Université des Sciences Sociales de Toulouse Ecole Doctorale de Sciences de l’Entreprise Mémoire de stage effectué au CarifOref Midi-Pyrénées et présenté pour l’obtention du DEA d’économie appliquée « entreprises, compétences et territoires » Analyse de l’évolution des métiers et compétences : le cas des activités liées à l’environnement en Midi-Pyrénées par Aurélie Barrau Sous la direction de Françoise Dauty, ingénieur de recherche LIRHE Françoise Larré, maître de conférences au LIRHE Année universitaire 2002/2003 SOMMAIRE REMERCIEMENTS................................................................................................................ 3 INTRODUCTION .................................................................................................................... 4 CHAPITRE PRELIMINAIRE................................................................................................ 6 Présentation du CarifOref Midi-Pyrénées .............................................................. 6 Présentation du contexte du mémoire ..................................................................... 8 Contenu de l’étude................................................................................................... 9 1. CADRE GENERAL : DEFINITIONS ET CONCEPTS ................................................ 12 1.1 L’ENVIRONNEMENT A LA RECHERCHE D’UNE DEFINITION .............................................. 12 1.1.1 Le développement durable : un concept économique, social et environnemental......................................................................................... 12 1.1.2 Le concept d’environnement...................................................................... 14 1.1.2.1 Une notion difficile à saisir........................................................... 14 1.1.2.2 L’environnement défini par l’activité environnementale ............. 16 1.1.3 Impact des préoccupations environnementales sur l’activité économique et l’emploi : des résultats à nuancer ..................................... 18 1.2 METIER, QUALIFICATION ET COMPETENCE : DES NOTIONS QUI EVOLUENT ..................... 25 1.2.1 Métier et logiques professionnelles ........................................................... 25 1.2.2 L’approche par les compétences plus adaptée à un secteur en évolution..................................................................................................... 28 1/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 2. LES METIERS DE L’ENVIRONNEMENT : EMERGENCE DE NOUVEAUX METIERS OU EVOLUTION VERS DE NOUVELLES LOGIQUES PROFESSIONNELLES ? ................................................................................................. 36 2.1. L’EMPLOI ENVIRONNEMENTAL : PLUSIEURS APPROCHES POSSIBLES .............................. 36 1.2.3 Approche à partir des nomenclatures : des classifications incomplètes ... 38 1.2.4 Approche à partir des fiches métiers : de nombreux métiers non renseignés .................................................................................................. 42 2.2. EVOLUTION DES METIERS ET FORMATIONS LIES A L’ENVIRONNEMENT ........................... 45 2.2.1. Des métiers et emplois pour l’environnement à différencier..................... 46 2.2.2. Exemples de métiers en évolution et nouveaux métiers............................. 49 2.2.3. Etat des lieux de la formation : une offre importante mais peu structurée ................................................................................................... 51 3. ANALYSE SECTORIELLE ET REGIONALE............................................................. 55 3.1. TENDANCES DU SECTEUR DE L’ENVIRONNEMENT EN MIDI-PYRENEES ........................... 55 3.1.1 Monographie des principaux employeurs régionaux ................................. 55 3.1.2 Une offre de formation régionale sous-dimensionnée dans certains domaines .................................................................................................... 68 3.2 LE DISPOSITIF EMPLOIS JEUNES EN MIDI-PYRENEES ...................................................... 70 3.2.1 Historique des emplois jeunes .................................................................... 70 3.2.2 Eléments de caractérisation : des emplois précaires au services des collectivités ................................................................................................ 71 3.2.3 Professionnalisation des emplois jeunes : des pratiques de formation à rapprocher du perfectionnement à l’environnement ................................. 78 CONCLUSION GENERALE................................................................................................ 83 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 86 ANNEXES………….. ............................................................................................................. 90 2/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Remerciements Mes remerciements vont tout d’abord à la direction du CarifOref Midi-Pyrénées et à ma responsable de stage, Françoise Pradeau, qui m’ont permis d’effectuer mon stage de fin d’études au sein de leur équipe. Tous les moyens et documents dont j’avais besoin ont été mis à ma disposition pour la réalisation de l’étude. Je tiens également à remercier mes directrices de mémoire, Françoise Larré et Françoise Dauty, pour le temps qu’elles m’ont consacré et leurs remarques et précieux conseils ayant énormément contribué à l’avancement de mes travaux. J’exprime aussi toute ma reconnaissance à Nadia Courtaban, chargée d’études au sein de l’Oref, qui m’a encadrée dans mes recherches avec disponibilité et bonne humeur. La qualité des conseils qu’elle m’a prodigués a considérablement influencé le contenu du mémoire. Par ailleurs, sa détermination quant à la réussite de ce projet a fait que le stage s’est déroulé dans de bonnes conditions. Je souhaite dire enfin un grand merci à toute l’équipe du CarifOref Midi-Pyrénées pour m’avoir accueilli, et auprès de laquelle j’ai trouvé une ambiance de travail sympathique. 3/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Introduction Depuis les années 1990, les préoccupations environnementales ne cessent de croître : pollution de l’eau, réchauffement de la planète, problèmes d’élimination des déchets, développement de l’énergie nucléaire, etc. Cette sensibilité écologique a émergé sur un fond de croissance économique où les exigences pour la qualité de la vie et pour l’état futur de la planète sont plus importantes. Cette prise de conscience de l’opinion publique a entraîné des réglementations et a créé des opportunités de marchés pour les acteurs économiques. En France, deux sociétés se sont imposées, issues des services aux collectivités locales, Vivendi Environnement et Suez, qui contrôle aujourd’hui le tiers du marché de l’environnement français. Les préoccupations liées à l'environnement ont donc engendré l'émergence d'un marché économique dont les effets se traduisent tant en termes de chiffre d'affaires qu'en termes d'emploi. Cependant, l’impact de ces nouveaux marchés sur l’emploi est à ce jour difficile à mesurer. En effet, l'environnement étant une activité transversale, donc présente dans de nombreux secteurs, il n'est pas facile de délimiter clairement sa place et d’en évaluer son importance dans l'économie. Cependant, au vue de l’étude qui suit, nous pouvons penser que l’environnement peut avoir des effets positifs sur le niveau de l'emploi soit directement, par la création de postes spécifiques, soit indirectement à travers l'essor du secteur des technologies propres et des activités liées à l'environnement. A ce titre, les éco-industries constituent un secteur dynamique qui progresse dans l'industrie française, tant sur le marché intérieur qu'à l'export. Malgré un contexte difficile, ce marché développe un gisement d'emplois notamment dans la production des biens et des services visant à mesurer, prévenir, limiter, corriger les dommages à l'environnement. La majorité des éco-industries françaises, soit prés de 70%, se situe dans les secteurs de l’eau et des déchets, domaines d’excellence, où l’investissement est dopé par le besoin d’équipement des collectivités locales, la nécessité de moderniser les installations existantes et le respect des directives européennes et nationales. Le secteur plus emblématique de la gestion et de la protection de la nature ne représente que peu d’emplois. Ce domaine ne peut pas encore s’appuyer sur une demande réellement solvable, bien que la demande sociale d’espaces naturels de qualité se fasse sentir de plus 4/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 en plus. Les autres domaines restent depuis longtemps marginaux, malgré les efforts fournis pour les développer : surveillance accrue de la pollution de l’air, lutte contre les nuisances sonores, réhabilitation des sites et sols pollués. La région Midi-Pyrénées, comparativement à d’autres régions françaises, est en retard dans plusieurs domaines d’activité de l’environnement et notamment dans la gestion des déchets. Des entretiens menés auprès d’acteurs régionaux intervenant dans le secteur de l’environnement ont alors permis de souligner certaines tendances concernant les caractéristiques et les besoins à venir de l’emploi environnemental en Midi-Pyrénées. La démarche du CarifOref MidiPyrénées s’inscrit ainsi dans une optique de présentation des métiers de l’environnement afin de fournir une information régionale plus riche sur un secteur fort peu étudié dans son ensemble. Face à ces nouveaux besoins, les compétences évoluent. Les métiers anciens de l’environnement ont connu un essor de leur pratique et avec elle, de nouvelles méthodes de travail à acquérir. Nous pouvons alors nous interroger sur la capacité d’adaptation de savoir-faire anciens aux besoins réels constatés aujourd’hui dans le domaine de l’environnement. De même, les nouvelles exigences de la réglementation font appel aux compétences mises en œuvre dans d’autres secteurs d’activité. Le dispositif de formation a certainement un rôle à jouer dans ce secteur, les compétences requises ne s’acquièrent pas seulement en situation d’activité. En outre, étudier l’évolution des métiers de l’environnement peut révéler une nouvelle voie d’orientation pour les jeunes attirés par le secteur ou au contraire décourager ceux disposant de peu d’informations . L’essor du secteur de l’environnement traduit-il l’émergence de « nouveaux » métiers ou s’agit-il du remaniement de métiers existants ? Dans un chapitre préliminaire, nous présenterons l’organisme et le contexte dans lesquels a été effectué le stage de fin d’études et la démarche mise en œuvre pour la réalisation de l’étude. Il s’agira ensuite de définir les notions d’environnement et de métier, nécessaires à une bonne compréhension de l’étude, en première partie. Nous étudierons en deuxième partie l’emploi environnemental avec l’objectif de repérer ainsi les métiers de l’environnement et d’analyser leur évolution. Enfin, nous tenterons de présenter les tendances principales des activités liées à l’environnement en Midi-Pyrénées à partir des entretiens menés auprès d’acteurs régionaux intervenant dans ce domaine, ainsi que le dispositif emplois jeunes dans la région. 5/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Chapitre préliminaire Présentation du CarifOref Midi-Pyrénées L’Oref (Observatoire Régional Emploi-Formation) a été créé en octobre 1991 dans le cadre du Contrat de Plan Etat/ Région. En janvier 1995, il a fusionné avec le Carif Midi-Pyrénées (Centre d’Animation, de Ressources et d’Information sur la Formation), et constitue depuis une seule et même association : le CarifOref Midi-Pyrénées. Ce dernier constitue une réponse aux besoins d’information des acteurs de la formation professionnelle continue et de l’emploi. Il est notamment chargé d’analyser l’environnement économique de la formation pour y observer l’évolution des emplois, des qualifications et des métiers afin de donner aux décideurs les moyens d’adapter les actions de formation aux besoins de l’économie et aux débouchés du marché du travail. Le fonctionnement de l’association Le CarifOref Midi-Pyrénées est composé d’un Bureau et d’un Comité Collégial. Le Bureau est l’organe de décision, composé du Président, du Secrétaire et du Trésorier de l’association. Les autres membres sont soit des financeurs (l’Etat avec la DRTEFP et le Rectorat, le Conseil Régional) soit des acteurs de la formation professionnelle. Le Bureau se réunit au moins une fois par trimestre afin de prendre les décisions concernant le fonctionnement de l’association. Le Comité Collégial est un organe consultatif, composé des membres du Bureau et des adhérents de l’association (environ 200 membres), qui se réunit une fois par an pour la présentation du bilan de l’exercice. La structure compte 23 salariés répartis sur les différentes missions assignées au CarifOref Midi-Pyrénées. 6/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Le Carif (Centre d’Animation, de Ressources et d’Information sur la Formation) Il assure pour le compte des pouvoirs publics (Etat/ Région) et des partenaires sociaux la collecte, le traitement et la diffusion de l’information sur la formation professionnelle auprès des acteurs de la formation et de l’orientation. Ses missions consistent à : Traiter et diffuser l’information (édition de guides ou d’outils d’informations spécifiques) Collecter, centraliser l’information et l’organiser en un centre régional de ressources (droits et démarches sur la formation professionnelle continue, offre de formation) Décentraliser l’information (animer un réseau d’antennes et de correspondants, appui technique aux structures locales d’information sur la formation et l’orientation) L’Oref (Observatoire Régional Emploi-Formation) L’Oref est une structure d’aide à la décision, de prospection et de diagnostic en matière d’emploi et de formation. Pour cela, il collecte et sélectionne des informations statistiques et qualitatives. Par ailleurs, il commandite des enquêtes ponctuelles qui font l’objet d’un programme annuel et de publications. Pour réaliser ses missions, l’Oref a mis en place la démarche ARGOS. La démarche ARGOS en Midi-Pyrénées ARGOS (Analyse Régionale pour les Grandes Orientations du Schéma des formations) est un outil d’aide à la décision dans le domaine de la relation formation emploi , présent dans plusieurs régions françaises. La réalisation de l’outil ARGOS a été confiée au CarifOref Midi-Pyrénées. Les partenaires impliqués dans sa production en Midi-Pyrénées sont sollicités par le CarifOref, avec l’appui de Guy Ourliac, concepteur de l’outil, afin de mobiliser les sources d’information produites ou gérées au niveau régional. Les données collectées sont traitées et codées en Groupes Formation Emploi (GFE) afin d’être affectés dans une planche ARGOS. Les travaux menés tout au long de la démarche ARGOS permettent alors de déboucher sur un état des lieux technique qui contribuera à l’élaboration des grandes orientations régionales en matière d’éducation, de formation et d’insertion professionnelle. 7/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Présentation du contexte du mémoire Dés le début 2003, la direction du CarifOref Midi-Pyrénées a formulé le souhait de voir son pôle « Oref- Information métiers »1 effectuer une étude régionale sur les métiers de l’environnement, en réponse à une de ses principales missions qui est de fournir de l’information sur les métiers. En effet, l’état des lieux relatifs aux dispositifs et outils d’information sur les métiers en Midi-Pyrénées qui a été réalisé entre 2001 et 2002 par le CarifOref Midi-Pyrénées a fait notamment apparaître un besoin non satisfait en informations socio-économiques locales sur les différents supports de diffusion existants. Ce projet s’est basé sur un travail déjà amorcé courant 2002 dans le cadre de l’organisation d’un forum des métiers de l’environnement qui n’a pas abouti. Néanmoins, le CarifOref Midi-Pyrénées avait réuni une documentation et une information riche relative au domaine de l’environnement et encore non exploitée. L’idée a été de mettre en œuvre une méthodologie transférable aux différents projets de l’Oref et pouvant aboutir sur une publication. Ainsi, cette démarche s’est inscrite dans les missions des Oref à savoir « mener des études prospectives portant sur les besoins de qualifications professionnelles par secteur d’activité et/ou groupes de métiers s’appuyant sur des analyses documentaires et statistiques ainsi que sur l’exploitation d’enquêtes et d’entretien auprès d’entreprises ».2 En ce qui me concerne, je souhaitais effectuer mon stage de fin d’études dans le domaine de l’emploi-formation et j’avais à ce titre contacter plusieurs organismes. Après avoir été reçu en entretien au CarifOref Midi-Pyrénées, il m’a été proposée d’intégrer le pôle OrefInformation métiers afin d’étudier les métiers de l’environnement sur une période de six mois et de participer ainsi à la rédaction d’un document de synthèse socio-économique sur le sujet. Mes missions de recueil et de traitement de l’information ont été encadrées par une chargée d’études de l’Oref, Nadia Courtaban, et effectuées en collaboration avec Françoise Pradeau et François Jullien. L’objet de mon stage a donc été de collaborer à cette étude tout en intégrant à la rédaction du mémoire la problématique de l’émergence de nouveaux métiers liés à l’environnement. 1 2 Oref : Observatoire régional de l’emploi et de la formation Cf. Fiches pratiques de la formation continue, Fiche 18-14, Centre Inffo, mai 2003 8/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Contenu de l’étude Le pôle Oref- Information métiers a entrepris de réaliser une recherche documentaire visant à recenser l’essentiel des métiers dits environnementaux. La démarche a été dans un premier temps de relever les études déjà effectuées dans d’autres régions au niveau des CARIF et des études plus spécifiques sur certains domaines d’activité de l’environnement (eau, déchets, etc.). Il est apparu que cette question était relativement peu étudiée dans son ensemble jusqu’à présent. La documentation reste en effet assez fortement ciblée sur les métiers « traditionnels » de l’environnement, sans proposer d’analyse transversale du secteur. L’information est riche en ce qui concerne les domaines d’activité classiques mais beaucoup plus diffuse lorsqu’il s’agit de repérer les activités récentes. A partir des limites rencontrées par cette recherche documentaire, l’étude menée a alors consisté en une recherche exploratoire visant à comprendre un phénomène émergent et peu étudié. Nous avons donc cherché dans un second temps à repérer les métiers liés au secteur de l’environnement par le biais des nomenclatures mais cette phase de cadrage s’est heurtée à certaines limites des sources statistiques. Cette méthodologie poursuit donc davantage un objectif d’état des lieux de la relation métier et environnement plutôt que d’explication de celle-ci. Elle est souvent ainsi associée à un mode de traitement d’informations plus qualitatives que quantitatives, visant à suivre un principe de saisie de la diversité des informations recueillies plutôt que la stricte représentativité statistique de celles-ci. La phase suivante a eu pour objectif d’approfondir nos recherches sur les métiers et de leurs évolutions à savoir quels éléments expliquent ces évolutions, quels sont les acteurs qui recrutent et les emplois proposés et le système de formation répond-il aux besoins. Afin de compléter les données récoltées et dans un souci de rigueur, nous avons enfin opté pour la réalisation d’entretiens auprès de personnes et d’organismes intervenant dans le domaine étudié en Midi-Pyrénées. L’analyse du cadre juridique et institutionnel du secteur de l’environnement nous a permis d’identifier ces acteurs concernés par les évolutions actuelles des métiers et activités liées à l’environnement. 9/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Plusieurs remarques peuvent être faite à ce stade de l’étude : 1. S’il est difficile de dégager des données quantitatives quant au volume d’emplois dans le domaine de l’environnement, il est néanmoins possible de repérer certaines tendances globales. 2. Un premier constat indéniable est que les métiers de l’environnement ont connu un essor important suite à la prise de conscience générale de la nécessité de protéger l’environnement. 3. Un deuxième constat porte sur la redéfinition des « frontières » des activités liées à l’environnement, dés lors que ce domaine d’activités n’est à l’heure actuelle toujours pas délimité. 4. Un troisième constat est que le programme « nouveaux services-emplois jeunes » et les emplois aidés en général, ont créé de nombreux emplois environnementaux en réponse à de nouveaux besoins dans ce domaine. 10/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 PREMIERE PARTIE 11/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 1. Cadre général : définitions et concepts 1.1 L’environnement à la recherche d’une définition Emile Durkheim dans « Les règles de la méthode sociologique », 1895, écrit : « ce qui importe, ce n’est pas de distinguer les mots, c’est d’arriver à distinguer les choses qui sont sous les mots ». En effet, toute personne qui s’intéresse aux métiers de l’environnement est amenée à s’interroger sur la signification du terme environnement fréquemment utilisé dans des situations diverses. Selon la revue « Grand Air », l’environnement apparaît comme un composite mêlant qualité des milieux, qualité des équipements publics et qualité des politiques d’environnement urbain. Cette notion a été préférée aux termes ‘milieu’, ‘cadre de vie’, ‘patrimoine’, ‘écologie’ ou encore ‘nature’. Après plus de vingt ans d’utilisation, le concept d’environnement se prête à toutes les interprétations possibles et est aujourd’hui souvent associé à celui de développement durable. La section suivante tentera alors de définir ce concept, nécessaire à la compréhension du sujet du mémoire. 1.1.1 Le développement durable : un concept économique, social et environnemental Dans les pays occidentaux, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le développement a été associé à une simple augmentation de la quantité de richesses produites mesurée par un indicateur de référence : le Produit Intérieur Brut (PIB)1. Ce développement est ici simplement considéré comme de la croissance économique, définie par un critère quantitatif. Cette croissance a permis une rapide augmentation du niveau de vie des pays industrialisés au cours des ’30 glorieuses’ (1948-1978), mais s’est accompagnée d’externalités négatives sur l’environnement et sur l’homme : exploitation 1 PIB= Somme des valeurs ajoutées de l’ensemble des branches de production (augmentée de la TVA grevant les produits et les droits de douane). Il se compose du produit intérieur marchand (biens et services échangés) et du produit intérieur brut non marchand (services fournis par les administrations publiques et privées à titre gratuit ou quasi gratuit). 12/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 et dégradation accélérée des ressources naturelles, risques planétaires liés à l’augmentation de la consommation d’énergie (effet de serre, changements climatiques,…), apparition de nouvelles inégalités ou tensions entre pays. Des conceptions alternatives, plus qualitatives, sont aujourd’hui envisagées pour le développement, incluant la notion de « bien-être » des communautés humaines. Ainsi, dans la continuation des travaux de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement (Commission Brundtland, 1987), qui a introduit la notion de « développement durable », le Comité interdépartemental de Rio (CIRio) en 1994 précise : « Un développement est durable s’il garantit que les besoins de la génération actuelle de tous les pays et groupes de populations sont satisfaits, sans porter préjudice à la faculté des générations futures de satisfaire leurs propres besoins et ce, tout en maintenant la biodiversité. ». D’un point de vue théorique, la notion de développement durable implique une solidarité intergénérationnelle. Le concept de « développement durable » défini lors du Sommet de la Terre de Rio repose sur un constat simple : le développement économique ne peut plus se fonder aujourd’hui sur des politiques qui mettent en péril les écosystèmes dont dépendent pour survivre nos générations et celles qui suivront. Le changement climatique et l’appauvrissement de la couche d’ozone sont deux exemples pour lesquels les limites tolérables ont été dépassées. Le développement durable et soutenable se fonde sur une approche globale et intégrée exigeant la mise en œuvre d’une politique d’ensemble. Pour qu’un développement soit durable, il faut qu’il réponde aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins. Il faut également que se vérifie une triple compatibilité, à savoir une compatibilité environnementale, économique et sociale. Ainsi, nos actions quotidiennes peuvent être examinées sous l’angle du développement durable. A titre d’exemple, un projet de construction ou de production qui n’est examiné que sous l’angle de la rentabilité économique, en négligeant les retombées sociales et environnementales, n’est pas considéré comme durable. Toute action, toute décision peut être examinée au travers de cette méthode d’analyse afin de déterminer si elle se place dans l’optique du développement durable. En ce sens, le développement durable est un concept opérationnel qui devient une référence indispensable d’aide à la décision, tant au niveau individuel qu’au niveau des collectivités et des entreprises. Lors des entretiens menés auprès des acteurs régionaux, nous avons pu nous rendre compte que le souci 13/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 d’intégrer la notion de développement durable à leurs actions était bien réel. Le Conseil Régional de Midi-Pyrénées et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) se sont par ailleurs fortement impliqués dans la gestion économe des ressources en mettant en place le Programme REgional de LUtte contre l'effet de serre et pour le Développement DurablE (PRELUDDE)1. La tendance est aujourd’hui à la protection et à la préservation anticipée. Les grands secteurs économiques (chimie, sidérurgie, énergie…) souhaitent prévenir les problèmes que leurs activités peuvent engendrer en matière d’environnementale. Le coût de leurs activités néfastes sur l’environnement s’est donc déplacé en amont. On s’achemine de plus en plus vers l’intégration des problèmes liés à l’environnement dans la conception et la mise en œuvre des politiques. Le respect de l’environnement est alors un moyen d’aller vers le développement durable des sociétés. En ce sens, le concept d’environnement est plus fin que celui de développement durable. 1.1.2 Le concept d’environnement 1.1.2.1 Une notion difficile à saisir Le Département de l’intérieur, de l’agriculture, de l’environnement et de l’énergie de l’Etat de Genève2 définit l’environnement de l’homme comme l’ensemble des milieux naturels ou artificialisés où celui-ci s’est installé, qu’il exploite et aménage. Ces milieux sont caractérisés : - d’une part, par leur configuration (étendue, limites, reliefs, etc.) et leurs composantes physiques, chimiques, biologiques et humaines ainsi que par la répartition de ces composantes dans l’espace ; 1 Ce programme mobilise des moyens humains et financiers pour aider les personnes physiques ou morales, de droit public ou privé, dont les projets et actions correspondent aux objectifs de la politique régionale en matière d’environnement, de maîtrise de l’énergie et de développement durable. 2 Département de l’intérieur, de l’agriculture, de l’environnement et de l’énergie de l’Etat de Genève, rapport « Concept de protection de l’environnement », septembre 2001 14/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 - d’autre part, par les processus de transformation, les actions et interactions continues auxquelles ces composantes sont soumises, subissant de leur fait des changements dans l’espace et dans le temps. En d’autres termes, l’environnement est constitué d’éléments naturels et sociaux en interaction. Le dictionnaire Petit Robert, 1993, fait remonter à 1964 son apparition dans le sens écologique, dérivé de l’américain « environment ». Sa définition est : « ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) dans lesquelles les organismes vivants (en particulier l’homme) se développent ». Cette définition est englobante puisqu’elle inclut la double dimension naturelle et culturelle. Dans la réalité scientifique toutefois, l’usage du terme environnement a été non pas monopolisé mais en tout cas fortement dominé par l’utilisation faite par les sciences de la nature jusqu’aux années 1980. Cette situation relevait de la domination, en termes quantitatifs, des études environnementales dans les sciences de la nature, par rapport aux sciences de l’homme et de la culture, mais cette situation est en train d’évoluer favorablement pour les sciences de l’homme, les sciences sociales, politiques et le droit, qui fournissent de plus en plus d’études environnementales. Le terme environnement va se développer brutalement à partir des années 1960-1970. L’« environnement » dans son sens écologique a connu un succès indiscutable – en une quinzaine d’années, un terme quasiment inexistant va désigner des pôles de recherche et des ministères. L’écologie, elle, se définit en tant que science qui étudie les relations entre les organismes vivants et leurs milieux naturels. Récupérée par un mouvement politique, elle est aujourd’hui plus ressentie comme une conscience politique, voire une idéologie. La recherche conceptuelle sur l’environnement apparaît relativement pauvre dans la mesure où c’est une notion délibérément plus «opératoire» que culturelle ou philosophique. L’environnement a été défini ainsi par opposition au paysage par A.Berque, « De paysage en outre-pays », 1991: « Le paysage n’est pas l’environnement. L’environnement, c’est le côté factuel d’un milieu (i.e. de la relation d’une société à l’espace et à la nature), le paysage, c’est le côté sensible de cette relation.». La définition du terme environnement s’est précisée à mesure que celui-ci se voyait employé dans l’actualité. Cependant, cette notion reste encore complexe à saisir et 15/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 elle traduit bien souvent une idéologie, un idéal vers lequel il faut tendre. Pour analyser les métiers de l’environnement, une définition plus concrète et à partir de laquelle nous pourrions travailler était indispensable. Pour cette raison, l’analyse des activités liées à l’environnement nous a paru être plus probante en termes de définition, dans la mesure où elle facilitait au premier abord la délimitation du secteur de l’environnement. 1.1.2.2 L’environnement défini par l’activité environnementale Afin d’identifier les métiers de l’environnement, il est utile au préalable de repérer les activités génératrices d’emploi en environnement. Ceci nous a permis de fixer un premier cadre d’étude. Nous nous sommes ainsi référés au système statistique public qui présentait l’avantage d’avoir réaliser un panorama des activités environnementales. Nous tenterons alors dans cette section de donner une définition des principales activités de protection de l’environnement telles qu’elles sont identifiées par la Nomenclature d’Activités Française (NAF). Les nomenclatures d’activités et de produits ont été élaborées principalement en vue de faciliter l’organisation de l’information économique et sociale. Leur finalité est donc essentiellement statistique. La NAF, créée en 1993, est la nomenclature statistique d’activités française. Elle présente l’ensemble des activités en reprenant tous les niveaux de la NACE (Nomenclature d’Activités de la Communauté Européenne) et y ajoute un niveau national pour tenir compte des spécificités et des habitudes nationales. Nous retrouvons des activités de protection de l’environnement ou de gestion des ressources naturelles répertoriées par les classes de NAF : 37 41 Récupération 37.1 Récupération de matières métalliques recyclables 37.2 Récupération de matières non métalliques recyclables Captage, traitement et distribution d’eau 16/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 51.5Q Commerce de gros de déchets et débris 90 Assainissement, voirie et gestion des déchets 92.5E 90.0A Epuration des eaux usées 90.0B Enlèvement et traitement des ordures ménagères 90.0C Elimination et traitement des autres déchets Gestion du patrimoine naturel La NAF présente néanmoins quelques limites : l’activité «Commerce de gros de déchets et débris » ne concerne qu’un petit nombre d’établissements et l’activité « Gestion du patrimoine naturel » ne permet pas d’identifier ce qui concerne la gestion des réserves naturelles des services de zoos. En outre, nous nous sommes rapidement confrontés au problème du repérage des activités environnementales par le système statistique public. En exemple, les services du domaine des « eaux usées » sont normalement assurés par des entreprises du sous-secteur « épuration des eaux usées » (NAF 90.0A) du secteur de la NAF 90 « assainissement, voirie et gestion des déchets ». Cependant, si ces activités sont exercées à titre secondaire, elles ne sont repérables qu’en enquêtant au niveau des produits pour les producteurs codés avec une autre activité principale. Un transporteur qui acheminerait des déchets à titre exceptionnel serait classé en activité « transports terrestres » (NAF 60) non considérée comme environnementale. De même, si une usine possède sa propre station de traitement des eaux usées, les emplois correspondant à ce traitement seront affectés à la production des produits vendus par l’usine. Les classes NAF ainsi identifiées sont forts limitées par rapport à la diversité des activités liées à l’environnement. Les emplois relatifs à l’environnement au sein d’entreprises appartenant à d’autres secteurs de production restent difficiles à connaître. De même, cette classification ne comprend pas les activités intégrant une nouvelle compétence environnementale telles que les activités juridiques spécialisées en environnement, qui connaissent pourtant un essor important. Il conviendrait alors de 17/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 réactualiser cette nomenclature afin de tenir compte des nombreuses évolutions du secteur de l’environnement. Nous avons donc fait le choix de baser notre étude sur la définition des activités environnementales retenue par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable puisque celle-ci émane d’un organe officiel et prend en compte les activités récentes du secteur. Cette définition correspond aux 4 missions assignées au Ministère : - protection et gestion de la nature et des milieux, agriculture, milieu naturel, sciences de la vie et de la terre - prévention et réduction des pollutions et des risques, déchets, eau, hygiène-santé, risque-sécurité - aménagement des territoires et du cadre de vie, espaces verts, bruit, maîtrise de l’énergie - sensibilisation, éducation à l'environnement animation, conseil, droit, communication Le concept d’environnement reste difficile à appréhender dans son ensemble mais sa définition par les activités environnementales nous a tout de même permis d’avoir une vision relativement claire des domaines possibles d’activités. La question est désormais de savoir si ce secteur en plein essor est réellement source d’emplois. 1.1.3 Impact des préoccupations environnementales sur l’activité économique et l’emploi : des résultats à nuancer Toute activité humaine, y compris l'activité commerciale et industrielle, exerce une influence plus ou moins importante sur l’environnement. Or, il y a quelques années encore, rares étaient les entreprises qui se souciaient du respect de l'environnement dans lequel elles évoluaient. Aujourd'hui la situation a heureusement changé et nous pouvons affirmer qu'une véritable prise de conscience a eu lieu chez une large majorité d'entreprises. En effet, les raisons pouvant convaincre un chef d'entreprise d’intégrer 18/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 l'environnement dans sa gestion quotidienne sont devenues de plus en plus apparentes. Une enquête réalisée par l’Institut de sondage Lavialle (ISL) pour le compte de l’IFEN en 2000 montre que la pression réglementaire et l’amélioration de l’image sont les raisons les plus largement citées par les employeurs. Mais chaque acteur a par ailleurs des motivations spécifiques : la certification ISO 14 001 (norme internationale de management environnemental) pour 52% des grandes entreprises, la demande et le besoin d’information du public pour 51% des collectivités, la demande du marché et des clients pour les bureaux d’études (46% et 49%). L’analyse des motivations des employeurs quant à la prise en compte de l’environnement nous a montré qu’elle n’était pas toujours synonyme de créations d’emplois. Aussi, nous dresserons un aperçu de ces principales motivations, à partir des résultats de l’enquête citée plus haut, et leurs impacts sur l’emploi. Figure 1 : les principales motivations à la gestion de l’environnement 70 60 50 40 collectivités locales bureaux d'études environnement 30 grandes entreprises PME-PMI 20 10 0 réglementation demande du amélioration de besoin développement public/des clients l'image d'information du de nouveaux public/des clients marchés volonté de réaliser des économies certification ISO 14 001 Source : IFEN-ISL Le développement de l’activité économique est à distinguer de la création d’emploi. Sur certains secteurs, nous pouvons noter une activité en essor ou une 19/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 diversification, mais cela ne va pas forcément se traduire par la création nette d’emploi. Une activité nouvelle peut donc émerger sans pour autant être génératrice de maind’œuvre, du fait notamment de la machinisation qui permet d’adapter le rendement aux volumes à produire. L’entretien mené auprès de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) fait d’ailleurs remarquer que l’augmentation du nombre de déchetteries dans le respect de la réglementation n’est pas toujours à l’origine de nouveaux emplois puisque les postes sont généralement attribués à des membres du personnel municipal suite à un reclassement professionnel. Il ressort de l’enquête faite en 2000 que la réglementation, entre autres, explique dans de nombreux cas l’attention portée par les employeurs au respect de l’environnement. Nous avons tenu à étudier également l’influence de la fiscalité environnementale sur l’emploi qui apparaît être aujourd’hui aussi un fort outil d’incitation pour les entreprises et collectivités. ¾ la réglementation Les contraintes législatives imposées aux entreprises se sont multipliées au cours des dernières années. Aujourd'hui tous les pays industrialisés possèdent une législation en matière d’environnement. Depuis début 2003, la législation oblige toutes les firmes cotées en Bourse à accompagner leur traditionnel rapport financier d’un volet environnemental et social. Les investisseurs ne les jugeront donc plus à l’aulne de leurs seules performances financières. De plus en plus stricte, elle impose également aux entreprises et collectivités de s’équiper en machines et matériels, ce qui crée un marché de biens et services et par conséquent des emplois. Ainsi le secteur des déchets ménagers a évolué sous l’influence de la pression sociale et de la réglementation, de l’abandon de la mise en décharge sauvage au profit de l’enfouissement contrôlé et de l’émergence des pratiques de tri, recyclage et valorisation. Ce sont les pays qui ont les normes les plus strictes qui ont développé, dans le secteur de l’environnement, les marchés et les industries les plus importants mais aussi les plus avancés technologiquement. En effet, si l’industrie et les collectivités locales sont les plus gros consommateurs de biens et services « verts », l’Etat reste néanmoins le principal moteur de ce secteur. Une simple modification des règles en vigueur peut tout aussi facilement créer des marchés nouveaux qu’elle peut en faire disparaître. 20/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 L'Etat tient en effet une fonction centrale dans le développement des activités environnementales. En effet, la réglementation dans ses exigences de qualité sur les biens et les services et dans les processus de production industrielle, induit de nouveaux marchés. De plus, les commandes publiques dans les domaines de l'eau et des déchets ont une croissance soutenue. La réglementation dans d'autres secteurs tels que l'obligation d'entretenir les cours d'eau ou de débroussailler qui pourrait être étendue à l'échelon national permettrait de pérenniser les emplois verts trop souvent précaires. L'entretien du patrimoine naturel (espaces verts, forêts, cours d'eau), la réhabilitation d'habitats (haies, zones humides, espaces naturels urbains,...), le réaménagement de friches industrielles, la mise en valeur de lieux et de produits locaux, les services de proximité, l'animation de quartiers, sont autant de champs d'intervention dans lesquels l'emploi de personnes, qualifiées ou non, peut être favorisé par la commune. Ces emplois passent pour beaucoup par des Contrats Emploi Solidarité et par des emplois-jeunes, mais aussi par des emplois pérennes qu'il faut donc espérer voir se développer. ¾ La fiscalité environnementale L’OCDE appelle " fiscalité environnementale " les impôts, taxes et redevances dont l'assiette est constituée par un polluant, ou plus généralement par un produit ou un service qui détériore l'environnement ou qui se traduit par un prélèvement sur des ressources naturelles renouvelables ou non renouvelables. Aux côtés des politiques traditionnelles de réglementation ou de subventionnement budgétaire, les politiques fiscales incitatives sont apparues comme un moyen efficace au service de la préservation de l’environnement. Elles préservent en effet, la liberté de décision des acteurs économiques et favorisent la prise en compte dans les décisions des coûts et bénéfices induits pour l’économie et la société. D’un point de vue économique, la fiscalité semble plus efficace que la réglementation. Les entreprises sont plus incitées à se conformer aux normes et à internaliser le coût écologique dans leurs coûts de production. Une écotaxe est une taxe qui, ayant comme assiette fiscale un produit lié à l’environnement, a un impact sur le niveau d’utilisation des produits qu’elle vise et dès lors, sur le niveau de protection de l’environnement. Un des avantages de l’écotaxe est que son effet incitatif agit sur les décisions économiques tout au long du cycle du produit, de la fabrication à la consommation. De plus, l’écotaxe a un effet incitateur également sur 21/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 l’innovation. Les acteurs économiques sont incités à changer leurs méthodes de consommation ou de production pour éviter de payer cette taxe. Par exemple, une taxe sur les émissions de CO2 ou autres polluants atmosphériques incitera les industriels à investir dans des technologies qui permettront de baisser leurs émissions. La France connaît à la fois une dégradation importante de l’environnement et un fort niveau de chômage. La dégradation de l’environnement est liée à une utilisation excessive de ressources naturelles et de produits polluants, et à la pollution qui en découle. La réforme environnementale de la fiscalité offre des opportunités considérables : protection de l’environnement, financement des baisses de charges, baisse du coût du travail, axe environnement-emploi … Les pouvoirs publics ont crée un système de taxes et impôts (comme la taxe générale sur les activités polluantes, TGAP) qui concrétise le principe de « pollueurpayeur » et son corollaire « qui dépollue est aidé ». Les collectivités et les entreprises qui souhaitent s’équiper peuvent donc bénéficier d’aides, et des emplois se créent. Par exemple, en matière d'utilisation rationnelle de l'énergie, des subsides peuvent être octroyés pour des installations fonctionnant sur base d'énergie renouvelable (énergie éolienne, biogaz, pompe-à-chaleur et énergie solaire) ou qui utilisent la technique de la cogénération. En France, les mesures fiscales liées à l’environnement existent depuis plusieurs décennies, qu’il s’agisse des diverses taxes sur l’énergie et les transports, des redevances dans le domaine de l’eau instituées par la loi sur l’eau de 1964, ou des taxes sur les déchets et la pollution de l’air. Des taxes plus spécifiquement liées à un impact environnemental on été créées en 2000 (sur les phosphates, granulats, phytosanitaires). En 2002, on dénombrait en France environ 40 taxes ou redevances et presque autant de mesures d’exonération fiscale, favorables à l’environnement. Une étude faite par le département économie de l’Université de Bath (Royaume-Uni) à la demande de la Direction générale environnement de la Commission européenne, a démontré que l’utilisation de taxes sur l’énergie en remplacement de taxes sur le travail augmente le niveau d’emploi. Les auteurs proposent une approche méthodologique par une modélisation « ascendante » afin de calculer les effets potentiels d’une proposition de directive de la Commission européenne concernant la taxation des produits énergétiques. 22/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Pour la France, la réduction serait de plus de 430 000 tonnes de carbone, avec 6000 emplois créés, et 24 000 dans le cas d’une taxe utilisée pour réduire le coût du travail. ¾ la demande sociale Les consommateurs sont aujourd'hui sensibles aux arguments de vente qui mettent en avant les qualités environnementales ou de santé d'un produit. Un engagement environnemental pour une meilleure protection de l'environnement est ainsi perçu de plus en plus souvent par les entreprises qui sont au contact direct avec leurs clients comme une opportunité de se distinguer de leurs concurrents et d'améliorer leur image de marque. Elle s’exprime par exemple dans des produits plus respectueux de l’environnement, mais également dans des espaces naturels protégés et gérés ou une diminution des nuisances (bruit, pollution de l’air, etc.). Ceci développe des emplois dans les administrations, les collectivités locales et les entreprises qui s’attachent à répondre aux souhaits du public et des clients. ¾ la certification ISO 14 001 La norme ISO 14001, publiée en 1996, est une norme internationale qui s'applique à tous les types d'organisations (entreprises industrielles, de services, etc.), quelles que soient leurs tailles et leurs activités. Elle est fondée sur une approche connue sous le nom de roue de Deming et qui peut être résumée de la façon suivante : Plan (planification des objectifs), Do (mise en œuvre), Check (vérifier), Act (revue de direction). Le concept de base de la norme ISO 14001 repose sur l'amélioration continue des performances environnementales, même si elle n'établit pas d'exigences en matière de niveau des performances. Une étude intitulée « l’influence du système de management environnemental certifié ISO 14001 sur la politique et la vie sociale de l’entreprise » réalisée par l’ADEME et le Cabinet Paul de Backer en 1998-1999 met en avant les résultats d’une enquête effectuée auprès d’entreprises certifiées ISO 14001 à cette période-là. Il apparaît que la mise en place d’une telle norme nécessite la création de postes supplémentaires et notamment de celui de responsable environnement, que ce soit par embauche ou reconversion interne. Une estimation a également été faite quant à l’évolution de la demande en cadres environnement internes dans l’industrie sous l’hypothèse d’une évolution linéaire du 23/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 nombre de certifications ISO 14001 entre 2000 et 2005. En chiffres arrondis, il y aurait un besoin de jeunes cadres ingénieurs et spécialistes SME (système de management environnemental) d’environ 3000 postes, sachant que pour presque trois quarts de ceux-ci, il s’agirait d’une responsabilité à partager avec celles de la sécurité, de l’hygiène et/ou la qualité. De plus, l’impact social de l’implantation du management environnemental dans l’entreprise ne se limite pas à l’enceinte des sites certifiés. L’externalisation des services considérés comme peu reliés au cœur de l’activité des entreprises, crée des emplois dans les sociétés de services qu’il faut également comptabilisés. Cette section est venue confirmer les premières impressions que nous avions en débutant l’étude, à savoir que l’environnement n’était pas aussi créateur d’emplois que ce que les revues et magazines spécialisés en orientation professionnelle laissaient penser. En effet, l’activité environnementale est certes en développement mais les entreprises réussissent bien souvent à présenter de meilleures performances environnementales en modifiant simplement leur comportement. L’entreprise tout comme l’individu ont la possibilité de produire plus propre en intégrant le concept d’environnement, dans la mesure où ils prennent en considération tous les effets induits par une activité et son impact sur le milieu. Il est vrai que la réglementation et la fiscalité agissent comme des leviers favorables à la création d’emplois puisqu’elles présentent un caractère obligatoire et répressif. Néanmoins, l’étude révèle que ces nouveaux emplois sont fréquemment attribués à des personnes déjà en poste au sein de l’entreprise, puisqu’ils nécessitent une certaine connaissance de l’activité qu’un jeune diplômé ne maîtrise pas. Pour ce qui est de la mise en place d’un programme de management environnemental, les cabinets d’études impliqués dans ces démarches peuvent recruter quant à eux de jeunes diplômés de niveaux I principalement. L’essentiel des emplois environnementaux créés a jusqu’ici concerné le dispositif emplois jeunes. Ces emplois restent précaires mais ont contribué à satisfaire des besoins émergents, issus de la demande sociale essentiellement, et favoriser l’emploi des jeunes en difficulté. La question de leur pérennisation est au cœur des débats et aura certainement une influence importante à l’avenir sur le nombre de création d’emplois nécessaires en remplacement des emplois jeunes. 24/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 En termes de nouveaux métiers, l’assistance de plusieurs métiers émergents ou récemment consolidés s’avère indispensable en ce qui concerne par exemple la certification: formateur environnement, analyste d’impacts de projets, spécialiste en commerce environnemental, etc. L’information délivrée auprès des jeunes concernant ces nouveaux emplois s’avère très mince et ne reflète pas vraiment la réalité du secteur, ce qui contribue à créer des tensions sur le marché de l’emploi. Il serait utile de faire connaître ces nouveaux emplois alors qu’à l’heure actuelle, les structures compétentes communiquent presque exclusivement sur les métiers phares du secteur de l’environnement. Nous verrons dans la suite du mémoire que les entretiens réalisés dans le cadre de l’étude ont confirmé ces tendances. Ces nouveaux emplois sont-ils à l’origine de nouveaux métiers ou font-ils appel à des savoir-faire existants, telle est la question à laquelle nous tenterons de répondre dans le paragraphe suivant. 1.2 Métier, qualification et compétence : des notions qui évoluent L’analyse bibliographique relative aux métiers de l’environnement menée montre que le terme « nouveau » est fréquemment associé à celui de « métier ». Il nous est alors paru nécessaire d’expliciter ce qu’est un métier, notion complexe à ne pas confondre avec l’emploi. 1.2.1 Métier et logiques professionnelles Un métier (de ministerium, service) se caractérise par une spécificité professionnelle exigeant une formation, de l’expérience et entrant dans un cadre légal d’application (Petit Larousse 2003). Cette notion transversale à plusieurs emplois d’une même famille correspond à un corpus cohérent articulant des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être faisant appel à un ou plusieurs domaines structurés de connaissances et nécessaires à l’exercice de ces emplois. 25/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Un métier évolue en fonction du développement des sciences et des techniques, des transformations de l’environnement (économique, social, culturel…). Un même métier peut donc s’exercer en changeant d’emploi et en changeant d’entreprise. Les innovations technologiques et organisationnelles transforment les logiques de métiers préexistantes. Sur la question de l’émergence de nouveaux métiers, le Commissariat Général du Plan1 (CGP) répond « les métiers totalement nouveaux sont rares ». En effet, lorsqu’apparaît une nouvelle profession, elle naît le plus souvent de « l’hybridation de compétences » relevant de champs professionnels initialement distincts. Les « vieux » métiers résistent dans leurs identités à l’arrivée des nouveaux outils, ils modifient certes les pratiques professionnelles mais ne disqualifient pas nécessairement les savoirs de base du métier. L’élargissement des compétences requises pour l’exercice d’un métier nécessite de nouveaux concepts, de nouvelles qualifications. C’est pourquoi l’opposition entre « anciens » et « nouveaux » métiers est réductrice. Au concept de « nouveaux métiers », le LENTIC (Laboratoire d’Etudes sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, l’innovation et le changement, de l’Université de Liège) propose de substituer celui de « nouvelles logiques professionnelles », entendues comme nouvelles combinaisons de connaissances, de compétences exprimant de nouveaux rapports à l’organisation et au marché du travail. Dans la même optique, B. Cart et M. Lecoutre, «Nouveaux métiers, emplois de demain, vieilles questions ? » soulignent que l’emploi d’expressions telles que « emplois nouveaux » ou « métiers nouveaux » indiquent des domaines dans lesquels il peut y avoir des transformations en cours plutôt que de véritables nouveautés. Les métiers radicalement nouveaux n’existeraient donc pas. De plus, comme le présente F. Piotet, «Nouveaux métiers, le grand malentendu » in Projet n°259, septembre 1999, le nom de métier a une importance symbolique source de reconnaissance et de valeur sociale pour l’individu. La désignation n’est alors pas anodine et les emplois-jeunes de l’environnement en sont un bon exemple. De réels efforts d’innovation sémantique ont été réalisés et nous retrouvons ainsi des intitulés complètement inédits mais pas nécessairement caractéristiques du contenu du poste correspondant : à savoir l’ambassadeur du tri (chargé d’optimiser la collecte sélective des 1 Commissariat Général du Plan, « Avenirs des métiers », rapport du groupe « Prospective des métiers et qualifications », novembre 2002 26/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 déchets en favorisant l’adhésion de la population), l’agent d’amélioration du cadre de vie urbain (chargé d’entretenir le mobilier urbain extérieur)... Il est également possible de repérer derrière un nouveau métier un ancien toujours présent : ainsi, l’éboueur est devenu ripeur. Le contenu a d’ailleurs dans ce cas moins évolué que l’intitulé. Dés le XVIIe siècle, des fermiers étaient affectés dans les grandes villes au nettoiement de la voie publique et au déblayage des ordures. A la fin du XIXe siècle, l’éboueur existe : il charge sur son tombereau les immondices de la ville, qu’elles soient balayées à même la voie publique ou récupérées dans des sceaux à couvercle appelés poubelles. Au départ, l’éboueur est donc un fermier, un habitant de la campagne qui vient débarrasser les habitants de la ville de leurs déchets. En intégrant le nettoyage urbain dans un grand secteur qui devient celui de la propreté, il a paru nécessaire de changer l’appellation professionnelle de ceux qui y travaillent. C’est ainsi que l’éboueur est devenu ripeur, tandis que le balayeur devenait technicien de surface. En effet, il fallait pour modifier à la fois le recrutement et l’image du métier changer un mot à trop forte connotation péjorative. En outre, le mot de « ripeur » présente un double intérêt. En premier lieu, il n’appartient pas au vocabulaire de la gestion des déchets, il fait donc disparaître le contenu (les ordures) au profit de la manipulation du contenant. En second lieu, le verbe « riper » a disparu du vocabulaire courant dés le XVIIe siècle pour passer exclusivement à une acception technique. Non seulement, il fait oublier la gadoue mais il met en avant une technique particulière, réservée aux initiés. C’est ainsi que désormais, le ripeur fait un travail techniquement élaboré et quasiment propre. Les évolutions techniques, les contextes changeants font que la question des métiers nouveaux est sans fin. Le changement fait partie intégrante de l’activité économique et donc de l’emploi. Ainsi, nous préférerons l’utilisation de l’expression 27/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 « nouvelles logiques professionnelles » préconisées par le LENTIC à celle de « nouveau métier » puisque plus à même de transcrire ces contextes professionnels en évolution. Par conséquent lorsqu’il s’agit d’étudier les métiers de l’environnement dits « nouveaux », l’intérêt de la question est de percevoir si ce métier est issu de savoirs de base en évolution, auquel cas l’expression de « nouvelles logiques professionnelles » est plus adéquate, ou s’il est réellement né de la création de nouveaux savoir-faire en réponse à une demande nouvelle. Nous verrons en effet par la suite que les nouveaux métiers de l’environnement ne sont pas aussi répandus que le laisse penser la littérature. Le rôle de l’appareil de formation est considérable pour contribuer à professionnaliser une activité naissante. Cela peut cependant aboutir à une sorte de paradoxe : la création d’un nouveau diplôme peut tout à fait assurer la reconnaissance d’un nouveau métier mais aller à l’encontre de l’objectif de professionnalisation des individus concernés en élevant une barrière à l’entrée dans le métier. Cela peut être le cas de certains emplois-jeunes en environnement détenus par des personnes peu ou pas qualifiées qui pourraient s’en voir exclues par l’instauration d’un diplôme dont les modalités d’obtention leur en réduiraient l’accès. La notion de métier est indissociable d’autres notions telles que celles de qualification et de compétence, indispensables à une bonne compréhension du contenu du poste correspondant. 1.2.2 L’approche par les compétences plus adaptée à un secteur en évolution L’exercice d’un métier implique l’obtention de qualifications issues du système de formation ainsi que la maîtrise de certaines compétences acquises au travers de la formation et de l’expérience professionnelle. En privilégiant l’expression de nouvelles logiques professionnelles dans l’analyse des métiers de l’environnement, nous pouvons faire l’hypothèse que l’évolution du secteur se base essentiellement sur l’évolution des compétences requises. 28/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Le terme de qualification est attaché au modèle social des « trente glorieuses » caractérisé par le développement de grandes firmes industrielles, une organisation taylorienne du travail, un management centralisateur, des négociations salariales au sommet, une gestion de la main-d’œuvre par l’ancienneté et un syndicalisme fort. Le processus de qualification consiste en fait à mettre en rapport deux catégories de qualité : celles qui sont acquises par les individus (par le biais de la formation et de l’expérience) et celles qui sont requises par les postes de travail (en fonction de la division sociale et technique du travail). La codification de qualifications repose sur une dimension collective (on est qualifié par rapport à d’autres) et véhicule l’idée de gradation. La compétence, quant à elle, se compose d’acquis structurés grâce à l’expérience professionnelle, de savoirs, de conduites-types, et d’acquis mobilisables par la personne pour réaliser une famille de tâches. Elle s’apprécie en situation d’activité professionnelle. Les compétences requises pour une activité sont composées par l’articulation de savoirs de différents ordres : les compétences professionnelles qui mobilisent différents types de savoirs techniques et de savoirs d’expérience, les compétences techniques qui intègrent des savoirs de la technologie et de la science, des compétences polyfonctionnelles définissant la capacité à intervenir sur des activités à finalité différenciée (contrôle, maintenance, environnement). Les compétences semblent mettre l’accent plus sur le mérite personnel que sur un objectif collectif. Aujourd’hui, nous pouvons constater une absence de consensus sur la définition des compétences. Dans « Objectif compétence- Pour une nouvelle logique », 1999, Editions Liaisons, le sociologue Philippe Zarifian souligne que le modèle taylorien1 subit aujourd’hui de profondes mutations et il analyse les mutations de l’activité de travail à l’aide de trois notions : - les événements - la communication - le service 29/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 L’automatisation des gestes répétitifs dans l’industrie amène les entreprises à attacher un prix tout particulier à la capacité des travailleurs à faire face à des événements non prévus et en général non prévisibles. La qualité des diverses communications à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise devient essentielle à sa bonne marche. Enfin, l’entreprise moderne apparaît comme génératrice de service, même lorsqu’elle produit des objets. L’importance de la compétence émerge en même temps que l’importance de ces trois notions. En résumé, la compétence est liée à l’aptitude du travailleur à faire face aux événements, à communiquer et à comprendre la nature des services que l’entreprise à laquelle il appartient rend à ses clients. Le MEDEF (Mouvement des entrepreneurs de France) définit classiquement la compétence professionnelle comme « une combinaison de connaissances, de savoir-faire, expériences et comportement s’exerçant dans un contexte précis. Elle se constate lors de sa mise en œuvre en situation professionnelle, à partir de laquelle elle est validable. C’est donc à l’entreprise qu’il appartient de la repérer, de l’évaluer, de la valider et de la faire évoluer.» La position de Zarifian2 est telle que: - « la compétence est la prise d’initiative et de responsabilité de l’individu sur des situations professionnelles auxquelles il est confronté » ; - « la compétence est une intelligence pratique des situations qui s’appuie sur des connaissances acquises et les transforme avec d’autant plus de force que la diversité des situations augmente » ; - « la compétence est la faculté à mobiliser des réseaux d’acteurs autour des mêmes situations, à partager des enjeux, à assumer des domaines de co-responsabilité ». En rapprochant les deux termes, celui de qualification renvoie à une représentation collective permettant d’identifier un groupe d’individus mais également de servir de repère pour un individu souhaitant appartenir à ce groupe. La notion de compétence renvoie davantage à une dimension individualisée. Lorsqu’elle est utilisée pour désigner 1 L'organisation scientifique du travail (O.S.T.), notamment développée par Taylor au début du XXe siècle repose sur un certain nombre de principes simples : - La rationalisation du travail (travail parcellisé, mouvements imposés par le bureau des méthodes) ; - La séparation nette des tâches d'exécution et des tâches intellectuelles ; - Un système de salaires motivants (fonction de la quantité produite). 2 cf supra 30/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 un autre concept que la performance, celle-ci se définit comme un ensemble des savoirfaire, des connaissances et des comportements mobilisés dans une action et adaptés aux exigences d’une situation. La mise en œuvre de ces compétences n’est efficiente et significative que du seul fait de l’individu qui les mobilise dans une organisation déterminée. Ce concept se situe donc comme un élément fondamental de l’ensemble du processus d’apprentissage et souvent l’indicateur principal de la désignation et de l’attribution de la qualification. Dans l’industrie, notamment pour les opérateurs et les techniciens, l’emprise du cognitif et de l’informatif sur les systèmes de production rend quelque peu obsolète la notion de qualification professionnelle et met au premier plan celle de compétence personnelle. Inéluctablement le progrès technique modifie, en effet, les qualifications requises par les nouveaux processus de production. Aux tâches purement physiques se substituent des tâches de production plus intellectuelles, plus mentales, telles que la commande des machines, leur maintenance, leur surveillance, et des tâches de conception, d’étude, d’organisation, à mesure que les machines deviennent elles-mêmes plus « intelligentes » et que le travail se « dématérialise ». Cette hausse des exigences en matière de qualification, à tous les niveaux, a plusieurs origines. En ce qui concerne le personnel d’exécution, à la juxtaposition des tâches prescrites et du travail parcellisé se substitue souvent une organisation en « collectifs de travail » ou « groupes de projet », à l’exemple des pratiques des entreprises japonaises. D’autre part, à l’interchangeabilité des salariés succède la personnalisation des tâches. Les employeurs substituent de plus en plus à la demande d’une qualification, encore trop imprégnée à leurs yeux de l’idée de savoirfaire matériel, la demande d’une compétence qui se présente comme une sorte de cocktail propre à chaque individu, combinant la qualification au sens strict acquise par la formation technique et professionnelle, le comportement social, l’aptitude au travail en équipe, la faculté d’initiative, le goût du risque. Si l’on ajoute à ces nouvelles exigences la demande d’un engagement personnel du travailleur, considéré comme acteur du changement, il devient évident que des qualités très subjectives, innées ou acquises, souvent dénommées « savoir-être » par les chefs d’entreprise, se mêlent aux savoirs et savoir-faire pour composer la compétence requise. Parmi ces qualités, la capacité de communiquer, de travailler avec les autres, de gérer et résoudre des conflits devient de plus en plus importante. Cette tendance est amplifiée par le développement des activités de services. 31/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Dans les années 1980, des changements importants surviennent dans le monde du travail, parmi lesquels il faut évoquer la généralisation des technologies de l’information et l’essor des politiques économiques néo-libérales. L’apparition des nouvelles technologies implique la mise en valeur de compétences « nouvelles », dans le sens où elles n’étaient pas codifiées dans le système industriel de qualification. C’est ainsi que l’on assiste, pendant la seconde moitié de la décennie 1980 dans le domaine de la recherche, à des tentatives de redéfinition du travail en termes de « compétences mobilisées ». Le terme renvoie à trois catégories de savoirs : les savoirs au sens strict du terme, les savoir-faire et les savoir-être. Aujourd’hui, le monde de l’entreprise connaît des bouleversements dont les grandes tendances sont la globalisation rapide de l’économie et de la concurrence et le développement de nouvelles technologies, dont celles de l’information et de la communication. Les entreprises se recentrent sur leur cœur de métier, de nouveaux concepts dans la stratégie d’entreprise apparaissent : qualité, développement durable. Le poids de la réglementation et des contrôles s’accroît, comme c’est le cas dans l’environnement et le client devient de plus en plus exigeant. Ces évolutions engendrent pour les ressources en hommes des entreprises de nouveaux besoins qualitatifs. Or, en matière d’environnement, les compétences restent difficiles à identifier. L’individu devra à la fois posséder des compétences techniques se rapportant aux champs de connaissances nécessaires à l’exécution de certaines tâches, et des compétences non techniques, importantes dans la mesure où elles permettent le développement personnel et professionnel de l’employé. Ainsi, la réactivité rapide du personnel est essentielle pour répondre aux exigences de la clientèle. Il doit comprendre et maîtriser les nouvelles technologies de l’information et de la communication, être apte à travailler en équipe pluridisciplinaire et la polyvalence devient une obligation. La mobilité des emplois et l’internationalisation du personnel est également importante puisque les individus peuvent être amenés à travailler dans des environnements pluri-culturels et de nationalités variées. Les besoins de compétences techniques dans l’environnement concernent plutôt l’évaluation des risques environnementaux, la familiarité avec les systèmes de certification, la connaissances de la réglementation, etc. 32/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Dans le paragraphe précédent, nous constations que les métiers nouveaux de l’environnement sont rares. Les savoirs de base ont évolué au rythme du changement technique et de l’organisation du travail mais n’ont pas radicalement changé. Une approche par les compétences laisse alors penser qu’il serait plus aisé de répondre aux besoins d’un secteur en évolution. En effet, les individus se sont adaptés aux mutations du travail plus qu’ils n’ont été formés à celles-ci, ils ont su mobilisés leurs compétences afin de répondre à une demande nouvelle. Par là même, l’analyse des compétences nécessaires à l’exercice du métier rendrait plus cohérent le choix du contenu de telle ou telle formation puisqu’il s’appuierait sur un besoin réel. Par ailleurs, sur le total des emplois environnementaux, une partie seulement concerne des postes requérant une véritable qualification environnementale. L’environnement n’est pas un secteur figé, il évolue au gré de la réglementation et du contexte économique. Par conséquent, les métiers qui le composent doivent avant tout être flexibles et réactifs, qualités qui relèvent avant tout de la compétence. Le rôle de la qualification ne doit pas être pour autant diminué puisque la mise en place de filières de formation contribue à la reconnaissance d’un métier nouveau. Ces compétences nouvelles mobilisées ont permis de définir en partie de nouveaux métiers. En effet, des activités exercées autrefois en marge d’une activité principale ont connu un important développement au point de constituer aujourd’hui une activité principale. C’est le cas par exemple des métiers du conseil qui délivraient à leurs clients des conseils supplémentaires en environnement et qui ont vu cette partie de leur activité croître jusqu’à en devenir un métier nouveau: l’éco-conseil. 33/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Conclusion de la première partie Le concept d’environnement, plus fin que celui de développement durable, se prête à toutes les interprétations. Nous avons donc privilégié aux définitions classiques la définition du secteur par l’activité environnementale. Celle du Ministère chargé de l’environnement nous a semblé plus appropriée à l’analyse des métiers de l’environnement puisqu’elle permet de suivre une classification officielle des activités. Ces activités sont-elles génératrices d’emploi ? L’environnement ne génère que peu d’emplois en entreprises, l’essentiel étant des emplois jeunes recrutés par les collectivités et associations. La majorité des emplois suivent l’évolution de la réglementation, qui détermine en grande partie les besoins en recrutement. Ces emplois ne constituent que peu de nouveaux métiers, ce sont surtout des savoir-faire de base qui ont été redéployés en fonction du contexte économique et législatif. Nous retiendrons alors la nécessité d’analyser ces métiers par les compétences qu’ils mobilisent pour déterminer leur caractère nouveau ou non. Le terme de nouveau est dans la plupart des cas utilisé à tort et peut accentuer les représentations fausses que les jeunes diplômés se font du secteur de l’environnement. Le Ministère chargé de l’environnement a, à ce sujet, le mérite de s’être interrogé puisqu’il parle lui-même de métiers reprofilés plutôt que de nouveaux métiers. Cette partie nous donne une première idée de l’évolution connue par les métiers de l’environnement, celle-ci doit être néanmoins confirmée au regard d’une analyse plus précise. 34/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 DEUXIEME PARTIE 35/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 2. Les métiers de l’environnement : émergence de nouveaux métiers ou évolution vers de nouvelles logiques professionnelles ? Afin de repérer les métiers de l’environnement et leurs caractéristiques, nous avons étudié l’emploi environnemental selon différentes sources. L’objectif était de délimiter les frontières du secteur et d’analyser les emplois proposés. 2.1. L’emploi environnemental : plusieurs approches possibles L’environnement ne constitue pas un secteur économique figé, regroupant des activités déterminées, et repérable dans l’économie au même titre que l’agriculture ou le bâtiment, mais s’intègre dans la plupart des branches d’activités. A l’heure actuelle, le « noyau central » des activités environnementales est constitué de ce qui est appelé les éco-industries. Ces industries regroupent l’ensemble des activités qui produisent des biens et des services destinés à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les atteintes à l’environnement. L’institut français de l’environnement (IFEN) considérait en 2002 que ces industries employaient en France environ 309 000 personnes, soit 1,6% de l’emploi salarié. Selon l’approche retenue pour définir le domaine de l’environnement, le nombre d’emplois directs ou indirects est susceptible de varier de manière significative. Les emplois environnementaux directs se situent dans les activités assurant directement la protection de l’environnement. Les emplois environnementaux indirects correspondent quant à eux à des emplois, industriels ou de services exercés dans des firmes qui fournissent en biens et services les firmes directement engagées dans l’activité environnementale. Pour illustration, le champ de la gestion des déchets englobe une multitude d’activités qui s’exercent au sein de familles extrêmement diverses de déchets et d’employeurs. Le cercle des activités directes ou indirectes liées à la gestion des déchets facilite la visualisation de cette tendance. 36/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Source ADAGE environnement, 2001 Le champ de l’environnement n’étant pas clairement défini, quels éléments pouvons nous prendre en compte pour déterminer les emplois qui s’y rapportent ? Une entrée par compétences, approche retenue dès la première partie, permet d’identifier l’appartenance ou non d’un métier à l’environnement ; il s’agit de répondre à la question : l’individu doit-il mettre en œuvre des compétences particulières ou spécifiques à l’environnement pour occuper un poste ? D’autres approches permettent de compléter celle de la compétence notamment celles établies à partir des nomenclatures ou des fiches métiers (ONISEP, CIDJ) de l’environnement. 37/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 1.2.3 Approche à partir des nomenclatures : des classifications incomplètes Par métiers environnementaux, la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement1 entend des métiers en lien direct avec l’environnement. Peu de métiers relatifs à l’environnement sont identifiés dans les nomenclatures. Ils sont repérés tels qu’ils sont décrits par les actifs occupés dans les enquêtes de ménages (enquête emploi de l’INSEE) ou par les enquêtes menées auprès des recruteurs (sources ANPE et APEC). Les enquêtes et le recensement de la population (INSEE) permettent une étude des métiers environnementaux tels qu’ils sont définis par les personnes exerçant une activité professionnelle. Une liste de 257 appellations correspondants à des professions de l’environnement ou à des mots-clés s’y rapportant a ainsi été dressée. Elle a donné lieu à des extractions des fichiers de l’enquête Emploi et du test 1997 du Recensement Général de la Population de l’INSEE, et à leur analyse (étude de l’IFEN). Ainsi, dans la nouvelle nomenclature des Professions et des Catégories Socioprofessionnelles (PCS 2003) qui remplace la PCS en vigueur depuis 1982, des métiers de l’environnement sont mieux repérés mais les données correspondantes n’ont pas encore été recueillies. Il est tout de même possible de parler désormais d’un « secteur de l’environnement ». La rénovation de la PCS, faite par l’INSEE en collaboration avec l’IFEN, a consisté en partie à éclater des professions afin de tenir compte de l’apparition de nouveaux emplois/métiers dans l’environnement entre autres : Code PCS Intitulé des codes PCS 2003 Ingénieurs 3876 « ingénieurs et cadres de l’environnement » Techniciens 4774 « techniciens de l’environnement et du traitement des pollutions » 1 Créée par le décret 98-623 du 21 juillet 1998 ( J.O. du 23.07.98 ), la Commission des Comptes et de l’Economie de l’Environnement (CCEE) a pour mission d’assurer le rassemblement, l’analyse et la publication de données économiques décrivant : - les activités concourant à la protection et à la mise en valeur de l’environnement ; - les impacts sur l’environnement des activités des différents secteurs économiques ; - les ressources et le patrimoine naturel. 38/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Gardiens de l’Etat 5332 « agents techniques forestiers, gardes des espaces naturels » Ouvriers qualifiés 6285 « ouvriers qualifiés de l’assainissement et du traitement des déchets » Conducteurs 6441 « conducteurs de véhicules de ramassage des ordures ménagères » Ouvriers non qualifiés 6842 « ouvriers non qualifiés de l’assainissement et du traitement des déchets » Source : PCS, INSEE, version 2003 Les données une fois recueillies, courant 2004, devraient faciliter l’analyse du secteur de l’environnement et de ces métiers. Toutefois, notre étude n’a pas pu en bénéficier et nous n’avons pas souhaité utiliser l’ancienne version de la PCS qui niait l’existence d’un secteur lié à l’environnement. Les intitulés de professions ne précisaient pas si elles relevaient de l’environnement, ces professions transversales faisaient donc l’objet de données globales quel que soit leur secteur d’activité. Ces données ne pouvant pas être isolées les unes des autres, nous ne les avons pas traitées. A titre d’illustration, dans l’ancienne version de la PCS, les ingénieurs et cadres de l’environnement étaient comptabilisés dans la catégorie « ingénieurs et cadres techniques d’entreprises ». Ingénieurs Code PCS Intitulé des codes PCS 1994 38 « ingénieurs et cadres techniques d’entreprises » Cette catégorie relativement large comprend aussi bien des ingénieurs de recherche que des cadres technico-commerciaux, tous secteurs d’activité confondus. La nomenclature ROME (Répertoire opérationnel des métiers et des emplois) de l’ANPE compte 466 « emplois/métiers » dont quatre postes ont été repérés comme touchant directement l’environnement. Ils recouvrent de fait chacun un ensemble de métiers et professions : 39/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Intitulé du code ROME Code ROME Agent de traitements dépolluants 45414 Technicien en environnement des industries de process 52234 Cadre technique de l’environnement 53131 Chargé de la protection du patrimoine naturel 61114 Le ROME ne regroupe donc pas encore au sein de codes spécifiques l’ensemble des métiers liés à l’environnement, et notamment ceux touchant indirectement ce domaine. Le cas du goûteur d’eau, métier pourtant à forte compétence environnementale, est caractéristique puisque celui-ci appartient au code ROME « testeur sensoriel » non considéré comme un métier de l’environnement. D’autres métiers tels que technicien de rivière, agent de la qualité de l’air ou encore économe du flux sont eux, absents du ROME. Par conséquent, bien que les données ANPE relatives aux différents codes existent, nous ne pouvons pas analyser l’ensemble du marché du travail de l’environnement. De même, l’outil statistique ARGOS1 mis en place et utilisé au CarifOref MidiPyrénées se base sur une nomenclature des Groupes Formation Emploi (GFE) construite sur les grands corps de savoirs. Le premier principe d’ARGOS, le fondement de la méthode, c’est la mise en perspective, le rapprochement d’informations quantitatives et qualitatives sur les systèmes de formation, d’emploi, et le fonctionnement du marché du travail au sein de l’espace régional, en vue d’une analyse simultanée et d’un interprétation d’ensemble. L’ensemble des savoirs est découpé selon 22 GFE autour de la vingtaine de grands corps de savoirs technologiques traditionnels : 1 ARGOS : Analyse Régionale pour les Grandes Orientations du Schéma des formations ARGOS est un outil d’aide à la décision dans le domaine de la relation formation emploi , présent dans plusieurs régions françaises. La réalisation de l’outil ARGOS a été confiée au CarifOref Midi-Pyrénées. Les partenaires impliqués dans sa production en Midi-Pyrénées sont sollicités par le CarifOref, avec l’appui de Guy Ourliac, concepteur de l’outil, afin de mobiliser les sources d’information produites ou gérées au niveau régional. Les données collectées sont traitées et codées en Groupes Formation Emploi (GFE) afin d’être affectés dans une planche ARGOS. Les travaux menés tout au long de la démarche ARGOS permettent alors de déboucher sur un état des lieux technique qui contribuera à l’élaboration des grandes orientations régionales en matière d’éducation, de formation et d’insertion professionnelle. 40/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 N° GFE Intitulé du GFE 01 Agriculture 02 Pêche, mer 03 Bâtiment gros œuvre, génie civil, extraction 04 Bâtiment : équipements et finitions 05 Structures métalliques, travail des métaux, fonderie 06 Mécanique, automatismes 07 Electricité, électrotechnique, électronique 08 Travail des matériaux, industries de process, laboratoire 09 Production alimentaire, cuisine 10 Textile, habillement, cuir 11 Travail du bois 12 Industries graphiques 13 Transports, conduite, manutention, magasinage 14 Tertiaire de bureau, tertiaire spécialisé 15 Commerce et distribution 16 Paramédical, travail social, soins personnels 17 Hôtellerie, restauration, tourisme, loisirs 18 Nettoyage, assainissement, environnement, sécurité 19 Techniques de la communication, média 20 Arts appliqués, spectacles 21 Formations générales, généralistes, développement personnel 22 Formations d’aide à l’insertion sociale et professionnelle Source : ARGOS Cette nomenclature n’est pas suffisante dans certains cas et en particulier pour l’analyse de la relation emploi-formation dans le secteur de l’environnement. Les emplois sont des constructions sociales complexes, hétérogènes, évolutives et ceci notamment dans ce secteur. Le GFE 18 regroupe, en plus d’activités liées à l’environnement, les activités nettoyage et sécurité. Il faut savoir que les données recueillies concernant ce GFE ont été traitées conjointement, faisant parfois l’objet d’indicateurs communs. Il peut alors être difficile d’isoler les seules données pouvant nous intéresser. 41/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 En outre, le détail des activités assainissement et environnement comprend l’enlèvement des ordures ménagères, l’assainissement, le traitement des eaux et des déchets industriels. Le secteur environnement est donc ici très restreint et ne permet pas d’avoir une vue d’ensemble sur les métiers de l’environnement présents en Midi-Pyrénées. L’APEC, de son côté, identifie des métiers de « cadres environnement » qui répondent à cinq types de missions fondamentales : - la prévention et la réduction des pollutions et des risques - l’aménagement durable des territoires et des cadres de vie de qualité - le suivi et la prévention des effets sur la santé de la qualité de l’environnement - la protection et la gestion de la nature et des milieux - la sensibilisation et la modification des comportements Au regard de ces nomenclatures, nous pouvons nous apercevoir qu’aucune d’entre elles n’est exhaustive. Les emplois indirects de l’environnement sont quasiment absents des classifications alors que leur développement est considérable. Les rénovations ont certes amené des précisions au niveau des intitulés mais ne sont pas suffisantes. L’outil ARGOS doit à ce titre être actualisé afin de tenir compte de l’existence d’un secteur de l’environnement. 1.2.4 Approche à partir des fiches métiers : de nombreux métiers non renseignés Face à la difficulté de cibler les métiers liés à l’environnement, nous avons consulté les fiches métiers dont l’intérêt est de renseigner les personnes à la recherche d’information et d’aide à l’orientation. Ces fiches (ONISEP, CIDJ) se limitent à un cadre qualitatif et descriptif des métiers. Selon le Ministère de l’écologie et du développement durable, tout métier de l’environnement devrait avoir pour but de : 42/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 « protéger et gérer la nature et les milieux, tout en prévenant et réduisant les pollutions et les risques, afin d’aménager harmonieusement et durablement les territoires et le cadre de vie, notamment grâce à une sensibilisation et une modification des comportements ». Cette définition reste très imprécise et ne met en avant aucun métier particulier. L’Office National d’Information Sur les Enseignements et les Professions (ONISEP), en réponse à sa mission d’information sur les enseignements et les professions, a élaboré des fiches métiers classées par domaine d’activité. Le secteur environnement a bien été pris en compte mais seuls quatre métiers sont présentés : - agent d’assainissement radioactif - urbaniste - ingénieur sanitaire - conseiller en environnement En réalité, l’ONISEP présente sept fiches métiers qui pour trois d’entre elles contiennent exactement les mêmes informations. En effet, les métiers de l’environnement ne font pas l’objet d’intitulés stabilisés, c’est pourquoi nous avons été confrontés à des intitulés différents pour caractériser un même poste (le chargé de mission environnement s’appelle également animateur environnement selon la structure d’accueil). Néanmoins, l’ONISEP se doit de fournir une information claire à son public et devrait donc actualiser ses fiches métiers. Par ailleurs, l’ONISEP a récemment publié un guide1 sur les métiers de l’environnement qui permet d’avoir une vue d’ensemble sur l’évolution du secteur. Quelques métiers sont présentés en suivant une classification proche de celle retenue par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable : - protection et gestion des ressources naturelles - traitement des pollutions - aménagement et cadre de vie Cette brochure a l’avantage, comparativement aux fiches métiers (ONISEP, CIDJ), de présenter les métiers intégrant une compétence environnementale nouvelle (écoconseiller, juriste en environnement, etc.). Néanmoins, l’intérêt des fiches métiers est 1 « les métiers de la nature et de l’environnement », collection Parcours- ONISEP, mars 2003 43/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 d’établir un descriptif du métier et d’offrir une vision synthétique, d’où la nécessité pour l’ONISEP d’étoffer son information sur un secteur qui offre un large choix de métiers. Le Centre d’Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ) réalise également des dossiers sur les différents domaines d’activité. Les métiers de l’environnement ont fait l’objet d’une présentation plus complète que celle des fiches métiers de l’ONISEP, ils ont été divisés en métiers généralistes et spécialistes. Des métiers transverses à d’autres secteurs d’activité apparaissent alors tels que le juriste spécialisé en droit de l’environnement ou encore l’animateur en environnement. Nous avons également eu l’occasion de naviguer sur des sites1 spécialisés dans l’emploi en environnement. Ils offrent une palette importante de fiches métiers classées généralement selon les domaines retenus par le Ministère chargé de l’environnement mais certaines d’entre elles ne sont pas renseignées. Nous retiendrons qu’une nomenclature est un outil qui ne peut pas toujours décrire correctement une réalité complexe. De même, nous pouvons avancer l’idée selon laquelle aucune source n’offre aujourd’hui un panorama complet des métiers de l’environnement. En l’occurrence, l’absence de données statistiques régionales, la non prise en compte de l’ensemble des métiers de l’environnement par les nomenclatures et les fiches métiers nous amènent à retenir une approche par les compétences, qui loin d’être irréprochable facilite néanmoins le choix de l’appartenance de tel ou tel métier à l’environnement. 1 Cf. bibliographie 44/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 2.2 Evolution des métiers et formations liés à l’environnement Cette étude privilégie une vision large du secteur de l’environnement, ce qui nous a permis d’analyser les nouvelles tendances de l’emploi. Ce cadrage ne justifierait donc pas l’élaboration d’une liste de métiers qui n’apporterait aucune information pertinente. C’est pourquoi, il semble plus approprié de présenter une classification des métiers qui nous permettra de répondre à la question : quels sont les nouveaux métiers de l’environnement ? L’IFEN a défini les termes « emploi environnement » et « métier de l’environnement » qu’il nous a paru utile de rappeler pour une bonne compréhension de l’étude. Emploi environnement : activité rétribuée située dans une entreprise ayant son activité principale dans le domaine de l’environnement. Les qualifications demandées peuvent être tout à fait éloignées du domaine de l’environnement (emplois administratifs, techniques, commerciaux,…). Métier/ Profession de l’environnement : activité rétribuée requérant une qualification environnementale spécifique, acquise soit par une formation initiale ou continue, soit par une expérience professionnelle significative. Cette activité peut se situer dans une entreprise d’un secteur ne relevant pas directement de l’environnement. Alors que l’emploi se situe sur le registre économique et social, les notions de métier et de profession renvoient également au registre social, celui de la branche professionnelle mais aussi celui de la reconnaissance par la population1. 1 Cf supra 45/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 2.2.1. Des métiers et emplois pour l’environnement à différencier Les métiers et emplois pour l’environnement sont des activités professionnelles (technique, ingénierie, communication, conseil,…) dont l’intention est de préserver et d’améliorer la qualité de notre environnement. C’est donc l’ensemble des missions qui visent à réduire les nuisances, les risques et les pollutions, à protéger et à gérer de façon raisonnée les ressources et les espaces naturels, à améliorer le cadre de vie, à sensibiliser les citoyens à la protection de l’environnement. L’environnement ne regarde plus seulement les spécialistes de sciences de la nature : écologues, botanistes, etc. Peu à peu, il doit devenir une préoccupation nouvelle et incontournable de tous les acteurs économiques. L’environnement ne constitue pas un secteur à part entière mais au contraire, tend à s’associer et à s’intégrer à tous les secteurs économiques de notre société : agriculture, industrie, énergie, transport, aménagement du territoire, urbanisme et construction, santé, etc. Cela apparaît comme une des conditions nécessaires pour s’engager vers un développement durable de nos sociétés. Sur le marché du travail, la DIFED1 (Dynamique Interuniversitaire de Formation sur l’Environnement et le Développement) énonce quatre moyens de contribuer professionnellement à la préservation de la qualité de l’environnement : ¾ les « métiers classiques de la nature » Ce sont des métiers au contact direct avec la nature. Ils sont bien identifiés depuis des décennies et parfois des siècles de par les tâches et les postes occupés. Les missions concernent la gestion et la protection des espaces naturels. Pour ces métiers, il existe des formations spécifiques répondant aux besoins de compétences attendues par les employeurs. Ex : garde-pêche, technicien forestier… ¾ les nouveaux métiers de l’environnement Ils résultent d’une demande sociale en environnement croissante et d’une réglementation environnementale nouvelle. Ces métiers nécessitent le plus souvent des qualifications de 46/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 niveau supérieur au BAC et des compétences diversifiées pour aborder des problèmes environnementaux dans leur globalité, les diplômes sont reconnus ou en cours de reconnaissance. Certains de ces professionnels de l’environnement sont regroupés en association afin de promouvoir leur métier (Association Française des Ingénieurs Ecologues, ECO-CONSEIL,…). Ex : ingénieur écologue, éco-conseiller, rudologue… ¾ les nouveaux emplois pour l’environnement Ils correspondent à des « embryons » de nouveaux métiers à la recherche encore d’une identité professionnelle. Ce sont des professions mal définies qui émergent au cas par cas, selon les problèmes environnementaux locaux et le niveau de prise de conscience par les acteurs économiques. C’est une sorte de mise à l’épreuve de l’utilité et de la solvabilité d’une activité nouvelle. Ces emplois se construisent et prennent forme au fur et à mesure qu’ils répondent à une demande jusque là inexprimée. Le cas des emplois-jeunes2 illustre parfaitement cette tendance. Ce sont de nouveaux emplois dont le but est de satisfaire des besoins émergents ou insatisfaits suite à de nouvelles habitudes, de nouveaux comportements et une réglementation changeante. Ex : animateur de tri, informateur-relais environnement… ¾ les emplois intégrant une compétence « environnementale » nouvelle les professionnels des divers secteurs d’activités économiques (industrie, agriculture,…) intègrent de plus en plus dans leur activité les préoccupations environnementales, soit par souci écologique, soit par souci « d’image » mais le plus souvent par contrainte juridique. Cela peut se traduire par la création d’un service ou département « environnement » spécifique au sein de l’entreprise, de l’industrie. Ainsi, des métiers existants s’ouvrent peu à peu aux nouvelles exigences environnementales. Bon nombre d’activités traditionnelles sont pratiquées avec un nouvel état d’esprit et une autre vision de leur filière, d’où un élargissement du champ d’action et l’intégration de nouvelles compétences environnementales Ex : juriste en droit de l’environnement, architecte spécialisé en bioclimatique, technicien en énergies renouvelables… 1 2 Association DIFED, Université Montpellier II, Jérôme Valina, 1999 l’historique du dispositif emplois jeunes sera rappeler dans la section 3.2.1 47/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Ce dernier type d’emploi constitue sans doute un réservoir d’emplois important. Il concernera des diplômés spécialisés dans une filière (chimie, agronomie, droit, aménagement, construction...) ayant acquis une compétence environnementale nouvelle lors d’un module ou d’une année de spécialisation. Cette classification a l’avantage de présenter les différents types de métiers de façon claire et construite, elle resitue correctement l’essentiel des informations recueillies dans la littérature. L’évolution connue par le secteur apparaît et les métiers nouveaux sont bien identifiés. Les métiers nouveaux répondent essentiellement à trois critères. Il doit y avoir création de savoir-faire et non réadaptation de pratiques anciennes, l’identité professionnelle doit être forte et la formation doit déboucher sur des diplômes reconnus. En dehors de ces critères, nous parlerons plutôt de nouvelles logiques professionnelles. Si l’on s’attache à une approche purement sémantique, on peut dire qu’il y a peu de nouveaux métiers proprement dit. En dehors de certains secteurs en développement liés à la recherche, comme la rudologie, ou la gestion globale de l’environnement, comme le conseil en environnement, les métiers de l’environnement sont surtout des métiers classiques dont on a redéfini une part des fonctions ou intégré une option environnement. Autrement dit, un grand nombre de métiers classiques peuvent se transformer en métiers de l’environnement dans la mesure où ils prennent en considération tous les effets induits par une activité et son impact sur le milieu. Par conséquent, dire que les emplois jeunes de l’environnement sont de nouveaux métiers revient à ne pas tenir compte du fait qu’il n’existe pas encore de formations et donc de réelle reconnaissance professionnelle. Ce sont avant tout des activités récentes mises en place, certes pour répondre à une demande, mais dont on ne connaît pas l’issue de façon certaine. Au regard de la difficulté à délimiter le secteur de l’environnement, nous ne tenterons pas de réaliser un inventaire des métiers puisqu’il ne refléterait pas la complexité des réponses possibles. Une approche par filière, par exemple la filière déchets, ou plus sectorielle permettrait une analyse plus fine des classifications mais ne serait également qu’une réponse parmi d’autres. Nous prendrons l’exemple de métiers classiques caractéristiques de ces nouvelles logiques professionnelles, souvent confondus avec de nouveaux métiers, et ayant évolué de par les 48/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 compétences nécessaires à leur exercice. Nous présenterons ensuite le métier d’écoconseiller, un métier lui nouveau. 2.2.2. Exemples de métiers en évolution et nouveaux métiers Certains métiers « classiques » de l’environnement existent depuis très longtemps et ont vu soit leurs fonctions évoluer soit ont disparu pour quelques uns face aux nouvelles exigences environnementales. C’est par exemple le cas du chiffonnier. Les chiffonniers apparus au XIIIe siècle ont au cours des siècles récupéré les vieux tissus, les cornes d'animaux, les soies de porc, les crins, les vieux cordages. Puis entre les deux guerres, la ferraille de récupération devient la matière principale dans l’élaboration des aciers spéciaux. La ferraille devenue matière première fait alors l’objet d’une collecte organisée, nécessitant la mise en œuvre de connaissances techniques et de moyens de tri et de préparation adaptés. Le négoce de ferrailles est passé d'une activité de main d'œuvre (transport, tri, stockage) à une industrie d'investissements lourds et coûteux faisant appel à des métiers de plus en plus qualifiés. Aujourd’hui la gestion des déchets qu’ils soient ménagers industriels ou agricoles recouvre les activités de collecte, transport, tri, stockage, traitement, valorisation qui font appel à une grande diversité de savoir-faire, de compétences, de connaissances et de métiers. Un autre exemple d’évolution d’un métier dit «classique» est celui de gardechampêtre. Les gardes-champêtres furent créés en 1369 par Charles V pour conserver les récoltes. Ils deviennent en 1791 les « gardes messiers » puis les « sergents de verdure ». Aujourd’hui, les 3 800 gardes champêtres en activité interviennent en matière de police rurale : police de la chasse, de la pêche, de la circulation, contraventions au règlement sanitaire départemental, etc. L’impossibilité de recruter des gardes champêtres intercommunaux vient d’être levée par la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité. Les établissements publics de coopération intercommunale peuvent désormais s’en doter, ce qui devrait marquer le renouveau de ce métier. 49/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Il existait une exception dans les collectivités où le droit d’Alsace-Moselle1 s’applique. Par exemple, les 56 gardes de la brigade Verte du syndicat mixte des gardes champêtres intercommunaux du Haut-Rhin patrouillent à cheval sur le territoire de 264 communes. Ils constituent une véritable brigade d’éco-gardes, métier en pleine développement dans les collectivités territoriales. Au delà de leurs modes de déplacements (cheval, VTT, motos, motoneiges…), ils ont tous en commun des fonctions d’observation, de surveillance des milieux et des activités humaines, de soutien aux techniciens et d’accueil du public. En termes de nouveaux métiers, le métier d’éco-conseiller a fait son apparition depuis quelques années afin de répondre à de nouveaux besoins. En effet, la préoccupation environnementale a fait apparaître de plus en plus un besoin de rapprochement entre les citoyens, les acteurs socio-économiques, les scientifiques et le monde politique. C’est pour tenter de répondre à ce besoin que s’est développé le métier d’éco-conseiller; celui-ci a connu son véritable essor en 1987 et 1988, à l’occasion de l’année européenne de l’Environnement. Si d’autres fonctions comme conseiller en environnement lui sont proches, l’appellation éco-conseiller signifie que la personne a été formée par l’Institut européen des Eco-conseillers de Strasbourg. L’éco-conseiller est un généraliste de haut niveau qui dispose d’une formation en environnement et en communication. L’éco-conseiller se veut une aide à la décision, un médiateur et un agent de changement. Il favorise le dialogue et la mise en réseau des différents acteurs de l’environnement et participe au changement des structures et des mentalités. Il est aussi un modérateur. L’éco-conseiller est l’agent transversal par excellence puisque ses actions nécessitent la collaboration et les compétences des autres départements. 1 A l'issue de la première guerre mondiale, les départements du haut Rhin, du bas Rhin et de la Moselle furent restitués par l'Allemagne à la France. Ils étaient alors régis par le droit allemand dont la technicité fut jugée plus performante à certains égards par l'Etat français qui décida par la loi du 1er juin 1924 de maintenir en vigueur en Alsace-Moselle diverses dispositions. 50/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Si la résolution d’un problème environnemental ne crée pas forcément de nouveaux métiers, le développement du secteur de l’environnement s’est fortement appuyé sur des compétences nouvelles. Ces compétences s’acquièrent par l’expérience professionnelle mais également par la formation qui assure ainsi en partie la reconnaissance d’un nouveau métier. 2.2.3. Etat des lieux de la formation : une offre importante mais peu structurée Au niveau national, nous constatons aujourd'hui un décalage important entre la demande de formation des étudiants, les demandes d’emplois et les réalités économiques du secteur de l’environnement. Beaucoup de jeunes sont plutôt attirés par l'idée de protéger des espèces menacées ou des milieux naturels fragiles, mais la réalité de l'emploi est parfois toute autre et demande de toute façon des connaissances scientifiques et techniques précises, souvent de haut niveau. Par ailleurs, il n’existe pas vraiment de cursus type pour travailler dans le domaine de l’environnement, mis à part quelques métiers qui nécessitent un diplôme bien précis tels que forestier, acousticien, paysagiste, etc. Ainsi, diverses formations peuvent mener à un même type d’emploi et réciproquement, une même formation peut aboutir à différents emplois. De par la complexité et la diversité des questions d’environnement, il est donc nécessaire d’acquérir une sorte de « polyvalence spécialisée » selon le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable ; c’est à dire suivre une formation approfondie de base (physique, biologie, droit, économie…) et développer en complément une spécialité environnement dans ce domaine. Dès 2000, l’Institut Français de l’Environnement (IFEN) avait attiré l’attention sur la différence de structure entre un marché de l’emploi dominé par des offres des entreprises qui se rapportaient au traitement des pollutions et des nuisances et des formations initiales supérieures surtout centrées sur la gestion et la protection du patrimoine naturel. On compte aujourd’hui environ 690 formations initiales en environnement sur l’ensemble du territoire français, du CAP au mastère spécialisé (bac+6), dont 30% 51/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 orientées vers la gestion et la protection de la nature. Les formations les plus nombreuses se situent à bac+5 dans les universités : les seuls DEA et DESS représentent plus d’une centaine de formations. Suivent les BTS agricole qui sont près de 80, puis les licences et les maîtrises (respectivement 60 et 55 formations dispensées). L’offre de formation semble donc très importante en volume au niveau national par rapport au marché de l’emploi. Par ailleurs, ce dispositif de formation est très orienté vers la gestion et la protection de la nature, alors que les offres d’emploi tendent à se concentrer sur la gestion et le traitement des pollutions. Les formations initiales supérieures en environnement sont de mieux en mieux reconnues. Le problème de la relation formation-emploi semble donc se situer davantage dans le volume d’étudiants formés et dans la répartition des spécialités enseignées que dans la qualité des formations. Par ailleurs, lors de son dernier colloque en mars 2002, le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France a travaillé sur le thème du développement durable. Il en est venu à la conclusion que le concept de développement durable doit être intégrer à tous les enseignements pour que les ingénieurs, quelle que soit leur spécialité, ne puissent en ignorer les fondements. Le constat selon lequel les formations initiales supérieures sont généralement de qualité est appuyé par les propos de Sylvie Brosson, secrétaire générale et responsable des ressources humaines au Cabinet d’études IDE environnement à Toulouse. Elle se dit en effet très satisfaite du niveau des jeunes diplômés accueillis en stage. Ces jeunes ingénieurs, avec de solides connaissances techniques, se montrent autonomes et s’adaptent rapidement aux situations de travail sur le terrain. La formation continue est plus difficile à identifier et à recenser que les formations initiales, du fait de sa grande disparité en durée et en contenu. Il faut cependant signaler la création en juillet 2001 de l’Institut de FORmation à l’Environnement (Ifore) au sein du Ministère chargé de l’Environnement. La filière environnementale entre ainsi au sein de la fonction publique d’Etat, avec des formations spécifiques pour les fonctionnaires issus de corps extérieurs à l’environnement. En effet, le développement de la formation continue des décideurs locaux et notamment des élus est une condition de la reconnaissance des nouveaux emplois. 52/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Conclusion de la deuxième partie En première partie, nous sommes arrivés à la conclusion que les métiers nouveaux sont rares. Nous pouvons désormais affirmés que ceci est d’autant plus vrai en ce qui concerne les métiers de l’environnement. Au regard des exemples cités, nous nous apercevons que les anciens métiers se sont adaptés aux nouvelles exigences du secteur. En ce sens, nous parlerons alors plutôt d’évolution vers de nouvelles logiques professionnelles. Cependant, nous pouvons reconnaître les nouveaux métiers de l’environnement à la mise en pratique de nouveaux savoir-faire et à la naissance d’une forte identité professionnelle, comme c’est le cas des ingénieurs écologues regroupés en association. Mais il convient d’admettre que bon nombre de métiers ne connaissent pas une telle cohésion. La formation accélère à ce titre le processus de reconnaissance d’une profession mais dans l’environnement, les étudiants ont tendance à se diriger vers des domaines d’activité surpeuplés. En effet, la plupart des offres d’emploi concernent à ce jour le traitement des déchets et des eaux alors que la gestion du patrimoine naturel attire la majorité des étudiants en formation et plus tard en recherche d’emploi. Ce domaine se caractérise pourtant par un renouvellement proche de zéro, au sein d’une population plutôt jeune. Les fiches métiers élaborées par l’ONISEP et le CIDJ ont à ce propos le mérite d’inclure un paragraphe sur la tension du marché de l’emploi afin de fournir une information supplémentaire aux étudiants désireux de travailler dans l’environnement. Nous avons souhaité vérifier si les tendances générales relevées concernant le secteur de l’environnement s’appliquaient aussi à la région Midi-Pyrénées. Plusieurs entretiens auprès de personnes impliquées dans l’environnement nous ont permis d’avoir une vue d’ensemble de l’activité en région. 53/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 TROISIEME PARTIE 54/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 3. Analyse sectorielle et régionale 3.1. Tendances du secteur de l’environnement en Midi-Pyrénées 3.1.1 Monographie des principaux employeurs régionaux Au niveau régional comme au niveau national, l’environnement constitue une activité en développement. Les informations disponibles au niveau régional sur l’emploi concernent essentiellement le secteur public (emplois jeunes). Les chiffres liés aux effectifs générés par le secteur privé restent malheureusement très dispersés. Une façon d’obtenir alors des données sur l’emploi et les métiers de l’environnement en MidiPyrénées était de mener des entretiens. Les principaux employeurs de la région nous ont paru être les plus à même de décrypter ce marché de l’emploi voire de nous fournir des données quantitatives. La délimitation retenue du secteur de l’environnement étant large, nous nous en sommes tenus aux domaines d’activités classiques à savoir ceux retenus par le Ministère chargé de l’environnement (protection et gestion de la nature et des milieux, prévention et réduction des pollutions et risques, aménagement des territoires et du cadre de vie, éducation à l'environnement). Nous avons donc sélectionné pour chaque catégorie d’employeurs et par domaines d’activité ceux qui étaient les plus représentatifs en termes d’effectifs et/ ou d’implication dans le secteur. Sur l’ensemble des personnes contactées1, certaines n’ont pas pu ou n’ont pas souhaité nous rencontrer, souvent par manque de temps ou par crainte de ne pouvoir fournir l’information que nous attendions. Néanmoins, un guide d’entretien2 avait été établi de façon à pouvoir diriger l’entretien sur tel ou tel sujet en fonction des structures visitées. Une grande place a été laissée à l’expression libre de nos interlocuteurs. Les questions formulées ont eu essentiellement pour objectif de mettre en avant des tendances en Midi-Pyrénées en ce qui concerne l’emploi et ses perspectives d’évolution, les métiers et leur contenu ainsi que la formation. Il est apparu rapidement que les employeurs n’étaient pas en mesure de nous fournir des données chiffrées, par conséquent nous avons redirigé les entretiens sur les aspects qualitatifs de 1 Une liste des personnes contactées se trouve en annexes 2 cf. annexes 55/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 l’emploi en environnement. En effet, seuls les emplois jeunes bénéficient aujourd’hui d’un suivi dans le domaine de l’environnement. Les entretiens terminés et les comptes-rendus rédigés, leur analyse a montré que certains n’avaient pas fait émerger d’informations nouvelles et nous pouvions également avoir l’impression de quelques répétitions. Pour la rédaction de cette partie, un tri a été effectué au vue de l’intérêt des informations. Nous présenterons une typologie des principaux employeurs en Midi-Pyrénées (monographie) d’une part, et d’autre part, nous analyserons plus en détail le dispositif « nouveaux services-emplois jeunes ». ¾ les entreprises et les bureaux d’études et d’ingénierie Le secteur privé est le principal pourvoyeur des emplois en environnement toutes qualifications confondues. Les grands groupes en particulier, ont rapidement saisi l’ampleur des enjeux : l’évolution de la demande du consommateur ouvre des perspectives de marché nouvelles. L’environnement devient aussi un outil stratégique intrinsèque à l’image de marque d’un groupe. Le champ des PME-PMI reste par contre très mal connu et relativement difficile à appréhender en raison de son étendue et de sa très grande diversité. Les PME-PMI recrutent ainsi une faible part de professionnels issus de formations spécifiques mais plutôt des techniciens spécialisés. Les emplois « verts » en entreprises sont très rarement confiés à des jeunes diplômés puisqu’ils exigent de maîtriser le process et les contraintes de production et de fonctionnement de l’entreprise avant d’instaurer un dispositif antipollution viable économiquement. Autrement dit, les entreprises misent sur les compétences d’un ingénieur pour qu’il appréhende rapidement les enjeux de l’environnement au sein d’un site ou d’un groupe industriel. C’est pourquoi, les postes de « responsable environnement » dans les entreprises sont attribués à des ingénieurs qui ont déjà une longue expérience dans la société. En revanche, les éco-industries qui conçoivent des dispositifs antipollution sont elles plus ouvertes aux ingénieurs débutants pour faire face à l’expansion de leurs marchés. Enfin, les sociétés de services et de conseils en environnement ont connu un développement florissant à partir de la fin des années 1980. Ces bureaux d’ingénierie et cabinets d’écologues recrutent souvent un personnel hautement qualifié du type 56/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 ingénieur ou universitaire bien que le développement de ces structures durant ces dernières années a permis à certains jeunes diplômés d’acquérir une première expérience intéressante. ECO-EMBALLAGES Présentation de la société La société Eco-emballages est née en même temps que la collecte sélective en France. Le décret « emballages ménagers » du 1er avril 1992 obligeait tout conditionneur de produits de consommation à participer à l’élimination des déchets d’emballages issus de ses produits soit par la consigne, soit par une collecte sélective organisée par ses soins, soit par une adhésion à un organisme agréé (Eco-emballages, Adelphe et Cyclamed). Cette société unique en France assure un service public à partir de capitaux privés. Eco-emballages a été créée à l’initiative d’industriels de la grande consommation et agréée par les pouvoirs publics. Sa mission est d’installer, organiser, superviser et financer la collecte sélective, le tri et le recyclage des emballages ménagers en France. Sa clientèle se compose en priorité des collectivités locales. Midi-Pyrénées devrait être entièrement couvert par le tri sélectif dès 2004 et l’activité de la structure interviewée, limitée à la récupération et au tri des emballages ménagers a atteint son seuil maximal de développement. Perspectives Les embauches se sont jusqu’ici faites essentiellement dans la collecte (ripeurs) et dans les centres de tri pour le traitement. Odile Cassède, chargée de mission, avance le chiffre d’environ un emploi pour 30 000 habitants. Selon elle, travailler dans l’environnement implique de partager des valeurs telles que la citoyenneté, la pédagogie et la passion pour mener à bien ses missions. 57/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 SAUR Présentation de la société et de ses métiers Dans le domaine de l’assainissement et de la gestion de l’eau, nous avons pu nous entretenir avec Madame Alquier, responsable environnement à la SAUR. SAUR est une filiale du groupe Bouygues dont l’activité principale est de gérer, distribuer et traiter l’eau. Elle fait partie des trois grands groupes français avec La Générale des Eaux et La Lyonnaise des Eaux. La société SAUR Sud-Ouest rassemble 890 collaborateurs pour 1500 communes clientes, 330 sites de production d’eau potable, 228 stations d’épuration et 34 000 km de réseaux d’eau potable. Il existe trois principaux métiers à SAUR France. En ce qui concerne la production de l’eau (stations de pompage et stations d’épuration), le personnel recruté est composé principalement de techniciens recrutés au niveau Bac et de techniciens supérieurs recrutés au niveau Bac+2 en électrotechnique, chimie, biologie option traitement de l’eau. Ces métiers sont en pleine évolution. Le personnel recruté pour la distribution de l’eau est quant à lui composé d’ouvriers de niveau BEP, Bac Pro Plombier ou conducteur d’engins de travaux publics. Ces métiers sont également en évolution. Le dernier métier lié au service rendu à la clientèle (gestion des compteurs d’eau) est exercé par des personnes qui ont débuté leur carrière dans la production ou la distribution et ces emplois ne sont aujourd’hui plus évolutifs. Ces métiers restent sensibles à la réglementation et aux normes sur la qualité de l’eau. Ils sont globalement exercés par 80% d’hommes et 20% de femmes avec une moyenne d’âge de 40 ans. Qualité des formations La SAUR les trouvent satisfaisantes bien qu’elle apporte des compléments dans le cadre de la formation continue. SAUR France dispense elle-même dans son centre national des formations aux métiers de l’eau, de la qualité, de la sécurité, de la clientèle, du management, de l’informatique et de l’administratif. Par ailleurs, la société a négocié avec l’Education Nationale la création d’une spécialité « métiers de l’eau » complémentaire d’un Bac Pro. 58/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Dans la filiale Sud-Ouest, les personnes embauchées ont été formées en majorité dans des écoles spécialisées dans les métiers de l’eau (ENSHEIT, EMAC) ou possèdent un BTS électrotechnique. Pour ces derniers, il existe cependant un problème d’adaptation à la réalité de l’emploi auquel la société remédie par des compléments de formation. Métiers d’avenir Deux grands types de métiers sont en émergence au sein de la société. Il s’agit du métier de dessinateur-projeteur sur plan des stations d’épuration, des canalisations chargé d’établir la cartographie des réseaux. Les niveaux de qualification demandés sont les niveaux IV et III mais ces personnes restent difficiles à trouver sur le marché de l’emploi. Par contre, les métiers de la chimie et de la biologie sont en pleine expansion et bénéficient d’un nombre important d’étudiants. 59/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 ANTEA Présentation de la société Nous avons rencontré Monsieur Maille, directeur commercial d’ANTEA, société d’ingénierie et de conseil. Les principales missions de cette société consistent à assurer et optimiser les alimentations en eau, prévoir et gérer tous les aspects environnement des projets d’aménagement et des sites industriels et gérer les dossiers réglementaires relatifs aux installations classées. ANTEA rassemble un effectif de 400 personnes réparties sur 23 agences régionales. L’agence de Midi-Pyrénées est forte de 11 ingénieurs, 2 techniciens, 2 secrétaires administratives ainsi que d’ingénieurs commerciaux ayant une double compétence technique. Ses ingénieurs sont des généralistes en environnement avec une spécialité en géologie ou hydrologie. Perspectives De nouveaux métiers peuvent aujourd’hui encore émerger dans ce secteur, qu’ils concernent les études de danger, les risques industriels ou qu’ils soient liés à l’évolution de la réglementation et à la prise de conscience de l’opinion publique. ANTEA recrute des ingénieurs issus des écoles d’ingénieurs géologues de Nancy et Grenoble, de formations universitaires de niveau Bac+5 en hydrogéologie, géologie, environnement ou encore de formation Bac+4 en IUP. A court terme cependant, la société ne prévoit aucun recrutement puisque les agences du groupe se complètent mutuellement. 60/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 ¾ Les pouvoirs publics et collectivités locales Les administrations de l’Etat, les offices ou agences parapubliques mettent en œuvre les décisions institutionnelles et surveillent le bon respect de la réglementation élaborée en grande partie à l’échelon européen. Ces effectifs se composent d’agents attachés à la gestion de l’eau, des espaces naturels, des paysages, des sites et des installations classées, et de personnes ayant plus des missions transversales de coordination et de planification en poste dans les Directions régionales de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement. Il faut aussi mentionner les personnels des établissements publics qui sont sous tutelle du Ministère de l'Environnement : Parcs nationaux, Agence de l’eau, ADEME, Conservatoire du Littoral, Office National des Forêts, Office National de la Chasse et Conseil Supérieur de la Pêche. Les collectivités locales constituent un terrain beaucoup plus fertile à l’emploi. La décentralisation a renforcé le pouvoir des élus dans ce domaine. Ainsi, l’article 1 de la loi de décentralisation du 7 janvier 1983 précise que les « communes, départements et régions concourent avec l’Etat à l’administration et à l’aménagement du territoire […] ainsi qu’à la protection de l’environnement ». Ces services environnement sont en général associés aux services techniques de la commune. A l’échelle locale, le département n’a pas de compétences particulières en matière d’environnement. Il en va de même pour les régions qui n’ont pas non plus de rôle défini par la loi dans ce domaine. Elles ont néanmoins la responsabilité des parcs naturels régionaux et de manière générale, œuvrent pour la mise en valeur de leurs paysages. Pourtant, les départements et les régions ont défini des priorités et aident les communes à les réaliser par le biais de subventions, de contrats de plans, etc. De plus, la loi relative aux déchets de 1992, en prévoyant que chaque département doit se doter d’un plan concernant la collecte et le traitement des déchets, a impliqué de tous les acteurs des collectivités territoriales. Sur le plan de l’emploi, l’essentiel des recrutements concerne des postes peu qualifiés liés aux domaines de la collecte des déchets, du traitement des pollutions et de l’entretien de l’espace. Par ailleurs, les résultats de l’enquête Ecoloc de 1999 (enquête annuelle financée par l’ADEME, le BIPE et la Caisse des dépôts et consignations et réalisée depuis 1992 auprès des communes et groupements de communes de plus 700 habitants) révélait que « 70% des collectivités locales estiment pouvoir créer au moins un emploi environnement à l’horizon 2003 ». 61/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 ADEME Présentation de l’organisme Pour avoir une vision d’ensemble des recrutements en Midi-Pyrénées, nous avons rencontré Gérard Bardou, ingénieur à l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). L’ADEME est un établissement public national à caractère industriel et commercial sous la tutelle des ministres chargés de la recherche, de l’écologie et de l’énergie. Ses champs d’intervention sont les suivants : - préserver la qualité de l’air en développant la surveillance et la prévention des émissions polluantes - réduire la quantité de déchets ménagers et industriels en favorisant notamment le recyclage et la valorisation - maîtriser la consommation énergétique en développant les techniques sobres en énergie. - développer le management environnemental dans les entreprises et les collectivités - réhabiliter les sites pollués - favoriser l’utilisation d’énergies renouvelables - lutter contre le bruit grâce à l’isolation des bâtiments, etc. Perspectives L’entretien s’est centré sur l’analyse d’un métier phare en environnement à savoir celui de responsable environnement. Il révèle que seules les grandes entreprises possèdent des responsables environnement qui sont pour la grande majorité d’entre eux également responsable qualité et sécurité. Il y a donc peu de perspectives de création d’emploi par rapport aux nombreuses demandes, sauf à posséder une double compétence dans un domaine technique et à postuler dans de grandes entreprises. En Midi-Pyrénées, les responsables environnement n’échappent pas à ce constat, ils exercent dans la pharmacie (Laboratoires Fabre, Sanofi), la métallurgie (Péchiney), l’électronique (Motorola), les carrières (Talc de Luzenac), l’aéronautique (Airbus Industrie). Le titulaire du poste peut également avoir à se partager entre plusieurs entreprises. 62/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 A court ou moyen terme, il apparaît par contre que les besoins en responsables environnement des syndicats et fédérations professionnelles pourraient augmenter. Lorsqu’il s’agit de la mise en place des normes ISO, le métier est le plus souvent exercé par des femmes sans que l’on puisse réellement expliquer cette tendance. Qualité des formations Selon Gérard Bardou, il semblerait qu’il y ait un déficit de personnes formées au niveau III au contraire des ingénieurs. Par ailleurs, Midi-Pyrénées offre une qualité de formation en adéquation avec la demande des employeurs, certaines formations sont d’ailleurs reconnues par la profession : MERIS à la Chambre de commerce et d’industrie de Rodez, l’Ecole des Mines d’Albi-Carmaux, le CESI à Decazeville, etc. 63/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 CONSEIL GENERAL DE L’ARIEGE Présentation de l’organisme Pour analyser les emplois proposés par les institutions publiques, nous avons demandé un entretien auprès du Conseil Général de l’Ariège, département représentatif de l’importance des espaces naturels en Midi-Pyrénées. Dans les Conseils généraux, il n’existe pas de profils spécifiquement liés à l’environnement. Ce sont des personnes issues de la filière administration par exemple qui passent des concours leur permettant d’accéder à la filière technique. A partir de là, le Conseil général raisonne en termes de corps de métiers : agriculture, aménagement foncier, eau, assainissement, eau potable, randonnée, activités de pleine nature, patrimoine et espaces naturels, rivières, énergies renouvelables, bruit, déchets. Dix personnes sont actuellement employées au Conseil Général de l’Ariège pour traiter les questions d’environnement. En ce qui concerne les rivières, une convention a été passée entre l’Agence de l’eau Adour-Garonne et les Conseils généraux. Il s’agit de créer des postes d’animateurs rivières au niveau de chaque département dans le cadre d’une Cellule d’Assistance Technique d’Entretien des Rivières (CATER). Ces techniciens représentent des fonctions nouvelles et ne seront pas recrutés dans la fonction publique puisque la durée effective des chantiers n’est pas connue. Les techniciens de rivière, employés sous statut emploi jeune, n’ont pas de réelle possibilité de pérennisation à un poste correspondant sans passer de concours de la fonction publique territoriale. Ils sont aujourd’hui recrutés au niveau BTS Gestion et protection des espaces naturels ou DESS/ DEA Gestion des écosystèmes/ développement territorial/ hydraulique. Perspectives Il peut y avoir une évolution de ces missions vers des interventions davantage axées sur la faune et la flore, le conseil aux propriétaires sur l’entretien des berges ou la protection des inondations. Monsieur Rummens, ingénieur en chef au Conseil général de l’Ariège, regrette néanmoins que les communes n’aient pas de « culture environnement ». Selon lui, les emplois jeunes employés par les communautés de 64/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 communes effectuent des tâches trop globales qui n’utilisent pas la totalité de leurs compétences. Les créations de postes à venir devraient surtout avoir lieu dans le domaine de l’eau et de l’assainissement mais en règle générale cela devraient plutôt être des remplacements. ¾ Le milieu associatif Les associations sont surtout présentes dans le domaine de la protection de la nature et la sensibilisation à l’environnement, mais se trouvent en général confrontées à un problème de pérennisation des emplois qu’elles proposent. Le programme « nouveaux services-emplois jeunes » donne aujourd’hui un nouveau dynamisme à la création d’emploi dans le secteur associatif. Les associations étant les principaux employeurs des emplois jeunes, nous avons souhaité connaître leur opinion sur les métiers de l’environnement et leur évolution. Monsieur Rondet, chargé de mission au Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement (CPIE) nous a reçu à Bagnères de Bigorre. CPIE BAGNERES DE BIGORRE Présentation de l’organisme Un CPIE a trois missions : - Chercher des solutions à des problèmes environnementaux, étudier scientifiquement quelques uns des multiples sujets qu’apporte la nature. - Développer la région d'accueil du C.P.I.E. : la faire connaître, la faire vivre dans l'optique d'un développement durable tel que l'a prôné la conférence de Rio en 1992. - Transmettre les connaissances acquises aux jeunes générations et aux moins jeunes, leur apprendre à vivre en accord avec leur environnement 65/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 En Midi-Pyrénées, les CPIE compte 28 salariés dont la moyenne d’âge est comprise entre 35 et 40 ans. Les femmes se concentrent essentiellement sur des activités d’animation alors que la gestion des milieux naturels concerne plutôt les hommes. Les CPIE regroupent trois grands types de métiers : les chargés d’études environnement, les chargés d’études animation et procédure et les chargés de mission insertion. Profils de poste Il apparaît que dans le domaine de l’animation, ce sont surtout les associations et les collectivités locales qui recrutent tandis que les Syndicats Intercommunaux de Valorisation des Ordures Ménagères (SIVOM), Communautés de communes ou d’agglomération s’intéressent plutôt au domaine de la gestion des espaces naturels. Les profils de postes des CPIE sont sensiblement les mêmes que ceux des associations. Ce sont des métiers jeunes où il y a peu d’évolution de carrière et certains salariés après un bilan de compétences, se tournent vers l’enseignement. Les recrutements se font au niveau BEATEP (Brevet d'Etat d'Animateur Technicien de l'Education Populaire et de la jeunesse, niveau IV), BTS ou MST bien que les BTS Animation et Gestion de la nature soient les plus adaptés aux besoins. Pour tous, l’environnement représente à l’origine une réelle passion. Apport des emplois jeunes Pour les CPIE, l’apport des emplois jeunes a été considérable. Dans le champ de l’insertion de publics en difficulté, le CPIE de Bagnères de Bigorre a participé à la création d’une « brigade verte » de dix personnes sous contrat CES. Le paradoxe de ces emplois est que les jeunes embauchés ont des niveaux de formation et des compétences élevées pour des salaires relativement faibles. Au CPIE Bigorre, les emplois jeunes ont été pérennisés. Qualité des formations Au niveau des CPIE, il y a une bonne adéquation entre les formations proposées et le marché de l’emploi. Il existe cependant un problème d’orientation vers les formations agricoles qui sont parfois suivies sans que l’élève ne connaisse réellement les contours du métier. Les sortants de BTS peuvent présenter parfois des lacunes dans le domaine naturaliste d’où la nécessité de compléter ces formations par quelques connaissances en botanique par exemple. Des spécialités post-BTS se mettent 66/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 aujourd’hui en place afin de délivrer des connaissances plus pointues, il s’agit des Spécialités d’Initiative Locale (SIL Aménagement milieu montagnard, valorisation du patrimoine rural, animateur projet). Perspectives Les perspectives d’emploi dans les CPIE se situent plutôt sur des postes d’animateur nature, avec un développement des activités liées à l’éco-tourisme. Des débouchés existent aussi dans la création d’expositions, dans la conception d’outils pédagogiques. Monsieur Rondet note un problème d’information sur les aspects pratiques des métiers de l’environnement. Il lui semblerait important que les jeunes rencontrent des professionnels du secteur pour obtenir des informations sur les compétences, l’activité telle qu’elle est effectivement. Nous constatons que Midi-Pyrénées présente les mêmes caractéristiques de l’emploi en environnement que le reste de la France. Il nous a été confirmé que les secteurs employant le plus était ceux de l’eau et des déchets, généralement en entreprises et bureau d’études pour les jeunes diplômés. L’avenir dans ces structures reste fortement dépendant de la réglementation. Les collectivités locales emploient surtout des emplois jeunes mais les recrutements à venir devraient consister essentiellement en des remplacements plutôt qu’en de réelles créations de postes. De même, bien que la qualité des milieux naturels façonnent l’identité de Midi-Pyrénées, le domaine de la protection de la nature et des ressources naturelles ne génère pas la création de nombreux emplois mais devrait conduire à un élargissement de l’activité du personnel déjà en place. Certains acteurs parlent d’un besoin de main d’œuvre en Midi-Pyrénées en ce qui concerne les faibles niveaux de qualification. Nous ne disposons pas de données chiffrées mais il nous a semblé intéressant d’approfondir ces remarques en étudiant l’offre de formation de la région en matière d’environnement. 67/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 3.1.2 Une offre de formation régionale sous-dimensionnée dans certains domaines Cette analyse de l’offre de formation s’appuie essentiellement sur les derniers travaux réalisés sur le sujet et ne prétend pas se baser sur une liste exhaustive des formations environnementales en Midi-Pyrénées. En effet, la définition retenue du terme environnement s’est voulue large puisque les guides utilisés n’ont pas sélectionné seulement des formations à visée spécifiquement écologique mais aussi celles ayant un contenu plus industriel ou technologique. Ainsi, l’Association Française des Ingénieurs Ecologues (AFIE) a publié un guide1 recensant 693 formations initiales accessibles après l’obtention du Baccalauréat et répertoriées par région. Cependant, par souci de rigueur, nous compléterons ces informations par les formations initiales de niveau inférieur au Baccalauréat issues du répertoire2 régional des formations en environnement. Les formations ont été classées par domaines d’activité afin de mettre en avant les éventuels besoins de la région. Certaines disparités apparaissent tout d’abord au niveau des qualifications puisque l’essentiel des formations proposées se situent aux niveaux V, II et I. Ensuite, selon la spécialité, l’offre de formation s’avère très disparate. En Midi-Pyrénées, la qualité de l'environnement fait partie du patrimoine régional et constitue un facteur essentiel de son attractivité. C’est certainement ce qui explique que la majorité des diplômes environnementaux délivrés dans la région soit liée à ce domaine. En effet, plus de 28 formations de niveau V et IV sont disponibles dans la gestion des espaces naturels. Nous remarquons cependant que cette spécialité ne bénéficie pas de formation de niveau supérieur, les compétences nécessaires à l’exercice de ces métiers ne le nécessitant pas. Nous pouvons alors nous poser la question des débouchés de ces formations puisque nous savons désormais qu’en Midi-Pyrénées, ce domaine d’activité ne génère que peu de créations d’emplois sinon des remplacements. Une autre spécialité offrant une large palette de formations est l’aménagement de l’espace urbain. Une dizaine de formations de niveau IV sont proposées ainsi qu’un diplôme d’ingénieur. Nous retrouvons là le constat selon lequel les jeunes se font souvent une idée fausse du secteur de l’environnement à savoir que l’essentiel des métiers s’exercerait en pleine nature. Par 1 2 « guide des formations en environnement », éditions Victoires, mai 2003 « répertoire des formations environnement en Midi-Pyrénées », URCPIE Midi-Pyrénées, juin 2000 68/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 conséquent, les orientations souhaitées par les jeunes expliquent certainement en partie l’existence de ces formations. A l’opposé, des domaines d’activité porteurs d’emplois dans la région tels que l’eau et les déchets ne génèrent que peu de formations. Seules 4 formations dans la gestion de l’eau sont censées fournir un nombre d’étudiants suffisant au développement de cette activité et par ailleurs, nous n’avons relevé qu’une licence professionnelle pour ce qui concerne les déchets. Nous pouvons imaginer que les jeunes sont peu demandeurs de formations dans des secteurs souvent connotés négativement de par la matière exploitée (ordures, boues…). Il est également vrai que les métiers de la gestion des déchets à faible niveau de qualification s’apprennent fréquemment sur le tas avec tout au plus un module de formation fourni au sein de l’entreprise d’accueil. De même, l’énergie est également un domaine pour lequel il est à l’heure actuelle encore difficile de se former en MidiPyrénées alors même que les institutions publiques soulignent les nombreux bénéfices de cette activité sur la protection de l’environnement. La gestion sociétale de l’environnement (éducation, animation, droit, conseil, communication) ne délivre, quant à elle, que peu de diplômes bien que les emplois lui étant liés présentent de bonnes perspectives d’évolution, que ce soit du côté de la réglementation ou d’une demande sociale toujours plus présente. Les formations de niveaux II et I à dominante environnement, relativement nombreuses, concernent essentiellement l’étude des sciences de la vie et débouchent sur des métiers liés à la recherche fondamentale appliquée. L’analyse de l’offre de formation en Midi-Pyrénées nous amène à constater que celle-ci s’avère faible sur des secteurs porteurs d’emplois tels que ceux de l’eau et des déchets. Par ailleurs, les effectifs générés par les formations en gestion du patrimoine et des espaces naturels nous laissent envisager des tensions à venir importantes sur le marché du travail au regard de débouchés limités dans ce domaine. Une question s’impose alors : l’information relative à l’orientation professionnelle en environnement en Midi-Pyrénées s’avère t-elle adéquate avec les besoins réels? L’arrivée sur le marché du travail de ces jeunes diplômés s’avère difficile, d’autant plus que les emplois occupés dans le domaine de la gestion du patrimoine et des espaces naturels le sont essentiellement par des emplois jeunes dont nous ne connaissons pas l’issue. 69/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 3.2 Le dispositif emplois jeunes en Midi-Pyrénées Cinq ans après le début du dispositif « nouveaux services-emplois jeunes », se termine la phase de recrutement des jeunes salariés. Désormais, il n’y aura plus de création de postes et les nouvelles entrées ne se feront plus que dans le cadre de conventions déjà conclues et pour remplacer les jeunes qui auraient quitté leur emploi par anticipation. A cette étape transitoire du dispositif, il est utile de rappeler l’historique du programme avant de présenter une vision d’ensemble de la situation en Midi-Pyrénées, ce qui nous permettra d’étudier la possible émergence de nouveaux métiers à travers la professionnalisation des jeunes. 3.2.1 Historique des emplois jeunes Le 16 octobre 1997, la loi n° 97-940 relative au développement d’activités pour les jeunes est votée par le parlement. Présentée par Martine Aubry, ancien ministre de l’Emploi et de la Solidarité, cette loi devient applicable par le décret n° 97-954 du 17 octobre 1997 qui sera complété le 24 octobre 1997 par la circulaire d’application CDE n°97/25. A travers cette circulaire, les pouvoirs publics ont affiché la volonté de promouvoir « un nouveau modèle de développement plus riche en emplois de nature à faire reculer durablement le chômage ». « Ce programme conduira à l’émergence de nouveaux secteurs d’activités et de nouvelles filières professionnelles pour lesquels il faudra bâtir progressivement des actions de professionnalisation des métiers en émergence et des jeunes. ». Les pouvoirs publics avançaient dès le début du dispositif l’idée d’aider à l’émergence de nouveaux métiers. Relancer la croissance, réduire le temps de travail, imaginer les métiers de demain ont été les trois axes forts retenus pour tenter d’atteindre cet objectif. Le programme « nouveaux services- nouveaux emplois » (NS-NE) s’est inscrit au cœur de ce dernier axe. Son objectif était d’impulser la création des 350 000 emplois durables, socialement utiles, qui répondent à des besoins locaux émergents ou non satisfaits, et permettent à des jeunes de 18 à 25 ans d’entrer dans la vie active et de se professionnaliser dans les métiers correspondants. 70/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Le vivier des employeurs éligibles au programme était constitué des associations, des collectivités locales et des personnes morales de droit public ou chargées de la gestion des services publics, des établissements scolaires et de la Police nationale. Au plan national, le secteur de l'environnement et de l'aménagement du territoire se situe au deuxième rang des créations d'emplois-jeunes par secteur d'activité après les services sociaux (il correspond à 14,2% du programme). 12 609 jeunes avaient été embauchés dans les métiers de l'environnement en mai 1999 et recrutés en majorité par les collectivités locales (et plus particulièrement les communes). 6 058 conventions ont par ailleurs été signées entre l'Etat et les porteurs de projets (collectivités territoriales, établissements publics et associations principalement) prévoyant au total dans les 8 mois à venir plus de 32 000 embauches. Ces emplois-jeunes d'ores et déjà créés et qui ont pour vocation de mettre en évidence des gisements d'activités rémunératrices à l'échelle rurale, concernent quatre filières professionnelles: les conseillers et animateurs environnement (32% des emplois), les agents d'entretien des espaces naturels (23%), les animateurs de développement local (16%) et les agents de traitement des pollutions (8%). Dans ces nouveaux profils, on voit apparaître nettement l’avenir des métiers de l’environnement vers davantage de médiation entre réalités techniques et dimensions humaines des problèmes. 3.2.2 Eléments de caractérisation : des emplois précaires au services des collectivités La plate-forme régionale de professionnalisation1 des emplois jeunes, sur laquelle nous appuierons notre présentation, considère l’environnement dans sa définition la plus large, comme l’ensemble des conditions naturelles, physiques, chimiques, biologiques et culturelles susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines. Par ailleurs, la volonté de produire un état des lieux du dispositif « nouveaux services1 Les plates-formes régionales de professionnalisation ont été mises en place afin de sensibiliser et d'accompagner les démarches de professionnalisation des jeunes, des emplois et des structures et préparer ainsi la consolidation durable des nouveaux services. 71/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 emplois jeunes » où le champ de l’environnement est distingué des autres champs, mais pouvant être rapproché des données plus larges de l’économie régionale de l’environnement, les a conduit à produire une nomenclature de rapprochement entre les domaines de l’environnement (nomenclature IFEN) et les services créés dans le cadre du dispositif en fonction de leur finalité. Finalité du service Domaines Nomenclature Appellation de métiers, retenue pour intitulé d’emplois caractériser les NSEJ en MP Gestion durable - Déchets des ressources - Eau potable - conseiller en gestion de - Assainissement déchets - Amélioration des Déchets Assainissement - ambassadeur du tri - pratiques et réduction contrôleur des réseaux d’assainissement des pollutions d’origine agricole - Eau potable - économe de flux Energie - agent de qualité de l’air - conseiller énergie Economie des flux et développement des énergies renouvelables renouvelable Agriculture - conseiller en agriculture durable - technicien en agriculture biologique Protection, entretien, Aménités - conseiller en gestion des valorisation remise en état des milieux d’aménités et d’un espaces et des lieux - éco-garde cadre de vie de de vie - chef d’équipe ou de chantier Valorisation et - agent d’entretien des milieux aménagement des - technicien de rivière Production et qualité, valorisation du - - 72/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 patrimoine - espaces et des lieux - coordinateur de bassin versant de vie - agent technique Valorisation, - animateur en environnement promotion des urbain patrimoines naturels, - agent de promotion et urbains, industriels, valorisation du patrimoine culturels d’un territoire - Gestion et animation du développement territorial Sensibilisation et - éducation au développement - Sensibilisation et Education - animateur environnement éducation - coordonnateur pédagogique Formation et conseil - conseiller éducateur durable Source : Cellule Ingénierie de formation- DRAF Midi-Pyrénées Les caractéristiques des emplois jeunes en Midi-Pyrénées sont issues de la base CNASEA1 au 31 décembre 2002, recodée par la Cellule Ingénierie de Formation de la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt (DRAF), ainsi que des bilans réalisés par la plate-forme de professionnalisation et la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DRTEFP). L’environnement représente 1907 salariés qui ont bénéficié d’un contrat emploi jeune, soit 12,5% de l’ensemble du dispositif depuis son origine. Au 31 décembre 2002, 1189 jeunes travaillent chez 680 employeurs. Il y a donc 718 jeunes qui ont interrompu leur contrat avant terme, soit un taux moyen de rupture de 37,6% pour la région MidiPyrénées. La base CNASEA ne permet pas d’identifier les motifs qui ont occasionné cette rupture anticipée (renvoi, obtention d’un concours de la Fonction Publique Territoriale, titularisation, promotion professionnelle…) ni la poursuite de leur carrière 1 CNASEA : Centre National pour l'Aménagement des Structures des Exploitations Agricoles Le CNASEA est un organisme payeur de prestations dans le domaine de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'agriculture. 73/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 professionnelle. Il nous est alors impossible d’étudier en détail le devenir des emplois jeunes et de discuter en l’occurrence de l’émergence de nouveaux métiers. Un emploi jeune peut néanmoins être un tremplin vers un métier de l’environnement par le biais de la promotion professionnelle. Excepté pour la Haute-Garonne où les métiers de l’environnement ne représentent que 8% des salariés emplois jeunes, tous les autres départements ont entre 13 et 17% de leur effectif salarial emplois jeunes dans le champ de l’environnement (Aveyron 17%, Ariège et Hautes-Pyrénées 16%). En effet, la situation géographique des postes fait apparaître une meilleure répartition régionale liée à une plus forte implication des territoires ruraux. Les activités développées dans le domaine de l’environnement sont importantes et démontrent les besoins de la population auxquels répondent les activités créées, dans une région à dominante rurale comme Midi-Pyrénées. Près d’une convention sur deux concerne la production et la gestion des aménités, l’information et l’éducation constitue le second secteur, les déchets et l’agriculture viennent ensuite alors que l’eau et l’énergie sont peu représentées. Figure 2: répartition des conventions1 par domaine 5% 2% 16% aménités énergie 48% agriculture eau déchets 14% éducation 4% 10% 1% assainissement sans objet Source : Cellule Ingénierie de formation- DRAF Midi-Pyrénées 1 Aucune embauche sous contrat emplois jeunes ne peut intervenir sans la signature d'une convention avec le préfet. 74/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 La diversité des intitulés de postes confirme la transversalité des métiers de l’environnement et les liens avec les champs de l’animation, du patrimoine et du développement local, néanmoins 1/3 concernent des conseillers animateurs en environnement, 1/5 des agents d’entretien, 1/10 des agents de traitement des pollutions. Figure 3: intitulé des postes 14% 19% 1% 3% 1% 6% 11% 1% 2% 1% 7% 2% 32% agent d'entretien conseiller et animateur environnement agent de valorisation et promotion du patrimoine animateur socio-culturel autre animateur ou éducateur animateur du développement local autres agent de traitement des pollutions agent d'entretien et de maintenance du patrimoine assistant informatique et nouvelles technologies animateur sportif médiateur local ou familial aide à la gestion associative Source : Cellule Ingénierie de formation- DRAF Midi-Pyrénées Alors que les femmes sont majoritaires dans l’ensemble du dispositif, le secteur de l’environnement emploie principalement des hommes: 2/3 sont des hommes et 1/3 des femmes. La majorité des femmes occupe une fonction de conseiller et animateur environnement mais elles n’interviennent quasiment pas dans les domaines de la sécurité ou des transports. L’environnement emploie des jeunes plus diplômés que dans l’ensemble du dispositif notamment au niveau V (10% de plus) et au niveau I (deux fois plus). Néanmoins, la plupart des jeunes à l’embauche était en recherche d’emploi. 75/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Figure 4: niveau de formation des jeunes 11% 4% 10% 28% scolarité obligatoire BEP ou CAP Baccalauréat 24% BAC+2 BAC+3/4 23% 3ème cycle Source : Cellule Ingénierie de formation- DRAF Midi-Pyrénées Au niveau des employeurs, les 2/3 sont des collectivités alors que les associations sont les premiers employeurs sur l’ensemble du dispositif. Les femmes travaillent le plus souvent dans les établissements publics et les associations ; par contre, les hommes sont majoritaires dans les collectivités territoriales. Cette forte implication des collectivités territoriales s’explique par le développement des missions qu’elles ont à assumer dans le domaine de l’environnement : gestion des déchets, de l’eau et des espaces. Principaux employeurs des emplois jeunes TOTAL En % Communes 427 38 Autres collectivités territoriales 271 24 Etablissements publics administratifs 75 7 et 25 2 Etablissements publics industriels commerciaux Associations, fondations 289 26 Autres personnes morales 8 1 Etablissements d’enseignement 3 0 Etablissements publics sanitaires 5 0 76/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Autres 20 2 TOTAL 1123 100 Source : Cellule Ingénierie de formation- DRAF Midi-Pyrénées Selon les domaines, la répartition des employeurs varie considérablement. Ainsi, les communes sont essentiellement impliquées dans les aménités et l’éducation alors que des domaines tels que l’eau et les déchets sont dominés par les autres collectivités territoriales. L’agriculture quant à elle est servie en grande majorité par les associations. Figure 5: répartition des employeurs selon les domaines 60 50 40 30 20 10 dé ch et s éd uc as at sa io n in is se m en t sa ns ob je t ea u am én ité s én er gi e ag ric ul tu re 0 commune autre collectivité territoriale association Source : Cellule Ingénierie de formation- DRAF Midi-Pyrénées Le taux d’embauche en CDI est inférieur à la moyenne générale du dispositif qui est de 30%. En effet, dans le champ de l’environnement 18% sont en CDI et 82% en CDD. Ce résultat est à rapprocher du fait qu’ils travaillent plus souvent pour des collectivités locales qui, d’après les règles de la fonction publique territoriale, ne peuvent proposer que des CDD. 77/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Les emplois jeunes de l’environnement restent actuellement des emplois précaires sans avenir certain. Ils ont néanmoins répondu à une demande récente de la part de la population et ont favorisé le développement de compétences environnementales. Les employeurs ont cependant souvent profité d’une main-d’œuvre motivée par un secteur attractif, à moindre coût pour satisfaire la demande. L’aide financière de l’Etat prenant fin, nous ne sommes pas en mesure de savoir si ces emplois nouveaux, dont le travail est souvent apprécié par la population, deviendront des métiers nouveaux. Aujourd’hui, nous ne pouvons cependant pas présenter les emplois jeunes comme étant des métiers nouveaux puisque, bien qu’ils génèrent des compétences nouvelles, il n’existe pas de réelle identité professionnelle entre leurs titulaires ni de cursus de formation reconnu. A l’heure actuelle, la préparation de l’avenir professionnel des jeunes est au cœur des réflexions des collectivités locales impliquées dans le dispositif emplois jeunes. 3.2.3 Professionnalisation des emplois jeunes : des pratiques de formation à rapprocher du perfectionnement à l’environnement La démarche de professionnalisation des emplois est un processus qui permet de passer d'activités nouvelles à des emplois identifiés dans un système de classification. Cette démarche est bâtie au niveau régional et local. La circulaire du 24 octobre 1997 relative au développement d’activités pour les emplois jeunes précise : « S’agissant de la professionnalisation des jeunes, celle-ci pourra se traduire, en fonction des acquis et des besoins identifiés, par la construction progressive d’actions de formations, de bilans de compétences ou de démarches de validation des acquis. La mise en œuvre de ces actions relève avant tout de la responsabilité de chaque employeur. Toutefois, il conviendra avec le Conseil Régional et en fonction de la qualité du projet de professionnalisation proposé, de conjuguer les moyens permettant d’accompagner l’effort de formation de l’employeur. » En règle générale, les collectivités locales instaurent des procédures d’aide à l’élaboration de projets professionnels. Ces procédures se déroulent en amont des 78/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 formations devant permettre aux jeunes de préparer leur devenir professionnel. Mais ces formations dépendent aussi de l’évaluation des activités créées et des décisions politiques qui en résultent. Ainsi, dans la perspective où l’activité est pérennisée sous la forme d’un nouveau métier, il convient de proposer aux jeunes qui veulent en faire leur projet des formations d’approfondissement à leur poste. Dans le cas contraire, il s’agit de leur proposer des formations, telles que des préparations aux concours ou des formations diplômantes, devant les aider à envisager une mobilité interne au sein de la Fonction publique territoriale ou externe sur le marché du travail. En Midi-Pyrénées, les données relatives à la professionnalisation des jeunes ont été recueillies à partir de l’utilisation faite aux mois d’avril et d’octobre 2002 des chèques avenir1 par les emplois jeunes et également à partir des dossiers de professionnalisation analysés par l’AFPA en décembre 2001. Néanmoins, compte tenu de la complexité du sujet, les sources notamment statistiques sont à l’évidence insuffisantes pour dresser une analyse exhaustive. En avril 2002, les bénéficiaires du chèque avenir représentaient 43% des emplois jeunes environnement se rapprochant de la moyenne générale du dispositif de 50%. Même si nous considérons que toute demande de chèque a donné lieu à un financement, ce dernier ne traduit que partiellement la pratique de formation des emplois jeunes. En effet, les fiches de professionnalisation contenues dans les dossiers de professionnalisation demandés aux employeurs indiquaient que près de 85% des structures avaient souhaité recourir à la formation. Ce constat de l’écart entre l’intention et la pratique de formation conduit à penser que la pratique de formation passe par de nombreux leviers au-delà du stage conventionnel et de la contribution du chèque avenir. Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore en mesure d’expliquer cette tendance. Comme dans l’ensemble des secteurs, le chèque avenir a majoritairement (80%) contribué à la préparation à l’emploi des jeunes de l’environnement. Les jeunes de niveau 1 et 2 n’ont pas ou peu suivi de formation diplômante ou qualifiante contrairement aux niveaux 3, 4 et 5. 1 Le chèque avenir est une aide financière du Conseil Régional Midi-Pyrénées sur le financement des formations des emplois jeunes. 79/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Compte tenu du fait que les emplois jeunes en poste dans les collectivités sont plus nombreux dans le secteur de l’environnement, nous pouvions faire l’hypothèse que la préparation aux concours de la Fonction publique territoriale représenterait une part importante des actions de préparation à l’emploi. Cependant, nous pouvons noter que ce sont les formations comprenant les corps de savoirs spécifiques de l’environnement qui sont à plus de 95% demandées par des emplois jeunes embauchés par des collectivités publiques ou leurs groupements (EPCI) et les établissements publics. De façon générale, la pratique de formation se rapproche donc du perfectionnement, notamment d’un public déjà qualifié par une formation initiale avant l’emploi. Dans l’environnement, le champ de perfectionnement est particulièrement large. Entre l’adaptation au poste de travail qui repose à la fois sur le profil au recrutement et la professionnalisation de l’activité, le projet professionnel du jeune et la formation résulte le plus souvent d’un compromis qu’il est difficile à pondérer. Certes la répartition des domaines de formation ne peut pas être rapprochée de celles des domaines d’activités des jeunes selon la nomenclature initiale mais nous percevons cependant certaines tendances. Le choix de formations est aussi varié que le sont les activités entrant dans le champ de l’environnement, ce qui confirme la dispersion des compétences recherchées par les jeunes. Des formations techniques spécifiques de l’environnement (machinisme agricole, gestion et aménagement des milieux naturels, reconnaissance des traces d’animaux…) cohabitent avec des formations non spécifiques (perfectionnement informatique, BAFA, brevets d’Etat d’éducateur spécialisé…), ceci permet aux jeunes d’acquérir une polyvalence indispensable à l’emploi dans l’environnement. Au niveau de l’offre de formation, des pôles de compétences ont été particulièrement sollicités tels que les établissements dépendant du Ministère de l’agriculture (CFPPA,CFAA…). Le dispositif emplois jeunes a introduit, aux côtés de pratiques traditionnelles de demande et d’offre de formation, des dynamiques nouvelles liées à la professionnalisation. Des démarches spécifiques sont ainsi apparues comme par exemple les formations liées au Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC). L’assainissement non collectif consiste à traiter les eaux usées des habitations conformément notamment à la loi sur l’eau de 1992. Les communes ont l’obligation de mettre en place un service chargé d’assurer le contrôle des installations d’assainissement 80/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 non collectif. Dans un certain nombre de cas, la mise en place du SPANC s’est appuyé sur le dispositif emplois jeunes pour développer les missions d’information, de conseil et de contrôle. L’Agence de l’eau Adour Garonne estime que plus de 300 jeunes exercent des fonctions liées à l’assainissement sur le bassin dont une part importante est impliquée dans un SPANC. Face à ce besoin nouveau, la Délégation de Toulouse de l’Agence conduit actuellement une action d’ingénierie visant à la mise en place d’une formation spécifique en région Midi-Pyrénées, répondant aux besoins des emplois jeunes mais ouvert à un public plus large. Cette exemple illustre qu’un nouveau besoin émergeant dans le cadre du dispositif emplois jeunes permet de développer une offre de formation qui répondra à un public plus diversifié au-delà du dispositif. Un nouveau métier se dessine alors dans ce domaine puisque la formation s’ouvre à des personnes hors dispositif emplois jeunes. Le programme « nouveaux services- emplois jeunes » a en ce sens permis de faire avancer la cause environnementale et au-delà d’explorer des besoins locaux en nouvelles compétences. Les dynamiques internes au dispositif restent difficiles à appréhender et l’étude a mis en avant une réflexion plus centrée sur le projet de départ des jeunes que sur l’avenir à moyen terme. Des questions demeurent par ailleurs sur les perspectives d’insertion professionnelle des jeunes à l’issue du dispositif et sur les effets de ce dispositif sur l’emploi et la formation professionnelle dans le secteur de l’environnement. Néanmoins, certaines activités ont une portée très innovante à l’instar de celles développées dans l’animation et l’éducation à l’environnement. Dans ces domaines, le dispositif emplois jeunes a permis de créer des services qui n’étaient pas jusqu’ici assurés par la collectivité locale. Il a également permis de répondre à une forte demande sociale en matière d’environnement de proximité : entretien, surveillance et préservation des espaces de proximité… La majorité de ces nouveaux emplois du secteur de l’environnement a permis de développer des services publics. Nous ne pouvons pas parler pour autant dans ce cas d’essor de nouveaux métiers puisque la pérennisation de ces activités doit se justifier au regard de leur utilité sociale et environnementale, or, très peu d’éléments sont disponibles à ce sujet. 81/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Conclusion de la troisième partie Les emplois du secteur de l’environnement font référence aux emplois créés dans le cadre du dispositif « nouveaux services- nouveaux emplois » et aux emplois proposés par les entreprises et collectivités territoriales. Nous avons tenu compte dans notre analyse régionale de ces deux types d’emplois, avec chacun leurs caractéristiques propres. Hors emplois jeunes, le secteur privé est le principal employeur en Midi-Pyrénées. Cependant, les jeunes diplômés auront plus d’opportunités au sein des bureaux d’études que des entreprises, qui recherchent une certaine expérience du processus de production. Les emplois jeunes sont à l’inverse employés par les collectivités territoriales et les associations pour remplir généralement des missions nouvellement mises en place de sensibilisation et de gestion des espaces naturels. Le devenir de ces derniers emplois reste encore incertain, la question de la professionnalisation des emplois jeunes étant actuellement au cœur des débats. Néanmoins, le rôle de la formation peut être un élément de réponse à ces discussions. En effet, dans le cas où des activités récentes seraient pérennisées, la formation permet d’approfondir les connaissances nécessaires à la tenue du poste. Par ailleurs, les formations nombreuses en Midi-Pyrénées concernant la gestion des espaces naturels permettent aux titulaires d’emplois jeunes de rester dans la région. Ceux qui souhaiteraient se former à la gestion de l’eau ou des déchets risquent par contre de rencontrer certaines difficultés au regard d’une offre de formation sous-dimensionnée dans ces domaines. Les résultats des débats sur la professionnalisation permettront certainement de se positionner sur l’émergence de nouveaux métiers issus du dispositif emplois jeunes. En effet, un emploi jeune pérennisé implique une reconnaissance des compétences utilisées et laisse présager l’émergence d’un nouveau métier. 82/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Conclusion générale Arrivés au terme de l’exposé de l’analyse, il nous est à présent possible de retracer les principaux enseignements de notre recherche. Nous commencerons par exposer les principales conclusions qui ressortent de notre étude. Nous dégagerons ensuite les quelques enjeux qui en résultent, tant pour les acteurs privés que publics. Nous évoquerons enfin les prolongements possibles pour de futures activités d’étude dans ce domaine. La question d’emplois et de métiers de l’environnement suscite depuis longtemps espoirs et controverses. Le secteur de l’environnement n’est pas clairement délimité et seule une vision large des activités environnementales pouvait nous permettre d’analyser ses tendances majeures. En effet, le marché « environnement » est toujours en phase de structuration et rend par conséquent plus difficile toute tentative d’état des lieux. La création d’emplois s’inscrit dans la durée et les préoccupations environnementales semblent avoir trouvé leur place sur le marché de l’emploi. L’essai d’une approche qualitative nous a conduit prioritairement à quatre réflexions : L’évolution des métiers de l’environnement consiste davantage en une adaptation à de nouvelles techniques et à de nouveaux champs d’action mais le travail de base reste souvent le même. Les professionnels doivent ainsi s’adapter à de nouveaux outils, se tenir informé des réglementations et actualiser leurs connaissances, mais fondamentalement les compétences et qualités demandées sont stables. Les métiers nouveaux existent, ils sont relativement rares, et nous retiendrons alors l’expression de « nouvelles logiques professionnelles » pour caractériser les mutations subies par les métiers de l’environnement. L’engouement pour la « vague verte » agit aujourd’hui plus sur la mise en place de formations nouvelles que sur la création nette d’emplois. L’analyse des postes occupés montre souvent une surqualification et une inadéquation de certaines filières d’études avec les besoins réels sur le terrain. Pour illustration, le domaine des déchets ne trouvent en Midi-Pyrénées qu’un nombre très restreint de formations le concernant. La grande majorité des étudiants se dirigent vers des formations en gestion du patrimoine naturel bien que ce domaine soit relativement peu porteur d’emplois. Il semblerait que la 83/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 tendance actuelle soit d’intégrer l’environnement dans toutes les formations existantes plutôt que de former de véritables spécialistes. La création de nouveaux emplois pour répondre à des besoins qui ne peuvent être assurés par le secteur marchand a donné lieu à de nombreuses mesures expérimentales. Elle semblerait avoir trouvé aujourd’hui assise dans le cadre du programme emplois jeunes dont la pérennité posera le problème de leur financement. De nombreux besoins ont été couverts par ce dispositif et par ailleurs, de nouvelles compétences environnementales ont pu être développées. Sous ces nouveaux emplois, de nouveaux métiers peuvent se profiler par le biais de la professionnalisation des emplois jeunes. Il semble que la gestion locale de l’environnement pourrait y contribuer. L’intégration de l’environnement tend à développer les adaptations nécessaires des modes de production, de consommation et même d’aménagement du territoire. C’est en cela qu’il est sûrement un facteur de modernisation et donc un moteur de nouvelles structures d’emplois. L’environnement n’est donc pas un domaine improductif et encore moins une contrainte, mais il représente une ouverture à un marché de l’emploi, nécessitant cependant des compétences reconnues. Enjeux En ce qui concerne les enjeux relatifs aux outils d’observation du marché du travail, il conviendrait dans un premier temps de redéfinir les modes d’analyse traditionnels du marché du travail dans le domaine de l’environnement. Les parcours professionnels dans le domaine de l’environnement sont marqués par une grande diversité de situations (formation initiale, formation continue, promotion interne, etc.). Il convient donc de se doter d’outils d’analyse plus fins, notamment sur le plan statistique, prenant en compte à la fois les variables professionnelles, organisationnelles et le marché du travail. Dans un second temps, il conviendrait de revoir la manière dont sont considérées les nomenclatures existantes relatives aux emplois liés à l’environnement. Nous avons vu combien les nouvelles logiques professionnelles étaient marquées par l’incertitude du champ professionnel de référence. Ceci implique une difficulté à se référer à un champ particulier. Les nouveaux modes d’analyse et de recensement devraient permettre de définir les nomenclatures de manière plus fine et mieux adaptée à la diversité des situations rencontrées. 84/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Les nouvelles logiques professionnelles dégagées semblent principalement le fait de personnes provenant de secteurs d’activité autres que l’environnement. En matière de politique de formation, il s’agirait donc plus, pour les pouvoirs publics soucieux d’agir en la matière, de compléter les autres cursus par des formations complémentaires dans le domaine de l’environnement plutôt que de renforcer les formations initiales en environnement. A l’exception cependant des domaines d’activité pour lesquels les formations initiales sont insuffisantes (gestion de l’eau et des déchets, maîtrise de l’énergie en Midi-Pyrénées par exemple). Plutôt que de créer de nouveaux métiers de l'environnement, il faudrait "mettre de l'environnement dans tous les métiers" (Ministère de l’écologie et du développement durable). Suggestions en matière d’études futures La méthodologie qualitative d’étude utilisée a comme principal avantage de permettre l’appréhension d’une grande diversité de situations, et comme principal inconvénient de ne pouvoir prétendre ni à l’exhaustivité ni à la représentativité des résultats. Les conclusions et les enjeux dégagés par l’étude doivent donc être lus avec cette considération à l’esprit. Si cette méthodologie a bel et bien permis d’appréhender l’émergence de nouvelles logiques professionnelles, il n’en demeure pas moins que les principales conclusions mériteraient d’être confirmées par des recherches complémentaires. A ce titre, des recherches pourraient être utilement menées sur les emplois liés à l’environnement dans les entreprises non spécialisées. De même, il serait intéressant d’étendre ce type d’étude à l’émergence de nouvelles logiques professionnelles dans d’autres secteurs d’activité. 85/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Bibliographie Ouvrages Institut Français de l’Environnement (IFEN), Les emplois et les métiers de l’environnement, in L’environnement en France, éditions La Découverte et IFEN, 2002, p.507-522 IFEN, Emploi et Environnement, éditions IFEN, septembre 2002, 112 p. LATRONCHE Bérangère, Les métiers de la nature et de l’environnement, Editions Jeunes, 1998, 196 p. ZARIFIAN Philippe, Objectif compétence- Pour une nouvelle logique , éditions Liaisons, mars 1999, 229 p. PIOTET Françoise, La révolution des métiers, éditions PUF, janvier 2002, 362 p. DESCOLONGES Michèle, Qu’est-ce qu’un métier ?, éditions PUF, Paris, 1996, 264 p. Rapports, études IFEN, L’environnement à la recherche d’une définition, Notes de méthodes n°1, IFEN, juin 1993 IFEN, Premier bilan du programme ‘nouveaux services emplois jeunes’ dans l’environnement, IFEN, juin 1999 NIRASCOU Françoise, Acquis et lacunes de l’information l’environnement, Notes de Méthode n°10, IFEN, septembre 1998, 75 p statistique sur LAURIER M.A, ROCH Jérôme, L’emploi dans l’environnement : un marché en croissance, des décalages entre l’offre et la demande, in Les données de l’environnement, n°60, IFEN, novembre 2000, 4 p ROCH Jérôme, Emplois environnement : des stratégies différentes selon les employeurs, in Les données de l’environnement, n°64, IFEN, mars 2001, 4 p BACQUA Frédéric, Emploi-formation et environnement, Observatoire régional de l’emploi, des métiers et des qualifications de Midi-Pyrénées, juillet 1994, 44 p GRIMAL L., KEPHALIACOS C., Politique de l’environnement et emploi en économie ouverte, Université des sciences sociales de Toulouse, LIRHE, juin 1997, 26 p 86/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 BRIEL Brigitte, Contribution à l’évaluation de la plus-value environnementale des services développés dans le cadre du programme ‘nouveaux services- emplois jeunes’, DESS conseil en développement, Université Jean Monnet de St Etienne, février 2003, 50 p BILLAUD F., LAGOURGUE L., L’emploi et les métiers de l’environnement en zone rurale, DESS développement rural, Université Lumière Lyon 2, janvier 2002, 14 p ADEME, Cabinet Paul de Backer, L’influence du SME certifié ISO 14 001 sur la politique et la vie sociale de l’entreprise [en ligne], 2000, 120 p. 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VILLETTE Insertion par l’environnement M. THEVENET Forêt Mme MARTY Conseil environnemental Générale des Eaux M. VIGNOLES Eau, Assainissement Pechiney Mme DECOUL Pollution, Risques M. MAILHES Déchets Centre Régional de la Propriété Forestière de Midi-Pyrénées CRCI Midi-Pyrénées PSI DRIRE Mairie de St Orens ARCE ANTEA Chambre des Métiers de HauteGaronne IDE environnement Laurent MIDRIER M. DIGNAC Environnement industriel Conseil environnemental M. SEPELLIADES Conseil M. MAILLE Conseil M. BOURY- ESNAULT Pollution, Conseil Mme BROSSON Cabinet d’études Bernard BONNEFOY Pollution, déchets Damien CHAMAYOU Espaces naturels M. PICAMOLES Environnement industriel M. VIUDEZ Emploi Odile CASSEDE Récupération déchets Agence Régionale Pour l’Environnement NORISKO DIREN ECO-EMBALLAGES 92/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Identification des contacts externes URCPIE Union Nationale des Entreprises de Déchets UMINATE Agence de l’eau Adour-Garonne (AEAG) Conseil Régional de Midi-Pyrénées (délégation Environnement) Conseil Général de l’Ariège Ecole des Mines d’Albi LEGTA d’Albi Nom du contact Domaines Jean RONDET Nature M. GOUZE M. PENSO Déchets Michel HENRY Conseil, éducation à l’environnement Alain DUTEMPS Gestion ressource eau, traitement eau Dominique RONDI Généraliste M. RUMMENS Généraliste Christine ARENCET Formation M. BARBESSOU Formation Aménagement des espaces verts Aménagement et amélioration du cadre de vie SICOVAL Mme LESOIN SOLAGRO Mme CHARRU SAUR Mme ALQUIER Eau, Assainissement M. FABRE Déchets Mme ROQUE Aménagement des espaces verts Amélie VILLOTE Généraliste SOPAVE GEIQ Vert (groupement d’employeurs) DRAF 93/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 GUIDE D’ENTRETIEN I. CADRAGE Q1/ Comment les acteurs de l’environnement déterminent-ils l’appartenance d’une activité au domaine de l’environnement ? Utilisez-vous une classification particulière et/ou une nomenclature pour délimiter les champs d’activités dans le domaine de l’environnement ? II. SECTEURS D’ACTIVITES Il s’agit de faire un point sur l’activité et l’emploi dans le domaine de l’environnement dans son ensemble et/ou sur le sous-secteur traité… Q2.1/ Evaluation et évolution de l’activité en termes de : Pour chacun des indicateurs demander la tendance depuis X années et évoquer les raisons de ce développement (ou récession) Chiffre d’affaires D’investissements/dépenses liées à l’environnement publics ou privés. Aides ou subventions Informations liées au secteur privé Quelle est la taille des établissements entrant dans ce champ d’activité Ces entreprises ont-elles une activité spécifiquement ou partiellement liée à l’environnement ? 94/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Est-ce un marché concurrentiel ou est-il en phase de le devenir ? Q2.2/ Evaluation et évolution de l’emploi Pour chacun des indicateurs demander la tendance depuis X années et évoquer les raisons de ce développement (ou récession) Les effectifs : emplois directs et indirects Identifier les sous-domaines créateurs d’emploi Décryptage des caractéristiques de l’emploi : Age Sexe Qualification Statut (type de contrat) Q2.3/ Y a t-il des particularités dans l’historique du développement qu’ont connu les activités liées à l’environnement en Midi-Pyrénées ? III. Emploi - Métiers Q3.1/ Quels sont les acteurs qui recrutent en Midi-Pyrénées (domaines, activités, type d’employeurs : public, privé) ? Q3.2/ Quels sont les emplois proposés (profils de poste, compétences, qualifications, formations demandées) ? Q3.3/ Evolution des métiers: Quelles évolutions ont connu les métiers parallèlement au développement des activités liées à l’environnement ? Quels sont les facteurs susceptibles de faire évoluer les métiers ? Comment s’est effectuée cette évolution ? 95/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Q3.4/ Quel a été l’impact du dispositif emplois aidés sur le développement des métiers de l’environnement ? Q3.5/ S’il y a des métiers de l’environnement à mettre en avant en MidiPyrénées, quels sont-ils et pourquoi ? IV. Formation Q4.1/ Y a-t-il une bonne adéquation entre l’offre de formation en MidiPyrénées et les besoins des recruteurs ? - Si oui quels sont les atouts (qualité de la formation par rapport au marché du travail) des jeunes diplômés sur le marché du travail ? - Si non quels sont les formations qu’il conviendrait de mettre en place pour répondre aux besoins actuels ou à venir des entreprises en matière de compétences ? V. Perspectives 96/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 EXEMPLES DE METIERS ET NIVEAUX DE FORMATION Protection de la nature et gestion des ressources naturelles Milieux naturels Agent technique forestier (garde forestier) Technicien forestier Ingénieur forestier BEPA Aménag. espace ou BTSA travaux forestiers STAE ou BTSA "production forestière" Diplôme "FIF-ENGREF" (3 ans) après concours d'entrée qui se prépare en 2 ans dans des écoles spécialisées. Ingénieur du génie rural des eaux et des forêts Diplôme "IGREF" de l'Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts (réservé aux élèves de l'INA et de l'école Polytechnique) Agent technique de parc national BEPA Technicien des parcs nationaux BEPA à Bac S Chargé de mission dans un parc naturel Bac + 5 (génie rural, eau et forêt, etc.) régional Garde-chasse - Concours Office National de la Chasse ou garde privé - BTA ou BTSA gestion de la faune sauvage Garde-pêche - Concours Ministère Agriculture ou garde privé - BEPA à priori mais formation supérieure bien souvent Agent d'entretien de l'espace rural CAPA Gestion ressources eau Goûteur d'eau Hydrobiologiste Hydrogéologie Hydraulicien Fontainier Responsable d'un système d'exploitation de l'eau Conseiller en hydraulique agricole Agent d'entretien de rivière Technicien de rivière Agriculture Agriculteur biologique Pas de niveau mais aptitude physique DEA ou DESS, après écoles ingénieurs, maîtrise ou MST Ingénieur + DEA Ingénieur : hydraulique + informatique CAP ou BEP électromécanicien CAP Agent de la qualité de l'eau BTSA gestion et maîtrise de l'eau BTSA gestion et maîtrise de l'eau CAPA à BEPA DUT à BTSA, en principe BTA + option biologie ou formation professionnelle continue 97/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Conseiller en agriculture biologique Sciences de la vie Biotechnologie Technicien en biotechnologie Géologue Géophysicien Pédologue Océanologue Technicien de la météorologie Ingénieur des travaux de la météorologie Biologiste (recherche fondamentale) Botaniste Zoologiste BTSA + expérience concrète agriculture biologique Recherche : universitaire ou ingénieur titulaires d'une thèse Fabrication : ingénieur, expérience recherche développement. BTS biotechnologie, BTA industries agro-alimentaires et biotechnologies, DUT génie chimique, option bio-industries Doctorat après cursus universitaire ou école ingénieur Doctorat après cursus universitaire ou école ingénieur DEA de pédologie, soit après géologie, soit après ingénieur agronome Doctorat (spécialisation en maîtrise) Concours niveau Bac S, E, F2 + 2 ans d'école (ENM) Ou sur concours, ou sur titre Doctorat Doctorat Doctorat Prévention et traitement des pollutions et des risques Traitement de l'eau Conducteur d'appareils de traitement des eaux BEP conducteur d'appareil option B traitement et épuration des eaux Agent de la qualité de l'eau CAP agent de la qualité de l'eau complété par BEP industrie chimique et traitement des eaux Responsable d'une station de traitement des Ingénieur (hydraulique + biologie + informatique) eaux Egoutier Pas de niveau. Formation professionnelle continue sécurité Technicien de contrôle des réseaux BEP électromécanicien, Bac pro et BTS Responsable de réseaux d'assainissement ou Ingénieur (hydraulique + informatique) d'eau Métiers des déchets Récupérateur Gardien de déchetterie/valoriste du DUT ou BTS, au diplôme d'ingénieur Souvent sans qualification, sauf sécurité CAP gestion des déchets et propreté urbaine Technicien de traitement des déchets DUT ou BTS chimie ou biochimie Responsable de site de traitement des déchets soit Bac + 4, soit ingénieur école de chimie - usine d'incinération soit école option environnement industriel - centre d'enfouissement soit MST + expérience professionnelle pour usine compostage : ingénieur agronome 98/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 Eboueur Prévention des pollutions Technicien de mesures de la pollution Agent de laboratoire en chimie (aidechimiste) Technicien chimiste Ingénieur chimiste Technicien biologiste Biologiste (en biologie appliquée) Ecotoxicologue Ingénieur environnement sur un site industriel Responsable environnement dans une entreprise Technicien de l'industrie et des mines Souvent sans qualification, sauf sécurité CAP agent traitement déchets et propreté urbaine DUT mesures physiques, BTS chimie Bac F6 BTS ou DUT chimie Ingénieur école de chimie BTS analyses biologiques, DUT biologie DESS, DEA ou école ingénieur spécialisée Pharmacien ou ingénieur chimiste + DEA toxicologie Diplôme éco-conseiller, ingénieur environnement soit DESS ou DEA environnement soit ingénieur environnement FPC interne actuellement Concours (DRIRE) au niveau Bac Prévention des risques - Sécurité Responsable de la sécurité dans une entreprise Souvent formation interne dans l'entreprise Ingénieur + expérience professionnelle Inspecteur des installations classées Ingénieur, option environnement industriel Technicien en sécurité - radioprotection BTS "contrôle des rayonnements ionisants et application des techniques de protection" ou Bac + 2 + formation interne Ingénieur spécialisé en radioprotection ingénieur + DEA radiobiologie Sapeur-pompier Concours CAP ou BEP DUT ou licence pour les officiers Volcanologue Doctorat ès sciences, après études géologie ou géographie Hygiène - Santé Technicien du génie sanitaire Ingénieur du génie sanitaire Agent d'hygiène et de décontamination Technicien du nettoiement et de l'assainissement Responsable hygiène et propreté dans une municipalité BTS ou DUT Ingénieur Ecole Nationale Santé Publique, entre autres BEP bioservices BEP bioservices ou Bac pro "hygiène et environnement" Suivant service, Bac + 2 ou ingénieur Aménagement et cadre de vie Conseil - Communication Conseiller en environnement ou éco- DEA, DESS ou écoles d'ingénieurs (éco-conseiller de 99/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 conseiller Strasbourg, école des métiers de l'environnement, etc.) Juriste spécialisé en droit de l'environnement DESS ou DEA spécialisé après une maîtrise de droit Spécialiste de la communication en Maîtrise de sciences ou écoles d'ingénieurs + 3ème environnement cycle en communication Aménagement - Espaces verts Paysagiste Adjoint technique paysagiste Urbaniste Technicien du génie rural Agent d'entretien des espaces verts Ingénieur du génie urbain Assistant d'études en environnement Cadre de vie - Bruit Architecte Acousticien Maîtrise de l'énergie Technicien thermicien Ingénieur thermicien Animation Animateur - nature Concepteur - réalisateur de loisirs verts Bac + 6 à l'Ecole nationale supérieur du paysage de Versailles BTSA horticulture 3ème cycle après formations initiales diverses (architecture, géographie, droit, arts plastiques, IEP, écoles d'ingénieur, etc.) concours Bac S ou STAE CAPA Aménagement. de l'espace option travaux paysagers Diplôme ingénieur, DEA, DESS Bac + 3 DPLG, ESA, ENSAIS DEA d'acoustique ou diplôme d'ingénieur (/ex Université de Compiègne, filière AVI) BTS équipement thermique énergie DUT génie thermique et énergie DUT génie civil Option génie thermique ou équivalent (énergéticien) BTS Gestion et protection de la nature (+BAFA) BEATEP Pas de diplôme type. Connaissances de terrains et bonne formation à la gestion divers Elagueur doux CAPA ou BEPA + spécialisation Technicien-animateur agro-environnement BTSA + Formation continue Technicien en génie climatique Bac ou Bac + 2 Rudologue DESS minimum Ingénieur contrôle du bruit Bac + 5 Coordinateur de Bassin Versant DESS environnement ou Ing. agro. génie envir Source : Ministère de l’Ecologie et du Développement durable 100/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003 101/101 DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003