Le rôle de la tectonique des plaques sur le climat
Leçon d’option –Secteur C – agrégation
Proposition de plan par : Mathieu Rodriguez, Agrégé préparateur, Ens
rodriguez@geologie.ens.fr
Introduction :
L’idée de liens entre climat et tectonique émerge dès les prémices de la théorie de la dérive
des continents, dans une publication par Wegener et Köppen dès 1924.
La théorie de la tectonique des plaques a pour objet les mouvements horizontaux et verticaux
des plaques lithosphériques, sous l’effet des forces aux limites de plaques et des forces de
volume. La mobilité des plaques est la conséquence de la gravité (traction du slab au niveau
des zones de subduction, forces de volume) et de la dissipation du flux de chaleur interne.
Le terme climat dérive du mot grec signifiant ‘incliné’. L’inclinaison de l’axe de rotation de la
terre par rapport au plan de l’écliptique, de l’ordre de 23°, influe sur l’insolation et ainsi sur la
quantité d’énergie reçue en fonction de la latitude. En météorologie, le climat est défini par
l’évolution annuelle des précipitations et de la température sur une région donnée
(diagramme ombrothermique).
Les grandes ceintures climatiques actuelles correspondent aux grands biomes (climat tempéré,
continental, océanique, aride…). La distribution de la végétation reflète le climat. Une
caractéristique du climat actuel est la présence de glaciers aux deux pôles. Il s’agit d’une
situation irrégulière dans l’histoire de la Terre, seules 5 grandes époques glaciaires ayant été
reconnues (Huronienne, ~2.3 Ga ; ‘terre boule de neige’ entre 600 et 900 Ma ; glaciation
ordovicienne, glaciation Permo-Carbonifère, et Cénozoïque-Quaternaire). La présence de
calottes résulterait de la conjonction de conditions climatiques et tectoniques particulières,
qu’il s’agit de déterminer.
La Terre est actuellement le siège de changements climatiques (augmentation de l’effet de
serre, et de la température globale au cours de l’ère industrielle ; augmentation générale du
niveau eustatique…). Il n’existe pas de corrélation entre les changements climatiques initiés
au cours des derniers siècles et le mouvement instantané des plaques, tel que mesuré par le
GPS. Les montagnes agissent à la façon de barrières topographiques sur la circulation
atmosphérique, et contrôlent la distribution des précipitations (système Himalaya-Mousson ;
Andes-El Nino). De façon transitoire, une éruption volcanique peut influencer le climat sur
quelques mois/années, les aérosols libérés dans l’atmosphère lors des éruptions volcaniques
affectant l’effet de serre et le bilan radiatif de la Terre (ex. Laki, Islande, 1786 ; Krakatau,
Indonésie, 1883). Les changements climatiques au cours du dernier cycle glaciaire-
interglaciaire ont eu lieu sans qu’aucun changement cinématique significatif n’ait été détecté.
L’histoire récente de la Terre (~derniers 100 000 ans), telle que nous la connaissons, ne
semble pas indiquer de relation claire et durable entre la dynamique de la terre solide et la