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Rwanda
2012
Rwanda
La croissance est rese forte en 2011 malgré les incertitudes économiques mondiales et régionales. Elle a
été appuyée par de bonnes récoltes, la hausse des recettes d’exportation et l’expansion du crédit dans le
secteur privé. Un ralentissement de la croissance est prévu pour 2012 et 2013 en raison du programme
d’assainissement budgétaire du gouvernement, qui devrait réduire la demande globale, et en raison des
incertitudes économiques mondiales.
Des progrès notables ont été réalisés à l’égard des OMD et le Rwanda est sur le point d’en réaliser trois :
l’enseignement primaire universel, la promotion de l’égalité hommes-femmes et la réduction de la
mortalité infantile. D’importants progrès ont également été réalisés dans l’éradication de la pauvreté et
l’amélioration de la santé maternelle.
Le chômage des jeunes demeure un défi majeur pour atteindre une croissance inclusive : selon les
estimations, 42 % des jeunes, qui représentent près de 40 % de la population, sont au chômage ou sous-
employés dans le secteur de subsistance. L’inadéquation des compétences ainsi que la croissance et
l’expansion limitées de l’emploi en sont les principales causes.
Vue d'ensemble
L’économie du Rwanda est restée sur une trajectoire de croissance solide : le produit intérieur brut (PIB) en
volume, qui avait augmenté de 7.6 % en 2010, a crû de 8.8 % en 2011, au-delà de la prévision initiale de 7.0 %.
En 2011, la croissance a étirée par les bonnes récoltes obtenues grâce au programme d’intensification des
cultures, conduisant à une expansion de 8.2 % dans le secteur agricole ; par l’augmentation des recettes
d’exportation largement due à la hausse des prix des produits de base ; et par l’expansion du crédit au secteur
privé, qui a soutenu la forte demande nationale. L’industrie a enregistré le taux de croissance le plus élevé :
15.1 %, à la reprise du secteur minier et de la construction, avec des hausses respectives de 15.5 % et
22.3 %. L’expansion des dépenses publiques et la reprise du tourisme ont également contribué à la croissance. À
7.2 %, la progression du secteur des services a été plus faible que les 9.6 % enregistrés en 2010, en raison d’un
ralentissement dans le domaine des transports et des communications, ainsi que dans le secteur des services
financiers.
La croissance du PIB devrait tomber à 7.6 % en 2012 en raison de l’assainissement budgétaire programmé qui
doit réduire la demande globale, et des incertitudes économiques mondiales. L’inflation est toujours à un seul
chiffre, mais a augmenté de 0.2 % à la fin 2010 à 8.3 % en glissement annuel au mois de décembre 2011. Le
taux d’inflation non corrigée a aussi grimpé, de 2.3 % en 2010 à 5.6 % en 2011. Cette hausse devrait se
poursuivre, bien que dans une moindre mesure, à 6.0 % en 2012 et 6.9 % en 2013, en raison de l’accroissement
des prix du carburant et de la part élevée de l’énergie dans les importations, estimée à 18 % en 2011.
Les perspectives à moyen terme demeurent favorables et plusieurs facteurs devraient contribuer à la croissance
du PIB : la hausse des dépenses en capital pour financer les investissements stratégiques programmés par l’État,
l’augmentation de la productivité agricole en raison d’investissements plus importants dans les infrastructures et
les intrants (infrastructures d’élevage, engrais et semences) et le redressement du secteur des services. Le
déficit de la balance courante devrait perdurer de court à moyen terme en raison des importations de capitaux
liées aux investissements d’envergure envisagés dans le secteur public. De plus, une politique volontariste de
diversification des principaux secteurs d’exportation sera indispensable pour atténuer la sensibilité aux chocs
externes.
Les facteurs les plus déterminants du chômage chez les jeunes sont le problème de l’inadéquation des
qualifications, avec un déficit de compétences moyen de 40 %, ainsi quune croissance et une expansion limitées
de l’emploi. En conséquence, plus de 42 % des jeunes sont au chômage ou sous-employés dans l’agriculture de
subsistance. Les autorités ont déjà mis en place de solides cadres stratégiques pour le développement des
compétences et la création d’emplois dans les zones urbaines et rurales, et pour la promotion de l’égalité
hommes-femmes, mais il reste encore à traduire ces politiques dans les faits. Plusieurs programmes de lutte
contre le chômage des jeunes ont été développés, mais à défaut d’une coordination efficace de ces différentes
initiatives, leur portée reste limitée.
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http://dx.doi.org/10.1787/888932624162
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Figure 1 : Taux de croissance du PIB réel (Orientale)
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Tableau 1 : Indicateurs macro-économiques
2010 2011 2012 2013
Taux de croissance du PIB réel 7.2 8.6 7.6 6.9
Taux de croissance du PIB réel par habitant 4.2 5.7 4.6 3.9
Inflation IPC 2.3 5.6 6 6.9
Balance budgétaire % PIB -0.6 -2.2 -2.1 -1.4
Balance courante % PIB -7.5 -7.6 -11.3 -10.9
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Taux de croiss ance du PIB réel (%) Afrique de l'Est - Taux de croiss ance du PIB réel (%) Afrique - Taux de crois s ance du PIB réel (%)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
0%
2.5%
5%
7.5%
10%
12.5%
Crois s ance réelle du PIB (%)
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http://dx.doi.org/10.1787/888932626138
Développements récents et perspectives
Tableau 2 : PIB par Secteur (en pourcentage du PIB)
2006 2011
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 41.5 34.9
Agriculture, élevage, sylviculture et pêche - -
dont agriculture - -
Mines et extraction 0.7 0.7
dont pétrole - -
Industries manufacturières - -
Electrici, gaz et eau 0.2 0.2
Electrici, eau et assainissement - -
Construction 6.6 8.1
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants 14.6 16.5
dont hôtels et restaurants - -
Transports, entreposages et communications 7.3 8.5
Transport et stockage, information et communication - -
Finance, immobilier et services aux entreprises 8.7 10.7
Intermédiation financière, services immobiliers, services aux entreprises et autres services - -
Services des administrations publiques - -
Administration publique et défense, sécurité sociale, éducation, santé et travaux sociaux - -
Administration publique, éducation, santé 5.5 5
Administration publique, éducation, santé et autres services sociaux et personnels - -
Autres services communautaires, sociaux et personnels - -
Autres services 7.7 8.2
Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100 100
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants - -
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
L’économie du Rwanda a fortement progressé en 2011, mais la croissance devrait ralentir en 2012 et 2013, à
7.6 % et 6.9 % respectivement. Les principaux facteurs de croissance à court et moyen terme sont le
développement du secteur des services, l’accroissement de la productivité dans le secteur agricole grâce à des
investissements soutenus, et la hausse des investissements publics et privés. L’économie rwandaise devrait tir
de l’incertitude économique et des menaces de récession en Europe et en Amérique du Nord pour les raisons
suivantes : i) réduction de la demande d’exportations ; ii) ralentissement de l’investissement direct étranger
(IDE) ; iii) baisse des recettes du tourisme ; iv) diminution des remises de fonds ; et v) abaissement possible de
l’aide extérieure au développement.
La structure économique est dominée par les services, qui correspondent à 49.1 % du PIB en 2011. La part du
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secteur des services a crû de manière constante entre 1995 et 2011, alors que la part du secteur industriel et du
secteur agricole était sur le déclin. La croissance du secteur des services a été tirée par le développement du
commerce, des transports et des télécommunications et par l’essor du secteur financier et de l’assurance. La
contribution faiblissante du secteur industriel est due à la croissance limitée de l’industrie manufacturière, que
l’actuelle politique industrielle du Rwanda tente de stimuler. Le recul de la part de l’agriculture dans le PIB au
cours de cette période sexplique par une baisse de productivité et une valeur ajoutée limitée. Le Rwanda tente
de remédier à cette situation par le biais de la 2e phase du Plan stratégique de transformation de l’agriculture,
du Plan national d’investissement agricole et du Programme d’intensification des cultures. Ce dernier, mis en
œuvre depuis 2008, met l’accent sur plusieurs priorités, notamment : la consolidation de l’aménagement du
territoire ; l’importation massive d’engrais et la distribution d’engrais et de semences ; le renforcement des
capacités ; l’accès au financement ; les activités et le marketing post-récolte.
Le secteur extérieur a enregistré des performances élevées en 2011. Les recettes d’exportation ont été tirées
par les prix stables ou en augmentation des principaux produits exportés comme le café, le thé et les minéraux,
qui représentaient conjointement 74.8 % du total en 2011. D’autres facteurs ont contribué à cette hausse : la
mise en œuvre du programme de certification des minerais, qui a facilité l’exportation des minéraux
préalablement stockés suite à la Loi Dodd-Frank, les importantes exportations transfrontalières informelles et la
reprise du tourisme. Les importations ont également augmenté, notamment les biens de consommation
(produits alimentaires pour la plupart), les biens intermédiaires (principalement des matériaux de construction
et des produits industriels) et le carburant. Par rapport à 2010, les exportations de biens en 2011 ont grimpé de
52.8 %, de 253.7 millions de dollars US (USD) à 387.7 millions USD. Les importations ont augmenté de 17.3 %,
à 1.63 milliard USD en 2011 contre 1.33 milliard USD l’année précédente, creusant le déficit commercial à
16.6 % du PIB, contre 14,0 % en 2010. Les recettes du tourisme ont atteint 251 millions USD en 2011, soit une
hausse de 25.5 % par rapport à 2010.
Le déficit de la balance courante, solde des transferts du secteur public compris, est passé à 7.6 % du PIB en
2011 contre 7.5 % en 2010. Ce déficit a toutefois été compensé par les apports publics et privés, qui ont permis
de maintenir l’excédent de la balance globale des paiements. Le creusement du déficit devrait se poursuivre en
2012 et 2013 et la balance globale des paiements devrait rester excédentaire grâce aux entrées attendues pour
financer les investissements publics et privés. Les réserves internationales ont atteint une couverture des
importations d’environ 7.7 mois, contre 7.0 mois en 2010. Les déficits commerciaux persistants résultant de la
diversification limitée des exportations restent des défis importants à moyen terme.
Les perspectives à moyen terme demeurent favorables. La croissance du PIB devrait bénéficier des importantes
dépenses en capital nécessaires au financement du programme d’investissements stratégiques de l’État, de la
hausse de la productivité agricole due aux investissements accrus dans les infrastructures et les intrants
(infrastructure d’élevage, engrais et semences) et de la reprise du secteur des services.
Pour remédier aux difficultés infrastructurelles du Rwanda, le gouvernement a approuvé en 2010 un
programme d’investissement stratégique (PIS) qui donne la priorité à six projets d’investissements clés visant à
accélérer la réalisation des objectifs des programmes Vision 2020 et Economic Development and Poverty
Reduction Strategy (EDPRS). Les projets du PIS comprennent : i) le déploiement de l’accès à l’énergie pour
augmenter le raccordement des ménages au réseau électrique de 9 % (84 MW) fin 2010 à 50 % (1 000 MW) en
2017 ; ii) la création d’une infrastructure de communication permettant le déploiement de l’Internet à haut
débit ; iii) la construction et la réhabilitation d’une ligne de chemin de fer gionale reliant le Rwanda au
Burundi et à la Tanzanie ; iv) la construction du centre des congrès de Kigali ; v) la capitalisation de RwandAir et
vi) la construction de l’aéroport international de Bugesera. Le deuxième et le cinquième de ces projets, en voie
d’achèvement, devraient catalyser la croissance du secteur privé et développer davantage le tourisme.
La croissance du PIB en volume devrait se situer entre 6.9 % et 7.6 % par an en 2012-13, bien que le maintien
de la trajectoire de croissance soit subordonné à la garantie du financement du PIS, à l’amélioration de
l’environnement externe et au rétablissement durable du crédit dans le secteur privé.
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