Introduction générale
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INTRODUCTION GENERALE
Depuis près de cinquante ans, la production et l’étude des noyaux radioactifs mobilisent
d’importants moyens humains et technologiques. Le champ d’investigation des physiciens
nucléaires s’en trouve considérablement élargi, tant du côté des noyaux riches en neutrons que
des riches en protons. Pour comprendre comment de tels noyaux peuvent coexister avec ceux
présents dans la nature, il est nécessaire d’étudier à la fois leurs structures et leurs modes de
désintégration. La notion de structure nucléaire permet de décrire le mode d’arrangement des
nucléons dans les noyaux et vise à établir des lois et des principes afin de pouvoir construire des
modèles à caractère prédictif. Ces caractéristiques structurelles peuvent être mises en évidence
par l’observation des modes de décroissance des noyaux plus instables encore dont ils sont les
descendants. Afin d’´etudier les noyaux situés aux limites de la stabilité, les propriétés
radioactives de ces entités qui évoluent spontanément vers un état d’´energie minimale restent un
outil de choix. La décroissance β, processus isobarique faisant intervenir l’interaction faible et au
cours duquel le nombre Z de protons est modifié de plus ou moins une unité, autorise l’´etude, à
basse énergie d’excitation et à bas moment angulaire, des effets liés aux nombres de protons et
de neutrons au sein du noyau. Les informations fondamentales obtenues sur les configurations
des états impliqués dans ce type de décroissance permettent notamment d’apprécier l’´evolution
des interactions effectives introduites dans les modèles en fonction du degré d’isospin et
d’affiner de cette manière la nature prédictive de ces théories.
Les noyaux riches en neutrons dans la région de masse 132 sont de « bons » candidats pour de
telles études. En effet, même s’ils sont assez difficiles à produire à cause de leur « exoticité ».
L’étude spectroscopique de ces isotopes permet de compléter et de préciser les quelques
informations connues à l’heure actuelle et ainsi d’établir un premier jeu de données. La
connaissance de ces noyaux s’avère très importante.
Ce travail de thèse porte sur l’étude spectroscopique des noyaux pair-pairs et impair-impairs
riches en neutrons de nombre de masse A = 136 au voisinage de la région du noyau doublement
magique 132Sn. Afin de reproduire les données expérimentales et de prévoir de nouvelles
informations sur ce type de noyaux, nous avons utilisés des interactions ayant été développées
dans la littérature pour cette région.
Ce mémoire se compose de deux parties principales :
La première partie est divisée en trois chapitres. Le premier chapitre est consacré à un rappel sur
les modèles en structure nucléaire. Dans le deuxième chapitre, nous présentons tous les aspects