Les punaises

Aquarius remigis.
Adulte de Perillus bioculatus (punaise oophage) se nourrissant d'œufs de Leptinotarsa decemlineata (doryphore).
© INRA / DAUMAL JEANNE
USDA
Les punaises
Les punaises ont bien mauvaise réputation et souvent à juste titre. Entre les espèces suceuses
de sang (Cimex lectularius par exemple), les ravageuses de cultures (comme l’espèce Aelia
acuminaya qui s’attaque au blé) et leur odeur nauséabonde, il est bien difficile de comprendre
leur intérêt en agronomie. Cependant, parmi ces punaises néfastes se trouvent des espèces
entomophages se situant entre prédateurs de protection et de nettoyage.
Biologie
Pour s’accoupler le mâle perfore
à l’aide de son organe génital la
carapace de la femelle et répand
à l’intérieur de son corps sa se-
mence qui sera ensuite redirigée
par l’hémolymphe vers les organes
reproducteurs. L'accouplement
très brutal laisse des cicatrices. Il
a souvent lieu entre mâles car celui
qui décide de s'accoupler ne
cherche pas à connaître le sexe du
partenaire. La femelle déposera
ensuite 150 à 200 œufs à des en-
droits variés selon les espèces :
dans l’écorce de rameaux âgés, sur
une tige, en paquets au sol, sous
des abris divers… Bien que très
courante, l’hivernation n’a pas lieu
chez toutes les espèces car cer-
taines peuvent encore se
développer à de faibles tempéra-
tures.
Par Marion Chrétien (Stagiaire ingénieure, Agrocampus Ouest)
L
es punaises sont des insectes
de l’ordre des hémiptères et
du sous-ordre des hétérop-
tères. Elles possèdent un
développement hémimétabole,
c’est-à-dire sans métamorphose.
Dès l’éclosion, la larve ressemble
à l’adulte et ne subira que des
mues de croissance avant d’effec-
tuer sa mue imaginale pour passer
au stade adulte (ou imago). Les es-
pèces prédatrices appartiennent
principalement aux familles des
Miridae, Anthocoridae, Lygeidae,
Nabidae, Reduviidae et Gerroidea.
Les gendarmes sont des punaises
de la famille des Pyrrhocoris. C’est
la punaise d’Europe la plus com-
mune et la plus répandue.
Principalement phytophage, elle
se nourrit aussi d’œufs d’insectes.
De nombreuses familles ne ressem-
blent pas physiquement à l’image
que l’on a des punaises, ce qui in-
duit quelques erreurs. Les araignées
d’eau, par exemple, sont en réalité
des punaises aquatiques ou pu-
naises d’eau (famille des Gerroidea)
généralement prédatrices.
Orius insidiosus
en train de se
nourrir de
nymphes de
Trialeurodes.
© CHAMBOREDON
Les gendarmes sont des punaises de la
famille des Pyrrocoris.
© ANNE CAPEL-DUNN
27 JUILLET-AOÛT 2011 - ALTER AGRI n°108
Fiche technique auxiliaire

Améliorer
leur environnement
Les haies et lisières de forêt sont
des espaces particulièrement fa-
vorables à la diversification et à la
densification des populations de
punaises prédatrices. Les saules
font ainsi office de réservoirs à effet
temporaire de concentration pour
les Anthocoris alors que les haies
d’aulnes ont un effet plus durable
sur les populations de Brachyotis
angulatus. De même, les bandes
florales possédant de l’inule vis-
queuse et du souci officinal
favorisent les punaises mirides.
Himacerus apterus.
Anthocoris Nemorum.
Salix Pentandra. Le saule est un bon réservoir pour les espèces
de punaises.
La femelle pond
150 à 200 œufs
dans l’écorce de
rameaux âgés,
sur une tige, en
paquets au sol,
ou sous des abris
divers selon les
espèces.
Certaines
punaises sont
spécifiques
d’une espèce
végétale mais
vont se nourrir
d’à peu près
tout type
d'insectes sur
cette plante.
SAREFOGRAHAM CALOWUSDA-NRCS PLANTS DATABASE
Activité entomophage
Les punaises sont rarement spéci-
fiques d’une espèce et
consomment de nombreux types
d’insectes comme des pucerons,
acariens, araignées rouges ou
jaunes, psylles et thrips floricoles
(dont elles sont d’ailleurs pratique-
ment les seules prédatrices). Bien
que préférant les stades immobiles
et les téguments mous, certaines
espèces au rostre puissant n’hési-
28 ALTER AGRI n°108 - JUILLET-AOÛT 2011
Fiche technique auxiliaire
tent pas à s’attaquer à des insectes
adultes. Au vu de l’amplitude de
taille au sein des espèces préda-
trices (de 3 à 8mm), il est difficile
d’évaluer la quantité d’insectes dé-
vorée par les punaises. Et si les
petites espèces (Anthocoris, Mirides
ou Orius par exemple) présentent
une consommation certes faible
par rapport à d’autres familles
d’entomophages, on peut souli-
gner leur capacité à survivre avec
des proies variées voire avec une
nourriture seulement végétale.
Certaines espèces ont une alimen-
tation différente de l’adulte durant
leurs stades larvaires.
Une alimentation
mixte
Bien que prédatrices, ces espèces
de punaises sont aussi phyto-
phages, probablement pour
satisfaire leur besoin en eau.
Cependant, les dommages restent
très dépendants de la sensibilité
variétale de la plante à chaque es-
pèce de punaise et, le plus souvent,
les dégâts leur sont attribués à tort.
En effet, les punaises se nourris-
sant de ravageurs (entre autres)
vont abonder sur les plants atta-
qués. Le régime mixte de certaines
espèces est donc néanmoins à
considérer.
Intérêt en agriculture
• Hyaliodes vitripennis
Utile contre : mouche de la pomme
Culture : pommier
• Orius laevigatus ou majusculus
Utile contre : thrips
Culture : plantes à fleur, verger,
potager
Se nourrit aussi de : acariens, pu-
cerons (vergers, vignes, grandes
cultures et cultures légumières)
• Anthocoris nemoralis
Utile contre : psylles
Culture : poirier
Se nourrit aussi de : pucerons,
psylles (vignes, vergers)
• Macrolophus caliginosus
Utile contre : aleurodes ou
mouches blanches
Culture : serres (surtout Solanacées)
et culture de tabac
Se nourrit aussi de : araignées
rouges, œufs de mites, pucerons,
chenilles
BIOCER
240 chemin de la forêt 27180 Le Plessis-Grohan
Tél : [phone] Fax : [phone]
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COOPÉRATIVE de
céréales biologiques
• Collecte / triage / stockage de céréales
et oléoprotéagineux
• Multiplication et distribution de semences
biologiques (céréales et fourragères)
• Meunerie sur meule de pierre Astrié
SEMENCES 2011-2012
(P)= variétés de printemps
Avoine : GERALD - GRAFTON ...
Blé tendre : ATARO - ATTLASS -
BRENTANO - CHEVALIER - LUKULLUS
- MIDAS - PACTOLE - PIRENEO -
RENAN - SATURNUS - TRISO (P) ...
Seigle : CANTOR - CAROTOP ...
Epeautre : ALKOR - COSMOS -
RESSAC ...
Féverole : DIVA - DIVINE - GLADICE
- IRÉNA - LADY (P) - MELODIE (P) ...
Orge : ALINGHI - CALCULE (P) -
HIMALAYA PRESTIGE (P) - SCARLETT
(P) - SEBASTIAN (P) - VANESSA
Triticale : AMARILLO - BIENVENU -
GRANDVAL - TREMPLIN
Fondée en 1988, BIOCER est aujourd’hui
un outil au service de l’agriculture BIO.
Indépendante et autonome, dirigée par
ses adhérents, BIOCER regroupe plus de
140 fermes de toutes tailles.