ActesJFPC 2006
Unalgorithmedeprogrammation par
contraintespourlarecherchedallocations
leximin-optimales
SylvainBouveretMichelLemaître
Oce NationaldÉtudesetdeRechercheAérospatiales,CentredeToulouse.
2,avenueEdouardBelin,B.P4025,31055 TOULOUSECEDEX4
sylvain.bouveret@onera.fr michel.lemaitre@onera.fr
Résumé
Dansle cadredelaprogrammation parcontraintes,
nousproposonsun algorithmerésolvantleproblèmesui-
vant:allouerdunemanière équitable etecace un en-
semblenidobjetsàdesagentsayantchacun leursutili-
téspropres,sousdescontraintesdadmissibilité.Lalgo-
rithme calculeuneallocationmaximisantlordreleximin
surlesprolsdutilitésdesagents.
Nousdécrivonsdeplusledomainedapplication qui
amotivé cestravaux:lepartagederessources satelli-
taires.Nousenextrayonsun problèmesimple etprécis
dallocationéquitable,quinous sertdebase,grâce àun
générateurdejeuxdetests,pourlévaluation delal-
gorithmeproposé.Deuximplantationsdelalgorithme
sontcomparées,lune en programmation parcontrainte
«pure»,avec Choco[14],lautre en programmationli-
néairemixteavec Cplex[12].
Abstract
Usingthe constraintprogrammingframework,we
proposeanalgorithmforsolvingthefollowingproblem:
fairlyand ecientlyallocatinganitesetofobjectsto
asetofagents,eachonehavingtheirown utilities,un-
deradmissibilityconstraints.Ouralgorithmcomputesan
allocationmaximizingtheleximinorderontheutility
prolesoftheagents.
Moreover,wedescribetheapplication domainthat
motivatedthiswork:sharing ofsatelliteresources.We
extractfromthisreal-worldapplicationasimpleand pre-
cisefairallocation problemthatallowsfortestingand
evaluating ouralgorithms,usingabenchmarkgenera-
tor.Twoimplementationsofthealgorithmare compa-
red,therstoneusingthe constraintprogrammingtool
Choco[14],and thesecond oneusingtheintegerlinear
programmingtoolCplex[12].
1Introduction
Allouerdunemanière équitable etecace un en-
semblelimitéderessourcesàdesagentsayantcha-
cun leurspréférencespropresestun problèmegéné-
ralduneportée considérable.Denombreuxexemples
de ce problèmeseretrouventcouramment,parmi les-
quelson peutciterlaconstruction demploisdu temps,
lepartagederéseauxde communication, la gestion de
ressourcesaéroportuairesimpliquantplusieurscompa-
gnies, lepartagedel’espace aérienentrediérentsusa-
gers, lepartagederessources satellitaires.
Danscetarticle,nousabordonsce problèmeavec
quatrehypothèsesrestrictives,maisqui laissenten-
coreun champ dapplicationtrèslarge:
1)lesressources sontdiscrètes,finies,etseramènent
àdesobjetsdistincts, indivisibleseten nombrefini ;
2)lespréférencesdesagents surlesallocationsadmis-
sibles sontexpriméesnumériquement;
3)onrecherchedesallocationséquitablesetecaces
lesensde cesmots seraprécisé etdiscutéplusloin;
4)larechercheduneallocationsatisfaisante estréa-
lisée demanièrecentralisée parun «arbitre»supposé
juste etimpartialetobéissantàdesprincipesadmis
partouslesagents.Autrementdit,on nes’intéresse
pasiciàdesproduresdallocationou denégociation
distribuéesentreagents.
Ceproblèmeàcaractère économiquemarquétouche
àplusieurschampsderechercheactifs: laRecherche
Opérationnelle(RO), l’Intelligence Articielle(IA),
laMicroéconomie, lathéoriedu ChoixSocial. Notre
contribution puisedanscesdiérentsdomaines.Des
deuxderniersnousempruntonsl’idée dutilitépour
traduiredespréférencesnumériques,etlacomparaison
79
parl’ordreleximinpourtraduirel’exigence déquité et
decacité.LaROetl’IAnousfournissentle cadrede
laprogrammation parcontraintes,cadredanslequel
nousproposonsun algorithmesimple,centralisé,pour
larecherchedallocationsleximin-optimales.
PréférencesnumériquesetutilitésSoitun ensemble
dalternativesadmissiblesSfini, danslequelun arbitre
doitchoisirunealternative engageantnagents,cha-
cun ayantsespréférencespropres.Lemodèleleplus
classiquede cettesituationestceluidu welfarism(voir
parexemple[13,18]).Selonce modèle,quenousadop-
tonsici, lesélémentsdedécision del’arbitresonten-
tièrementcontenusdansladonnée,pourchaqueagent
etpourchaquealternative,deson niveau de«bien-
être».Ceniveauestmesuré,danslaversioncardinale
du modèle,parun indexnumériquemesurantl’utilité
individuelleui(s)del’agentipourl’alternatives.On
supposequelesutilitésindividuelles sontcomparables
entreagents(elles sontdonnées surune échelle com-
munedesutilités).Àchaquealternativescorrespond
doncun proldutilitéhu1(s),...,un(s)ietlacompa-
raisonentredeuxalternatives seectuesurlaseule
basedesdeuxprolsassociés.
Unefaçoncommodede comparerlesprolsduti-
litésindividuellesestdagrégerchacun en un index
dutilité collective représentantlebien-être collectif
delasociétédagents.Ainsi, àchaquealternative
sSvacorrespondreuneutilité collectiveuc(s)=
g(u1(s),...,un(s)),oùgestunefonction dagrégation
bienchoisie.Unedécisionoptimale estl’unede celles
quimaximise cetteutilité collective.
Équité etecacitéaveclordreleximinLadiculté
denotreproblèmedallocationéquitablerésidedansle
faitqu’il fautconcilierlesintérêtscontradictoiresdes
agents.Ilnexistepasengénéraldallocationquisatis-
fassepleinement touslesagentsàlafois.Onrecherche
donc,àtraverslafonction dagrégationg,descompro-
miséquitables(larépartition doitêtre«juste»)ete-
caces(lesressourcesdoiventêtrepleinementutilisées),
cettedernièrenotionétantclassiquement traduitepar
lanotion dePareto-optimalité1.
Leproblèmedu choixdelafonction dagrégationg
dépasselargementle cadrede cetarticle.Onse conten-
terade citerlesdeuxfonctionslespluscouramment
proposées,etquicorrespondentàdeux visionsex-
trêmesdu bien-être collectif2: lafonctionsomme etla
fonctionminimum,correspondantrespectivementaux
1.UnedécisionestPareto-optimalesietseulementsion ne
peutaugmenterstrictementlasatisfaction dun agentquen di-
minuantstrictementlasatisfaction daumoinsun autreagent.
2.Descompromis sontpossiblesentre cesdeuxextrêmes.
Voirparexemple[18,page68](sommesdepuissances)ou[22]
(OrderedWeightedAveragingaggregators).
notionsdutilitarisme classiqueetdégalitarisme.La
premièrenestpastrèspertinentedansnotre contexte
carl’utilité collectiverésultantenedépend pasdelaré-
partition desutilitésindividuelles.Parcontre, lafonc-
tionminimum,quoiquun peuextrémiste,estparticu-
lièrementadaptée auxproblèmesquinousintéressent
icipourlesquelsl’équitéjoueun grand rôle,carlesdé-
cisionsoptimalesassociées sontcellesquimaximisent
lasatisfaction du moinsheureuxdesagents.Cepen-
dant, leproblèmede cettefonction,bienconnu dans
lacommunautédesCSPousetcourammentappelé
«eetdenoyade»[4], estquellelaisseun trèsgrand
nombredalternatives,pourtant trèsdiérentes, indis-
tinguableslesunesdesautres.Ainsiparexemple, les
prolsdutilitéh0,...,0ieth1000,...,1000,0iprodui-
rontlamêmeutilité collective0.Autrementdit, la
maximisation delafonctionminpeutproduiredesdé-
cisionsnonecaces(nonPareto-optimales).
Deuxranementsdel’ordreinduitparlafonction
minetnayantpascetinconvénientsontclassiquement
proposésdansledomainedesCSPouspourpallier
ceteet.Ilsagitdesordresdiscriminetleximin[7].
Lediscriminaplusieursinconvénients:toutdabord
il nesagitpasdun préordretotal, etil laissede
nombreusesincomparabilitésentreprols;enoutre,
envertu du principedanonymatunanimementadmis
enthéoriedu choixsocial, laqualitédunedécision
collective estinsensibleàlapermutation desutilités
desagents,ce quinestpastout-à-faitle caspour
lediscrimin(lesdeux qualités sontincomparables). le
discrimin nestdoncpaspertinentpourle classement
dalternatives.Leleximin,quenousproposonsdutili-
serici, estemployé classiquementenchoixsocial [17].
Nousl’introduisonsinformellement,avantdeledéfinir
précisémentdanslasection2.Lacomparaison dedeux
prolsdutilités selonl’ordreleximin nesopèrepasà
traversunefonction dagrégationg,maisdirectement
surlesprols.Onrecherchedabordlesdeux valeurs
minimalesdesdeuxprols.Sielles sontdiérentes, la
plusgrandedesdeuxl’emporte.Sinon,on «élimine»
cesminimauxde chacun desdeuxprolseton poursuit
itérativement.Parexemple,soitàcomparerlesprols
h4,2,3,2ieth2,7,2,2i.Lesminimauxsontlesmêmes
(2)donconlesélimine(h4,3,2ieth7,2,2i).Lesmi-
nimauxsontencore égaux(2);onlesélimine(h4,3i
eth7,2i).Lesnouveauxminimauxsontdiérents(3et
2): lepremierprolestdoncleximin-supérieurause-
cond.Unefaçonéquivalentedexprimerl’ordreleximin
estcelle-ci : chaqueprolest trié enordrenon décrois-
santpuisoncomparelesprolsainsitriés selonl’ordre
lexicographique(doùlenomleximin).
Cetarticle estorganiséainsi : lasection2dé-
nitformellementnotreproblèmedansun cadreCSP.
Lasection3décritlaprincipale contribution de cet
80 Actes JFPC’06
article:un algorithmede calculdunealternative
leximin-optimaledansun cadredeprogrammation par
contraintes,avec sapreuve.Lasection4estconsa-
crée àl’applicationquiamotivé cestravaux: lepar-
tagederessources satellitaires.Nousenextrayonsun
problèmesimpliéquinouspermetdetesterdeux
implantationsdel’algorithme en programmation par
contraintes(avec Choco[14]),eten programmation
linéaire(avec Cplex[12]).Lasection5présentedes
travaux voisins,avantlesconclusionsetperspectives,
section6.
2Cadreformel
Le cadredelaprogrammation parcontraintesest
trèsutilisédanslarésolution deproblèmescombi-
natoiresaussidiversquelesproblèmesdemploidu
temps,deplanication,dallocation defréquences....
Ceparadigme estfondésurlanotion deréseau de
contraintes.Unréseau de contraintesestformédun
ensembledevariablesX={x1,...,xp},dun en-
semblededomainesD={dx1,...,dxp},oùdxiest
un ensemblefinidevaleurspossiblespourxi(nous
supposonsquedxiN,etnotonsxi=min(dxi)
etxi=max(dxi)),etdun ensemblede contraintes
C.Chaque contrainteCCspécieun ensemblede
tuplesautorisésR(C)surun ensembledevariables
X(C).
Uneinstanciationvdun ensembleSdevariablesest
uneapplicationquiàtoutevariablexSassocieune
valeurv(x)deson domainedx.SiS=X,cetteinstan-
ciationestcomplète,sinon,elle estpartielle.SiS(S,
laprojection duneinstanciation deSsurSestlares-
triction de cetteinstanciationàSetestnotée vS.
Uneinstanciationestcohérentesietseulementsielle
nevioleaucune contrainte.Étantdonnéun réseau de
contraintes, leproblèmedexistence duneinstancia-
tioncomplète cohérenteàce réseau de contraintesest
appeléProblèmedeSatisfaction deContraintes(CSP)
[16]etestNP-complet.Unetelleinstanciation,sielle
existe,estunesolution du CSP.
Ilexisteunedéclinaison du CSPen problème
doptimisation(issuedel’extensionmax-CSPdes
problèmesdesatisfaction de contraintes),dansla-
quelleunevariableojouelerôledevariableob-
jectif.Unesolution duneinstance de ce problème
doptimisationestuneinstanciationcomplète cohé-
rentebvdu réseau de contraintestellequebv(o)=
max{v(o)|vinstanciationcomplète cohérente}.
Soit
x=hx1,...,xniun vecteurdentiers;nous
notons
x=hx
1,...,x
nilaversionordonnée dans
l’ordrenon-décroissantde ce vecteur.Nousdéfinissons
l’ordreleximinsurlesvecteursdentiers:
Définition1(Ordreleximin)Soient
xet
ydeux
vecteurs deNn.
xet
yserontditsleximin-
indiérents (noté
xleximin
y) sietseulementsi
x=
y.Le vecteur
yestleximin-préféréà
x(noté
xleximin
y) sietseulementsiiJ0,n1Ktel
quejJ1,iK,x
j=y
jetx
i+1<y
i+1.On notera
xleximin
ypour
xleximin
you
xleximin
y.
Larelation binaireleximinestun préordretotal.
Dansun problèmededécisioncollective,unesolu-
tionleximin-optimale estunealternativedontleprol
dutilitésassocié estmaximalpourl’ordreleximin.
Unetellesolutional’avantage,outredêtremin-
optimale,dêtreaussiPareto-ecace.
Ladéclinaison desCSPprésentée ci-avantpermet
dencoderun certain nombredeproblèmesdoptimi-
sationcombinatoireissusdu choixsocial. Parexemple,
si l’onveutmodéliserleproblèmedemaximisation
del’utilité collective égalitariste(fonction dagrégation
g=min)dansun problèmeànagents,on peutintro-
duirenvariableshu1,...,unicorrespondantauxuti-
litésde chaqueagent,etunevariableobjectifucliée
auxautresvariablesparlescontraintes{C1,...,Cn},
avec Ci=(ucui).
Enrevanche, lamodélisation du problèmede cal-
culdunedécisionleximin-optimaledansleformalisme
CSPnestpas siévidente,etellenécessiteunelégère
transcription delavarianteoptimisation du CSP.Nous
nousintéresseronsau problèmemodélisé commesuit.
[Leximin-Optimal]
Entrées:un réseau de contraintes(X,D,C);un
vecteurdevariables
u=hu1,...,uni(i,ui
X),appelévecteurobjectif.
Sortie:«Incohérent»s’il nexistepasd’instancia-
tioncomplète cohérente.Sinon,uneinstancia-
tionbvscomplète cohérentetellequevinstancia-
tioncomplète cohérente,v(
u)leximinbvs(
u).
Nousproposonsun algorithmederésolution de ce pro-
blème,fondésuruneméta-contraintede cardinalité.
3Algorithmeproposé
Leprincipedel’algorithme1estde calculerité-
rativementchaque composantedu vecteurcorrespon-
dantaux valeursordonnéesdel’instanciationleximin-
optimalede
u.Pourcela,onintroduitauxlignes3
et4un vecteurdevariablesdoptimisation, lerôlede
chaquevariableyiétantde calculerlavaleurdel’indice
idu leximin-optimal(on noteram=min{ui|1i
n}etM=max{ui|1in}).Àchaqueitérationi
delaboucle6..10,onajouteune contraintede cardina-
lité correspondantàlacomposante encoursde calcul
(ligne7),etoncalcule(ligne8)lavaleurmaximalede
Un algorithme de programmation par contraintes pour la recherche d’allocations leximin−optimales 81
lavariableyitellequeleréseau de contraintescou-
rant (quicorrespond auréseauinitialadditionnédes
variablesyketdescontraintesde cardinalitédesitéra-
tionsprécédentes)aitunesolution.Lavariableyiest
xée àcettevaleuroptimale(ligne9)pourtoutesles
itérations suivantes.Laligne10 restreintledomaine
delaprochainevariableyi+1demanièresûre;cepen-
dant, lestestsmontrentquellen’influepasdemanière
signicativesurlestempsde calcul, certainementcar
lapropagation de contraintesestcapabledeltrertrès
rapidementcettepartiedu domainedeyi+1.
Algorithme1:Algorithmederechercheduneso-
lutionleximin-optimaledun réseau de contraintes.
entrées:un réseau de contraintes(X,D,C);un
vecteurhu1,...,unidevariablesdeX
sortie:Unesolution du problème
[leximin-Optimal]ou «Incohérent»
sisolve(X,D,C)=«Incohérent»alors1
retourner«Incohérent»2
XX{y1,...,yn};3
DD{Jm,MK,...,Jm,MK};4
CC;5
pouri1ànfaire6
CC{AtLeast({u1yi, . . . , unyi},
ni+1)};7
bvmaximize(yi,(X,D,C));8
dyi{bv(yi)};9
dyi+1Jbv(yi),MK10
retournerbvX
11
Lalgorithmeutiliselaméta-contraintede cardina-
litéAtLeast:
Définition2(Méta-contrainteAtLeast) SoitΓ
unensembledepcontraintes,etkJ1,pKunen-
tier. Alors laméta-contrainteAtLeast(Γ,k)estla
contrainteportantsurlensembledesvariables surles-
quellesportentlescontraintesdeΓ,etautorisantuni-
quementlestuplesde valeurs pourlesquelsaumoins
kcontraintesdeΓsontsatisfaites.
Cetteméta-contrainte3estintroduitesouslenom
decardinalitycombinatorparexempledans[11]. Son
rôledansl’algorithme1estdesimulerune contrainte
dordreleximin(l’ensembledescontraintesde cardi-
nalitéimposeauxsolutions suivantesdêtreleximin-
supérieuresauvecteurleximin-optimalpartiel).
Lesfonctionssolveetmaximize(dontledétail est
du ressortdelarésolution deproblèmesdesatisfaction
de contraintes)deslignes1et8renvoientrespective-
mentunesolution du réseau de contraintes(X,D,C)
3.Lepréxe«méta»indiqueque cette contrainteprend en
paramètredautrescontraintes.
(ou «Incohérent»siunetellesolution nexistepas),
etunesolutionoptimaledu réseau de contraintes
(X,D,C)avec variableobjectify(ou «Incohérent»
siunetellesolution nexistepas).Nousconsidérons
contrairementauxsolveursde contraintesusuels
que cesdeuxfonctionsnemodientpaslesréseauxde
contraintes.
Proposition1Silesfonctionsmaximizeetsolve
sontcorrecteset terminent,lalgorithme1termine et
renvoieunesolutionauproblèmede calculduleximin-
optimaldunCSP.
Preuve:Lapreuvedelaterminaisonestimmédiate
si lesfonctionssolveetleximinterminent.
Si leréseau decontraintesinitialnapasdesolution,
etsi lafonctionsolveestcorrecte,alorsl’algorithme
renvoie«Incohérent».Nous supposonsdanslasuitede
lapreuvequenousnesommespasdanscecas-là.
Danslapreuve,on noterabvil’instanciationretour-
née àl’itérationiparlafonctionmaximize,etbvsla
solutionau problème[Leximin-Optimal].
Squelettedelapreuve:Pourmontrerquel’al-
gorithme estcorrect, il sutdemontrerquel’ap-
pelàmaximizenerenvoiejamais«Incohérent»,
etquecvn(
u)=bvs(
u).Pourcefaire,onse
sertdel’hypothèsederécurrencesuivante:(Hi)=
bviexiste etji,bvi(
u)
j=bvi(yj)=bvs(
u)
j.
Àl’itération1, lacontrainteAtLeast({u1y1,...,
uny1},n)estéquivalentàlacontraintey1
minui.Lafonctionmaximizerenvoiedoncune ex-
tensionbv1dunesolution du réseau decontraintes
initialtellequebv1(y1)=max{mini(v1(ui))|v1
instanciationcomplètecohérente}.Doncbv1(y1)=
bv1(
u)
1.Deplus,bv1(y1)bvs(
u)
1si lafonctionmaxi-
mizeestcorrecte(il existeune extension debvssur
(X,D,C)cohérente).On nepeutavoirbv1(y1)>
bvs(
u)
1,carcelavoudraitdirequebv1(
u)
1>bvs(
u)
1
etdoncquebv1seraitunesolutionleximin-supérieureà
bvs,cequinestpaspossibleCeciprouve(H1).
Montronsque(Hi)(Hi+1)(iJ1,n1K).
Montronsquedvi+1existe(cest-à-direqu’il existeau
moinsunesolutionauréseau decontraintesdel’itéra-
tion(i+1)).L’instanciationbvsestlaprojectionsurX
dunesolution du réseau decontraintesdel’itération
i+1.Eneet:
pardéfinition,bvssatisfait touteslescontraintesdu
réseauinitial ;
ji,bvi(yj)=bvs(
u)
j(daprès(Hi)),doncbvs(
u)
j
et toutes sescomposantes suivantesdanslevecteuror-
données(soitnj+1composantesdebvs(
u))sontsu-
périeuresouégalesàbvj(yj),cequisatisfaitlacontrainte
AtLeastdel’itérationj;
bvs(
u)
i+1bvs(
u)
ipardéfinition,doncil existeau
moinsunevaleurcohérentepouryi+1:bvi(yi).
Doncil existeaumoinsunesolutionauréseau de
contraintesdel’itérationi+1(doncdvi+1existe).
82 Actes JFPC’06
Enoutre,pourtoutji+1,dvi+1(
u)
jdvi+1(yj)
(sinonaumoinsunedescontraintesAtLeastestvio-
lée).Enremarquantquuneallocationadmissiblepour
(X,D,C)àl’itérationi+1l’estaussiàl’itérationi
(carentredeuxitérations successiveson nefaitquajou-
terunecontrainte etréduireledomainedunevariable),
onen déduitquon nepeutavoirdvi+1(
u)
j>dvi+1(yj).
Eneet,danscecas,puisquedvi+1(yj)=bvj(yj)(pour
j<i+1, ledomainedeyjestun singleton),dvi+1aurait
étéstrictementmeilleurequebvjpouryjàl’itération
j,etsimaximizeestcorrecte,cenestpaspossible.
Doncji+1,dvi+1(
u)
j=dvi+1(yj),cequiprouvela
première égalité.
Lextension debvsquiaectelavaleurbvs(
u)
i+1à
yi+1estfaisableàl’itérationi+1(ellesatisfait,en plus
desautrescontraintes, lacontrainteAtLeastdel’ité-
rationi+1).Doncdvi+1(yi+1)bvs(
u)
i+1.Si l’onavait
dvi+1(yi+1)>bvs(
u)
i+1,alorslaprojection dedvi+1sur
Xseraitunesolution deceréseau decontraintestel
quej<i+1,dvi+1(
u)
j=bvs(
u)
jetdvi+1(
u)
i+1>
bvs(
u)
i+1,doncunesolutionleximin-supérieureàbvs,ce
quinestpaspossible.Onadoncbiendvi+1(yi+1)=
bvs(
u)
i+1,cequiachèvedeprouver(Hi+1).
Par récurrence,onadonc:(1)cvnestunesolution
du réseau decontraintesàl’itérationn,doncafortiori,
saprojectionsurXestunesolutionet (2)pourtouti,
cvn(
u)
i=bvs(
u)
i,donccvn(
u)etbvs(
u)sontleximin-
indiérents.Doncl’instanciationrenvoyée parl’algo-
rithme estbien unesolution du problème[Leximin-
Optimal].
Si laprogrammation parcontraintes seprêtepar-
ticulièrementàl’implantation de cetalgorithme, la
méta-contraintede cardinalitéutilisée dansl’algo-
rithmesexprimeaussidansledomainedelapro-
grammationlinéaire[10,p.11]grâce àl’introduction
denvariables0–1 {δ1,...,δn}.Laméta-contrainte
AtLeast({x1y,...,xny},k)estéquivalente
àl’ensemblede contrainteslinéaires{x1+δ1y
y,...,xn+δnyy,Pn
i=1δink}.
4Applicationàun problèmedepartage
deressources satellitaires
Nousdécrivonsmaintenantl’applicationquiamo-
tivé cestravaux,etquinousaservipourexpérimenter
etévaluerl’algorithmeproposé ensituationréaliste.
4.1Description delapplication
Lapplicationconcernel’exploitationcommune,par
plusieursagents(pays,organismesinternationaux...),
dune constellation desatellitesdobservation dela
Terre.Lamission de ce typedesatellitesconsiste,
commel’illustrelagure1,à acquérirdesphotogra-
phiesdelaTerre,enréponseàdesdemandesdephoto-
graphiesdéposéesparlesagents.Cesagentsdéposent,
limitedu corridor
devisibilité
satellite
photographie
encours
dacquisition
orbite
photographiesnonacquises
photographiesacquises
Figure1 – Acquisition dunephotographieparun
satellitedobservation delaTerre.
auprèsdun centredeplanicationcommun,desde-
mandesdephotographievalablespourun jourdonné.
Laplanicationglobaledesprisesdevuedetousles sa-
tellitesdelaconstellationestorganisée parintervalles
detemps successifs,généralement1jour.Le centre
deplanication déterminedonc,parmi lesdemandes
concernantun jourdonné, l’ensembledesdemandes
quiserontsatisfaites,cest-à-direl’ensembledespho-
tographiesquiserontacquisesce jour-làparlaconstel-
lation.Cetensemblededemandes satisfaitesconstitue
uneallocationjournalièredesdemandesauxagents.
Lescontraintesphysiquesdexploitationetle
nombreimportantdedemandesconcernantcertaines
zonesgénèrentdesconflitsentredemandes.Ilest
donc engénéral impossibledesatisfairesimultanément
touteslesdemandesdéposéespourun jourdonné.Au-
trementdit,seulun sous-ensembledesdemandespour-
rontêtresatisfaites.Toutescescontraintesdéfinissent
l’ensembledesallocationsadmissibles.
Voiciquelquesordresdegrandeurconcernantlepro-
blèmeréel. Lesagents sontentre3et6.Plusieurscen-
tainesdedemandes sontcandidateschaquejour,parmi
lesquelles100 à 200 serontsatisfaites.
Lesdemandesdun agentsontd’importancesin-
égales.Chaqueagent traduitl’importance relativede
sesdemandesenassociantàchacuneun poids,quiest
un nombrepositifou nul4,etcorrespond implicite-
mentàdespréférencesadditives:étantdonnésdeux
ensemblesdedemandesdun agentdontlasommedes
poidsestidentique, l’agentconcerné estindiérentde-
vantl’obtention del’un oul’autre ensembledede-
mandes.Lutilitéindividuelleduneallocation pourun
4.Un poidsnulmarquesimplementlefaitquun agentnest
pasintéresséparlademande.
Un algorithme de programmation par contraintes pour la recherche d’allocations leximin−optimales 83
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