
2Le Chirurgien Dentiste de France no1631-1632 du 18-25 septembre 2014
F o r m a t i o n c o n t i n u e
TABLEAU 1: Directive du Conseil 2011/84/UE du 20 septembre 2011 modifiant la directive 76/768/CEE
Directive du 24 août 2012
Cette directive relative aux produits cosmétiques en vue d’adapter son annexe II aux progrès tech-
niques, encadre désormais plus étroitement l’utilisation de ces produits. Elle s’applique à tous les
États membres de l’UE à compter du 31 octobre 2012 et comporte notamment les dispositions
suivantes : les produits de blanchiment dentaire sont des produits cosmétiques contenant du
peroxyde d’hydrogène ou d’autres composés libérant du peroxyde d’hydrogène, à une concen-
tration pouvant aller jusqu’à 6 % de peroxyde d’hydrogène présent ou dégagé. Les produits dont
la concentration ne dépasse pas 0,1 % de peroxyde d’hydrogène présent ou dégagé sont en
vente libre et ont vocation à être utilisés par des non-professionnels de santé (esthéticiennes)
voire par le consommateur lui-même. Les produits dont la concentration est supérieure à 0,1 %
et inférieure ou égale à 6 % de peroxyde d’hydrogène présent ou dégagé sont destinés à être uti-
lisés par les chirurgiens-dentistes lors de la première séance d’un traitement d’éclaircissement
dentaire. Le chirurgien-dentiste peut ensuite fournir le produit au consommateur en lui indiquant
les modalités d’emploi (fréquence et durée des applications) pour qu’il termine son traitement.
La pratique du blanchiment dentaire utilise le plus souvent des produits dont la concentration en
peroxyde d’hydrogène (présent ou libéré) est très supérieure à 0,1 % dont l’utilisation nécessite
d’être encadrée. C’est pourquoi, l’utilisation des produits dont la concentration en peroxyde d’hy-
drogène présent ou libéré est supérieure à 0,1 % et inférieure ou égale à 6 %, est réservée aux
chirurgiens-dentistes. La mise sur le marché de produits dont la concentration excèderait 6 %
n’est pas autorisée sur le territoire des États membres de l’Union européenne.
TABLEAU 2: Décret du 9 août 2013
Décret du 9 août 2013
La décision du 9 juillet 2013 (5), publiée au JORF n°184 du 9 août 2013, indique que la mise
sur le marché, la distribution, l’exportation, l’importation, la fabrication, la détention en vue de la
vente ou de la distribution à titre gratuit et l’utilisation de produits mis sur le marché sous le sta-
tut de dispositifs médicaux, destinés à être utilisés sur la face externe des dents en vue de les
blanchir ou de les éclaircir, et dont la concentration en peroxyde d’hydrogène (présent ou dégagé)
est supérieure à 6 %, sont interdites.
Éclaircissement jusqu’en 2012
Gel : nature et concentration Conseil d’utilisation
Gels à base de peroxyde de carbamide
à des concentrations allant 10 à 15 %
Port nocturne pendant 2 à 3 semaines
avec une gouttière individuelle
Gels à base de peroxyde de carbamide
à des concentrations allant de 16 à 22 %
Port diurne 30 minutes à 1 heure pendant
10 jours avec une gouttière individuelle
Gels à base de peroxyde d’hydrogène
à des concentrations allant de 10 à 15 %
Port diurne 15 minutes à 1 heure pendant
10 jours avec une gouttière prêt-chargée
selon la concentration
Gels à base de peroxyde d’hydrogène
à des concentrations allant de 3 à 7,5 %
Port diurne car le gel se décompose
rapidement avec une gouttière individuelle
Gels à base de peroxyde d’hydrogène
à des concentrations élevées (jusqu’à 40 %)
Application au fauteuil avec des séances
et des protocoles réglementés
TABLEAU 3: Techniques d’éclaircissement et concentrations
dentaire est absolument nécessaire et très
importante pour bien poser le diagnostic
et pour adapter la technique d’éclaircisse-
ment à la situation clinique (2, 3, 6, 13).
Législation
À partir du 31 octobre 2012, les concen-
trations supérieures à 6 % de peroxyde
d’hydrogène ou 17,5 % de peroxyde de
carbamide n’ont plus été autorisées en
ambulatoire comme au fauteuil par l’Agence
nationale de sécurité du médicament et
des produits de santé (ANSM). En effet, la
concentration des produits d’éclaircisse-
ment a été limitée et encadrée pour proté-
ger le patient d’éventuels effets secondaires
(sensibilité, irritation...) dus à une mau-
vaise utilisation et/ou non-respect des pro-
tocoles. Des études ont montrées qu’en
deçà de 6 % de peroxyde d’hydrogène, il
n’y avait aucun risque d’utilisation clinique
des produits d’éclaircissement, et pas effets
secondaires (8). Différents facteurs comme
le pH (12), la concentration en acide, le
pourcentage d’eau ne sont pas connus et
associés à la température et aux durées et
fréquences d’exposition, ils peuvent contri-
buer à l’érosion, à la déminéralisation de
l’émail et à des sensibilités per et/ou post-
opératoires si certains protocoles sont mal
utilisés. Il a donc été considéré qu’une
concentration de 6 % était la limite béné-
fice-risque pour le patient et les produits
ont été classés en cosmétique (3, 4, 10)
(Tableau 1).
Mais de nombreux fabricants ont pris la
responsabilité de classer leurs produits au
fauteuil à base de peroxyde d’hydrogène
à des concentrations plus élevées (jusqu’à
40 %) pour blanchir les dents comme dis-
positifs médicaux, à juste titre puisqu’ils
étaient utilisés sous contrôle professionnel
depuis longtemps, donc sans risque. Au
fauteuil, les produits à fortes concentra-
tions, ont donc continué à être utilisés pen-
dant un an (11). Le décret du 9 août 2013
a entraîné la disparition du marché des