parl’ordreleximinpourtraduirel’exigence d’équité et
d’efficacité.LaROetl’IAnousfournissentle cadrede
laprogrammation parcontraintes,cadredanslequel
nousproposonsun algorithmesimple,centralisé,pour
larecherched’allocationsleximin-optimales.
PréférencesnumériquesetutilitésSoitun ensemble
d’alternativesadmissiblesSfini, danslequelun arbitre
doitchoisirunealternative engageantnagents,cha-
cun ayantsespréférencespropres.Lemodèleleplus
classiquede cettesituationestceluidu welfarism(voir
parexemple[13,18]).Selonce modèle,quenousadop-
tonsici, lesélémentsdedécision del’arbitresonten-
tièrementcontenusdansladonnée,pourchaqueagent
etpourchaquealternative,deson niveau de«bien-
être».Ceniveauestmesuré,danslaversioncardinale
du modèle,parun indexnumériquemesurantl’utilité
individuelleui(s)del’agentipourl’alternatives.On
supposequelesutilitésindividuelles sontcomparables
entreagents(elles sontdonnées surune échelle com-
munedesutilités).Àchaquealternativescorrespond
doncun profild’utilitéhu1(s),...,un(s)ietlacompa-
raisonentredeuxalternatives s’effectuesurlaseule
basedesdeuxprofilsassociés.
Unefaçoncommodede comparerlesprofilsd’uti-
litésindividuellesestd’agrégerchacun en un index
d’utilité collective représentantlebien-être collectif
delasociétéd’agents.Ainsi, àchaquealternative
s∈Svacorrespondreuneutilité collectiveuc(s)=
g(u1(s),...,un(s)),oùgestunefonction d’agrégation
bienchoisie.Unedécisionoptimale estl’unede celles
quimaximise cetteutilité collective.
Équité etefficacitéavecl’ordreleximinLadifficulté
denotreproblèmed’allocationéquitablerésidedansle
faitqu’il fautconcilierlesintérêtscontradictoiresdes
agents.Iln’existepasengénérald’allocationquisatis-
fassepleinement touslesagentsàlafois.Onrecherche
donc,àtraverslafonction d’agrégationg,descompro-
miséquitables(larépartition doitêtre«juste»)eteffi-
caces(lesressourcesdoiventêtrepleinementutilisées),
cettedernièrenotionétantclassiquement traduitepar
lanotion dePareto-optimalité1.
Leproblèmedu choixdelafonction d’agrégationg
dépasselargementle cadrede cetarticle.Onse conten-
terade citerlesdeuxfonctionslespluscouramment
proposées,etquicorrespondentàdeux visionsex-
trêmesdu bien-être collectif2: lafonctionsomme etla
fonctionminimum,correspondantrespectivementaux
1.UnedécisionestPareto-optimalesietseulementsion ne
peutaugmenterstrictementlasatisfaction d’un agentqu’en di-
minuantstrictementlasatisfaction d’aumoinsun autreagent.
2.Descompromis sontpossiblesentre cesdeuxextrêmes.
Voirparexemple[18,page68](sommesdepuissances)ou[22]
(OrderedWeightedAveragingaggregators).
notionsd’utilitarisme classiqueetd’égalitarisme.La
premièren’estpastrèspertinentedansnotre contexte
carl’utilité collectiverésultantenedépend pasdelaré-
partition desutilitésindividuelles.Parcontre, lafonc-
tionminimum,quoiqu’un peuextrémiste,estparticu-
lièrementadaptée auxproblèmesquinousintéressent
icipourlesquelsl’équitéjoueun grand rôle,carlesdé-
cisionsoptimalesassociées sontcellesquimaximisent
lasatisfaction du moinsheureuxdesagents.Cepen-
dant, leproblèmede cettefonction,bienconnu dans
lacommunautédesCSPflousetcourammentappelé
«effetdenoyade»[4], estqu’ellelaisseun trèsgrand
nombred’alternatives,pourtant trèsdifférentes, indis-
tinguableslesunesdesautres.Ainsiparexemple, les
profilsd’utilitéh0,...,0ieth1000,...,1000,0iprodui-
rontlamêmeutilité collective0.Autrementdit, la
maximisation delafonctionminpeutproduiredesdé-
cisionsnonefficaces(nonPareto-optimales).
Deuxraffinementsdel’ordreinduitparlafonction
minetn’ayantpascetinconvénientsontclassiquement
proposésdansledomainedesCSPflouspourpallier
ceteffet.Ils’agitdesordresdiscriminetleximin[7].
Lediscriminaplusieursinconvénients:toutd’abord
il nes’agitpasd’un préordretotal, etil laissede
nombreusesincomparabilitésentreprofils;enoutre,
envertu du principed’anonymatunanimementadmis
enthéoriedu choixsocial, laqualitéd’unedécision
collective estinsensibleàlapermutation desutilités
desagents,ce quin’estpastout-à-faitle caspour
lediscrimin(lesdeux qualités sontincomparables). le
discrimin n’estdoncpaspertinentpourle classement
d’alternatives.Leleximin,quenousproposonsd’utili-
serici, estemployé classiquementenchoixsocial [17].
Nousl’introduisonsinformellement,avantdeledéfinir
précisémentdanslasection2.Lacomparaison dedeux
profilsd’utilités selonl’ordreleximin nes’opèrepasà
traversunefonction d’agrégationg,maisdirectement
surlesprofils.Onrecherched’abordlesdeux valeurs
minimalesdesdeuxprofils.Sielles sontdifférentes, la
plusgrandedesdeuxl’emporte.Sinon,on «élimine»
cesminimauxde chacun desdeuxprofilseton poursuit
itérativement.Parexemple,soitàcomparerlesprofils
h4,2,3,2ieth2,7,2,2i.Lesminimauxsontlesmêmes
(2)donconlesélimine(→h4,3,2ieth7,2,2i).Lesmi-
nimauxsontencore égaux(2);onlesélimine(→h4,3i
eth7,2i).Lesnouveauxminimauxsontdifférents(3et
2): lepremierprofilestdoncleximin-supérieurause-
cond.Unefaçonéquivalented’exprimerl’ordreleximin
estcelle-ci : chaqueprofilest trié enordrenon décrois-
santpuisoncomparelesprofilsainsitriés selonl’ordre
lexicographique(d’oùlenomleximin).
Cetarticle estorganiséainsi : lasection2défi-
nitformellementnotreproblèmedansun cadreCSP.
Lasection3décritlaprincipale contribution de cet
80 Actes JFPC’06