linguistique, littéraire, scientifique et culturel. C'est pourquoi, les villes de son empire comme
Tombouctou, Gao, Djenné, Walata et Aoudaghost devinrent célèbres en tant que centres
culturels vers lesquels tous les étudiants du monde se dirigeaient.
Ces villes furent des lieux propices fournissant aux savants et aux Fuqaha tout ce dont ils
avaient besoin, aussi bien du point de vue de la sécurité et toutes les conditions nécessaires à
leur profession. La langue arabe est ainsi devenue la langue de la science, de la culture et de
l'écriture en Afrique Occidentale.
Quand Mansa Moussa mourut en 1333, il laissa derrière lui un Etat islamique fort et
prospère. Ses successeurs accordaient la plus haute importance à la propagation de la science
et de la culture islamique dans leur empire. Ils bâtirent des mosquées, des écoles et amenèrent
les savants au Mali17.Nous pouvons ainsi en déduire que l'ère de Mansa Moussa et de son
frère Mansa Souleymane constituait la période de l'âge d'or du Mali.
A cette époque, l'éducation, le savoir et la culture islamiques s'étaient propagés à travers tout
l'empire puisque le sultan envoyait des missions culturelles dans les villes marocaines pour y
approfondir leurs connaissances18.
Tous ont œuvré pour que la langue arabe devienne la langue officielle du pays. La
période du XIVe siècle a été celle de la révolution scientifique et de l'épanouissement de la
culture islamique en comparaison avec les époques antérieures aux Mansa Moussa et
Souleymane.
A la période de l'Empire du Mali, les sultans accordaient une grande importance à la
science, aux savants ainsi qu'aux centres culturels et scientifiques.
Déjà, à l'époque où le royaume du Songhoy était sous la domination de l'empire du Mali, ses
rois se sont intéressés spécialement à la diffusion de la culture islamique à Gao19.
A la période de Mansa Moussa, Tombouctou avait connu une activité scientifique et culturelle
sans précédent. La ville s'est transformée en une capitale culturelle qui avait des relations
étroites avec les autres pôles culturels du Maroc et du monde arabe, tels que Fès au Maroc,
Kairouan en Tunisie, Cordoue en Andalousie et le Caire en Egypte.
La grande mosquée et celle de Sankoré et de Sidi Yahia étaient l'équivalent d'université, de
grands instituts éducatifs et de centres culturels. Toutes celles-ci avaient atteint leurs objectifs
éducatifs et culturels puisqu'elles ont formé plusieurs futurs cadis, savants, hommes de lettres
et historiens20.
A l’époque de Mansa Moussa, une partie au moins des savants du Mali ont joué un
rôle important dans l'instauration et la diffusion de l'islam dans le Haoussa. Ce sont eux qui
ont posé dès le 15e siècle les jalons d'échanges en matière d'enseignement et de la culture
islamique entre l'Université et les Instituts de Tombouctou, ainsi que des savants de la ville de
Djenné au Mali d'une part et le Haoussa (Nigeria actuel) d'autre part. C'est aussi durant son
règne que le pays de Yorubas avait connu l'islam qui s'est propagé sous le nom de religion du
17 Ibn Battuta rapporte que les Fuqaha, commerçants et savants égyptiens blancs possédaient dans la
capitale du Mali, un lieu à eux seuls.
18 On peut citer, comme exemple son secrétaire célèbre Faqih qui était parti à Fès y chercher le
savoir. De plus, le Sultan Moussa avait acheté durant son pèlerinage beaucoup de livres scientifiques
du Hidjaz et du Caire. A son retour, il construisit dans sa capitale une grande école pour
l'apprentissage et renforcer le statut de l'islam à l'intérieur de l'Etat.
19 Parmi les plus célèbres savants ayant contribué à la diffusion de l'islam et la reforme des écoles et
Universités de Gao, on peut citer l'Imam Mohamed Ben Abdelkerim al-Maghili, Abou al-Mahasin
Mahmud Ben Oumar.
20 Ces mosquées ont contribué à la formation de la famille kâti, le cadi al-Aqib, les savants et les
Fuqaha de la famille Akit, l'historien As-Sâ di, l'auteur de l'histoire du Soudan; Ahmed Baba l'auteur
du nayl al-Ibtijaj et autres ouvrages, et le cadi Mahmud kâti aini que beaucoup d'autres.