Éthique et refus de soins Dr. V. LEFEBVRE des NOETTES Gérontopsychiatre CHER APHP LIMEIL Le refus de SOINS Un mode d ’expression pour le soigné Un choc pour les soignants Et pourtant… Le refus de traitement est le corollaire du consentement aux soins et nous devons nous y préparer. « Il n’y a de consentement véritable que lorsqu’est reconnue concrètement l’éventualité d’un refus. » Père P.VERSPIEREN Mais préparer à quoi ? à décoder le signal d’alarme à décrypter ce qui s ’y cache sans accepter ce refus trop facilement sans abandonner le patient PARFOIS IL Y A OPPOSITION entre DROITS du malade Et DEVOIRS du soignant RELATION SOIGNANT-SOIGNE DOIT être ETHIQUE et JUSTE Mais le raisonnement médical est difficile À partager surtout si le patient est anxio/Dépressif ou présente des troubles cognitifs . Si le REFUS est confirmé Le soignant doit respecter la volonté du patient Après l’avoir informé des conséquences de son choix Après avoir tout mis en oeuvre pour le convaincre d’ accepter les soins indispensables C ’est le droit du malade de dire NON Code de déontologie médicale (1995) Art. 36 « Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d ’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposé, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences » Le refus de traitement clairement exprimé d’une personne majeur sans régime de protection doit être respecté même s’il doit aboutir à la mort Venir en aide à une personne n’est pas nécessairement lui imposer un traitement C ’est le droit du malade de dire NON Loi du 22 avril 2005 : Dr. Jean LEONETTI « Lorsqu ’une personne en phase avancée ou terminale d ’une infection grave et incurable, quelle qu ’en soit la cause, décide de limiter ou d ’arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté après l ’avoir informé des conséquences de son choix ». C ’est le droit du malade de dire NON Nécessité d ’une information progressive et utile Danger de l ’abus d ’autorité du médecin sur un patient Notion du respect de la personne vulnérable C ’est le droit du malade de dire NON Principes éthiques fondamentaux Principe d ’autonomie Principe de bienveillance Principe de non malfaisance Principe de justice et d’ équité Pr. Paul Ricoeur (1913/2005) C ’est le droit du malade de dire NON (2) Loi du 04 mars 2002 : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment » (art. 111-4) C’est le droit du malade de dire NON C’est notre devoir de savoir Pourquoi le malade dit NON Problèmes d ’information Mécanisme de défense Problème de décalage dans le temps: non maintenant/ plus tard oui Peurs des effets indésirables des traitements, peur de l’inconnu Vécu antérieur Perte de l’élan vital, dépression, troubles cognitifs Anosognosie Le refus de traitement est le MOYEN pour le malade quand il peut le faire de se révolter face à la maladie de provoquer un vrai dialogue de pointer sa souffrance d ’affirmer son pouvoir de décision dans l ’opposition Face au refus de traitement du patient Attitudes soignantes à adopter Reformuler l ’objet du refus et ses motifs Vérifier la compréhension de l ’information reçue et réexpliquer si besoin S ’assurer de son aptitude à décider Rechercher en priorité les symptômes majeurs non soulagés Face au refus de traitement du patient Attitudes soignantes à adopter Explorer les ressentis du patient Ne pas essayer de tout entendre en un seul entretien Proposer au malade un projet de soins adapté à son rythme Laisser du temps et lui permettre de changer d ’avis Retransmettre à l ’équipe soignante Malade présentant une démence sévère Décision avec : La personne de confiance Les directives anticipées Le tuteur La famille L’équipe pluridisciplinaire Conclusion Le respect des choix du patient est capital et incontournable. Mais respecter son refus d’un traitement sans décrypter ce qui l’a amené à dire non, serait l’abandonner Le refus est un signal d ’alarme qui nous pousse dans nos propres limites Il nous permet de nous remettre en question En conclusion Une ETHIQUE du CARE Entre RESPECT du malade et REFUS de l’abandon