10/06/2015 Changements climatiques et biodiversité marine Grégory Beaugrand Centre National de la Recherche scientifique (CNRS) Section Système Terre: enveloppes superficielles La biodiversité Biodiversité = l’ensemble des formes vivantes sur notre planète. Elle est appréciée à trois niveaux organisationnels principaux: (1) gènes, (2) espèces, (3) écosystèmes. Biodiversité : 2 million d’espèces décrites (11 million d’espèces estimées), produit de plus de 3 milliards d’années d’évolution. Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences Station Marine Wimereux Université des sciences et technologies de Lille 1 BP 80, 62930 Wimereux France Email: Gregory.Beaugrand@univ‐lille1.fr Wikipédia 1 Aix‐en‐Provence; le 10 Juin 2015 Biodiversité: comparaison avec le milieu terrestre Source: Mora et collègues (2011); Chauvet & Olivier (1993) IFREMER La biodiversité marine 17 phyla sont présents en milieu terrestre (un seul endémique) 194,409 espèce décrites 2,2 million d’espèces estimées 33 phyla sont présents dans le milieu marin (16 endémiques) Il reste 91% d’espèces à inventorier Source: Mora et collègues (2011) IFREMER 33 phyla présents dans le domaine benthique Attention, d’autres estimations existent: 250,000 espèces marines, voire plus. 15 dans le domaine pélagique La biodiversité marine La biodiversité marine n’est pas uniformément répartie 2002‐2003: 1635 espèces marine découvertes Cetomimidae 131 espèces de poisson Une nouvelle espèce de cétacé (Mesoplodon perrini) 439 espèces de crustacé 354 mollusques 106 annélides ………. Source: Bouchet (2006) Océan = 71% de la surface terrestre (profondeur moyenne de 3,8km) 6 1 10/06/2015 La biosphère océanique est divisée en biomes et provinces Réponse de la biodiversité face aux changements climatiques 4 types de réponses au niveau spécifique 1. Ajustement comportemental ou/et physiologique 2. Adaptation évolutive 3. Ajustement de la distribution dans le temps ou l’espace 4. Extirpation locale ou extinction Source: Reygondeau et al (2014) Global Biogeochemical Cycle. Réponse de la biodiversité face aux changements climatiques Niveau organisationnel de l’espèce A l’échelle d’une communauté/écosystèmes 1. Ajustement comportemental ou physiologique 1. Restructuration des communautés A. Changements à long‐terme B. Changements brutaux A. Ajustement comportemental 2. Nouvelles propriétés A. Nanisme adaptatif et effets sur les services écosystémiques (approvisionnement et régulation) B. Nouvelles interactions? C. Biodiversité Effet de la température à l’échelle individuelle: Caenorhabditis elegans Comportement thermotactique (1) Nerita atramentosa Thermotaxis Marino Rocks, South Australia The nematode searched actively for the isotherm 20°C Source: Chapperon & Seuront, 2011, Space–time variability in environmental thermal properties and snail thermoregulatory behaviour, Functional Ecology, 25, 1040‐1050. 2 10/06/2015 Comportement thermotactique (2) Niveau organisationnel de l’espèce 1. Ajustement physiologique Mangrove: racine de palétuvier A. Ajustement physiologique Source: Chapperon & Seuront (2011) Effet de la température à l’échelle individuelle: Vitesse des réactions enzymatiques Effet de la température à l’échelle individuelle: Réactions physiologiques Images INTERNET Expérience de Frederich and Portner (2000) sur l’araignée de mer (Maja squinado) Dans le rang optimal, l’étendue aérobie (full aerobic scope) est maximale. La pression partielle en O2 de l’hémolymphe est maximale. La croissance et la reproduction sont maximales. Lorsque la température Pejus (« devenant pire ») est atteinte (zone Pejus), la PO2 diminue et l’énergie allouée pour la reproduction et la croissance diminue. A la température critique (Tc), on rentre dans la zone pessimum où le métabolisme anaérobie se met en place et où la survie devient limitée dans le temps. La loi de Van t’Hoff stipule que la vitesse des réactions enzymatiques est contrôlée par la température. Le coefficient qui mesure cette dépendence est le Q10. Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. 15 Effet de la température à l’échelle individuelle: Réactions physiologiques Images INTERNET La réponse de l’organisme face à un stress hypothermique et hyperthermique est différente. Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. Stress hyperthermique Concept de la niche écologique (Hutchinson) 16 The Great Barier Reef (February 2006); bleaching of Acropora formosa 30% of all corals died during this event French Polynesia (Tahiti) Bleaching event 29.2°C Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. 17 Source: Beaugrand (2015); simplified from Hoegh‐Guldberg (1999) Source: Dr Berkelmans 3 10/06/2015 Niveau organisationnel de l’espèce Niveau organisationnel de l’espèce 2. Adaptation évolutive 2. Adaptation évolutive Plasticité phénotypique Phenotypic plasticity is the ability of a single genotype to produce different phenotypes. The second type of species response to anthropogenic climate change is adaptive evolution. A modification in life‐history or functional traits is considered to be adaptive if the altered phenotype confers to the individual an advantage in the new environment; in other words, if the new phenotype increases individual fitness (609). Adaptation embraces both phenotypic plasticity and evolutionary (genetically based) changes. The limits between the two processes are fuzzy. 19 Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. Source: Padilla & Savedo 2013 Niveau organisationnel de l’espèce 2. Adaptation évolutive Petrolisthes hirtipes P. gracilis Petrolisthes cinctipes P. eriomerus Petrolisthes hirtipes P. gracilis Image INTERNET Petrolisthes cinctipes P. eriomerus Est‐ce que l’ajustement physiologique, comportemental et l’adaptation évolutive (plasticité phénotypique) pourront opérer si le changement climatique est rapide et substantiel? Lower TL of cardiac functions Upper TL of cardiac functions Source: Stillman (2003); Beaugrand (2015); Helaouet & Beaugrand (2009) Evolution des températures globales (1850‐2012) Evolution des températures globales pour la fin du siècle +0,85°C [0,65 1,06] entre 1880 and 2012 Réchauffement non constant et variabilité interannuelle Source: IPCC WGI 2013 Source: Knutti, R. and J. Sedlacek (2013). Nature Climate Change 3: 369‐373. 4 10/06/2015 Changement de végétation entre le dernier maximum glaciaire et notre période Le problème est le suivant …. Il a fallu 5000 pour que le réchauffement qui a conduit à notre époque actuelle prenne place…. +4/5 °C 20,000 ans En un siècle ou 2, le réchauffement pourrait être de la même amplitude qu’entre le dernier maximum glaciaire et l’holocène, ce qui affecterait fortement la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes, les services écosystémiques et les cycles biogéochimiques planétaires Aujourd’hui Inlandsis Déserts aplins et polaires Toundra Taïga Steppes and toundra Forets tempérées Source: Nicolas Ray et Jonathan M. Adams Probabilité d’occurrence Deux types de réponses potentielles à une augmentation théorique de 3°C L’optimum change, Tmin et Tmax (+3°C) 1 L’optimum change (+3°C) 1 0.9 0.9 0.8 0.8 0.7 0.7 0.6 0.6 0.5 0.5 0.4 0.4 0.3 0.3 0.2 0.2 0 0 Crisp and colleagues examined the hypothesis of phylogenetic biome conservatism for 11000 plant species. They found strong support for the hypothesis, showing that a species rarely changed biome. Evolutionary divergence was only associated with biome shift in 396 events (3.6%) on a total of 11,000. 0.1 0.1 0 Niche conservatism is a tendency of a species to preserve ancestral ecological traits and environmental distribution (Crisp et al., 2009). 5 10 15 20 25 0 5 Température (°C) 10 15 20 25 Température (°C) Although some degree of plasticity is possible (this indeed can affect biological projections), species are unlikely to change biome. A subarctic species is unlikely to become a warm‐water species in a one hundred year 27 Altérations potentielles de la niche de C. finmarchicus 1960‐1969 2000‐2009 Altérations potentielles de la niche de C. finmarchicus 1960‐1969 2090‐2099 (SRES B1) 2090‐2099 (SRES B1) 28 Source: Crisp et al (2009) Nature Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. 2000‐2009 2090‐2099 (CO2 x 4) 2090‐2099 (CO2 x 4) Source: Beaugrand et al. (2013) P&O 29 Source: Beaugrand et al. (2013) P&O 30 5 10/06/2015 Niveau organisationnel de l’espèce Niveau organisationnel de l’espèce 3. Changements spatio-temporels 3. Changements spatio-temporels Niche tracking is the time/space movement of some species to track their ecological niche (647). Three documented phenomena are probably the result of species niche tracking: thermotactic behaviour, (2) phenological and (3) biogeographical shifts. Note that the expression of niche tracking is generally restricted to biogeographical shift. We will see that local changes in abundance are also a form of species niche tracking. Changements locaux d’abondance 31 32 Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. Temperature and the ratio of CFIN/CHEL Changements à long-terme de deux espèces clés de copépodes Impossible d’afficher l’image. 20 -0.05 11.5 11.0 15 10.5 10 5 10.0 0 -5 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1960 1962 1964 1966 1958 -15 9.5 rp=0.71 pACF<0.01 -10 9.0 Mean temperature (for the regions in red on the map) (in red) 0.00 first eigenvector 0.05 25 Pourcentage de C. helgolandicus 0.10 30 First principal component (ratio CFIN/CHEL; in blue) 100% 60% 40% 20% 0% 33 Years C. finmarchicus 80% C. helgolandicus 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 Mapping of the first eigenvector (32.70%) 34 Beaugrand et al. (2003) Nature. Vol. 426. 661-664. Month 12 Month log10 Calanus finmarchicus log10 Calanus helgolandicus 12 5 11 2.5 11 4.5 10 10 2 4 9 9 Percentage of C. helgolandicus on Calanus for each month and from –5°C to 35°C 3.5 8 1.5 3 7 12 2.5 6 6 70 0.5 - d S n fcp ro lg b asem 2-1 0 3 )T S th o N u an ecirM sp 2 1 0 -0 lies(ctrS m o an 0.8 42 T H N - 2.4 6 8 5 -0 1 0 -5 0 5 10 15 20 Mean SST 25 30 8 4 0 7 5 9 rs(1 ea Y 0 6 2 )8 9 -1 0 1 -5 0 5 10 15 20 25 30 Mean SST 9 60 8 p 2 d S n fcp ro lg b asem 3 0.5 - 2-1 0 3 )T S th o N u an ecirM sp 1 10 Months 4 p 2 1.5 -- 1 2 20 1 -0 2.8 40 .45 2 6 8 -0 ears(1957048 Y -19)82608 7 50 6 40 5 30 Percentage 3 80 5 5 4 90 11 1 2 lies(ctrS m o an 7 T H N 8 4 20 3 Source: Helaouët and Beaugrand (2010) MEPS 10 2 Les contours de la niche sont stables depuis 1960 1 -5 35 Helaouët and Beaugrand (2010) MEPS 0 0 5 10 15 20 25 Temperature 30 36 6 10/06/2015 Percentage of C. helgolandicus on Calanus for each month and from –5°C to 35°C 12 90 Minimum (1958‐2002) 11 10 80 7 60 d S n fcp ro lg b asem p 50 )T S th o N u an ecirM sp 2-1 0 3 1 2 20 1 lies(ctrS m o an - -- -0 .420 8 T H N Months 8 Minimum (1958‐ 2002) .45 2 6 8 -0 8 4 0 7 5 9 rs(1 ea Y )82608 9 -1 6 40 5 Maximum (1958‐ 2002) 4 3 Helaouët and Beaugrand (2010) MEPS 20 10 2 1 -5 30 Percentage 70 9 0 5 10 15 20 25 30 The MacroEcological Theory of the Arrangement of Life: the METAL theory The MacroEcological Theory for the Arrangement of Life (METAL) theory states that biodiversity is strongly, and in a deterministic way, influenced by climate and the environment. This influence mainly occurs through the interactions between the species ecological niche and both climatic and environmental changes. Using the ecological niche allows the consideration of underlying processes (genetic and physiological) that are difficult to identify and parametrise for a large number of species. Interactions between the niche and climatic and environmental changes should propagate through different organisational levels from the species to the community and the ecosystem. They should also be perceptible from the smallest ecosystems to the whole ecosphere. This theory offers a way to make testable ecological and biogeographical predictions to understand how life is organised and how it will respond to global environmental changes. Hereafter, we provide some examples of the use of the METAL theory and show how the theory may unify spatial and temporal patterns and processes in ecology. 0 Temperature 37 Beaugrand (2015) EarthScan, 474 pages La notion de niche écologique d’Hutchinson (1958) Théorisation Modélisation et analyses de données Scénarisation Observation Expérimentation Integration and emergence of ecological properties For a given species Molecular processes Physiological processes Biological processes Behavioural processes Source: Hutchinson (1957) Quelques exemples de formes de niche Niche rectangulaire Niche trapézoïdale Niche Gausienne Niche parabolique Niche asymétrique (droite) Niche asymétrique (gauche) Source: Beaugrand et al (en préparation) 7 10/06/2015 Dérivé d’une niche Gaussienne Biodiversité et climat Ts Ts: valeurs entre lesquelles l’abondance est stable. THV: valeurs pour lesquelles la dérivé de l’abondance est Maximale (sensibilité maximale). Abondance Ts Sensibilité En analyse, le nombre dérivé en un point d'une fonction à variable et valeurs réelles est le coefficient directeur de la tangente au graphe de cette fonction en ce point. C'est le coefficient directeur de l'approximation affine de cette fonction en ce point ; ce nombre n'est donc défini que si cette tangente — ou cette approximation — existe. Topt: valeur du paramètre environnemental pour lequel L’abondance de l’espèce est maximale (sensibilité minimale). TD: valeurs d’abondance à partir desquelles la sensibilité devient très faible et peu détectable. Paramètre environnemental Source: Beaugrand et al (2008), Beaugrand et al (2014) TL: valeurs létales du paramètre Source: Beaugrand et al (2014) PRSB, Beaugrand (2014) PTRSB Biodiversité et climat: théorisation et modélisation Biodiversité et climat THV TS TS THV TD TD Modélisation théorique NPPEN Beaugrand et al 2013 P&O Sensibilité En analyse, le nombre dérivé en un point d'une fonction à variable et valeurs réelles est le coefficient directeur de la tangente au graphe de cette fonction en ce point. C'est le coefficient directeur de l'approximation affine de cette fonction en ce point ; ce nombre n'est donc défini que si cette tangente — ou cette approximation — existe. Topt: valeur du paramètre environnemental pour lequel L’abondance de l’espèce est maximale (sensibilité minimale). Case 1 No relationship Case 3 Positive relationship Abondance TD: valeurs d’abondance à partir desquelles la sensibilité devient très faible et peu détectable. Paramètre environnemental Probability of occurrence Ts: valeurs entre lesquelles l’abondance est stable. THV: valeurs pour lesquelles la dérivé de l’abondance est Maximale (sensibilité maximale). Probability of occurrence La théorie METAL explique les réponses locales des espèces face aux changements environnementaux (y‐compris climatique) Mean SST Case 2 Negative relationship Probability of occurrence Dérivé d’une niche Gaussienne Mean SST Mean SST TL: valeurs létales du paramètre Source: Beaugrand et al (2014) PRSB, Beaugrand (2014) PTRSB Beaugrand et al P&O (2013) Beaugrand (in prep) 8 10/06/2015 Biodiversité et climat: théorisation TD Year (1958‐2009) Détection du signal climatique en bordure de niche (TD) Bruit blanc (20% du signal) Echantillonnage, identification, interactions… Mean SST Probability of occurrence Probability of occurrence Détection du signal climatique en bordure de niche (TD) Aucun bruit Probability of occurrence Probability of occurrence TD Biodiversité et climat: théorisation Year (1958‐2009) Mean SST Beaugrand (in prep) Beaugrand (in prep) Biodiversité et climat: théorisation Topt Year (1958‐2009) Détection du signal climatique Au milieu de la niche (Topt) Bruit blanc (20% du signal) Echantillonnage, identification, interactions… Mean SST Probability of occurrence Probability of occurrence Détection du signal climatique Au milieu de la niche (Topt) Aucun bruit Probability of occurrence Probability of occurrence Topt Biodiversité et climat: théorisation Year (1958‐2009) Mean SST Beaugrand (in prep) Beaugrand (in prep) Biodiversité et climat: théorisation Year (1958‐2009) THV Mean SST Beaugrand (in prep) Probability of occurrence r=‐0.97 Détection du signal climatique Au milieu de la niche (THV) Bruit blanc (20% du signal) Echantillonnage, identification, interactions… Probability of occurrence Détection du signal climatique Au milieu de la niche (THV) Aucun bruit Probability of occurrence Probability of occurrence THV Biodiversité et climat: théorisation Year (1958‐2009) r=‐0.55 Mean SST Beaugrand (in prep) 9 10/06/2015 Biodiversité et climat: théorisation Modèle de Beaugrand et al (2013, P&O) SST Détection du signal climatique Au milieu de la niche (THV) Avec et sans bruit (20%) Probability of occurrence Probability of occurrence THV Biodiversité et climat: théorisation et modélisation r=0.93 r=0.52 Mean SST Mean SST Beaugrand (in prep) Biodiversité et climat Modèle de Beaugrand et al (2013, P&O) SST; Attention: différence de 0,2 Source: Beaugrand et al (2013, P&O) Biodiversité et climat: théorisation et modélisation Modèle de Beaugrand et al (soumis) PAR, Chlorophylle, SST, bathymétrie Beaugrand (in prep) Application de la théorie METAL Niveau organisationnel de l’espèce 3. Changements spatio-temporels Niche, phenologie et chorologie Source: Beaugrand (soumis) 60 Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. 10 10/06/2015 Developments of our theory: Biogeographical and phenological shifts Developments of our theory: Biogeographical and phenological shifts Source: Beaugrand et al (2014, Proceedings B) Source: Beaugrand et al (2014, Proceedings B) Developments of our theory: Biogeographical and phenological shifts Niveau organisationnel de l’espèce 3. Changements spatio-temporels 1. Spatial distribution Expected Niches, changements phénologiques et biogéographiques Observed Expected 2. Biogeographical and phenological shift Expected abundance Observed abundance Observed 64 Source: Beaugrand et al (2014, Proceedings B) Source: Beaugrand (2015) Routledge Earthscan Oceans, 474 pages. Changements biogéographiques et phénologiques Phenological changes in plankton Changements prédits Changements observés 1960‐1969 1960‐1969 2000‐2009 2000‐2009 Source: Beaugrand et al (2014) Proceedings B 65 Source: Edwards & Richardson (2004) Nature 11 10/06/2015 Modelling the past, present and future spatial distribution of C. finmarchicus in the North Atlantic From a theoretical point of view, using results from NPPEN Probability of occurrence Réponses des communautés face aux changements climatiques Source: Beaugrand et al (2014) P&O Changements climatiques et systèmes biologiques Niveau de la communauté Effet de la température sur le plancton calcaire Phytoplankton Meroplankton Holozooplankton Fish Plancton calcaire Température F1000, Biology Nature Climate Change (2013) 69 Source: Kirby & Beaugrand (2009) Proceedings B Regime shifts in the North Sea and in the Pacific Ocean Standard deviate Fi sh tota l biomass (5 species) 71 Source: Beaugrand G (2004) Progress in Oceanography 1.6 Fish tota l biomass (5 species) 1.2 Ca la no id copepods (17 i ndicato rs) 0.8 0.4 0 -0.4 -0.8 -1.2 -1.6 -2 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 Source: Beaugrand G (2004) Progress in Oceanography 1.6 1.2 0.8 0.4 0 -0.4 -0.8 -1.2 -1.6 -2 Calanoid copepods Beaugrand & Ibanez (in press, MEPS) 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 Standard deviate Beaugrand & Ibanez (in press, MEPS) 2 1.6 1.2 0.8 0.4 0 -0.4 -0.8 -1.2 -1.6 -2 -2.4 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 Calanoid copepods Standard deviate 2 1.6 1.2 0.8 0.4 0 -0.4 -0.8 -1.2 -1.6 -2 -2.4 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 Standard deviate Regime shifts in the North Sea and in the Pacific Ocean Source: Beaugrand et al (2013) Nature Climate Change 72 12 10/06/2015 The METAL Theory and abrupt community shifts The METAL Theory and abrupt community shifts Source: Beaugrand (Philosophical transaction of the royal society B; 2015) The METAL Theory and abrupt community shifts Source: Beaugrand et al (2015) PTRS B Quelques résultats (2): changements écosystémiques abrupts Source: Beaugrand et al (2008) Ecology Letters 1960 1980 2000 Source: Beaugrand (2015) PTRS B Quelques résultats (2): changements écosystémiques abrupts Source: Beaugrand et al (2008) Ecology Letters 1960 1980 2000 Developments of our theory: Long‐term ecosystem shifts Source: Beaugrand (2015) PTRS B 13 10/06/2015 Developments of our theory: Long‐term ecosystem shifts Developments of our theory: Long‐term ecosystem shifts Source: Beaugrand (2015) PTRS B Source: Beaugrand (2015) PTRS B Théorisation Modélisation et analyses de données Scénarisation Observation Expérimentation Reconstruction de la biodiversité Théorisation La biodiversité marine 194,409 espèce décrites 2,2 million d’espèces estimées r=0.88 r=0.57 r=0.77 r=0.76 r=0.76 Il reste 91% d’espèces à inventorier IFREMER Attention, d’autres estimations existent: 250,000 espèces marines, voire plus. Source: Mora et collègues (2011) Beaugrand et al. (2013) GEB r=0.56 Beaugrand et al (2015) Nature Climate Change. Sous presse. 14 10/06/2015 Developments of our theory: The latitudinal gradient in marine biodiversity Source: Beaugrand et al. (2013) Global Ecology and Biogeography Sensibilité à une augmentation des températures de 2°C Changements quantitatifs 85 Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate Change. Reconstructions de la biodiversité pélagique Sensibilité à une augmentation des températures de 2°C Changements qualitatifs LGM Pliocène moyen Biodiversité théorique Biodiversité observée Relation entre biodiversité Observée et théorique Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate Change. Quelques comparaisons avec le passé (1) Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate Change. Changements théoriques prédits de biodiversité à la fin du siècle Pliocène moyen (3,3‐3 Ma) [CO2]: ~400 ppmv (taux actuellement observé à Mauna Loa) Source: Raymo et al (1996) Marine micropaleontology 2 à 3°C plus chaude qu’aujourd’hui Source: Robinson et al (2008) Eos Niveau de la mer: +25m par rapport à aujourd’hui Source: Dwyer & Chandler (2009) Phil Trans Royal Soc A Température extratropicale 10‐20°C plus chaude par rapport à aujourd’hui Source: Salzmann et al (2009) Phil Trans Royal Soc A El Niño permanent (El Padre) Source: Fedorov et al (2006) Science Température globale: Observé Diversité 78‐95% de la superficie totale des océans aura subi des modifications significatives d’ici 2081‐ 2100 pour une intensité de réchauffement forte (RCP 4.5‐8.5). L’incertitude de nos prédictions diminuent avec l’intensité du réchauffement 42±26% ‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐ 95±9% Années Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate Change. 15 10/06/2015 Changements théoriques prédits de biodiversité à la fin du siècle Observé Théorie Diversité 78‐95% de la superficie totale des océans aura subi des modifications significatives d’ici 2081‐ 2100 pour une intensité de réchauffement forte (RCP 4.5‐8.5). Variabilité du climat et changements quantitatifs L’incertitude de nos prédictions diminuent avec l’intensité du réchauffement 42±26% ‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐‐ 95±9% Années 5% de la superficie globale des océans Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate Change. Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate change. Changements quantitatifs de biodiversité (exprimés en %) Changements quantitatifs de biodiversité (exprimés en %) 2081‐2100 versus 2006‐2013 RCP 4.5 Scénario RCP 4.5: changement de biodiversité au moins 3 fois plus fréquents que pour la période 1960‐2013. RCP 6.0 Scénario RCP 6.0: 50% de la superficie mondiale montrera des changements > à une différence entre une période glaciaire et un interglaciaire ou entre le Pliocène moyen et aujourd’hui. RCP 8.5 Scénario RCP 8.5: 70% de la superficie mondiale montrera des changements > à une différence entre une période glaciaire et un interglaciaire ou entre le Pliocène moyen et aujourd’hui. Intensité du réchauffement global 2.6‐4.8°C (3.7°C) Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate change. RCP 2.6 Intensité du réchauffement global Scénario RCP 2.6: peu de changements importants, sauf au niveau des mers Nordiques 1.1‐2.6°C (1.8°C) 1.4‐3.1°C (2.2°C) 2081‐2100 versus 2006‐2013 RCP 2.6 0.3‐1.7°C (1°C) 28% de la superficie globale des océans Dernier Maximum Glaciaire RCP 4.5 RCP 6.0 Pliocène moyen RCP 8.5 Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate change. Changements de biodiversité (exprimés en %) Changements quantitatifs Changements qualitatifs Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate change. Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate change. 16 10/06/2015 Théorisation Scénarisation Observation Source: Beaugrand et al (2015) Nature Climate change. Espèces tempérées chaudes Mouvements biogéographiques majeurs dans l’océan Atlantique Nord Espèces tempéréesfroides Assemblages thermophiles Assemblages psychrophiles Nombre moyen d’espèce par assemblage de copépodes Source: Beaugrand et al. (2002) Science. Vol. 296. 1692-1694. 99 100 Source: Beaugrand et al. (2002) Science. Vol. 296. 1692-1694. Le modèle NPPEN (Beaugrand et al., 2011) Non‐Parametric Probabilistic Ecological Niche model Validation Théorisation Scénarisation Observation 17 10/06/2015 Projection de la distribution spatiale de la morue pour la fin du siècle (scénario A1B) Etude des changements de distribution de Laminaria digitata en relation avec le changement climatique Probabilité de présence Probabilité de présence 2090‐2099 RCP4.5 CNRM Disparition Régression sévère Régression modérée Augmentation Source: Beaugrand et al. (2011) MEPS Raybaud et al. (2013, PLOS ONE) Distribution spatiale de l’anchois (Engraulis encrasicolus) En 2090‐2099 Etude des changements de distribution de la coquille Saint‐ Jacques (Pecten maximus) SRES SCENARIO A2 Distribution actuelle Current conditions 2050-2059 2090-2099 Fin du siècle Fin du siècle Scénario RCP 4.5 Scénario RCP 8.5 1 0.6 0.4 0.2 Probabilité de présence 0.8 0 Contraction de la distribution: Contraction d’autant plus forte que l’intensité du réchauffement est forte (5 modèles AO‐GCM utilisées) Disparition de la coquille Saint‐Jacques le long des côtes françaises? Source: Rombouts et al. (2012) Comment la biodiversité se réorganisera? Intensité du réchauffement Raybaud et al (soumis) Source: Raybaud et al (soumis) Projection des changements de distribution spatiale des provinces de Longhurst M Utilisation des nouveaux scénarios climatiques RCP (IPCC 2013) Source: Reygondeau et al (2014) Global Biogeochemical Cycle. Source: Reygondeau et al (soumission) 18 10/06/2015 Thème 2: développement, validation et application d’outils diagnostiques Incertitudes des projections (2010-2030) Théorisation et scénarisation Thème 3: Théorisation et scénarisation Axe 2. Scénarisation Modèles climatiques Source: Goberville et al (2015) Ecology and Evolution Scénarios de réchauffement 0.2 0.1 MPI NCAR IPSL MOHC NASA CSIRO CNRM 4.5 6.0 8.5 0 2.6 Variabilité du % de présence Présence de l’espèce (en %) RCP 2.6; RCP4.5; RCP 6.0; RCP8.5 (CNRM‐CM5, CSIRO‐Mk3,6,0, MPI‐ESM‐LR, MOHC‐HadGEM2‐ES, IPSL‐CM5A‐LR, NASA‐GISS, NCAR‐CCSM4) Source: Goberville et al (2015) Ecology and Evolution Pourquoi étudier la biodiversité marine Cycle du carbone planétaire CaCO3 Conséquences des changements sur les cycles biogéochimiques Les falaises de Douvres (80 m; 65‐145 Ma) Pourquoi étudier la biodiversité marine Cycle du carbone planétaire Le plancton marin est à l’origine du pétrole que nous utilisons aujourd’hui. La biodiversité marine affecte les cycles biogéochimiques planétaires L’atmosphère primitive était composé à plus de 90% de dioxyde de carbone. La photosynthèse des cyanobactéries a transformé l’atmosphère et est responsable des 21% d’oxygène que contient notre atmosphère. Cela a permis la création de la couche d’ozone Le plancton forme aussi le gaz naturel! Prochlorococcus http://proportal.mit.edu/ 19 10/06/2015 Taille moyenne des copépodes Nanisme adaptatif . Conséquences des changements sur les services d’approvisionnement Observé aussi chez les poissons Biodiversité (Gini) Biodiversité Source: Beaugrand et al (2010) PNAS La biodiversité marine source de nombreux médicaments (et compléments alimentaires) La biodiversité marine source de nombreux médicaments (et compléments alimentaires) L’aiguillat commun (Squalus acanthias) Limulus polyphemus Limulus polyphemus (Arthropode chélicérate) http://www.youtube.com/watch?v=0dGluFnnq9I Biodiversité: pourquoi protéger la biodiversité? Le plancton végétal: à suivre avec attention…. On extrait la spongouridine, laquelle inhibe la synthèse d’ADN viral. Elle a servi comme modèle à la synthèse d’un dérivé synthétique appelé azidothymidine. Cryptotethya crypta L’hémocyanine contient des amibocytes, qui protége l’animal contre les bactéries Gram‐. On extrait le LAL (Limulus Amebocyte Lysate) qui permet de tester dans les médicaments et vaccins l’absence d’endotoxines bactériennes (septicémie). Substance diarrhéique (DSP): 4000 cas en France (1984‐1986) Dinophysis Substance paralytique (PSP): 300 cas aux Philippines (1983) 21 morts AZT: Utilisée pour traiter les personnes atteintes du sida. Alexandrium 20 10/06/2015 L’ensemble des services écosystémiques est évalué à US$16‐ 54 trillion par an, soit le produit intérieur brut de tous les pays du monde Ce sont les écosystèmes côtiers qui produisent le plus: US$ 4052 par hectare et par an Conséquences des changements de biodiversité pour la survie des larves de morue Biodiversité (Gini) La biodiversité marine et les services écosystémiques Près de 80 millions de tonne de poisson exploités par an (5% en Manche/mer du Nord) Probabilité d’occurrence de la morue Diminution de la taille Proie moins énergétique 1960 Diminution de la survie des larves 1980 2000 de morue Source: Beaugrand et al (2010) PNAS et Beaugrand & Kirby (2010) GCB 8 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 6.1 5.9 5.7 1958 1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 In red: cod In black: plankton 5.5 5.3 Total co d biomass (in red) Biological parameters (PC1, in black) Impacts des mouvements biogéographiques du zooplancton en mer du Nord Conclusions Nous comprenons beaucoup mieux les types de réponses de la biodiversité face aux changements climatiques. Cette meilleure compréhension est liée aux programmes de suivi de l’environnement marin. Il est essentiel de poursuivre ces programmes, de les étendre, de les standardiser d’un pays à un autre. L’absence de programme de suivi adapté risque de devenir le facteur limitant dans les prochaines années. Théoriser les effets du climat sur la biodiversité est important. Des théories commencent à être esquissées. Elles permettront de mieux comprendre et anticiper les effets du changement climatique sur la biodiversité et les services de régulation et d’approvisionnement. Beaugrand et al (2003) Nature Monographe disponible Chapter 1: Introduction Chapter 2: Large‐scale hydro‐climatic variability Chapter 3: Large‐scale biogeographic patterns Chapter 4: Large‐scale biodiversity patterns Chapter 5: Biodiversity through time Chapter 6: Temperature and biodiversity Chapter 7: Biodiversity and anthropogenic climate change Chapter 8: Biodiversity and ocean acidification Chapter 9: Biodiversity and direct anthropogenic effects Chapter 10: Biodiversity, ecosystem functioning and services Chapter 11: Theorising and scenarising biodiversity Chapter 12: Conclusions Glossary Index References ~474 pages 333 figures 21