DEA d’économie appliquée- Université des sciences sociales de Toulouse- 2003
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Introduction
Depuis les années 1990, les préoccupations environnementales ne cessent de
croître : pollution de l’eau, réchauffement de la planète, problèmes d’élimination des
déchets, développement de l’énergie nucléaire, etc. Cette sensibilité écologique a émergé
sur un fond de croissance économique où les exigences pour la qualité de la vie et pour
l’état futur de la planète sont plus importantes. Cette prise de conscience de l’opinion
publique a entraîné des réglementations et a créé des opportunités de marchés pour les
acteurs économiques. En France, deux sociétés se sont imposées, issues des services aux
collectivités locales, Vivendi Environnement et Suez, qui contrôle aujourd’hui le tiers du
marché de l’environnement français.
Les préoccupations liées à l'environnement ont donc engendré l'émergence d'un
marché économique dont les effets se traduisent tant en termes de chiffre d'affaires qu'en
termes d'emploi. Cependant, l’impact de ces nouveaux marchés sur l’emploi est à ce jour
difficile à mesurer. En effet, l'environnement étant une activité transversale, donc présente
dans de nombreux secteurs, il n'est pas facile de délimiter clairement sa place et d’en
évaluer son importance dans l'économie.
Cependant, au vue de l’étude qui suit, nous pouvons penser que l’environnement
peut avoir des effets positifs sur le niveau de l'emploi soit directement, par la création de
postes spécifiques, soit indirectement à travers l'essor du secteur des technologies propres
et des activités liées à l'environnement. A ce titre, les éco-industries constituent un secteur
dynamique qui progresse dans l'industrie française, tant sur le marché intérieur qu'à
l'export. Malgré un contexte difficile, ce marché développe un gisement d'emplois
notamment dans la production des biens et des services visant à mesurer, prévenir, limiter,
corriger les dommages à l'environnement.
La majorité des éco-industries françaises, soit prés de 70%, se situe dans les secteurs de
l’eau et des déchets, domaines d’excellence, où l’investissement est dopé par le besoin
d’équipement des collectivités locales, la nécessité de moderniser les installations
existantes et le respect des directives européennes et nationales. Le secteur plus
emblématique de la gestion et de la protection de la nature ne représente que peu
d’emplois. Ce domaine ne peut pas encore s’appuyer sur une demande réellement
solvable, bien que la demande sociale d’espaces naturels de qualité se fasse sentir de plus