La Guerre de 1812 CHRONOLOGIE

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Guerre de 1812
CHRONOLOGIE
La
PRÉSENTÉE PAR LE RÉPERTOIRE CANADIEN DES LIEUX PATRIMONIAUX
RÉDIGÉE PAR DES HISTORIENS DE PARCS CANADA
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De 1775 à novembre 1811
De 1775 à 1783
Guerre de l’Indépendance américaine.
Treize colonies américaines mécontentes de l’autorité exercée par les Britanniques rompent toutes leurs
relations avec la métropole et déclarent leur indépendance. Cet acte de sécession déclenche une longue
guerre sanglante entre les forces britanniques et les patriotes américains. À la suite du traité de Paris, qui
met un terme aux hostilités, de nombreux loyalistes persécutés se réfugient en Grande-Bretagne et dans
les autres colonies britanniques. Cette guerre marque le début d’un siècle de conflit militaire et politique
entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, pendant lequel auront lieu la guerre de 1812 et de nombreuses
querelles frontalières. L’indépendance des États-Unis déclenche également une lutte entre les Américains
et les Amérindiens pour le contrôle des terres situées au nord de la rivière Ohio. Les affrontements se
multiplient dans la région avec l’arrivée d’un nombre croissant de pionniers américains. La rivalité entre
les deux groupes pour la domination de ces terres convoitées se poursuivra jusqu’au XIXe siècle.
Campement des Loyalistes à Johnston
(Cornwall), James Peachy, le 6 juin 1784,
BAC C-2001
1778
1778
La marine provinciale, une force navale en eau douce, est créée pour patrouiller les
Grands Lacs, le lac Champlain et le fleuve Saint-Laurent.
Après avoir assuré son contrôle de l’Amérique du Nord en défaisant la France lors de la guerre de Sept
Ans (1756-1763), la Grande-Bretagne a besoin d’un service maritime afin d’approvisionner et de maintenir
le contact avec ses postes des Grands Lacs. La marine provinciale est créée à cette fin et elle entraîne
l’établissement de chantiers navals à Kingston (1790) et à Amherstburg (1796), dans le Haut-Canada, et à
l’île aux Noix (1812), dans le Bas-Canada. Quand la guerre éclate en 1812, les petits bâtiments légèrement
armés de la marine provinciale servent essentiellement au transport de troupes et aux
approvisionnements. Si elle excelle à cette tâche, elle s’avère moins efficace comme force navale contre la
flotte du commodore américain Isaac Chauncey sur le lac Ontario. En mai 1813, les professionnels de la
marine royale, sous les ordres du commodore sir James Lucas Yeo, prennent le commandement de la
marine provinciale.
A View of Amherstburg, 1813, Margaret Reynolds, Lieu historique
national du Fort Malden
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1779
1779
Des réfugiés loyalistes américains commencent à émigrer en Amérique du Nord
britannique.
1787
13 juillet 1787
Le Congrès des États-Unis adopte l’Ordonnance du Nord-Ouest, qui permet la
création de nouveaux États dans les territoires au nord de la rivière Ohio et à l’est de
la rivière Mississippi. Malgré des dispositions législatives prescrivant un traitement
équitable des Premières nations dans la région, les colons américains continuent
d’empiéter sur les terres des Amérindiens.
1789
1789
À Kingston, dans le Haut-Canada, les Britanniques établissent un chantier naval, qui
deviendra leur principal chantier de construction des navires de combat sur les
Grands Lacs pendant la guerre de 1812.
Kingston devient le centre des activités navales britanniques sur le lac Ontario lorsque la marine
provinciale y établit, sur la pointe Frederick, un chantier naval ainsi qu’une base servant au
transbordement crucial des marchandises à destination et en provenance des Grands Lacs. Kingston sera
une menace permanente pour les Américains, qui n’auront pas la capacité de prendre la ville et qui ne
l’attaqueront qu’une seule fois pendant la guerre, lorsque leur escadron pourchassera le
HMS Royal George jusque dans le port. Le chantier naval produira un grand nombre de navires de guerre
destinés à l’escadron du commodore sir James Lucas Yeo, notamment le St. Lawrence de la Royal Navy.
Pendant la guerre, le chantier hébergera des centaines de marins et emploiera autant d’ouvriers qualifiés,
dont beaucoup seront recrutés à Québec en raison du manque de travailleurs dans le Haut-Canada.
Humiliés par les conditions des quatre traités signés avec les États-Unis (ceux du
fort Stanwix en 1784, du fort McIntosh en 1785, du fort Finney en 1786 et du fort
Harmar en 1789), qui permettent la colonisation de certaines parties de la vallée de
l’Ohio par les Américains, des Premières nations de la région regroupées en
confédération déclenchent une guerre pour conserver leurs terres. Le conflit se
poursuivra jusqu’en 1795.
1790
Octobre 1790
Une confédération de guerriers des nations Miami, Shawnee, Lenape (Delaware) et
Nishnabek (Potawatomi) dirigée par le chef Petite Tortue (Michikinikwa) dans le
territoire situé au nord-ouest de la rivière Ohio remporte la victoire sur une
expédition militaire américaine menée par le brigadier-général Josiah Harmar.
1791
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4 novembre 1791
Au terme de la bataille de la Wabash, une seconde expédition américaine dans le
territoire du Nord-Ouest, dirigée cette fois par Arthur St. Clair, le gouverneur de
cette région, est vaincue par une confédération de Premières nations menée par le
chef miami Petite Tortue (Michikinikwa).
1792
1792
Les guerres de la Révolution française débutent. Elles découlent de la Révolution
française de 1789 et sont suivies des guerres napoléoniennes. Les hostilités se
poursuivront jusqu’en 1815, mises à part de brèves accalmies de 1802 à 1803 et de 1814
à 1815.
Les guerres de la Révolution française et les guerres napoléoniennes consistent en une série de
campagnes menées contre la France par diverses coalitions. Le 1er février 1793, la France, déjà en conflit
avec d’autres pays européens, déclare la guerre à la Grande-Bretagne, qui s’est jointe à la coalition
antifrançaise. Des affrontements terrestres et maritimes ont lieu dans le monde entier mais
principalement en Europe. Ce conflit est marqué par de nombreuses batailles, notamment l’ultime
défaite infligée à l’empereur français Napoléon à Waterloo par les armées du duc de Wellington et du
maréchal prussien Gebhard von Blücher en 1815. Pendant la guerre, la France et la Grande-Bretagne
imposent toutes deux des restrictions commerciales qui nuisent à des pays neutres comme les
États-Unis. Ces mesures ont notamment comme conséquence de pousser les États-Unis à déclarer la
guerre à la Grande-Bretagne le 18 juin 1812. Les Britanniques, qui sont déjà engagés dans un conflit
contre Napoléon, ont peu de troupes à envoyer à la défense de leurs colonies en Amérique du Nord.
1792 et 1793
Le lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe émet une proclamation visant à
encourager l’immigration des Américains dans le Haut-Canada. Lors de la guerre de
1812, près de la moitié de la population de la colonie est d’origine américaine.
Des Premières nations de la région de l’Ohio veulent faire la paix avec les États-Unis
à condition qu’aucun colon américain ne s’établisse au nord de la rivière Ohio. Les
négociateurs américains refusent d’accepter cette frontière, et la guerre se poursuit.
1794
20 août 1794
Bataille de Fallen Timbers, territoire du Nord-Ouest. Une troisième expédition
militaire américaine envoyée dans le territoire, cette fois mieux préparée et dirigée
par le major-général Anthony Wayne, remporte la victoire sur la confédération de
Premières nations du chef miami Petite Tortue (Michikinikwa).
19 novembre 1794
Traité de Londres (Jay Treaty) : Le Traité d'amitié, de commerce et de navigation est
signé. Il définit la façon dont la frontière entre l’Amérique du Nord britannique et les
États-Unis sera établie.
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Du nom du négociateur américain, le Traité Jay entre en vigueur le 29 février 1796 pour régler certaines
questions non résolues après la Révolution américaine et aider à éviter la guerre entre la Grande-Bretagne
et les États-Unis. Les Britanniques acceptent de retirer leurs troupes des postes qu’ils occupent en
territoire américain dans la région des Grands Lacs et construisent donc plusieurs forts en remplacement
de ceux qu’ils ont rendus. L’accord sanctionne aussi le commerce transfrontalier, quoique les différends
commerciaux deviennent plus tard un enjeu dans les prémisses de la guerre de 1812. Le traité vient à
échéance en 1803 et les tentatives pour sceller un autre accord échouent, ce qui accentue les tensions
entre les deux nations.
1795
3 août 1795
Le traité de Greenville entre les États-Unis et une confédération de Premières
nations, signé à la suite de la bataille de Fallen Timbers, permet la colonisation par les
Américains d’une grande partie de la vallée de l’Ohio. Affligées par la perte de leurs
terres, certaines de ces nations, dont les Shawnee, s’allieront aux Britanniques lors
du déclenchement de la guerre de 1812.
1796
De 1796 à 1799
Les forts George, Amherstburg et St. Joseph sont construits par les Britanniques pour
remplacer des postes récemment cédés en territoire américain.
Comme elle s’y est engagée à la signature du traité Jay en 1794, la Grande-Bretagne cède aux États-Unis
plusieurs postes établis dans l’Ouest. Pour conserver sa position stratégique, elle érige donc trois forts le
long des routes de transport sur les Grands Lacs. D’abord, le fort George est construit en face du fort
Niagara pour garder la mainmise sur l’importante route d’approvisionnement reliant les lacs Ontario et
Érié. Après la cession du fort Détroit, le fort Amherstburg et son chantier naval sont également établis
pour surveiller les déplacements sur la rivière Détroit. Enfin, pour contrebalancer la présence militaire
américaine au fort Mackinac dans le secteur supérieur des Grands Lacs et pour protéger le commerce
des fourrures, le fort St. Joseph est construit sur l’île St. Joseph. Ces postes ne seront fortifiés qu’en 1799.
Ils seront des centres d’activités des forces armées et du département britannique des Indiens.
Plan du fort George, J.B. Duberger, le 9 août 1814, BAC MNC 5261
1798
16 novembre 1798
Au large de Cuba, les marins d’un escadron de la Royal Navy abordent le sloop USS
Baltimore et réquisitionnent les 55 membres d’équipage. Cinquante d’entre eux
seront plus tard remis en liberté, mais les Américains sont outrés par cette violation
de la souveraineté de leur pays.
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1799
1799
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 1er bataillon du 41e régiment.
1802
1802
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 49e régiment accompagné du
lieutenant-colonel Isaac Brock.
1803
8 août 1803
Levée du régiment des Canadian Fencibles. Créé à l’origine en Grande-Bretagne, le
régiment est composé de soldats du Haut et du Bas-Canada et servira dans les deux
provinces pendant la guerre de 1812.
1806
Avril 1806
Pendant la guerre que se livrent continuellement entre la Grande-Bretagne et la
France, la Royal Navy impose un blocus sur les côtes françaises afin d’exercer des
pressions économiques sur l’ennemi.
De 1806 à 1812
Les marines britannique et française violent le droit à la libre circulation des navires
américains en haute mer.
Pendant les guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne et la France tentent toutes deux de ruiner
l’économie adverse en imposant une série de restrictions aux échanges commerciaux avec des pays
neutres. Les vaisseaux britanniques et français se permettent donc de saisir les navires marchands
américains transportant des marchandises destinées à leur ennemi. En représailles à cette violation des
principes de libre circulation en haute mer, les États-Unis adoptent une série de lois comme la loi sur
l’embargo (Embargo Act) de 1807. Par ailleurs, les Britanniques interceptent et fouillent les navires
marchands américains et les bâtiments de la marine des États-Unis, soi-disant à la recherche de
déserteurs britanniques, mais réquisitionnent en fait de nombreux citoyens américains et les obligent à
servir dans la Royal Navy. En 1812, les cris de guerre lancés par les Américains ont trait à la défense de la
liberté commerciale et des droits des marins.
21 novembre 1806
Napoléon promulgue le décret de Berlin, qui interdit aux alliés de la France de faire
des échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne. Ce décret et d’autres qui le
suivront seront connus sous le nom de système continental.
31 décembre 1806
Le traité Monroe-Pinkney entre la Grande-Bretagne et les États-Unis est conclu. Il
comprend certaines concessions en faveur des Américains sur le plan commercial,
mais pas sur la réquisition des marins. Pour cette raison, le président Thomas
Jefferson refuse de soumettre le traité à la ratification du Sénat.
1807
1807
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 100e régiment et le 10e bataillon royal
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des vétérans.
22 juin 1807
Le navire de guerre HMS Leopard ouvre le feu sur l’USS Chesapeake au large du cap
Henry, en Virginie.
De 1796 à 1812, la Royal Navy réquisitionne près de 10 000 marins employés sur des navires commerciaux
américains et les enrôle de force, alléguant habituellement qu’il s’agit de déserteurs britanniques.
Cependant, l’épisode de plus célèbre de réquisition de marins se déroule à bord d’une frégate de la
marine américaine. Le 22 juin 1807, le HMS Leopard ouvre le feu sur l’USS Chesapeake au large du
cap Henry : trois hommes sont tués et 16 autres blessés. Un détachement du Leopard monte à bord du
Chesapeake et rassemble l’équipage. Quatre déserteurs sont faits prisonniers. Lorsque le Chesapeake
réussit à rentrer à Norfolk, les citoyens déclenchent une émeute. La rumeur de l’incident se répand, et les
protestations prennent de l’ampleur. Résistant aux pressions, le président Thomas Jefferson se retient de
déclarer la guerre, mais il ferme les ports américains aux navires de guerre britanniques. L’incident
envenime considérablement les relations anglo-américaines.
24 août 1807
Les échanges commerciaux entre l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis
sont suspendus. Cependant, Saint John au Nouveau-Brunswick ainsi qu’Halifax et
Shelburne en Nouvelle-Écosse sont désignés ports francs, et les marchandises
américaines y sont les bienvenues.
11 novembre 1807
Afin d’accroître les pressions économiques sur la France, le gouvernement
britannique promulgue des décrets interdisant aux navires étrangers, même ceux
provenant de pays neutres, de faire des échanges commerciaux dans les ports
européens, à moins de passer d’abord par un port britannique pour y payer des droits
de douane.
17 décembre 1807
Napoléon promulgue le décret de Milan, selon lequel tout navire accostant dans un
port britannique sera considéré comme une propriété britannique et sera donc saisi.
Ainsi, les navires de commerce américains naviguant dans les eaux européennes
risquent maintenant d’être saisis par les navires de guerre français ou britanniques.
22 décembre 1807
Le Congrès des États-Unis décrète un embargo.
Le 11 novembre 1807, dans le but d’accroître la pression sur l’économie de la France, le gouvernement
britannique promulgue des décrets interdisant aux navires étrangers de faire des affaires en Europe sans
d’abord s’arrêter dans un port britannique pour payer des droits de douane. Le 17 décembre, Napoléon
réplique en signant le décret de Milan, selon lequel tout navire accostant dans un port britannique sera
considéré comme une propriété britannique et pourra ainsi être saisi. Cette guerre économique entraîne
la confiscation de 947 navires américains de 1807 à 1812. La loi sur l’embargo, qui interdit l’exportation de
produits américains dans tous les pays étrangers, vise à obliger la Grande-Bretagne et la France à
assouplir les restrictions qu’elles ont imposées sur les échanges commerciaux des États-Unis. Toutefois,
elle aura plutôt pour effet de nuire au commerce maritime américain, qui est principalement concentré en
Nouvelle-Angleterre.
1808
Été 1808
D’importants travaux sont mis en chantier pour améliorer les fortifications de
Québec.
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Québec est le centre militaire et administratif de l’Amérique du Nord britannique et, en tant que port
ouvert aux navires océaniques, la porte d’entrée du continent. Sa protection est donc d’une importance
capitale. Craignant les représailles à la suite de la Révolution américaine, Gother Mann, commandant des
Royal Engineers au Canada, dresse un plan pour renforcer les défenses de la ville. Son successeur, Ralph
Bruyeres des Royal Engineers, réalise une partie de ce plan qui comprend ravelins et ouvrages extérieurs
formant le bastion St-Louis, une nouvelle ligne de défense constituée de quatre tours Martello et plusieurs
poudrières. Les Britanniques poursuivent les travaux de renforcement tout au long de la guerre,
notamment par l’ajout d’une citadelle (1820-1831).
Vue de Québec, à partir de la pointe Lévis,
George Heriot, BAC C-12780
1809
1 mars 1809
Le président Thomas Jefferson autorise l’adoption d’une loi qui met fin à l’embargo
et permet la reprise de tous les échanges commerciaux, sauf ceux avec la GrandeBretagne et la France.
4 mars 1809
James Madison est assermenté président des États-Unis. Dans ce pays, la guerre de
1812 sera connue sous le nom de « guerre de M. Madison ».
Mai 1809
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 1er bataillon du 8e régiment.
1810
1810
Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry revient au Canada. Il devient l’aide de
camp du major-général Francis de Rottenburg.
1 mai 1810
Par l’adoption du projet de loi no 10 (appelé projet de loi Macon d’après le
représentant qui est à son origine, Nathaniel Macon), le Congrès permet la reprise
des échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne et la France, mais promet de
mettre fin aux échanges avec l’ennemi de la première des deux puissances à lever ses
restrictions à l’encontre des navires neutres.
11 septembre 1810
Le New Brunswick Regiment of Fencible Infantry, levé en 1803, devient un régiment
de ligne, le 104e régiment d’infanterie.
2 novembre 1810
La France annonce qu’elle révoque ses décrets à l’encontre des navires de commerce
neutres. Le président James Madison donne trois mois à la Grande-Bretagne pour
faire de même.
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1811
1811
Arrivée à Québec des Royal Newfoundland Fencibles.
Des quartiers militaires sont aménagés sur la rue Saint-Louis à Québec, dans le BasCanada.
Le major-général Isaac Brock est nommé administrateur et commandant militaire du
Haut-Canada. Cette nomination au titre de responsable des affaires civiles et
militaires permet à Brock de mobiliser plus efficacement les ressources défensives de
la colonie.
2 mars 1811
Le président James Madison interdit les échanges commerciaux avec la GrandeBretagne.
1 mai 1811
La frégate de la Royal Navy HMS Guerrière arraisonne le brick américain Spitfire au
large de Sandy Hook, au New Jersey, et réquisitionne un marin américain.
16 mai 1811
Confondant le sloop HMS Little Belt avec le HMS Guerrière, l’USS President ouvre le
feu sur le Little Belt au large de la côte de la Caroline du Nord. Neuf marins
britanniques sont tués et 23 autres sont blessés.
Septembre 1811
Des décrets britanniques restreignent les échanges commerciaux américains dans les
Antilles britanniques.
13 septembre 1811
Arrivée à Québec du nouveau gouverneur général, sir George Prévost.
4 novembre 1811
Le douzième Congrès des États-Unis commence ses travaux.
Le douzième Congrès des États-Unis est marqué par la présence d’une dizaine de nouveaux députés
provenant des États du Sud et de l’Ouest. Surnommés les faucons, ces hommes font partie de la première
génération d’Américains qui sont devenus adultes après la Révolution. Ils sont révoltés par l’enrôlement
forcé et le non-respect de la neutralité des États-Unis en haute mer. De plus, ils croient que la conquête
de l’Amérique du Nord britannique mettrait fin au soutien supposément apporté par les Britanniques aux
Amérindiens, et ouvrirait ainsi la voie à la domination par les Américains du commerce des fourrures
dans le Nord. Ironiquement, la principale région maritime du pays, la Nouvelle-Angleterre, est opposée à
une guerre avec la Grande-Bretagne, mais comme les faucons sont majoritaires à la Chambre et au Sénat,
il semble de plus en plus probable qu’un conflit armé sera déclenché.
7 novembre 1811
Après la bataille de Tippecanoe, une force composée de troupes régulières et de
miliciens américains, dirigée par le major-général William Henry Harrison,
gouverneur du territoire de l’Indiana, incendie le village de la nation Shawnee
surnommé « ville du prophète ».
De janvier 1812 à juin 1812
1812
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 103e régiment.
Des unités de miliciens volontaires de la taille de compagnies sont formées dans les
comtés du Haut-Canada :
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→ Cavalerie : 1re de Leeds, 2e de Grenville, 1re de Lennox, 1re d’Addington, 1re du
Prince Edward, 1re de York, 1re et 2e de Lincoln, 2e d’Essex et 1re de Kent.
→ Compagnies d’artillerie : 1re de Frontenac, 1re et 2e de Lincoln.
→ Compagnies de fusiliers : 1re de Grenville, 1re et 2e de Leeds, 1re de York, 1re de
Norfolk et 1re d’Oxford.
De janvier à mai
1812
Des Amérindiens lancent des raids contre les colons américains établis dans les
territoires du Missouri et de l’Indiana.
Février 1812
La loi sur la milice du Haut-Canada est modifiée.
En 1793, une première loi sur la milice est adoptée dans le Haut-Canada pour organiser la défense de la
colonie par les citoyens. Elle demeure inchangée jusqu’au début de 1812. La menace d’une guerre avec
les États-Unis devenant alors de plus en plus concrète, le major-général Isaac Brock, en qualité de
président du Conseil législatif du Haut-Canada, demande des fonds à l’assemblée législative afin de
préparer la milice à un éventuel conflit. La loi est modifiée pour fournir à chaque bataillon de la milice de
comté deux compagnies de flanc dont les membres recevront de l’équipement, un entraînement régulier
ainsi qu’un salaire. Les compagnies de flanc sont dans l’ensemble les unités les plus compétentes et
mènent la plupart des combats pendant la guerre.
Avril 1812
4 avril 1812
Le gouverneur général sir George Prévost ordonne le recrutement d’un régiment
d’infanterie parmi les habitants des districts est du Haut-Canada. Le Glengarry Light
Infantry prendra part à de nombreux combats dans la province pendant la guerre de
1812.
La milice d’élite du Bas-Canada est levée.
Une nouvelle loi sur la milice est adoptée par la législature du BasCanada. La milice sédentaire du Bas-Canada compte au-delà de
50 000 hommes.
Malgré les dissensions linguistiques entre députés francophones et anglophones de
l’Assemblée législative du Bas-Canada, sir George Prévost, gouverneur en chef de
l'Amérique du Nord britannique, parvient à convaincre les représentants d’adopter
la nouvelle Loi sur la milice. Il obtient pour ce faire l’appui de l’élite canadiennefrançaise pour qui la loyauté envers la Couronne est dans les meilleurs intérêts de la
nation. De plus, comme la guerre menace et que les forces régulières britanniques
ne peuvent suffire pour assurer la protection, il devient nécessaire de mobiliser les
forces locales. La nouvelle loi a pour but de renforcer l’ancienne loi sur la milice en
augmentant les dépenses à 12 000 £ (30 000 £ si la guerre éclate) et en mobilisant
2 000 hommes âgés de 18 à 25 ans choisis par tirage au sort pour la milice d’élite. La
conscription fait l’objet d’une grande résistance dans les paroisses rurales dont les
habitants se disent d’abord et avant tout loyaux envers leur famille et leur terre.
15 avril 1812
Milice d’élite, 1813,
G.A. Embleton,
Parcs Canada
Un corps provincial d’infanterie légère est formé : les Voltigeurs canadiens.
La guerre menace d’éclater et le major Charles-Michel de Salaberry propose la formation dans le
Bas-Canada d’un corps d’infanterie essentiellement composé de volontaires francophones afin d’accroître
l’effectif de défense de la colonie. Le gouverneur de Québec, sir George Prévost, souscrit à cette idée et
donne à Salaberry le commandement des Voltigeurs canadiens. Ce corps d’infanterie financé par la
province ne fait pas partie de l’armée britannique régulière, mais bénéficie d’un entraînement, d’un
équipement et d’armement semblables. Il prend part à des opérations cruciales tant dans le Bas-Canada
que dans le Haut-Canada, avant d’être démantelé en 1815. Les exploits des Voltigeurs confirment la
loyauté des Canadiens français envers la couronne et leur héritage est source de fierté parmi eux.
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Le lieutenant-colonel Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry est nommé à la tête
du corps des Voltigeurs.
Charles-Michel de Salaberry est issu d’une grande famille francophone du Bas-Canada et, à titre d’officier
du 60e Régiment de fantassins britannique, il possède une bonne expérience des combats à l’étranger.
Comme la tension monte entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, Salaberry propose la formation d’un
corps de volontaires pour accroître l’effectif dans le but de contrer une éventuelle tentative d’invasion par
les Américains. Le gouverneur en chef, sir George Prévost, le nomme commandant de ce corps
d’infanterie connu sous le nom de Voltigeurs canadiens. Pendant la guerre, Prévost et Salaberry se
disputent à plusieurs reprises sur des questions de commission et de reconnaissance des états de service,
ce qui est une grande source de frustration pour Salaberry. Ses réalisations sont finalement reconnues en
1817 quand il est fait chevalier de l’Ordre du bain. Grâce à sa victoire à Châteauguay, Salaberry devient
un héros populaire et la fierté de générations de Canadiens français.
Mai 1812
Quatre bataillons de la milice d’élite du Bas-Canada sont levés.
9 mai 1812
Les Royal Newfoundland Fencibles, alors en poste à Kingston, dans le Haut-Canada,
reçoivent l’ordre de former cinq compagnies qui seront en service naval sur les
Grands Lacs.
12 mai 1812
Le major-général Henry Dearborn, commandant du département du Nord des ÉtatsUnis, établit son quartier général à Albany, dans l’État de New York.
Été 1812
Le charismatique chef shawnee Tecumseh et sa confédération de Premières nations
s’allient avec les Britanniques.
Tecumseh (Tech-kum-thai) est né vers l’an 1768 dans un village shawnee situé dans l’actuel État de
l’Ohio. Dans les années 1790, il devient avec son frère, le prophète (Tenskwatawa), le leader d’un
mouvement visant à restaurer et à préserver les valeurs traditionnelles des Amérindiens. Tecumseh croit
qu’une grande confédération de Premières nations pourrait parvenir à repousser les pionniers blancs. Il
effectue la tournée des peuples autochtones depuis la Floride jusqu’aux Grands Lacs pour faire la
promotion de ses idées. Puisque les Américains lui semblent plus menaçants que les Britanniques, il
s’allie à ces derniers en 1812 et rassemble une force importante de guerriers amérindiens. Il contribue à la
prise de Détroit et participe à de nombreuses batailles en Ohio et dans le territoire du Michigan. Ce chef
respecté et redouté est tué pendant la bataille de la Thames le 5 octobre 1813.
5 juin 1812
Sur le lac Ontario, l’USS Oneida saisit la goélette britannique Lord Nelson , la
soupçonnant d’activités de contrebande, et la ramène à Sackets Harbor dans l’État de
New York.
16 juin 1812
À la suite d’un hiver de grandes privations, la Grande-Bretagne suspend ses décrets à
l’encontre des navires de commerce neutres.
18 juin 1812
Ignorant la suspension des décrets par les Britanniques, le président James Madison
signe une déclaration de guerre à la Grande-Bretagne.
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L’embargo imposé par les États-Unis incommode la Grande-Bretagne et la France, mais il nuit avant tout
à l’économie américaine, plus particulièrement en Nouvelle-Angleterre. Ainsi, en mars 1809, le président
en fonction Thomas Jefferson remplace la loi sur l’embargo (Embargo Act) par une nouvelle loi (NonIntercourse Act) qui permet la reprise des échanges commerciaux, sauf ceux avec la Grande-Bretagne et
la France. Cette loi est à nouveau remplacée en 1810, cette fois par le projet de loi no 2 de Macon (appelé
ainsi d’après le représentant qui est à son origine, Nathaniel Macon), selon lequel les États-Unis
reprennent les échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne et la France, mais promettent de mettre
fin aux échanges avec l’ennemi de la première des deux puissances à reconnaître leurs droits en tant que
pays neutre. En 1811, la France s’étant déclarée prête à le faire, le gouvernement américain interdit à
nouveau les échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne. Le 16 juin 1812, à la suite d’un hiver de
grandes privations, la Grande-Bretagne annonce qu’elle reconnaîtra également la neutralité des ÉtatsUnis. Cependant, lorsque cette nouvelle atteint Washington, les Américains ont déjà déclaré la guerre.
Juin 1812
La nouvelle du déclenchement de la guerre entre la Grande-Bretagne et les ÉtatsUnis se propage rapidement parmi les postes britanniques grâce aux efforts déployés
par John Jacob Astor, chef de la Compagnie de fourrures du Pacifique.
La nouvelle du déclenchement de la guerre se répand rapidement dans les postes britanniques isolés
grâce aux réseaux commerciaux. En route pour Washington dans l’espoir de prévenir un conflit entre la
Grande-Bretagne et les États-Unis, John Jacob Astor, ambitieux marchand new-yorkais qui fait le
commerce des fourrures dans la région des Grands Lacs, apprend que la guerre a été déclarée. Pour
éviter la saisie de ses biens en territoire britannique au fort St. Joseph, il envoie un message à ses
employés de l’Ouest par diverses routes, notamment par l’entremise de ses agents à Montréal. Ceux-ci
dépêchent un messager qui informe les postes britanniques sur son chemin. Ayant appris la nouvelle
avant la garnison américaine du fort Mackinac, les Britanniques en poste au fort St. Joseph prennent
Mackinac en juillet avant que les Américains puissent se préparer à une attaque.
23 juin 1812
Le premier combat de la guerre a lieu lorsque l’USS President et le HMS Belvidera
s’échangent des coups de feu pendant une longue lutte au large de la côte du
Connecticut.
25 juin 1812
La nouvelle de la déclaration de guerre atteint le fort George, dans le Haut-Canada.
Des récits de l’époque mentionnent que des officiers américains en poste au fort Niagara ont été invités à
dîner au fort George lorsque la nouvelle du déclenchement de la guerre arrive. Thomas Clark, un
marchand de Queenston et un associé de John Jacob Astor, a reçu la nouvelle d’un certain
monsieur Vosburgh la veille. Après avoir entendu la terrible nouvelle, les convives poursuivent leur repas
et boivent à la santé du roi George et du président Madison, après quoi les Américains rentrent
paisiblement à leur fort. Un journal américain rapporte que plusieurs Américains en visite dans le
Haut-Canada ont été traités avec une grande politesse par le gouverneur, c’est-à-dire le major-général
Isaac Brock. La nouvelle du déclenchement de la guerre est très mal accueillie des deux côtés de la
rivière Niagara.
La nouvelle de la déclaration de guerre atteint Sackets Harbor, dans l’État de New
York.
26 juin 1812
Le gouverneur général sir George Prévost apprend à Québec la déclaration de guerre
officielle faite par les Américains.
L’aubergiste Abner Hubbard et trois de ses compagnons partent en canot de la baie
Mullin, dans l’État de New York, et atteignent l’île Carleton sur le fleuve Saint-
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Laurent, où ils s’emparent du petit poste britannique occupé par un sergent, trois
soldats et deux femmes.
27 juin 1812
Le HMS Belvidera accoste à Halifax en Nouvelle-Écosse, où le vice-amiral
Herbert Sawyer conclut que le combat qui a eu lieu avec l’USS President le 23 juin
1812 était accidentel.
Des embarcations provenant du HMS Queen Charlotte capturent le sloop américain
Commencement au large du fort Érié, dans le Haut-Canada.
28 juin 1812
La nouvelle de la déclaration de guerre atteint le fort Amherstburg, dans le HautCanada.
29 juin 1812
La nouvelle de la déclaration de guerre officielle atteint Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Une proclamation enjoint les citoyens américains de quitter la ville et le district de
Québec, dans le Bas-Canada.
30 juin 1812
Des troupes américaines, dirigées par le brigadier-général William Hull, arrivent à la
frontière de Détroit en provenance de Dayton, dans l’Ohio, pour préparer l’invasion
de la partie sud-ouest du Haut-Canada.
De juillet 1812 à septembre 1812
Juillet 1812
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 103e régiment, les Royal Artillery
Drivers.
Le major-général Francis de Rottenburg est nommé commandant de la frontière de
Montréal, dans le Bas-Canada.
Les autorités du Nouveau-Brunswick négocient des ententes de neutralité avec les
Premières nations Peskotomuhkat (Passamaquoddy) et Wolastoqiyik (Malécites).
La milice de Prescott, dans le Haut-Canada, prend l’initiative d’ériger une palissade
de bois pour protéger une caserne et un magasin ainsi qu’une batterie sur la rive du
fleuve Saint-Laurent.
Un détachement de miliciens quitte Prescott dans le Haut-Canada à bord
d’embarcations et s’empare d’une partie d’une flottille de navires marchands
américains partie d’Ogdensburg pour Sackets Harbor, dans l’État de New York.
1 juillet 1812
Émeute à Lachine, dans le Bas-Canada. Dans un climat d’agitation, des manifestants
armés descendent dans les rues pour protester contre les décisions des chefs
militaires.
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Le service obligatoire dans la milice est très impopulaire parmi les habitants des régions rurales pour qui il
importe d’abord de protéger leurs familles et leurs communautés plutôt que la nation. La tension monte
peu de temps après le déclenchement de la guerre quand un habitant est mis sous les verrous pour avoir
déserté son unité de milice. Un groupe de sympathisants veut empêcher l’arrestation et le lendemain,
environ 400 hommes se rassemblent à Lachine, dont la moitié sont armés. Craignant un soulèvement
populaire, les autorités s’empressent d’envoyer des troupes et deux canons de campagne provenant de
Montréal; ils tirent d’abord des coups de semonce avant de tirer dans la foule déchaînée, faisant un mort.
Les émeutiers protestent vraisemblablement contre l’adoption, illégitime selon eux, de la Loi sur la milice
plutôt que contre la guerre en elle-même, car les Canadiens français jouent plus tard un rôle important
dans la défense de la colonie.
2 juillet 1812
Le lieutenant Charles Rolette de la marine provinciale s’empare du navire américain
Cuyahoga au moment où celui-ci entre dans la rivière Détroit à Amherstburg, dans le
Haut-Canada.
Le 1er juillet, après une marche pénible depuis Dayton, en Ohio, l’armée du Nord-Ouest du
brigadier-général William Hull atteint le lac Érié, ignorant que la guerre a été déclarée le 18 juin. Hull
affrète la goélette Cuyahoga Packet et la charge de remonter la rivière avec les bagages, les musiciens et
les malades pendant que l’armée continue son chemin à pied jusqu’à Détroit. Le lendemain, tandis que le
navire passe devant le chantier naval d’Amherstburg, il est intercepté par une chaloupe de la marine
provincial commandée par le lieutenant Charles Frédéric Rolette, qui exige la reddition de la goélette. Les
Canadiens, qui étaient au courant du déclenchement de la guerre, trouvent dans les documents officiels et
personnels de Hull une foule de renseignements utiles sur la taille de l’armée américaine et son projet
d’invasion du Sud-Ouest du Haut-Canada.
Les Britanniques renforcent les ouvrages défensifs le long de la rivière Niagara.
Le 2 juillet, des sentinelles américaines rapportent que des soldats britanniques et des miliciens
canadiens ont érigé une puissante batterie d'artillerie derrière le rempart de pierre des hauteurs de
Queenston, dans le Haut-Canada, et qu’ils ont coupé les arbres sur la crête. Cette batterie installée dans
un redan fait partie d’un réseau de batteries fortifiées, de postes de garde, de camps de huttes, de foyers
et de drapeaux de la signalisation qui longe la rivière du lac Érié au lac Ontario. Un poste de surveillance
a été construit à l’intérieur des terres sur les hauteurs de Pelham, d’où l’on peut apercevoir les bateaux
qui naviguent sur l’un ou l’autre des lacs, et sonner l’alarme. La batterie du redan jouera un rôle
déterminant dans la bataille des Hauteurs de Queenston en octobre 1812. Le major-général Isaac Brock et
son aide de camp, le lieutenant-colonel John Macdonell, perdront tous deux la vie lors de l’affrontement
qui aura lieu à cet endroit stratégique.
3 juillet 1812
Le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, sir John Coape Sherbrooke, émet
une proclamation ordonnant aux Néo-Écossais de ne pas harceler les habitants du
district du Maine et de ne pas perturber leurs activités commerciales.
4 juillet 1812
Les premiers prisonniers de guerre américains sont amenés à la prison de l’île
Melville à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
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Situé dans le bras de mer Nord-Ouest de Halifax, l’île Melville sert de prison aux Britanniques depuis au
moins 1803. À l’origine, ils y incarcéraient surtout des prisonniers français capturés pendant les guerres
napoléoniennes. Le 4 juillet 1812, les premiers prisonniers américains arrivent. Comme la majorité des
quelques 8 000 prisonniers détenus pendant la guerre, il s’agit surtout de membres d’équipage de
corsaires saisis et d’un certain nombre de marins capturés à bord de navires marchands et de bâtiments
de la marine. Le complexe de détention comprend la prison elle-même, la caserne des soldats, le logement
des officiers ainsi qu’un hôpital. Un pont relie l’île à la terre ferme. La plupart des prisonniers qui meurent
pendant leur détention sont enterrés sur l’île Deadman tout près. Il reste aujourd’hui peu de traces des
bâtiments d’origine du complexe, mais un monument érigé sur l’île Deadman commémore les Américains
qui y sont inhumés.
5 juillet 1812
Des batteries américaines situées à Détroit, dans le territoire du Michigan,
bombardent Sandwich (Windsor), dans le Haut-Canada, en prélude à l’invasion du
brigadier-général William Hull.
9 juillet 1812
La nouvelle de la déclaration de guerre atteint St. John’s, à Terre-Neuve.
10 juillet 1812
Le lieutenant-gouverneur intérimaire du Nouveau-Brunswick, le major-général
George Stracey Smyth, émet une proclamation interdisant aux Néo-Brunswickois de
harceler les navires de pêche et de commerce américains dans la baie de Fundy, tant
qu’ils mènent des activités pacifiques.
11 juillet 1812
Le corsaire Rossie quitte Baltimore, au Maryland. Au cours des six semaines
suivantes, il capturera 18 navires au large des côtes de la Nouvelle-Écosse et de TerreNeuve.
12 juillet 1812
Les troupes américaines du brigadier-général William Hull débarquent à Sandwich
(Windsor) dans le but d’envahir le Haut-Canada.
Ayant reçu l’ordre de s’emparer du poste britannique d’Amherstburg, le brigadier-général William Hull
quitte Détroit, dans le territoire du Michigan, et traverse la rivière Détroit jusqu’à Sandwich à la tête de
son armée du Nord-Ouest, composée de trois régiments de miliciens de l’Ohio et de soldats réguliers du
4e régiment d’infanterie des États-Unis. Leurs adversaires britanniques, canadiens et amérindiens,
inférieurs en nombre, opposent peu de résistance. Hull, convaincu que les habitants du Haut-Canada
accueilleront les troupes américaines comme des libérateurs, émet une proclamation promettant la mort
aux personnes qui résistent et la protection aux personnes qui se rallient à la cause américaine.
16 juillet 1812
Une escarmouche a lieu à Rivière-aux-Canards, dans le Haut-Canada.
Après avoir pris Sandwich (Windsor) le 12 juillet, le brigadier-général William Hull envoie en
reconnaissance une force commandée par le colonel Lewis Cass afin de repérer l’ennemi. Le 16 juillet à
Rivière-aux-Canards, le dernier obstacle naturel d’importance avant Amherstburg, Cass se heurte aux
avant-postes britanniques. Dans une manœuvre rapide, il contourne les troupes alliées et ouvre la voie
jusqu’à Amherstburg, la principale base britannique dans le secteur. Craignant que Cass ne se soit trop
éloigné de la force principale pour obtenir des renforts, Hull lui ordonne de se replier sur Sandwich.
L’escarmouche de Rivière-aux-Canards est un combat sans grande importance, mais elle sera le théâtre
des premières pertes terrestres de l’armée britannique dans le Haut-Canada : le soldat Hancock du
41e régiment est tué, et son camarade le soldat Dean est blessé et fait prisonnier.
Le gouverneur de Terre-Neuve, sir John Thomas Duckworth, arrive à St. John’s et
ordonne immédiatement l’amélioration des ouvrages défensifs de la ville et la
16
17 juillet 1812
réorganisation de la milice.
Un escadron naval britannique formé des navires HMS Shannon , Africa, Belvidera,
Guerrière et Aeolus capture l’USS Nautilus au large du New Jersey. Le Nautilus est le
premier navire de la marine américaine pris par les Britanniques pendant la guerre.
Des troupes alliées provenant du fort St. Joseph, dans le Haut-Canada, obtiennent la
reddition des Américains au fort Mackinac, dans le territoire du Michigan.
Le fort Mackinac est un important poste de traite des fourrures, et son occupation par les Britanniques
consolidera leurs relations avec les Métis et les Premières nations. Tout près, au fort St. Joseph, le
capitaine britannique Charles Roberts reçoit une dépêche secrète du major-général Isaac Brock par
l’entremise du commerçant de fourrures William McKay, qui a fait le voyage depuis Montréal en
seulement huit jours. Brock presse Roberts d’être discret à l’égard des Américains au fort Mackinac et de
mettre à profit ses relations avec la Compagnie du Nord-Ouest et les alliances conclues avec les
Premières nations. Prenant l’initiative, Roberts rassemble une force composée de guerriers amérindiens,
de Métis et de commerçants de fourrures et de 40 soldats réguliers britanniques pour attaquer les
Américains occupant le fort Mackinac, lesquels ne sont pas encore au courant du déclenchement de la
guerre. Pris par surprise, le commandant américain du fort, le lieutenant Porter Hanks, capitule. Cette
victoire sans effusion de sang convainc de nombreux Amérindiens de se joindre aux Britanniques.
18 juillet 1812
L’USS Constitution échappe à l’escadron britannique composé des navires HMS
Shannon , Africa, Belvidera, Guerrière et Aeolus, près de New York.
19 juillet 1812
La ville de Sackets Harbor, dans l’État de New York, est bombardée. Les navires de la
marine provinciale tirent sur le chantier naval américain sur le lac Ontario, sans
grand succès.
Près de Rivière-aux-Canards, dans le Haut-Canada, des troupes américaines
affrontent dans une escarmouche des Amérindiens, des miliciens canadiens, des
soldats réguliers britanniques et le navire Queen Charlotte de la marine provinciale,
ancré dans la rivière Détroit.
25 juillet 1812
31 juillet 1812
Août 1812
Des troupes américaines et des Amérindiens s’affrontent dans une escarmouche près
de Rivière-aux-Canards, dans le Haut-Canada.
Parti d’Angleterre pour Charlottetown, sur l’Île-du-Prince-Édouard, le Royal Bounty
est saisi au large de Terre-Neuve par un corsaire américain. Les passagers et les
membres d’équipage sont dépouillés et débarqués sur la côte.
Le brick Earl of Moira et la goélette Duke of Gloucester de la marine provinciale
repoussent une attaque de la goélette américaine Julia et d’une canonnière sur le
fleuve Saint-Laurent près d’Elizabethtown (Brockville), dans le Haut-Canada.
Le corps de Runchey est créé dans le Haut-Canada.
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Au début de la guerre de 1812, Richard Pierpoint, ou Pierpont, ancien esclave et vétéran africain de
l’unité de loyalistes appelée « Butler’s Rangers », propose de lever une troupe d’Africains dans la région
du Niagara. Le corps « Captain Robert Runchey’s Company of Coloured Men » est finalement créé.
Dirigés par des officiers blancs, les sous-officiers et les soldats qui le composent sont tous d’origine
africaine. Maintenant âgé de plus de 60 ans, Pierpoint s’enrôle comme soldat. L’unité participe à la
bataille des Hauteurs de Queenston et à celle du Fort George et, contrairement à la plupart des unités de
la milice, elle suit l’armée britannique lors de la retraite subséquente à Burlington Heights. Cette petite
unité d’environ 30 hommes demeure en service jusqu’à la fin de la guerre et construit des ouvrages
défensifs à Burlington Heights et au fort Mississauga. Elle est dissoute en mars 1815.
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 1er bataillon du 1er régiment.
Août et septembre
1812
La flottille de la rivière Saint-Jean, composée de 15 bateaux armés et de deux
canonnières, est construite et stationnée à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, pour
défendre la rivière contre une éventuelle avancée des Américains par le district du
Maine.
1 août 1812
Afin de contribuer au financement de la guerre, le Conseil législatif du Bas-Canada
reçoit la sanction royale pour une loi favorisant la circulation d’une monnaie de
papier spéciale appelée billets de l’armée.
En temps normal, le gouvernement de l’Amérique du Nord britannique importe des devises des
États-Unis. La guerre a pour effet de paralyser ce système, mais il faut quand même des fonds pour
défrayer les dépenses militaires. À court de liquidités, le Parlement du Bas-Canada adopte une loi
permettant au bureau des billets de l’armée la mise en circulation de monnaie papier pour une valeur de
250 000 livres sterling. Ces billets sont entièrement garantis par le gouvernement et émis en plusieurs
dénominations, dont les plus élevées portent intérêts. En 1813, la devise devient monnaie légale dans le
Haut-Canada et comme elle est bien accueillie, on en émet pour une valeur maximale de 1,5 million de
livres sterling en 1814. De faux billets en provenance des États-Unis sont parfois introduits sur le marché
afin de discréditer la devise. Comme ils relèvent de la responsabilité de l’armée, les billets militaires sont
progressivement retirés de la circulation après la guerre.
5 août 1812
Bataille de Brownstown, dans le territoire du Michigan. Le chef shawnee Tecumseh
mène une attaque contre une force détachée par le brigadier-général William Hull à
la rencontre d’une colonne de ravitaillement provenant de l’Ohio. Les troupes de
Hull sont repoussées et rentrent à Détroit sans les provisions.
8 août 1812
Le brigadier-général William Hull retire la plupart de ses troupes du Haut-Canada et
les ramène à Détroit, dans le Michigan.
Du 8 août au 4
septembre 1812
Le gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique, sir George Prévost, et le
major-général américain Henry Dearborn négocient un cessez-le-feu.
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Le gouverneur général sir George Prévost apprend le 1er août 1812 à Québec, dans le Bas-Canada, que le
gouvernement de la Grande-Bretagne offre aux Américains d’abroger ses décrets, sous certaines
conditions, et d’entreprendre des négociations de paix. Prévost, qui a adopté une stratégie défensive,
propose immédiatement un armistice au major-général Henry Dearborn, officier supérieur du
département du Nord. Le général américain n’a pas le pouvoir de conclure un armistice, mais offre tout
de même un cessez-le-feu partiel. Cette entente interdit les manœuvres offensives, mais permet aux
deux parties de fortifier leur frontière. Toutefois, la nouvelle du cessez-le-feu arrive trop tard à Détroit,
dans le territoire du Michigan, pour empêcher la prise de la ville par les Britanniques. Plus tard en août, le
président James Madison rejette les propositions de paix de la Grande-Bretagne, qu’il juge insuffisantes,
et ordonne à Dearborn de reprendre ses opérations offensives.
9 août 1812
13 août 1812
Bataille de Maguaga, dans le Michigan. Les troupes du brigadier-général
William Hull stationnées à Détroit attaquent les troupes britanniques, les miliciens
du Haut-Canada et leurs alliés amérindiens qui bloquent la ligne de ravitaillement
des Américains vers l’Ohio. Les soldats de Hull défont les forces alliées, mais les
Américains rentrent à Détroit sans provisions.
Le HMS Bream capture un corsaire américain au large de Shelburne, en
Nouvelle-Écosse, blessant deux de ses membres d’équipage.
Le major-général Isaac Brock arrive à Amherstburg dans le Haut-Canada avec des
renforts de troupes régulières britanniques et de miliciens du Haut-Canada, en
provenance de Long Point, sur le lac Érié. Des alliés amérindiens dirigés par
John Norton et d’autres miliciens du Haut-Canada sont également en route pour
Amherstburg.
L’USS Essex capture le HMS Alert à l’ouest des Açores, dans l’océan Atlantique.
15 août 1812
Des troupes régulières britanniques, des miliciens canadiens et leurs alliés
amérindiens concentrent leurs efforts sur Détroit, au Michigan. Le major-général
Isaac Brock appelle le brigadier-général William Hull à se rendre. Les Britanniques
bombardent Détroit pendant la soirée.
Après s’être retirée du fort Dearborn, dans le territoire de l’Illinois, la garnison
américaine tombe dans une embuscade tendue par un groupe de Nishnabek
(Potawatomi). Tous les membres de la garnison sont tués ou faits prisonniers.
16 août 1812
Le brigadier-général américain William Hull livre Détroit et le territoire du Michigan
aux forces du major-général Isaac Brock et du chef shawnee Tecumseh.
Le brigadier-général William Hull, dont la ligne de ravitaillement vers Frenchtown a été coupée par les
combats de Brownstown et de Maguaga au début août, voit sa campagne sur la rivière Détroit prendre
fin lorsque le major-général Isaac Brock et le chef shawnee Tecumseh arrivent à Détroit en compagnie
d’un contingent de soldats réguliers britanniques et de miliciens du Haut-Canada provenant des comtés
d’Essex, d’Oxford, de Kent, de Lincoln, de Norfolk et de York. Lorsque Hull refuse de se rendre, des forces
alliées composées de 300 soldats réguliers, de 400 miliciens et d’environ 600 guerriers de plusieurs
Premières nations, dont des Wyandot, des Anishnabe (Ojibwa) et des Nishnabek (Potawatomi),
traversent la rivière à bord de navires de la marine provinciale pour assiéger la ville. Craintif, Hull perd
son sang froid et livre l’ensemble de la garnison de 2 000 miliciens et soldats réguliers. Cette victoire
consolide la position des Britanniques dans le territoire du Michigan jusqu’au milieu de 1813.
19
17 août 1812
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 8e régiment.
19 août 1812
Le HMS Guerrière se rend à l’USS Constitution.
Au début de la guerre, la plupart des bâtiments de la Royal Navy sont déployés en Europe pour
combattre la France. Par ailleurs, la frégate USS Constitution est plus rapide et mieux armée que toutes
les frégates britanniques navigantes alors dans les eaux de l’Amérique du Nord. Commandé par le
capitaine Isaac Hull, l’USS Constitution quitte Boston le 2 août 1812 pour patrouiller le secteur au large de
la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve. Le 19 août, le navire intercepte le HMS Guerrière environ 1 000
kilomètres au sud-ouest du cap Race. Le capitaine britannique, James Dacres, est déterminé à se battre,
mais l’affrontement qui s’ensuit cause d’importants dommages à son vaisseau. Puisque la plupart des
projectiles tirés par le Guerrière n’ont pas réussi à percer la coque du Constitution, les marins américains
donneront à leur navire le surnom de « flancs de fer ». Cette victoire, qui survient tout de suite après la
défaite de Détroit, remonte considérablement le moral des Américains.
20 août 1812
Le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, sir John Coape Sherbrooke, remet
des lettres de marque aux propriétaires du Liverpool Packet .
Le Liverpool Packet est le corsaire le plus craint de tout l’Amérique du Nord britannique. Les corsaires
sont des navires armés dont les propriétaires ont reçu la permission de combattre l’ennemi. Utilisé à
l’origine comme vaisseau négrier, le Liverpool Packet est saisi par le HMS Tartarus en 1811 et acheté à
Halifax par Enos Collins et ses amis, qui le transforment en corsaire peu après le début de la guerre. Le
11 juin 1813, le navire est capturé par le corsaire Thomas de Portsmouth, au New Hampshire. Les
Américains l’utilisent aussi comme corsaire jusqu’à ce qu’il soit repris par le HMS Fantome au large de la
côte du Maine le 5 octobre 1813. Acheté de nouveau par le groupe de Collins, le bâtiment reprend son
nom de Liverpool Packet. Grâce à lui, ses propriétaires feront fortune : à sa mort en 1871, Collins sera
réputé être l’homme le plus riche du Canada.
25 août 1812
La Compagnie des Guides, une unité milicienne de cavalerie, est levée dans le BasCanada.
26 août 1812
Le secrétaire américain de la marine, Paul Hamilton, nomme John Mitchell de
Philadelphie au poste de représentant américain à Halifax, en Nouvelle-Écosse, afin
de superviser l’échange de prisonniers de guerre.
31 août 1812
Le commodore Isaac Chauncey reçoit l’ordre de prendre le commandement des
installations navales américaines sur les lacs Ontario et Érié.
On décide d’établir une base et un chantier naval à l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada.
Septembre 1812
En septembre 1812, les Britanniques décident de créer un chantier naval pour faire contrepoids à
l’établissement maritime des Américains dont les navires de guerre dominent facilement les quelques
chaloupes canonnières sur le front Richelieu-Lac Champlain. On choisit l’île aux Noix en raison de son
emplacement stratégique pour diriger la navigation sur le Richelieu qui constitue l’accès fluvial le plus
aisé pour pénétrer dans le Bas-Canada. Les anciennes fortifications font alors l’objet d’un renforcement
en prévision d’éventuelles incursions américaines. La construction maritime au chantier naval atteint son
zénith en 1814 au moment de la mise à l’eau du NSM Confiance. Le chantier naval de l’île aux Noix
devient pour le Bas-Canada ce que Kingston est pour le lac Ontario et Amherstburg pour le secteur
supérieur des Grands Lacs en ce qui concerne la construction navale britannique.
Les fortifications de l’Île-aux-Noix et de la rivière Lacolle dans le Bas-Canada sont
renforcées.
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Dès le début de la guerre, les Britanniques adoptent une stratégie de défense navale et terrestre pour le
Haut-Richelieu. Comme la force navale américaine augmente sur le lac Champlain, le gouverneur de
Québec, sir George Prévost, ordonne la construction d’un chantier naval ainsi que le renforcement des
fortifications de l’île aux Noix afin de prévenir une attaque navale américaine au Bas-Canada. Une
importante garnison est postée à cet endroit et un avant-poste est établi sur l’île Ash près de
l’embouchure de la rivière Lacolle. Dans le but de contrer une attaque terrestre, un blockhaus de 1782 est
reconstruit pour défendre la route menant de l’État de New-York à Montréal, le centre commercial du
Canada.
3 septembre 1812
5 septembre 1812
16 septembre 1812
Du 16 au 18
septembre 1812
18 septembre 1812
19 septembre 1812
21 septembre 1812
Des guerriers de la nation Kiikaapoi (Kickapoo) attaquent la ville de Pigeon Roost,
dans le territoire de l’Indiana. Plus de 20 colons sont tués.
Des guerriers des nations Kiikaapoi (Kickapoo), Miami, Nishnabek (Potawatomi),
Shawnee et Ho-Chunk (Winnebago) assiègent sans succès le fort Harrison en
Indiana.
Le fort Wayne en Indiana est assiégé. Des forces de la nation Nishnabek
(Potawatomi) dirigées par les chefs Cinq Médailles (Wonongaseah) et Winnemac
investissent sans succès le poste américain.
Le fort Madison, dans ce qui sera plus tard le territoire de l’Iowa, est assiégé. Des
forces menées par le chef Aigle Noir (Makataimeshekiakiak) échouent dans leur
tentative de prendre le poste américain après un combat de trois jours.
Une escarmouche a lieu près de l’île Toussaint sur le fleuve Saint-Laurent. Des
troupes américaines attaquent des bateaux britanniques se dirigeant vers Prescott
dans le Haut-Canada, plus en amont.
Les Américains lancent des raids contre des villages amérindiens dans l’Ohio et
l’Indiana.
Le lieutenant Alexander Macdonald arrive à l’Île-du-Prince-Édouard pour recruter
des Écossais des Hautes-Terres catholiques dans le Glengarry Light Infantry. Au
moins 32 insulaires répondent à l’appel.
Le major-général George Stracey Smyth rédige des lettres de marque pour le sloop
armé Brunswicker , qui aidera le HMS Bream à patrouiller la baie de Fundy et à
chasser les corsaires.
Les Américains font un raid contre Gananoque, dans le Haut-Canada.
Pendant toute la durée de la guerre, les Britanniques se préoccupent de la sécurité de leurs
communications le long du fleuve Saint-Laurent. Leurs craintes se confirment lorsque Gananoque, petit
village au bord du fleuve où se trouve un dépôt, est attaqué par le capitaine Benjamin Forsyth, qui
commande une compagnie de fusiliers réguliers et de miliciens en provenance de Sackets Harbor, dans
l’État de New York. L’alarme est sonnée et environ cent miliciens du village répondent à l’appel, mais
après un bref échange de coups de feu, ils prennent la fuite. Les Américains capturent quelques-uns de
leurs ennemis et saisissent des armes et des munitions. À la suite du raid de Forsyth, les Britanniques
construisent des blockhaus et d’autres fortifications à Gananoque et sur d’autres sites le long du SaintLaurent.
Le 5e bataillon de la milice d’élite du Bas-Canada est levé.
21
25 septembre 1812
28 septembre 1812
Une expédition menée par le major breveté Adam Muir, composée de guerriers
amérindiens, de troupes régulières britanniques et de miliciens du Haut-Canada, se
dirige vers le fort Wayne, dans le territoire de l’Indiana. Muir bat en retraite lorsqu’il
doit affronter une force importante dirigée par le brigadier-général américain James
Winchester près des rapides de la rivière Maumee en Ohio.
Le lieutenant Thomas Macdonough reçoit l’ordre de se rendre au lac Champlain et de
prendre le commandement des navires américains qui y sont stationnés.
D’octobre 1812 à décembre 1812
Octobre 1812
Le Corps des voyageurs canadiens est levé dans le Bas-Canada.
Bien qu’il existe un service de transbordement des marchandises bien établi entre Montréal et les
Grands Lacs, le Corps de Voyageurs canadien est levé pour militariser ce réseau essentiel et le protéger
contre une éventuelle attaque des Américains. Le corps est composé de « voyageurs », des canoteurs
expérimentés dont la plupart sont au service de la Compagnie du Nord-Ouest et sous le commandement
de dirigeants de la compagnie comme William McGillivray. Les voyageurs, qui refusent de se conformer
au mode de vie militaire, sont loin de correspondre à l’idéal du soldat, mais ce sont des hommes
robustes, habitués au grand air, qui connaissent à fond la géographie de la région. Basés à Lachine, dans
le Bas-Canada, ils combattent à Saint-Régis et servent dans des postes militaires plus à l’ouest comme le
fort Mackinac. Le corps est démantelé en mars 1813 et relevé sous le nom de Provincial Commissariat
Voyageurs.
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 2e bataillon du 89e régiment.
On commence la construction du complexe militaire de Chambly, dans le BasCanada.
Le fort Chambly sert à la défense de la colonie lors de plusieurs conflits au XVIIe et XVIIIe siècles.
Pendant la guerre de 1812, ce fort de pierre, érigé à partir de 1709 pour remplacer une fortification en
bois, fait partie d’un vaste complexe militaire comprenant plusieurs dizaines de bâtiments tous
construits dans la commune de 1709, notamment le logement des officiers, des écuries et des casernes
pour la cavalerie, l’infanterie et l’artillerie. Ce poste ainsi que les bâtiments et ouvrages défensifs de
Lacolle, de l’Île-aux-Noix, de Saint-Jean, de Blairfindie et de La Prairie, défendent plusieurs routes
stratégiques pouvant servir à l’invasion du Bas-Canada à partir de l’État de New York. Situé au bord de la
rivière Richelieu et au cœur d’un réseau routier, le fort Chambly est un quartier général britannique où les
troupes peuvent être mobilisées et envoyées rapidement aux autres postes le long de la frontière de
Montréal.
4 octobre 1812
Un raid est lancé sur Ogdensburg, dans l’État de New York. En représailles à
l’incursion du 21 septembre sur Gananoque, dans le Haut-Canada, des troupes
britanniques et canadiennes attaquent Ogdensburg, mais sont repoussées.
6 octobre 1812
Le commodore Isaac Chauncey arrive à Sackets Harbor, dans l’État de New York, et
commence à préparer le renforcement des installations navales américaines sur les
Grands Lacs afin de rivaliser avec les Britanniques pour la suprématie navale.
9 octobre 1812
Une expédition de la marine américaine, dirigée par le lieutenant Jesse Elliot, capture
les navires de la marine provinciale Detroit et Caledonia sur le lac Érié, près de
Buffalo dans l’État de New York.
22
12 octobre 1812
Le drapeau blanc des Britanniques est la cible de coups de feu à Queenston, dans le
Haut-Canada. Le major Thomas Evans repère des bateaux américains sur la rivière
Niagara.
13 octobre 1812
Bataille des Hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada.
Avant l’aube, des forces américaines commandées par le major-général Stephen Van Rensselaer
traversent la rivière Niagara en vue d’attaquer le village de Queenston. D’abord immobilisée sur la plage
de débarquement, une petite troupe sous les ordres du capitaine John Wool réussit à escalader
l’escarpement et à s’emparer de la batterie du redan. Le major-général britannique Isaac Brock est tué
tandis qu’il mène une attaque pour reprendre les hauteurs de Queenston. Son aide de camp,
John Macdonell, tombe à son tour lors de la seconde charge. Des guerriers de Premières nations alliées
dirigés par John Norton passent à l’attaque : leurs cris de guerre convainquent les miliciens américains
postés sur la rive opposée de ne pas traverser la rivière. Le major-général Roger Hale Sheaffe gagne
finalement la bataille grâce à des renforts arrivés du fort George et de Chippawa. Cette bataille, qui
s’avère un désastre pour les États-Unis, inspire les troupes britanniques, mais la perte du dynamique
major-général Brock leur porte tout de même un dur coup.
Un duel d’artillerie éclate entre le fort George, dans le Haut-Canada, et le fort
Niagara, dans l’État de New York. La poudrière du fort George est touchée, mais le
capitaine Henry Vigoreux des Royal Engineers réussit à empêcher sa destruction.
Une pluie d’obus à balles britanniques s’abat sur les occupants du fort Niagara.
Le gouvernement britannique promulgue un décret permettant le commerce de
certains articles autorisés avec des citoyens américains dans les ports de Halifax en
Nouvelle-Écosse ainsi que de Saint John et de St. Andrews au Nouveau-Brunswick.
Le lieutenant-gouverneur sir John Coape Sherbrooke, conscient que la région dépend de façon alarmante
des provisions américaines, est en partie à l’origine du décret britannique. Toutefois, les Britanniques
eux-mêmes doivent nourrir leurs forces armées en Europe et en Amérique du Nord, et Napoléon a réussi
à perturber leurs lignes d’approvisionnement navales habituelles. Les prix étant élevés, les propriétaires
de navire de la Nouvelle-Angleterre n’hésitent pas à tromper ou à soudoyer les douaniers américains afin
de vendre leurs marchandises aux commerçants autorisés. Ainsi, les équipages de la Royal Navy qui
exercent le blocus des côtes américaines au Sud de la Nouvelle-Angleterre sont ravitaillés en pain et en
bœuf américains, tandis que leurs bâtiments sont maintenus à flot grâce à du brai et à du goudron
fabriqués aux États-Unis. Sherbrooke affirmera plus tard que ce commerce autorisé a davantage
contribué à la sécurité des Britanniques que n’aurait pu le faire une force supplémentaire de plusieurs
milliers d’hommes.
Sir John Coape Sherbrooke, 1816, BAC C-3115
Le lieutenant Thomas Macdonough arrive à Whitehall, dans l’État de New York,
pour prendre le commandement des navires américains sur le lac Champlain.
23
16 octobre 1812
Le major-général Isaac Brock et son aide de camp provincial John Macdonell sont
enterrés.
Après sa mort à la bataille des Hauteurs de Queenston, la dépouille du major-général Isaac Brock est
exposée en chapelle ardente à la résidence du gouverneur général à Niagara, dans le Haut-Canada. Le 16
octobre, un cortège funéraire transporte avec solennité Brock et son aide de camp, le lieutenant-colonel
John Macdonell, jusqu’au fort George, où ils sont inhumés. La musique militaire du 41e régiment joue une
marche funèbre, les tambours voilés de noir. Des soldats britanniques, des miliciens et des Amérindiens
participent à la cérémonie, alignés tout au long de la route depuis la résidence du gouverneur jusqu’au
fort. Lorsque les Britanniques tirent une salve de 21 coups de canon en l’honneur des défunts, les
Américains au fort Niagara font de même pour saluer la bravoure de leur ennemi.
18 octobre 1812
L’USS Wasp capture le HMS Frolic au nord des Bermudes. Plus tard dans la journée,
le HMS Poictiers s’empare des deux navires.
23 octobre 1812
Des milices américaines lancent une attaque-surprise sur le poste britannique de
Saint-Régis (Akwesasne), dans le Bas-Canada.
À cheval sur la frontière internationale le long du Saint-Laurent, la communauté d’Akwesasne, dans le
Bas-Canada, est divisée par la guerre entre les Américains et les Britanniques qui veulent tous deux
s’assurer la loyauté des Mohawks. En partie dans le but de s’assurer la loyauté des Premières nations, la
Couronne place en garnison dans le poste un détachement de Voyageurs canadiens. Ceux-ci sont la cible
d’une attaque des miliciens américains du poste de French Mills situé tout près dans l’État de New York.
Les Américains tuent huit Voyageurs, font une quarantaine de prisonniers, puis ils pillent les magasins et
volent les cadeaux destinés aux Autochtones. En revanche, un contingent de miliciens britanniques et de
guerriers autochtones reprend le poste en novembre 1813 et le conserve jusqu’à la fin de la guerre. En
conséquence de l’attaque initiale, bien des guerriers autochtones choisissent de se ranger du côté des
Britanniques.
Indiens de Saint-Régis, Katherine Jane Ellice,
1-10 août 1838, BAC C-013393
25 octobre 1812
L’USS United States défait le HMS Macedonian à l’ouest des îles Canaries.
Novembre 1812
Des troupes américaines commandées par le major-général Henry Dearborn
amorcent leur marche sur Montréal depuis Plattsburgh, dans l’État de New York.
10 novembre 1812
Les Voltigeurs canadiens et 300 Amérindiens de Kahnawake (Caughnawaga), sous le
commandement du lieutenant-colonel Charles de Salaberry, marchent sur Lacolle,
dans le Bas-Canada, à la rencontre de l’armée du major-général Henry Dearborn.
Fuite du HMS Royal George . L’escadron du commodore américain Isaac Chauncey
pourchasse le Royal George jusque dans le port de Kingston, dans le Haut-Canada.
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Parti de Sackets Harbor, dans l’État de New York, l’escadron naval du commodore Isaac Chauncey
tombe sur le HMS Royal George et le pourchasse jusque dans le port de Kingston, échangeant des coups
de feu avec le vaisseau britannique et plusieurs batteries installées sur la rive. À la suite de la
confrontation, qui permet à Chauncey de capturer plusieurs navires précieux, le commodore américain,
confiant, rapporte à ses supérieurs que ses navires ont maintenant la mainmise sur le lac Ontario. Cet
affrontement, première bataille d’importance sur le lac Ontario et unique combat à avoir lieu à Kingston
pendant la guerre, met en lumière la puissance navale des États-Unis. En conséquence, les Britanniques
consolident leurs installations navales à Kingston en confiant le commandement de la marine provinciale
à la Royal Navy, en construisant d’autres navires de guerre au chantier naval et en renforçant les
ouvrages défensifs de la ville.
13 novembre 1812
Un sous-officier du 104e régiment, en poste à St. Andrews au Nouveau-Brunswick,
commence à entraîner la milice locale dans le cadre d’exercices militaires.
14 novembre 1812
Le capitaine Gustavus Nicolls des Royal Engineers présente au lieutenantgouverneur sir John Coape Sherbrooke un rapport comprenant des recommandations
sur la défense du Nouveau-Brunswick.
Le rapport du capitaine Gustavus Nicolls, le Royal Engineer en chef à Halifax, souligne l’importance du
fleuve Saint-Jean et de la ville de Saint John. Le fleuve est une voie de communication essentielle vers
les Canadas en hiver. De plus, un ennemi qui réussirait à s’en emparer pourrait constituer une menace
terrestre pour la Nouvelle-Écosse. Nicolls est impressionné par la position avantageuse qu’occupe
Saint John à l’embouchure du fleuve, écrivant que cette ville est la clé de la province, et qu’il est donc
important de la protéger du mieux possible. Il recommande l’amélioration des ouvrages défensifs
protégeant la ville contre une attaque terrestre de l’ouest, selon lui le côté le plus vulnérable, ce qui
donne lieu à la construction de ce qu’on appelle aujourd’hui le lieu historique national de la
Tour-Martello-de-Carleton.
20 novembre 1812
Première bataille de la Rivière Lacolle, dans le Bas-Canada. L’avant-garde de l’armée
du major-général Henry Dearborn traverse la frontière près de Champlain, dans
l’État de New York.
Prévoyant marcher sur le Bas-Canada et prendre Montréal, le major général américain Henry Dearborn
rassemble à Plattsburg de 5 000 à 6 000 soldats et miliciens en vue d’une attaque. Le lendemain de son
arrivée à Champlain, New York, le 19 novembre, son armée passe à l’attaque à Lacolle et s’empare d’un
blockhaus britannique aux mains d’une petite troupe de miliciens canadiens et de guerriers autochtones.
Dans la confusion de la bataille, certains des soldats de l’avant-garde américaine tombent sous le feu de
leurs frères d’armes. Le lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry arrive bientôt en renfort avec des
contingents de Voltigeurs et de guerriers des Premières nations, et repousse l’envahisseur. Les
Américains battent en retraite dans leurs quartiers d’hiver à Plattsburg. Une deuxième attaque a lieu à
Lacolle en 1814.
Voltigeurs canadiens, 1813, piquet de garde.
Eugene Leliepvre, Parcs Canada
21 novembre 1812
Des duels d’artillerie ont lieu le long de la rivière Niagara entre le fort George dans le
Haut-Canada et le fort Niagara dans l’État de New York, ainsi qu’entre le fort Érié
25
dans le Haut-Canada et les batteries américaines installées à Black Rock dans l’État
de New York.
22 novembre 1812
Le HMS Southampton du capitaine sir James Lucas Yeo défait l’USS Vixen au large
de la Géorgie. Yeo commandera plus tard les forces navales britanniques sur le lac
Ontario.
23 novembre 1812
Une force combinée de soldats britanniques, de miliciens canadiens et
d’Amérindiens d’Akwesasne remporte la victoire lors d’un raid sur des miliciens
américains à French Mills, dans l’État de New York, en représailles à l’attaquesurprise sur Saint-Régis (Akwesasne) le 23 octobre 1812.
Une force d’invasion américaine est repoussée à Frenchman’s Creek près du fort Érié,
dans le Haut-Canada.
28 novembre 1812
À la suite de la défaite sur les hauteurs de Queenston, le brigadier-général Alexander Smyth prend le
commandement des troupes américaines sur la frontière du Niagara. Avant l’aube le 28 novembre, ses
hommes débarquent au nord du fort Érié et attaquent les postes britanniques près du ruisseau
Frenchman. La première vague d’attaquants est repoussée après d’âpres combats. Smyth annule
l’invasion prévue une fois le jour venu. Une seconde tentative échoue deux jours plus tard, ce qui met les
troupes américaines en furie : les soldats tirent sur Smyth, qui doit s’enfuir à Buffalo, dans l’État de New
York. Il remet sa démission. On se souviendra de Smyth pour ses déclarations grandiloquentes ainsi que
pour le manuel d’exercices militaires utilisé par l’armée américaine pendant la guerre, dont il est l’auteur.
Décembre 1812
Le major-général George Stracey Smyth met en service un second chasseur de
corsaires dans la baie de Fundy, la goélette armée Hunter.
5 décembre 1812
Le HMS Plumper sombre après avoir heurté un haut-fond près de la pointe Lepreau
dans la baie de Fundy, ce qui coûte la vie à 42 passagers et membres d’équipage.
17 et 18 décembre
1812
Une force amérindienne défait les troupes du colonel américain John B. Campbell lors
de la bataille de Mississinewa, dans le territoire de l’Indiana.
29 décembre 1812
Au large de la côte du Brésil, l’USS Constitution s’empare du HMS Java après un dur
combat.
De janvier 1813 à mars 1813
1813
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 101e régiment et la Royal Marine
Artillery.
Levée de la milice d’infanterie légère de la frontière dans le Bas-Canada.
Hiver 1812-1813
La contrebande américaine sert à approvisionner des troupes britanniques en
nourriture.
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Les voies d’eau gelées et les particularités géographiques favorisent le commerce illégal entre les
États-Unis et l’Amérique du Nord britannique, car les troupes sont trop peu nombreuses pour patrouiller
sur la longue frontière qui sépare les deux pays. Les produits de contrebande en provenance des
États-Unis sont généralement des denrées alimentaires pour nourrir les troupes britanniques, notamment
la viande, car les approvisionnements de la colonie ne permettent pas de satisfaire la demande des
militaires, et le prix élevé que le gouvernement est prêt à payer pour obtenir ces produits en fait une belle
occasion pour les entrepreneurs. Les denrées entrent donc au Canada, notamment par les Mille-Îles,
Prescott et Cornwall dans le Haut-Canada, et le long du lac Champlain dans le Bas-Canada. Cette activité
illégale florissante illustre bien l’état d’esprit qui anime les individus des deux côtés de la frontière pour
qui l’intérêt personnel passe devant l’intérêt national.
Janvier 1813
Le navire de transport Diligence, chargé d’armes destinées à la milice du NouveauBrunswick, s’échoue près de Machias, dans le district du Maine. L’équipage est
capturé et les marchandises saisies.
Les autorités britanniques interdisent au major-général George Stracey Smyth de
retenir les services d’autres corsaires, ce qui oblige les marchands du NouveauBrunswick intéressés par ces activités à obtenir des lettres de marque à Halifax, ou
encore à investir dans des entreprises corsaires basées en Nouvelle-Écosse.
Le lieutenant-colonel Ralph Bruyeres des Royal Engineers termine son étude des
rives canadiennes du fleuve Saint-Laurent et recommande la fortification de lieux
clés depuis Coteau-du-Lac dans le Bas-Canada jusqu’à Kingston dans le HautCanada.
De janvier à
octobre 1813
9 janvier 1813
11 janvier 1813
Plusieurs compagnies de miliciens volontaires sont formées sur l’Île-du-PrinceÉdouard, et les districts de la milice sont réorganisés au sein de la colonie.
La Grande-Bretagne déclare officiellement la guerre aux États-Unis.
Le HMS Acasta et le HMS Poictiers capturent la goélette corsaire américaine
Highflyer, qui est mise en service au sein des forces britanniques.
Une compagnie de conducteurs provinciaux de la Royal Artillery est levée dans le
Bas-Canada.
17 janvier 1813
Le HMS Narcissus s’empare de l’USS Viper dans le golfe du Mexique.
21 janvier 1813
Les Canadian Light Dragoons sont formés dans le Bas-Canada.
22 janvier 1813
Bataille de Frenchtown, dans le territoire du Michigan.
Le 18 janvier, des soldats réguliers américains et des miliciens du Kentucky dirigés par le brigadiergénéral James Winchester expulsent les troupes britanniques occupant Frenchtown. Quatre jours plus
tard, de l’autre côté de la rivière Détroit au fort Amherstburg, le colonel Henry Procter lance une contreattaque à la tête d’une force composée de soldats réguliers britanniques, de miliciens, de membres de la
marine provinciale et de plus de 600 guerriers amérindiens dirigés par le chef wyandot Tête Ronde
(Stiahta). Les hommes de Procter prennent les Américains par surprise, mais ceux-ci infligent de lourdes
pertes aux Britanniques avant de se rendre. Craignant une contre-attaque, Procter se replie rapidement
sur Amherstburg, laissant derrière lui les prisonniers américains blessés, qui sont par la suite exécutés
par les guerriers. Cet événement est à l’origine du cri de guerre américain « Souvenons-nous de la
Raisin! ». En raison de cette défaite, le supérieur de Winchester, le major général William Henry Harrison,
doit annuler son offensive de l’hiver 1813 pour construire le fort Meigs en Ohio.
27
6 février 1813
En représailles au harcèlement de leurs navires marchands par les corsaires
américains, les Britanniques instaurent le blocus des baies du Delaware et de
Chesapeake.
7 février 1813
Un raid est lancé contre Elizabethtown (Brockville), dans le Haut-Canada. La
compagnie de fusiliers américains du capitaine Benjamin Forsyth et la milice de l’État
de New York livrent une bataille fructueuse contre la ville située sur le fleuve SaintLaurent.
Six compagnies (573 hommes de tous rangs) du 104e régiment (anciennement les
New Brunswick Fencibles) commencent leur légendaire marche hivernale depuis
Fredericton au Nouveau-Brunswick jusqu’aux Canadas.
15 février 1813
Au début de 1813, le gouverneur général sir George Prévost ordonne que des renforts lui soient envoyés
à partir du commandement de la Nouvelle-Écosse, qui comprend alors le Nouveau-Brunswick. Prévost
croit que la plupart des combats auront lieu dans les Canadas, et que la Royal Navy est en mesure
d’assurer une protection adéquate des provinces maritimes. Les 573 hommes du 104e régiment quittent
Fredericton à la mi-février. Munis de raquettes, ils marchent dans un froid glacial jusqu’à Québec, dans
le Bas-Canada, les derniers d’entre eux arrivant le 15 mars. Après un bref repos, ils continuent jusqu’à
Kingston, dans le Haut-Canada, et plus tard jusqu’à la péninsule du Niagara, où ils prendront part à de
nombreux affrontements. Leur marche met en lumière l’importance stratégique du fleuve Saint-Jean en
hiver, lorsque les glaces empêchent toute navigation dans le golfe du Saint-Laurent.
22 février 1813
Un raid est lancé contre Ogdensburg, dans l’État de New York.
Les affrontements le long de la frontière du Saint-Laurent sont caractérisés principalement par des
opérations de pillage lancées des deux côtés du fleuve. En partie en représailles à un raid des États-Unis
sur Elizabethtown (Brockville) dans le Haut-Canada en février 1813, et aussi pour distraire les Américains
pendant que le gouverneur général sir George Prévost quitte Prescott, le lieutenant-colonel
George Macdonell quitte ce poste à la tête d’une troupe et simule la tenue d’exercices militaires sur le
fleuve gelé avant de lancer une attaque sur Ogdensburg, la seule ville américaine le long du Saint-Laurent
qui héberge une garnison. Les Britanniques chassent les Américains pendant l’attaque, puis pillent les
entrepôts militaires et privés de la ville. Ogdensburg est laissée sans garnison jusqu’à la fin de la guerre, et
les convois de ravitaillement britanniques peuvent donc circuler plus librement sur le fleuve.
24 février 1813
L’USS Hornet s’empare du HMS Peacock au large de la côte de la Guyane.
26 février 1813
Le 6e bataillon de la milice d’élite du Bas-Canada est levé.
Mars 1813
Le blocus britannique est élargi à l’ensemble du littoral est des États-Unis.
3 mars 1813
La Compagnie provinciale d’artillerie est levée dans le Haut-Canada. Elle est dirigée
par le capitaine Alexander Cameron de la milice de Lincoln.
La troupe des Niagara Provincial Light Dragoons, également appelées « la troupe de
Merritt », est formée. Cette petite unité dirigée par le lieutenant puis capitaine
William Hamilton Merritt, participera aux campagnes dans la péninsule du Niagara
jusqu’à la fin de la guerre, et affrontera souvent d’anciens voisins dirigés par le
lieutenant-colonel Joseph Willcocks, commandant des traîtres Volontaires
canadiens.
Une autre compagnie de conducteurs provinciaux de la Royal Artillery est levée dans
le Haut-Canada pour compenser le nombre insuffisant de soldats britanniques du
Corps of Royal Artillery Drivers postés en Amérique du Nord britannique. Les
28
10 mars 1813
15 mars 1813
hommes qui font partie de cette milice reçoivent le même salaire, la même nourriture
et les mêmes uniformes que leurs homologues britanniques.
Dans le cadre de la réorganisation de la milice du Haut-Canada, le Corps d’artificiers
provinciaux est créé.
Les premiers esclaves afro-américains en fuite dans la baie de Chesapeake cherchent
refuge à bord du HMS Victorious.
La sixième compagnie du 104e régiment, qui a cheminé par voie terrestre depuis le
Nouveau-Brunswick, arrive à Québec dans le Bas-Canada.
Le commandant en chef Oliver Hazard Perry reçoit l’ordre du commodore
Isaac Chauncey de prendre le commandement d’un escadron américain sur le lac
Érié. Perry entre dans ses nouvelles fonctions à Érié en Pennsylvanie le 27 mars.
17 et 18 mars 1813
18 mars 1813
Un duel d’artillerie a lieu entre Black Rock dans l’État de New York et le fort Érié
dans le Haut-Canada.
Le Bataillon de la milice volontaire incorporée est levé dans le Haut-Canada.
Les soldats de la milice sédentaire et des compagnies de flanc enrôlés dans les comtés du Haut-Canada
étaient en service pendant de courtes périodes, ce qui réduisait l’efficacité de ces unités. Treize
compagnies de la milice incorporée, en service permanent, sont donc formées à Prescott, à Kingston, à
York et à Niagara. Entraîné et équipé à York, le régiment est par la suite envoyé dans la péninsule du
Niagara en juillet 1814, où il arrive juste avant la bataille de Lundy’s Lane. Lors de cet affrontement, le
bataillon encaisse l’attaque des Américains sur le flanc gauche des Britanniques : un milicien sur trois est
tué. Les survivants se rassemblent alors autour du major James Kerby, un marchand de la région. Le
régiment demeure dans la péninsule du Niagara jusqu’à la fin de 1814. Il est dissout le 25 mars 1815.
19 mars 1813
Le commodore sir James Lucas Yeo devient commandant en chef des forces navales
britanniques dans les eaux canadiennes.
25 mars 1813
Les Dorchester Provincial Light Dragoons sont formés dans le Bas-Canada.
27 mars 1813
Les hommes du 104e régiment quittent Québec dans le Bas-Canada en direction de
Kingston dans le Haut-Canada.
D’avril 1813 à juin 1813
Printemps 1813
Le capitaine Daniel Pring commande les forces de la Royal Navy sur le lac Champlain.
Il arrive à l’Île-aux-Noix le 25 juillet.
En raison de la valeur stratégique de Kingston dans le Haut-Canada, qui sert de point
de transbordement pour les troupes et les marchandises, ainsi que du chantier naval
qui s’y trouve, les Britanniques commencent à y ériger une série de fortifications. À la
fin de la guerre, la ville sera entourée de batteries et de blockhaus en bois reliés par
une palissade, également en bois. Du côté est du port, le chantier naval sera protégé
par un nouveau poste nommé fort Henry.
Avril 1813
La construction d’ouvrages défensifs, dont un blockhaus octogonal, débute à Coteaudu-Lac dans le Bas-Canada.
29
Pendant de nombreuses années, Coteau-du-Lac est un important lien logistique entre le Haut et le
Bas-Canada et le lieu du premier canal avec écluse en Amérique du Nord (1781). Au début de la guerre,
les troupes sont placées en garnison dans le vieux blockhaus décrépit du XVIIIe siècle à ce poste situé
sur le Saint-Laurent, voie de transbordement stratégique des Britanniques. Sur recommandation du
Royal Engineer Ralph Bruyeres, un programme de construction ambitieux est mis en œuvre pour le
renforcement du système de défense, notamment la construction d’un grand blockhaus octogonal en
bois et des travaux de terrassement de chaque côté du canal. Le site de Coteau-du-Lac ne subit aucune
attaque, mais demeure en état d’alerte quand le major général Wilkinson lance sa campagne sur le SaintLaurent en novembre 1813 dans le but de prendre Montréal.
Des canonnières sont construites au chantier naval de l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada.
3 avril 1813
La troupe des Western Rangers, également appelée « les Rangers de Caldwell », est
formée dans le Haut-Canada. Elle porte le nom de son commandant, William
Caldwell, un marchand qui a des liens avec le département des Indiens. Cette unité
de la milice est créée pour combattre aux côtés des alliés amérindiens des
Britanniques. Elle participera à plusieurs combats dans le Haut-Canada, notamment
aux batailles de Moraviantown, de Longwoods et de Lundy’s Lane.
Les troupes de Provincial Light Dragoons du capitaine Andrew Adams et du
capitaine Richard Fraser sont formées dans l’Est du Haut-Canada. Les deux troupes
seront fusionnées le 25 septembre 1813.
Des combats ont lieu sur la rivière Rappahannock en Virginie. Des bateaux de la
Royal Navy abordent et capturent quatre navires américains.
6 avril 1813
Des navires de la Royal Navy bombardent Lewes, au Delaware.
8 avril 1813
Le Corps provincial des voyageurs du commissariat est créé dans le Bas-Canada.
12 avril 1813
Des bataillons d’infanterie légère de la milice sont formés dans le Bas-Canada.
15 avril 1813
Le fort Charlotte, dans l’Ouest de la Floride, est pris aux Espagnols par les troupes
américaines.
22 avril 1813
La marine provinciale, créée en 1778, est démantelée.
27 avril 1813
Bataille de York, dans le Haut-Canada.
Ne pouvant lancer une attaque amphibie sur Kingston en raison des glaces qui bloquent le port, le
brigadier-général américain Zebulon Pike se tourne plutôt vers York et les navires de guerre qui y sont en
construction. Incapable d’empêcher le débarquement des Américains, le major-général sir Roger Hale
Sheaffe ordonne que l’on brûle le sloop Sir Isaac Brock et que l’on fasse exploser la poudrière du fort York,
ce qui tue des centaines d’Américains dont Pike, qui est blessé à mort. Les soldats réguliers de Sheaffe
battent en retraite jusqu’à Kingston, laissant la milice négocier la reddition de la ville. Les Américains
occupent la ville pendant un peu plus d’une semaine et détruisent des biens publics et privés. Bien que
cette attaque ait affaiblie leur armée, ils réussissent néanmoins à perturber les plans de leurs ennemis,
car les provisions destinées à l’escadron britannique sur le lac Érié sont perdues pendant la bataille.
28 avril 1813
Les Britanniques inaugurent le HMS Sir George Prevost (22 canons), qui sera peu
après rebaptisé Wolfe , à Kingston dans le Haut-Canada. Ce navire deviendra le
navire amiral du commodore sir James Lucas Yeo lorsqu’il arrivera à Kingston en mai
1813.
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29 avril 1813
Les Canadian Light Dragoons sont levés dans le district de Montréal, dans le BasCanada. Ces troupes serviront dans le Haut et le Bas-Canada.
Un raid est lancé sur Frenchtown, au Maryland. Des marins britanniques et des
Royal Marines attaquent et dispersent la milice du Maryland. Des provisions sont
réquisitionnées dans la ville.
Mai 1813
Deux compagnies du 99e régiment sont stationnées à Annapolis Royal en NouvelleÉcosse pour défendre cette partie de la côte de la baie de Fundy contre les corsaires,
et pour aller à la défense de Saint John au Nouveau-Brunswick, dans l’éventualité
d’une attaque contre cette ville.
Dominique Ducharme recrute des guerriers des Premières nations et les conduits
dans la péninsule du Niagara, dans le Haut-Canada. Ils participeront à la bataille de
Beaver Dams en juin 1813.
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 19e régiment des Light Dragoons, la
seule unité de cavalerie régulière britannique qui servira en Amérique du Nord
britannique pendant la guerre.
Dans le Bas-Canada, des unités d’infanterie légère de la frontière et la Compagnie
indépendante des volontaires de la milice sont créées.
Du 1er au 9 mai
1813
Premier siège du fort Meigs en Ohio.
3 mai 1813
Les forces navales britanniques dirigées par le contre-amiral sir George Cockburn
attaquent Havre de Grace et Bell’s Ferry au Maryland.
Arrivée à Québec, dans le Bas-Canada, du commodore sir James Lucas Yeo et de
détachements de la Royal Navy.
5 mai 1813
Une partie de leur territoire de l’Ohio étant occupé, les Premières nations font pression sur le
major-général britannique Henry Procter pour qu’il attaque le quartier général du major-général
William Henry Harrison sur la rivière Maumee. Procter se rend également compte que les Américains
constituent une menace militaire pour sa base d’Amherstburg dans le Haut-Canada. Ainsi, après l’arrivée
de renforts de Niagara, Procter assiège le fort Meigs, le bombardant à l’aide de ses canonnières et de
batteries érigées des deux côtés de la rivière. Le 5 mai, les alliés infligent une défaite à une importante
force américaine venue en renfort ainsi qu’aux défenseurs du fort qui tentent une sortie. Toutefois,
comme ses provisions s’épuisent et qu’il ne dispose pas de pièces d’artillerie adaptées à la tenue d’un
siège, le major-général britannique doit mettre fin à l’opération. En raison de cette défaite, Procter perd le
respect de Tecumseh et d’autres chefs amérindiens.
Dans le but de renforcer les défenses navales en eaux douces du Canada, le commandant en chef
sir George Prévost plaide à maintes reprises en faveur du renforcement de la marine royale. Le
gouvernement britannique acquiesce à sa demande en nommant le distingué vétéran sir James Lucas
Yeo commodore et commandant des forces navales sur les lacs du Canada. Yeo est d’abord et avant tout
responsable de la défense des provinces d’Amérique du Nord, mais il souhaite aussi regagner la
domination britannique sur le lac Ontario alors sous le contrôle de la flottille du commodore de la marine
américaine Isaac Chauncey. Yeo quitte l’Angleterre en mars à bord du Woolwich en compagnie de plus
de quatre cents officiers et marins dont un grand nombre rentrent à peine d’une campagne en mer
Baltique. Yeo apporte aussi des pièces d’artillerie et des fournitures nécessaires à l’établissement d’une
force navale sur les Grands Lacs.
31
13 mai 1813
15 mai 1813
Le capitaine James MacLaughlan, commandant des Royal Engineers à Saint John au
Nouveau-Brunswick, rapporte que les habitants de St. Andrews ont érigé
trois batteries comportant chacune un blockhaus.
Le commodore sir James Lucas Yeo arrive à Kingston, dans le Haut-Canada.
Avant l’arrivée du commodore Yeo, c’était la marine provinciale, essentiellement un service de
transport, qui administrait les forces navales britanniques sur les lacs. Mais cette organisation, qui fait
partie du département de l’armée du quartier-maître général, manque d’officiers d’expérience et de
marins compétents et est incapable de résister au pouvoir croissant de la force navale américaine
dirigée par le commodore Isaac Chauncey. Yeo et un groupe de 465 officiers de la Royal Navy sont donc
envoyés d’Angleterre en mars 1813 pour assurer la défense de la colonie. Yeo prend le commandement
de tous les navires de la marine provinciale et dépêche des membres de sa force au lac Champlain, sous
les ordres du commandant Daniel Pring, et au lac Érié, sous les ordres du commandant Robert Barclay.
Peu après son arrivée, Yeo attaque les Américains à Sackets Harbor.
22 mai 1813
Début de la campagne du corsaire britannique Dart .
Peu de corsaires ont mené leurs activités à partir du Nouveau-Brunswick, car ils auraient risqué de
perturber les échanges commerciaux autorisés. Des quelques corsaires néo-brunswickois qui ont pris la
mer, le Dart, sloop de 74 tonnes, est celui qui a connu le plus de succès. Le Dart, à l’origine un sloop
américain, est capturé par la Royal Navy au début de 1813 et vendu aux enchères à Halifax, où il est
acquis par un groupe d’investisseurs de Saint John, au Nouveau-Brunswick. Ses activités de corsaire,
qui débutent le 22 mai sous les ordres du capitaine John Harris de Clementsport en Nouvelle-Écosse,
auraient pu connaître une fin prématurée : le 28 mai, par un épais brouillard, le HMS Rattler fait feu sur le
sloop, son capitaine l’ayant pris pour un navire ennemi. Le Dart rapporte dix prises avant d’être capturé
par le navire de la douane américaine Vigilant au large du Rhode Island le 4 octobre 1813.
Du 25 au 27 mai
1813
27 mai 1813
Bataille du Fort George, dans le Haut-Canada.
Le 25 mai, des batteries américaines installées le long de la rivière Niagara ouvrent le feu sur le fort
George, détruisant le principal fort britannique sur cette rivière au terme d’une journée de
bombardement. Le matin du 27 mai, 4 500 soldats américains commandés par le major-général
Henry Dearborn débarquent sur la rive du lac Ontario à l’ouest de Niagara. Attaqués par un ennemi
deux fois supérieur en nombre, les Britanniques, Canadiens et Amérindiens doivent en plus subir les tirs
d’artillerie des navires américains. Après avoir essuyé de lourdes pertes, le brigadier-général britannique
John Vincent abandonne ses positions dans la péninsule du Niagara et ordonne à ses troupes de battre
en retraite jusqu’à Burlington Heights. Ce recul contrarie les plans des Américains, qui prévoyaient barrer
la voie aux Britanniques et les anéantir entre Queenston et Niagara. Les forces américaines établissent
une base au fort George pour soutenir leur invasion du Haut-Canada.
Les Britanniques battent en retraite jusqu’à Burlington Heights, dans le HautCanada.
Après la bataille du Fort George, le brigadier-général britannique John Vincent abandonne la péninsule
du Niagara et bat en retraite jusqu’aux fortifications de Burlington Heights. Cinq navires de guerre
américains, repoussés sur la rivière Niagara par les canons du fort Érié, se joignent à la flotte des ÉtatsUnis sur le lac Érié. Ils participeront à la bataille du Lac Érié à l’automne. Vincent dissout la milice du
Niagara, laissant les hommes se débrouiller seuls face à l’occupant américain. Depuis Burlington Heights,
les Britanniques peuvent à tout le moins envoyer des renforts et des provisions essentielles aux postes
situés plus à l’ouest. S’ils venaient à perdre cette position, ils devraient abandonner la partie ouest du
Haut-Canada et mettre fin à leurs alliances avec les Premières nations associées au chef shawnee
Tecumseh.
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Plan britannique de Burlington Heights dans le Haut-Canada en 1813, de Ralph
Henry Bruyeres des Royal Engineers, BAC RG8I, vol. 387, p. 106.
29 mai 1813
Bataille de Sackets Harbor, dans l’État de New York.
L’escadron américain du commodore Isaac Chauncey étant retenu à Niagara, le gouverneur général
sir George Prévost planifie une attaque amphibie depuis Kingston, dans le Haut-Canada, sur
Sackets Harbor, la principale base navale américaine sur le lac Ontario. L’escadron du commodore
sir James Lucas Yeo est chargé de transporter environ 800 soldats jusqu’à la ville ennemie. Le 28 mai
cependant, le vent tombe, ce qui immobilise la flotte au large de la rive américaine et révèle sa présence
à l’adversaire. La garnison de la ville profite du délai pour se préparer. L’attaque du lendemain matin
échoue, et les Britanniques se font pilonner. Pris de panique, les officiers américains ordonnent que le feu
soit mis aux entrepôts et à un navire de guerre en construction, le General Pike. L’incendie est éteint une
fois les Britanniques repartis. Chauncey rassemble alors la flotte à Sackets Harbor et ne quitte plus le port
jusqu’à ce que la construction du General Pike soit achevée à la fin juillet. Temporairement maître du lac,
Yeo mène plusieurs opérations amphibies fructueuses.
De juin à
décembre 1813
Les Britanniques font le blocus du fort George, dans le Haut-Canada, alors occupé
par les Américains.
Après la bataille de Stoney Creek, les Britanniques et leurs alliés autochtones instaurent le blocus du fort
George, alors occupé par les Américains. Le brigadier-général américain écrit que toute son armée se
terre, paniquée et découragée. Les troupes américaines qui s’aventurent hors des murs du fort sont
attaquées et repoussées, souvent par des guerriers amérindiens alliés aux Britanniques. Des coups de feu
retentissent dans les champs et les bois que les soldats réguliers, les miliciens et les Amérindiens tentent
de contrôler. Les terribles conditions de vie et d’hygiène dans le camp américain entraînent des maladies
et des décès et sapent le moral des soldats. Cet enlisement sur la frontière du Niagara pousse les ÉtatsUnis à déplacer leurs troupes vers la région du Saint-Laurent à l’automne 1813.
Juin 1813
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le régiment de Watteville et le
13e régiment.
Le major-général Louis de Watteville prend le commandement du district de
Montréal, dans le Bas-Canada.
Le 2e bataillon du 8e régiment (appelé aussi « le régiment du roi ») arrive au NouveauBrunswick, et la milice qui avait été formée pour défendre la province met fin à ses
activités.
Le dernier navire du commandant en chef Oliver Hazard Perry est mis à l’eau à Érié,
en Pennsylvanie. Six nouveaux navires américains, construits pendant l’hiver
précédent, se joignent à un escadron de cinq navires déjà formé à Black Rock, dans
l’État de New York.
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1 juin 1813
Le HMS Shannon défait l’USS Chesapeake au large de Boston, au Massachusetts.
Bien que le blocus des côtes des États-Unis par la Royal Navy ne s’étende pas encore à la
Nouvelle-Angleterre, le HMS Shannon, commandé par le capitaine Philip Broke, fait partie du petit
escadron qui surveille les activités navales américaines dans le port de Boston. Il se trouve isolé,
cependant, lorsque le capitaine James Lawrence de l’USS Chesapeake (le même navire qui a été malmené
par le HMS Leopard en 1807) décide imprudemment s’en prendre à lui. Il s’agit d’une décision périlleuse,
car Broke est un spécialiste de l’artillerie navale, ayant adopté des concepts comme le tir de
concentration. Ainsi, malgré un armement relativement équivalent, le Shannon vient rapidement à bout
du Chesapeake, s’en emparant au bout de quinze minutes seulement. Blessé à mort, Lawrence ordonne
aux marins de ne pas rendre le bateau, déclaration qui fera de lui un héro national.
3 juin 1813
Les navires américains Growler et Eagle sont capturés par les forces britanniques sur
la rivière Richelieu, près de l’Île-aux-Noix, dans le Bas-Canada.
Alors qu’ils patrouillent dans les eaux du lac Champlain pour freiner la contrebande vers le Bas-Canada,
les navires américains Growler et Eagle s’engagent sur la rivière Richelieu et remontent vers le nord
jusqu’à se trouver à portée de vue des fortifications de l’île aux Noix. Informés de l’incursion des
Américains, les Britanniques lancent immédiatement trois canonnières à l’assaut des sloops qui
approchent. L’étroit chenal empêche ces derniers de faire demi-tour et les canons britanniques leur
infligent de lourds dommages pendant une bataille de trois heures. Les Américains finissent par se rendre
et leurs navires, rebaptisés le Shannon et le Broke, sont intégrés à la flottille britannique. Cette capture
permet alors aux Britanniques de prendre le contrôle maritime du lac Champlain, mais les deux navires
sont plus tard repris par les Américains durant la bataille de Plattsburg.
6 juin 1813
Bataille de Stoney Creek, dans le Haut-Canada.
Le 1er juin, 3 000 soldats américains dirigés par les brigadiers-généraux William Winder et John Chandler
s’approchent des positions tenues par les Britanniques à Burlington Heights, dans le Haut-Canada. Le
soir du 5 juin, ils s’arrêtent à Stoney Creek. Ayant à sa disposition 700 hommes seulement, le
brigadier-général britannique John Vincent ordonne une attaque nocturne risquée sur le camp des
États-Unis. Guidés par le milicien éclaireur Billy Green, les soldats réguliers britanniques et un petit
groupe de guerriers amérindiens prennent les forces américaines par surprise. Celles-ci se ressaisissent,
et une bataille confuse s’engage alors en pleine noirceur. Winder et Chandler sont tous deux capturés.
Les Britanniques se retirent avant que leur nombre soit révélé à l’ennemi par la lumière du jour. Cette
attaque surprise atterre et désorganise les Américains, qui se replient jusqu’au ruisseau Forty Mile, dans
le Haut-Canada. Il s’agit d’une victoire inspirante pour les Amérindiens et les miliciens canadiens.
Champ de bataille de Stoney Creek, 1910, BAC PA-009674
Le HMS Shannon escorte sa prise de guerre, l’USS Chesapeake , dans le port de
Halifax en Nouvelle-Écosse.
Partis de Kingston dans le Haut-Canada sur l’ordre du commodore sir James Lucas
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Yeo, le commandant Robert Barclay et un contingent de marins de la Royal Navy
arrivent à Amherstburg, dans le Haut-Canada.
Le commandant britannique Robert Barclay, 28 ans, a déjà de nombreux combats navals à son actif
lorsqu’il est envoyé à Amherstburg dans le but de renforcer ces installations sur le lac Érié en remplaçant
les hommes de la marine provinciale par ceux de la Royal Navy, qui sont des professionnels. Accompagné
de plusieurs officiers et de quelques dizaines de marins de la Royal Navy et anciens membres de la
marine provinciale, Barclay constate à son arrivée que la situation est grave : les marins d’expérience sont
peu nombreux, et les matériaux et équipements disponibles sont insuffisants pour achever le navire
amiral de l’escadron d’Amherstburg, le HMS Detroit. De plus, le commandant en chef américain Oliver
Hazard Perry travaille à la mise sur pied d’un escadron de force supérieur qui menacera bientôt la ligne
d’approvisionnement britannique sur le lac Érié. Malgré ces difficultés, Barclay engagera bientôt la
bataille contre les Américains pour la domination du lac Érié.
7 juin 1813
Des combats ont lieu à Forty Mile Creek, dans le Haut-Canada.
Après la bataille de Stoney Creek, les Américains se replient jusqu’au ruisseau Forty Mile. Le 7 juin, la
flotte britannique du commodore sir James Lucas Yeo, qui transporte des soldats et des provisions à
destination de Burlington, apparaît au large. Yeo débarque ses troupes et commence à bombarder la force
américaine, désormais dirigée par le major-général Morgan Lewis. Craignant d’être coupé de sa base,
Lewis bat en retraite jusqu’au fort George. Cette retraite se transforme en déroute lorsque les Américains
sont attaqués par des guerriers amérindiens et des miliciens canadiens. Pris de panique, ils laissent
derrière eux de grandes quantités de matériel militaire. Deux jours plus tard, les Américains se retirent du
fort Érié, de Chippawa et de Queenston pour se réfugier dans leur camp du fort George.
9 juin 1813
Les forces américaines incendient le fort Érié et abandonnent les postes de Chippawa
et de Queenston dans le Haut-Canada.
11 juin 1813
Le Liverpool Packet est capturé par l’équipage du corsaire américain Thomas, de
Portsmouth au New Hampshire.
12 juin 1813
Après avoir été partiellement incendié pendant l’attaque des Britanniques sur
Sackets Harbor, dans l’État de New York, le 29 mai 1813, l’USS General Pike
(26 canons) est inauguré dans ce port. Il renforcera considérablement la flotte
américaine sur le lac Ontario.
Sur le lac Ontario, la goélette américaine Lady of the Lake s’empare du navire
britannique Lady Murray , parti de Kingston avec des provisions pour York dans le
Haut-Canada.
Un raid est lancé sur Sodus Point, dans l’État de New York. Les forces amphibies du
commodore britannique sir James Lucas Yeo s’emparent de provisions américaines et
mettent le feu aux entrepôts de la ville.
Une flottille de 15 canonnières américaines attaque la frégate britannique Junon dans
la baie de Chesapeake, faisant plusieurs morts et des dommages superficiels.
16 juin 1813
19 juin 1813
20 juin 1813
Été 1813
Un corps d’infanterie de la marine est levé dans le district de Montréal. Il sera affecté
à la base navale de l’Île-aux-Noix, dans le Bas-Canada.
22 juin 1813
Laura Ingersoll Secord prévient les Britanniques d’une attaque imminente par les
Américains.
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Apprenant l’intention des Américains d’attaquer un important avant-poste britannique à la maison
DeCew près de Beaver Dams, dans le Haut-Canada, Laura Secord, âgée de 38 ans, laisse son époux
blessé dans leur maison de Queenston et entreprend son célèbre voyage pour prévenir le lieutenant
James FitzGibbon. Afin d’éviter les sentinelles et les patrouilles américaines, Laura quitte la route
principale et parcourt environ 30 kilomètres dans les marécages et les bois lors d’une journée
particulièrement chaude. Des Amérindiens alliés aux Britanniques la mènent jusqu’à FitzGibbon ce
soir-là. Les renseignements qu’elle lui transmet contribuent à la défaite des Américains lors de la bataille
de Beaver Dams. Le récit de Laura Secord deviendra célèbre lors de la visite du prince de Galles en 1860.
Elle fait partie des plus illustres héros canadiens de la guerre de 1812.
Bataille de l’Île Craney, en Virginie. Des forces amphibies britanniques attaquent
sans succès les fortifications américaines érigées sur l’île.
24 juin 1813
Bataille de Beaver Dams, dans le Haut-Canada.
Le 24 juin, 600 soldats américains dirigés par le colonel Charles Boerstler quittent Queenston pour
attaquer un important avant-poste britannique à l’intérieur des terres, la maison DeCew près de
Beaver Dams. La colonne est attaquée par des guerriers kanienkehaka (mohawk) de Kahnawake
(Caughnawaga), dans le Bas-Canada, menés par le capitaine Dominique Ducharme. Ceux-ci sont rejoints
par un plus petit groupe d’Ohsweken (Six Nations de Grand River) dirigé par le capitaine William Kerr. Au
terme d’une bataille de trois heures, les Américains, épuisés et manquant de munitions, se rendent à un
petit groupe de soldats britanniques sous les ordres du lieutenant James FitzGibbon. Ce dernier devient
un véritable héro pour avoir fait croire aux Américains qu’il disposait d’une force importante. À la suite de
cette défaite, le major-général Henry Dearborn se voit retirer le commandement de la force américaine
dans la péninsule du Niagara.
Portrait de studio pris en juillet 1882 à Brantford, en Ontario, des
guerriers survivants des Six Nations qui ont combattu aux côtés des
Britanniques au cours de la guerre de 1812. De droite à gauche :
Sakawaraton – John Smoke Johnson (né vers 1792), John Tutela (né
vers 1797) et Young Warner (né vers 1794), BAC C-85127
25 et 26 juin 1813
26 juin 1813
28 juin 1813
Bataille de Hampton, en Virginie. Des soldats d’infanterie de la marine, des soldats et
des marins britanniques effectuent un débarquement et s’emparent de la ville après
avoir vaincu une force de miliciens de la Virginie.
Plutôt que de se rendre à l’ennemi, le capitaine de la goélette corsaire américaine
Young Teazer fait exploser son navire à Mahone Bay, en Nouvelle-Écosse, ce qui
coûte la vie à 28 des 36 membres d’équipage. Certaines des victimes sont enterrées
dans une fosse commune du cimetière anglican de Mahone Bay.
La Gazette royale du Nouveau-Brunswick publie des soumissions concernant les
matériaux nécessaires à la construction d’une tour Martello sur les hauteurs de
Carleton.
De juillet 1813 à septembre 1813
Juillet 1813
On rapporte que les corsaires américains sont « très nombreux dans la baie de
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Fundy », et que la ville de Saint John au Nouveau-Brunswick « fait l’objet d’un
blocus ». Six navires de la Royal Navy quittent Halifax en Nouvelle-Écosse pour se
rendre dans la baie.
5 juillet 1813
8 juillet 1813
L’escadron britannique du commandant Robert Barclay quitte Amherstburg, dans le
Haut-Canada, et patrouille le lac Érié, recueillant des renseignements sur la
construction de navires de la marine américaine à Érié, en Pennsylvanie.
Une incursion est lancée contre le fort Schlosser, dans l’État de New York. Des
miliciens canadiens commandés par le lieutenant-colonel Thomas Clark s’emparent
de provisions militaires à l’extrémité sud de la route de portage américaine
contournant les chutes Niagara.
Des combats ont lieu à Butler’s Farm, dans le Haut-Canada.
Le 8 juillet, le lieutenant William Hamilton Merritt mène une expédition fructueuse pour récupérer du
matériel médical laissé sur le champ de bataille après la bataille du fort George. Pendant que les
Britanniques rassemblent le matériel, des Haudenosaunee (Confédération iroquoise) dirigés par
John Norton ainsi que des Mississauga et des Ottawa commandés par le chef Oiseau Noir attaquent des
avant-postes des États-Unis. Les Américains utilisent des troupes d’infanterie et de cavalerie pour
appuyer leurs hommes. Les combats se déroulent entre les fermes Ball et Butler, à l’ouest de la ville de
Niagara. Un détachement américain sous les ordres du lieutenant Joseph C. Eldridge tombe dans une
embuscade et perd 20 hommes. Eldridge lui-même est tué : il aurait tiré sur un guerrier amérindien après
la reddition des Américains.
Major John Norton, Teyoninhokarawen, chef mohawk,
Mary Ann Knight, 1805, BAC C-123832
11 juillet 1813
Les Britanniques font une incursion à Black Rock, dans l’État de New York.
12 juillet 1813
Des vaisseaux de la Royal Navy attaquent Ocracoke en Caroline du Nord et
s’emparent de plusieurs navires américains.
L’équipage des navires britanniques Contest et Mohawk s’emparent de la goélette
américaine Asp le long de la rivière Potomac, et ils y mettent le feu.
14 juillet 1813
17 juillet 1813
Premier rassemblement des Volontaires canadiens au fort George, dans le HautCanada.
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Le 17 juillet 1813, un petit groupe de traitres canadiens se joint à l’armée américaine au fort George. Les
« Volontaires canadiens » sont commandés par Joseph Willcocks, anciennement éditeur d’un journal et
membre de l’assemblée législative du Haut-Canada, et comptent parmi leurs rangs deux autres anciens
élus de la colonie. Ces hommes joueront un rôle important en tant qu’éclaireurs et guides des
envahisseurs, et ils feront régner la terreur parmi leurs anciens voisins à Niagara. Bien que l’unité compte
moins de cent membres, elle est très respectée des commandants américains et participe aux batailles
qui ont lieu sur la frontière du Niagara jusqu’à la fin de la guerre. Reconnus comme des traitres, les
survivants de ce groupe s’installeront aux États-Unis après la guerre et recevront du gouvernement
américain une compensation pour leurs pertes.
Une escarmouche a lieu à Ball’s Farm près de Niagara, dans le Haut-Canada.
19 juillet 1813
20 juillet 1813
21 juillet 1813
Sur le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent, les corsaires américains Neptune et
Fox de Sackets Harbor, dans l’État de New York, capturent un convoi britannique
composé de 15 bateaux et de la canonnière Spitfire, mettant la main sur de précieuses
provisions militaires. Ils battent en retraite sur le ruisseau Cranberry, dans l’État de
New York.
Dans une tentative pour reprendre les provisions qu’on leur a dérobées la veille, des
forces britanniques luttent sans succès contre des corsaires américains sur le ruisseau
Cranberry, dans l’État de New York.
Le HMS Detroit est inauguré à Amherstburg, dans le Haut-Canada. Ce sloop est le
plus grand navire construit par les Britanniques au chantier naval d’Amherstburg.
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le HMS Wasp et le commandant Thomas
Everard.
Du 21 au 27 juillet
1813
Second siège du fort Meigs, en Ohio. Des forces commandées par le major-général
britannique Henry Procter et le chef Shawnee Tecumseh assiègent le fort Meigs, mais
leur tentative de s’emparer du poste américain échoue.
22 juillet 1813
Le brick Lord Melville (14 canons) est inauguré par la Royal Navy à Kingston, dans le
Haut-Canada. Le navire se joint à l’escadron britannique sur le lac Ontario.
27 juillet 1813
Bataille de Burnt Corn, dans le territoire du Mississippi. Cet événement est souvent
considéré comme le premier combat de la guerre des Creek, un conflit opposant les
États-Unis et une faction de la nation Muscogee (Creek) appelée Red Sticks.
Des forces amphibies américaines menées par le colonel Winfield Scott lancent un
raid sur Burlington Beach, dans le Haut-Canada. L’auberge King George Inn est
détruite.
29 juillet 1813
Du 29 juillet au 4
août 1813
30 juillet 1813
Les Britanniques mènent une opération navale et terrestre sur la frontière du lac
Champlain.
Le lieutenant-colonel John Murray et ses troupes britanniques mènent des incursions
dans des villages américains autour du lac Champlain à partir de Saint-Jean, dans le
Bas-Canada.
Les Britanniques lancent un raid sur Plattsburgh, dans l’État de New York.
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31 juillet 1813
La ville de York (Toronto), capitale du Haut-Canada, est occupée pour une seconde
fois par les forces amphibies des États-Unis. Les troupes du colonel Winfield Scott
détruisent des biens publics et confisquent des provisions militaires britanniques.
Août 1813
Le major-général Wade Hampton, commandant de la région du lac Champlain,
rassemble et entraîne ses troupes à Burlington, au Vermont.
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le régiment de Meuron.
2 août 1813
Un assaut est lancé sur le fort Stephenson, à Fremont en Ohio.
Après un second siège infructueux du fort Meigs, qui avait pour but de perturber la mise sur pied de
l’armée du Nord-Ouest, les alliés autochtones du major-général Henry Procter insistent pour qu’il
attaque le fort Stephenson, un poste américain qui protège la ligne d’approvisionnement du
major-général William Henry Harrison le long de la rivière Sandusky. Procter accepte et lance un assaut
contre le fort avec 500 soldats réguliers britanniques et des guerriers amérindiens. Croyant le fort
Stephenson indéfendable, Harrison ordonne au major George Croghan d’évacuer ses 150 soldats, mais
Croghan est résolu à défendre son poste. Les hommes de Procter essuient des tirs nourris et subissent de
nombreuses pertes avant d’abandonner l’attaque. Croghan est couvert de louanges. Il s’agit de la
dernière opération britannique d’importance en Ohio pendant la guerre.
6 août 1813
7 août 1813
8 août 1813
Dans le cadre de leur blocus de la baie de Chesapeake, les Britanniques occupent l’île
Kent, au Maryland, et l’utilise comme zone de transit. L’île deviendra également un
lieu de rassemblement pour les esclaves afro-américains en fuite.
Les flottes des commodores sir James Lucas Yeo et Isaac Chauncey se rencontrent
pour la première fois. Six navires britanniques et 13 navires américains s’échangent
des coups de feu près de l’embouchure de la rivière Niagara sur le lac Ontario, mais la
victoire reste hors d’atteinte des deux camps, et les dommages sont superficiels.
Les goélettes américaines Hamilton et Scourge sont coulées sur le lac Ontario.
Le 7 août 1813, les escadrons du commodore britannique sir James Lucas Yeo et du commodore
américain Isaac Chauncey se rencontrent sur le lac Ontario, mais aucun combat n’est engagé. Cette
nuit-là, deux des goélettes américaines naviguant les voiles déployées sont renversées par une violente
rafale. Les vaisseaux manquaient de stabilité en raison du poids de leurs canons de fer : ces anciens
navires marchands n’avaient pas été conçus pour transporter une telle charge. En quelques minutes
seulement, les bâtiments et de nombreux marins sont engloutis par le lac. Bien que 16 hommes aient été
sauvés, au moins 52 ont péri avec les goélettes. Il s’agit de la plus importante tragédie humaine à
survenir sur les Grands Lacs pendant la guerre. Le Hamilton et le Scourge incarnaient les efforts des
Américains pour inclure d’anciennes goélettes commerciales à leur escadron, une stratégie également
adoptée par les Britanniques.
10 août 1813
Les escadrons des commodores sir James Lucas Yeo et Isaac Chauncey s’affrontent à
nouveau sur le lac Ontario. Les Britanniques s’emparent de l’USS Julia et de l’USS
Growler lorsque ceux-ci sont coupés du reste de la flotte américaine.
Les Britanniques mènent une incursion à St. Michaels au Maryland. Ils s’emparent
d’une batterie américaine et la détruisent.
13 août 1813
Une escarmouche a lieu entre des troupes régulières britanniques, en reconnaissance
dans le secteur de l’île Kent, et des miliciens américains qu’ils rencontrent près de
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Queenston, dans le Maryland.
14 août 1813
Le HMS Pelican capture l’USS Argus au large de la côte du pays de Galles.
17 août 1813
Des combats ont lieu à Ball’s Farm près de Niagara, dans le Haut-Canada. Le
brigadier-général américain Peter Porter, des volontaires et leurs alliés amérindiens
mènent une lutte fructueuse contre les alliés amérindiens des Britanniques.
Parti d’Érié, en Pennsylvanie, l’escadron naval du commandant en chef
Oliver Hazard Perry se joint à l’armée nord-ouest du major-général William Henry
Harrison à Sandusky, en Ohio. Perry envoie des navires en reconnaissance près du
chantier naval britannique d’Amherstburg, dans le Haut-Canada.
18 août 1813
L’USS Sylph, équipé de 20 canons, est mis à l’eau à Sackets Harbor, dans l’État de
New York.
19 août 1813
À ce jour, seuls neuf corsaires terre-neuviens ont reçu des lettres de marque.
Bien que la cour de vice-amirauté de Halifax ait vendu 629 butins légitimes pendant la guerre, seuls
53 prises sont rapportées dans les eaux terre-neuviennes, dont 50 par la Royal Navy. La situation
géographique de Terre-Neuve n’explique qu’en partie le faible nombre de demandes faites par les
marchands de cette colonie pour obtenir des lettres de marque (moins de 40 en tout). Les victoires
remportées par les Britanniques lors de la guerre d’Espagne ont rétabli l’accès aux importants marchés
ibériques du poisson salé, et comme les pêcheurs français et américains ont été écartés à partir de 1812,
Terre-Neuve jouit d’un monopole presque exclusif dans ce secteur. Ainsi, les exportations de la colonie
atteignent des sommets qui ne seront dépassés qu’au milieu du siècle. La révolution industrielle en
Grande-Bretagne entraînant également l’expansion de la chasse au phoque, la population de
Terre-Neuve double de 1793 à 1815. Selon l’historien D. W. Prowse, pendant toute la durée de la guerre,
Terre-Neuve connaît une période de grande prospérité.
Un corps de troupes de l’armée du major-général Wade Hampton traverse la
frontière à Odelltown, dans le Bas-Canada.
24 août 1813
Des forces britanniques dirigées par le gouverneur général sir George Prévost
attaquent les troupes américaines qui occupent le fort George, dans le Haut-Canada.
30 août 1813
Bataille du Fort Mims, dans le territoire du Mississippi. Des guerriers de la nation
Muscogee (Creek) s’emparent du fort et tuent la plupart des membres de la garnison.
Septembre 1813
Le major-général Louis de Watteville prend le commandement des forces
britanniques sur la frontière de Montréal (rivière Richelieu et lac Champlain).
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 2e bataillon des Royal Marines.
D’importants travaux défensifs sont effectués au fort Saint-Jean, dans le Bas-Canada,
et sa capacité en logement militaire est augmentée.
Afin de pallier le manque de troupes régulières au fort Mackinac, les Michigan
Fencibles sont créés. La troupe est composée principalement de trappeurs et de
voyageurs canadiens-français, qui reçoivent le même entraînement, le même
uniforme et le même salaire que les soldats réguliers britanniques.
La ville de Sandwich dans le Haut-Canada est occupée par des forces américaines.
40
Les expéditions américaines lancées depuis Amherstburg et Sandwich pour obtenir
des provisions et combattre l’ennemi ravageront la partie sud-ouest du Haut-Canada
jusqu’à la fin de la guerre.
3 septembre 1813
Les Américains incendient et abandonnent le fort Madison, dans ce qui deviendra
plus tard le territoire de l’Iowa.
5 septembre 1813
Une bataille entre le HMS Boxer et l’USS Enterprise au large du district du Maine se
termine par la capitulation du Boxer.
Bataille du Lac Érié. Le commandant en chef américain Oliver Hazard Perry déclare
« Nous avons affronté l’ennemi, et nous l’avons eu » [traduction].
10 septembre 1813
En août 1813, l’escadron du commandant en chef Oliver Hazard Perry a instauré le blocus du lac Érié.
Résolu à rétablir la ligne d’approvisionnement britannique, le commandant Robert Barclay quitte
Amherstburg, dans le Haut-Canada, à la tête de six navires de guerre pour s’en prendre aux
neuf bâtiments de Perry. Les tirs des Britanniques provoquent le naufrage du vaisseau amiral de Perry,
l’USS Lawrence, mais le commandant en chef audacieux réussit à se rendre en canot jusqu’à
l’USS Niagara, qui n’est pas endommagé. Lorsque les deux plus importants bâtiments de Barclay se
retrouvent enchevêtrés, Perry se rapproche et tire une salve dévastatrice qui force les Britanniques à se
rendre. On dénombre 123 victimes parmi les Américains et 135 chez les Britanniques, notamment
Barclay, qui a été grièvement blessé, et 38 membres des Royal Newfoundland Fencibles, des soldats
d’infanterie de marine. La victoire des Américains consolide leur suprématie sur le secteur supérieur des
Grands Lacs et oblige les Britanniques et leurs alliés amérindiens à se retirer de la frontière de la rivière
Détroit.
11 septembre 1813
Un combat non décisif a lieu entre les escadrons britannique et américain des
commodores sir James Lucas Yeo et Isaac Chauncey sur le lac Ontario, au large de la
rivière Genesee dans l’État de New York.
20 septembre 1813
Des forces britanniques et américaines s’affrontent dans une échauffourée à
Odelltown, dans le Bas-Canada. Les Américains se retirent, le major-général Wade
Hampton décidant plutôt d’engager ses troupes plus à l’ouest, et il les rassemble à
Four Corners dans l’État de New York, en bordure de la rivière Châteauguay.
23 septembre 1813
Les Britanniques abandonnent la ville d’Amherstburg, dans le Haut-Canada.
À la suite de la bataille du Lac Érié et de la capitulation de la flotte britannique, les forces alliées
stationnées à Amherstburg se retrouvent isolées. Se trouvant dans l’impossibilité d’approvisionner les
garnisons britanniques et les alliés amérindiens le long de la rivière Détroit, le major-général
Henry Procter fait incendier les avant-postes britanniques et les provisions qui ne peuvent être
transportées par les troupes. Il ordonne un repli vers l’est le long de la rivière Thames. Peu après, les
troupes américaines du major-général William Henry Harrison, qui ont traversé le lac Érié à bord des
navires du commandant en chef Oliver Hazard Perry, commencent à arriver à Amherstburg et se
préparent à pourchasser les forces de Procter qui battent en retraite. Les deux camps s’affronteront lors
de la bataille de Moraviantown.
L’USS President capture le HMS Highflyer au large de la Nouvelle-Angleterre.
27 septembre 1813
Les forces américaines du major-général William Henry Harrison débarquent à
Amherstburg, dans le Haut-Canada. La ville connaîtra la plus longue occupation
militaire américaine de la guerre, qui se poursuivra jusqu’au 1er juillet 1815.
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28 septembre 1813
Les escadrons britannique et américain s’attaquent à l’extrémité ouest du lac
Ontario, au large de la baie de Burlington. Ce combat sera appelé « les courses de
Burlington ». Le navire amiral du commodore sir James Lucas Yeo, le HMS Wolfe ,
échappe de justesse à la destruction lors d’un duel avec l’USS General Pike.
Automne 1813
Des casernes britanniques sont aménagées à Laprairie, dans le Bas-Canada.
D’octobre 1813 à décembre 1813
Octobre 1813
1 octobre 1813
2 octobre 1813
Arrivée de renforts britanniques à Québec : un contingent de la Royal Navy, le 1er
bataillon des Royal Marines.
Une escarmouche a lieu près de Châteauguay, dans le Bas-Canada.
Un groupe de 133 Afro-Américains arrive à Halifax en Nouvelle-Écosse en
provenance de la baie de Chesapeake.
La guerre de 1812 offre la possibilité aux esclaves afro-américains de s’installer en Amérique du Nord
britannique pour y vivre en liberté. L’un des premiers groupes arrive en Nouvelle-Écosse en provenance
de la région de la baie de Chesapeake à la suite de l’avancée des Britanniques sur Washington, dans de
district de Columbia, et sur Baltimore, dans le Maryland, en août et septembre 1813. La majorité des
Afro-Américains qui s’établissent en Nouvelle-Écosse arrivent après la proclamation du vice-amiral
Alexander Cochrane en avril 1814, selon laquelle tous ceux qui désirent quitter les États-Unis pour
s’installer dans les colonies britanniques peuvent le faire en tant que pionniers libres. Environ 2 000
d’entre eux s’établiront en Nouvelle-Écosse et s’affranchiront ainsi de l’esclavage. Ils constateront
cependant, comme l’ont fait les Afro-Américains « loyalistes » avant eux, que la vie en Nouvelle-Écosse
compte aussi son lot de difficultés.
4 octobre 1813
Le navire de la douane américaine Vigilant saisit le corsaire Dart au large du Rhode
Island.
Des combats se déroulent sur le ruisseau McGregor dans le Haut-Canada. Les forces
américaines du major-général William Henry Harrison affrontent l’arrière-garde
britannique et amérindienne du major-général Henry Procter.
5 octobre 1813
Bataille de la Thames, dans le Haut-Canada.
Le lac Érié étant désormais dominé par les États-Unis en raison de la défaite de la flotte britannique, le
major-général Henry Procter, incapable d’approvisionner sa garnison, se voit obligé d’abandonner sa
base d’Amherstburg et se replie en direction de Burlington Heights le long de la rivière Thames. La
retraite, mal organisée, se déroule lentement, et les forces du major-général William Henry Harrison
rattrapent les Britanniques et leurs alliés autochtones, qui doivent prendre position à Moraviantown pour
se défendre. Les soldats britanniques, démoralisés, sont rapidement submergés par la charge des fusiliers
montés provenant du Kentucky. Les guerriers amérindiens combattant sur le flanc des Britanniques dans
un marécage à proximité battent également en retraite, mais pas avant une lutte intense avec les
cavaliers américains. Les alliés subissent de nombreuses pertes, dont la mort du chef shawnee
Tecumseh. Grâce à cette victoire, les Américains consolident leur domination sur le Sud-Ouest du
Haut-Canada.
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Les hommes du colonel Johnson, à cheval attaquant un groupe
d’artilleurs britanniques et d’Indiens pendant la bataille qui a
eu lieu près de Moraviantown, le 2 octobre 1813, 1813 (?),
BAC C-007763
6 octobre 1813
12 octobre 1813
14 octobre 1813
16 octobre 1813
Le Portsmouth Packet (anciennement le Liverpool Packet ) est capturé par le HMS
Fantome au large de l’île des Monts Déserts, dans le district du Maine. Il sera racheté
par son premier propriétaire et reprendra ses activités de corsaire sous son nom
d’origine, Liverpool Packet .
L’escadron du commodore Isaac Chauncey sur le lac Ontario s’empare de six des sept
navires de transport qui composent un convoi britannique parti de York pour
Kingston. Parmi les prisonniers, au nombre d’environ 250, on compte les deux
compagnies de flanc du régiment de Watteville.
Des raids américains ont lieu dans la baie Missisquoi, dans le Bas-Canada.
Le major-général William Henry Harrison signe un armistice provisoire à Détroit,
dans le territoire du Michigan, avec les Premières nations qui ont rompu leur alliance
avec les Britanniques.
Le fort Astoria, dans le district du Columbia (pays de l’Oregon), est vendu à la
Compagnie du Nord-Ouest.
En décembre 1812, les agents britanniques de la Compagnie du Nord-Ouest transmettent sur la côte du
Pacifique la nouvelle du déclenchement de la guerre et de l’approche d’une expédition navale britannique
visant à capturer le fort Astoria. Les employés de la Compagnie de fourrures du Pacifique de John Jacob
Astor, qui exploitent le fort, espèrent d’abord que des renforts américains arriveront en premier. À
l’automne, cependant, aucune aide ne leur est parvenue et, lorsque des marchands de la Compagnie du
Nord-Ouest proposent d’acheter le poste, les agents d’Astor négocient un prix avantageux et cèdent le
fort de façon pacifique. Le 13 décembre 1813, le commandant William Black du HMS Racoon prend
officiellement possession du poste au nom de la couronne et le rebaptise fort George. Après la guerre, le
fort est rétrocédé aux Américains, mais dans les faits, il continue d’être exploité par des commerçants de
fourrures britanniques jusqu’en 1848.
Le fort George, jadis fort Astoria (Fort George, Oregon), sir Henry
James Warren, 1848, BAC C-040856
Les premières troupes de l’expédition du major-général James Wilkinson contre
Montréal quittent Sackets Harbor, dans l’État de New York, et débarquent sur l’île
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Grenadier en amont du fleuve Saint-Laurent. L’île servira de point de transit lors de
la descente du fleuve.
19 octobre 1813
Le major-général Wade Hampton traverse la frontière près d’Odelltown, dans le BasCanada, et se dirige vers Montréal.
25 octobre 1813
Le commandant en chef américain Jesse Elliott prend le commandement de la flotte
du lac Érié lorsque le capitaine Oliver Hazard Perry reçoit l’ordre de se rendre sur la
côte est.
Bataille de la Châteauguay, dans le Bas-Canada.
25 et 26
octobre 1813
En octobre 1813, avec la bataille de la Ferme Crysler, la bataille de la Châteauguay met fin à une
campagne américaine sur deux fronts contre Montréal. Mis au fait de la percée du major général
Wade-Hampton au Bas-Canada, le lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry, chargé de défendre le
Bas-Richelieu, amorce la construction de postes fortifiés le long de la rivière Châteauguay. Hampton peut
compter sur environ 3 000 soldats tandis que Salaberry est à la tête de quelque 400 miliciens et guerriers
autochtones et de 1 300 hommes dirigés par le lieutenant-colonel George Macdonell. Hampton divise ses
hommes pour attaquer sur deux fronts, droit devant et par le côté. Mais ses brigades se retirent dans la
confusion après une escarmouche avec les troupes de Salaberry. Cette importante défaite fait date en
raison de ses conséquences stratégiques, soit l’exploit réalisé par quelques miliciens capables de
repousser les soldats réguliers de l’armée américaine et le grand nombre de Canadiens français parmi les
troupes de défense.
Bataille de la Châteauguay, 1813. Henri Julien, 1884, BAC C-3297
(Extrait de Le Journal, le mardi 24 juin 1884)
Fin octobre 1813
L’armée du major-général Wade Hampton bat en retraite jusqu’à Châteauguay, dans
l’État de New York.
Novembre 1813
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 70e régiment.
Grâce à l’arrivée de renforts, les Britanniques peuvent mettre en place un blocus de
tout le littoral est des États-Unis au sud de la Nouvelle-Angleterre. Une exemption
est accordée à la Nouvelle-Angleterre en partie en raison de la dépendance des
Britanniques envers les échanges commerciaux effectués avec cette région au
Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
Les Britanniques commencent la construction d’une route entre la baie de
Kempenfelt sur le lac Simcoe et Penetanguishene, sur la baie Georgienne, afin
d’ouvrir une nouvelle voie qui servira à l’approvisionnement du fort Mackinac dans
le Michigan et de postes plus à l’ouest. La nouvelle route remplace celle qui a été
perdue lorsque les Américains ont pris le contrôle du lac Érié en septembre 1813.
1 et 2 novembre
1813
Une escarmouche a lieu à French Creek, dans l’État de New York. Des forces navales
britanniques provenant de Kingston attaquent sans succès les navires transportant
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l’armée du major-général James Wilkinson sur le fleuve Saint-Laurent.
3 novembre 1813
Des troupes américaines attaquent Tallushatchee, au Mississippi, un village de la
nation Muscogee (Creek).
6 novembre 1813
L’armée du major-général James Wilkinson, transportée à bord d’une flottille de
bateaux, est la cible de coups de feu mais réussit à passer le fort Wellington à
Prescott, dans le Haut-Canada, pendant la nuit. L’armée continue sa descente du
fleuve Saint-Laurent, en route pour attaquer Montréal, dans le Bas-Canada.
9 novembre 1813
Des troupes américaines menées par le major-général Andrew Jackson défont les
guerriers Red Stick Muscogee (Creek) qui assiègent Talladega, au Mississippi, un
village Muscogee (Creek) allié aux Américains.
10 novembre 1813
Des combats ont lieu au ruisseau Hoople, dans le Haut-Canada.
Pendant la campagne américaine du fleuve Saint-Laurent qui vise à capturer Montréal, le major-général
James Wilkinson débarque des troupes aux rapides du Long Sault et charge le brigadier-général Jacob
Brown et 2 500 soldats et officiers de dégager la route menant à Cornwall, dans le Haut-Canada, et de
saisir les provisions se trouvant dans la ville, dont la force a grand besoin. Tandis qu’il est arrêté au
ruisseau Hoople pour réparer un pont, Brown est attaqué par 300 miliciens locaux commandés par un
officier régulier britannique, le major James Dennis du 49e régiment d’infanterie. Cachés dans les arbres,
les miliciens occupent une position avantageuse mais sont lentement repoussés par la force américaine,
beaucoup plus nombreuse. Dennis réussit tout de même à retarder suffisamment l’avancée américaine
pour permettre aux Britanniques de protéger leurs provisions de Cornwall en les expédiant dans 150
chariots jusqu’à Coteau-du-Lac, dans le Bas-Canada.
Des canonnières britanniques commandées par le capitaine de la Royal Navy
William Mulcaster attaquent les canonnières américaines qui protègent la flottille de
bateaux transportant l’armée du major-général James Wilkinson sur le fleuve SaintLaurent. Les Britanniques battent en retraite lorsqu’ils sont la cible de tirs d’artillerie
provenant de la rive américaine du fleuve.
11 novembre 1813
Bataille de la Ferme Crysler, dans le Haut-Canada.
En octobre, le major-général James Wilkinson lance une campagne coordonnée pour capturer Montréal
en mettant à profit les 7 000 à 8 000 soldats stationnés à Sackets Harbor. Il doit se joindre à l’armée du
major-général Wade Hampton, qui s’approchera de Montréal en remontant la rivière Richelieu. La force
du lieutenant-colonel britannique Joseph Morrison, qui compte environ 1 100 hommes, pourchasse la
flottille de Wilkinson sur le fleuve Saint-Laurent. Lorsque les Américains font volte-face pour engager le
combat avec 3 000 de leurs hommes, les Britanniques débarquent et s’installent dans une position
défensive avantageuse sur le champ de John Crysler. Après une bataille sanglante, les troupes de
Wilkinson remontent rapidement dans leurs embarcations. Elles descendent le fleuve jusqu’à
French Mills, dans l’État de New York, où elles passeront l’hiver, abandonnant leur projet de capturer
Montréal lorsqu’elles apprennent la défaite de Hampton à Chateauguay.
12 novembre 1813
Un ouragan s’abat sur Halifax en Nouvelle-Écosse et cause d’importants dommages
aux navires de l’escadron de la Royal Navy.
13 novembre 1813
Une escarmouche a lieu au ruisseau Nanticoke, dans le Haut-Canada. Les miliciens
du comté de Norfolk assaillent un groupe de sympathisants des Américains. On
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rapporte quelques morts des deux côtés.
24 novembre 1813
L’unité de milice des volontaires loyaux de London est formée dans le Haut-Canada.
25 novembre 1813
L’unité de milice des volontaires loyaux de Kent est formée dans le Haut-Canada.
29 novembre 1813
Bataille d’Autosse, dans le territoire du Mississippi. Même si elles infligent des pertes
importantes à une force de guerriers de la nation Muscogee (Creek), des troupes
américaines venues de Géorgie ne réussissent pas à remporter une victoire absolue.
La ville de Niagara dans le Haut-Canada est incendiée.
10 décembre 1813
En décembre 1813, le brigadier-général américain George McClure ne dispose plus que de 100 soldats
pour défendre sa base de Niagara. Le 10 décembre, n’ayant donné qu’un court préavis aux citadins, il
ordonne la destruction de la ville et renvoie ses hommes au fort Niagara, dans l’État de New York. Les
hommes âgés ou malades, les femmes et les enfants se retrouvent soudainement sans abris en pleine
tempête de neige. Les traîtres « Volontaires canadiens », dirigés par Joseph Willcocks, incendient alors la
première capitale du Haut-Canada et se livrent au pillage parmi les habitants désemparés. Les troupes
britanniques et canadiennes arrivent ce soir-là : elles sont incapables de sauver les bâtiments de la ville
mais constatent que le fort George est en meilleur état, ayant conservé ses pièces d’artillerie et son
matériel de campement. McClure, qui a contrevenu à ses ordres, sera forcé de démissionner.
13 décembre 1813
15 decembre 1813
Le lieutenant-général Gordon Drummond prend le commandement du Haut-Canada.
Il est le premier officier général né au Canada à servir dans l’armée britannique.
Une escarmouche a lieu à la maison de McCrae, dans le Haut-Canada.
À la suite de la défaite britannique de Moraviantown le 5 octobre 1813, les Américains dominent la vallée
du cours inférieur de la Thames. Ils envoient un détachement de 40 soldats et officiers, principalement du
26e régiment d’infanterie des États-Unis, à la ferme de Thomas McCrae pour en faire un poste
d’observation. Ayant reçu l’ordre de descendre la rivière pour récupérer du bétail, le lieutenant
britannique Henry Medcalf et 32 hommes des milices de Norfolk et de Middlesex, des volontaires de Kent
et des Provincial Dragoons tombent sur les Américains et les encerclent : ils tuent un homme et capturent
les autres, qu’ils ramènent à Long Point dans le Haut-Canada. Après cette escarmouche, les Américains
ne stationnent plus de troupes si loin en amont de la rivière, mais lancent plutôt des raids dans le secteur,
comme celui à l’origine de la bataille de Longwoods, dans le Haut-Canada, en mars 1814.
17 décembre 1813
La milice du Bas-Canada lance un raid sur Derby, au Vermont. Elle s’empare de
provisions et incendie des casernes et des entrepôts.
19 décembre 1813
Les Britanniques prennent le fort Niagara, dans l’État de New York, lors d’une
attaque-surprise en pleine nuit.
Pendant la nuit du 18 au 19 décembre 1813, en pleine tempête de neige, des troupes britanniques et des
miliciens canadiens volontaires traversent la rivière Niagara vis-à-vis Youngstown et attaquent le fort
Niagara. L’avant-garde, dirigée par le sergent britannique Andrew Spearman, traverse le village de
Youngstown sans se faire remarquer, puis tue ou capture les gardes postés à l’extérieur du fort. Le groupe
réussit à ouvrir les portes principales du fort, et les attaquants se précipitent à l’intérieur. Après une lutte
acharnée, le fort est pris et une grande quantité d’armes et de provisions est saisie. Soixante-dix-neuf
Américains sont tués ou blessés, et 350 se rendent. Parmi les attaquants, on compte cinq morts et six
blessés. Les Britanniques occupent le fort Niagara et contrôlent l’embouchure de la rivière jusqu’à la fin
de la guerre de 1812.
Du 19 au 30
décembre 1813
Les Britanniques et leurs alliés amérindiens luttent contre des troupes américaines à
Lewiston et au fort Schlosser. Ils incendient Lewiston, l’établissement de Tuscarora,
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Black Rock et Buffalo, tous dans l’État de New York, pour se venger de l’incendie qui
a détruit Niagara, dans le Haut-Canada.
Le 19 décembre, une force britannique et amérindienne inflige une défaite à la milice américaine à
Black Rock. Le 30 décembre, la troupe de miliciens américains sous les ordres du major-général
Amos Hall est vaincue près de Buffalo. Les Britanniques incendient Lewiston, Tuscarora, Black Rock et
Buffalo en représailles à l’incendie de Niagara. Plus de 300 maisons sont brûlées, et toute la frontière du
lac Ontario jusqu’au lac Érié est dépeuplée. Quatre goélettes armées américaines sont également
incendiées, et de vastes quantités d’armes et de provisions militaires sont saisies ou détruites. À
Lewiston, dans l’État de New York, un certain nombre de civils américains sont tués par des
Amérindiens. L’assaut sur l’établissement de Tuscarora convainc des guerriers onondowahgah (seneca)
et skaruhreh (tuscarora) de joindre le camp des États-Unis.
23 décember 1813
25 décembre 1813
Des forces américaines attaquent Eccanachaca au Mississippi, un village de la nation
Muscogee (Creek).
Le HMS Belvidera capture l’USS Vixen au large du Delaware.
De janvier 1814 à mars 1814
1814
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 76e régiment, le 26e régiment et le 27e
régiment.
Au début de 1814, les Britanniques construisent des ouvrages défensifs sur l’île
Bridge, dans le Haut-Canada, pour protéger les bateaux qui transportent des
provisions sur le fleuve Saint-Laurent.
Janvier 1814
On amorce la construction des casernes de la cavalerie à Blairfindie, entre Laprairie et
Saint-Jean dans le Bas-Canada.
En plus de se soucier du renforcement des voies navigables pour prévenir les invasions, les Britanniques
doivent aussi sécuriser le réseau routier le long des régions exposées du Bas-Canada situées entre le
Saint-Laurent et la rivière Richelieu et bordant la frontière de l’État de New York. Cette zone stratégique
pourrait servir d’appui à une vaste attaque navale le long de ces cours d’eau. Comme la plupart des
chemins mènent à Montréal, haut lieu du commerce dans la colonie, les Britanniques concentrent ici la
majeure partie de leurs forces, surtout sur la route menant de Saint-Jean, sur la rivière Richelieu, jusqu’à
La Prairie sur la rive sud de Montréal. À mi-chemin de ces deux postes se trouvent les casernes de
Blairfindie qui peuvent accueillir quatre-vingt-dix soldats et une centaine de chevaux. Ces casernes de
cavalerie sont situées en un point stratégique, à l’intersection de chemins menant aux villages principaux
ainsi qu’à une route menant à la frontière.
Des canonnières sont construites à Coteau-du-Lac, dans le Bas-Canada.
De janvier à mars
1814
10 janvier 1814
Des délégués américains se rendent en Europe pour amorcer des négociations de
paix.
La guerre des Creek se poursuit dans le territoire du Mississippi. Lors de combats
près de Tohopeka (Horseshoe Bend) et des ruisseaux Emuckfau, Enotochopco et
Calabee, les États-Unis sapent la puissance militaire de la nation Muscogee (Creek).
Une patrouille américaine est capturée par la milice du Bas-Canada à la ferme Clough
près de la baie Missisquoi, dans le Bas-Canada.
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Du 16 au 24
janvier 1814
Les Britanniques lancent des raids sur le comté de Franklin, dans l’État de New York.
29 janvier 1814
Les citoyens de Saint John au Nouveau-Brunswick répondent avec enthousiasme
lorsqu’on leur demande de fournir des traîneaux et des carrioles pour transporter
jusqu’à Fredericton un groupe de marins de la Royal Navy en route pour les Canadas.
Les Britanniques promulguent une ordonnance générale annonçant que les
fortifications de Prescott, dans le Haut-Canada, seront appelées fort Wellington.
2 et 3 février 1814
Deux divisions (217 hommes) de marins quittent Fredericton au Nouveau-Brunswick
pour les Canadas.
En décembre 1813, désirant attribuer rapidement des équipages à deux navires en construction à
Kingston, dans le Haut-Canada, le commodore sir James Lucas Yeo fait venir des renforts de l’Est. En
janvier 1814, 217 hommes quittent Halifax en Nouvelle-Écosse pour Saint John au Nouveau-Brunswick à
bord du HMS Fantome et du HMS Arab. Ils poursuivront leur voyage par voie terrestre jusqu’aux Canadas.
Les citoyens de Saint John répondent avec générosité lorsqu’on leur demande de fournir des traîneaux
pour la prochaine étape du voyage, le transport des hommes jusqu’à Fredericton, qui commence les 29 et
30 janvier. Les troupes quittent ensuite Fredericton les 2 et 3 février et, le 1er mars, atteignent Québec
dans le Bas-Canada. Six compagnies (440 hommes) du 2e bataillon du 8e régiment les suivent de près. On
rapporte qu’ils sont arrivés à Québec le 10 mars.
6 février 1814
Un petit groupe de soldats des Royal Marines et de miliciens basés à Cornwall dans
le Haut-Canada lancent une attaque contre Madrid dans l’État de New York.
14 février 1814
L’USS Constitution capture la goélette HMS Pictou dans l’Ouest de l’Atlantique.
14 et 15 février
1814
Des raids britanniques sont lancés le long de la rivière Salmon, dans l’État de New
York.
17 février 1814
L’adjudant-général J. F. Holland promulgue des ordonnances générales qui
complètent la réorganisation des unités de milice volontaires et régulières sur l’Îledu-Prince-Édouard.
Les Britanniques font des incursions le long de la rivière Salmon ainsi qu’à Malone et
Four Corners, tous dans l’État de New York.
19 et 24 février
1814
Mars 1814
Arrivée de renforts britanniques à Québec, par voie terrestre depuis le NouveauBrunswick : le 2e bataillon du 8e régiment ainsi que les équipages du HMS Fantome et
Arab.
4 mars 1814
L’unité de la milice provinciale des volontaires loyaux d’Essex est créée dans le
Haut-Canada.
Bataille de Longwoods, dans le Haut-Canada.
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Après la victoire américaine à la bataille de la Thames en octobre 1813, de vastes secteurs du Sud-Ouest
du Haut-Canada sont abandonnés. Les deux armées y envoient des détachements à la recherche de
provisions, ce qui déclenche parfois des affrontements. Apprenant la nouvelle qu’une troupe de
200 Américains se dirige vers Delaware dans le Haut-Canada pour attaquer la ville, les Britanniques
envoient un détachement de 240 soldats sous les ordres du capitaine James Basden pour affronter les
envahisseurs. Commandée par le capitaine Andrew Holmes, la force américaine érige un épaulement de
fortune sur ce qu’on appellera plus tard la « colline de la bataille ». Les Américains étant bien retranchés
sur la butte, les Britanniques subissent de nombreuses pertes pendant la confrontation d’une heure et
demie, et battent finalement en retraite. Les troupes victorieuses de Holmes rentrent à Détroit.
12 mars 1814
Le 5e bataillon de la milice d’élite du Bas-Canada est transformé en unité d’infanterie
légère, désormais appelée les Chasseurs canadiens.
22 mars 1814
Des raids américains ont lieu dans la baie Missisquoi, dans le Bas-Canada.
28 mars 1814
Le HMS Phoebe et le HMS Cherub remportent une victoire contre l’USS Essex et
l’Essex Junior au large de Valparaíso, au Chili. L’Essex est un corsaire très efficace qui
a attaqué de nombreux baleiniers et navires marchands britanniques dans la partie
sud des océans Atlantique et Pacifique.
Deuxième bataille du Moulin de Lacolle, dans le Bas-Canada.
30 mars 1814
Après ses attaques infructueuses contre Montréal en 1813, le major général James Wilkinson tente une
dernière fois d’envahir le Bas-Canada et ainsi de rétablir sa réputation. À la tête d’une armée de
4 000 soldats réguliers, il quitte Champlain dans l’État de New York, traverse la frontière et occupe
Odelltown avant de marcher sur l’avant-poste britannique fortifié de Lacolle. Il passe à l’attaque contre
une garnison de 180 hommes sous les ordres du major Richard Hancock, qui occupe un moulin en pierre
protégeant la traverse de la rivière Lacolle. L’artillerie américaine s’avère inefficace contre le moulin et
peu après le début des combats, les Britanniques peuvent compter sur les renforts des Territoriaux
canadiens, des Voltigeurs canadiens et du 30e Régiment de l’île aux Noix. Incapable de s’emparer
facilement de Lacolle et gêné par les mauvaises conditions climatiques, Wilkinson bat en retraite au lac
Champlain avant d’être finalement relevé de ses fonctions.
31 mars 1814
Les armées alliées de la Prusse, de l’Autriche et de la Russie entrent dans Paris, en
France. Elles ont vaincu Napoléon et restaurent la monarchie bourbonienne en
plaçant Louis XVIII sur le trône.
Printemps 1814
Les fortifications de Lacolle, dans le Bas-Canada, sont réparées et améliorées autour
du moulin et du blockhaus.
Les Britanniques commencent la construction du fort Drummond sur les hauteurs de
Queenston, dans le Haut-Canada.
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Vers la fin du printemps 1814, le fort Drummond est érigé sur les hauteurs de Queenston. Ce fort, qui porte
le nom du lieutenant-gouverneur sir Gordon Drummond, est constitué de remblais qui entourent un
blockhaus pouvant abriter 100 hommes, ainsi que d’une batterie avancée en forme de fer à cheval qui fait
face à la rivière Niagara. Il a pour fonction de protéger la batterie du redan qui surplombe le village de
Queenston de même que la route de portage, qui a une importance stratégique. Après la victoire
américaine à la bataille de Chippawa, le major-général Phineas Riall recule jusqu’au ruisseau Twelve Mile,
dans le Haut-Canada. Il défend les forts à l’embouchure de la rivière Niagara, mais abandonne le fort
Drummond le 10 juillet. Une armée américaine dirigée par le major-général Jacob Brown occupe le fort
pendant deux semaines avant la bataille sanglante de Lundy’s Lane.
D’avril 1814 à juin 1814
Avril 1814
Les Britanniques commencent la construction du fort Mississauga à Niagara, dans le
Haut-Canada.
Après avoir pris le fort Niagara aux Américains, les Britanniques érigent un nouveau fort du côté ouest de
la rivière Niagara sur la pointe Mississauga. Ces deux forts permettent de contrôler l’embouchure de la
rivière. Le fort Mississauga est un petit remblai en forme d’étoile entouré d’un fossé sec et d’une palissade
de bois. Équipé de quatre canons de 24 livres et d’une fournaise pour chauffer les boulets à rouge, il offre
une plus grande résistance que le fort George, qui a été endommagé. Les Britanniques utilisent les pierres
et les briques qu’ils trouvent dans la ville détruite de Niagara pour commencer la construction d’une tour
centrale à l’intérieur du fort Mississauga. Le phare de la pointe Mississauga, le premier à avoir été
construit sur les rives des Grands Lacs avant la guerre, est également démoli. Le fort est jugé défendable à
partir de juillet, au moment même où une nouvelle armée d’invasion américaine traverse la rivière
Niagara.
Plan du fort érigé sur la pointe Mississauga, à l’embouchure de
la rivière Niagara. George Williams, 29 juillet 1814, BAC MNC
23031
L’armée du major-général James Wilkinson se retire à Plattsburgh, dans l’État de
New York.
Le HMS Linnet est mis à l’eau au chantier naval de l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada.
4 avril 1814
L’empereur français Napoléon abdique, ce qui permet aux Britanniques d’envoyer
plus d’hommes et de navires en Amérique du Nord.
50
La prise de commandement par le vice-amiral sir Alexander Cochrane dans le secteur de la Royal Navy
couvrant l’Amérique du Nord, le 1er avril 1814, coïncide avec une série de revers pour l’armée française en
Europe qui se terminera par l’abdication de Napoléon. Ainsi, les Britanniques peuvent redoubler d’efforts
sur tous les fronts en Amérique du Nord. Ayant davantage de navires à sa disposition, Cochrane accroît la
pression exercée sur la baie de Chesapeake et étend le blocus des côtes vers le Nord jusqu’en NouvelleAngleterre. Le commerce autorisé étant ainsi perturbé, les marchands de Halifax protestent, leurs
homologues néo-brunswickois pouvant quant à eux recourir à la contrebande. Cochrane refuse de céder
aux plaintes, mais malgré le grand nombre de navires dont il dispose, il lui est impossible de réussir à
contrôler un territoire côtier désormais beaucoup plus vaste.
7 avril 1814
Les Américains inaugurent le brick USS Jefferson à Sackets Harbor, dans l’État de
New York. Il se joindra à l’escadron du commodore Isaac Chauncey sur le lac
Ontario.
9 avril 1814
Les 98 derniers hommes et officiers du 2e bataillon du 8e régiment (appelé aussi « le
régiment du roi ») quittent le Nouveau-Brunswick en bateau à destination de
Québec.
11 avril 1814
Le navire américain Saratoga (26 canons) est mis à l’eau à Vergennes, au Vermont. Il
se joindra à la flotte du commandant en chef Thomas Macdonough sur le lac
Champlain.
13 avril 1814
Les Américains inaugurent le brick USS Jones à Sackets Harbor, dans l’État de New
York. Le navire se joindra à l’escadron du commodore Isaac Chauncey sur le lac
Ontario.
14 avril 1814
Le HMS Prince Regent et le HMS Princess Charlotte sont mis à l’eau à Kingston,
dans le Haut-Canada. Les deux frégates aideront le commodore sir James Lucas Yeo à
prendre le contrôle du lac Ontario pendant un certain temps durant la saison de
navigation en 1814.
L’escadron du commodore sir James Lucas Yeo, qui nécessite davantage de bâtiments bien armés pour
rivaliser avec le commodore américain Isaac Chauncey sur le lac Ontario, peut désormais compter sur le
HMS Prince Regent (56 canons) et le HMS Princess Charlotte (42 canons). Lors d’une attaque amphibie
fructueuse sur Oswego dans l’État de New York, le 6 mai 1814, ces navires transportent une partie de la
force de 550 soldats, couvrent leur débarquement puis bombardent le fort. Bien que les rapports entre
l’armée et la marine soient parfois tendus en raison de leurs intérêts divergents, des campagnes
conjointes se déroulent tout au long de la guerre sur la côte de l’Atlantique et sur le réseau fluvial
intérieur, tant chez les Britanniques que chez les Américains. Parmi les exemples de collaboration des
forces navales sur les frontières d’eau douce, citons la victoire américaine au fort George et l’opération
britannique au ruisseau Forty Mile, toutes deux en 1813.
15 avril 1814
Le capitaine Arthur Sinclair reçoit l’ordre de prendre le commandement de
l’escadron américain sur le lac Érié en remplacement du commandant en chef Jesse
Elliott, à qui l’on confie un navire de guerre sur le lac Ontario.
19 avril 1814
Le lieutenant-colonel Robert McDouall et un contingent de soldats et de marins
britanniques quittent Glengarry Landing, dans le Haut-Canada. Ils sont envoyés en
renfort au fort Mackinac, dans le territoire du Michigan.
51
En février 1814, le lieutenant-colonel Robert McDouall, deux compagnies du régiment des Royal
Newfoundland Fencibles, une poignée de membres de la Royal Artillery et un groupe de marins de la
Royal Navy reçoivent l’ordre de Kingston d’aller renforcer et approvisionner la garnison britannique du fort
Mackinac, dans le territoire du Michigan. Voyageant par voie terrestre, les troupes s’arrêtent à la fourche
de la rivière Nottawasaga dans le Haut-Canada, près de la baie Georgienne, où elles œuvrent pendant
deux mois à la construction de 29 grandes embarcations qui serviront à transporter des provisions
jusqu’au fort, situé sur l’île Michilimackinac. La clairière dégagée par les membres de l’expédition sera
appelée « Glengarry Landing ». Le contingent de McDouall doit affronter des tempêtes et des eaux
chargées de glaces pendant son trajet sur le lac Huron jusqu’au fort Mackinac. Lors de son arrivée au fort
le 18 mai, McDouall prend le commandement du poste.
20 avril 1814
Le HMS Orpheus et le HMS Shelburne remportent une victoire contre l’USS Frolic
dans le détroit de Floride.
22 avril 1814
Un camp d’entraînement est mis sur pied par le major-général américain
Jacob Brown à Flint Hill, près de Buffalo dans l’État de New York.
Pendant dix semaines au printemps 1814, la division gauche de l’armée des États-Unis s’entraîne sous les
ordres du brigadier-général Winfield Scott dans le camp de Flint Hill. Scott instruit les hommes parfois
jusqu’à dix heures par jour et impose une stricte discipline. Des soldats et des officiers sont punis pour
avoir commis une infraction, et quatre déserteurs sont exécutés. Scott porte une attention minutieuse à la
propreté et aux conditions d’hygiène du camp, réussissant presque à éradiquer les maladies qui font des
ravages dans les armées de l’époque. Les témoignages qui ont traversé le temps indiquent qu’il s’agissait
d’un camp d’entraînement de base. En fait, Scott y instruit les soldats qu’il commande, qui sont pour la
plupart expérimentés et endurcis par la guerre, à l’aide des méthodes rigoureuses utilisées par leur
adversaire, l’armée britannique. Les exploits de ces troupes lors des batailles de Chippawa et de Lundy’s
Lane leur confèrent une place dans l’histoire des États-Unis.
25 avril 1814
Un complot visant à détruire l’USS Superior, un navire dont la construction est
presque achevée dans les cales de Sackets Harbor, échoue lorsque les trois petites
embarcations britanniques qui devaient accomplir cette mission sont découvertes et
chassées par des canonnières américaines.
29 avril 1814
L’USS Peacock s’empare du HMS Epervier au large du cap Canaveral, dans la partie
espagnole de la Floride.
1 mai 1814
Les Américains inaugurent l’USS Superior (58 canons) à Sackets Harbor, dans l’État
de New York. Ce vaisseau, ainsi que l’USS Mohawk (42 canons) mis à l’eau en juin,
aidera le commodore Isaac Chauncey à reprendre le contrôle naval du lac Ontario à
l’été 1814.
6 mai 1814
Une force amphibie britannique prend Oswego, dans l’État de New York.
52
Le gouverneur général sir George Prévost leur ayant refusé des renforts pour une attaque d’envergure sur
Sackets Harbor, dans l’État de New York, le lieutenant-gouverneur Gordon Drummond et le commodore
sir James Lucas Yeo décident plutôt de s’emparer d’Oswego, un port moins fortifié mais un important
point de transbordement sur le lac Ontario où la marine américaine se ravitaille. Mettant à profit huit
navires de guerre et trois canonnières, les Britanniques bombardent le village et le fort Ontario et
débarquent des troupes. Ils subissent de lourdes pertes, mais leurs efforts sont récompensés lorsqu’ils
saisissent des pièces d’artillerie, de grandes quantités de provisions et de munitions ainsi que plusieurs
navires. Cette victoire crée une pénurie temporaire de provisions chez les Américains et retarde les
activités du chantier naval du commodore Isaac Chauncey à Sackets Harbor, mais elle ne porte pas de
coup fatal aux États-Unis sur le lac Ontario.
Attaque contre le fort Oswego, lac Ontario, Amérique du Nord, le 6 mai
1814, à midi, James Hewett, 1815, BAC C-000794
12 mai 1814
La goélette américaine Ticonderoga (17 canons) est inaugurée à Vergennes, au
Vermont. Elle ira renforcer l’escadron du lac Champlain.
14 mai 1814
Un raid naval britannique sur le chantier naval américain d’Otter Creek (à Vergennes
au Vermont) se solde par un échec. L’expédition avait quitté la base navale de
l’Île-aux-Noix dans le Bas-Canada le 8 mai.
Des forces américaines dirigées par le colonel John Campbell attaquent et incendient
Port Dover, Charlottesville, Patterson’s Creek et Long Point dans le Haut-Canada.
Du 14 au 16 mai
1814
23 mai 1814
Les assises « sanglantes » d’Ancaster commencent. Des habitants du Haut-Canada
accusés de trahison sont traduits en justice à Ancaster, dans le Haut-Canada.
En 1812, environ la moitié des habitants du Haut-Canada sont nés aux États-Unis. Bon nombre d’entre
eux appuient ouvertement l’invasion américaine, et quelques-uns prennent les armes contre le roi, créant
un régiment de traîtres appelé « Volontaires canadiens » et dirigé par trois anciens membres de
l’assemblée législative. Lors des assises « sanglantes » d’Ancaster, 19 hommes des districts de London et
de Niagara sont accusés de trahison. Quatre d’entre eux sont acquittés et les 15 autres sont condamnés à
mort. Huit seront exécutés le 20 juillet 1814 à Burlington Heights, dans le Haut-Canada : ils seront pendus
puis décapités. Les sept autres condamnés obtiendront un sursis. Trois mourront en prison, trois seront
exilés et un réussira à s’enfuir. Trente traîtres au service des Américains sont également condamnés, et
leurs biens sont saisis.
Du 25 mai au
24 juin 1814
Arrivée de renforts britanniques à Québec, dans le Bas-Canada : le 16e régiment, un
contingent de la Royal Artillery, et le 70e régiment.
29 mai 1814
Lors d’une escarmouche au ruisseau Pungoteague en Virginie, des troupes
britanniques détruisent une batterie américaine.
30 mai 1814
Une force britannique commandée par le capitaine Stephen Popham, composée de
deux canonnières, trois cotres ainsi que 160 marins et soldats d’infanterie de la
53
marine, subit une cuisante défaite et est capturée à Sandy Creek, dans l’État de New
York, après s’être aventurée à l’intérieur des terres à la poursuite de bateaux
américains.
Juin 1814
Lorsqu’ils apprennent que Prairie du Chien dans le territoire du Wisconsin a été pris
par les Américains, les Britanniques forment au fort Mackinac l’unité des Volontaires
du Mississippi, composée surtout de voyageurs et de trappeurs, afin de reprendre ce
poste aux Américains.
1 juin 1814
Les Britanniques font des incursions à la pointe Cedar et à la pointe St. Jerome au
Maryland.
Du 2 au 5 juin 1814
Les Américains prennent possession de Prairie du Chien, au Wisconsin, et
commencent la construction du fort Shelby.
3 juin 1814
Le secrétaire britannique de la Guerre, le compte de Bathurst, ordonne au gouverneur
général sir George Prévost de passer à l’offensive contre les Américains avec l’aide
des renforts de 13 000 soldats réguliers qui arriveront bientôt d’Europe. Prévost
affectera la majorité de ces troupes à la campagne de septembre 1814 dans le Nord de
l’État de New York, près de Plattsburgh et du lac Champlain.
6 juin 1814
Le secrétaire britannique de la Guerre, le compte de Bathurst, ordonne au lieutenantgouverneur sir John Coape Sherbrooke d’occuper la partie du district du Maine « où
les communications entre Halifax et Québec sont actuellement interceptées »
[traduction].
Les longues marches effectuées par le 104e régiment et d’autres troupes ont mis en lumière l’importance
stratégique du fleuve Saint-Jean en tant que route hivernale pour l’acheminement de renforts. L’invasion
de l’Est du Maine, qui vise à assurer la protection de cette route, fait partie d’une offensive d’envergure
qui comprend l’intensification de la campagne dans la baie de Chesapeake et l’invasion de la partie nord
de l’État de New York par le lac Champlain. Les Britanniques s’emparent de l’île Moose dans la baie
Passamaquoddy le 11 juillet, et au début septembre, un contingent de l’armée et de la marine comptant
2 500 hommes prend possession de toute la côte du Maine, entre les fleuves Penobscot et Sainte-Croix.
Cette opération fait en sorte que les troupes qui remonteront le fleuve Saint-Jean en hiver n’auront pas à
s’inquiéter de trouver l’ennemi sur leur chemin.
Du 8 au 10 juin
1814
Les Britanniques lancent des raids le long du ruisseau St. Leonard au Maryland.
11 juin 1814
L’USS Mohawk (42 canons) est inauguré sur le lac Ontario. Ce vaisseau, ainsi que
l’USS Superior (58 canons) mis à l’eau en mai, aidera le commodore Isaac Chauncey à
reprendre le contrôle naval du lac Ontario à l’été 1814.
Du 12 au 16 juin
1814
Les Britanniques lancent des raids le long de la rivière Patuxent au Maryland.
Été 1814
Les Américains construisent d’importantes fortifications « capables de résister à des
attaques terrestres ou navales » à Plattsburgh, dans l’État de New York.
19 juin 1814
Le capitaine Arthur Sinclair et le lieutenant-colonel George Croghan lancent une
expédition de quatre mois contre les Britanniques dans le secteur supérieur des
54
Grands Lacs.
Le secrétaire américain de la marine William Jones ordonne l’envoi d’une expédition conjointe de l’armée
et de la marine dans le secteur supérieur des Grands Lacs au début de juin 1814. La campagne a plusieurs
objectifs : reprendre le fort Mackinac et perturber les relations des Britanniques avec les Amérindiens et
les Métis, s’emparer du fort britannique St. Joseph, détruire tout chantier naval britannique et, dans
l’ensemble, exercer la suprématie des États-Unis dans le secteur. Le capitaine Arthur Sinclair,
commandant de l’escadron américain du lac Érié, quitte Érié en Pennsylvanie le 19 juin à la tête de sept
bâtiments et de contingents de soldats issus de plusieurs régiments réguliers dirigés par le lieutenantcolonel George Croghan. Des efforts colossaux sont déployés pour remorquer l’escadron dans les eaux peu
profondes de la rivière Sainte-Claire. Les navires atteignent le lac Huron à la mi-juillet.
22 juin 1814
Une force américaine de canonnières commandée par le lieutenant Francis Gregory
capture la canonnière britannique Black Snake sur le fleuve Saint-Laurent près de
Kingston, dans le Haut-Canada. Gregory est forcé de saborder sa prise lorsqu’il est
poursuivi par d’autres canonnières britanniques provenant de Kingston.
Le HMS Leander remporte un combat contre l’USS Rattlesnake au large de l’île de
Sable, en Nouvelle-Écosse.
24 juin 1814
Des soldats d’infanterie de la marine britanniques détruisent une batterie à
Chissinisack (Chesconessex), en Virginie.
Du 25 juin au 24
juillet 1814
Arrivée à Québec, dans le Bas-Canada, de renforts britanniques devenus disponibles
en raison de la fin des guerres napoléoniennes en Europe : le 1er bataillon du 82e
régiment, le 4e bataillon du 1er régiment des Royal Scots, le 1er bataillon du 90e
régiment, le 1er bataillon du 6e régiment, le 97e régiment et les Nova Scotia Fencibles.
26 juin 1814
La flottille du capitaine Joshua Barney force le blocus naval britannique sur le
ruisseau St. Leonard et atteint la rivière Patuxent, au Maryland.
27 juin 1814
Une force navale commandée par le lieutenant américain Francis Gregory incendie
une goélette presque achevée à Newcastle, dans le Bas-Canada.
28 juin 1814
L’USS Wasp capture le HMS Reindeer dans la Manche.
28 juin et
7 juillet 1814
29 juin 1814
Juin et juillet 1814
Lors d’un raid infructueux des Américains sur Odelltown, dans le Bas-Canada, le
lieutenant-colonel Benjamin Forsyth est tué par balle. Sa dépouille sera rapportée à
Champlain, dans l’État de New York, où elle sera inhumée.
Les Américains interceptent sur le lac Champlain des contrebandiers qui
approvisionnent en pièces de bois le chantier naval de l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada.
Le lieutenant-colonel Joseph Bouchette, l’arpenteur en chef du Bas-Canada, concède
des terres le long du sentier du Grand-Portage, entre le lac Témiscouata et le fleuve
Saint-Laurent, à des soldats du 10e bataillon royal des vétérans qui ont quitté le
service, « afin de faciliter les communications entre le Bas-Canada et le NouveauBrunswick » [traduction].
Arrivée à Québec, dans le Bas-Canada, d’armes et de matériaux en pièces détachées
(frigates-in-frame) pour la construction de bâtiments de guerre. Des ouvriers de
55
construction navale et des marins accompagnent cet arrivage.
De juillet 1814 à décembre 1814
Juillet 1814
2 juillet 1814
3 juillet 1814
Les Britanniques terminent la construction du fort George sur les hauteurs
surplombant le fort Mackinac, ce qui renforce leur position sur l’île Michilimackinac,
dans le territoire du Michigan.
Les Britanniques lancent un raid contre St. Leonard’s, au Maryland. Ils détruisent des
provisions navales et des résidences.
La campagne américaine de 1814 dans la péninsule du Niagara commence.
Avant l’aube le 3 juillet, l’armée du major-général américain Jacob Brown traverse la rivière Niagara
vis-à-vis le ruisseau Frenchman, juste au nord du fort Érié dans le Haut-Canada. Contrairement à toute
attente, le commandant du fort se rend sans résistance. Le commandant britannique affecté à la rivière
Niagara, le major-général Phineas Riall, espérait attaquer les Américains tandis qu’ils étaient engagés
dans une attaque sur le fort. Il envoie sur place une petite troupe commandée par le major
Thomas Pearson, qui rencontre la brigade du brigadier-général Winfield Scott au ruisseau Frenchman le
4 juillet. Pearson, avec l’aide de guerriers amérindiens dirigés par John Norton, effectue une brillante
manœuvre de retraite jusqu’à la principale force britannique située au nord du ruisseau Chippawa. À la
fin de la journée, les Américains ont avancé de 19 kilomètres seulement et établissent leur camp au sud
du ruisseau Street.
5 juillet 1814
Bataille de Chippawa, dans le Haut-Canada.
Une armée d’invasion américaine dirigée par le major-général Jacob Brown affronte les troupes
britanniques du major-général Phineas Riall. Chaque camp compte environ 2 000 hommes, mais ce sont
les miliciens et soldats réguliers américains et leurs alliés amérindiens qui remporteront la victoire. La
principale bataille consiste en un affrontement en terrain découvert de type européen, dans lesquels les
Britanniques ont la réputation d’exceller. Cette victoire américaine inspirante est encore aujourd’hui
commémorée par les uniformes gris des cadets de l’académie militaire West Point. Cette bataille fera le
plus grand nombre de morts de la guerre de 1812 jusqu’alors, soit environ 800 victimes. Le nombre de
miliciens canadiens tués ou blessés au cours de l’affrontement est plus élevé que pour toute autre bataille.
Un très grand nombre de guerriers amérindiens perdent également la vie dans les deux camps.
Une force conjointe de l’armée et de la marine quitte Halifax en Nouvelle-Écosse
pour aller envahir les îles de la baie Passamaquoddy, dans le district du Maine.
7 juillet 1814
Le conseil des Haudenosaunee (confédération des Iroquois) se réunit à Burlington,
dans le Haut-Canada.
Peu après la bataille de Chippawa, des représentants des Haudenosaunee de l’État de New York
(confédération iroquoise) alliés aux États-Unis rencontrent les Premières Nations de Grand River alliées
aux Britanniques lors d’un conseil important. Pendant la bataille, des guerriers amérindiens de Grand
River et des tributs de l’Ouest ont affronté des Haudenosaunee des communautés onondowahgah
(tuscarora) et skaruhreh (seneca). Cette lutte sanglante et fratricide a causé la mort d’environ 26 alliés
des Américains et de 90 alliés des Britanniques. Les deux camps sont désemparés par ces terribles
pertes et par les combats qui ont opposé parents et amis. Au terme du conseil, la majorité des
Haudenosaunee décident d’adopter une position de neutralité pour le reste de la guerre de 1812.
Les troupes américaines occupent les hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada.
Le village de Queenston, qui a subit des dommages lors de la bataille d’octobre 1812,
subit maintenant les conséquences de l’occupation.
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11 juillet 1814:
La garnison américaine se rend au fort Sullivan, à Eastport (île Moose), dans le
district du Maine.
12 juillet 1814
Le HMS Medway capture l’USS Siren au large de l’Afrique du Sud.
18 et 19 juillet 1814
Les Britanniques font une incursion au village de Champlain, dans l’État de New
York.
19 juillet 1814
Des troupes américaines incendient St. Davids, dans le Haut-Canada, à la suite d’un
combat acharné contre la milice locale.
Après la bataille de Chippawa, l’armée américaine s’avance sur Queenston, dans le Haut-Canada. Des
équipes d’approvisionnement sont envoyées pour réquisitionner des provisions, et leur pillage excessif
met les habitants du secteur en furie. Le 18 juillet, une force de miliciens de New York dirigée par le
colonel Isaac Stone est attaquée près de St. Davids. Les Américains, qui s’attendaient pourtant à
rencontrer de la résistance, ont peine à s’en tirer vivants. Ils reviennent le lendemain et détruisent tout le
village. Stone sera renvoyé de l’armée en raison de cet incident, qui marque un tournant dans l’attitude de
bien des habitants à l’égard des Américains et de leur brutalité croissante. Les miliciens locaux, qui
préféraient autrefois éviter le service militaire ou même se rendre aux Américains, prennent maintenant
les armes pour assurer leur propre défense.
Les Britanniques et leurs alliés amérindiens prennent Prairie du Chien, dans le
territoire du Wisconsin.
Prairie du Chien, un petit poste de traite des fourrures au confluent du fleuve Mississippi et de la rivière
Wisconsin, est occupé par des Canadiens français et géré par des marchands britanniques. Le 2 juin 1814,
le gouverneur du territoire du Missouri, William Clark, craignant que les Britanniques n’utilisent le poste
pour lancer une expédition sur le fleuve Mississippi, prend le contrôle de l’établissement sans incident et
fait construire le fort Shelby. Sous la direction de William McKay, un important marchand de fourrures,
une force d’environ 120 voyageurs, membres des Michigan Fencibles et officiers du département
britannique des Indiens, accompagnée de plus de 500 guerriers de plusieurs nations dont les Ho-chunk
(Winnebago), les Menominee et les Anishnabe (Ojibwe), se met en route pour le poste dans le but de le
reprendre. Les Américains, qui ne disposent que de 60 hommes et d’une petite réserve de munitions pour
défendre le poste, se rendent après un bref siège, et sont libérés sous conditions.
Les soldats d’infanterie de la marine britanniques prennent la ville de Leonard
(Leonardtown), au Maryland, qui n’oppose aucune résistance. Ils saisissent des
provisions et détruisent des entrepôts militaires.
20 juillet 1814
Les Américains lancent un raid sur Port Talbot, dans le Haut-Canada.
Le fort St. Joseph dans le Haut-Canada est incendié. L’expédition américaine dans le
secteur supérieur des Grands Lacs, dirigée par le capitaine Arthur Sinclair, arrive au
large de l’île St. Joseph à la mi-juillet. Un groupe débarque et incendie le fort
britannique abandonné ainsi que les entrepôts des commerçants de fourrures.
20 et 21 juillet
1814
Des forces américaines mettent à l’épreuve les ouvrages défensifs britanniques au
fort George et au fort Mississauga, dans la région de Niagara, dans le Haut-Canada.
57
Après la bataille de Chippawa, les Américains commandés par le major-général Jacob Brown se rendent à
Queenston, dans le Haut-Canada. Le 20 juillet, des troupes sont chargées d’attaquer les forts George et
Mississauga. La colonne qui s’approche du fort Mississauga est la cible de tirs intenses et doit battre en
retraite : il s’agit de la seule occasion où les canons du fort seront utilisés pour tirer sur un ennemi. Une
seconde force s’avance sur le fort George et, sous les projectiles des Britanniques, commence à préparer
l’installation de batteries pour le siège. Toutefois, le commandant des forces navales sur le lac Ontario, le
commodore Isaac Chauncey, se voit dans l’impossibilité d’acheminer, depuis sa base de Sackets Harbor,
les puissantes pièces d’artillerie indispensables à la prise des forts ennemis. Ainsi, faute de recevoir
l’équipement nécessaire, le major-général Brown se replie sur Queenston le 22 juillet. Les forces
américaines ne progresseront pas davantage sur la frontière du Niagara pendant la campagne de 1814.
21 juillet 1814
Bataille des Rapides de Rock Island, dans le territoire de l’Illinois. Une force
américaine en route pour relever la garnison du fort Shelby à Prairie du Chien, dans le
territoire du Wisconsin, est vaincue par des guerriers des Premières nations Sac
(Sauk), Fox et Kiikaapoi (Kickapoo).
Sur le lac Huron, la flottille du capitaine Arthur Sinclair capture le navire marchand
Mink, chargé de provisions qu’il devait livrer à la rivière Sainte-Marie, dans le HautCanada.
22 juillet 1814
Le traité de Greenville est signé en Ohio. Il rétablit la paix entre les États-Unis et les
nations Wyandot, Lenape (Delaware), Shawnee, Seneca et Miami.
Du 23 au 26 juillet
1814
Le capitaine Arthur Sinclair fait une incursion sur la rivière Sainte-Marie.
25 juillet 1814
Bataille de Lundy’s Lane, dans le Haut-Canada.
Le raid lancé sur la rivière Sainte-Marie (Sault-Sainte-Marie) dans le Haut-Canada fait partie des
opérations de l’expédition américaine chargée d’imposer la suprématie des États-Unis sur le secteur
supérieur des Grands-Lacs. Après l’incendie du fort St. Joseph, abandonné par les Britanniques, le
capitaine Arthur Sinclair ordonne à une troupe de marins et de soldats d’infanterie de remonter la rivière
Sainte-Marie à bord d’embarcations et de brûler le poste de traite et les entrepôts de la Compagnie du
Nord-Ouest, des installations cruciales parmi les infrastructures britanniques du commerce des fourrures.
Les Américains détruisent également les écluses du premier canal construit à Sault-Sainte-Marie par la
Compagnie pour permettre aux canots de marchandises de contourner les chutes. De plus, les hommes
de Sinclair saisissent et brûlent la goélette Perseverance, l’un des seuls navires britanniques dans le
secteur.
Le 25 juillet 1814, au crépuscule, les armées britannique et américaine s’affrontent près du carrefour du
chemin Portage et de la ruelle de Lundy. Les Britanniques, les Canadiens et les Amérindiens occupent
une position avantageuse sur une crête jusqu’au coucher du soleil, lorsque les soldats américains
réussissent à s’emparer de la principale batterie d’artillerie britannique, installée dans un cimetière. La
bataille se transforme en une lutte féroce pour s’emparer des canons. Le grondement des combats se fait
entendre jusqu’à Buffalo, dans l’État de New York. Après l’échec de la dernière charge britannique, les
Américains sont maître du champ de bataille, mais ils se retirent, et les Britanniques reprennent le champ
à l’aube. Les deux camps revendiquent la victoire, mais on dénombre près de 900 victimes des deux
côtés. Ces lourdes pertes déciment l’armée du major-général Jacob Brown et mettent fin à tout espoir de
poursuivre l’avancée américaine dans le Haut-Canada.
Du 25 juillet au
Arrivée à Québec de renforts britanniques devenus disponibles en raison de la fin des
58
24 août 1814
guerres napoléoniennes en Europe : des contingents de la brigade du major-général
Manley Power (3e, 5e et 1er bataillon du 27e régiment, 58e régiment et la Royal
Artillery), la brigade du major-général James Kempt (1er bataillon du 9e régiment, 1er
bataillon du 37e régiment, 1er bataillon du 57e régiment, 1er bataillon du 81e régiment et
la Royal Artillery), la brigade du major-général Fredrick P. Robinson (1er bataillon du
39e régiment, 76e régiment, 1er bataillon du 88e régiment, 3e bataillon du 27e régiment
et la Royal Artillery).
31 juillet 1814
Le puissant escadron du commodore Isaac Chauncey, qui réunit neuf navires, quitte
Sackets Harbor dans l’État de New York et prend immédiatement le contrôle naval
du lac Ontario.
3 août 1814
Les Britanniques commencent le siège du fort Érié dans le Haut-Canada, alors occupé
par les Américains.
Après la bataille de Lundy’s Lane, les Américains se replient sur le fort Érié. Le brigadier-général
Edmund Gaines prend le commandement du poste le 5 août en remplacement du major-général
Jacob Brown, grièvement blessé. Les troupes britanniques sous les ordres du lieutenant-gouverneur
Gordon Drummond mettent du temps à se réorganiser après la bataille sanglante, ce qui permet aux
Américains de consolider leurs défenses. Drummond arrive au fort Érié le 3 août et commence à préparer
le siège. Pendant la nuit du 12 août, des soldats d’infanterie de marine et des marins britanniques
s’emparent de l’USS Somers et de l’USS Ohio, qui appuyaient depuis la rivière Niagara les troupes
américaines occupant le fort Érié. Le 13 août, les batteries britanniques ouvrent le feu. Malheureusement,
elles ont été construites trop loin du fort et sont donc inefficaces.
4 et 5 août 1814
Une force britannique qui tentait de détruire les entrepôts de provisions situés à
Black Rock et à Buffalo, dans l’État de New York, est vaincue lors de la bataille du
Ruisseau Conjocta, également dans l’État de New York. Les entrepôts contiennent
des réserves utilisées pour approvisionner le fort Érié, où le major-général américain
Jacob Brown et ses troupes se sont retranchés après la bataille de Lundy’s Lane.
Les Américains attaquent le fort Mackinac, dans le territoire du Michigan.
Le fort Mackinac est commandé par le lieutenant-colonel Robert McDouall, arrivé au printemps à la tête
de renforts. Parti de Détroit avec l’expédition du capitaine Arthur Sinclair dans le but de reprendre ce
poste, le lieutenant-colonel George Croghan dirige une troupe de 700 soldats réguliers et miliciens de
l’Ohio, presque deux fois plus nombreuse que la force britannique occupant Mackinac. Arrivés sur place,
les Américains ne peuvent utiliser leurs canons contre les fortifications, érigées au sommet d’une colline.
Ils débarquent donc leurs troupes de l’autre côté de l’île, espérant inciter McDouall à engager le combat
en terrain découvert. L’attaque improvisée de Croghan échoue, les troupes étant incapables d’ouvrir une
brèche dans la solide ligne de défense établie par McDouall en bordure d’une clairière. Les Américains
subissent de lourdes pertes. Ils battent en retraite, puis quittent l’île pour rentrer à Détroit.
5 août 1814
Le brigadier-général américain Edmund P. Gaines prend le commandement du fort
Érié, dans le Haut-Canada, en remplacement du major-général Jacob Brown, qui a été
blessé.
Sur le lac Ontario, le lieutenant George Hawksworth fait échouer le HMS Magnet
puis le fait exploser pour éviter qu’il ne soit capturé par l’escadron américain du
59
commodore Isaac Chauncey.
8 août 1814
Des négociations de paix débutent entre les Américains et les Britanniques à Gand,
en Belgique.
Au début de 1813, l’empereur de Russie Alexandre I propose d’agir comme médiateur dans les
négociations de paix entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. Refusant l’intervention d’un tiers, la
Grande-Bretagne propose plutôt aux Américains d’entreprendre des négociations dans un endroit neutre
en Europe. La rencontre a finalement lieu à Gand en août 1814. Les commissaires américains tentent
d’aborder des questions comme les droits des marins et les blocus ainsi que l’acquisition de provinces
canadiennes. Les délégués britanniques proposent plutôt des conditions leur permettant de conserver les
territoires américains occupés, la création d’un État amérindien dans la région des Grands Lacs qui
servirait de zone tampon entre les territoires britanniques et américains, ainsi que le désarmement des
forces navales sur les Grands Lacs. Les deux parties rejettent les propositions initiales adverses lors de
cette première séance, mais atteignent finalement un consensus en décembre 1814 avec la rédaction du
traité de Gand.
9 août 1814
Le traité du fort Jackson impose de sévères conditions à la nation Muscogee (Creek)
pour avoir fait la guerre aux États-Unis en 1813 et 1814.
Du 9 au 12 août
1814
Un raid est lancé sur Stonington, au Connecticut. Un escadron britannique
commandé par le capitaine sir Thomas Hardy bombarde et attaque la ville.
10 août 1814
L’escadron du commodore Isaac Chauncey arrive au large de Kingston, dans le HautCanada, dans l’espoir de provoquer une bataille contre l’escadron britannique du
commodore sir James Lucas Yeo. Chauncey exerce sur Kingston un blocus peu
rigoureux jusqu’à la fin du mois, mais Yeo refuse d’engager la bataille jusqu’à ce que
le HMS St. Lawrence soit achevé.
11 août 1814
L’USS Surprise, rebaptisé Eagle (20 canons), est mis à l’eau sur le lac Champlain à
Vergennes, au Vermont.
12 août 1814
L’USS Somers et l’USS Ohio sont capturés par les Britanniques sur le lac Érié, près
du fort Érié dans le Haut-Canada.
Pendant le siège britannique du fort Érié, alors occupé par les Américains, le capitaine de la Royal Navy
Alexander Dobbs et son détachement de 70 marins et soldats d’infanterie de marine, montés dans des
embarcations, s’approchent de trois goélettes américaines ancrées près du poste et chargées d’appuyer la
campagne du major-général Jacob Brown sur la frontière du Niagara. Se faisant passer pour des bateaux
d’approvisionnement américains, les Britanniques prennent par surprise les équipages de l’USS Somers et
de l’USS Ohio, montent à bord des navires et réussissent à s’en emparer tandis que l’USS Porcupine prend
la fuite. Les deux bâtiments saisis, rebaptisés Huron et Sauk, sont un véritable atout pour l’escadron
britannique sur le lac Érié. Cette prise nuit aux Américains, qui sont maintenant démoralisés de constater
la réduction des forces défendant le fort Érié. La victoire de Dobbs est le dernier combat naval à se
dérouler sur le lac Érié pendant la guerre.
13 août 1814
Le sergent Joseph McKitrick de l’Île-du-Prince-Édouard est tué lors de combats
menés par les Glengarry Light Infantry Fencibles au fort Érié, dans le Haut-Canada.
Il serait le seul habitant de l’Île-du-Prince-Édouard à avoir été tué pendant la guerre.
14 août 1814
L’HMS Nancy est détruit lors d’une attaque de l’escadron américain du capitaine
60
Arthur Sinclair sur la rivière Nottawasaga, dans le Haut-Canada.
L’un des objectifs de l’expédition de Sinclair dans le secteur supérieur des Grands Lacs est de détruire les
navires britanniques qui s’y trouvent. Le capitaine est incapable de localiser la base britannique sur la
rivière Nottawasaga, les conditions météorologiques étant défavorables et le terrain inconnu. Il incendie
cependant le fort St. Joseph, abandonné par les Britanniques, ainsi que le poste de traite des fourrures de
la rivière Sainte-Marie (Sault-Sainte-Marie). N’ayant pas réussi à reprendre le fort Mackinac, l’expédition
tombe finalement sur la base de la Nottawasaga et sur la goélette Nancy, le seule navire britannique dans
le secteur supérieur des Grands Lacs. Une troupe de soldats américains débarque et détruit un blockhaus,
mais l’équipage du Nancy, commandé par le lieutenant Miller Worsley de la Royal Navy, incendie le
navire avant qu’il ne tombe aux mains des ennemis. Les marins du Nancy parviennent finalement au fort
Mackinac dans de petites embarcations une fois l’escadron de Sinclair reparti.
15 août 1814
Une attaque nocturne des Britanniques sur le fort Érié dans le Haut-Canada se solde
par une défaite.
La nuit du 15 août, après deux jours de bombardements infructueux, une force britannique sous les ordres
du lieutenant-gouverneur sir Gordon Drummond attaque les Américains qui occupent le fort Érié.
Drummond envoie ses hommes sous la pluie en trois colonnes distinctes. Les attaquants ne parviennent
pas à surprendre les Américains et sont incapables de coordonner efficacement leur attaque dans la
noirceur. Deux des colonnes sont repoussées et essuient de nombreuses pertes. La troisième colonne,
menée par le lieutenant-colonel William Drummond, s’empare du bastion nord-est du fort, mais ne peut
progresser davantage, même si les soldats font pivoter un canon et tirent sur les Américains à l’intérieur
du fort. William Drummond est tué, et l’immense poudrière située sous le bastion explose : l’horrible
déflagration anéantit les attaquants et met fin à l’affrontement. Les Britanniques perdent plus de
900 hommes.
19 août 1814
Une force britannique débarque à Benedict, au Maryland, en route pour Washington
dans le district de Columbia.
22 août 1814
Le commodore américain Joshua Barney détruit délibérément sa flottille près de la
ville de Pig Point, au Maryland, pour éviter qu’elle ne soit saisie par la force
britannique du contre-amiral George Cockburn. Privés de ce butin, les Britanniques
prennent néanmoins la ville et s’emparent de plusieurs navires marchands et d’une
grande quantité de tabac.
Bataille de Bladensburg, au Maryland. Les Britanniques occupent par ailleurs la ville
de Washington, dans le district de Columbia.
24 et 25 août 1814
La campagne britannique dans la baie de Chesapeake prend véritablement son essor le 24 août, lorsque
les Britanniques entrent dans Bladensburg, située tout près de la capitale, Washington. Tandis que les
forces américaines défendent la rive opposée du fleuve Potomac, les Britanniques traversent le pont et
lancent l’attaque. Le major-général Robert Ross, qui dirige l’assaut, ordonne le lancement des fusées
Congreve : le bruit terrible et inconnu des projectiles fait fuir l’ennemi. Il s’agit d’un épisode humiliant de
la guerre pour les Américains. Ross et ses hommes poursuivent leur avancée et, plus tard dans la soirée,
remportent une victoire majeure en s’emparant de Washington et en mettant le feu à la plupart des
immeubles publics, notamment la résidence du président, qui vient tout juste d’être évacuée. L’un des
seuls bâtiments à échapper aux flammes est la maison du commandant du corps des Marines, aujourd’hui
le plus vieux bâtiment encore debout à Washington.
25 août 1814
Le HMS Confiance est mis à l’eau au chantier naval de l'Île-aux-Noix, dans le Bas-
61
Canada.
Les Américains sont maîtres du lac Champlain grâce à leur ambitieuse campagne de construction navale
de 1813-1814. Dans l’espoir de leur ravir le contrôle de cette voie d’eau, les Britanniques se lancent dans
la construction d’une grosse frégate au chantier de l’île aux Noix, au Bas-Canada. Armé de trente-sept
canons, le NSM Confiance allait devenir le vaisseau amiral du capitaine George Downie. Sa construction
est cependant retardée en raison d’un manque de matériaux et il est à peine gréé à temps pour affronter la
flottille américaine pendant la bataille de Plattsburg au cours de laquelle Downie périt et son navire est
capturé. Le Confiance est le plus grand navire de guerre qui ait navigué sur les eaux du lac Champlain.
26 août 1814
Une flottille de canonnières britanniques capture deux navires américains sur le
fleuve Saint-Laurent près de Kingston, dans le Haut-Canada.
Une expédition conjointe de l’armée et de la marine quitte Halifax en NouvelleÉcosse pour aller envahir la partie est du district du Maine.
27 août 1814
L’USS Wasp capture le HMS Avon dans les eaux au sud de l’Irlande.
28 août 1814
Une expédition navale britannique dirigée par le capitaine James Alexander Gordon
remonte le fleuve Potomac et prend Alexandria, en Virginie. Les troupes saisissent
également 21 navires ainsi que de très grandes quantités de farine, de coton, de tabac,
de sucre, de vin et d’autres produits.
Du 30 août au
12 septembre 1814
30 août 1814
Le gouverneur général sir George Prévost dirige la campagne du lac Champlain.
1 septembre 1814
Les Britanniques prennent Castine, dans le district du Maine.
Le capitaine sir Peter Parker est tué lorsqu’il débarque à la tête d’un groupe de
soldats près de Chestertown, au Maryland. Les Britanniques sont repoussés, et le
combat sera appelé « la bataille du Champ de Caulk ».
L’armée britannique (qui compte plus de 10 000 hommes) commandée par le
gouverneur général sir George Prévost, commence à traverser la frontière à
Champlain, en direction de Plattsburgh, dans l’État de New York.
3 septembre 1814
Le capitaine George Downie de la Royal Navy prend le commandement de l’escadron
du lac Champlain.
La batail de Hampden. Les Britanniques prennent Bangor et Hampden, dans le
district du Maine. Les américains brulent l’USS Adams pour empêcher sa capture.
4 septembre 1814
Le chef renégat du Haut-Canada, Joseph Willcocks, est tué tandis qu’il mène les
traîtres Volontaires canadiens dans une escarmouche à l’extérieur du fort Érié dans le
Haut-Canada, alors occupé par les Américains.
3 et 6 septembre
1814
L’USS Tigress et l’USS Scorpion sont capturés sur le lac Huron.
62
Après la destruction du poste britannique sur la rivière Nottawasaga et de la goélette Nancy, le lieutenant
Miller Worsley de la Royal Navy et ses marins parviennent à atteindre le fort Mackinac alors que l’USS
Tigress et l’USS Scorpion en font le blocus. Worsley conçoit un plan pour saisir les deux navires armés, et
le met à exécution. Le 3 septembre, en pleine noirceur, il réussit à aborder le Tigress avec un contingent
de marins, de soldats et de guerriers amérindiens, puis utilise ce navire pour s’emparer du Scorpion le 6
septembre. Les Britanniques, qui se retrouvaient sans bâtiment à la suite de la destruction du Nancy, ont
maintenant à leur disposition une petite flotte sur le lac Huron pour relier le fort Mackinac à la route
d’approvisionnement du secteur supérieur des Grands Lacs.
5 septembre 1814
Les Britanniques se retirent de Bangor et de Hampden, dans le district du Maine.
À Rock Island, dans le territoire de l’Illinois, une force américaine dirigée par le
major Zachary Taylor est vaincue par un groupe d’alliés des nations Sac (Sauk), Fox,
Kiikaapoi (Kickapoo), Ho-Chunk (Winnebago) et Sioux mené par le chef Aigle Noir
(Makataimeshekiakiak). Les Amérindiens reçoivent l’aide d’agents du département
britannique des Indiens.
6 septembre 1814
Les forces britanniques entrent dans Plattsburgh, dans l’État de New York.
Des vents forts sur le lac Érié font échouer le navire américain Caledonia. Celui-ci
prend feu et est gravement endommagé avant que l’incendie ne soit éteint.
9 septembre 1814
Une flottille britannique est rassemblée près de Chazy, sur le lac Champlain.
10 septembre 1814
Le HMS St. Lawrence est inauguré à Kingston, dans le Haut-Canada. Il s’agit du plus
grand navire de guerre à avoir navigué sur les Grands Lacs à l’époque des voiliers.
La lutte entre les marines américaine et britannique pour imposer leur suprématie sur les Grands Lacs
s’intensifie de plus en plus, les deux camps construisant le plus vite possible de nouveaux bâtiments
mieux armés. Le commodore sir James Lucas Yeo devient le maître incontesté du lac Ontario en octobre
lorsqu’il quitte Kingston à bord de son tout nouveau vaisseau amiral, le HMS St. Lawrence, achevé le mois
précédent. Il s’agit d’un bâtiment à trois ponts équipé de 102 canons et destiné à rivaliser avec les trois
navires américains en construction à Sackets Harbor. Ce vaisseau illustre parfaitement la « guerre des
constructeurs de navires » et les énormes ressources financières et logistiques investies par les
Britanniques : presque tous les matériaux utilisés pour la construction de navires de guerre à Kingston
proviennent d’Angleterre et traversent l’Atlantique jusqu’à Québec et à Montréal, dans le Bas-Canada,
puis remontent le Saint-Laurent à bord d’autres bateaux.
11 septembre 1814
Bataille de la Baie de Plattsburgh, dans l’État de New York.
La campagne sur le lac Champlain du commandant en chef sir George Prévost, qui commence en août
1814, atteint son paroxysme avec la bataille de Plattsburg, une attaque à la fois terrestre et navale. Se
pliant aux ordres de Prévost, le capitaine George Downie lance sa flottille sur le lac Champlain pour
s’attaquer à la flotte de Thomas Macdonough qui est ancrée dans la baie de Plattsburg. Des vents
contraires empêchent les navires de Downie de manœuvrer pour se mettre en position et les poussent à
portée des redoutables pièces de batterie américaines. Downie périt dans l’affrontement et, après
plusieurs heures de combat acharné, la flotte britannique capitule. Pendant ce temps, Prévost, à la tête de
10 351 vétérans du duc de Wellington, lance une brève attaque contre les quelque 3 000 hommes du
brigadier général Alexander Macomb, mais il bat rapidement en retraite au Bas-Canada. Toute l’opération
se traduit par une défaite humiliante et coûteuse pour les Britanniques.
63
Victoire de Macdonough sur le lac Champlain et défaite de l’armée
britannique à Plattsburg aux mains du général Macomb, 11 septembre
1814, après 1814, BAC C-010928
Les Britanniques prennent le fort O’Brien et Machias, dans le district du Maine.
Du 12 au 15
septembre 1814
Le major-général Robert Ross est tué lors de la bataille de la Pointe North, et la ville
de Baltimore au Maryland est bombardée.
Après le saccage de Washington, dans le district de Columbia, le major-général Robert Ross mène une
force d’environ 4 000 hommes vers le nord jusqu’à Baltimore. Le 12 septembre, pendant la bataille de la
Pointe North, Ross est blessé à mort. Le colonel Arthur Brooke prend alors de commandement et inflige
une défaite au brigadier-général John Stricker et à ses 3 200 hommes. Les Britanniques continuent leur
avancée jusqu’aux fortifications nouvellement érigées de Baltimore. Estimant que les ouvrages défensifs
sont trop imposants, ils se retirent. Entre-temps, le vice-amiral Alexander Cochrane mène ses forces
navales dans un assaut sur le fort McHenry qui sera infructueux. La scène inspire à Francis Scott Key les
paroles de l’hymne national américain, « The Star-Spangled Banner ». Pour ce qui est de Ross, ses
camarades préservent sa dépouille dans du rhum et l’acheminent jusqu’à Halifax, en Nouvelle-Écosse, où
elle sera accueillie avec tous les honneurs militaires puis inhumée.
15 septembre 1814
Les Britanniques lancent une attaque infructueuse contre le fort Bowyer, dans le
territoire du Mississippi.
Du 17 au 21
septembre 1814
Les Américains attaquent les batteries d’artillerie avec lesquelles les Britanniques
assiègent le fort Érié, dans le Haut-Canada. Les Britanniques abandonnent le siège.
Les Britanniques et les Canadiens qui font le siège du fort Érié peuvent difficilement s’abriter des pluies
abondantes de l’automne, et la maladie décime leurs rangs. Joseph Willcocks, le commandant des traitres
Volontaires canadiens, est tué le 4 septembre. Le 16 septembre, le lieutenant-gouverneur Gordon
Drummond décide de mettre fin au siège, mais le lendemain, les Américains attaquent les batteries
britanniques. Après une rude bataille de deux heures, les Américains battent en retraite jusqu’au fort. On
dénombre environ 500 victimes dans les deux camps. Les Britanniques lèvent finalement le siège le 21
septembre. Les Américains ont réussi à défendre le fort Érié, mais ils sont incapables de poursuivre leur
avancée. Le 5 novembre, les troupes du major-général américain George Izard font exploser le fort et
rentrent aux États-Unis, ce qui met fin à l’invasion vaine et sanglante de 1814 sur la frontière du Niagara.
Ruines du fort Érié et de la ville de Buffalo, 1838, Philip John Bainbrigge,
1838, BAC C-011869
18 septembre 1814
La moitié de la force d’invasion britannique quitte le district du Maine pour Halifax,
64
en Nouvelle-Écosse.
21 septembre 1814
Les Britanniques ouvrent un bureau de douane à Castine, dans le district du Maine.
Ce bureau sert de siège des activités commerciales dans le territoire occupé.
L’annonce que les échanges commerciaux avec l’ennemi sont permis à Castine est applaudie par les
marchands de Saint John, au Nouveau-Brunswick, et de Halifax, en Nouvelle-Écosse. Par ailleurs, puisque
les marchandises importées et exportées dans cette ville du Maine sont assujetties à une taxe, les
douaniers amassent la somme considérable de 10 000 livres pendant les huit mois où ils seront en
fonction dans ce port. Après la guerre, le gouvernement britannique décide d’investir ce « fonds de
Castine » dans l’amélioration des infrastructures publiques en Nouvelle-Écosse. Il servira à la construction
d’une nouvelle bibliothèque à l’usage de la garnison britannique ainsi qu’à la création du collègue
Dalhousie (aujourd’hui l’Université Dalhousie). Les Néo-Brunswickois se réjouiront également en
novembre 1817 lorsqu’une commission chargée d’établir la frontière, qui a été mise sur pied à la signature
du traité de Gand, attribue à la province la plupart des îles contestées de la baie Passamaquoddy ainsi que
l’île Grand Manan.
Automne 1814
Les Britanniques construisent à Turkey Point, dans le Haut-Canada, un blockhaus et
une batterie qui seront appelés « le fort Norfolk ». Ils prévoient également y aménager
un chantier naval sur le lac Érié, mais la guerre prend fin avant que ces travaux
puissent commencer.
9 octobre 1814
L’USS Wasp disparaît en mer.
15 octobre 1814
Une escarmouche a lieu au ruisseau Chippawa, dans le Haut-Canada.
19 octobre 1814
Bataille de Cook’s Mills, dans le Haut-Canada.
Après avoir mis fin au siège infructueux du fort Érié, le lieutenant-général et lieutenant-gouverneur
britannique Gordon Drummond ramène ses forces jusqu’à une position protégée par le ruisseau
Chippawa. Le major-général américain George Izard suit Drummond, mais n’attaque pas le camp
britannique. Apprenant l’existence d’une réserve de blé à Cook’s Mills, Izard envoie une force dirigée par
le brigadier-général Daniel Bissell au ruisseau Lyon. Bissell y affronte un petit détachement britannique
commandé par le lieutenant-colonel Christopher Myers. La force américaine, supérieure en nombre,
repousse les Britanniques et met le feu aux moulins. Le général Drummond refuse d’engager ses forces
inférieures dans une bataille d’envergure. Il s’agit du dernier affrontement à avoir lieu sur la frontière du
Niagara pendant la guerre de 1812.
22 octobre 1814
Le brigadier-général américain Duncan McArthur lance un raid dans la partie sudouest du Haut-Canada.
Le brigadier-général américain Duncan McArthur quitte Détroit, dans le territoire du Michigan, à la tête
d’une force composée de miliciens de l’Ohio et du Kentucky ainsi que d’alliés amérindiens pour attaquer
des villages du Sud-Ouest du Haut-Canada, une région qui s’est dépeuplée à la suite des défaites
britanniques aux batailles du Lac Érié et de la Thames à l’automne 1813. Une rumeur veut que les pilleurs
planifient d’attaquer Burlington Heights, une base britannique importante sur le lac Ontario. Ils détruisent
les biens des habitants pendant leur avancée, notamment les moulins. Retardée par la pluie et les rivières
gonflées, la force de McArthur attaque l’établissement de Malcolm’s Mills. Les défenseurs du village, les
miliciens des comtés d’Oxford et de Norfolk, sont dispersés par les troupes américaines, qui rentrent à
Détroit après l’incident. Cet affrontement est le dernier à se dérouler en sol canadien pendant la guerre.
5 novembre 1814
Les forces américaines font exploser le fort Érié, dans le Haut-Canada, et se retirent à
Buffalo, dans l’État de New York.
65
6 novembre 1814
Une escarmouche a lieu à Malcolm’s Mills, dans le Haut-Canada.
La goélette américaine Franklin est capturée au large de Hampton en Virginie par
une flottille composée de 13 barges.
7 novembre 1814
Les troupes du major-général Andrew Jackson prennent Pensacola, une ville dans la
partie espagnole de la Floride qui était occupée par une garnison de soldats
britanniques et espagnols. Les Américains occupent la ville pendant tout le reste de
la guerre.
10 novembre 1814
Le lieutenant américain Charles Budd reçoit l’ordre de remplacer le capitaine
Thomas Macdonough en tant que commandant de l’escadron du lac Champlain.
14 novembre 1814
La goélette britannique HMS Julia est mise à l’eau au chantier naval de Kingston,
dans le Haut-Canada.
17 novembre 1814
Parti en mission secrète pour détruire le HMS St. Lawrence, l’aspirant de marine
James McGowan découvre et capture deux canonnières britanniques sur le cours
supérieur du fleuve Saint-Laurent et ramène les prisonniers à Sackets Harbor, dans
l’État de New York.
24 novembre 1814
Le HMS Fantome s’échoue près de Prospect, en Nouvelle-Écosse, pendant qu’il
escorte un convoi parti de Castine dans le district du Maine pour Halifax en
Nouvelle-Écosse.
Décembre 1814
Les Britanniques terminent la construction du fort Wellington à Prescott, dans le
Haut-Canada.
La construction du fort Wellington, qui est l’une des quelques places fortes britanniques érigées pendant
la guerre de 1812, est autorisée au début de 1813, mais le fort ne sera achevé qu’à la fin de 1814 en raison
de retards dans les travaux. Le fort consiste en un blockhaus en bois d’un étage mesurant 30,48 mètres
(100 pieds) de côté et pouvant accueillir 144 soldats. Ce blockhaus est entouré de vastes remblais sous
lesquels sont aménagés des entrepôts, à l’abri des bombes. Les pièces d’artillerie du fort dominent les
environs. Il s’agit d’une puissante fortification conçue par les Britanniques pour exercer leur suprématie
sur le fleuve Saint-Laurent à Prescott, un port crucial sur la ligne de communication reliant Montréal et
Kingston. Le fort Wellington n’a jamais subi d’assaut, mais ses canons ont ouvert le feu sur la flottille du
major-général James Wilkinson à l’automne 1813.
1 décembre 1814
Le major-général Andrew Jackson arrive à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, et
commence à préparer la défense de la ville.
10 décembre 1814
Une expédition navale et militaire britannique menée par le contre-amiral sir
Alexander Cochrane et par le major-général sir Edward Pakenham touche terre près
de la Nouvelle-Orléans en Louisiane.
14 décembre 1814
Bataille du Lac Borgne, en Louisiane. Des marins de la Royal Navy et des membres
des Royal Marines, embarqués dans des bateaux ouverts, capturent une flottille de
canonnières américaines après un combat acharné.
Du 15 décembre
1814 au 5 janvier
Convention de Hartford. Réunis en secret à Hartford, au Connecticut, 26 délégués de
66
1815
la Nouvelle-Angleterre discutent de leurs griefs au sujet de la gestion de la guerre par
le gouvernement fédéral, plus précisément le contrôle de la milice, la conscription et
le fardeau financier associé à la défense.
23 décembre 1814
Bataille de la Plantation de Villeré, en Louisiane. Les Britanniques s’emparent de la
plantation et y installent un camp pour l’armée qui attaquera la Nouvelle-Orléans. Ils
repoussent une contre-attaque américaine musclée qui se poursuivra tard dans la
nuit.
24 décembre 1814
Le traité de Gand est signé en Belgique. Il met fin à la guerre de 1812.
Après des mois de négociations, les Britanniques et les Américains conviennent enfin des conditions
régissant l’arrêt des hostilités entre les deux pays. Le traité prévoit un retour au status quo ante bellum
(situation d’avant la guerre), ce qui avantage les Américains, qui pourront ainsi récupérer plusieurs
territoires occupés dont Prairie du Chien, dans le territoire du Wisconsin, une partie du district du Maine
ainsi que les forts Astoria, Mackinac et Niagara. Le tracé de la frontière sera déterminé plus tard par des
commissions. Étonnamment, les 11 articles approuvés du traité ne font pas mention des litiges à l’origine
de la guerre, soit les droits des marins et les échanges commerciaux. Malgré les critiques qu’il soulève
tant en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis, le traité est considéré comme une victoire par les
Américains, qui réussissent à exercer leur souveraineté face à l’empire britannique.
Canada Atlantique
L’avantage obtenu par l’invasion de la partie est du Maine est perdu à Gand. En effet, le traité exige la restitution
de tous les territoires conquis et prévoit la nomination d’une commission conjointe chargée de déterminer la
possession des îles contestées de la baie Passamaquoddy et de la baie de Fundy. Les décisions de la commission
seront dans l’ensemble favorables au Nouveau-Brunswick. Toutefois, le traité n’aborde pas les questions
litigieuses que sont les droits de pêche des Américains dans les eaux de l’Amérique du Nord britannique, et le
tracé de la frontière intérieure entre le Nouveau-Brunswick et le Maine. La question de la pêche fera l’objet d’une
convention distincte en 1818, mais continuera de donner des maux de tête aux diplomates jusqu’à la fin du siècle.
Le traité Webster-Ashburton, signé en 1842, règlera la question de la frontière et confirmera le contrôle par les
Britanniques de la route hivernale menant aux Canadas.
Haut et Bas-Canada
À la fin de l’année 1814, les Britanniques occupent de vastes territoires américains dont des postes sur la côte du
Pacifique ainsi qu’une partie du territoire du Wisconsin, du district du Maine et de la région des Grands Lacs.
Pour leur part, les États-Unis occupent le fort Amherstburg et contrôlent le Sud-Ouest du Haut-Canada. Lors
des négociations de paix, les représentants britanniques refusent catégoriquement de restituer les territoires
conquis, mais sur l’avis du duc de Wellington, finissent par concéder un retour au status quo territorial (la
situation d’avant la guerre). Le Haut et le Bas-Canada sont également touchés par des accords subséquents,
notamment la résolution par les commissions sur la frontière de litiges au sujet de certaines îles du cours
supérieur du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Niagara, l’Accord Rush-Bagot de 1817 limitant le nombre de
navires de guerre sur les Grands Lacs et le lac Champlain, et la Convention de 1818 qui établit sur le 49e parallèle
la frontière séparant les deux pays jusqu’aux montagnes Rocheuses.
Traite des fourrures par les Britanniques
Le marchand de fourrures et directeur de la Compagnie du Nord-Ouest, William McGillivray, tente de garder la
mainmise sur le fort Mackinac, occupé par les Britanniques, afin de consolider la traite des fourrures en territoire
américain, mais le traité de Gand prévoit le retour à l’ancienne frontière et la restitution de tous les postes
occupés. La perte de Mackinac et l’exercice par les Américains des droits commerciaux accordés aux nations
amérindiennes lors du traité Jay en 1794 met un terme aux activités britanniques de traite des fourrures dans le
Nord-Ouest des États-Unis. Les marchands de fourrures établis à Montréal qui tentent de contrôler le commerce
dans les territoires du Michigan et du Wisconsin subissent un autre coup dur lors de la signature de la
67
Convention de 1818, qui établit le tracé de la frontière entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique à
l’ouest du lac des Bois et écarte ainsi toute possibilité d’expansion commerciale britannique dans le Sud-Ouest
du continent.
Peuples autochtones
Le traité de Gand est désastreux pour les peuples autochtones, dont personne ne défend les intérêts à la table de
négociation. Les Britanniques abandonnent l’idée de créer, dans la région des Grands Lacs, un territoire
amérindien autonome qui aurait servi de zone tampon entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique.
Les deux pays s’entendent plutôt pour rétablir les privilèges et les droits accordés aux peuples autochtones
avant la guerre et cesser les combats encore engagés contre des groupes amérindiens. Cette entente donne aux
peuples autochtones le sentiment d’avoir été trahis par leur allié britannique, car ils sont désormais à la merci
des politiques américaines. De plus, le traité n’accorde aucun droit particulier aux Autochtones pour une
quelconque période : le mode de vie des nations amérindiennes du Nord-Ouest sera bientôt menacé par
l’expansion américaine.
25 décembre 1814
Le HMS Psyche est inauguré. Il s’agit d’une frégate de 56 canons envoyée
d’Angleterre « en pièces détachées » et assemblée à Kingston, dans le Haut-Canada.
À l’été 1813, le commodore britannique sir James Lucas Yeo a peine à rivaliser avec la puissante flotte
des Américains sur le lac Ontario. En conséquence, le gouvernement britannique adopte une démarche
novatrice en matière de construction navale : des composantes de navire préfabriquées sont expédiées à
Kingston pour accélérer l’assemblage des bâtiments. Ainsi, des bateaux de marchandises quittent le
chantier naval de Chatham en Angleterre au début de 1814, transportant quatre navires « en pièces
détachées ». Trois de ces navires terminent leur voyage à Montréal, mais des sections de la « frégate B »
(le Psyche) sont laborieusement acheminées en amont du fleuve Saint-Laurent jusqu’à Kingston sur une
période de quatre mois. Une fois à destination, les pièces détachées sont assemblées par des
charpentiers. Tout comme la construction du HMS St. Lawrence, cette entreprise met en lumière les défis
logistiques associés à la construction de navires de combat bien armés sur les Grands Lacs ainsi que
l’importance de la suprématie navale pendant la guerre.
28 décembre 1814
Les Britanniques envoient une force importante en reconnaissance à la NouvelleOrléans, en Louisiane. Les troupes du major-général sir Edward Pakenham mettent à
l’épreuve les dispositifs de défense du major-général Andrew Jackson. Elles sont
repoussées et subissent de lourdes pertes.
De janvier 1815 à 1871
1815
Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 102e régiment.
Janvier 1815
Le porte-étendard George Morehouse des New Brunswick Fencibles dirige un
détachement provenant de Meductic et s’empare de Houlton, dans le district du
Maine, dans le but de protéger l’importante ligne de communication entre Saint John
au Nouveau-Brunswick et la ville de Québec dans le Bas-Canada.
1 janvier 1815
Les Britanniques bombardent les dispositifs de défense de la Nouvelle-Orléans, en
Louisiane.
8 janvier 1815
Bataille de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
68
La campagne britannique en Louisiane vise à prendre le contrôle de l’embouchure du fleuve Mississippi
et de perturber les activités économiques des États-Unis en s’emparant du port stratégique de la
Nouvelle-Orléans. Toutefois, la lente et pénible avancée britannique dans les bayous du delta laisse le
temps au major-général Andrew Jackson de préparer la défense de la ville. La principale attaque, lancée
le 8 janvier en terrain découvert devant les fortifications de la ville, est un véritable désastre. Les pertes
des Britanniques s’élèvent à 2 000, soit le tiers de leur nombre. Le major-général sir Edward Pakenham,
qui dirigeait la force, perd également la vie. Les Américains comptent seulement 71 victimes dans leurs
rangs. Cette défaite humiliante pousse les Britanniques à lever leur siège et à redescendre le fleuve à la
recherche de cibles plus vulnérables le long de la côte du golfe du Mexique.
Du 9 au 12 janvier
1815
Les navires de la Royal Navy bombardent le fort St. Philip, en Louisiane.
13 janvier 1815
Une force britannique amphibie attaque et prend le fort Peter ainsi que la ville de St.
Marys, en Géorgie. Elle occupe le secteur pendant environ un mois.
15 janvier 1815
L’USS President est capturé au large de la ville de New York par un escadron
britannique dirigé par le HMS Majestic.
11 février 1815
Le jour même où des forces britanniques assiègent et prennent le fort Bowyer dans le
territoire du Mississippi, Henry Carroll, le secrétaire du secrétaire d’État des ÉtatsUnis Henry Clay, arrive à New York depuis Plymouth, en Angleterre, avec une copie
signée du traité de Gand.
13 février 1815
Les Britanniques annulent leur attaque prévue sur Mobile, dans le territoire du
Mississippi, lorsqu’ils apprennent la signature du traité de paix.
17 février 1815
Le Congrès des États-Unis ratifie le traité de Gand. La guerre de 1812 se termine
officiellement par l’échange de copies ratifiées du traité à Washington, dans le
district de Columbia.
20 février 1815
L’USS Constitution remporte une victoire contre le HMS Levant et le HMS Cyane
près de Madère, en Espagne.
1 mars 1815
Le gouverneur général sir George Prévost apprend la signature du traité de paix à
Gand et donne les ordres nécessaires pour mettre fin aux hostilités et pour libérer les
milices.
2 mars 1815
Le gouverneur général sir George Prévost est rappelé en Angleterre, où il est traduit
devant un tribunal militaire pour sa gestion de la bataille de Plattsburgh. Il est
remplacé par le lieutenant-général Gordon Drummond dans ses fonctions de
gouverneur général.
11 mars 1815
Près des Îles du Cap-Vert, un escadron britannique mené par le HMS Leander
reprend le Levant tandis que l’USS Constitution et le Cyane s’échappent.
19 mars 1815
Le commodore britannique sir Edward Campbell Rich Owen arrive à Kingston, dans
le Haut-Canada, pour prendre le commandement du poste des Grands Lacs en
69
remplacement du commodore sir James Lucas Yeo.
6 avril 1815
Des marins américains prisonniers, surtout des corsaires ou des marins
réquisitionnés qui ont refusé de se battre contre les États-Unis, déclenchent une
émeute à la prison de Dartmoor dans le Sud-ouest de la Grande-Bretagne. Les
prisonniers de guerre en révolte sont frustrés par les délais retardant leur
rapatriement et par les dures conditions de vie de la prison. Les gardes britanniques
tirent sur eux. Sept américains sont tués et 31 sont blessés.
10 avril 1815
Le commodore Isaac Chauncey et le général Jacob Brown des États-Unis visitent
Kingston, dans le Haut-Canada.
Le commodore Isaac Chauncey et le major-général Jacob Brown rendent visite au commodore sir Edward
Campbell Rich Owen à Kingston, lieu de la principale base navale britannique sur les Grands Lacs et port
d’attache de l’escadron du lac Ontario. Le voyage se termine par une réception mondaine à bord du
vaisseau amiral britannique, le HMS St. Lawrence, au terme de laquelle Chauncey est salué par une salve
de 13 coups de canon. Cette rencontre marque la fin de la « guerre des constructeurs de navires » sur le
lac Ontario et annonce la démilitarisation des Grands Lacs, qui sera officialisée en 1817 dans le cadre de
l’Accord Rush-Bagot, encore en vigueur aujourd’hui.
Chantier naval de Kingston, vers 1815, par
Hugh Irvine, c. 1815-16, BAC C-145243
26 avril 1815
Les forces britanniques quittent Castine, dans le district du Maine.
22 mai 1815
Les troupes américaines récupèrent le fort Niagara, près de Youngstown dans l’État
de New York, et commencent à améliorer les ouvrages défensifs faisant face au fort
George et au fort Mississauga. Le fort Niagara sera occupé par une garnison jusqu’en
1826.
24 mai 1815
La bataille de Sinkhole, dans le territoire du Missouri, oppose des guerriers Sac
(Sauk) dirigés par le chef Aigle Noir (Makataimeshekiakiak) et la milice du Missouri.
27 mai 1815
Le HMS Regulus arrive à Saint John, au New Brunswick, avec à son bord 371 colons
afro-américains de la baie de Chesapeake qui désirent profiter de leur nouvelle
liberté.
30 juin 1815
Dans le détroit de la Sonde près de Java, l’USS Peacock tire sur le Nautilus, un brick
britannique de la Compagnie des Indes orientales, après que les Britanniques ont
informé le commandant américain de la fin de la guerre. Quatorze personnes sont
blessées ou tuées.
1 juillet 1815
La garnison américaine remet au lieutenant-colonel britannique R. James et à son
contingent du 37e régiment le fort Amherstburg dans le Haut-Canada, pris en
70
septembre 1813.
18 juillet 1815
Les Britanniques quittent le fort Mackinac, dans le territoire du Michigan. À la fin de
l’été, ils auront établi un nouveau poste sur l’île Drummond dans le lac Huron.
Du 18 juillet 1815 à
mars 1817
Une série de traités de paix est signée entre les États-Unis et des Premières nations,
notamment les Nishnabek (Potawatomi), les Kiikaapoi (Kickapoo), les Wyandot et
les Seneca, qui habitent le territoire américain de l’Ouest des Grands Lacs et des
régions du cours supérieur du Mississippi.
Août 1815
Les Britanniques commencent la construction des casernes de Butler à Niagara, dans
le Haut-Canada.
En 1815, les Britanniques décident de construire à Niagara un complexe de bâtiments à l’intention des
forces armées et du département des Indiens pour remplacer les installations détruites pendant la guerre
de 1812. Ces bâtiments sont érigés dans le coin nord-ouest de la réserve militaire, loin de la rivière
Niagara et hors d’atteinte des canons américains du fort Niagara. Le complexe final comprend la chambre
du conseil du département des Indiens, un hôpital, les quartiers du commandant et une série de 19
casernes et entrepôts entourés d’une palissade de bois. Le département des Indiens met fin à ses activités
à Niagara en 1822. Les casernes de Butler sont par la suite occupées par des soldats britanniques jusqu’à
la guerre de Crimée (de 1854 à 1856). De 1870 jusque dans les années 1960, le Dominion du Canada y
exploite une base d’entraînement appelée « Camp Niagara », où certains des anciens bâtiments sont mis
à profit.
Les casernes de Butler, Niagara on the Lake, Harold Lawes, 18871897, BAC C-001581
Le 104e régiment est transféré à Québec.
1816
1816
L’établissement militaire de Perth est fondé dans l’Est du Haut-Canada.
Conformément aux directives de l’armée, on offre à des vétérans britanniques de la
guerre de 1812 et des guerres napoléoniennes des terres, des provisions et des outils
pour qu’ils s’établissent dans la colonie. À la fin de l’année, environ 1 500 anciens
soldats et leur famille s’y seront installés.
23 août 1816
Conformément aux modalités du traité de Gand, une première commission de la
frontière internationale commence à travailler à la résolution des disputes relatives
aux frontières.
71
L’une des principales questions abordées dans le traité de Gand est la définition de la frontière entre
l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis. Quatre des onze articles du traité prévoient la création
de quatre commissions sur les frontières, et un cinquième article aborde l’affectation des fonds et du
personnel nécessaires à leur fonctionnement. Pour chaque région litigieuse, les deux gouvernements
doivent nommer un commissaire, et les désaccords sont renvoyés à un arbitre. Les Britanniques chargent
des commerçants de fourrures et des explorateurs comme David Thompson de dresser des cartes
précises des régions frontalières. Les questions des frontières litigieuses mentionnées dans le traité ne se
règleront que dans les années 1840. Néanmoins, les commissions permettent d’instaurer entre les deux
pays une tradition de résolution pacifique des litiges au moyen de négociations diplomatiques.
1817
28 avril 1817
L’Accord Rush-Bagot est ratifié. Il limite le nombre de navires armés pouvant
naviguer sur les Grands Lacs et le lac Champlain.
L’époque des navires de guerre sur les Grands Lacs et le lac Champlain s’achève lorsque le délégué
britannique aux États-Unis, sir Charles Bagot, et le secrétaire d’État intérimaire des États-Unis,
Richard Rush, s’entendent sur le désarmement des flottes des deux pays dans les eaux douces
frontalières. L’Accord Rush-Bagot limite chaque force navale sur les lacs Ontario et Champlain à un seul
navire de guerre de moins de 100 tonnes armé d’un seul canon de 18 livres. Sur le lac Érié et les autres
Grands Lacs, les deux gouvernements ont droit chacun à deux navires de ce type. Après la conclusion de
l’Accord, les navires américains et britanniques, auparavant les maîtres des lacs, sont désarmés, remisés,
vendus, démantelés ou laissés à l’abandon. Les deux pays réduiront également le nombre de leurs bases
navales frontalières dans le but de faire des économies.
Mai 1817
Désireux de sécuriser la grande route de communication, le gouvernement du
Nouveau-Brunswick décrète que les terres situées entre Presque Isle et Grand-Sault
sont une colonie militaire, et il commence à concéder des terres aux membres de
régiments dissous.
25 novembre 1817
Les commissaires nommés en vertu du traité de Gand déterminent que les îles
Moose, Dudley et Frederick appartiennent aux États-Unis, mais que toutes les autres
îles de la baie Passamaquoddy ainsi que l’île Grand Manan dans la baie de Fundy font
partie du Nouveau-Brunswick.
1818
30 juin 1818
20 octobre 1818
Les forces britanniques se retirent de l’île Moose dans le district du Maine, ce qui
met fin de façon tardive et non officielle à la guerre sur la côte de l’Atlantique.
La Grande-Bretagne et les États-Unis signent la Convention de 1818.
72
La Convention de 1818 (la Convention de Commerce) traite de plusieurs questions non résolues dans le
cadre du traité de Gand. Elle définit notamment les droits de pêche des Américains dans les eaux côtières
de Terre-Neuve et du Labrador et prévoit l’examen par un tiers des éventuels dédommagements accordés
aux Américains qui ont perdu des esclaves pendant la guerre de 1812. La Convention établit par ailleurs
la frontière occidentale entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique le long du 49e parallèle
depuis le lac des Bois jusqu’aux montagnes Rocheuses, et permet aux deux pays d’occuper
conjointement les terres qui s’étendent au-delà des montagnes pendant une période de 10 ans, qui pourra
être prolongée. Ce territoire sera finalement partagé par le traité de l’Oregon, conclu en 1846. Les
relations anglo-américaines demeureront tendues pendant des décennies à la suite de la guerre de 1812,
mais ce document sera l’un des nombreux accords pacifiques négociés par les deux nations.
5 novembre 1818
Le duc de Richmond élabore son plan de défense.
Même après la ratification du Traité de Gand, la sécurité de l’Amérique du Nord britannique demeure
une préoccupation. Depuis 1815, plusieurs officiers reconnaissent l’importance de renforcer le corridor
Montréal-Kingston; ce sujet donne donc lieu à de nombreuses propositions. Le gouverneur général
Charles Lennox, duc de Richmond, s’inspire de ces propositions et met de l’avant un plan de défense
contenant les recommandations suivantes : agrandissement des fortifications de Québec, le centre de
commandement, et de Kingston, la plaque tournante de l’activité maritime sur les Grands Lacs;
fortification de la rivière Richelieu pour défendre Montréal, un dépôt de munitions logistique; et création
d’une alternative à la voie de communication du Saint-Laurent. Les travaux à la Citadelle de Québec et à
l’île aux Noix sur la rivière Richelieu commencent peu après. Beaucoup d’autres idées de Richmond sont
par la suite intégrées au rapport Carmichael-Smyth de 1825.
1819
1 mars 1819
Le duc de Wellington approuve le plan de défense du duc de Richmond.
Été 1819
Les Britanniques commencent la construction du fort Lennox à l’Île-aux-Noix, dans
le Bas-Canada.
Une réévaluation des moyens de défense de la colonie à la suite de la guerre de 1812 confirme
l’importance de protéger la rivière Richelieu contre une invasion américaine. Alarmés par la construction
d’un nouveau fort à Rouses Point, dans l’État de New York, les responsables britanniques décident de
mettre à niveau les fortifications de l’Île-aux-Noix, celles construites de 1812 à 1814 étant jugées
inadéquates. Conformément aux plans de Gustavus Nicolls, commandant des Royal Engineers dans les
Canadas, le fort Lennox, baptisé ainsi d’après sir Charles Lennox, 4e duc de Richmond, prend forme au
cours de travaux de construction qui s’étendent sur dix ans. Les nouvelles fortifications sont de forme
carrée et comprennent quatre bastions, des casernes et des entrepôts.
Isle aux Noix 24 Sept. 1823, Ellias Dunford, 1823, BAC NMC 2285
Automne 1819
Les Britanniques commencent la construction du fort de l’Île-Sainte-Hélène à
Montréal, dans le Bas-Canada.
73
De 1820 à 1871
Mai 1820
Les Britanniques construisent la citadelle de Québec, dans le Bas-Canada.
Les hostilités avec les États-Unis ayant pris fin, les Britanniques passent en revue leur stratégie de défense
et concluent qu’il est primordial de renforcer la ville de Québec, cœur de l’administration civile et militaire
des colonies de l’Amérique du Nord. La Citadelle est l’une des composantes d’une vaste campagne de
construction d’ouvrages militaires planifiée par sir Charles Lennox, duc de Richmond, campagne qui
prévoit l’édification de fortifications dans le Haut et le Bas-Canada. Certaines sections des ouvrages déjà
érigés à Québec sur le cap Diamant sont intégrées aux nouvelles fortifications planifiées par le lieutenantcolonel Elias Walker Durnford, commandant des Royal Engineers dans les Canadas. Achevée en 1831 au
coût de 236 500 livres, la citadelle en forme d’étoile est encore aujourd’hui occupée par une garnison
militaire en service et demeure la plus importante forteresse construite par les Britanniques en sol nordaméricain.
22 mai 1820
17 juillet 1821
L’église St. Stephen est érigée dans le complexe militaire de Chambly, dans le BasCanada.
Le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, le comte de Dalhousie, pose la
première pierre du Collège Dalhousie, dont la construction est financée à partir du
fonds de Castine.
La construction du canal de Lachine commence dans le Bas-Canada.
Les rapides de Lachine en amont de Montréal constituent un obstacle pour tout voyageur désirant
remonter le fleuve Saint-Laurent. À partir du port de Montréal, toutes les marchandises doivent être
transportées par voie terrestre jusqu’à Lachine et chargées à nouveau sur des navires partant vers l’Ouest.
La circulation est donc concentrée dans un même secteur, et la quantité accrue de marchandises
destinées à soutenir l’effort de guerre vient aggraver le problème. Après la guerre, diverses personnes et
commissions soulignent l’importance d’améliorer les communications fluviales dans cette partie du
continent. Par ailleurs, des marchands montréalais, concurrents de leurs homologues américains sur les
marchés de l’Ouest, prônent la construction d’un canal qui contournerait les rapides. Achevé en 1825, le
canal de Lachine est financé en partie par des marchands, par l’assemblée législative du Bas-Canada et
par l’armée britannique, celle-ci ayant négocié en échange le libre accès de ses navires au canal. Cette
voie navigable marque le début d’une nouvelle ère de construction de canaux sur le réseau fluvial
canadien.
18 juin 1822
13 octobre 1824
La commission créée en vertu du traité de Gand de 1814 établit la frontière sur le
fleuve Saint-Laurent et les lacs Ontario, Érié et Huron jusqu’à Sault Ste Marie. Les
deux parties réussissent à négocier la répartition des îles du fleuve Saint-Laurent et
de la rivière Détroit de façon à préserver les routes commerciales essentielles à leur
pays respectif.
Le major-général sir Isaac Brock et son aide de camp John Macdonell sont inhumés à
nouveau sous les monuments qui commémorent la bataille des Hauteurs de
Queenston, dans le Haut-Canada.
74
Bien que le fort George ait été bombardé, incendié et occupé par les Américains pendant la guerre, les
sépultures du major-général Isaac Brock et du lieutenant-colonel John Macdonell n’ont pas été
endommagées. En 1824, les deux dépouilles sont exhumées puis inhumées à nouveau sous un monument
construit sur le champ de bataille des hauteurs de Queenston. Ce monument est détruit lorsque Benjamin
Lett, partisan exilé de la rébellion de William Lyon Mackenzie, y pose une bombe en 1840. Les dépouilles
de Brock et de Macdonell sont alors transférées sur la concession funéraire de la famille Hamilton à
Queenston, où elles demeurent pendant la construction d’un second monument, beaucoup plus
grandiose. La quatrième et dernière inhumation des dépouilles a lieu lors de l’anniversaire de la bataille en
1853. Le monument de Brock est le plus important et le plus imposant monument érigé en Amérique du
Nord britannique après la guerre de 1812.
9 septembre 1825
Sir James Carmichael Smyth dépose son rapport sur la défense de l’Amérique du
Nord britannique.
À la demande du duc de Wellington, maître général du matériel de guerre, un groupe de Royal Engineers
dirigé par sir James Carmichael Smyth visite la majeure partie de l’Amérique du Nord britannique et
prépare un plan de défense exhaustif en vue d’une éventuelle attaque américaine. Ce projet, qui tient
compte notamment des recommandations du plan de défense préparé par le duc de Richmond en 1818,
donne lieu à la construction du canal Rideau, une voie navigable militaire protégée qui permet de
contourner le fleuve Saint-Laurent, ainsi que du fort Henry et des fortifications de Kingston, qui protègent
le chantier naval et les entrepôts militaires de la ville de même que l’entrée du canal Rideau. L’île SainteHélène, à Montréal, fait également l’objet de travaux qui visent à mieux protéger la ville, et la Citadelle de
Halifax est érigée pour défendre ce port contre une attaque terrestre.
1826
La construction du canal Rideau commence dans le Haut-Canada.
La partie ouest du fleuve Saint-Laurent, principale ligne de communication britannique entre le Haut et le
Bas-Canada, longe l’État de New York, et sa protection ne peut donc pas être garantie. Après la guerre,
au terme d’une réévaluation de la stratégie de défense de l’Amérique du Nord britannique, le duc de
Richmond approuve la création d’une seconde route reliant Montréal à Kingston, cette fois par les rivières
Outaouais, Rideau et Cataraqui, solution qui est également recommandée dans le rapport Carmichael
Smyth de 1825. En 1826, le lieutenant-colonel John By des Royal Engineers est chargé de superviser le
projet. Un certain nombre de structures de défense sont aussi érigées pour protéger les postes établis le
long de ce couloir de 202 kilomètres entre Ottawa et Kingston. Inaugurées lors de la saison de navigation
de 1832, les 47 écluses du canal, dont le coût s’élève à 800 000 livres, permettent aux navires à vapeur
militaires et commerciaux de circuler sur la voie navigable. Le canal Rideau demeure l’un des plus grands
ouvrages de génie réalisés par les Britanniques.
Août 1828
La construction de la citadelle d’Halifax commence en Nouvelle-Écosse.
Les relations tendues qu’ils entretiennent avec les États-Unis à la suite de la guerre de 1812 poussent les
Britanniques à réévaluer la sécurité de leurs colonies d’Amérique du Nord et à consolider les ouvrages
défensifs de nombreux endroits cruciaux. Halifax, qui est le siège du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse et un port important sur l’Atlantique, est déjà protégée contre une attaque navale par
plusieurs fortifications. Afin d’améliorer ces ouvrages et de prévenir une attaque terrestre, un fort de
maçonnerie en forme d’étoile est érigé au sommet de la colline Citadel. Il s’agit de la quatrième enceinte
fortifiée construite à cet endroit depuis 1749. La Citadelle, aussi appelée fort George, a été conçue par le
colonel Gustavus Nicolls des Royal Engineers. Les travaux devaient initialement durer six ans, mais ils
sont retardés par toutes sortes de difficultés, et ne se terminent qu’environ trente ans plus tard. Le coût
de la forteresse s’élève alors à 242 122 livres, soit plus du double du montant estimé au départ.
18 juin 1832
Des travaux commencent au fort Henry à Kingston, dans le Haut-Canada.
75
Dès l’achèvement du fort Henry, construit en toute hâte pendant la guerre de 1812, les planificateurs
militaires britanniques reconnaissent la nécessité de le remplacer. La conception du nouveau fort, qui
débute à la suite des recommandations du duc de Richmond en 1818, est l’aboutissement de plus d’une
dizaine d’années de planification par les Royal Engineers. Ces fortifications de calcaire font partie d’un
réseau de cinq forts semblables et de six tours Martello qui devaient entourer Kingston et protéger le
chantier naval et les entrepôts militaires de la ville ainsi que l’extrémité sud du canal Rideau. Cependant,
le coût estimé de la construction du canal ayant été dépassé, seul le fort Henry est achevé comme prévu.
Il s’agit malgré tout des fortifications les plus importantes et les plus redoutables en Amérique du Nord à
l’Ouest de la ville de Québec.
Plan du fort érigé sur la pointe Henry,
George Williams, 24 juin 1814, BAC MNC 4677
9 août 1842
La Grande-Bretagne et les États-Unis signent le traité Webster-Ashburton.
Pendant près de soixante ans après la ratification du Traité de Paris en 1783, traité qui met officiellement
fin à la Révolution américaine, les conflits frontaliers compliquent les relations diplomatiques entre les
Britanniques et les Américains. On déploie des efforts pour dénouer l’impasse, comme les commissions
sur la frontière menant au Traité Jay et au Traité de Gand, mais l’absence de frontière bien définie entre
le Maine et le Nouveau-Brunswick se traduit par une crise de plus en plus virulente dans les années 1830
et 1840. Les pionniers des deux colonies revendiquent les ressources de la vallée de l’Aroostook et
s’affrontent dans la sanglante « guerre d’Aroostook ». Craignant que le conflit ne s’envenime entre les
deux pays, le Secrétaire d'État américain Daniel Webster et le premier lord Ashburton, le Britannique
Alexander Baring, négocient les dispositions d’un traité qui résout le conflit frontalier tout en préservant
l’honneur des deux nations.
18 juin 1846
13 octobre 1853
Le Sénat des États-Unis ratifie le traité de l’Oregon. Ce traité divise le territoire de
l’Oregon et prolonge la frontière entre les États-Unis et l’Amérique du Nord
britannique le long du 49e parallèle jusqu’à l’océan Pacifique en passant par les
montagnes Rocheuses. Ce territoire est occupé conjointement par la GrandeBretagne et les États-Unis depuis peu après la guerre de 1812.
Le major-général sir Isaac Brock et son aide de camp son inhumés à nouveau sous le
quatrième monument qui commémore la bataille des Hauteurs de Queenston, dans le
Haut-Canada.
76
Bien que le fort George ait été bombardé, incendié et occupé par les Américains pendant la guerre, les
sépultures du major-général Isaac Brock et du lieutenant-colonel John Macdonell n’ont pas été
endommagées. En 1824, les deux dépouilles sont exhumées puis inhumées à nouveau sous un
monument construit sur le champ de bataille des hauteurs de Queenston. Ce monument est détruit
lorsque Benjamin Lett, partisan exilé de la rébellion de William Lyon Mackenzie, y pose une bombe en
1840. Les dépouilles de Brock et de Macdonell sont alors transférées sur la concession funéraire de la
famille Hamilton à Queenston, où elles demeurent pendant la construction d’un second monument,
beaucoup plus grandiose. La quatrième et dernière inhumation des dépouilles a lieu lors de l’anniversaire
de la bataille en 1853. Le monument de Brock est le plus important et le plus imposant monument érigé
en Amérique du Nord britannique après la guerre de 1812.
1 juillet 1867
1871
La fédération canadienne est créée. La responsabilité de la défense nationale est enfin
transférée de la Grande-Bretagne au nouveau Dominion du Canada en 1870 et 1871.
Les seules garnisons britanniques qui demeurent au Canada sont celles des stations
navales impériales d’Halifax en Nouvelle-Écosse et d’Esquimalt en ColombieBritannique.
Le traité de Washington entre les États-Unis et la Grande-Bretagne aborde certaines
revendications des Américains découlant de leur guerre civile, et ouvre la voie à
l’établissement à Puget Sound de la frontière internationale sur la côte du Pacifique.
Il donne également aux Américains l’accès aux territoires de pêche canadiens sur la
côte de l’Atlantique. Le traité est mal vu au Canada, mais les Britanniques offrent une
compensation sous la forme de garanties de prêts pour la construction du Chemin de
fer Canadien Pacifique.
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