Support de formation du grand public à l`utilisation d`un défibrillateur

Support de formation du grand public à l'utilisation d'un défibrillateur automatisé externe
Jeudi, 29 Avril 2010 14:03 - Mis à jour Vendredi, 30 Avril 2010 09:37
Depuis le décret n° 2007-705 du 4 mai 2007, l’usage des défibrillateurs est autorisé à toute
personne, même non médecin. Ainsi, de nombreux lieux publics sont déjà équipés d’un
défibrillateur automatisé externe (DAE) afin de pouvoir réagir au plus vite en cas d’arrêt
cardiaque. Mais l’usage en accès libre des défibrillateurs n’est qu’un élément de la chaîne
de survie, il vaut mieux être formé pour pouvoir pratiquer efficacement les gestes de premier
secours en cas de besoin.
L’arrêté du 6 novembre 2009 relatif à l'initiation des personnes non médecins à
l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes autorise les infirmier(e)s à effectuer
cette formation et en fixe les modalités.
Figure 1 – Implantation des DAE en France en juin 2009 (source fédération française de
cardiologie)
Cadre réglementaire
Article R 4311-15 du Code de la Santé Publique
« Selon le secteur d'activité où il exerce, y compris dans le cadre des réseaux de soins, et en
fonction des besoins de santé identifiés, l'infirmier ou l'infirmière propose des actions, les
organise ou y participe dans les domaines suivants :
3º Formation, éducation, prévention et dépistage, notamment dans le domaine des soins de
santé primaires et communautaires. »
Arrêté du 6 novembre 2009 relatif à l'initiation des personnes non médecins à
l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes
Art 1 : L'utilisation d'un défibrillateur automatisé externe par des personnes non médecins en
cas d'arrêt cardiaque repose sur des gestes simples pour lesquels une initiation courte et
pratique est de nature à augmenter le taux de survie des victimes.
Art 2 : Cette initiation, non obligatoire, a pour objet l'acquisition par la population des
connaissances nécessaires à :
identifier les signes permettant de reconnaître un arrêt cardiaque ;
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réaliser, auprès d'une victime d'un arrêt cardiaque, les gestes permettant d'augmenter les
chances de survie.
Art 3 : Cette initiation est dispensée par (…) les professionnels de santé dont l'éducation et la
prévention font partie de leur domaine de compétences.
Sa durée est au maximum d'une heure.
Elle est réalisée en groupes de dix à douze personnes afin que chacune d'elles puisse
pratiquer, elle-même, les gestes adaptés en situation de simulation.
Elle ne donne lieu à aucune délivrance de diplôme ou d'attestation.
Art4 : Les connaissances à acquérir concernent les domaines suivants :
Les mécanismes physiopathologiques de l'arrêt cardiaque : rappel bref ;
La reconnaissance d'un arrêt cardiaque : théorie et pratique ;
La conduite à tenir devant un arrêt cardiaque (appeler ? masser ? défibriller) :
démonstration pratique.
Proposition d’un conducteur de formation en une heure
maximum
La formation doit avant tout être pratique et cible
1. la reconnaissance de l'arrêt cardio-respiratoire chez l’adulte ;
2. l'appel immédiat des secours ;
3. le massage cardiaque externe le plus continu possible ;
4. l'utilisation aussi précoce que possible du DAE.
Le groupe ne doit pas excéder 10 à 12 personnes.
Il n’y a pas d’âge pour être formé à l’utilisation d’un DAE, mais des études démontrent qu’il
est nécessaire d’avoir au-moins 12 ans pour avoir suffisamment de force pour effectuer un
massage cardiaque externe efficace.
La formation grand public en France deviendra alors conforme aux recommandations
internationales de 2005 de l'ERC (European Resuscitation Council) et françaises de 2008 du
CFRCP (Conseil Français de Réanimation Cardio-pulmonaire)
Conducteur de formation en une heure:
Qu’est ce que l’arrêt cardiaque ? 5 min
Quels sont les conséquences d’un arrêt cardiaque ? 5 min
Comment reconnaître un arrêt cardiaque ? 5 à 10 min
Que faire devant une victime en arrêt cardiaque ? 35 à 45 min
Questions diverses : 5 min
La formation peut même être plus courte et ne durer que 30 minutes en fonction du public.
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Ci-dessous, les informations théoriques nécessaires pour réaliser cette formation.
Quelques chiffres
En France, les arrêts cardiaques inopinés sont responsables d’environ 50 000 morts subites
par an (soit 10 fois plus que le nombre de morts sur la route). Plus de la moitié d’entre eux
sont liés à une fibrillation ventriculaire ou à certaines tachycardies ventriculaires. L’âge moyen
des victimes d’arrêt cardiaque extrahospitalier est d’environ 67 ans, avec une prépondérance
masculine (2 fois sur 3). Le taux de survie observé à 1 mois est inférieur à 3%. Le pronostic
est d’autant meilleur que le sujet est plus jeune et que l’arrêt cardiaque survient dans un lieu
public et devant témoin. Un appel immédiat aux unités mobiles de secours (SAMU et
pompiers), des manœuvres simples de réanimation à la portée de tous, une défibrillation
cardiaque très précoce, devraient pouvoir faire passer ce taux de survie à plus de 30%
(comme à Seattle aux USA).
Les arrêts cardiaques surviennent devant témoin dans 70% des cas mais, en France, moins
de 20% des témoins entreprennent des manœuvres de réanimation.
Le délai moyen d’appel aux unités mobiles de secours reste encore trop long (5 minutes), il
s’ajoute au délai nécessaire d’arrivée des secours (en moyenne 10 minutes, le temps
d’intervention étant deux fois plus long au domicile que sur la voie publique). Or, les
premières minutes sont essentielles car chaque minute perdue diminue les chances de survie
de près de 10%.
Rappel des mécanismes de l’arrêt cardiaque
Le cœur est un muscle qui fonctionne comme une pompe. Il se contracte régulièrement 60 à 80
fois par minute pour envoyer le sang oxygéné dans tout le corps. Ces mouvements
coordonnés et automatiques sont impulsés par un circuit électrique, qui régit l’activité
cardiaque.
L’arrêt cardiaque est l’arrêt soudain et brutal des contractions efficaces du cœur.
Il est généralement dû à une fibrillation ventriculaire (FV) : parfois le circuit électrique se
dérègle et génère un dysfonctionnement du cœur. Au cours de la FV, l’activité électrique
devient anormale, irrégulière et complètement désorganisée. Le rythme des « battements » est
altéré ; les contractions ne sont plus efficaces pour envoyer régulièrement le sang dans tout le
corps. Après quelques minutes et sans traitement immédiat, le manque d’oxygène entraîne un
affaiblissement de l’activité électrique du cœur jusqu'à disparition complète de cette activité,
c’est l’asystolie ou arrêt cardiaque complet. (fig. 2).
Parfois, des symptômes peuvent être ressentis avant l’arrêt cardiaque tels une douleur
thoracique prolongée (angoissante, irradiant dans le cou et les bras), une sensation de
serrement ou encore des palpitations.
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Figure 2 - Mécanisme de l’ACR.
Conséquences de l’arrêt cardiaque
Quand le cœur arrête de battre, le sang ne circule plus et l'alimentation en oxygène du corps
entier est stoppée. Le cerveau est l'organe le plus sensible de l'organisme à un manque
d'oxygène. Le cœur et les autres organes sont également atteints après quelques minutes.
Dès la troisième minute d’arrêt cardiaque des lésions cérébrales apparaissent si aucun geste
de secours n’est réalisé. Progressivement, elles deviennent irréversibles.
Figure 3 - Conséquences de l’ACR : pourcentage de survie en fonction du temps passé sans
manœuvres de réanimation
Signes permettant de reconnaître une personne en arrêt
cardiaque
La victime perd connaissance (elle est inconsciente), parfois accompagnée d’une chute et
au tout début, de convulsions.
Elle ne respire plus, ou très irrégulièrement (gasps)
Elle n’a plus de pouls mais, il ne faut pas perdre de temps à rechercher ce signe
(difficilement vérifiable par une personne sans formation).
La défibrillation
Le défibrillateur permet de réanimer le cœur en cas d’arrêt cardiaque par l’envoi d’un choc
électrique externe, dit aussi « défibrillation », afin de restaurer un rythme normal.
Si on utilise immédiatement un DAE chez une victime d’arrêt cardiaque par fibrillation
ventriculaire, les chances de survie sont les plus élevées. En effet, les taux de survie, dans les
études sur l'arrêt cardiaque qui utilisent la défibrillation au cours des toutes premières minutes
suivant l'arrêt sont de 85 % voire plus (contre 3 à 5 % si l'on ne fait rien).
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Les différents défibrillateurs utilisables par le grand public
Figure 4 – un DAE
Il s’agit de dispositifs médicaux permettant d’effectuer (Art. R. 6311-14 du CSP)
une analyse automatique de l'activité électrique du myocarde d'une personne victime d'un
arrêt circulatoire afin de déceler une fibrillation ventriculaire ou certaines tachycardies
ventriculaires
un chargement automatique de l'appareil, lorsque l'analyse mentionnée ci-dessus est
positive, et la délivrance de chocs électriques externes transthoraciques, d'intensité
appropriée, dans le but de parvenir à restaurer une activité circulatoire
un enregistrement des segments de l'activité électrique du myocarde et des données de
l'utilisation de l'appareil.
Ce sont les défibrillateurs automatiques externes (DAE), des appareils simplifiés, portables,
avec une batterie et diagnostiquant eux-mêmes la fibrillation ventriculaire par l’intermédiaire
de deux électrodes collées sur la peau du thorax de la victime.
Ce terme générique regroupe les défibrillateurs externes entièrement automatiques (DEA) et
les défibrillateurs externes semi-automatiques (DSA).
La différence entre les 2 appareils est fonction de l'action laissée à la charge du témoin :
Défibrillateur Entièrement Automatique (DEA)
C'est l’appareil qui décide de délivrer le choc, avec pour seule sécurité des invites vocales à
ne plus toucher la victime avant la délivrance automatique du choc.
Défibrillateur Semi-Automatique (DSA)
Pour que l'appareil délivre le choc, le sauveteur doit appuyer sur un bouton. Ce geste est une
garantie de sécurité pour l'utilisateur et l'entourage de la victime, puisqu’on peut s'assurer que
personne ne touche la victime avant d'autoriser l'appareil à délivrer le choc électrique.
Signalisation d'un défibrillateur accessible au public
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