COURS DENDROLOGIE FORESTIÈRE

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DENDROLOGIE FORESTIÈRE
PLAN DE COURS
«SI L'ON IGNORE LE NOM DES CHOSES, ON EN PERD AUSSI LA CONNAISSANCE .»
CITATION DE LINNE EN 1755.
1.0- DEFINITIONS
1.1- AIRE DE DISTRIBUTION
1.2- ENDEMISME
1.3- CENTRE D'ORIGINE DES ESPECES
1.4- ESPECES ET FORMES VICARIANTES
1.5- DISTRIBUTION NATURELLE DES ESPECES
1.6- LE CARACTERE DES ESPECES
1.7- AMELIORATION DES ESPECES
1.8- INTRODUCTION D'ESSENCES EXOTIQUES
1.10- LES REGIONS FORESTIERES EN TUNISIE
2.0- CLASSIFICATION
2.1- ORIGINES
2.2- NOTION D'ESPECE
2.3- AUTRES ENTITES
3.0- NOMENCLATURE
3.1- NOMS COMMUNS
3.2- NOMS SCIENTIFIQUES
4.0- IDENTIFICATION (OUTILS)
4.1- LES FEUILLES
4.2- LES FLEURS
4.3- LES FRUITS
4.4- LES RAMEAUX
4.5- L'ECORCE
5.0 LES RESINEUX AUTOCHTONES
6.0 ESPECES FEUILLUES AUTOCHTONES
7.0 ESPECES EXOTIQUES
8.0 ESPECES LIGNEUSES DU SOUS-BOIS DE LA FORET TUNISIENNE
(ARBUSTES, ARBRISSEAUX, SOUS- ARBRISSEAUX)
DENDROLOGIE FORESTIÈRE
INTRODUCTION
La dendrologie - du grec dendron signifiant « arbre » et logos signifiant « discours, science »
- est la science de reconnaissance (et classification) des arbres et plus généralement la
science des végétaux ligneux.
Le terme « dendron » se retrouve dans le nom de différentes plantes :
Rhododendron (rhodon = rose + dendron) : Littéralement « arbre à roses ». Arbuste à feuilles
persistantes et de couleurs variées
Philodendron (philos = ami + dendron) : Plante grimpante, mais à l'origine, qui aime les
arbres puisqu'elle s'enroule autour en grandissant.
Leur nombre est difficile à déterminer, mais à la date de 2010, il existait entre 300 000 et 315
000 espèces de plantes connues, dont la grande majorité, entre 260 000 et 290 000, seraient
spermatophytes.
Les spermaphytes, ou spermatophytes (Spermatophyta), sont les plantes qui produisent des
graines
1.1- DEFINITIONS
AIRE DE REPARTITION
L’aire de répartition, appelée aussi aire de distribution ou simplement distribution, est la
zone délimitant la répartition géographique d'une espèce vivante ou de toute autre unité
taxonomique qui inclut la totalité de ses populations.
L'aire
d'une
espèce
peut
être
continue
ou
au
contraire
disjointe
(répartition
en métapopulations).
L'étude descriptive de la répartition géographique des espèces vivantes est la géonémie et
celle explicative de ses causes est la chorologie.
Les aires de répartition grandissent et se réduisent au fur et à mesure de l'évolution et de la
disparition de certaines populations.

Pour des espèces existant depuis longtemps, elles ont aussi évolué avec la dérive des
continents et selon les grands changements climatiques (cycles glaciaire et interglaciaire,
etc.)

Plus récemment, des changements chorologiques dus à l'homme sont observés, avec la
modification des ressources halieutiques (surpêche), le réchauffement climatique et peut
être des phénomènes plus locaux (microclimats) qui ne permettent plus la survie de
certaines espèces ou qui dégradent leurs couloirs biologiques.

Le terme "races géographiques" résulte d'une différenciation plus ou moins poussée
d'espèces ayant une vaste aire naturelle. Ces espèces sont dites "plastiques" ou
"tolérantes", car elles s'accommodent à des conditions climatiques très différentes.

Les essences dites "naturalisées" sont des essences introduites par l'homme dans des
régions différentes de leur pays d'origine, elles s'y comportent comme des essences
spontanées, car elles y trouvent des conditions climatiques analogues.
ENDEMISME
L'endémisme caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans
une région géographique délimitée. Ce concept, utilisé en biogéographie, peut s'appliquer
aux espèces comme
aux
autres taxons et
peut
concerner
toutes
sortes
d'êtres
vivants : animaux, végétaux ou autres.
Une espèce endémique (ou un taxon endémique) l'est obligatoirement par rapport à un
territoire nommé : le koala est endémique de l'Australie, le cyprès de Lambert est un arbre
endémique de la Californie (même s'il a ensuite été planté dans le monde entier), l'arganier est
un arbre endémique du Maroc et d'une partie de l'Algérie.
Les
espèces
endémiques
des espèces présentes
d'une
naturellement
aire
géographique
sans
que
forment
l'homme
un
en
sous-ensemble
soit
la
cause,
appelées espèces indigènes. Mais de nombreuses espèces indigènes peuvent ne pas être
endémiques si elles existent naturellement dans d'autres régions de la planète.
Le taux d’endémisme est l'un des indicateurs et éléments d'appréciation de la biodiversité ;
par exemple, pour l'Europe, quatre espèces endémiques européennes sur cinq vivent dans la
seule zone méditerranéenne, aire biogéographique où plus de 50 % des 25 000 espèces
de phanérogames et de cryptogames vasculaires vivent (chiffre à comparer aux 15 000
espèces de la flore supérieure d'Australie, qui vivent sur une aire trois fois plus vaste). C'est
pourquoi
la Méditerranée et
ses
abords
des « hotspots » planétaires pour la biodiversité.
sont
considérés
comme
l'un
LA VICARIANCE
La vicariance est un phénomène écologique, biologique et géologique causant la séparation
d’une population ancestrale (ancienne) en plusieurs populations dérivées suite à la formation
d’une barrière, c'est-à-dire un facteur qui interrompt le flux génétique entre ces populations et
les isole en aires géographiques initialement plus réduites que celle d’origine. La spéciation
par vicariance a lieu lorsque cette barrière persiste suffisamment longtemps. Il s’agit alors
d’un cas particulier de spéciation allopatrique. Des taxons vicariants sont donc des
taxons phylogénétiquement proches mais vivant dans des aires géographiques différentes.
Le processus de vicariance s’oppose à celui de la dispersion. En effet, dans le cas de la
vicariance, les taxons sont isolés suite à la formation de la barrière tandis que dans le
processus de dispersion, les individus colonisent une nouvelle aire en franchissant (activement
ou non suivant leur capacité) cette barrière. Bien que ces deux processus ne soient pas
incompatibles, les biogéographes de la vicariance n’attribuent qu’une faible importance à la
dispersion, car elle est considérée comme un phénomène dépendant de chaque espèce et elle
ne peut expliquer les références générales.
DISTRIBUTION NATURELLE DES ESPECES
En biogéographie, une espèce est définie comme indigène à une région donnée ou à
un écosystème si sa présence dans cette région est le résultat de processus naturels, sans
intervention humaine.
Chaque organisme naturel (par opposition à un organisme domestiqué) a sa propre
distribution dans laquelle il est considéré comme indigène. À l'extérieur de cette zone de
distribution naturelle, une espèce peut être introduite par l'activité humaine; c'est alors
une espèce introduite.
Une espèce indigène n'est pas nécessairement endémique. En biologie et en écologie,
endémique signifie exclusivement natal au biotope d'un endroit spécifique.
Les termes endémiques et indigènes n'impliquent pas qu'un organisme est nécessairement issu
de l'endroit ou il a été trouvé.
AMELIORATION DES ESPECES
La variabilité entre races géographiques affecte également des caractères offrant une prise
importante à la sélection naturelle, tels que la croissance, la forme ou la résistance aux
insectes. Elle concerne aussi d’autres caractères à forte valeur adaptative tels que la résistance
au froid ou à la sècheresse. Cette variabilité géographique est beaucoup plus importante que la
variabilité génétique individuelle intra-provenance.
L’amélioration de l’espèce tend à mieux utiliser la variabilité entre races géographiques :
-
Pour recombiner des caractères favorables,
-
Pour tenir compte de la variabilité écologique des zones d’utilisation des variétés
améliorées.
ESPECES EXOTIQUES
Depuis l’époque du Néolithique l’homme, par ses migrations et ses activités agricoles, a
déplacé de nombreuses espèces végétales hors de leurs aires de répartition et de dispersion
naturelles. De nombreuses plantes en provenance d’Asie, de l’Australie, de l’Europe ont été
introduites en Afrique du Nord. Parmi les espèces végétales introduites en Tunisie, seul un
faible pourcentage est parvenu à s’acclimater et à se naturaliser. Parmi ces espèces
naturalisées, quelques-unes sont capables de produire une descendance nombreuse, à des
distances considérables des pieds mères, et ont la potentialité de se propager sur de larges
zones (Eucalyptus, Acacia, …). Ces espèces sont qualifiées d’ « invasives » ou espèces
exotiques envahissantes.
La Tunisie possède une grande diversité des conditions climatiques, écologiques et
géologiques favorables à une diversité biologique importante. Un réseau d’arborétums a été
implanté représentant des voies d’introduction d’espèces végétales exotiques.
De plus, certaines de ces espèces peuvent également avoir des aspects positifs d’ordre
économiques, culturels, paysagers ou sociétaux.
LES DIMENSIONS DU VEGETAL LIGNEUX
Arbre : ligneux dont le fût peut atteindre au moins 7 mètres
- Arbre de première grandeur : la hauteur totale (h.t.) peut atteindre et dépasser 25 m. Ex :
hêtre, épicéa commun, Séquoia géant .....
- Arbre de deuxième grandeur : la h.t. est comprise entre 10 et 25 m. Ex : merisier, charme,
pin cembro.....
- Arbre de troisième grandeur : ils n'atteignent pas 10 m. de h.t. Ex pommier sauvage,
saule......
Arbuste : ligneux à tige simple et atteignant au max. 7 m. de h.t. Ex : cornouiller mâle,
bourdaine.....
Arbrisseaux : ligneux à tige ramifiée dès la base et ne dépassant pas 7 m. de h.t. Ex : buis,
viorne-obier
Sous-arbrisseaux : ligneux à tige ramifiée dès la base, mais dont la h.t; atteint tout au plus 1
m. Ex: myrtiller, callune.....
Remarquons que :
- Le terme mort-bois désigne des arbustes et arbrisseaux du sous-bois dépourvus de valeur
économique.
- Le terme bois-blanc, désigne les bois tendres et peu durables. Ex. aulnes, saules,
peupliers.....
- Essence forestière est le plus souvent synonyme d'espèce forestière. Parfois, cependant, ce
terme est plus restrictif : il signifie d'avantage race géographique. Si l'on prend l'exemple du
Pin Pinus nigra, celui-ci comporte plusieurs sous-espèces de distributions géographiques
différentes (Corse, Calabre, Autriche...). Chacune de celles-ci est une essence bien distincte
des autres par ses particularités morphologiques, ses exigences climatiques et édaphiques.
- Les essences nobles (ou précieuses) sont ainsi appelées parce qu'elles produisent un bois de
haute qualité. Ex. chênes indigènes, hêtres, frênes, érables, merisiers, orme champêtre.
PORT OU FORME
C'est l'aspect d'un arbre résultant de la disposition de son fût et de son houppier. Il est très
variable entre les essences et pour une même essence. Selon que l'arbre croît à l'état isolé ou
au sein d'un massif forestier, il prendra sa forme spécifique ou celle dite forestière.
- La forme spécifique : c'est celle d'un arbre qui se développe sans concurrence. Dans ce cas le
port varie avec :

l'âge : quand l'arbre vieillit, la cime a tendance à s'élargir, à s'arrondir, cela à cause et
ensuite l'arrêt de sa croissance en hauteur. Ex. Sapin pectiné.

la station : elle est un déterminant de la fertilité, les individus croissant en milieu fertile
sont mieux pourvus en branches, ramures et feuilles que leurs homologues poussant en
milieu stationnel pauvre. La géographie/altitude intervient également, ainsi par exemple
les épicéas communs de basse altitude ont une cime ample large à ramures longs et
pendants, tandis que ceux de haute montagne ont une cime en pointe et ramassée le long
du tronc.
La forme spécifique est peu avantageuse : fût court, houppier très développé comprenant la
plus grosse partie du bois formé, forte décroissance (fût non cylindrique), etc.
- La forme forestière : c'est celle d'un arbre qui subit la concurrence des sujets qui l’entourent.
Les proportions entre le fût et le houppier se modifient dans un sens plus favorable pour le
forestier, producteur de bois d'oeuvre,car :

La croissance en hauteur est stimulée (tous les sujets luttent pour conserver une place au
soleil)

Il se produit le phénomène d'élagage naturel qui induit la formation d' un fût propre et
élevé.
LONGEVITE

La longévité absolue : laps de temps écoulé entre le moment de la naissance de l'arbre et
celui de sa mort physique. Elle est peu intéressante pour la production d'un bon matériel
ligneux, car certains arbres peuvent encore vivre très longtemps même si une grande
partie de leur bois a été altérée, ce qui est fréquemment le cas pour les vieux arbres.

La longévité forestière : laps de temps durant lequel l'arbre s'accroît tout en restant sain,
c'est à dire que son bois conserve toutes ses qualités technologiques.
La longévité des arbres varie avec les essences et les conditions de station, elle diminue si les
conditions de croissance (climat rude ou trop doux, sol médiocre,....) laissent à désirer. Elle
diminue au fur et à mesure que l'on se rapproche des limites de l'aire naturelle, ou souvent
aussi lorsque l'essence est transplantée en dehors de son aire naturelle.
ENRACINEMENT, l'enracinement est pivotant oblique ou traçant. Dans le premier cas,
l'arbre développe un pivot qui est persistant et pénètre en profondeur dans le sol. Dans le
second cas, l'enracinement est formé de plusieurs racines qui s'enfoncent obliquement en
terre. Dans le troisième cas, l'enracinement se développe horizontalement
COUVERT, est l'écran formé entre ciel et terre par la ramure, cet écran laisse filtrer d'autant
moins de lumière que les ramifications sont plus denses et plus épaisses, et que le feuillage est
plus fourni et plus uniforme. En forêt, l'ensemble des couverts individuels constituent l'état de
massif lorsque les cimes se rejoignent.
TEMPERAMENT
Le tempérament d'une essence est la manière dont elle se comporte à l'égard des facteurs
climatiques (principalement).
Les essences héliophiles ont des besoins élevés en lumière, et cela dès le plus jeune âge
(parfois dès la germination de la graine). Elles supportent donc difficilement l'état serré. Elles
ont des cimes assez réduites et peu denses, car les parties inférieures et intérieures
s'éclaircissent naturellement, le manque de lumière les affectant très vite. Leur couvert est
donc léger. Ex. Pin sylvestres, bouleau et Chênes sessiles.
Les essences sciaphiles supportent et même réclament un certain ombrage durant une période
plus ou moins longue de leur jeunesse. Passé ce cap elles réclament, elles aussi, la pleine
lumière pour s'épanouir. Elles vivent aisément en massifs denses, et, pour des raisons
inverses que ci-dessus, elles ont souvent un couvert épais. Ex : Hêtre, Sapin pectiné, If.
- il existe bien sûr des catégories intermédiaires :

Les essences semi-héliophiles, ex. frêne, orme champêtre

Les essences semi-sciaphiles, ex. érables indigènes, charme, épicéa commun, châtaignier
Ces essences supportent un certain ombrage dans leur prime-jeunesse, mais doivent être vite
dégagées pour se développer normalement.
LA CLASSIFICATION DES PLANTES-NOMENCLATURE
-NOTION DE L’ESPECE
Le système de classification est basé sur la langue latine. Ceci peut paraître difficile à retenir
mais c’est un moyen de mettre tout le monde d’accord. Si nous prenons l’exemple
du noisetier commun, celui-ci peut avoir plusieurs noms communs (ou "vulgaires") comme
noisetier, coudrier, avelinier... En latin, celui-ci ne possède qu’un seul nom Corylus avellana,
ainsi tout le monde sait de quel arbre nous parlons.
C’est Carl von Linné qui eut l’idée de réunir les végétaux sous un seul nom. Il classifie les
végétaux (et les animaux) comme suit :
Règne…> Division…> Classe…> Ordre…> Famille…> Genre…> Espèce…> Cultivar,
Variété.
En 1753, il rédigea un ouvrage intitulé Species plantararum où il référençait 8 000 plantes en
utilisant sa classification. Afin de simplifier la lecture, deux termes sont principalement
utilisés : le genre et l’espèce. Cette classification est alors appelée classification binomiale.
Aujourd’hui encore, sur les étiquettes des pépinières, on retrouve principalement ces deux
noms. Pour ce chapitre nous allons expliquer les 4 derniers termes, soit la famille, le genre,
l’espèce et les cultivars ou variétés. Nous terminerons par le terme d’hybride qui est un peu à
part.
I- HISTORIQUE
Jusqu’au 15ème siècle, on a classé les plantes suivant leur taille, (arbre, arbuste, …) puis
suivant leur utilité alimentaire, médicinale et toxique …
Mais dès le 16ème siècle, on commence à distinguer les ressemblances internes et externes des
végétaux. Ainsi GESNER (1516-1565) a signalé l’intérêt des fruits, des fleurs dans la
reconnaissance des plantes ;
DODONAEUX (1517-1586) a distingué les fougères, les mousses et les champignons.
LOBEL (1538-1616) a reconnu les palmiers, les orchidées et les graminées.
Au 17ème siècle, RAY (1608-1705) a reconnu l’importance du nombre des cotylédons et a
distingué les monocotylédones des dicotylédones.
MAGNOL (1637-1715) a défini la première fois le concept de la famille. TOURNEFORT
(1656-1708) a définit le concept du genre.
Au 18ème siècle, LINNE (1707-1778) a établit un « système » de 24 classes à partir de la
sexualité des plantes, c'est-à-dire à partir du nombre d’étamines, des caractéristiques de
l’androcée et de la distribution des sexes. Pour lui, les unités de base sont les espèces. Ainsi, il
a décrit et défini plus de 8.000 espèces et a créé la nomenclature actuelle : La nomenclature
binomiale ou binaire.
DE JUSSIEU (1748-1836) fait intervenir la notion de « subordination des caractères » selon
laquelle les diverses caractéristiques d’une plante n’ont pas toutes la même valeur du point de
vue de la classification.
Au 19ème et 20ème siècle, les préoccupations phylogénétiques se sont accentuées et ont fait
intervenir la notion d’EVOLUTION.
Ainsi les naturalistes LAMARK et DARWIN se sont efforcés de grouper les végétaux de telle
façon que les classifications donnent une image exacte de la filiation des formes et
reproduisent l’ordre généalogique des végétaux.
II- ORIGINE DES NOMS OU NOMENCLATURE
Chaque plante, depuis Linné, est nommée par deux mots latins ; c’est ce qu’on appelle la
nomenclature binaire. Le premier est le nom du genre, le second le nom de l’espèce. Le nom
de la plante est toujours suivi du nom de l’auteur qui l’a décrite pour la première fois
(exemple : Pinus halepensis Miller).
Les noms donnés proviennent des botanistes qui ont trouvé ces plantes, de leur couleur, de la
forme particulière des feuilles, des insectes qu’ils attirent… Ainsi "Corylus" veut dire
"casque", par analogie à la forme particulière des bractées et du fruit.
Cette nomenclature est internationale, les noms vernaculaires ou populaires sont sans valeur
pour l’usage scientifique.
III- NOTION D’ESPECE
C’est le deuxième terme de la nomenclature binomiale selon Linné. Il s’écrit en minuscule, en
latin et ne comporte pas d’accent.
La notion d’espèce est d’abord intuitive et ne semble pas poser de problèmes ; nul ne
penserait appeler un prunier, un pêcher et inversement : le prunier et le pêcher sont deux
espèces différentes.
Cependant et si l’on regarde plus attentivement, on s’aperçoit que jamais un individu n’est
exactement semblable à un autre ; jamais un prunier n’est rigoureusement identique à un
prunier, mais les différences qui les séparent sont, en vérité, très faibles, secondaires, alors
que celles qui séparent un prunier d’un pêcher, sont importantes, évidentes.
En fait, on considèrera l’espèce comme une collection d’individus entre lesquels les
différences sont faibles, alors qu’entre deux espèces les différences sont plus ou moins
profondes. C’est ce qu’on appelle le critère de ressemblance : « l’espèce est la collection des
individus nés les uns des autres, ou issus de parents communs, et de tous ceux qui leur
ressemblent autant qu’ils se ressemblent entre eux » (Cuvier).
Chez le noisetier nous pouvons différencier plusieurs espèces :

Corylus avellana – Noisetier commun, coudrier…

Corylus maxima – Noisetier de Lombardie, noisetier franc…

Corylus colurna – Noisetier de Bysance (arbre)
Ces trois espèces sont les plus connues; nous pouvons aussi trouver C. chinensis, C. cornuta,
C. jacquemontii, C. heterophylla, etc. Nous remarquons une différence de feuilles, de port
mais aussi de fruits, ils n’ont souvent pas la même origine géographique.
C avellana, C. maxima et C. colurna
IV- LES UNITES SYSTEMATIQUES EN DESSOUS DE L’ESPECE (= TAXONS
INFRASPECIFIQUES)
-
LA SOUS-ESPECE (ssp. Ou subsp.) : Une plante peut être considérée comme sousespèce si elle présente par rapport à l’espèce une différence morphologique ayant de
larges corrélations biogéographiques.
-
LA VARIETE / LE CULTIVAR
Noisetier tortueux
Ce ne sont pas exactement les mêmes termes mais ils sont souvent utilisés de la même
manière. Le cultivar est une variété de plante, qui est dit unique, souvent les cultivars ne se
reproduisent pas par semence, contrairement à la variété. Ils sont alors dits stériles mais ils
peuvent se bouturer (multiplication végétative). Ils sont obtenus par culture des végétaux.
Ces deux termes regroupent des individus d’une même espèce mais qui présentent encore des
différences entre eux.
Une plante peut être considérée comme la variété d’une espèce si elle présente par rapport à
l’espèce des caractères différentiels liés à des conditions écologiques. Ils s’écrivent en
guillemets simples et portent une majuscule. Ils sont souvent moins stables que l’espèce type.
Nous retrouvons alors :

Corylus avellana 'Contorta'....> branches tortueuses

Corylus avellana 'Nottingham'....> donnent de grosses noisettes

etc.

Corylus maxima 'Purpurea'....> feuillage et noisettes pourpres

Corylus maxima 'Fertile de Coutard'...> Variété précoce, grosses noisettes arrondies

Corylus maxima 'Merveille de Bolwiller'...> Très grosses noisettes, forme conique,
Et :
variété tardive

-
etc.
HYBRIDE : Les hybrides sont des croisements entre mêmes genres ou mêmes espèces et
qui ont des données génétiques différentes. Ils sont souvent plus "avantageux" que leurs
parents car ils présentent une meilleure vigueur. Ils sont toutefois stériles.
Ce n’est pas la même chose qu’une manipulation génétique puisque l’hybridation se fait aussi
naturellement. Les hommes obtiennent les hybrides par pollinisation contrôlée. Ils s’écrivent
avec un ‘x’ devant le genre, s’il s’agit d’une hybridation de genres ou devant l’espèce, s’il
s’agit d’une hybridation d’espèces.
V- LES UNITES SYSTEMATIQUES AU-DESSUS DE L’ESPECE
-
LE GENRE : Il regroupe un certain nombre d’espèces qui se ressemblent entre elles. Il
est défini par des caractères plus généraux que ceux qui servent à identifier l’espèce.
C’est le premier terme de la nomenclature binomiale. Ce nom est donc en latin, il porte une
majuscule et ne contient pas d’accent.
-
LA FAMILLE : Elle regroupe les genres qui ont le plus de ressemblances entre eux, ils
ont des caractères généraux en commun. La terminologie des familles chez les végétaux
est –« acées » (ex. solanacées, myrtacées, fagacées) ou « oȉdeae » et celle de la sousfamille « oȉdées » ou « oȉdeae ».
Le noisetier fait partie de la famille des Bétulacées. Dans cette famille nous retrouvons aussi
le bouleau (Betula sp), le charme (Carpinus sp), l’aulne (Alnus sp)...
Famille des bétulacées : noisetier, bouleau, charme, aulne...
-
L’ORDRE : Il groupe les familles et terminaison est en « ales ».
-
LA CLASSE : Elle groupe les ordres, elle se termine en « opsides » ou « opsida ».
-
L’EMBRANCHEMENT: Elle groupe les ordres et qui se termine en « phyta ».
-
LE REGNE regroupe ensuite toutes ces unités ; il s’agit pour ce qui nous intéresse du
REGNE VEGETAL.
VI- LES GRANDES DIVISIONS DU REGNE VEGETAL (voir cours botanique).
VII- IDENTIFICATION DES ESPECES (OUTILS)
Les espèces végétales sont distinguées par des caractéristiques morphologiques. Ce sont les
caractères distinctifs qui se résument en :
-
sa forme générale
la couleur de son feuillage
la structure et la couleur de sa tige, de son tronc
la forme de ses feuilles
la forme de ses fleurs, de ses fruits
7-1 LES TYPES DE FEUILLES
On trouve trois types de feuilles :
Les feuilles en écailles
Les feuilles en aiguilles
Les feuilles planes
Les feuilles planes ont des formes différentes suivant le dessin formé par les nervures :
La feuille simple
La feuille simple
pennée
palmée
La feuille composée
La feuille composée
palmée
pennée
La feuille pennée ressemble à la plume d’un oiseau.
La feuille palmée ressemble à un éventail.
Remarque : A la base de la feuille il y a toujours un bourgeon.
On distingue deux façons d’attacher les feuilles sur le rameau.
Feuilles opposées
Feuilles alternes
Le bord du limbe
Il peut être :
Lisse
ondulé
lobé
crénelé
LES DIFFERENTES COMPOSITIONS (Voir annexes)
FORMES DES FEUILLES (Voir annexes)
BORDS DES FEUILLES (Voir annexes)
denté
doublement denté
7-2 L'INFLORESCENCE
L'inflorescence (du latin inflorescere = fleurir) est la disposition des fleurs sur la tige d’une
plante à fleur. Cette disposition est souvent caractéristique d’une famille, par exemple
l'ombelle est l'inflorescence typique des Ombellifères (aujourd'hui Apiacées), le capitule celle
des Composées (aujourd'hui Astéracées).
On distingue les inflorescences indéfinies et les inflorescences définies, selon que l’axe
principal de l’inflorescence est terminé par un bourgeon ou par une fleur.
Les types d’inflorescence sont en annexes.
7-3 LES FRUITS
Selon les plantes, les fruits peuvent être très différents : secs ou charnus (c'est-à-dire gonflés
d'eau) ; contenant une ou plusieurs graines ; seuls ou groupés en grappes. Les fruits secs à une
seule graine sont des akènes, les fruits secs à plusieurs graines sont des capsules, les fruits
charnus à une seule graine sont des drupes et les fruits charnus à plusieurs graines sont
des baies. Quand le fruit ne contient qu'une seule graine, la graine est un noyau. Quand le fruit
en contient plusieurs, on parle de pépins.
Les différentes sortes de fruits sont résumées dans le tableau qui suit.
LES DIFFERENTES SORTES DE FRUITS
Les fruits sont des organes qui contiennent des graines. On distingue deux grands
groupes de fruits, les fruits secs et les fruits charnus.
Les fruits secs
Les fruits charnus
Les akènes sont des fruits secs qui ne s'ouvrent
Les baies sont des fruits charnus
pas, on dit que ce sont des fruits secs indéhiscents.
qui contiennent plusieurs graines.
C'est le cas de la noisette.
C'est le cas du fruit de la morelle
Solanum dulcamara, et du fruit du
Les samares sont des akènes munis d'une aile
membraneuse. C'est le cas du Fruit du frêne
chèvrefeuille
étrusque
Lonicera
etrusca.
Fraxinus excelsior et du fruit de l'aulne Ulmus
canescens.
Les capsules sont des fruits secs qui s'ouvrent Les drupes sont des fruits charnus
(fruits secs déhiscents) muni de plusieurs fentes de à noyau, graine unique à enveloppe
déhiscence. C'est le cas du fruit du Datura ferox, dure. C'est le cas des cerises,
du fruit du fusain Evonymus europeaus ou du fruit abricots, pêches, prunelles.
du lys maritime Pancratium maritimum.
Les drupéoles sont
Les follicules sont des fruits secs qui s'ouvrent formés
de
(fruits secs déhiscents) muni d'une seule fente de assemblées
des
plusieurs
sur
un
fruits
drupes
pédoncule
déhiscence. C'est le cas du fruit de l'hellébore unique. C'est le cas de la framboise.
Helleborus foetidus.
On pourrait aussi classer les fruits en fonction du mode de dispersion.
7-4 LES RAMEAUX
ESSENCES CONIFERIENNES (Les gymnospermes)
1- FAMILLE DES PINACEES
1-1 Genre pinus : Le pin
Il comprend 150 espèces environ sur l’hémisphère Nord, surtout en Amérique du Nord, au
Mexique et en Asie orientale avec 7 à 10 espèces autour de la méditerranée. En Tunisie il y a
2 espèces spontanées et plusieurs espèces introduites.
Les signes distinctifs les plus simples des espèces de Pinus sont :
-
Nombre d’aiguilles par faisceau
Longueur moyenne des aiguilles
Rigidité des aiguilles
Cônes pédonculés ou sessiles
Aspect des écussons
Aspect de l’ombilic dessiné sur l’écusson et la pointe (mucron) qui le termine.
a- Pinus halepensis : Pin d’Alep
Branches de pin d’Alep avec Cône de pin d’Alep
cônes
Cône et graines de pin
d’Alep
Aire de répartition
Le pin d’Alep est une espèce rustique caractéristique de l’étage bioclimatique méditerranéen
semi-aride. De tempérament extrêmement plastique, on le rencontre depuis les stations
fraîches au Nord de Nebber où il touche l’aire du chêne-liège et du Pin maritime, jusqu’aux
montagnes présahariennes au Sud de Feriana où il cède la place à l’Acacia raddiana.
Caractères botaniques
Port: La taille du pin d’Alep dépasse rarement les 20 m, elle est de 12 m dans les stations
pauvres. Le tronc plus ou moins flexueux souvent penché et peu droit, branché et feuillé de la
base (à jeune âge), puis développe un fût grêle, souvent penché par le vent et peu droit. Le
houppier, de forme conique, s'étalant latéralement, irrégulier, et peu dense, de teinte générale
d'un vert cendré. Couronne écrasée et claire.
Ecorce : Ecorce gris argenté, presque lisse. L'épaisseur de l'écorce peut dépasser les 4 cm,
très inflammable et très riches en tanin et en résine.
Aguilles : aiguilles fasciculées par deux, de 5 à 10 cm de long. De 1 mm de diamètre, de
couleur vert clair, persistant 2 ans, à marge finement denticulée, le sommet brusquement
atténué en pointe rigide.
Fruits: Fruits sous forme de cônes persistants indéfiniment sur l'arbre après avoir libérer ses
graines, murs à l'automne au second année, ovoïdes, gros (de 6 à 12 cm sur 3 à 5 cm),
souvent réfléchis, roux vif, luisant à maturité, écusson très aplatis et mucrons décoloré peu
saillants.
Graines de petites tailles, comestibles (1 kg de zgougou renferme environ 60 000 graines),
grise mouchetées sur une des faces, de 5 à 7 mm à ailes 4 fois plus longues. Fructification étéautomne de l'année suivante le pin d'Alep fructifie très tôt vers, 10 à 12 ans, mais les graines
ne sont fertiles qu'à partir de 18 à 20 ans.
Inflorescence
Arbre monoïque, réunissant les deux sexes sur le même pied. Les inflorescences mâles sont
des chatons jaunes. Les inflorescences femelles sont des chatons très courts et plus souvent
solitaires, brièvement pédonculés d'un brun rougeâtre, puis une fois fécondés, ils se lignifient
et sont d'abord verts puis bruns à maturité. Floraison printanière (mois de mai à avril) et
fructification automnale à l'année suivante.
Exigences écologiques
Climat : ils se développent par pied isolé dans le bioclimat aride supérieur et dans l'étage
humide. Son développement optimal se situe dans le bioclimat semi-aride à hiver frais.
Abondant dans la variante à hiver frais où se trouve la majeure partie de ses peuplements.
Mais peut se trouver dans les variantes chaudes, douces, tempérées. De point de vue
pluviométrie, le Pin d’Alep se contente d’un peu moins de 300 mm et supporte mal plus de
800 mm par an.
Température : La moyenne des minima de mois n'est pas inférieure à 0°. Minima absolus : 15° à -18°C à condition que le froid soit de courte durée.
Vent : craint les embruns et les brumes.
Milieu édaphique: Accepte les terrains calcaires à structures graveleuses, bruns steppiques et
non les argileux. Le Pinus halepensis est indifférent à la nature de la roche mère, au pH. Il
supporte un taux élevé de calcaire actif, il peut se maintenir sur les sols argileux et craint les
sols à faible rétention (sable profond).
b- Pinus pinaster Ait : Pin maritime
Pin maritime
Ecorce de pin maritime
Cône et graines
AIRE DE REPARTITION
L’aire naturelle du pin maritime est littorale avec deux formes, l’une atlantique (présent des
Pyrénées à la Bretagne), l’autre méditerranéenne (dans le massif des Maures et de l’Estérel,
ainsi que dans les basses montagnes du Var et des Alpes Maritimes). Mais elle a été
considérablement étendue par plantation. Le pin maritime a une aire de distribution naturelle
de 4 millions d’hectares très fragmentée (Figure 2A) s’étendant du Nord-Ouest de la France à
la Tunisie en passant par l’Espagne, le Portugal, le Maroc, la Corse et l’Italie.
En Tunisie, il est, après le pin d’Alep (Pinus halepensis Mill.) et le pin pignon (Pinus pinea
L.), le plus utilisé dans les reboisements (DGF, 1995). Il couvre 5120 ha de peuplements purs
et 2623 ha en mélange avec le chêne-liège (Quercus suber L.) dans la zone littorale du nord
du pays, incluant des forêts naturelles et artificielles (IFN, 2005). Il est présent à l’état
spontané, sur les grès siliceux de la région de Tabarka (Kroumirie), où il s’est propagé aux
dépens du chêne-liège à la suite d’incendies.
EXIGENCES ECOLOGIQUES
Essence de lumière, le pin maritime demande un climat assez chaud et supporte assez mal les
hivers rigoureux. Une certaine humidité atmosphérique lui est nécessaire. Il se contente des
sols les plus pauvres s’ils sont suffisamment profonds et dépourvus de calcaire.
Le pin maritime (Pinus pinaster Soland. ssp Renoui) est largement utilisé en foresterie, en
particulier pour le boisement des zones littorales sur sol sableux.
DESCRIPTION BOTANIQUE
Floraison : en avril/mai ; la reproduction s’effectue par l’intermédiaire du pollen transporté
par le vent.
Port : l’arbre mesure en général de 20 à 35 m ; le fût est souvent flexueux, surtout à la base ;
la cime est conique quand le pin est jeune, puis irrégulière et étalée ; la teinte du houppier est
vert sombre.
Rameaux : de couleur brun rougeâtre ; ils sont roses quand ils sont jeunes.
Bourgeons : gros, ovoïdes, non résineux ; les écailles sont brunes, ciliées de blanc, et
réfléchies au sommet.
Ecorce : Son écorce, gris pâle chez les sujets jeunes, devient rougeâtre au fil des années.
Épaisse, elle se crevasse progressivement, en formant de grandes écailles.
Aiguilles : Les aiguilles persistantes sont épaisses, rigides, mesurant 10 à 20 cm et groupées
par deux. Leur section transversale a une forme semi-circulaire. Elles finissent par prendre
une couleur fauve, puis tombent, en se décomposant très lentement pour former une épaisse
litière.
Fleurs : les chatons mâles sont jaune pâle rosé, l’inflorescence femelle rouge violacé.
Fruits : les cônelets ovoïdes évoluent en cônes très gros (10 à 18 cm), presque sessiles
(dépourvus de pédoncules), souvent groupés par deux ou trois, de couleur brun roux luisant ;
les écussons sont saillants ; les graines sont grosses de 4 à 8 mm (20 000 graines par kilo),
noires sur une face, grises sur l’autre.
Racines : très développées, pivotantes et traçantes à la fois
C- LE THUYA DE BERBERIE
: TETRACLINIS ARTICULATA
Tetraclinis articulata
fruits de Tetraclinis articulata (galbules)
Le nom latin de ce conifère est Tetraclinis articulata ou Callitris articulata. C’est pourquoi
les forêts de thuyas de Berbérie s’appellent tétraclinaies ou callitraies.
AIRE DE REPARTITION
Le thuya de berberie est un arbre résineux de la famille des Cupressacées. Le
genre Tetraclinis ne contient que l'espèce articulata.
Originaire de l'Afrique du Nord et du sud de l'Europe, il est présent au Maroc, en Algérie, en
Tunisie, dans le Sud de l’Espagne et à Malte.
Au niveau de l’Afrique du Nord, les forêts de thuya de Berbérie couvrent une superficie totale
de 1 million d’hectares, parmi lesquels 600 000 ha sont au Maroc. C’est une espèce quasiment
endémique de l’Atlas.
En Tunisie, le thuya de Berbérie se réparti dans le Cap Bon, à la limite Est de la Dorsale
(Mornag) et jusqu’à l’Ichkeul. Il y constitue des peuplements denses, souvent arbustifs,
préférentiellement développés dans des bioclimats semi-arides. Dans les massifs intérieurs, il
est supplanté par Pinus halepensis et Quercus ilex, qui présentent une plus forte tolérance visà-vis du degré de continentalité.
EXIGENCES ECOLOGIQUES
Le thuya de Berbérie est une plante rustique et xérophile. Il est parmi les rares conifères qui
repoussent après les incendies. Il peut pousser sur des sols pauvres, et joue donc un rôle très
important dans la protection contre l’érosion, surtout au niveau des montagnes.
La fourchette des précipitations semble comprise entre 250 et 630 mm par an. Il supporte des
températures comprises entre -2 et +45°C. L’aire du Thuya de berbérie se situe dans l’étage
bioclimatique semi-aride. Du point de vue sol, il est indifférent au substrat, cependant, il
craint l’hydromorphie.
Le thuya de Berbérie grandit lentement, cela implique qu’une fois détruite, la callitraie est
difficile à restaurer.
DESCRIPTION BOTANIQUE
Port : Le Thuya est un arbre qui atteint rarement 10-12 m de haut, avec un tronc mesurant
jusqu’à 1.5 m de circonférence, à la couronne large, à l'écorce brun grisâtre. Vu, de loin, cet
arbre ressemble assez à un pin mais il est facile de le reconnaître car son feuillage n’est pas
formé d’aiguilles mais de rameaux articulés et disposés dans un plan. . Son couvert est léger ;
ses feuilles sont aciculées écailleuses et persistantes.
Floraison et régénération : La floraison a lieu en automne et la fructification l’été suivant.
Le pouvoir germinatif est de courte durée; les germinations sont difficiles et la régénération
par semis est très rare; aussi, préfère-t-on la réaliser par rejets de souche. Les semis croissent
très lentement ; par contre, les rejets de souche peuvent avoir une croissance de 30 à 50 cm la
première année pour décliner rapidement et n’être que de 15 à 20 cm par an. C’est un des
rares résineux qui rejette de souche.
Cônes : Ce sont à la fois les fleurs (non fécondés) et les fruits (fécondés). En effet, il existe
des cônes mâles et des cônes femelles. Les cônes mâles (qui sont situés à l’extrémité de la
branche) fabriquent un pollen qui, porté par le vent, va se poser sur les cônes femelles. Une
fois fécondés, les cônes femelles donneront les fruits. Ces fruits contiennent les graines. Les
graines tomberont au sol puis, après quelques temps, un nouvel arbre sera né.
De plus, ses cônes fructifères fruits de forme quadrangulaires (diam : 10-12 mm), appelés
galbules, s’ouvrent, à maturité, par quatre valves ligneuses, triangulaires mucronées et
présentent des graines ailées.
Bois : Le bois de thuya, spécial et luxueux, est un bois dur reconnaissable par sa couleur
rouge foncé moucheté de groupements de petits point marron foncé et parfois de motifs de
veines de couleur dorée. Les qualités relatives à ce bois sont sa dureté, sa rareté, les centaines
de textures qu’il présente, le luxe de son apparence, le très beau poli qu’il manifeste après
polissage, et enfin la belle odeur que ce bois exotique dégage. Les parties les plus belles,
dures et bien texturées du bois de thuya, sont celles provenant du bloc de la racine.
Le bois de thuya, aussi connu sous le nom de citre, est très solide. On l’utilise aussi pour la
charpente de maisons traditionnelles. Ce bois, rare, n’est presque trouvable qu’au Maroc.
C’est pourquoi son exploitation est contrôlée, ainsi que son exportation, en état brut ou coupé
sur mesure est strictement interdite
c- Pin pignon ou Pin parasol : Pinus pinea L. Famille : pinaceae
Pinus pinea
Tronc
Cône et pignes
ANNEXES
LES DIFFERENTES COMPOSITIONS
Composition pennée
Forme
-
Composition
Pennée
Latin
Compositio
pinnata
Bipennée
bipinnata
Paripennée
paripinnata
Imparipennée
Description
Deux rangs de folioles disposés le long de
la nervure primaire
Pennée deux fois (chaque foliole étant ellemême pennée)
Pennée sans foliole terminale
imparipinnata Pennée avec foliole terminale
Pennée trois fois (chaque foliole étant elleTripennée
tripinnata
même bipennée)
Autres types de composition
Forme
Composition
Alterne
Latin
alterna
Description
Folioles rattachées en alternance à
différents niveaux
Forme
Composition
digitée
(ou palmée)
Opposée
Rosette
trifoliée,
trifoliolée
Unifoliée
Latin
digitata
abrupta
Foliorum
rosula
trifoliata
Compositio
unifoliata
verticillata
Verticillée
aut
stellata
Description
Divisée en folioles ressemblant aux doigts
d'une main
Paires de folioles rattachées aux mêmes
niveaux
Feuilles étalées en cercle au niveau
du collet
Divisée en trois folioles
Une seule foliole par feuille
Au moins trois folioles rattachées à un
même niveau
Exemples de composition des feuilles
Feuillage alterne du saul
Feuille tripennée du
e à trois étamines
cerfeuil commun
Feuille bipennée de la
Feuilles verticillées du pi
fougère aigle
n parasol du Japon
Feuille digitée du
Feuilles verticillées
marronnier commun
Du gaillet odorant
Feuille imparipennée du
Rosette de feuilles à la
base d'un pissenlit
rosier
Feuilles paripennées de
Rosette de feuilles de
l'arachide
Agave americana
Feuille trifoliée du trèfle
blanc
Forme
Composition
Tripennée
Imparipennée
Paripennée
Latin
tripinnata
Description
Pennée trois fois (chaque foliole étant ellemême bipennée)
imparipinnata Pennée avec foliole terminale
paripinnata
Pennée sans foliole terminale
Forme
Composition
Bipennée
-
Pennée
Latin
Description
Pennée deux fois (chaque foliole étant elle-
bipinnata
même pennée)
Compositio
pinnata
Deux rangs de folioles disposés le long de
la nervure primaire
FORMES DES FEUILLES
Forme
Type
ensiforme
Latin
Forma
ensiformis
aciculaire
acicularis
subulée
subulata
linéaire
linearis
Description
Longue et pointue, en
forme d'épée
En forme d'aiguille,
mince et pointue
En forme d'alêne
Longue et très étroite
Forme allongée, aux
oblongue
oblonga
bords sensiblement
parallèles et aux coins
arrondis
Forme
Type
Latin
Description
En forme de fer de lance
lancéolée
lanceolata
et plus large côté pétiole
que côté apex
En forme de fer de lance
oblancéolée
oblanceolata
et plus large côté apex
que côté pétiole
falquée,
falciforme
aristée
falcata
En forme de faux
aristata
Pourvue d'une arête
De forme ovale, et de
elliptique
elliptica
largeur quasiment égale
côté apex et côté pétiole
orbiculaire
orbicularis
De forme arrondie
De forme ovale comme
ovale
ovata
un œuf, avec partie
étroite côté apex
De forme ovale comme
obovale
obovata
un œuf, avec partie
étroite côté pétiole
spatulée
spathulata
En forme de spatule,
Forme
Type
Latin
Description
le limbe se transformant
progressivement en
pétiole
Base du limbe en forme
cunée
cuneata
sagittée
sagittata
En forme de fer de lance
hastée
hastata
En forme de fer de lance
de coin
De forme arrondie, avec
peltée
peltata
le pétiole attaché au
milieu du limbe, le limbe
entourant le pétiole
acuminée
acuminata
obtus
obtusus
tronquée
truncata
réniforme
reniformis
Terminaison en fine
pointe
Apex du limbe arrondi
Apex du limbe semblant
coupé
Arrondie et en forme de
rein
Forme
Type
Latin
deltoïde
deltoidea
flabellée
flabellata
cordée
cordata
obcordée
obcordata
rhomboïdale
rhomboidalis
Description
Triangulaire, le pétiole
étant attaché à un côté
Semi-circulaire, en forme
d'éventail
En forme de cœur, avec
la pointe côté apex
En forme de cœur, avec
la pointe côté pétiole
En forme de losange
Divisée en plusieurs
lobée
lobata
lobes (parties arrondies
séparées par des sillons
ou des sinus)
pédalée
pedata
multifide
multifida
perfoliée
perfoliata
Palmée, avec les lobes
latéraux unis à la base
Divisée en lanières
Limbe semblant
transpercé par la tige
Forme
Type
Latin
Description
Divisée en segments (ou
palmée
(ou digitée)
palmata
lobes) rayonnant,
disposés comme les
doigts de la main
Morphème de tête de la
désignation d'une feuille
palmati-
lat. palma paume de la main
dont le limbe est divisé
en segments divergents,
ressemblant à une main
ouverte
Palmée en segments
séparés par des sinus
palmatilobée
lat. palma paume
(découpures) qui
gr. lobos lobe
n'atteignent pas le milieu
du limbe, tout en étant
assez marqués
Palmée en segments
palmatifide
lat. palma paume
findere fendre
séparés par des sinus
(découpures) atteignant
environ le milieu des
segments
Palmée en segments
palmatipartite
lat. palma paume
séparés par des sinus
partiri partagé
dépassant nettement le
milieu des segments
Palmée en segments
palmatiséquée
lat. palma paume
séparés par des sinus
secare couper
profondément enfoncés
presque jusqu'à la
Forme
Type
Latin
Description
nervure médiane
Morphème de tête de la
désignation d'une feuille
dont le limbe est divisés
pennati-
lat. penna plume
en segments disposés
symétriquement par
rapport à l'axe du pétiole
et de la nervure médiane
Pennée en segments
dont les sinus
pennatilobée
lat. penna plume,
gr. lobos lobe
(découpures séparant les
segments) n'atteignent
pas le milieu de chaque
demi-limbe1
Pennée en segments
avec des sinus (séparant
pennatifide
lat. pinna plume,findere fendre
les segments) atteignent
environ le milieu de la
largeur de chaque demilimbe1
Pennée en segments
pennatipartite
lat. penna plume,partiri partager
dont les sinus dépassent
nettement le milieu de
chaque demi-limbe1
Pennée en segments
pennatiséquée
lat. penna plume
secare couper
dont les sinus atteignent,
ou peu s'en faut, la
nervure médiane
Exemples (la forme des feuilles)
Feuilles aciculaires de
Feuille acuminée du
l'épicéa commun
figuier des pagodes
Feuille cordée de Lunari
Base cunéée des feuilles
a rediviva
de Ageratina riparia
Feuilles deltoïdes de
Folioles elliptiques de
Ficus deltoidea
l'astragale à feuilles de
réglisse
Feuilles falquées du
pacanier
Feuilles hastées de
Polygonum arifolium
Feuilles lancéolées du
Feuilles linéaires du
plantain lancéolé
cyprès chauve
Feuille lobée du chêne
Feuilles multifides du
écarlate
Consolida ajacis
Feuilles trifoliolées et
Feuilles oblancéolées de
obcordées de l'oxalis
petite oseille
Rhododendron
calophyllum
Folioles oblongues du
Feuilles obovales de
pois rouge
Clusia rosea
Apex obtus de feuilles
Feuilles orbiculaires du
d'amélanchier à feuilles
peuplier tremble
d'aulne
Feuilles ovales de Ficus
Feuilles palmatilobée de
altissima
Acer campestre
Feuille palmatifide du
Feuille palmatipartite de
lierre grimpant
Sanicula europaea
Feuille palmatiséquée
Feuille peltée du lotus
d'Aconitum napellus
sacré
Feuille pennatilobé de
Feuille pennatifide du
Sorbus torminalis
Senecio vulgaris
Feuille pennatipartite de
Feuille pennatiséquée d
Cirsium oleraceum
e Reine-des-prés
Filipendula ulmaria
Feuille perfoliée de
Feuille réniforme de
Lonicera sempervirens
l'asaret d'Europe
Feuille rhomboïdale du
Feuille sagittée du lisero
peuplier d'Italie
n des champs
Feuille spatulée de
Feuilles subulées de
l'euphorbe des bois
Juniperus deltoides
Feuilles tronquées de
Haworthia truncata
BORDS DES FEUILLES
Différentes formes
Forme
Type
Entier
Cilié
Latin
Forma
integra
ciliata
Description
Aucune crénelure ni échancrure
Cils fins
Forme
Type
Latin
Crénelé
crenata
Dents larges et arrondies
denté (ou dentelé)
dentata
Dents plus ou moins larges
doublement denté
Denticulé
denté en scie,
serreté
Description
duplicatodentata
denticulata
serrata
Serrulé
serrulata
Sinué
sinuosa
Lobé
lobata
Ondulé
undulata
Epineux
spiculata
Finement denté
Dents pointées vers l'avant de la
feuille
Finement denté en scie
Échancrures arrondies et très
ouvertes
En forme de lobes (de forme
arrondie)
Sinuosités arrondies
Bordé d'épines
Exemples (Bords des feuilles)
Bord cilié d'une
Bord crénelé du peuplier
foliole de vesce
à grandes dents
commune
Bord denté en
Bord denticulé d'une
scie d'une feuille
feuille de viorne lantane
de grande ortie
Bord doublement
Bord entier de feuilles
dentéd'une feuille
du lilas commun
d'orme
Bord épineux d'une
Bord lobé d'une feuille
feuille de houx
de chêne pédonculé
Bord ondulé de
Bord sinué d'une feuille
feuilles du caféier
de Chêne châtaignier
d'Arabie
Bord serrulé de Alnus
serrulata
TYPES D’INFLORESCENCES
La grappe
L'épi
Le chaton
Le corymbe
L’ombelle
Le capitule
Le spadice
BIBLIOGRAPHIE
Bisch,J. L. , “Le taux de conversion de volume de bois frais en biomasse: amélioration des es
méthodes d’estimation. ” Annales des Sciences forestières. 4 3 (3) (1986): 383 - 396 .
Mariettea, S., Chagnéa, D., Decroocqa, S., Vendraminb, G., Lalannea, C., Madura, D. et Plomion,
C.,”Microsatellite markers for Pinus pinaster Ait”, Annals of Forest Science 58 (2001): 203–206.
HASNAOUI F., 2000. Sciage et séchage du Pin pignon, propriétés physiques et mécaniques. Mémoire
de PFE, INAT, 73 p. + annexes.
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