que ces aides leurs TPOUEJGÞDJMFTEnBDDÂT -FTQSPEVDUFVSTUPVSOFVST de 1 à 10 millions d’euros de budget en moyenne Subventions publiques et aides à l'emploi -FT QSPNPUFVST MPDBVY de 1 à 10 millions d’euros de chez les développeurs d'artistes des Pays de la Loire budget en moyenne 7% Leurs équilibres économiques, lorsqu’on élargit l’échantillon des développeurs d’artistes à tous les producteurs de TQFDUBDMFTJNQMBOUÃTFO1BZTEFMB-PJSFTFSÃQBSUJUBJOTJ 16% Aide à l'emploi Etat 9% 52% Région Département Commune 15% Modèles économiques des différentes familles de producteurs de spectacle vivant (MA) en Pays de la Loire 100% 90% Autres produits 80% 70% Sociétés civiles 60% Subventions 50% 40% 6OFÃDPOPNJFQMVSJFMMFFUTPMJEBJSF Prestations diverses 30% Vente de cession 20% 10% 0% Prod/Co-­prod Développeurs d'artistes régionaux Tourneurs-­ producteurs nationaux Promoteurs locaux Il est intéressant de comparer les données des développeurs aux équilibres budgétaires des producteurs-­tourneurs. En effet, ces derniers travaillent des catalogues d’artistes beaucoup plus rentables, et peuvent ainsi assurer leurs revenus sur un partage équilibré production/vente de cession (30/60). L’investissement à perte sur des artistes en développement (voir l’étude du CNV sur les tournées, 2011) est compensé chez ces producteurs par des ventes et des productions en direct de concerts plus rentables1. Les promoteurs locaux eux s’appuient principalement sur les productions de concert (60 %) et sur des prestations (la promotion locale des concerts de grande envergure) à 40 %. Face à ces modèles dominants dans l’économie privée lucrative, les développeurs ne disposent pas des fonds TVGÞTBOUTQPVSQSPEVJSFEFTDPODFSUTQPVWBOUHÃOÃSFSEFT excédents réinvestis ensuite dans le développement. Ils n’ont pas la taille critique ou l’assise économique nécessaire pour prendre les risques inhérents à l’organisation de ce type d’événements. Ils doivent donc construire leur modèle économique sur d’autres types de ressources que la seule diffusion/vente de cessions de concert. Les développeurs d’artistes ont des fonctionnement variés. Mais on peut tenter d’analyser globalement leur modèle économique. Les recettes propres couvrent 75 % des charges. Les 25 % restant reposent sur les subventions, les aides des sociétés civiles et les aides à l’emploi. Sur les recettes, on peut isoler les produits liés à la production (5,5 %), les produits liés à la vente de contrats de cession FU FOÞO MFT QSPEVJUT MJÃT BVY QSFTUBUJPOT EF services (37,75 %). Les deux premières lignes de recettes peuvent être considérées pour les développeurs d’artistes comme des recettes liées au développement des artistes suivis. Ces recettes représentent seulement 37 % des produits. &MMFT TPOU EPOD JOTVGÞTBOUFT QPVS BTTVSFS l’équilibre budgétaire. Ces structures vont alors chercher des ressources complémentaires au développement TUSJDUP TFOTV QSFTUBUJPOT UFDIOJRVFT EBOT MF TQFDUBDMF promotion, merchandising, administration, etc. La multi-­ activité intrinsèque au développement d’artistes, liée à la multiplicité des interlocuteurs (diffuseurs, médias,...), y trouve une forme de prolongement pragmatique. Si l’on considère le statut associatif largement partagé, l’hybridation des ressources (entre marché, redistribution FU ÃDPOPNJF OPO NPOÃUBJSF MFT ÞOBMJUÃT DVMUVSFMMFT MFT MPHJRVFT EF QSPYJNJUà FU FOÞO MB GPSUF QBSU EFT budgets consacrée à l’emploi, on peut considérer que les développeurs s’inscrivent globalement dans l’économie sociale et solidaire, mêmes si ces entreprises ne revendiquent pas forcément cette vision de l’économie. L’étude du CNV avait pour objet les tournées des artistes en développement, c’est-‐à-‐dire la partie la moins rentable des catalogues des producteurs-‐tourneurs nationaux. Elle ne permettait pas de se faire une idée du modèle économique global de ces entreprises. 1 9 V L’EMPLOI ET LES RESSOURCES HUMAINES des budgets consacrés à l’emploi .PZFOOF EF MnFNQMPJ EFT QFSNBOFOUT SÃHJNF HÃOÃSBM 2,5 salariés pour 1,3 ETP en moyenne. Le travail à temps partiel est donc très présent chez les développeurs, comme pour l’ensemble des structures musiques actuelles (voir Les Cahiers du Pôle, 2011). TBMBSJÃTQFSNBOFOUT, au régime général pour &51 (Equivalents temps-­ plein) -nFNQMPJBSUJTUJRVFFUUFDIOJRVF, lui, représente 79 500 heures, pour 922 personnes contractualisées dans l’année. administratifs sous le régime de &NQMPJTBJEÃT28 personnes pour 21,75 ETP (21 % sur des emplois tremplins, 79 % sur des CAE et contrat d’avenir). l’intermittence du spectacle, pour un total de heures en CDDU Les salariés permanents des structures de plus de 5 ans sont en CDI. Les permanents des structures de moins de 5 années d’existence reposent intégralement sur des CDD en emplois aidés. 79 500 heures rémunérées pour un cumul de intermittents du spectacle (CDDU) $%* 17 personnes, pour 12,35 ETP, dont 5 emplois-­ tremplins (4,5 ETP) $%%49 personnes pour 22,08 ETP > CDD de plus de 6 mois : 27 personnes pour 19,15 ETP > CDD de moins de 6 mois : 22 personnes pour 1,68 ETP Types de contrats chez les permanents et les administratifs des structures (Calcul sur des ETP, année 2010) CDI aidés CDI non aidés ETP 19% 11% 42% 9% 19% CDD aidés CDD non aidés Intermittents CDI : 30% CDD : 51% 1SÃDBSJUÃEFMnFNQMPJ On mesure la précarité économique des développeurs EnBSUJTUFT º MB EJGÞDVMUà RVnJMT POU º SÃNVOÃSFS MFT permanents sans aides à l’emploi. Seulement 20 % du temps de travail des développeurs d’artistes eux-­mêmes est rémunéré sur une base classique d’emploi au régime général non aidé. 4BMBJSFTFUDPÔUIPSBJSF Avec 65,5 % des charges consacrées à la masse salariale, le cœur de l’activité des développeurs d’artistes est MnFNQMPJDFVYEFTBSUJTUFTEFTUFDIOJDJFOTFUMFVSQSPQSF emploi permanent pour organiser l’insertion économique des projets artistiques qu’ils soutiennent. Cet emploi est marqué par une forte précarité. Le coût-­employeur moyen d’une heure de travail chez les développeurs est de 17,60 €, soit très proche des taux minimums conventionnels. 10 INTERMITTENTS: 19% CÃOÃWPMFT SFDFOTÃT QPVS &51 dont 80 bénévoles actifs s’investissant sur un volume horaire équivalent à 3,75 emplois à temps-­plein. Les autres bénévoles déclarent s’investir sur plus de 2000 heures de travail (soit 1,15 ETP). Ces bénévoles sont principalement impliqués dans le projet associatif (bureau, CA), puis s’occupent de la promotion, de MB HFTUJPO BENJOJTUSBUJWF FU FOÞO NPJOT GPSUFNFOU EF MB diffusion des artistes et de leur management. Il faut noter que la plupart d’entre eux le font par militantisme associatif. En effet, ils ne sont que 12 % à déclarer le faire par défaut, manifestant le désir d’être rémunérés si l’économie de leur structure le permettait. Le bénévolat n’est donc pas aussi important dans l’économie des développeurs, qu’il ne l’est pour les festivals ou les radios. En réalité, le bénévolat est là au démarrage de l’activité, puis s’estompe à mesure que le modèle économique se stabilise. VI LE POIDS DES DÉVELOPPEURS DANS LA FILIÈRE du chiffre d’affaires des producteurs de spectacles 49 % de l’emploi culturel et artistique généré par l’ensemble des producteurs de spectacles Si on reprend les trois familles de producteurs de spectacles que sont les développeurs d’artistes, les producteurs-­tourneurs et les promoteurs locaux, on peut procéder à une agrégation de leurs chiffres d’affaires et réaliser une pesée économique que la collaboration avec les entreprises concernées et le CNV a rendu possible. Il apparaît que sur l’ensemble des producteurs de spectacles musiques actuelles installés en Pays de la Loire sur l’année 2010, les développeurs d’artistes représentent 21 % de l’ensemble des chiffres d’affaires cumulés des producteurs de spectacle vivant musiques actuelles en Pays de la Loire (19 millions d’euros). Ce premier chiffre est important, puisqu’il permet de situer le poids économique des développeurs, qui, si il est minoritaire, n’est pas négligeable. WŽŝĚƐĠĐŽŶŽŵŝƋƵĞƌĞƐƉĞĐƟĨĚĞƐĚŝīĠƌĞŶƚĞƐĨĂŵŝůůĞƐ de producteurs de spectacles musiques actuelles implantés en Pays de la Loire (2010) Ensemble des producteurs de spectacle vivant musiques actuelles Producteurs-­‐ tourneurs 11 555 000 € Promoteurs locaux 3 500 000 € de budgets cumulés, 19 millions d’euros Mais si l’on considère l’emploi généré, en équivalent temps-­ plein, la balance est toute autre, puisque les développeurs d’artistes pèsent près de 50 % de l’emploi total généré par les producteurs de spectacles en région (et 48 % de l’emploi artistique -B TQÃDJÞDJUà EFT EÃWFMPQQFVST BQQBSBÈU JDJ OFUUFNFOU DF TPOU EFT FOUSFQSJTFT QSJODJQBMFNFOU tournées vers la création d’emplois artistiques. Ils investissent 65,5 % de leur budget dans l’emploi, beaucoup plus proportionnellement que les producteurs-­tourneurs (32 %) et les promoteurs locaux (12 %). Ce sont en outre des emplois locaux, qui dans une perspective d’économie solidaire, sont peu délocalisables. WĂƌƚĚĞů͛ĞŵƉůŽŝŐĠŶĠƌĠƉĂƌůĞƐĚŝīĠƌĞŶƚĞƐĨĂŵŝůůĞƐ de producteurs de spectacles musiques actuelles implantés en Pays de la Loire (2010) Promoteurs locaux 8,5 ETP 6 % de l’ensemble Emploi généré par l’ensemble des producteurs de spectacle vivant musiques actuelles Producteurs-­‐tourneurs 71 ETP 157 ETP 45 % de l’ensemble de budgets cumulés, 18 % de l’ensemble 61 % de l’ensemble ĠǀĞůŽƉƉĞƵƌƐĚ͛ĂƌƟƐƚĞƐ 77,5 ETP 49 % de l’ensemble ĠǀĞůŽƉƉĞƵƌƐĚ͛ĂƌƟƐƚĞƐ 3 915 000 € de budgets cumulés, 21 % de l’ensemble LE POIDS ÉCONOMIQUE DES PRODUCTEURS DE SPECTACLES MUSIQUES ACTUELLES IMPLANTÉS EN PAYS DE LA LOIRE Poids éco (€) Poids éco (en %) Poids emploi (ETP) Poids dans l’emploi (%) Part masse salariale Développeurs d’artistes régionaux 3 915 000 21% 77,56 49% 65,5% Producteurs-­tourneurs nationaux 11 555 000 61% 71,01 45% 32% Promoteurs locaux 3 500 000 18% 8,62 6% 12% /// 505"- Source : Le Pôle (OPP spectacle vivant), CNV 11 VII CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES L’irruption du numérique au tournant des années B USBOTGPSNà FO QSPGPOEFVS MB ÞMJÂSF EV TQFDUBDMF WJWBOU FU QMVT TQÃDJÞRVFNFOU MFT musiques actuelles. Le soutien de l’industrie du disque aux tournées des artistes s’est arrêté en quelques années, obligeant les producteurs de spectacles à trouver d’autres ressources (édition, ESPJUT EÃSJWÃT FU NPEJÞBOU BJOTJ HMPCBMFNFOU les jeux d’acteurs et les interdépendances au TFJOEFMBÞMJÂSF La notion de 360° a fait son apparition au grand jour. Une seule entreprise propose à un artiste de HÃSFSMFTEJGGÃSFOUTBTQFDUTEFTBDBSSJÂSFEJTRVF édition musicale, spectacle vivant, droits dérivés. À leur manière, les développeurs d’artistes ont eux aussi développé une forme de 360° en région avant même que le concept ne s’impose. Leur travail consiste à faire le lien entre l’artiste et les différents partenaires professionnels nécessaires au développement du projet, ou à assurer par eux-­mêmes ces fonctions lorsque les partenaires font défaut. Au fur-­et-­à-­mesure, le développeur d’artistes assume le rôle d’un véritable « chef d’orchestre » en charge d’une entreprise artisanale s’appuyant sur un réseau éclaté de partenaires, plus ou moins coopératifs. Néanmoins, chez les acteurs économiques que sont les développeurs, la gestion des différents aspects de la carrière de l’artiste est moins liée à une forme de concentration ou de rationalisation, qu’à une forme d’engagement conjoint lié à la proximité avec les artistes et à la vision globale nécessaire au développement des projets. La fonction de management se pose donc bien ici pour le développeur d’artistes comme un enjeu NBKFVSEFTPOBDUJPOFUEFTPOSÍMFEBOTMBÞMJÂSF Ces entrepreneurs, au cœur des scènes locales, font le lien entre de nombreux acteurs culturels et portent la montée en puissance de certains projets artistiques. Malgré la dimension artisanale de leur entreprise et une économie en 12 partie non-­monétaire, ils représentent un maillon essentiel au développement économique, culturel FU BSUJTUJRVF EFT UFSSJUPJSFT -FVST EJGÞDVMUÃT économiques sont liées à leur rôle particulier BV TFJO EF MB ÞMJÂSF 4nPDDVQBOU EF QSPKFUT EPOU la notoriété est restreinte, l’exploitation de leur catalogue ne leur assure souvent pas les SFTTPVSDFT TVGÞTBOUFT QPVS ÃRVJMJCSFS MFVST budgets. Ils ont donc recours à des prestations variées, à des aides à l’emploi et à des subventions au projet, voire au fonctionnement. Ce soutien de la puissance publique est d’ailleurs un enjeu important pour ces structures, mais ne saurait être la seule réponse. Les conditions de diffusion des artistes en développement sont également à interroger. Peuvent-­elles être améliorées et faciliter en conséquence le travail des développeurs d’artistes ? C’est la première question que pose la situation précaire des développeurs d’artistes, pour lesquels la diffusion est cruciale. Le nombre moyen de dates annuelles par groupes (13,5 dates) FTUSÃWÃMBUFVSEFMFVSTEJGÞDVMUÃTNBMHSÃMBGPSUF diversité du réseau qu’ils activent. Les premiers partenaires des développeurs d’artistes sont les festivals (29 % des dates). Suivent les petits lieux (26 % des dates). Largement plus nombreux que les scènes spécialisées, ces structures sont essentielles à la diffusion des artistes régionaux en développement. La part relativement faible de diffusion dans les lieux spécialisés (12 %) souligne que ces salles qui répondent à de nombreuses missions de service public, si elles représentent un réseau permettant à des artistes d’émerger, ne peuvent constituer le seul moyen de répondre aux enjeux de développement économique et artistique du secteur. Malgré tout, les coopérations entre développeurs et diffuseurs spécialisés peuvent être renforcées à l’avenir, les pistes sont nombreuses en termes de création, de diffusion, de co-­productions de concerts voire d’accompagnement. rétribution a posteriori de la contribution active de ces derniers à la valeur du projet artistique ? Les développeurs d’artistes sont également peu concernés par les formes de redistribution, ou d’auto-­régulation existantes au sein de la ÞMJÂSF %BOT VO DPOUFYUF JOTUJUVUJPOOFM NBSRVà par l’arrivée du Centre National de la Musique, peuvent-­ils imaginer être mieux pris en compte ? Par ailleurs, le travail des développeurs d’artistes CÃOÃÞDJF º EFT FOUSFQSJTFT TUSVDUVSFMMFNFOU plus importantes qui récupèrent les projets artistiques une fois un certain seuil de notoriété franchi. Cette histoire classique qui se répète et que l’on se répète a certainement une part de vérité. La plupart des artistes ayant percé au niveau national ont été au début de carrière entourés par des personnes et structures particulièrement actives au sein des scènes locales en région. Ces structures... ce sont les développeurs d’artistes. Ceci pose précisément la question de la solidarité JOUFSOFºMBÞMJÂSF$PNNFOUFTUFMMFPSHBOJTÃF Par la contractualisation ? À la différence de ce qui peut se passer par exemple dans le domaine du sport avec les centres de formation, la valeur créée autour des artistes par les développeurs ne fait pas l’objet d’une rétribution une fois RVF MFT QSPKFUT BSUJTUJRVFT HÃOÂSFOU FOÞO EFT revenus plus conséquents. Les développeurs d’artistes ne devraient-­ils pas systématiser des formes de contractualisation avec les artistes en début de carrière, pour intégrer une logique de La dynamique collective des développeurs d’artistes en Pays de la Loire est aussi, en soit, une forme de réponse. Elle permet de produire EF MB SÃßFYJPO TVS MFT DPOUPVST EF DF NÃUJFS FODPSF ßPV /PVT FTQÃSPOT RVF DFUUF FORVÄUF réalisée sur les méthodes de l’OPP serve ces objectifs. Cette dynamique crée des possibles, en termes de collaborations nouvelles, de coproductions, de mutualisation, de visibilité ou de reconnaissance. Cette capacité à se fédérer permettra-­t-­elle d’aider les développeurs à gagner en taille critique pour rassembler les fonds indispensables aux prises de risque nécessaires ? Dans tous les cas, cette initiative trouve écho dans de nombreuses régions en France où des structures se reconnaissent EBOT DF QPTJUJPOOFNFOU DVMUVSFMMFNFOU TJUVà au cœur de scènes locales ou régionales foisonnantes, tout en assumant une fonction essentielle au développement artistique et ÃDPOPNJRVF EF MB ÞMJÂSF BV OJWFBV OBUJPOBM $F qu’expriment les développeurs d’artistes, c’est la diversité culturelle des musiques actuelles. Le développement de carrières artistiques ne peut être réduit à un modèle dominant, et la question des développeurs d’artistes à une course pour produire leurs artistes dans un festival, une scène spécialisée ou un Zénith. En somme, une vision de la culture militante et plurielle. 13 Références Centre national des variétés, Les chiffres de la diffusion. Éléments statistiques sur la diffusion des spectacles de variétés et de musiques actuelles en 2010, Paris, CNV, 2011. Centre national des variétés, La production de spectacles de musiques actuelles en France de 2006 jeOpPHQWVHWSLVWHVGHUpÁH[LRQDXWRXUGXGpYHORSSHPHQWG·DUWLVWHV, CNV info n° 25, p. 5-‐12, juin 2011. Philippe Coulangeon, Les musiciens interprètes en France. Portrait d’une profession, Paris, La Documentation Française, 2004. Olivier Donnat, Les pratiques culturelles des Français, Paris, La Documentation Française, 1997, 2009. Olivier Donnat, Les pratiques culturelles des Français à l’ère numérique, Paris, La Découverte, 2009. Gérôme Guibert,©/HVVFqQHVORFDOHVHQ)UDQFH'pÀQLWLRQVHQMHX[VSpFLÀFLWpVªGDQV3/H*XHUQ + 'DXQFH\ GLU Stéréo. Sociologie comparée des musiques populaires France/GB, Paris, Mélanie 6HWHXQ,UPDS Gérôme Guibert et Dominique Sagot-‐Duvauroux, Cartographie du spectacle vivant. L’exemple des musiques actuelles3DULV'(36PLQLVWqUHGHOD&XOWXUHUDSSRUWjSDUDvWUH Le Pôle, Les Cahiers du Pôle 2011. Données socio-‐économiques sur les musiques actuelles en Pays de la Loire1DQWHV/H3{OHGHFRRSpUDWLRQGHVDFWHXUVSRXUOHVPXVLTXHVDFWXHOOHVHQ3D\VGHOD/RLUH Frédéric Martel, Mainstream. Enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde, Flammarion, 2010. 14 Artistes et développeurs d’artistes de l’échantillon -&4%£7&-011&634%n"35*45&4 A STEREOTYPE ADJOLOLO SYSTEM AMMD ASSO PYROMANE PRODUCTIONS AUTRES RIVES PRODUXIONS BICHE PROD BLACK OCTOPUS BLUES PRODUCTION BORDERLINE BOUGARABOU CAPHA COLLECTIF NOVO D3 DEKALAGE EMILE SABORD FA7 FRAKAMIX PRODUCTION FUTUR HOMNI HOT CLUB DE NANTES PRODUCTIONS HUB INSANE PRODUCTION KEIM ZO FED PRODUCTION KONTRAT DIXION KRISTALZIK KYTHIBONG RECORDS L’ELASTIQUE À MUSIQUE-­ GRAMM L’EPICERIE CULTURELLE L’IGLOO L’R DE RIEN LA FABRIQUE ELECTRIQUE LA REAL FABRICA LA RUE DEZ’ART LE RAGONDIN TOURNEUR LE THERMOGÈNE LES MARTINS PECHEURS MAHOGANI MARMELADE PRODUCTION .&4%£#*-*5£4 MIC’KLIK MURAILLES MUSIC MUS’AZIK .64*26&$".£-£0/ NEURONEXION OVVK RECORDINGS PLUS PLUS PRODUCTION RIDE OFF S’BESSIE SERVICE COMPRIS SOUNDACTION SUPPORT YOUR LOCAL BANDS SYNCOPE MANAGEMENT TAM TAM PRODUCTION TOOLZIK TRENTE PRODUCTION URBAN MUSIC TOUR 7*"7*364%n*/5£3¤5"35*45*26& VLAD WANBLIPRODUCTION YOTANKA ZION GATE MUSIC -&4-"#&-4 AUTRES DIRECTIONS AÏNU BLUE WAVE BRUIT CLAIR DIXIT RECORDS DO YOU LIKE EDEM MUSIQUE ERRANCE PROD FUTURE GOOD CITIZEN FACTORY GUINEMENT PRODUCTIONS HAVALINA HORS NORME HUB JOINT VENTURE KIZMIAZ KYTHIBONG LA MACHINE FOLLE LES DISQUES EN CHANTIER LISTENABLE RECORDS MADRIGAL MAMIE PRODUCTIONS MAXIMUML DOUGLAS MOUSTACHE RECORDS MUS’AZIK MUSEA RECORDS OCEANIK CREATIONS ON AND ON QOD LABEL SUPER APES SYNCOPE THE GRASS WAS NEVER GREEN TOBOGGAN RECORDS TOOL BOX TWIN DAISIES UNDERDOGS RECORDS VIVIER PROD VLAD PROD XIII BIS YOLK YOTANKA YOUR LETTER -&4"35*45&4 ABYSSE ADJOCI AECSTASY AKALMY AKEIKOI AL LOAR ZU ALBAN DARCHE TRIO ALBERT MAGISTER ALEX GRENIER AM LILY ANDORPHIN ANDREAS ET NICOLAS APPEL D’AIR "3#"%£503/& ARCANIA AS WE DRAW ASU AURÈLE BACK DOOR MEN BAJKA BELLANGER / ZIEMNIAK BELLES DE JOUR BENOIT GAUTIER BENOUZZ BILONGO BIRDS ARE ALIVE BIRDS IN ROW BLACK OCTOPUS BLUE APPLE QUARTET BORIS VIANDE BOUSKIDOU CADELUCIA CAPTAIN AD HOC & THE SPORADIC SINNERS CASUALTY $£-*/&."45303&--* CHARIVARI CHASSELOUP CHEZ DAME JEANNE CHORALE ANNA VREIZH CHRISTOPHE BELLOEIL CIOCAN CLELIA VEGA COEUR CROONER COLLEGE CYESM DANIEL GIVONE QUARTET DB2A DEGIHEUGI DELPHINE COUTANT DELPLANQUE DEPTH AFFECT DES LIONS POUR DES LIONS DJ BLOO DJ ZUKRY DJAK DOWNTAO DUB ORCHESTRA DUBITATIF ECHOS OF SPRING EGO TWISTER EKHÔ ELEPHANZ ELMER FOOD BEAT ELODIE RAMA EPSYLON ESQUISSE ESTA '46)"3%#%&."6(£ '"#3*$&#3£+&"/ FAUSTINE SEILMAN FILS CANOUCHE FOODJ FRAMIX AND FRIENDS FRANÇOIS DE LARRARD '3"/¡0*430#*/&91£3*&/$& FRANÇOISE SUHARD FREEDOM FOR ROBLOCHON FRENCH COWBOY FRERES CASQUETTES GINGKO BILOBA GONG GONG GONG IDEM GONG GOUDRON GRAND VAL GRANIT 665 GRATUIT GRIGRI BLUE GUERILLA RESCA GURVAL GUTTER ROOM GWELTAZ ADEUX H3B HAMON MARTIN HATEBONZ HAZEBROUCK SEXTET HEALTHY BOY HELL NINO HENRI LEON ET LES AUTRES HOCUS POCUS IACOB MACIUCA 4TET JAZZ POTES JOHN DOE’S UNBELIEVABLE SUICIDE JOHON BANZAI JORGE BERNSTEIN JORIS ET REBECCA JOSS JP DEROUARD K RIVER ,"5£.£ KILO KINDERGARTEN KIWISTAR KLAKOMANIAK L’ATELIER TORDU LA BELLE BLEUE LA BRUME ROZE LA TERRE TREMBLE !!! LE SYNDROME DU CHAT LEMURYA -£/"©$ LEO DECOUVRE LE BLUES LEO SEEGER LES 5000 DOIGTS DU DR K -&4"--6.£4%6#*%0/ LES BARAGOUINEURS LES JEUX D’O LES MODULES ETRANGES LES MORUES LES VEZOUS DE LA PRESQU’ILE LES VOLEURS DE SWING -*55-&/£.0 LOKKA LOLEK LORENZO AND THE LAMAS LYZANXIA MA VALISE MACHIN BUDULE CHOUETTE MACHO COMBO MADEMOISELLE EFFERIE MAKALAPO MALTED MILK MAM MAM’ZELLE LILY MANON MANSFIELD TYA MARGO MARTIN COUDROY MAS BAJO MATHILDE EN JUILLET MATIÈRE GRISE MATTHIEU DONARIER TRIO MENTAT ROUTAGE MINITEL ROSE MIX CITY ML NKO MOMO MONSIEUR PYL MORRO MY LULLABY MY NAME IS NOBODY NAKALI NECROFILLES NEGRODIOX NEVRAX VS ROUZMAN NIOBE NOMAD SPIRIT NOUVEL R NOVELS NOVICE /:/"7"-¢4 PAPIER TIGRE PERCEVALMUSIC PILLOW PILOTS POISSONS VOYAGEURS PROPERGOL Y COLARGOL PTIT FAT PUANTEUR CRACK QUASAR RETOUR RHUM FOR PAULINE ROOM 204 ROSEMARY’S BABY RUE D’LA GOUAILLE RUN RONIE RUN SAINT-­MICHEL SANTA MACAIRO SAUVAGE FM SAVATY ORKESTAR SAVEL SCARO NARKOTIK 4£#"45*&/#&353"/% SIMON NWAMBEBEN SINE QUA NON SINSCALE SLOBODAN EXPERIMENT SMOOTH SNATCH 45£1)"/&3".*/ STRIKE DOWN SUBUTEX SOCIAL CLUB SURFACE LIBRE SWEET BACK SWINDLE SWING SOFA SYNDROME DU CHAT TASTE THE VOID TEZ THE HEALTHY BOY THE PATRIOTIC SUNDAY THE STREET CHAMAAN TIE&THE PLM TONE DEAF [TRAP] TRIBEQA TRIO A TRUTH & RIGHT ULTRA MILKMAIDS UNIT URBAN POIZON VEDETT VENTS D’ALE VIEILLES PIES VLADIVOSTOK VOCAL CORDES VON PARIAHS WOOD WORLD JAZZ 4TET XAVIER MERLET XX CELTES :"//*(.")£ YOUENN TRIO ZENZILE ZETOUN ZOL Liste des développeurs d’artistes ayant été contactés pour l’enquête, des labels ayant produit au moins un album en 2010, et des artistes travaillant avec eux. 15 1ÍMFEFDPPQÃSBUJPOEFTBDUFVSTQPVSMFTNVTJRVFTBDUVFMMFTFO1BZTEFMB-PJSF $JORNJTTJPOT -F1ÍMF SVF4BJOU%PNJOHVF /"/5&4 -nBQQVJBVYBEIÃSFOUT DPOUBDU@MFQPMFBTTPGS -nBQQVJBVTFDUFVS -nBQQVJBVYDPMMFDUJWJUÃT XXXMFQPMFBTTPGS L’observation -BDPODFSUBUJPOUFSSJUPSJBMF LES DÉVELOPPEURS D’ARTISTES EN PAYS DE LA LOIRE : LES CHIFFRES CLÉS 60 développeurs d’artistes en région, 150 groupes suivis Plus de 1 500 dates et 150 albums en 2010 84 % des groupes des catalogues proviennent des Pays de la Loire, 43 % se produisent hors de la région 55 % des dates signées avec les festivals et les petits lieux Des budgets cumulés de 4 millions d’euros, dont 65,5 % consacrés à l’emploi