Islam et éducation au Mali
Elmouloud Yattara Maître de Conférences à lUniversité des Sciences Sociales et de Gestion de
Bamako- Faculté dHistoire et de Géographie- DER Histoire - Archéologie
Résumé
LAfrique pendant longtemps est restée un continent enfermé. Son contact avec le monde
extérieur a été rendu possible grâce à la vallée du Nil surtout par lOcéan Indien constituant
ainsi au développement de la brillante civilisation égyptienne.
Cest surtout, à partir du VIIIe siècle de notre ère que lAfrique noire à travers le Sahara a
subi linfluence de lIslam.
Les richesses du continent en or ont été lune des raisons de son ouverture sur le monde
extérieur.
La diffusion de lislam au Mali actuel remonte à la période des grands empires (Ghana-
Wagadu III- XIIe siècles), Mali (XIII-XVe siècles) Songhoy (XV-XVIe siècles).
A lissue des pistes transsahariennes lislam sest diffusé dans ces empires.
Notre objectif dans la présente communication vise à étudier lislam et léducation au Mali.
Ainsi, nous avons choisi les repères chronologiques (VIIIe- XVIe siècles), VIIIe siècle
période de lexistence de la mosquée à Kumbi Saleh jusquau XVIe siècle qui marque le
rayonnement de la culture islamique sous lempire songhoy.
Lislam et léducation au mali seront examinés durant les périodes du Ghana- Wagadu, du
Mali et du Songhoy.
ABSTRACT
For many years Africa remained a landlocked continent. Its contact with the exterior world
was possible thanks to the Nile valley mostly through the Indian Ocean and so contributing to
the development of the brilliant Egyptian civilization.
Mostly from the VIII century of our era, black Africa through the Sahara underwent the
influence of Islam. One of the reasons of its opening to the exterior world was the riches of
the continent in gold.
The spreading of Islam in Mali today goes back to the period of the great empires (Ghana-
Wagadu -III - XII centuries), Mali (XIII-XV centuries) ,Songhoy (XV XVI centuries).
At the end of the transsaharian paths Islam was spread in these empires.
Our objective in the present communication aims at studying Islam and education in Mali. So,
we have chosen the chronological reference points (VIII XVI centuries), VIII century period
of existence of the mosque in Kumbi Saleh until the XVI century which marks the influence
of the Islamic culture under the Songhoy empire.
Islam and education in Mali will be examined during the periods of Ghana-Wagadu, Mali and
Songhoy.
Introduction
Le monde arabe a été en contact avec le monde noir depuis la période antique. Ce
contact a été marqué par des relations d'échanges à travers le commerce.
Les Arabes ont exercé leur influence sur le continent africain et en particulier surtout sur
l'Afrique au sud du Sahara à travers l'islam.
L'islam, religion monothéiste née au VIle siècle à la Mecque présente un caractère universel
et une civilisation humanitaire.
Notre objectif dans la présente communication vise à étudier l'islam et l'éducation au Mali.
Ainsi, nous avons choisi les repères chronologiques (VIIle XVIe siècles), c'est-à-dire VIlle
siècle période d'existence de la mosquée à Kumbi Saleh jusqu'au XVIe siècle qui marque le
rayonnement de la culture islamique sous l'empire Songhoy.
La diffusion de l'islam au Mali actuel remonte à la période des grands empires (Ghana -
Wagadu -III-XIIe siècles), Mali (XIII- XVe siècles) Songhoy (XV - XVIe siècles).
A l'issue des pistes transsahariennes l'islam s'est diffusé dans ces empires.
L'Afrique pendant longtemps est restée un continent enfermé. Son contact avec le monde
extérieur a été rendu possible grâce à la vallée du Nil surtout par la navigation sur l'Océan
Indien contribuant ainsi au veloppement de la brillante civilisation égyptienne. C'est ici que
sont nés très tôt des Etats historiques influencés par l'Egypte ancienne.
C'est surtout, à partir du VIlle siècle de notre ère que l'Afrique noire à travers le Sahara et 1a
côte de l'Océan Indien (Swahili) a subi l'influence de l'islam.
Les richesses du continent en particulier celle de l'or1 ont été l'une des raisons de son
ouverture sur le monde extérieur. Le commerce de ce métal jaune ainsi que celui des esclaves
plus tard ont fait que l'Afrique est désormais ouverte sur le monde extérieur.
Cette ouverture du continent s'accompagnera de profondes mutations politiques et culturelles.
Avant l'arrivée des Européens, les Arabes avaient été les premiers à être en contact avec le
monde noir. Grands voyageurs, les Arabes avaient contribué à l'ouverture et à la connaissance
de l'Afrique à travers leurs relations de voyage. C'est grâce à leurs écrits que certains
témoignages et réalités du Mali nous ont été révélés.
On ne saurait étudier l'islam et l'éducation au Mali sans les examiner durant les périodes du
Ghana -Wagadu, du Mali et du Songhoy.
1- L'islam et l'éducation sous le Ghana-Wagadu
Le premier empire qui s'était succédé sur le territoire du Mali actuel a été celui du Ghana
Wagadu.
L'islamisation de cet empire a été l'initiative de Moussa Ibn Noussair qui s'est dirigé
vers le sud à la tête de 17.000 Arabes et 12.000 berbères afin de convertir en la religion
musulmane, les Berbères, les Touaregs et leurs voisins Soudanais et cependant au dernier
quart du premier siècle de notre ère2. C'est ainsi que les Touaregs se sont convertis à l'islam et
ont fini par envoyer des « missionnaires» au pays du Soudan afin de faire propager la religion
musulmane au royaume païen du Ghana. On peut noter aussi les migrations des savants au
Ghana qui ont été reçus et encouragés par les rois pour la diffusion de l'islam. Ces migrations
ont ainsi permis l'expansion de l'islam et favorisé l'émergence des centres islamiques au
Soudan.
L'empire du Ghana, pays riche et prospère, pratiquant la religion animiste fut convoité par ses
voisins musulmans. En 1042, des Berbères convertis à l'islam entreprirent la conquête du
Ghana.
Les échanges commerciaux fréquents entre l'empire du Ghana-Wagadu et les pays
musulmans ont permis une large diffusion de l'islam sur son territoire3.
C'est à partir de l'Afrique du Nord à travers le Sahara que l'Islam va s'implanter
progressivement au Mali. A partir du Xe siècle l'islamisation de l'ensemble du Maghreb était
achevée sauf quelques régions éparses d'accès difficile où vivaient de petites communautés
chrétiennes4. Mais bien avant le Xe siècle des musulmans avaient pris contact avec les
Maliens.
1 Il est à signaler quà lépoque lAfrique était riche en or dans sa partie Occidentale (Ghana, Bouré,
Bambouk, Akan) ainsi que dans sa partie Sud ( zimbawé)
2 Pr. Dr. Aboubakr Ismaïl Maïga. La culture et l'enseignement islamiques au Soudan Occidental de
400 à 1100 h sous les empires du Ghana, du Mali et Songhay. Edition, 2003 p.22
3 Adam Ba Konaré Panorama historique du Mali. Note Librairie n? 84-85, 1984, p.20
4
HRbek El Fassi Les étapes du développement de l'islam et de sa diffusion en Afrique. Histoire
générale de l'Afrique du VIle au XIe siècle, T III, Présence Africaine, EdicefUNESCO, 1997, p.77
Au Mali, les premiers contacts avec l'islam ont eu lieu au Nord-Est du Mali (Gao) et le
Nord Ouest (Sud-Est de la Mauritanie), probablement par le nord au seuil du Wagadu5.
Les Berbères islamisés du Maghreb supporteront mal la domination arabe optèrent pour le
Karijisme qui est de la fitina (grande crise) qui ébranla la communauté musulmane à la
suite de l'assassinat d'Uthman en 6566.
Les Karijites7 ont un accès très large au Califat et pensent qu'il doit être confié par élection au
meilleur musulman en dehors de toute considération de tribu et de race «fut-il un esclave
noir». Dès le VIle siècle, les auteurs ont commencé à parler d'un empire, le Ghana- pays de
l'or. Des caravanes, des commerçants arabes et juifs ont atteint Ghana- Wagadu.
Des recherches récentes infirment cette hypothèse et au VIlle siècle vivaient bien au Ghana, à
Aoudaghost, au Zafunu, des marchands ibadites qui y vivaient des établissements.
Ces marchands ibadites étaient non seulement originaires de Tahert mais aussi de Wargla, du
sud tunisien. Il est aussi à rappeler que les tribus berbères: Lamtuma et Godala qui vivaient en
contact avec Aoudaghost et le Wagadu furent les premières à se convertir à l'islam.
Aussi peut-on affirmer que s le VIle siècle, l'or du Ghana -Wagadu a atti les
musulmans du Nord8, un prélèvement effectué sous le niveau de la première mosquée de
Kumbi Saleh a été daté fin VIlle, fin Xe siècle au plus tard9. Les échanges commerciaux
fréquents entre l'empire du Ghana-Wagadu et les musulmans ont permis une large diffusion
au IXe siècle de l'islam sur son territoire. Contrairement à l'Afrique du Nord où l'islam a é
introduit par la conquête10, l'islamisation du Soudan négalo- nigérien s'est faite de façon
pacifique. Les Ibadites convertiront d'abord leurs partenaires Soudanais, puis les princes, les
Chefs.
Aussi, de 800 moins de deux cent ans après l'hégire jusqu'au XIe siècle et même jusqu'au-
delà, les Ibadites continueront leur œuvre de conversion11.
5 Jean Devisse Commerce et routes du trafic en Afrique Occidentale. Histoire générale de l'Afrique,
UNESCO, NEA, 1990, pp.397-463
6 J.M.C.Moq Histoire de l'islamisation de l'Afrique de l'Ouest des origines à la fin du XVIe siècle,
1984, p.16
7 Farkat Dachraoui. Le califat Fatimide du Maghreb 292-362/909-973, Histoire politique et
Institution, thèse principale pour le doctorat d'Etat présenté à Sorbonne, 1981. Les kariyites sont
contre le luxe, le tabac, les jeux du hasard. Cette tendance puritaine a vu le jour au Maghreb et
particulièrement au Mzab à la frange du Sahara en
Algérie
8 Ibidem pp.38-39. s le VIlle siècle selon Dachraoui les produits manufacturés des Soninko étaient
écoulés au Soudan et venaient alimenter le marché de l'or. L'archéologie a permis à Tegdaoust et à
Koumbi d'exhumer des babsamaires des lampes à huile, de la céramique importés du Nord.
9 Sophie Berthier Etude archéologique d'un secteur d'habitat à Kumbi-Saleh (Mauritanie) TI, thèse de
3e cycle, 1983, p.35. La mosquée existait à cette date. Ce qui signifie que dès cette époque des
musulmans habitaient à
Koûmbi
10 L'Afrique du Nord selon l'expression de Robert Fossier fut enlevée par les Arabes in Histoire
universelle, Larousse, TI 1960, qui furent très durs avec les Berbères qu'ils comprenaient mal ne
constituaient plus au milieu du VIlle siècle que quelques groupes compacts habitant les villes.
11 Aussi Ibn Battuta, voyageur et auteur arabe de passage à Dya en 1353 signale y avoir rencontré
des musulmans blancs de rite Ibadite qu'on nommait Saganogo. ln Ibn Battuta voyages d'Ibn Battuta
texte arabe accompagné d'une traduction de C. Defremery, TIV, 1968, pp. 394-395. Le Karijisme se
maintiendra jusquau XVe siècle. A. Saadi, l'auteur du Tarikh es Soudan traite en effet Sonni Ali
(1464-1492) de grand Tyran Karijite in A. Saadi Tarikh es Soudan, 1964, p.12 Très tôt donc des
commerçants Soninko convertis à l'islam vont à leur tour propager cette religion à de nombreuses
Il est difficile d'évaluer le nombre de musulmans soudanais de cette époque, mais vers le Nord
à Gao, Al Muhallabi note en 985-990, que le roi du pays se déclare musulman devant ses
sujets. Beaucoup parmi ces derniers se déclarent également musulmans12.
Al Bekri (première moitié du XIe siècle) confirme aussi l'appartenance du roi à l'islam
et signale que pour son investiture on lui remet un sceau, un sabre et un coran cadeaux de
l'émir des croyants13. Il semblerait que le roi du Kaniaga l'émir Ben Rostem de Tahert du
Wagadu semble avoir été karijite, comme le mentionne le Tarikh el-Fettach. Il s'asseyait au
milieu de ses courtisans confondus avec eux, ne portait pas de turban et n'avait qu'un seul
cheval malgré l'abondance des chevaux dans son armée14.
11- L'islam et l'éducation sous l'empire du Mali
A la période de l'empire du Mali (XIII - XVe siècles) qui a succédé à celui du Ghana-
Wagadu, le pèlerinage de Mansa Moussa en 1324 à la Mecque, au lieu saint de l'islam, avec
une escorte de plus de 15.000 serviteurs, 500 esclaves et 40 chevaux qui transportaient le
trésor en or et d'autres métaux précieux, a en grande partie contrib à l'émergence de la
culture islamique15. A son retour, il était accompagné de nombreux savants, artistes,
constructeurs dont Abu-Isack-es Saheli originaire de Grenade qui a été l'architecte de la
glorieuse mosquée de Djingarey-Ber construite à Tombouctou en introduisant la technique de
la brique blée. Il donna à son minaret une forme pyramidale et ce fut le premier bâtiment de
ce genre au Soudan. Il avait bâti la mosquée de la ville de Gao en 1325.
Les sultans et rois du Soudan essayaient d'instaurer les bases d'une renaissance culturelle
islamique florissante en envoyant des étudiants en Egypte, au Maroc et au Hidjaz afin
d'approfondir leurs connaissances scientifiques et après regagner le pays.
Le sultan Mansa Moussa accordait une grande importance à faire venir beaucoup de
savants et de scientifiques surtout d'Egypte et du Maroc. En Egypte, il y avait une
communauté importante d'étudiants, de Fuqaha et de savants soudanais, dès l'époque fatimide,
faisant partie intégrante de la société égyptienne et ayant leur propre cité (Boulak) At-
Takrour. Cette communauté a fortement imprégné la vie égyptienne dans beaucoup de
domaines : scientifique, culturel et religieux. Les relations dans le domaine de l'éducation et
de la culture étaient très importantes entre l'Occident et l'Egypte à l'époque de Mamelouks
(1342). Nombreux sont les savants, les Fuqaha, les commerçants et les Médecins égyptiens
qui étaient partis au Mali16.
Le sultan Mansa Moussa ne s'était pas contenté de faire venir les savants et les Fuqaha
du Hidjaz, d'Egypte du Maghreb et d'Andalousie; en plus de cela, il se mit à acquérir le plus
grand nombre possible de livres malekites ainsi que d'autres écoles et dans les domaines
populations plus au sud dans des régions fréquentées par eux seuls, car ils veillaient jalousement sur
les ressources en or.
12
J.M. C-Moq Histoire de l'islamisation de l'Afrique de l'Ouest, 1984, op. cit. p.18
13 Ibidem p. 19 Sous les Askia, les mêmes pratiquent existaient. Le Hombori-Koy lors de son
investiture recevait aussi les mêmes attribus.
14 Mahmoud Kati Tarikh el Fettach, 1913, pp. 72-91. Le Tarickh el Fettach precise que les rois du
Kaniaga ne siégeaient pas avec une troupe vraiment royale, ne s'asseyaient pas sur des tapis et que le
peuple disait qu'un prince est assez rehaussé par l'éclat de son pouvoir et de son autorité pour en
n'avoir pas besoin d'autre personne.
15 Boubacar Séga Diallo, Elmouloud Yattara Page histoire du Mali WWW.histoire-afrique.org
16
On peut citer le Cheickh et savant Abou Mohamed Youssef Ibn Abdellah al- Takruri qui étudia à Al-
Azhar en Egypte, il a vécu au Caire il diffusait son savoir et ses connaissances jusqu'à sa mort.
Pour ce mérite les égyptiens avaient construit une coupole au-dessus de sa tombe ainsi qu'une
mosquée comme sous le nom de la mosquée al-Takruri qui a élargie et renouvelée à l'époque des
Mamalik Marins (1342)
linguistique, littéraire, scientifique et culturel. C'est pourquoi, les villes de son empire comme
Tombouctou, Gao, Djenné, Walata et Aoudaghost devinrent célèbres en tant que centres
culturels vers lesquels tous les étudiants du monde se dirigeaient.
Ces villes furent des lieux propices fournissant aux savants et aux Fuqaha tout ce dont ils
avaient besoin, aussi bien du point de vue de la sécurité et toutes les conditions nécessaires à
leur profession. La langue arabe est ainsi devenue la langue de la science, de la culture et de
l'écriture en Afrique Occidentale.
Quand Mansa Moussa mourut en 1333, il laissa derrière lui un Etat islamique fort et
prospère. Ses successeurs accordaient la plus haute importance à la propagation de la science
et de la culture islamique dans leur empire. Ils bâtirent des mosquées, des écoles et amenèrent
les savants au Mali17.Nous pouvons ainsi en déduire que l'ère de Mansa Moussa et de son
frère Mansa Souleymane constituait la période de l'âge d'or du Mali.
A cette époque, l'éducation, le savoir et la culture islamiques s'étaient propagés à travers tout
l'empire puisque le sultan envoyait des missions culturelles dans les villes marocaines pour y
approfondir leurs connaissances18.
Tous ont œuvré pour que la langue arabe devienne la langue officielle du pays. La
période du XIVe siècle a été celle de la volution scientifique et de l'épanouissement de la
culture islamique en comparaison avec les époques antérieures aux Mansa Moussa et
Souleymane.
A la période de l'Empire du Mali, les sultans accordaient une grande importance à la
science, aux savants ainsi qu'aux centres culturels et scientifiques.
Déjà, à l'époque où le royaume du Songhoy était sous la domination de l'empire du Mali, ses
rois se sont intéressés spécialement à la diffusion de la culture islamique à Gao19.
A la période de Mansa Moussa, Tombouctou avait connu une activiscientifique et culturelle
sans précédent. La ville s'est transformée en une capitale culturelle qui avait des relations
étroites avec les autres les culturels du Maroc et du monde arabe, tels que Fès au Maroc,
Kairouan en Tunisie, Cordoue en Andalousie et le Caire en Egypte.
La grande mosquée et celle de Sankoet de Sidi Yahia étaient l'équivalent d'université, de
grands instituts éducatifs et de centres culturels. Toutes celles-ci avaient atteint leurs objectifs
éducatifs et culturels puisqu'elles ont formé plusieurs futurs cadis, savants, hommes de lettres
et historiens20.
A lépoque de Mansa Moussa, une partie au moins des savants du Mali ont joun
le important dans l'instauration et la diffusion de l'islam dans le Haoussa. Ce sont eux qui
ont posé dès le 15e siècle les jalons d'échanges en matière d'enseignement et de la culture
islamique entre l'Université et les Instituts de Tombouctou, ainsi que des savants de la ville de
Djenné au Mali d'une part et le Haoussa (Nigeria actuel) d'autre part. C'est aussi durant son
règne que le pays de Yorubas avait connu l'islam qui s'est propagé sous le nom de religion du
17 Ibn Battuta rapporte que les Fuqaha, commerçants et savants égyptiens blancs possédaient dans la
capitale du Mali, un lieu à eux seuls.
18 On peut citer, comme exemple son secrétaire célèbre Faqih qui était parti à Fès y chercher le
savoir. De plus, le Sultan Moussa avait acheté durant son pèlerinage beaucoup de livres scientifiques
du Hidjaz et du Caire. A son retour, il construisit dans sa capitale une grande école pour
l'apprentissage et renforcer le statut de l'islam à l'intérieur de l'Etat.
19 Parmi les plus célèbres savants ayant contribué à la diffusion de l'islam et la reforme des écoles et
Universités de Gao, on peut citer l'Imam Mohamed Ben Abdelkerim al-Maghili, Abou al-Mahasin
Mahmud Ben Oumar.
20 Ces mosquées ont contribué à la formation de la famille kâti, le cadi al-Aqib, les savants et les
Fuqaha de la famille Akit, l'historien As-Sâ di, l'auteur de l'histoire du Soudan; Ahmed Baba l'auteur
du nayl al-Ibtijaj et autres ouvrages, et le cadi Mahmud kâti aini que beaucoup d'autres.
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