1. Introduction
12 Les essentiels de l’OCDE : De la crise à la reprise
En fin de compte, cela n’a pas été différent cette fois-ci : le risque
était loin d’être aussi bien géré qu’on le croyait. En réalité, il n’avait
fait que s’aggraver à cause des déséquilibres considérables apparus
dans l’économie mondiale ces dernières décennies et des profonds
changements qui s’étaient répandus à travers les institutions
financières. Et, comme par le passé, la crise financière a eu un impact
considérable sur l’économie réelle, le monde dans lequel la plupart
d’entre nous gagnent leur vie.
« Même si la crise n’a pas entraîné “la fin du monde tel que nous le
connaissons” – pour paraphraser une chanson à succès d’il y a
quelques années –, on s’accorde du moins sur un point : c’était plus
qu’une des turbulences que les économies traversent
occasionnellement. »
Panorama des statistiques de l’OCDE 2010
Ce qui a été différent, cependant, c’est l’ampleur de la crise et son
synchronisme : contrairement à la crise financière asiatique de la fin
des années 90, elle n’a pas seulement été un événement régional, mais
une crise mondiale, du moins à son commencement. Les chiffres sont
frappants. Selon des estimations de la Banque mondiale, l’économie
mondiale s’est contractée de 2,1 % en 2009, une chute sans précédent
depuis 1945. Dans la zone OCDE, la contraction économique a atteint
4,7 % entre le premier trimestre 2008 et le second trimestre 2009. La
chute des échanges mondiaux est un autre signe de la gravité de la
crise : selon l’OMC, à l’échelle mondiale, le volume des échanges de
biens et de services a baissé de 12 % en 2009.
Le chômage a rapidement augmenté, atteignant 8,7 % dans la zone
de l’OCDE début 2010, soit 17 millions de sans-emploi de plus qu’en
2008, un sommet depuis 1945. La situation est devenue
particulièrement préoccupante pour les jeunes, et elle le demeure :
dans la zone OCDE, le taux d’emploi des 15-24 ans a baissé de plus de
huit points de pourcentage. Environ un jeune sur quatre est au
chômage dans des pays comme la France et l’Italie, et plus de deux
sur cinq le sont en Espagne. Les créations d’emplois ne survenant
généralement qu’après la reprise, ces taux de chômage élevés ne
disparaîtront pas de sitôt, même si les économies rebondissent
fortement.
La dette constitue un autre héritage de la récession. Les
gouvernements ont beaucoup emprunté durant la crise afin de
maintenir les institutions financières à flot et de stimuler l’activité.