CROISSANCE ET MONDIALISATION DEPUIS 1850

Croissance et mondialisation 1° L-ES élèves p.1
CROISSANCE ET MONDIALISATION DEPUIS 1850
Du milieu du XIX° siècle au début du XXI°, l'humanité a connu une transformation plus rapide qu'au cours des millénaires précédents. Cette évolution
est le résultat d'une croissance économique qui a bouleversé les sociétés traditionnelles jusqu'à diffuser sur l'ensemble de la planète le modèle
industriel occidental.
Avec l'industrialisation du XIX° siècle, le monde entre dans une phase de croissance économique qui s'accélère avec la découverte du pétrole et de
l'électricité au début du XX° siècle puis grâce à celle du nucléaire et de l'informatique à partir des années 1960.
Cette croissance économique, beaucoup plus rapide que celle de l'époque préindustrielle, bénéficie d'abord à l'Europe occidentale. A mesure que le
monde s'ouvre aux échanges et aux progrès techniques, ce modèle économique se diffuse. Il se généralise progressivement au reste de l'Europe
puis gagne ensuite la majeure partie du monde.
Mais cette croissance économique n'est pas linéaire. Elle connaît de fortes variations dans l'espace et dans le temps: elle est interrompue par une
succession de crises ou de dépressions qui plongent le monde dans des phases d'instabilité et de désordre économique.
Dans un monde qui devient plus complexe et interdépendant, plusieurs aires de puissances émergent successivement: depuis les années 1850,
plusieurs puissances ont été le centre de gravité de l'espace mondial: le RU au XIX° siècle, puis les EU au XX°. Aujourd'hui, l'hégémonie EU est
remise en cause et le monde devient multipolaire.
Quelles mutations l'économie mondiale connaît-elle depuis le milieu du XIX° siècle?
Depuis le milieu du XIX°s, l'économie mondiale est faite d'une succession de périodes de croissance économique reposant sur des innovations et de
périodes de difficultés économiques plus ou moins longues et plus ou moins graves (1° partie), ce qui débouche sur la domination de certains pays
ayant installé une « économie-monde » (2° partie).

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I:LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET SES DIFFERENTES PHASES DEPUIS 1850:
A: Industrialisation et croissance économique:
La croissance économique est
l'accroissement durable des
productions d'un pays.
La croissance économique
repose sur les innovations
permettant 3 vagues
d'industrialisation et sur la
croissance démographique.
La croissance économique est le
résultat d'un essor de l'industrie
et de l'agriculture.
Définition :
La croissance économique se définit comme l'accroissement durable de la production globale d'une
économie.
Elle peut se mesurer par l'évolution du PIB ou du PNB/ hbt ou de la production industrielle.
Les facteurs de la croissance économique :
La croissance économique repose sur les innovations ayant permis l'industrialisation (L’industrialisation est un
processus se caractérisant par l’apparition d’innovations techniques et l’essor du capitalisme) apparue en
Angleterre au milieu du XVIII°s. Elle s'appuie sur un essor des marchés lié à la croissance démographique et
aux transformations du monde agricole.
On peut distinguer 3 vagues d'industrialisations liées aux innovations:
- la 1° industrialisation enclenchée par la mise au point de la machine à vapeur à partir de l'utilisation du
charbon. Elle permet l'essor de la sidérurgie, du chemin de fer et la mécanisation du secteur textile
- La 2° industrialisation à la fin du XIX°s reposant sur l'utilisation de nouvelles énergies: électricité et pétrole.
Le moteur à explosion est à l'origine de l'essor de l'industrie automobile et de l'aviation. Il participe donc à la
poursuite de la «révolution des transports».
- la 3° industrialisation: à la fin du XX° siècle développe les technologies de l'information et de la
communication (informatique, Internet, téléphonie mobile...) qui révolutionnent l'économie.
Documents p.22-23: Croissance et industrialisation des années 1850 aux années 1920.
Ces vagues d'innovation entraînent l'essor de l'industrie qui se diffuse à partir du RU au XIX°s. La production
industrielle mondiale est X10 de 1880 à 1938. L'Europe, les EU et le Japon assurent près de 80% de la
production industrielle mondiale en 1938. Dans ces pays, l'industrie devient le 1° employeur.

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Les 1° grandes usines
apparaissent, mettant en place
l'OST et le travail à la chaîne,
entraînant le développement du
secteur financier
et du commerce
rendu possible par l'essor des
transports.
Ces évolutions s'appuient sur les
Ces différentes innovations bouleversent d'autre part les autres secteurs de production. L'agriculture se
modernise: le remembrement (processus qui permet à un agriculteur de regrouper ses terres pour qu'elles
soient moins morcelées et donc plus faciles d'accès) permet d'étendre la taille des exploitations, la
mécanisation se diffuse, les engrais chimiques et la sélection des espèces élèvent les rendements. Les
besoins en main-d’œuvre diminuent, ce qui débouche sur l'exode rural.
Les 1° grandes usines apparaissent, mettant en place de nouvelles façons de travailler.
De nouvelles méthodes de production, l'OST préconisée par Taylor, puis le travail à la chaîne mis au point
dans les usines automobiles d'Henry Ford en 1913, stimulent également la croissance économique en
améliorant la productivité.
Le développement du secteur financier permet à l'industrie de disposer des capitaux dont elle a besoin. Face
à la nécessité d'acheter de nouvelles machines ou d'étendre leurs activités, les entreprises font appel aux
banques d'affaires et à des actionnaires extérieurs pour assurer leurs nouveaux besoins de financement. Des
titres, dont la valeur reflète la «santé» des entreprises sont échangés dans les Bourses comme celles de
Londres, de NY ou de Paris.
Le commerce connaît aussi de profondes mutations. Au XIX°s naît la grande distribution avec les grands
magasins.
Tout cela est rendu possible par l'essor des transports (ferroviaires, aériens...) qui gagnent en rapidité et
permettent ainsi de transporter des marchandises en plus grand nombre, plus loin et plus rapidement. Les
marchés s'ouvrent, s'étendent, se diversifient.
Des évolutions accompagnées de débats :
Les progrès de la croissance économique et le développement de l'industrie se déroulent sur fond d'un débat
idéologique sur la façon d'organiser l'économie entre partisans du libéralisme économique et opposants
prônant une organisation socialiste.
Documents photocopiés

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théories libérales et diffusent le
capitalisme libéral,
auquel s'opposent les socialistes
qui souhaitent une autre
organisation de l'économie
permettant de réduire les
inégalités sociales.
Le libéralisme a été formulé en Angleterre par Adam Smith (Recherches sur la nature et les causes de la
richesse des nations 1776), puis repris au XIX°s. Il part de l’affirmation de la liberté de l’individu, liberté qui
doit régner dans le travail, la production et les échanges. Sa devise est “laisser faire, laisser passer”. C’est
donc une doctrine prônant la liberté d’entreprendre, la propriété privée des moyens de production et l’absence
d’intervention de l’État dans l’économie et définissant la recherche du profit comme le moteur de l'économie..
Il débouche sur le capitalisme libéral.
Le travail est considéré comme une marchandise. Prix et salaires se fixent en fonction de l’équilibre
offre/demande, la concurrence doit être libre tout comme les échanges internationaux (libre échange). Les
interventions de l’État dans la vie économique et sociale doivent être limitées pour laisser s’épanouir l’initiative
individuelle et la libre concurrence. L’État doit cependant garantir les libertés fondamentales et le droit de
propriété et a un rôle de “gendarme” dans le maintien de l’ordre social ou la protection du marché national.
Aux partisans d'une économie libérale, s'opposent les adeptes d'une organisation socialiste de l'économie.
L’extrême misère du monde ouvrier des débuts de l’industrialisation suscite une réflexion des intellectuels sur
les inégalités sociales et les moyens de les faire disparaître.
D'après les socialistes, seule une autre organisation de la société peut faire disparaître les inégalités sociales
engendrées par le capitalisme libéral : la suppression de la propriété privée des moyens de production étant
un moyen d’abolir les différences entre les classes sociales.
Le théoricien le plus influent du socialisme est le philosophe allemand Karl Marx (1818-1883), fondateur du
“socialisme scientifique”. Il publie en 1848, avec son ami industriel Friedrich Engels (1820-1896), “Le
Manifeste du PC”, dans lequel ils analysent l’histoire des hommes comme étant le résultat de la lutte des
classes, entre ceux qui possèdent les moyens de production (bourgeois) et ceux qui sont obligés de vendre
leur force de travail (prolétaires). L’industrialisation a produit deux classes antagonistes, la bourgeoisie, qui
détient le capital et les usines, et le prolétariat qui lui est soumis. Les profits réalisés par les bourgeois
proviennent de l’exploitation des prolétaires qui ne sont pas payés à leur juste valeur. La classe ouvrière doit

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conquérir le pouvoir par la violence, puis instaurer une dictature du prolétariat, prélude à une société sans
classe, dans laquelle la propriété privée a disparu: la société communiste.
B: Les fluctuations de la croissance économique:
La croissance économique n'est
pas régulière. Des périodes de
croissance alternent avec des
périodes de crises eu de
dépressions économiques.
La période de croissance
économique la plus forte est celle
La croissance économique n'est pas régulière et constante de 1850 à nos jours.
Document p. 19 : frise chronologique de 1851 à 2010 et document 1 p. 28 : Une croissance mondiale
sans précédent.
des périodes de forte croissance et de prospérité:
Entre 1850 et le début des années 1870, l'Europe entre dans une phase de croissance économique liée à
l'industrialisation apparue en Angleterre à la fin du XVIII°s et reposant sur l'utilisation de la vapeur et
concernant d'abord les industries métallurgique et textile. Les besoins de l'industrie et de l'agriculture stimulent
le progrès technique et les innovations. Le développement du chemin de fer favorise l'unification des marchés
nationaux tandis que les navires à vapeur permettent la croissance du commerce international.
Cette période coïncide avec le décollage industriel des EU puis du Japon (début de «l'ère Meiji» à partir de
1868).
La croissance économique est relancée dans les années 1890, avec l'utilisation de nouvelles énergies (pétrole
et électricité) et l'apparition de nouveaux secteurs industriels: automobile, chimie, aéronautique. Elle est
marquée par la naissance de la grande entreprise qui cherche à réaliser des gains de productivité en
appliquant de nouvelles méthodes de travail: taylorisme et fordisme.
L'Europe domine alors le monde et colonise la majeure partie de l'Afrique ainsi qu'une partie de l'Asie du sud
et du sud-est. Elle génère 42% du PNB mondial. La France, dont le taux de croissance est compris entre 4 et
5%/an en moyenne entre 1907 et 1913, traverse la «Belle Époque».
Après la 1°GM, au cours des années 1920, les pays industrialisés renouent avec la prospérité. C'est au cours