Résumé
Le travail présenté dans ce mémoire s’est déroulé dans le cadre d’une collaboration entre le
groupe Convertisseur Statique du laboratoire LAPLACE et le département " Installations
Fixes de Traction Electrique " de la Direction de l’Ingénierie de la SNCF.
Aujourd'hui, la majorité du trafic sur le réseau ferré monophasé 25 kV / 50 Hz est assurée
par des locomotives équipées de redresseurs contrôlés à thyristors. Du fait de
l'augmentation du trafic, l'utilisation de ces locomotives nécessite la mise en place de moyen
de compensation de puissance réactive afin de maintenir la tension caténaire à un niveau
acceptable et de réduire la facture en énergie réactive. La correction du facteur de
déplacement est réalisée en partie par des batteries de compensation fixes dont la
puissance est limitée par la tension maximale admissible à vide sur la caténaire. Afin
d’adapter le niveau de compensation à la consommation, la partie fixe est complétée par un
dispositif réglable basé sur une réactance contrôlée par des thyristors. Bien qu’il soit simple
dans son principe, ce dispositif nécessite un filtrage des harmoniques en basse fréquence
avec des circuits LC volumineux.
L’objectif de cette thèse est de proposer une nouvelle topologie de compensateur de
puissance réactive à haut rendement et utilisant un contrôle à modulation de largeur
d’impulsion dans le but de minimiser le volume des éléments de filtrage.
La première partie de ce mémoire est consacrée à une étude comparative de différentes
topologies du point de vue des pertes dans les semi-conducteurs et du dimensionnement
des éléments de filtrage associés. Les résultats de cette étude montrent que les topologies à
base de gradateurs MLI, constituent les solutions les plus intéressantes pour réaliser le
compensateur.
La deuxième partie du travail concerne l’étude de l’insertion d’un compensateur à base de
gradateurs MLI sur le réseau ferré avec la prise en compte des interactions harmoniques. Le
cas d’étude concerne une sous-station où doit être implantée une compensation variable de
3 MVAR. Un relevé des courants délivrés par la sous-station a été effectué dans le but
d’analyser leur contenu harmonique. Une modélisation de la sous-station et du
compensateur est ensuite proposée et des simulations temporelles de l’ensemble sont
réalisées en prenant en compte les formes d’ondes réelles des courants absorbés par les
trains.
Finalement, cette étude par simulation permet d’affiner le dimensionnement du
compensateur à gradateurs MLI et des éléments de filtrage associés. Elle met en évidence
l’avantage d’une solution, avec des gradateurs MLI en montage élévateur de tension, qui
fonctionne sans transformateur et réutilise les batteries de compensation fixes déjà installées
en sous-station à la fois comme diviseur de tension et éléments de filtrage.
Afin de valider le principe de cette nouvelle topologie de compensateur statique de
puissance réactive, un démonstrateur de 1,2 MVAR est mis en œuvre et testé sur une
plateforme d'essai de la SNCF.
Mots clés :
Compensation de puissance réactive variable, Gradateur MLI, Impédance active,
Modélisation dans les domaines fréquentiel et temporel d’une sous station ferroviaire et des
moyens de compensation associés.