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La Syrie est un pays arabe du Proche-Orient situé sur la côte orientale de la mer Méditerranée. Depuis
2000, ce pays est gouverné par Bachar El-Assad. Ce dernier, dirige son pays d’une main de fer.
A partir de mars 2011, le régime bassiste doit faire face à une vague de contestations populaires,
sociales et politiques. De ce fait, le printemps arabe a marqué le début de l’insurrection syrienne.
S’agit-il d’une remise en cause du régime ?
En effet, les manifestants réclament le départ de leur dirigeant avec virulence. Bachar El-Assad et ses
collaborateurs ordonnent la répression de ces opposants, faisant des centaines de milliers de morts et
de blessés (on compte aujourd’hui plus de 200000 morts), aussi bien militaires que civils.
Parallèlement, des manifestations de soutien au gouvernement se développent.
S’agit-il d’une guerre civile ou d’un conflit religieux ?
Ainsi, en découle une guerre civile, composée de rebelles principalement des Sunnites (branche de
l’Islam, communauté majoritaire en Syrie) et de loyalistes principalement Alaouite (secte dérivée du
Chiisme dont le clan Assad est issu).
Est-ce une guerre régionale, nationale ou internationale ?
La guerre civile syrienne se superpose et s’emmêle à différents niveaux : régional, national, puis
international. En effet, ce conflit est instrumentalisé par de multiples pays qui ont fait de la Syrie un
champ de bataille par procuration. Ensuite, les pays du Golfe, profitent de la situation problématique
pour exporter leurs ambitions de puissances régionales.
La Syrie est géopolitiquement au cœur des relations inter-arabes et interrégionales. C’est pourquoi
nous montrerons en quoi la Syrie est géopolitiquement au cœur des tensions au Moyen-Orient.
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A- Sunnites et Chiites
L'islam n'a pas gardé son unité primitive. Il se repartit en plusieurs « familles d'esprit ». La scission du
chiisme et du sunnisme remonte aux premiers temps de l'islam. Après la mort du prophète Mahomet
(632 après J.C.), les premiers musulmans s'affrontent pour savoir qui prendra désormais la tête du
"peuple des croyants". Les futurs Chiites désignent Ali, gendre et fils spirituel de Mahomet, au nom
des liens du sang / les futurs Sunnites désignent Abou Bakr, un homme ordinaire, compagnon de
toujours de Mahomet. Avec le temps, le différend n'a cessé de s’approfondir et s'est mué en
différences culturelles et sociales.
Les Sunnites
Ils rassemblent la grande majorité des musulmans (plus d'un milliard dans le monde), et constituent
de ce fait les « orthodoxes » de l‘Islam. Ils fondent la pratique religieuse sur le Coran complété par la
Sunna (tradition).
Ils reconnaissent l'autorité du calife (le « successeur envoyé par dieu ». De nos jours il n'y a plus de
califat donc il n'y a plus d'autorité unique pour les Sunnites. Maintenant ce sont les savants en matière
religieuse.
Les Chiites
Ils sont environ 200 millions dans le monde musulman, en très grande majorité dans le Moyen-Orient.
Les chiites contestent les conditions dans lesquelles a été organisée la succession du prophète.
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B - Grande influence historique
La domination Ottomane (1453-1919)
L’Empire Arabe et Ottoman ont dominé la région pendant 13 siècles. Au cours de cette longue
histoire des séquences privilégiées ont laissé des traces qui éclairent la situation géopolitique
actuelle.
Le début du XVe siècle marque un tournant dans l’histoire du monde islamique, avec la
montée et l’apogée de la puissance Ottomane. Après la chute de Constantinople (1453)
l’Empire Ottoman succède à l’Empire Byzantin qui s’étend à partir de la Turquie puis sur la
quasi-totalité du Maghreb et du Moyen-Orient actuel. L’empire Ottoman est centralisé,
immense (8 000 000 de km²) avec 25 millions d’habitants. Au début du XIXe siècle lors de la
Première Guerre Mondiale, l'Empire Ottoman s'engage aux côtés de l'Allemagne. Les Anglais
suscitent alors en 1916 une révolte des populations arabes en leur promettant de retrouver
leur indépendance.
En réalité, les Européens, essentiellement les français et les anglais, envisagent de mettre la
région sous tutelle et d'établir un partage. C'est l'objet des accords Sykes-Picot signés en mai
1916. En 1918, l'Empire Ottoman s'effondre. Le Traité de Sèvres établit son partage en 1920.
La France et l'Angleterre reçoivent des mandats de la Société des Nations pour administrer les
territoires. Les Britanniques obtiennent un mandat sur la Palestine et sur la Mésopotamie
(l’Irak et la Transjordanie) et continuent d’exercer leur influence sur l’Égypte et les émirats du
Golfe Persique - Koweït, Qatar, Oman, Yémen. Tandis que la France détient un mandat pour la
Syrie et le Liban. L'Arabie Saoudite reçoit la région de La Mecque, et son roi contrôle
désormais les lieux saints de l'Islam. Les Européens tracent des frontières artificiellement
(frontières ne respectent pas toujours la répartition des différents peuples, et des différentes
ethnies). De même, ils répriment les révoltes et les volontés d'indépendance. Cependant, dans
les années 1930, les anglais comprennent la nécessité d'accorder une certaine autonomie aux
territoires qu'ils contrôlent. Les premiers États indépendants voient le jour dans la région, sur
les décombres de l’Empire Ottoman. ( Mettre la définition de l’état nation)
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En 1924, la Turquie devient une république laïque dirigée par Mustapha Kemal Atatürk.
La même année, l’émir wahhabite Abd al-Aziz Ibn Saoud s’empare de la Mecque et fonde le royaume
d’Arabie Saoudite en 1932. Les Britanniques accordent l’indépendance à l’Irak en 1932 et à l’Égypte en
1936. En Perse, les militaires renversent l’Empire des Qajar et le pays, qui devient l’Iran en 1935,
accède à l’indépendance en 1925. On voit donc apparaître dans la région des États laïques et
largement tournés vers l’Occident - Turquie, Iran - mais également des états ultraconservateurs
Sunnites, comme l’Arabie Saoudite. De même, on assiste à un essor de mouvements islamistes dans
l’entre-deux-guerres, comme les Frères musulmans en Égypte. Il faut dire que le Moyen-Orient est une
mosaïque de religions : les musulmans sont très majoritaires, mais divisés entre Sunnites et Chiites
ainsi que d’autres groupes très minoritaires, comme les Druzes ou les Kharidjites. Les Chrétiens sont
dispersés en onze communautés différentes.
Les européens sur le Moyen-Orient : les français doivent abandonner leurs mandats sur le Liban et la
Syrie en 1946. Pour autant, l’indépendance des états arabes signifie un second échec du panarabisme,
qui devient dès lors plus un rêve qu’une réalité. Dans le même temps, les États-Unis, sortis de leur
isolationnisme, affirment leur présence dans la région. Dès 1945, le Pacte de Quincy est conclu entre le
président Roosevelt et le roi saoudien afin de permettre l’accès des Etats-Unis au pétrole saoudien en
échange d’une protection militaire et d’une aide en matériel militaire américaine. Au total, la guerre a
entraîné la fin de la prépondérance européenne au Moyen-Orient.
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A- Rôle des monarchies des golfes dans la crise syrienne
Au printemps 2011, le vent de la révolution tunisienne parcours le monde Arabe déclenchant un
tourbillon de manifestations et de mouvements de protestations à la surprise générale.
Le rôle joué par l’arsenal médiatique (télévision et réseaux sociaux) a été déterminant dans la crise
syrienne. Les chaines sont captées dans tout le monde arabe. Ainsi, s’est mis en place une «
détérioration » de l’information et de l’opinion. Exemple : Al-Jazeera, chaîne Qatarienne, représente
tous les spectres des opinions de la société arabe. Quand Al-Jazeera commente directement les
affaires syriennes, elle a tendance à passer sur les défauts des rebelles et à accentuer les lignes de
faille religieuses du conflit.
Les premiers intervenants dans la crise syrienne sont les monarchies Sunnites du Golfe notamment
l’Arabie-Saoudite. En effet, la monarchie wahhabite, grand défenseur des intérêts Sunnites au MoyenOrient, veut éliminer le régime d'Assad qui est pour sa part Chiite, plus précisément Alaouite .Par
conséquent, Riyad à vu dans la révolution syrienne l’occasion d’affaiblir et de contrecarrer son ennemi
n°1 L’Iran pays Chiite. De ce fait, L’Arabie Saoudite et le Qatar multiplient les livraisons d’armes aux
brigades rebelles via la Jordanie et la Turquie. Parallèlement, des donations privées affluent grâce à
l’activisme du salafisme basé au Koweït. De plus, avec le temps les pays du Golfe en sont venus à
soutenir des formations de plus en plus extrémistes comme le front Al- Nosra affilié à d’Al-Qaïda. De
même, plus au Nord, le gouvernement turque opposé à Damas a joué avec le feu en laissant passer
sur son territoire les recrus de l’état islamique en Irak et au levant ( EIIL) un autre groupe djiadiste.
En face, le régime Assad bénéficie du soutien de ses alliés Chiites, qui sont d’autres acteurs de
l’instrumentalisation de la crise syrienne. L’Iran et la Syrie sont liés, ce lien peut paraître surprenant.
Les deux nations n'ont pas grand chose en commun sur le plan idéologique. La Syrie se veut laïque, un
sanctuaire de panarabisme. L’Iran Chiite perse, dirigé par les religieux, mais les deux sont dirigés par
des Chiites. Cette alliance stratégique date de 1979, qui permet aux Iraniens d'avoir un accès à la
Méditerranée et plus d'emprise sur la région. Ainsi, L’Iran fournit à Damas de l’argent, des armes, et
des conseillés militaires, il y a aussi le Hezbollah (la milice Chiite libanaise). Au début du conflit ces
combattants se contentaient de patrouiller le long des frontières avec la Syrie mais peu à peu ils ont
été associés aux offensives des troupes gouvernementales, pareil pour la milice Chiite irakienne
déployée dans tout le pays notamment à Alep. (Tant que l'Iran ne le lâche pas, Assad est très fort).
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B- Concurrence des influences Régionales
Arabie saoudite / Qatar : une guerre froide auprès des déserts et du pétrole
Deux monarchies Sunnites, deux régimes religieux, deux rentes pétrolières. De loin, l’Arabie Saoudite
et le Qatar se ressemblent, mais de profondes divergences les opposent, en particulier sur la scène
régionale.
Géographiquement déjà, le Qatar est un minuscule État de 1,87 million d’habitants, alors que l’Arabie
Saoudite est le deuxième plus grand pays arabe avec plus de 28 millions d’habitants. Idéologiquement,
l’Arabie Saoudite se revendique comme état islamique et se fonde sur une légitimité religieuse, ce qui
n’est pas le cas du Qatar.
Leur opposition sur la scène internationale, ce qu’il qualifie de “guerre froide” trouve ses origines 20
ans plus tôt. Lorsque le Qatar a commencé à vouloir exister au niveau régional et à vouloir devenir un
acteur influent de la scène internationale, ce qui entraine une atteinte à l’hégémonie de l’Arabie
Saoudite qui domine le Conseil de coopération du Golfe. Le Qatar va par la suite faire preuve
d’indépendance croissante par rapport à l’Arabie Saoudite et aux autres pays du Golfe.
De plus, en 2006-2007, l’Arabie Saoudite et le Qatar s’opposent sur le Liban, en 2009 sur le Yémen et
enfin en 2011 sur l’Égypte. Chaque fois, l’Arabie Saoudite joue plutôt la carte de la radicalisation
Sunnite, voire salafiste, lorsque le Qatar soutient, lui, le courant des Frères musulmans.
Depuis les événements du 25 janvier 2011, Le Qatar et l’Arabie saoudite profitent de la situation
problématique concernant la stabilité économique et politique égyptienne pour y exporter leurs
ambitions de puissances régionales. Financer les différents régimes au pouvoir après les mouvements
révolutionnaires de 2011 leur permet de contrôler les évolutions politiques égyptiennes, de renforcer
leur influence régionale, d’augmenter leurs possibilités de faire du profit sur le long terme et de
freiner, dans une moindre mesure, la contagion des soulèvements révolutionnaires au MoyenOrient. Il s’agit ici de contrôler le territoire égyptien en participant à sa gouvernance grâce à
l’exportation de capitaux. Pour rendre cette influence efficace, les deux monarchies du Golfe ont mis
en place une stratégie diplomatique basée sur l’utilisation de l’Islam Sunnite radicale comme facteur
d’unité, sur le financement des différents régimes et sur le maintien sous conditions de l’économie
égyptienne.
De même, la baisse de l’influence européenne sur la région méditerranéenne, ont donné à l’Arabie
Saoudite et au Qatar une position de mécènes rivaux se disputant les régimes post-révolution en
Égypte. Le territoire égyptien devient l’enjeu d’une concurrence régionale politique et économique
entre les deux pays du Golfe et de nouvelles frontières se cristallisent.
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Iran/Arabie Saoudite
La concurrence entre les deux capitales pour le leadership du monde musulman demeure.
• Accroissement des tensions entre Sunnites et Chiites (depuis la séparation en 632 : décès du
prophète)  Affrontement entre la puissance Chiite iranienne et Sunnite saoudienne
• Il y a différents courants qui touchent l’Arabie-Saoudite qui se sent menacée car si l’Iran remporte la
bataille en Syrie il étendra son axe Chiite, notamment en s’en prenant au Bahrein.
• Conflit Iran/Arabie Saoudite c’est plus un conflit stratégique (territoire,) que religieux. En effet,
chacun de ces pays veut promouvoir ses intérêts nationaux
• Arabie Saoudite craint pour sa survie familiale régnante depuis 1926 (si l’Iran arriver à « diriger » ce
seront les Chiites au pouvoir, et il y aura un renversement de situation pour l’A-S qui craint une
révolution au sein de son pays)
• Iran tente de se désenclaver de ces pays Sunnites et de ses alliés Occidentaux (Accord signé entre
Arabie Saoudite et les Etats-Unis pour assurer le maintien de l’Arabie-Saoudite ) chacun veut exercer
son pouvoir dans le proche orient, ce qui fait que le Moyen-Orient devient un foyer d’antagonisme.
-Point fort
Iran : Population= 78 millions d’habitants, son développement en essor, supériorité militaire, c’est
pourquoi il recherche des alliances extérieures comme la Russie
Arabie-Saoudite : Argent, pétrole, moyens financiers conséquents, ses alliés sont les Etats-Unis.
Surtout, une intervention de l'Otan conduirait à une dangereuse internationalisation du conflit,
avec d'un côté, les occidentaux mais aussi le Qatar et l'Arabie Saoudite, désireux de faire tomber ce
maillon faible de l'axe pro-iranien de la région, et de l'autre la Russie et l'Iran.
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A- Influence des puissances extérieures au Moyen-Orient
La communauté internationale qui s’inquiétait de la constante dégradation humanitaire et des
atteintes aux Droits de l’Homme échoue dans toutes ses tentatives d’intervention devant
l’intransigeance du pouvoir syrien.
Premiers acteurs de cet internationalisation : les puissances occidentales qui sont les parrains de
l’opposition (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Italie, Union Européenne)
Ces derniers épaulent la Coalition Nationale Syrienne, principale formation anti-Assad. Lancée fin
2012 (reconnue lors de la 4e conférence des amis du peuple syrien en décembre 2012), la CNS est
reconnue par une centaine de pays comme le seul représentant du peuple syrien. Mais le soutien
occidental est principalement diplomatique et n’a jamais permis à la CNS de s’ériger en une véritable
alternative au régime Assad. Les financements sont insuffisants, la livraison des armes se fait au
compte-goutte et les Etats-Unis refusent l’option militaire notamment après l’attaque chimique dans la
banlieue de Damas en Aout 2013.
Depuis octobre 2011 la Chine et la Russie opposent leur véto à toutes les résolutions du conseil de
sécurité. La Russie est inflexible :
Maintenir des liens historiques : Les deux pays ont tissé depuis 40 ans des relations très fortes, avec
notamment en 1980, la signature entre le Soviétique Léonid Brejnev et le Syrien Hafez Al-Assad d’un
« traité d’amitié et de coopération », établissant des liens stratégiques spéciaux. En soutenant BEA,
Poutine s’inscrit donc dans la continuité de la diplomatie russe et la réalité de nombreux échanges.
Préserver une position stratégique : Damas constitue aussi une position stratégique pour Moscou
dans la région. Depuis 1971, la Russie dispose d’une base navale dans le port de Tartous, ville située
sur la côte Ouest de la Syrie. Hors de question pour Moscou de la perdre après une longue période
d’abandon le pays souhaite désormais en faire une véritable base de ravitaillement, abritant des
navires lourds.
Conserver un atout commercial : La Syrie est aussi un partenaire économique de poids pour la Russie.
Depuis 2005, les échanges entre les deux pays se sont envolés, atteignant le pic de 2 milliards de
dollars en 2008.
S’opposer par principe : La Russie entend « montrer aux occidentaux, qu’elle est la puissance, qu’elle a
toute légitimité à être présente au MO, car c’est le dernier pays où elle a une influence dans la
région. » Et pour cela, Moscou brandit la carte de l’intervention en Libye, déclenchée par les
Occidentaux en 2011 et toujours pas digérée.
Par ailleurs, la position officielle de la Chine par rapport à la situation en Syrie n’a pas changé depuis le
début du conflit : aux côtés de la Russie, elle se prononce contre l’intervention armée dans le pays.
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B- Le rôle indécis des puissances internationales
Les puissances occidentales restent très en retrait et hésitent à s’engager. Les risques que
représenteraient une intervention armée paraissent d'autant plus élevés que le «retour sur
investissement» pour les occidentaux serait faible. «Contrairement à l'Irak et à la Libye, il y a peu de
pétrole en Syrie. (Quant à la France, elle a déjà testé et promu son matériel de guerre en Libye, ce qui
lui a d'ailleurs permis de remplir son carnet de commandes.)
De même, d’éventuelles frappes aériennes sur des cibles militaires les divisent. Les Etats-Unis tirent les
leçons du désastreux bilan de leur intervention au Moyen-Orient et ne désirent pas s’impliquer dans le
bourbier moyen oriental. Il signifie uniquement à Damas que l’utilisation éventuelle d’armes de
destruction massive constituerait une « LIGNE ROUGE » dont le franchissement conduirait à une
intervention militaire. Les pays de l’Union Européenne ne parviennent pas à se déterminer sur des
frappes aériennes en raison entre autres du rejet des opinions publiques.
Russie et États-Unis se sont toutefois entendus sur un point: éliminer l’arme chimique en Syrie sur la
base des engagements pris par le gouvernement de Bachar El-Assad, après l'attaque au gaz sarin du 21
août 2013, qui avait fait plusieurs centaines de morts dans les faubourgs de Damas.
En outre Pékin estime que seule une solution politique pourrait mettre fin au conflit dans le pays. La
Chine a certes toujours prôné la « non-ingérence » lors les conflits à l’étranger. Mais dans le cas de la
Syrie, si l’on assiste à une dégradation de la situation, ce sont ses intérêts économiques qui seront
touchés. Un éventuel conflit déclenché par les Etats-Unis et les alliés occidentaux, et son étendue aux
pays voisins, pourrait porter préjudice aux contacts sur l’importation des hydrocarbures par la Chine
dans cette région. En effet, sans le pétrole et le gaz qui arrive du Moyen-Orient, la deuxième plus
grande économie mondiale risque de se retrouver à l’arrêt. Au cours de ces 7 derniers mois, la Chine a
importé plus de 91 millions de tonnes de pétrole, soit près de la moitié des livraisons prévues pour
2013. Parmi ses principaux fournisseurs, il y a l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Iraq, mais aussi Oman et les
Emirats arabes unis.
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Les accords de Khartoum
Du 29 août au 1er septembre 1967, les dirigeants arabes se réunissent, pour la première fois depuis la fin de la
guerre des Six Jours (5-10 juin 1967), à Khartoum, au Soudan.
Devant l’ampleur de la défaite infligée par Israël aux armées égyptiennes, jordaniennes et syriennes, les
dirigeants arabes choisissent de s’accorder sur une ligne politique et économique commune face à leur ennemi
plus puissant que jamais. Ils refusent de négocier et de reconnaitre l’Etat israélien. Ce sommet marque un
tournant dans l’histoire du conflit israélo-arabe et annonce la montée en puissance de pays tels que l’Arabie
saoudite et de leurs idées modératrices sur la scène régionale.
Les pays producteurs de pétrole s’affirment par ailleurs sur la scène régionale en utilisant, pour la première
fois, leur ressource naturelle comme une arme dans le conflit israélo-arabe. Bien conscient de l’importance de
l’Or noir pour les économies occidentales, ils décident de mettre en place, pendant la guerre, un embargo sur
les exportations de pétroles vers les alliés d’Israël.
Le sommet marque ainsi un tournant dans les relations entre l’Egypte et l’Arabie saoudite mais également
entre conservateurs et progressistes. Le régime saoudien, jusqu’à présent peu investi dans le conflit, redouble
d’effort dans la lutte contre Israël car il ne peut pas tolérer que la troisième ville sainte de l’Islam, Jérusalem,
soit occupée.
La résolution finale de Khartoum réaffirme alors l’unité du monde arabe qui s’engage à « liquider les séquelles
de la guerre » et à récupérer les territoires occupés. Son troisième point proclame la « non reconnaissance
d’Israël, le refus de la reconnaissance de cet Etat et de la négociation avec lui et la réaffirmation des droits du
peuple palestinien sur son pays ». C’est donc ce triple refus (refus de la paix, de la négociation et de la
reconnaissance d’Israël) que retiendra l’Etat hébreu pour maintenir un statu quo.
La résolution 242 de l’ONU du 22 novembre, acceptée par l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Soudan, la Libye, le
Maroc et la Tunisie mais refusée par l’Arabie saoudite, l’Algérie, l’Irak, le Koweït, le Yémen du Nord et du Sud,
la Syrie et les Palestiniens, marque la fin de la solidarité arabe.
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Le conflit syrien a de nombreuses répercussions tant aux niveaux régional, national et international.
Cependant, le président Bachar El-Assad ne cède à aucun compromis. Les médias occidentaux
décrivaient l’événement en Syrie comme « un mouvement de contestation pacifique » contre le
gouvernement de Bachar-Al-Assad. Pourtant, l’existence d’une insurrection de groupes militaires
islamistes, financés par les pays du Golfe notamment l’Arabie Saoudite et le Qatar en sont venus à
soutenir des formations de plus en plus extrémistes comme le front Al-Nosra affilié à d’Al-Qaïda.
Ici une question se pose : l’objectif est-il de soutenir le peuple syrien ou d’affaiblir l’axe TéhéranDamas-Hezbollah-Hamas.
De ce fait, ce conflit fait naitre une concurrence entre les pays pour régner au Moyen Orient. En effet,
chacun veut affirmer son hégémonie sur ce territoire.
Enfin, la crise syrienne s’est internationalisée, les pays occidentaux sont les parrains de l’opposition qui
ont adhéré à la Coalition Nationale Syrienne (CNS). En face, la Russie et la Chine restent inflexibles et
opposent leur véto au conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, leur rôle reste indécis concernant
l’intervention en Syrie, car ils n’ont pas d’intérêts économiques. Toutefois, la Russie et les États-Unis
s’accordent à dire qu’il faudrait éliminer l’arme chimique.
La résolution de ce conflit ne devra-t-elle pas passer par une entente entre les USA et la
Russie/Chine ?
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