Organisée dans le cadre de la Semaine des - Hôpital Marie

Semaine des Soins Infirmiers
Depuis quelques mois, je vais à l’occasion à l’unité de soins palliatifs. J’y vois toute la douceur et
le respect qui s’en dégagent mais je me posais pas mal de questions sans jamais oser les
formuler. J’ai pu, le temps d’un dîner, me familiariser avec le quotidien de quelques unes des
personnes ayant choisi de poursuivre leur travail auprès des patients en fin de vie de la nouvelle
unité Oasis de Paix à l’Hôpital Marie-Clarac.
Organisée dans le cadre de la Semaine des soins infirmiers, cette rencontre nous a permis de
tellement mieux comprendre ce par quoi passent les patients, leurs familles, le personnel .
Nous avons été partagé entre le rire et les larmes durant cette heure où les collègues de travail
habitués en réadaptation se sont donné la peine de venir comprendre ce milieu de vie. Ce midi
là, pas de tabou, on a parlé de tout.
Père Jean-Marc, l’aumônier, Nicole Dupont infirmière, Nancy Vézina infirmière auxiliaire
évoquaient doucement cette étape où les masques tombent, où les employés travaillent plus
que jamais ensemble affrontant tantôt un changement radical de l’état d’un patient ou au
contraire vont se relayer pour lui adoucir la vie, quitte à faire des blagues à l’occasion.
On nous racontera qu’il est beaucoup plus facile d’évoluer dans ce milieu en appelant
clairement les choses par leur nom dès le premier contact. On s’assure avec la personne qui
arrive, qu’elle comprend parfaitement les enjeux. Père Jean-Marc, par exemple, révèle que l’on
voit la réalité de l’âme, qu’il n’est pas là pour convertir, que tout se fait dans le respect des
professions.
Autre phénomène d’adaptation pour le personnel soignant : La présence constante et saluée
des familles et des bénévoles, ce qui est assez différent de ce qui se déroule en réadaptation.
Parfois, il faut limiter le nombre de visiteurs tout en évitant le débordement des émotions.
Le rythme du patient et son confort guident la nature des interventions. Êtes-vous émotifs
devant la disparition d’un patient, d’une patiente? La question a été reprise sous quelques
formes par des collègues. La réponse a été claire parce que oui, on s’attache souvent à du
monde. C’est un milieu de vie et ça se peut qu’à la fin du quart de travail, on pousse la musique à
fond dans la voiture pour faire une coupe. Père Jean-Marc, Nicole et Nancy se complètent
beaucoup ce midi en racontant leur complicité évidente. Ils nous diront `¨On se parle, on
ventile, on sourit et on se console énormément. C’est vrai pour nous 3 mais ce l’est aussi pour
toute celle belle équipe à l’Oasis qui existe depuis à peine six mois. Ça en prend de l’adaptation
parce que cinq personnes, en cinq jours, viennent de nous quitter après nous avoir fait
l’honneur et le privilège de nous accueillir dans leur vie, leur fin de vie. Nous avons énormément
à apprendre de ces gens là~.
Merci à vous de nous avoir permis en toute simplicité, cette incursion à l’Oasis de Paix,
Réjean Léveillé
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