FORMATION AUX MISSIONS INTERNATIONALES ET MULTICULTURELLES
ESIEA Cours de 4e année.
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© BERNARD NADOULEK 2001 PROFESSEUR ASSOCIE ESIEA
premiers amendements de la constitution américaine de 1775, le premier sur les libertés civiles et le
deuxième sur le droit de détenir des armes. Au XXe siècle, la croissance économique des Etats-Unis et ses
participations décisives aux deux guerres mondiales, lui valent de conquérir le statut de première puissance
mondiale. Avec sa puissance économique et technologique, avec la suprématie incontestée du dollar comme
monnaie mondiale de référence, avec le rôle de l’anglais comme langue internationale des affaires, la
civilisation anglo-saxonne est la figure de proue de ce début du XXIe siècle.
MATRICE ORIGINELLE :
LE MYTHE DU COMBAT COSMIQUE ET LA GUERRE TOTALE
Le combat et les libertés. Malgré l'imprécision des sources, due à l'absence de culture écrite, les deux
traits communs aux cultures des différents peuples germains et scandinaves de l'antiquité sont, d'une part,
une pratique radicale de la guerre totale et d'autre part, une conception très pragmatique des libertés
civiles. Leur conception de la guerre totale s'inscrit dans leurs mythes, leur religion et dans des mœurs
d'une efficience brutale. Leur tradition des libertés civiles se manifeste dans le rôle de “l'Assemblée des
Hommes Libres” qui statue dans toutes les grandes décisions du groupe, concernant la guerre et la justice,
et donnera naissance au droit jurisprudentiel, très particulier, de la common law et à la lutte des Anglo-
Saxons pour les libertés civiles.
Le mythe cosmique du combat. La création et l’équilibre de l’univers résultent d’un combat cosmique
entre les dieux, qui maintiennent l’harmonie des mondes, et les géants, porteurs du chaos. Le combat est
donc la règle universelle de l'existence, toutes les formes de vie s'affrontent sans fin aux frontières de
l'ordre et du chaos, du Bien et du Mal, de la vie et de la mort. Un aspect très particulier à ce mythe des
Germains et des Scandinaves est que, dans ce combat universel, ce sont les forces du chaos qui finissent
par l’emporter, plongeant le monde dans la désolation, marquant la fin d'un cycle et le début d'une
renaissance. Dans le combat, ce n’est donc pas l’issue qui importe, puisque le « Crépuscule des Dieux »
est l’arrêt d’un destin prévu et annoncé, mais la qualité de l’affrontement et les hauts faits héroïques qui
perpétuent la loi cosmique du combat. Ainsi, les hommes doivent prolonger l'action des dieux et lutter
sans se préoccuper des circonstances, l'essentiel étant dans le combat lui-même. Ce mythe exprime une
autre idée clef : dans un univers de l'affrontement généralisé, la défaite, à terme, est inéluctable.
Seuls les héros vont au paradis. La principale occupation des Germains est la guerre, où les hommes
reproduisent sans fin le combat que se livrent les dieux. Ils vénèrent la force et le courage, ils considèrent
comme un déshonneur de revenir vivant d'un combat où leur chef a péri. Dans leur religion naturaliste, les
cérémonies se déroulent dans des bois sacrés où ont lieu des sacrifices sanglants d'animaux et d'humains.
La destinée de l'être humain après la vie terrestre est logique : les Walkyries viennent chercher les héros
morts sur le champ de bataille et les mènent au paradis où ils aideront les dieux dans leur lutte contre les
géants. Ceux qui meurent de vieillesse, de maladie ou d'une défaite honteuse, vont à la demeure glacée de
la Géante de la Mort.
Les paradoxes de la Guerre Totale. Après la bataille, les Germains sacrifient souvent les vaincus au
Dieu de la Guerre. A cette pratique de la Guerre Totale, s'ajoute le fait que, pendant les invasions, les
Germains abattent les membres les plus faibles du clan qui retardent la marche de la tribu. De telles mœurs
relèvent soit de la barbarie la plus rudimentaire, soit d'une forme radicale de rationalité. Le sacrifice des
vaincus ou des faibles donne aux Germains une réputation terrifiante. Cela dissuade nombre d’adversaires
de les affronter. De même, le sacrifice des membres de la tribu qui retardent la marche du groupe,