BULLETIN D’INFORMATION N°36 Juillet 2014 ASFC- BP 4 - 62360 CONDETTE Site internet : www.asso-sfc.org Contact : [email protected] Nous vous souhaitons à tous un très bel été , ensoleillé, reposant et rempli de joies, de belles rencontres, de moments de paix et de sérénité. Nos permanences téléphoniques pour l'été 2014 Du 01 au 06 juillet Du 07 au 13 juillet Du 15 au 19 Juillet Du 21 au 26 Juillet Du 28 au 31 Juillet Du 04 au 10 Août Du 11 au 17 Août Du 18 au 24 Août Du 25 au 31 Août Du 01 au 06 Septembre Mardi 01/07 Mardi 08/07 Mardi 15/07 Mardi 22/07 Mardi 29/07 Mardi 05/08 Mardi 12/08 Mardi 19/08 9h30 à 11h30 – 15h à 17h 04 42 53 05 59 9h30 à 11h30 – 15h à 17h 03 27 27 44 99 9h30 à 11h30 – 15h à 17h 06 32 58 74 92 9h30 à 11h30 – 15h à 17h 06 37 01 14 93 Mardi 26/08 Mardi 02/09 9h30 à 11h30 – 15h à 17h 06 62 44 58 48 Sommaire : Diaporamas de l’Assemblée Générale du 26 avril 2014 Pages 2 à 4 : Éducation et prise en charge thérapeutiques du patient SFC : un état des lieux - Isabelle Fornasieri Pages 5 à 9 : La Fatigue Chronique - Particularités chez l’enfant - Pr Antoine Bourrillon Pages 10 à 12 : Mécanismes des infections virales - Pr Frédéric Morinet Page 12 : les nouvelles permanences : Paris et Nancy 1 Éducation et prise en charge thérapeutiques du patient SFC : un état des lieux Isabelle FORNASIERI 1 2 Dans cette présentation … Éducation et prise en charge thérapeutiques du patient SFC : un état des lieux 1. Contexte : Projet de Conception de Programme d’Éducation Thérapeutique pour le Syndrome de Fatigue Chronique 2. Méthode : travail de recherche bibliographique sur l’ETP pour le SFC 3. Points clefs de l’analyse de la littérature sur l’éducation et la prise en charge thérapeutiques du Patient dans le SFC, au niveau national et international (hors traitements médicamenteux) Isabelle Fornasieri Docteur en Sciences Maître de conférences Membre de l’ASFC 3 4 1. Contexte : Projet de Conception de Programme d’Éducation Thérapeutique pour le Syndrome de Fatigue Chronique (ETP) Éléments généraux sur les principes et le cadrage de l’ETP ETAPES Définir l’existant - Besoins - Ressources - Réseaux - Programme de soins Travail en collaboration avec Emmanuelle Jouet, Chercheure en Sciences de l’Éducation, Membre ASFC Délégué(e) s ASFC Médecins CS Éléments généraux sur les principes et le cadrage de l’ETP La définition consensuelle : L’Éducation thérapeutique a pour objet de former le malade pour qu’il puisse acquérir un savoir-faire adéquat, afin d’arriver à un équilibre entre sa vie et le contrôle optimal de sa maladie. Compétences d’autosoins et d’adaptation C’est un processus continu qui fait partie intégrante des soins médicaux. Actions coordonnées des professionnels de santé impliqué autour du patient (diagnostic éducatif – programme personnalisé d’ETP – planification et mise en œuvre des séances – évaluation) Définir des objectifs éducatifs communs Mettre en œuvre Comité de pilotage ETP Médecins CS Médecins extérieurs Professionnels paramédicaux Membres de l’ASFC Dans le cas particulier du SFC, l'éducation thérapeutique, qui s'inscrit dans le parcours de soins du patient, est à construire en même temps que ce dernier. 2 5 6 2. L’éducation et la prise en charge 3. Éléments de programmes de soins et d’ETP extraits de la revue de la littérature thérapeutiques du patient : état des lieux à partir d’une revue de la littérature nationale et internationale « au-delà des soins, un accompagnement spécifique pour penser et agir autrement » Ce qui se fait - Ce qui fonctionne - Modes de sélection et de prise en charge des patients - Modalités de mise en œuvre (autogestion des protocoles) - Problèmes soulevés Méthode : travail de recherche bibliographique sur l’ETP pour le SFC Programmes d’ETP spécifiques au SFC quasi inexistants -> recherche étendue aux programmes de soins SFC dont certains peuvent intégrer une dimension psycho-éducative Les incontournables Ex : programmes de réadaptation avec une 1ère phase d’information et d’éducation thérapeutique à la douleur 3 principaux moyens de prise en charge thérapeutique : Appui sur les programmes d’ETP dans la fibromyalgie : - approche motivationnelle développant l’envie d’agir du patient - séances combinant différents apports (psychologiques, pédagogiques…) - en 1ère partie de programme : conduire à l’acceptation de la maladie Adaptation de l’activité Exercice physique graduel Thérapies comportementales et/ou cognitives 7 8 Éléments de programmes de soins pertinents en vue de la réflexion sur un projet d’ETP Éléments de programmes de soins pertinents en vue de la réflexion sur un projet d’ETP (Auto-)Gestion du niveau d’activité (« pacing ») Exercice physique graduel Principes : conservation et optimisation du capital énergétique du patient pour ses activités quotidiennes Principes : le SFC s’accompagne très souvent d’un déconditionnement musculaire lié aux périodes de faible activité Objectifs : conduire le patient à stabiliser son état en lui apprenant à adapter son rythme et à équilibrer son niveau d’activité journalier Objectifs : reconditionnement musculaire et cardio-respiratoire en vue de soutenir le retour à un niveau fonctionnel individuel optimal Exemples d’outils : équilibrage des phases d’activité vs. repos avec tenue d’un journal, repérage des facteurs favorables/défavorables à la conservation de l’énergie … (Éventuellement progression d’activité) Exemples de moyens : exercice physique de niveau modéré (aérobie) avec augmentation très progressive de la durée et/ou de l’intensité (marche, vélo) Les « + » Bonne adhésion des patients Permet la stabilisation Réduit la sévérité des symptômes (malaise posteffort) Adaptée aux formes de SFC sévères Les « + » Les « - » Ses effets restent partiels Ne permet ni la récupération fonctionnelle ni le rétablissement Amélioration physique et musculaire Des bénéfices sur la fatigue et l’état fonctionnel 3 Les « - » Inadapté pour une partie des patients SFC : effets délétères post-effort Coût élevé pour un maintien à long terme : fort taux de nonobservance et abandon 10 9 Éléments de programmes de soins pertinents en vue de la réflexion sur un projet d’ETP Difficultés générales soulevées : Thérapies comportementales et cognitives (TCC) Principes : des facteurs cognitifs et comportementaux sont impliqués dans la perpétuation des symptômes du SFC Gestion de l’activité, exercice physique graduel et thérapies comportementales et cognitives gagnent à être combinés dans des programmes Objectifs : restructuration cognitive = modifier les croyances du patient sur la maladie et l’aider à réajuster ses comportements (diminution de l’attention portée à la fatigue) Exemples de moyens : techniques d’autocontrôle et autorégulation, Thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), techniques de gestion et réduction du stress… en groupe et/ou individuel Les « + » Les « - » Amélioration de la qualité de vie et diminution de la sévérité des symptômes (fatigue) Autorégulation des comportements du patient vers des buts plus actifs et positifs et non d’évitement Durée et coût élevés des programmes classiques (10 à 16 séances) Forte variabilité des méthodes et des bénéfices évalués multidisciplinaires 12 Les moyens thérapeutiques classiques qui ont montré une certaine efficacité ne sont pas généralisables… … mais peuvent constituer une base à adapter en vue de la Éducation conception d’un programme et prise en d’éducation thérapeutique pour le charge SFC , à la condition que la thérapeutiques dimension éducative soit mise au du patient SFC : premier plan, avec une prise en un état des charge collaborative centrée sur lieux l’expérience, les compétences du patient, ainsi que sur ses attentes particulières en terme de bénéfice des traitements sur sa qualité de vie. Des approches originales dans la littérature ouvrent des voies à explorer. Quelques voies d’innovation Les approches de type autobiographique : Prise en compte de l’histoire de vie des patients pour accompagner la reconstruction identitaire Les outils numériques pour faciliter l’autoapprentissage L’affinement des critères d’évaluation des bénéfices : qualité de vie du point de vue du patient, sentiment d’efficacité personnelle, premières études sur le rétablissement La forte variabilité interpersonnelle des profils SFC, + fluctuations d’état et des symptômes Malgré leurs bénéfices (sur fatigue et état fonctionnel) l’exercice graduel et les TCC ne peuvent être prescrits à tous, ni à toutes les phases d’évolution du syndrome, ni selon des modalités uniformes. Les programmes de soins doivent être mis en œuvre par des praticiens expérimentés dans le traitement du SFC. 11 L’évaluation des effets des différents modes de prise en charge thérapeutique du SFC : - hétérogénéité des effets selon les critères d’évaluation et d’appréciation des améliorations constatées - peu d’évaluations à long terme. « L’expérience, ce n’est pas ce qui nous arrive, c’est ce que nous faisons avec ce qui nous arrive. » (Aldous Huxley) 4 La Fatigue Chronique Particularités chez l’enfant Pr Antoine BOURRILLON Hôpital Robert DEBRE (Paris) FATIGUE – ASTHENIE FAIBLESSE – FATIGABILITE FATIGUES : Regards croisés 1 pour des questions multiples… Plaintes – signes – symptômes ou syndrome ? Expressions motrices 2 ou « intellectuelles », cognitives (difficultés de concentration) Motifs d’inquiétudes pour les parents si s’inscrivant dans l’anormalité et la durée 7 Quand évoquer une cause « environnementale » ? Quand évoquer un trouble du sommeil ? Incidence de l’âge!!! Quand évoquer une anomalie du muscle ? Une faiblesse (une fatigabilité) motrice ? Quand évoquer un syndrome dépressif ? Quand évoquer un Syndrome de fatigue chronique ? À la Croisée des regards…! 3 8 Il convient de bien voir 4 Fatigues… de aux causes multiples • Infectieuses • Troubles du sommeil ou des rythmes imposés • Psychopathologiques aux expressions multiples (plaintes) Fatigue Asthénie Physiologique ? Pathologique ? À l’effort Spontanée Disparaissant avec le repos Ne cédant pas au repos Alerte physiologique Alerte pathologique Fatigue et Asthénie 5 Syndrome de Fatigue chronique Particularités chez l’enfant Activité – fatigue – repos - récupération Fatigue (protection physiologique) Syndrome de fatigue chronique • Clinique(s) • Définitions et critères évolutifs • Hypothèses physiopathologiques • Traitements : cause(s) ou conséquences ? Pour la Pratique pédiatrique : quelques lueurs dans le brouillard Asthénie (alerte pathologique) La Fatigue de l’enfant Un mot pour des Maux… 6 DE CONTOURS D’AUTANT PLUS imprécis QUE VARIABLES SUIVANT l’âge, LA DUREE (JOURS OU MOIS) et les causes… 5 VIGNETTE CLINIQUE 10 ENFANTS ATTEINTS DE FATIGUE CHRONIQUE R. 16 ans Caractéristiques Antécédents : Périodes • RAS • Décès brutal d’un oncle paternel (décembre 2012) • Très bonne scolarité • Sportif (6 h/semaine) Nombre Sexe féminin Age moyen Durée HDM Absentéismes Scolaire • Juin 2012 • Asthénie à début brutal (fin de l’année scolaire) • Extrême « faiblesse généralisée » • Sensations vertigineuses, céphalées temporales Au cours de L’Été Suivi guérison 11 Caractéristiques 12 Critères requis 1988 1990 1991 1994 Situation nouvelle ou à début précis X X X X Durée > 6 mois X X X X Pas d’autres explications X X X X Majoration à l’exercice X Baisse de 50% de l’activité X Symptômes spécifiques X Signes physiques spécifiques X Absence de maladie psychiatrique X Pas de maladie psychiatrique évidente majeure X 15 (7-21) 6 mois (1-60) 16 mois (6-36) 7 mois (3-29) 70% (≥2sem) 4-6mois 42% (>9sem) 14-40 mois 76% 13-32 mois 53% 24-72 mois 94% Louisville 16 Long Island Série personnelle 1989-94 2013 58 41 10 6 Age moyen 13 (8-19) 15 (7-21) 14 (12-15) Durée 11 mois (4-37) 1-36 mois 12 mois (6-18) 55% (≥20sem) 81% (≥20sem) 60% (>6mois) 18 mois 100% 12-48 mois 95% 1-2 ans 100% 18 •SYMPTOMES PRECURSEURS DE TYPE VIRAL (fréquence chez l’enfant) • arthralgies, myalgies, douleurs pharyngées, sensibilité ganglionnaire ASTHENIE CONNUE COMME PROLONGÉE AU DÉCOURS D’INFECTIONS CONFIRMEES CHEZ L’ENFANT • EBV +++ • CMV • Entérovirus • Rétrovirus • VHA, VHB, VHC • Arbovirus • Parvovirus • HHV6 • Mycoplasmes • Toxoplasmose X X 15 (13-17) Hypothèses – infectieuses – immunopathologiques – neuroendocriniennes – psychopathologiques Hypothèses infectieuses X X 14 (4-17) MECANISMES PHYSIOPATHOGENIQUES X Non atténuée par le repos 48 35 • Faut-il retenir le terme de syndrome ? • Faut-il préférer celui d’asthénie à celui de fatigue ? • Faut-il préciser la durée de la « chronicité»? • Faut-il admettre un caractère idiopathique X Non liée à l’effort 1986-90 15 9 Face à cet état clinique qui change de nom 17 tous les 20 ans… 14 CDC 1991 23 14 20 13 Suivi guérison 13 CDC Australie Oxford 1986-88 Nombre Sexe féminin Absentéismes Scolaire 1. Infectieux : - sérologie de Lyme(-) - CMV, EBV : séroconversions anciennes - Parvovirus B19, HHV6 : sérologies négatives 2. Hématologiques et immunologiques : normaux 3. Endocriniens : bilan thyroïdien : normal 4. Neurologiques et ORL : IRM cérébrale, EEG, Scanner des rochers : normaux 5. Ophtalmologiques : normaux 6. Cardiaque : Échocardiographie normale 7. Évaluation pédopsychiatrique : aucun syndrome dépressif ni conversif SYNDROME DE FATIGUE CHRONIQUE. DEFINITIONS Farmington Périodes Malgré les efforts de l’enfant constatés par famille et enseignant Examens effectués au cours et au terme des 6 premiers mois d’asthénie : Seattle ENFANTS ATTEINTS DE FATIGUE CHRONIQUE • Difficultés pour assurer des efforts physiques durables (activités sportives même limitées) malgré la volonté de l’adolescent. • Difficultés de concentration (lecture, jeux vidéo) • Besoins de Sommeil Prolongé Situation inchangée à la rentrée scolaire Philadelphie X 6 Hypothèses immunopathologiques Marqueurs immunologiques de base Marqueurs d’activation lymphocytaire Profils cytokiniques SFC et autoimmunité Données de la littérature: nombreuses et contradictoires. Aucune certitude immunopathologique Anomalies cytokiniques, mais, causes ou conséquences ? Aucun traitement spécifique actuellement disponible POUR QUELLE PRISE EN CHARGE? PROBABILISTE CIBLÉE ? 19 Face à un tel Diagnostic aux multiples visages Synthèse Hypothèses endocriniennes 90 % de guérisons ... plus réservé chez l’adulte 26 REGLES GÉNÉRALES • Primauté à l’examen clinique (si normalité) au repos 20 comme à l’effort • Éventuels examens complémentaires de «débrouillage » médical +++ • Orientation sans nomadisme médical pour préserver la qualité d’un accompagnement positif. Clinique à cerner… 21 27 • Asthénie intense (CARTER 1996) Enfants déprimés Enfants avec SFC – Symptômes internalisés • Tristesse • Anxiété – Symptômes externalisés • Agressivité • Colère – Souffrance psychologique – Troubles du comportement – Troubles de concentration • A Début brutal • Adolescents (filles > garçons) • Ayant de très bonnes performances antérieures – Scolaires – Sportives – Avec une très bonne motivation • Isolement social • mésestime de soi Mais peut-on, dans le contexte, cerner la dépression… et la chiffrer…? Clinique encore… 22 Hypothèses étiopathogéniques multiples non démontrées… Causes ? ou conséquences ? 28 • Rapide épuisement lors d’exercices physiques 15%...????? chez l’adolescent!!! modérés • Repos et sommeil non réparateurs • Signes mineurs parfois associés – Algies diffuses ou ciblées minimes 23 – Digestifs (colons irritable) – Malaises de type vagal – +/- Hypotension orthostatique SYNDROME DE FATIGUE CHRONIQUE d’après Bourrillon ; Autret ; Bajolle ; Chauty ; Vrielynck Cardiovasculaires (Vagales) 25 Un bon Pronostic chez l’enfant Hypo réactivité de l’axe corticotrope – D’origine centrale – Anomalie surrénalienne primitive – Traitement par hydrocortisone Déficit en GH? Dysfonctionnement thyroïdien ?? Hypothèses psychopathologiques 24 rares 29 Infectieuses Absence d’argumentation psychopathologique (majeure) Immunopathologiques Durée > 6 mois 30 Examens biologiques 31 Neuro Endocriniennes Biochimiques et métaboliques • NFS • CRP ; VS • ASAT ; ALAT ; Phosphatases alcalines • Électrophorèse des protéines • Iono sanguin ; glycémie ; calcémie ; phosphorémie • Urines : sang – protéines • TSH Psychologiques - Environnementales (culturelles) Génétiques ? 7 Normaux « TRAITEMENTS… »? Pour quel PRONOSTIC ? 32 33 Bon si • De la « périphérie » – Antalgiques – Relaxation – massages • Au « centre » • Incitation à la reprise d’une activité physique régulière +/- psychothérapie +++ Maintien d’une activité scolaire et physique Interruption nomadisme médical (1 seul pilote) Soutien psychologique (si «note » dépressive; anxiété ; stress) +/- antalgiques (moyens physiques) Pour le médecin et la famille à l’écoute 34 Accompagner Positiver Rassurer Pour une Fatigue libérée de sa chronicité 8 35 MécMMécanismes des Infections virales Me infectionismes des infections vir Pr Frédéric MORINET Hôpital St Louis (Paris 7) Mécanismes des Infections virales On est porteur de virus qui sont devenus silencieux 1 4 Association du Syndrome de Fatigue Chronique Pr Frédéric Morinet Hôpital Saint-Louis Université Paris Diderot Paris7 Faculté de médecine Paris 7 Je suis médecin biologiste, Professeur de Virologie et même si la cause virale du syndrome de fatigue chronique reste pour le moment en suspens car difficile à prouver, je vous propose de vous éclaircir sur les mécanismes des infections virales. Quelques chiffres Alzheimer HIV Tuberculose Parkinson Deux situations dans les rapports des virus avec l’être humain: Première situation à gauche où le virus en rouge vous infecte ; vous ferez ou non la maladie tout dépend de l’état de votre système immunitaire. Quoiqu’il en soit vous deviendrez porteur du virus, on garde les virus à vie dans notre organisme dans des endroits qui restent parfois non identifiés. À l’autopsie de sujets masculins décédés de mort naturelle, on retrouve du cytomégalovirus dans la prostate, cette glande n’étant pas le site cible de ce virus. 2 35 106 15 106 11 106 5 106 Première cause de décès : maladies cardiovasculaires Comme vous pouvez le lire, la principale infection virale qui pose un problème de santé publique majeur est l’infection par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) agent du SIDA mais la principale cause de mortalité reste les maladies cardiovasculaires. Deuxième situation à droite où le virus est en bleu. On a dans notre lignée germinale, les spermatozoïdes et les ovules, des virus qui sont devenues inoffensifs car silencieux ; dix pour cent de notre patrimoine génétique contient ces virus, ils sont endogènes et appartiennent à une famille particulière, appelée rétrovirus. Ces virus silencieux et inoffensifs joueraient un rôle dans la formation du placenta. Principaux items traités dans ce document L e rôle du réservoir animal 3 On est porteur de virus qui sont devenus silencieux Le rôle du réservoir animal Les virus peuvent poser des problèmes de société On n’est pas tous égaux devant la maladie virale La notion d’équilibre et les maladies virales La plupart des virus persistent à vie dans l’organisme La maladie virale peut progresser alors que le virus a disparu Les complications des vaccins antiviraux sont exceptionnelles 5 Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus – MERS – CoV* Cauchemez Lancet Infect Dia 2013 Guery Lancet 2013 I l s’agit d’une photo de microscopie électronique montrant une particule virale avec des épis en couronnes d’où le nom de coronavirus. Un nanomètre (en abrégé nm) correspond à dix puissance moins neuf mètre donc le virus est invisible à l’œil nu. Le syndrome de Fatigue Chronique est-il une maladie virale ? 9 Coronavirus Syndrome de détresse respiratoire 6 45-55 nm 85-150nm Le cancer du col utérin est une maladie infectieuse sexuellement transmissible. Il se déclare 10-15 ans après une infection génitale par des papillomavirus oncogènes, types 16 et 18. Pendant 10-15 ans, les lésions génitales peuvent être détectées par frottis et traitées par chirurgie si nécessaire. Les protéines E6 et E7 des papillomavirus oncogènes activent le cycle cellulaire. Il existe des cofacteurs à ce processus cancéreux : le tabac. Des vaccins préventifs sont mis sur le marché, des vaccins thérapeutiques sont en cours d’étude. La détection des anomalies du col utérin induites par l’infection à papillomavirus par un frottis reste prépondérante. Frazer Annu Rev Immunol 2011 Dervaux Institut de Veille Sanitaire Mars 2007 Il s’agit d’une photo de microscopie électronique montrant une particule virale avec des épis en couronnes d’où le nom de coronavirus. Un nanomètre (en abrégé nm) correspond à dix puissance moins neuf mètre donc le virus est invisible à l’œil nu. Les virus peuvent poser des problèmes de société 7 Leonard Hayflick Wadman M Nature 2013, 422-426 La photo ci-dessus montre un microbiologiste américain talentueux, Leonard Hayflick. Tout démarre en 1962 en Suède où une jeune femme décide de mettre un terme à sa grossesse de 4 mois. Les poumons du fœtus avorté sont envoyés dans le laboratoire de Leonard Hayflick qui les découpe et les met en culture. Il obtient ainsi une culture de cellules de poumon fœtal qui a permis la fabrication de nouveaux vaccins. À noter qu’en 2002 des catholiques intégristes américains ont écrit au Vatican car ils trouvaient non éthique de produire des vaccins à partir des produits d’avortement; l’argument ne tient pas dans la mesure où ces cellules fœtales ont permis la production de vaccins efficaces comme le ROR. Malgré la mise au point de vaccins dirigés contre les papillomavirus cancérigènes (oncogènes), le frottis de dépistage du cancer du col utérin reste un outil majeur dans la prévention de ce cancer. A l’heure actuelle six millions de femmes françaises (métropole et DOM-TOM) se font faire des frottis, c’est très encourageant, expliquant qu’uniquement mille cas de cancer du col sont répertoriés. 10 6 8 Henrietta Lacks Silberman Nature 2010, 463, 610 9 6 Papillomavirus Cancer du col utérin Cette fois-ci, tout se passe en 1952 où une jeune femme noire américaine enceinte présente des saignements du col utérin. Après l’accouchement, les saignements continuant, elle se décide à consulter un gynécologue obstétricien à Baltimore qui biopsie une petite tumeur du col utérin de 2cm de diamètre. Elle meurt cinq mois après. Il s’agissait d’un cancer du col utérin relié plus tard à une infection par un papillomavirus cancérigène. Les scientifiques ont mis en culture les cellules tumorales et donc immortelles; la lignée obtenue s’appelle HeLa pour Henrietta Lacks. Callaway E Nature 2013, 500, 132-133 Les dates en rouge montrent qu’il a fallu au moins cinquante ans pour que les descendants de Henrietta Lacks soient informés de l’utilisation de la lignée HeLa dérivée de son cancer du col par les chercheurs du monde entier. 10 1951 Biopsy of Henrietta Lacks’ tumour collected without her Knowledge or consent HeLa cell line soon established. 1971 The journal Obstetrics and Gynecology names Henrietta Lacks as HeLa source; word later spreads in Nature Science and mainstream press. 1973 Lacks family member learn about HeLa cells (pictured). Scientists later collect their blood to map HeLa genes, without proper informed consent. 1996 Lacks family honoured at the first annual HeLa Cancer Control Symposium, organized by former student of scientist who isolated HeLa cell. 2013 HeLa genome published without knowledge of the family, which later endorses restricted access to HeLa genome data. On n’est pas tous égaux devant la maladie virale 11 La maladie virale peut progresser alors que 14 le virus a disparu It and Run Virus respiratoires (Rhinovirus C) Immuno compétent Immunodéprimé (DOCK8) Hyperréactivité Bronchique Asthme Molluscum contagiosum Les complications des vaccins antiviraux sont 15 exceptionnelles Chen X Lancet Infect Dis 2013, 13, 877-88 Chu EY Arch Dermatol 2012, 148, 79-84 La notion d’équilibre et les maladies virales HBV La quantité - Jacques Bouveresse Le risque d’un incident sévère après vaccination est moins d’un cas par million de doses. 12 A l’inverse: CD8 P Chronique 5% 1 sur 1000 non vaccinés qui contractent la Rougeole vont mourir ; 1 sur 1000 non vaccinés qui contractent la polio seront paralysés et 1-2 sur 2000 vont mourir ; Plus de la moitié des enfants d’âge inférieur à un an qui contractent la coqueluche seront hospitalisés et 1 sur 200 vont mourir. H Algue 95% H Fulminante ? En bleu (à droite) les cellules du système immunitaire, en orange (à gauche) les cellules du foie infectées par le virus de l’hépatite B. Au centre l’hépatite B aiguë est liée à une destruction des cellules du foie par les cellules du système immunitaire ; le conflit immunitaire est équilibré, il y a autant de cellules oranges que de cellules bleues, la destruction du foie sera limitée. La plupart des virus persistent à vie dans l’organisme Les complications vaccinales sont rarissimes; lorsqu’elles surviennent c’est notre système immunitaire qui ne marche pas bien. 13 On est infecté par le virus de la varicelle dans l’enfance; puis le virus va se cacher dans le système nerveux où il reste silencieux. 60 ans plus tard, chez le sujet âgé le système immunitaire est affaiblie avec les années passées, le virus de la varicelle sort de sa cachette et va donner à nouveau des signes cliniques, le Zona. De la même manière on fait une mononucléose infectieuse à l’adolescence, le virus responsable appelée EBV va se cacher dans le système immunitaire puis beaucoup plus tard, il se réveille et l’on est à risque d’avoir un cancer du sang. Sabry A J Allergy Clin Immunol 2014, 133,1225-1227 11 16 Problème de la causalité 1980: Il n’y a pas de mort subite chez l’enfant vacciné contre la Diphtérie et le Tétanos 19 David Hume (XIIIème siècle) Scepticisme 1990: Il n’y a pas de sclérose en plaques après vaccination contre le virus de l’hépatite B Karl Popper (XXème siècle) Réfutabilité Les vaccins anti-poliomyélites ne sont pas contaminés par le virus du SIDA Postulats de Koch (XIXème siècle) 1998: Il n’y a pas d’autisme après vaccination contre le ROR Existe-t-il des sous types de Syndrome de Fatigue Chronique? 17 20 1 Post-Infectieux 2 Troubles neuropsychologiques associés 3 Fibromyalgie 4 Autre entité? Wakefield D. In Clinical Immunology Ed Bradley & Mc Cluskey 1997 Science 2014, 334, 339 L’immunité vaccinale est parfois plus faible que l’immunité naturelle pour des raisons que l’on ne maîtrise pas très bien; il faut donc faire des rappels! Le syndrome de Fatigue Chronique est-il une maladie virale? 18 Herpesvirus : Epstein-Barr Virus Herpesvirus 6 Parvovirus Enterovirus Grippe Retrovirus XMRV Science 2009, 325, 1324-1325 Informations pratiques A noter : A la rentrée, nous aurons 2 nouvelles permanences : Paris et Nancy 1. Paris : Hôpital Saint Louis et non plus Saint Antoine - 1 Avenue Claude Vellefaux, Paris 10 Entrée par la porte 5. En métro : Station Goncourt – hôpital Saint-Louis – (Ligne 11) En bus : Arrêt devant l’ hôpital Saint-Louis – Lignes 46 et 75 En voiture : Un parc de stationnement Vinci se situe sous l’hôpital – Entrée au 1, Avenue Claude Vellefaux Prochaines réunions prévues : 11 septembre ( salle beige) et 20 novembre de 14h à 16h30 2. Nancy : Maison des usagers- hôpital Central- 29, Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny. Les dates seront précisées aux adhérents de la région, par courrier, au cours de l’été et sur le site Internet. 12