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De l’éthique économique musulmane à la finance
islamique :
Vers un renouvellement du concept de rationalité
Chapellière Isabelle
Professeure agrégée de Sciences Sociales, Docteure en Sciences Economiques
ichapelliere@orange.fr
Résumé
Mots-clefs : ISLAM, FINANCE, ETHIQUE, RATIONALITE
Abstract
Abstract : ISLAM, FINANCE, ETHICS, RATIONALITY
Introduction
S’il n’existe actuellement dans le monde aucun cas d’économie totalement islamisée, la finance islamique
constitue le seul exemple directement observable de transposition de préceptes directement issus du Coran. En
effet, la banque islamique peut permettre l’interdiction du riba
1
et, dans les pays où cela est permis, la collecte de
la zakat
2
. Loin de se limiter à ces deux aspects réducteurs, elle renforce, par des relations contractuelles entre
épargnants et investisseurs, les liens au sein de la communauté des croyants. Basée sur cinq principes (l’interdit
de l’intérêt, le partage des profits et des pertes, l’interdiction de la spéculation, le rattachement d’une opération
financière à un actif non monétaire et l’interdiction d’activités jugées illicites par le Coran), elle représente un
modèle d’entreprise financière conciliant, a priori, une éthique musulmane et des objectifs économiques de
profitabilité. Le modèle de banque islamique tel qu’il a é imaginé et conçu par les économistes islamistes
1
Interprété comme étant soit l’usure préislamique, soit généralisé à toute forme d’intérêt. On distingue le riba al-fadl (intérêt perçu sur le
principal d’une dette) et le riba al-nâsia (intérêt perçu sur une dette non remboursée à l’échéance convenue). Cette dernière forme pouvait
entraîner le doublement de la somme due et était alors assimilée à une pratique usuraire. Au sens le plus large, il s’agit de toute augmentation
injustifiée, jugée inéquitable, car lésant un des partenaires d’une transaction économique.
2
La zakat peut être considérée comme une aumône légale, sorte d’ « impôt islamique » portant sur l’ensemble des revenus et du patrimoine,
qui peut être prélevée par l’Etat et redistribuée au bénéfice de populations définies comme nécessiteuses ou qui peut faire l’objet d’une
redistribution individuelle volontaire de la part du croyant conformément à l’esprit de la Charia.
Photo d’identité
2
apparait comme un idéal-type, au sens de représentation mentale présentant certains caractères spécifiques, et est
inséparable de la conceptualisation d’une économie islamique.
Les valeurs prônées dans les textes religieux fondamentaux, le Coran et la Sounna
3
, bien que souvent partagées
par les autres religions monothéistes, ont pu produire une éthique économique musulmane. La Charia
4
est ainsi
la base de l’éthique économique musulmane. Ainsi, grâce à la jurisprudence islamique qui a pu, à partir du Coran
et de la Sounna, extraire des prescriptions religieuses à propos des principaux comportements économiques
concernant les fonctions économiques de production, de répartition, de consommation, d’épargne et
d’investissement, il est possible d’élaborer une conception islamique de l’homo oeconomicus. Peut-on, à l’image
des travaux de Max Weber, évoquer « une éthique musulmane et un esprit du capitalisme » ?
Si la morale islamique comporte de nombreux points communs avec celle des autres religions monothéistes, la
question de l’intérêt dans l’Islam est essentielle quant à l’élaboration d’une finance islamique avec une éthique
différente de celle de la finance conventionnelle.
Peut-on y voir un mode de financement alternatif avec une rationalité spécifique ? Il est actuellement simpliste
d’opposer deux grands types de morales, les morales utilitaristes d’une part, et les morales dites déontologiques,
d’autre part, les premières posant comme moral ce qui produit un résultat objectivement désirable, les secondes
recherchant la moralité dans la pureté objective des intentions
5
. La finance islamique peut être le moyen de
réconcilier éthique et capitalisme, en renouvelant la notion de rationalité dans ces comportements économiques
individuels, d’ordre privé, que sont l’épargne et l’investissement.
I - De l’éthique économique musulmane…
Les fondements théoriques traitant des principales opérations économiques dans le Coran et la Sunna font l’objet
d’un relatif consensus de la part des docteurs de l’islam, bien que les textes fondamentaux ne fassent pas
apparaître leur sens de façon explicite et soient sujets à interprétation. Le contenu économique, au sens moderne,
de ces textes est restreint et ceux-ci peuvent davantage être qualifiés de principes de « morale appliquée » aux
relations entre individus que de réelles prescriptions économiques.
1- La philosophie économique musulmane à propos des grandes
opérations économiques
1.1. Production, travail et capital
M. RODINSON
6
a dénoncé l’idée selon laquelle le travail ne serait pas valorisé dans l’islam : « On a pu parler
d’une déficience dans l’Orient musulman de l’esprit d’entreprise et attribuer à l’Islam médiéval un fatalisme
nonchalant qui s’en remet à Dieu de pourvoir l’homme des biens nécessaires à la vie si toutefois Il le juge utile.
3
La Sounna regroupe les Hadiths, paroles et actes du prophète Mohamed transmises par ses fidèles.
4
La Charia est la loi islamique, telle qu’elle apparaît dans le Coran et la Sounna. Son interprétation oriente les comportements des
musulmans.
5
CAILLE A., INSEL A., « Ethique et Economie, L’impossible (re)mariage ? », in Revue du MAUSS, n°15, 1er semestre 2000, p. 16.
6
RODINSON M., Islam et capitalisme, Seuil, 1966.
3
Cette thèse est, on le sait, une des plus courantes qui soient en Europe et a même acquis un statut de vérité
établie, de dogme pour la conscience collective européenne… Elle a été développée par d’innombrables auteurs
européens au dix-huitième et au dix-neuvième siècles qui pouvaient s’appuyer sur le spectacle de l’Empire
ottoman, le Maroc, l’Iran ». Les auteurs musulmans qui se référent aux fondements mêmes de la religion
soulignent, au contraire, la valorisation du travail dans le Coran, l’homme ayant pour mission de faire fructifier
les ressources naturelles, notamment la terre, mises à sa disposition par Dieu. Le travail est à la fois un acte aussi
pieux que la prière et la justification de tout accès à la richesse et à la propriété temporaire. Reconnu comme un
facteur de production, il doit être rémunéré : le salaire est alors accepté comme « cas particulier de loyer »
(ijara)
7
. L’Islam rejette l’esclavage, le servage et toute autre forme d’exploitation du travail jugée injuste et
condamne également certaines alternatives possibles au travail, comme l’oisiveté, considérée comme un péché,
ou la mendicité, dans la majorité des cas : par exemple, il propose l’expropriation de toute personne n’exploitant
pas sa terre, interdit les jeux de hasard, ainsi que la pratique de l’intérêt, qui peuvent apporter un enrichissement
sans travail et n’accorde aucune assistance aux personnes capables de travailler et leur interdit la mendicité,
même si l’Islam valorise, par ailleurs, l’acte de charité.
La notion de capital apparaît dans le Coran et la Sounna beaucoup moins explicitement que celle de travail. Le
capital, souvent exprimé sous forme de résultat d’un travail, peut engendrer des profits financiers (makâsib) et
donner lieu à une accumulation sous forme de « fonds » (riyâsh) ou de capital (mutamawwil). L’investissement
est recommandé, s’il ne constitue pas un abandon à la chance ou au hasard et une manière de refuser l’effort de
travail. Inséparable d’un calcul du risque et d’un effort permanent pour entreprendre et produire, la propriété du
capital ne doit jamais représenter une assurance ou une garantie, comme cela peut l’être, par exemple, lors d’un
prêt monétaire rapportant le riba, activité sans risque et sans travail, condamnée par le Coran.
1.2- Echanges et contrats
L’effort de production est considéré, d’un point de vue religieux, comme une lutte permanente contre le hasard.
L’augmentation de la production n’est qu’un objectif intermédiaire, puisque l’accroissement de la richesse doit
permettre le bien-être de tous, l’effort individuel et le bien-être collectif étant indissociables, grâce à une
répartition équitable des richesses. La satisfaction des besoins de tous est possible, si chacun fait fructifier les
ressources naturelles abondantes que Dieu lui aurait fournies
8
: « C’est lui qui a créé les cieux et la terre, et qui a
fait descendre du ciel une eau grâce à laquelle il fait pousser des fruits pour votre subsistance ».
Le Coran impose, d’autre part, à la puissance publique (l’imam ou le calife) de fournir du travail à tous « afin
que ce (les richesses) ne soit pas attribué à ceux d’entre vous qui sont riches » (sourate LIX, verset 7). me si
l’accumulation des richesses est souhaitable et valorisée dans le Coran, elle doit être mesurée et ne doit pas se
faire au détriment de l’intérêt communautaire. Il est hasardeux, à partir du Coran, de déduire des normes
concernant une attitude particulière du musulman à propos de l’investissement, l’économie étant alors surtout
agricole et pastorale. Toutefois, certains auteurs comme ABD ASSAMI ALMISRY
9
ont pu percevoir une
7
GHAUSSY G., « Etude sur la théorie de l’ordre économique islamique », in BEAUGE G. (coord.), Les Capitaux de l’Islam, Presses du
C.N.R.S., 1990, pp. 35-47.
8
Coran, Sourate XIV, verset 32 : « C’est lui qui a créé les cieux et la terre, et qui a fait descendre du ciel une eau grâce à laquelle il fait
pousser des fruits pour votre subsistance ».
9
ABD ASSAMI ALMISRY, Islamic Economics in Sonnah, Cambridge P. E., 1983. L’auteur rapporte que le prophète Mahomet donna un
jour un dinar à Hakim Ibn Khouzam pour qu’il lui achète un agneau pour le sacrifice. Celui-ci l’acheta et trouva sur le chemin du retour
l’occasion de le revendre pour deux dinars, ce qu’il fit. Ayant racheté ensuite un autre agneau pour un dinar, il l’apporta à Mahomet et lui
proposa de sacrifier l’agneau et d’utiliser l’autre dinar pour faire la charité, ce que Mahomet approuva vivement. D’après l’auteur, cette
histoire nous enseigne que le commerce doit être valorisé, que l’on doit saisir l’opportunité du gain futur, quitte à se dessaisir d’une somme
immédiate et que le producteur doit être libre dans ses choix économiques, à condition qu’ils soient au service de Dieu et de la communauté.
4
attitude favorable à l’investissement chez les commerçants musulmans de l’époque. Tout entrepreneur est censé
investir sa richesse, ses compétences et son énergie dans l’intérêt général. Remarquons la similitude avec
l’éthique calviniste décrite par Max Weber, même si l’accroissement de la production signifie ici un
accroissement général du niveau de vie de la population. L’intérêt particulier se confond avec l’intérêt néral,
comme dans la fable des abeilles de MANDEVILLE
10
. L’enrichissement, grâce à l’effort de travail et
d’investissement, est considéré, dans le Coran, comme un signe de la bonté d’Allah ; chez les Calvinistes, il était
perçu comme une preuve de l’appartenance au cercle des élus de Dieu, un signe de la grâce divine,
conformément à la doctrine de la prédestination. Toutefois, à la différence de l’éthique protestante de certains
milieux calvinistes, valorisant l’individualisme, la religion musulmane survalorise les relations économiques
entre individus, faisant de l’échange un véritable acte social au service du lien communautaire affirmant les
valeurs de solidarité et d’entente et renforçant les liens à l’intérieur de l’Oumma. Ceci n’exclut pas pour autant la
concurrence, considérée comme positive, car mettant à l’épreuve les capacités des individus. Le Coran parle de
« rivaliser dans la quête du bien ». On qualifie souvent l’Islam de religion de l’échange et du commerce. Le
Coran peut donner naissance à un code de bonne conduite commerciale, donnant aux échanges économiques
interindividuels une dimension pieuse la fonction économique se trouve ainsi mêlée à une fonction sociale et
religieuse. De nombreux versets du Coran indiquent au musulman la voie à suivre dans les contrats et les pactes.
La fraude est toujours condamnée : « Remplissez la mesure et pesez au poids juste » (sourate VI, verset 153) ;
« Pesez avec une balance juste » (sourate XVII, verset 37). Dans le contexte d’une société où les contrats sont le
plus souvent oraux et reposent sur l’honneur, le Coran incite à la loyauté, à l’équité, qist, parfois synonyme, dans
le Coran, de la justice, ‘adl, au respect de la parole donnée et menace, en cas de faillance, de sanction divine.
Cette morale dans les échanges est également présente dans de nombreux Hadiths distinguant, dans le
comportement des partenaires, ce qui est licite, halal, recommandé, de ce qui est illicite, haram, interdit. « Dans
la vente entre musulmans, on ne doit pas se faire de mal, ni user de tromperies illégitimes ou de subterfuges »
(Sunna, VII, 46) ». La religion musulmane interdit la fraude dans les mesures, le mensonge dans les transactions
et tout autre comportement jugé immoral. L’idée de contrat ou de pacte (‘ahd) est le plus souvent avancée pour
signifier un engagement (mithâq) du fidèle dans sa relation avec Dieu. Le contrat au sens d’engagement bilatéral
est rarement évoqué, l’Islam faisant le plus souvent état des relations d’ensemble de la communauté des
croyants, l’Oumma. Des règles précises de contrats commerciaux sont explicitées dans la Sounna. Ainsi, la vente
avec paiement différé est autorisée, mais quand il s’agit de vente à crédit, il faut que l’un des termes de l’échange
soit monétaire, car, dans le troc sans échanges simultanés, la valeur des marchandises peut évoluer entre la
conclusion du contrat et sa réalisation. Si la marchandise connaît une baisse de sa valeur à cause d’un défaut, le
client peut la retourner ou recevoir une compensation, selon le principe de la liberté de retournement (muhayyer).
Si une ou plusieurs marchandises comportent quelque chose d’illicite, l’échange est annulé, comme par exemple
pour le cas de marchandises volées. Personne n’a le droit de vendre une marchandise qui ne lui appartient pas ou
qui comporte un élément d’incertitude, comme « les fruits sur l’arbre, le blé à l’état d’épi, l’agneau dans le
ventre de sa mère ».
Les contrats doivent toujours être basés sur la recherche de l’équité et présenter un caractère de sécurité : aucun
des partenaires ne doit être floué par la volonté de l’autre ou par le résultat d’un caractère aléatoire.
10
La Fable des abeilles (The Fable of the Bees or Private Vices, Public Benefits, 1714) de Bernard de Mandeville développe de façon
satirique la thèse de l’utilité sociale de l’égoïsme : les vices des particuliers sont nécessaires au bien être. L’Angleterre y est comparée à une
ruche prospère et corrompue, qui se plaint néanmoins du manque de vertu. Le sens réel de cette fable reste controversé : Friedrich Hayek y
vit une apologie du libéralisme économique, alors que Keynes souligna la défense de l’utilité de la dépense.
5
1.3 - L’éthique de la dépense
Le Coran condamne l’avarice
11
alors qu’il conseille la consommation
12
, à condition qu’elle soit modérée
13
. Le
désir de jouir de ses biens est légitime
14
, ainsi que celui de vivre dans l’aisance
15
, mais le gaspillage
16
et la
prodigalité
17
sont condamnables. La consommation est valorisée, dans la mesure elle permet les échanges
économiques et sociaux et la circulation des richesses. Le musulman n’a pas à faire preuve d’ascétisme pour
prouver sa foi par un renoncement à la jouissance des biens. Les fêtes religieuses musulmanes, comme celles du
sacrifice et de la fin du Ramadan, ainsi que les circoncisions et les mariages sont d’ailleurs souvent l’occasion
d’une consommation accrue. G. TRIBOU
18
considère « qu’une religion qui autorise de tels débordements
consommatoires, participe plus qu’une autre à la croissance économique ». Néanmoins, toute dépense excessive
peut être considérée comme répréhensible, quand elle est la preuve d’un gaspillage de richesses attribuées par
Dieu, ou quand elle entraîne une modification des relations sociales au détriment de la solidarité communautaire.
1.4 - L’attitude face à l’épargne et à la thésaurisation
La Charia ne prône pas l’ascétisme, mais recommande toutefois l’épargne, comme assurance sur l’avenir.
Toutefois, le verset LXX, sourate 17 du Coran condamne ceux qui « thésaurisent cupidement ».
L’enrichissement peut être condamnable, s’il sert à accroître son pouvoir sur les autres et non à accroître
l’activité productive. La thésaurisation est considérée comme un signe de manque de confiance envers une vie
postérieure à la mort, donc comme un manque absolu de foi. Ceux qui thésaurisent l’or et l’argent sont
condamnés à un châtiment douloureux
19
.
La religion musulmane prône une économie de la « dépense », au sens large du terme puisque celle-ci peut être
aussi bien assimilée à la jouissance des biens par la consommation qu’à l’aumône. Thésauriser est à la fois la
négation de ce principe de « dépense » et un acte qui, contrairement à l’échange économique et au don, ne
favorise pas les liens entre membres de l’Oumma.
11
CORAN, sourate IV, verset 37 : « Dieu n’aime pas…ceux qui sont avares et ceux qui ordonnent l’avarice aux hommes, ceux qui
dissimulent ce que Dieu leur a donné de sa grâce »
12
CORAN, sourate II, verset 168 : « Ô vous, les hommes ! Mangez ce qui est licite et bon sur la terre… »
13
CORAN, sourate VII, verset 31 : «Ô fils d’Adam, Portez vos parures en tout lieu de prière. Mangez et buvez ; Ne commettez pas d’excès.
Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès ».
14
CORAN, sourate IV, verset 5 : « Ne confiez pas aux insensés les biens que Dieu vous a donnés pour vous permettre de subsister ».
15
CORAN, sourate XLII, verset 36 : « Tout ce qui vous a été donné n’est que jouissance éphémère de la vie de ce monde… ».
16
CORAN, sourate VI, verset 141 : « Mangez de leurs fruits, quand ils en produisent ; payez-en les droits le jour de la récolte. Ne commettez
pas d’excès ; Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès ».
17
CORAN, sourate XVII, verset 27 : « Les prodigues sont les frères des démons… »
18
TRIBOU G., L’Entrepreneur musulman, L’Harmattan, 1995, p. 93.
19
CORAN, sourate IX, verset 35 : « le jour ces métaux seront portés à incandescence dans le feu de la Géhenne et qu’ils serviront à
marquer leurs fronts, leurs flancs et leurs dos : « Voici ce que vous thésaurisiez ; goûtez ce que vous thésaurisiez ! ».
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