1 Guerre de 1812 CHRONOLOGIE La PRÉSENTÉE PAR LE RÉPERTOIRE CANADIEN DES LIEUX PATRIMONIAUX RÉDIGÉE PAR DES HISTORIENS DE PARCS CANADA 2 De 1775 à novembre 1811 De 1775 à 1783 Guerre de l’Indépendance américaine. Treize colonies américaines mécontentes de l’autorité exercée par les Britanniques rompent toutes leurs relations avec la métropole et déclarent leur indépendance. Cet acte de sécession déclenche une longue guerre sanglante entre les forces britanniques et les patriotes américains. À la suite du traité de Paris, qui met un terme aux hostilités, de nombreux loyalistes persécutés se réfugient en Grande-Bretagne et dans les autres colonies britanniques. Cette guerre marque le début d’un siècle de conflit militaire et politique entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, pendant lequel auront lieu la guerre de 1812 et de nombreuses querelles frontalières. L’indépendance des États-Unis déclenche également une lutte entre les Américains et les Amérindiens pour le contrôle des terres situées au nord de la rivière Ohio. Les affrontements se multiplient dans la région avec l’arrivée d’un nombre croissant de pionniers américains. La rivalité entre les deux groupes pour la domination de ces terres convoitées se poursuivra jusqu’au XIXe siècle. Campement des Loyalistes à Johnston (Cornwall), James Peachy, le 6 juin 1784, BAC C-2001 1778 1778 La marine provinciale, une force navale en eau douce, est créée pour patrouiller les Grands Lacs, le lac Champlain et le fleuve Saint-Laurent. Après avoir assuré son contrôle de l’Amérique du Nord en défaisant la France lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763), la Grande-Bretagne a besoin d’un service maritime afin d’approvisionner et de maintenir le contact avec ses postes des Grands Lacs. La marine provinciale est créée à cette fin et elle entraîne l’établissement de chantiers navals à Kingston (1790) et à Amherstburg (1796), dans le Haut-Canada, et à l’île aux Noix (1812), dans le Bas-Canada. Quand la guerre éclate en 1812, les petits bâtiments légèrement armés de la marine provinciale servent essentiellement au transport de troupes et aux approvisionnements. Si elle excelle à cette tâche, elle s’avère moins efficace comme force navale contre la flotte du commodore américain Isaac Chauncey sur le lac Ontario. En mai 1813, les professionnels de la marine royale, sous les ordres du commodore sir James Lucas Yeo, prennent le commandement de la marine provinciale. A View of Amherstburg, 1813, Margaret Reynolds, Lieu historique national du Fort Malden 3 1779 1779 Des réfugiés loyalistes américains commencent à émigrer en Amérique du Nord britannique. 1787 13 juillet 1787 Le Congrès des États-Unis adopte l’Ordonnance du Nord-Ouest, qui permet la création de nouveaux États dans les territoires au nord de la rivière Ohio et à l’est de la rivière Mississippi. Malgré des dispositions législatives prescrivant un traitement équitable des Premières nations dans la région, les colons américains continuent d’empiéter sur les terres des Amérindiens. 1789 1789 À Kingston, dans le Haut-Canada, les Britanniques établissent un chantier naval, qui deviendra leur principal chantier de construction des navires de combat sur les Grands Lacs pendant la guerre de 1812. Kingston devient le centre des activités navales britanniques sur le lac Ontario lorsque la marine provinciale y établit, sur la pointe Frederick, un chantier naval ainsi qu’une base servant au transbordement crucial des marchandises à destination et en provenance des Grands Lacs. Kingston sera une menace permanente pour les Américains, qui n’auront pas la capacité de prendre la ville et qui ne l’attaqueront qu’une seule fois pendant la guerre, lorsque leur escadron pourchassera le HMS Royal George jusque dans le port. Le chantier naval produira un grand nombre de navires de guerre destinés à l’escadron du commodore sir James Lucas Yeo, notamment le St. Lawrence de la Royal Navy. Pendant la guerre, le chantier hébergera des centaines de marins et emploiera autant d’ouvriers qualifiés, dont beaucoup seront recrutés à Québec en raison du manque de travailleurs dans le Haut-Canada. Humiliés par les conditions des quatre traités signés avec les États-Unis (ceux du fort Stanwix en 1784, du fort McIntosh en 1785, du fort Finney en 1786 et du fort Harmar en 1789), qui permettent la colonisation de certaines parties de la vallée de l’Ohio par les Américains, des Premières nations de la région regroupées en confédération déclenchent une guerre pour conserver leurs terres. Le conflit se poursuivra jusqu’en 1795. 1790 Octobre 1790 Une confédération de guerriers des nations Miami, Shawnee, Lenape (Delaware) et Nishnabek (Potawatomi) dirigée par le chef Petite Tortue (Michikinikwa) dans le territoire situé au nord-ouest de la rivière Ohio remporte la victoire sur une expédition militaire américaine menée par le brigadier-général Josiah Harmar. 1791 4 4 novembre 1791 Au terme de la bataille de la Wabash, une seconde expédition américaine dans le territoire du Nord-Ouest, dirigée cette fois par Arthur St. Clair, le gouverneur de cette région, est vaincue par une confédération de Premières nations menée par le chef miami Petite Tortue (Michikinikwa). 1792 1792 Les guerres de la Révolution française débutent. Elles découlent de la Révolution française de 1789 et sont suivies des guerres napoléoniennes. Les hostilités se poursuivront jusqu’en 1815, mises à part de brèves accalmies de 1802 à 1803 et de 1814 à 1815. Les guerres de la Révolution française et les guerres napoléoniennes consistent en une série de campagnes menées contre la France par diverses coalitions. Le 1er février 1793, la France, déjà en conflit avec d’autres pays européens, déclare la guerre à la Grande-Bretagne, qui s’est jointe à la coalition antifrançaise. Des affrontements terrestres et maritimes ont lieu dans le monde entier mais principalement en Europe. Ce conflit est marqué par de nombreuses batailles, notamment l’ultime défaite infligée à l’empereur français Napoléon à Waterloo par les armées du duc de Wellington et du maréchal prussien Gebhard von Blücher en 1815. Pendant la guerre, la France et la Grande-Bretagne imposent toutes deux des restrictions commerciales qui nuisent à des pays neutres comme les États-Unis. Ces mesures ont notamment comme conséquence de pousser les États-Unis à déclarer la guerre à la Grande-Bretagne le 18 juin 1812. Les Britanniques, qui sont déjà engagés dans un conflit contre Napoléon, ont peu de troupes à envoyer à la défense de leurs colonies en Amérique du Nord. 1792 et 1793 Le lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe émet une proclamation visant à encourager l’immigration des Américains dans le Haut-Canada. Lors de la guerre de 1812, près de la moitié de la population de la colonie est d’origine américaine. Des Premières nations de la région de l’Ohio veulent faire la paix avec les États-Unis à condition qu’aucun colon américain ne s’établisse au nord de la rivière Ohio. Les négociateurs américains refusent d’accepter cette frontière, et la guerre se poursuit. 1794 20 août 1794 Bataille de Fallen Timbers, territoire du Nord-Ouest. Une troisième expédition militaire américaine envoyée dans le territoire, cette fois mieux préparée et dirigée par le major-général Anthony Wayne, remporte la victoire sur la confédération de Premières nations du chef miami Petite Tortue (Michikinikwa). 19 novembre 1794 Traité de Londres (Jay Treaty) : Le Traité d'amitié, de commerce et de navigation est signé. Il définit la façon dont la frontière entre l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis sera établie. 5 Du nom du négociateur américain, le Traité Jay entre en vigueur le 29 février 1796 pour régler certaines questions non résolues après la Révolution américaine et aider à éviter la guerre entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. Les Britanniques acceptent de retirer leurs troupes des postes qu’ils occupent en territoire américain dans la région des Grands Lacs et construisent donc plusieurs forts en remplacement de ceux qu’ils ont rendus. L’accord sanctionne aussi le commerce transfrontalier, quoique les différends commerciaux deviennent plus tard un enjeu dans les prémisses de la guerre de 1812. Le traité vient à échéance en 1803 et les tentatives pour sceller un autre accord échouent, ce qui accentue les tensions entre les deux nations. 1795 3 août 1795 Le traité de Greenville entre les États-Unis et une confédération de Premières nations, signé à la suite de la bataille de Fallen Timbers, permet la colonisation par les Américains d’une grande partie de la vallée de l’Ohio. Affligées par la perte de leurs terres, certaines de ces nations, dont les Shawnee, s’allieront aux Britanniques lors du déclenchement de la guerre de 1812. 1796 De 1796 à 1799 Les forts George, Amherstburg et St. Joseph sont construits par les Britanniques pour remplacer des postes récemment cédés en territoire américain. Comme elle s’y est engagée à la signature du traité Jay en 1794, la Grande-Bretagne cède aux États-Unis plusieurs postes établis dans l’Ouest. Pour conserver sa position stratégique, elle érige donc trois forts le long des routes de transport sur les Grands Lacs. D’abord, le fort George est construit en face du fort Niagara pour garder la mainmise sur l’importante route d’approvisionnement reliant les lacs Ontario et Érié. Après la cession du fort Détroit, le fort Amherstburg et son chantier naval sont également établis pour surveiller les déplacements sur la rivière Détroit. Enfin, pour contrebalancer la présence militaire américaine au fort Mackinac dans le secteur supérieur des Grands Lacs et pour protéger le commerce des fourrures, le fort St. Joseph est construit sur l’île St. Joseph. Ces postes ne seront fortifiés qu’en 1799. Ils seront des centres d’activités des forces armées et du département britannique des Indiens. Plan du fort George, J.B. Duberger, le 9 août 1814, BAC MNC 5261 1798 16 novembre 1798 Au large de Cuba, les marins d’un escadron de la Royal Navy abordent le sloop USS Baltimore et réquisitionnent les 55 membres d’équipage. Cinquante d’entre eux seront plus tard remis en liberté, mais les Américains sont outrés par cette violation de la souveraineté de leur pays. 6 1799 1799 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 1er bataillon du 41e régiment. 1802 1802 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 49e régiment accompagné du lieutenant-colonel Isaac Brock. 1803 8 août 1803 Levée du régiment des Canadian Fencibles. Créé à l’origine en Grande-Bretagne, le régiment est composé de soldats du Haut et du Bas-Canada et servira dans les deux provinces pendant la guerre de 1812. 1806 Avril 1806 Pendant la guerre que se livrent continuellement entre la Grande-Bretagne et la France, la Royal Navy impose un blocus sur les côtes françaises afin d’exercer des pressions économiques sur l’ennemi. De 1806 à 1812 Les marines britannique et française violent le droit à la libre circulation des navires américains en haute mer. Pendant les guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne et la France tentent toutes deux de ruiner l’économie adverse en imposant une série de restrictions aux échanges commerciaux avec des pays neutres. Les vaisseaux britanniques et français se permettent donc de saisir les navires marchands américains transportant des marchandises destinées à leur ennemi. En représailles à cette violation des principes de libre circulation en haute mer, les États-Unis adoptent une série de lois comme la loi sur l’embargo (Embargo Act) de 1807. Par ailleurs, les Britanniques interceptent et fouillent les navires marchands américains et les bâtiments de la marine des États-Unis, soi-disant à la recherche de déserteurs britanniques, mais réquisitionnent en fait de nombreux citoyens américains et les obligent à servir dans la Royal Navy. En 1812, les cris de guerre lancés par les Américains ont trait à la défense de la liberté commerciale et des droits des marins. 21 novembre 1806 Napoléon promulgue le décret de Berlin, qui interdit aux alliés de la France de faire des échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne. Ce décret et d’autres qui le suivront seront connus sous le nom de système continental. 31 décembre 1806 Le traité Monroe-Pinkney entre la Grande-Bretagne et les États-Unis est conclu. Il comprend certaines concessions en faveur des Américains sur le plan commercial, mais pas sur la réquisition des marins. Pour cette raison, le président Thomas Jefferson refuse de soumettre le traité à la ratification du Sénat. 1807 1807 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 100e régiment et le 10e bataillon royal 7 des vétérans. 22 juin 1807 Le navire de guerre HMS Leopard ouvre le feu sur l’USS Chesapeake au large du cap Henry, en Virginie. De 1796 à 1812, la Royal Navy réquisitionne près de 10 000 marins employés sur des navires commerciaux américains et les enrôle de force, alléguant habituellement qu’il s’agit de déserteurs britanniques. Cependant, l’épisode de plus célèbre de réquisition de marins se déroule à bord d’une frégate de la marine américaine. Le 22 juin 1807, le HMS Leopard ouvre le feu sur l’USS Chesapeake au large du cap Henry : trois hommes sont tués et 16 autres blessés. Un détachement du Leopard monte à bord du Chesapeake et rassemble l’équipage. Quatre déserteurs sont faits prisonniers. Lorsque le Chesapeake réussit à rentrer à Norfolk, les citoyens déclenchent une émeute. La rumeur de l’incident se répand, et les protestations prennent de l’ampleur. Résistant aux pressions, le président Thomas Jefferson se retient de déclarer la guerre, mais il ferme les ports américains aux navires de guerre britanniques. L’incident envenime considérablement les relations anglo-américaines. 24 août 1807 Les échanges commerciaux entre l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis sont suspendus. Cependant, Saint John au Nouveau-Brunswick ainsi qu’Halifax et Shelburne en Nouvelle-Écosse sont désignés ports francs, et les marchandises américaines y sont les bienvenues. 11 novembre 1807 Afin d’accroître les pressions économiques sur la France, le gouvernement britannique promulgue des décrets interdisant aux navires étrangers, même ceux provenant de pays neutres, de faire des échanges commerciaux dans les ports européens, à moins de passer d’abord par un port britannique pour y payer des droits de douane. 17 décembre 1807 Napoléon promulgue le décret de Milan, selon lequel tout navire accostant dans un port britannique sera considéré comme une propriété britannique et sera donc saisi. Ainsi, les navires de commerce américains naviguant dans les eaux européennes risquent maintenant d’être saisis par les navires de guerre français ou britanniques. 22 décembre 1807 Le Congrès des États-Unis décrète un embargo. Le 11 novembre 1807, dans le but d’accroître la pression sur l’économie de la France, le gouvernement britannique promulgue des décrets interdisant aux navires étrangers de faire des affaires en Europe sans d’abord s’arrêter dans un port britannique pour payer des droits de douane. Le 17 décembre, Napoléon réplique en signant le décret de Milan, selon lequel tout navire accostant dans un port britannique sera considéré comme une propriété britannique et pourra ainsi être saisi. Cette guerre économique entraîne la confiscation de 947 navires américains de 1807 à 1812. La loi sur l’embargo, qui interdit l’exportation de produits américains dans tous les pays étrangers, vise à obliger la Grande-Bretagne et la France à assouplir les restrictions qu’elles ont imposées sur les échanges commerciaux des États-Unis. Toutefois, elle aura plutôt pour effet de nuire au commerce maritime américain, qui est principalement concentré en Nouvelle-Angleterre. 1808 Été 1808 D’importants travaux sont mis en chantier pour améliorer les fortifications de Québec. 8 Québec est le centre militaire et administratif de l’Amérique du Nord britannique et, en tant que port ouvert aux navires océaniques, la porte d’entrée du continent. Sa protection est donc d’une importance capitale. Craignant les représailles à la suite de la Révolution américaine, Gother Mann, commandant des Royal Engineers au Canada, dresse un plan pour renforcer les défenses de la ville. Son successeur, Ralph Bruyeres des Royal Engineers, réalise une partie de ce plan qui comprend ravelins et ouvrages extérieurs formant le bastion St-Louis, une nouvelle ligne de défense constituée de quatre tours Martello et plusieurs poudrières. Les Britanniques poursuivent les travaux de renforcement tout au long de la guerre, notamment par l’ajout d’une citadelle (1820-1831). Vue de Québec, à partir de la pointe Lévis, George Heriot, BAC C-12780 1809 1 mars 1809 Le président Thomas Jefferson autorise l’adoption d’une loi qui met fin à l’embargo et permet la reprise de tous les échanges commerciaux, sauf ceux avec la GrandeBretagne et la France. 4 mars 1809 James Madison est assermenté président des États-Unis. Dans ce pays, la guerre de 1812 sera connue sous le nom de « guerre de M. Madison ». Mai 1809 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 1er bataillon du 8e régiment. 1810 1810 Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry revient au Canada. Il devient l’aide de camp du major-général Francis de Rottenburg. 1 mai 1810 Par l’adoption du projet de loi no 10 (appelé projet de loi Macon d’après le représentant qui est à son origine, Nathaniel Macon), le Congrès permet la reprise des échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne et la France, mais promet de mettre fin aux échanges avec l’ennemi de la première des deux puissances à lever ses restrictions à l’encontre des navires neutres. 11 septembre 1810 Le New Brunswick Regiment of Fencible Infantry, levé en 1803, devient un régiment de ligne, le 104e régiment d’infanterie. 2 novembre 1810 La France annonce qu’elle révoque ses décrets à l’encontre des navires de commerce neutres. Le président James Madison donne trois mois à la Grande-Bretagne pour faire de même. 9 1811 1811 Arrivée à Québec des Royal Newfoundland Fencibles. Des quartiers militaires sont aménagés sur la rue Saint-Louis à Québec, dans le BasCanada. Le major-général Isaac Brock est nommé administrateur et commandant militaire du Haut-Canada. Cette nomination au titre de responsable des affaires civiles et militaires permet à Brock de mobiliser plus efficacement les ressources défensives de la colonie. 2 mars 1811 Le président James Madison interdit les échanges commerciaux avec la GrandeBretagne. 1 mai 1811 La frégate de la Royal Navy HMS Guerrière arraisonne le brick américain Spitfire au large de Sandy Hook, au New Jersey, et réquisitionne un marin américain. 16 mai 1811 Confondant le sloop HMS Little Belt avec le HMS Guerrière, l’USS President ouvre le feu sur le Little Belt au large de la côte de la Caroline du Nord. Neuf marins britanniques sont tués et 23 autres sont blessés. Septembre 1811 Des décrets britanniques restreignent les échanges commerciaux américains dans les Antilles britanniques. 13 septembre 1811 Arrivée à Québec du nouveau gouverneur général, sir George Prévost. 4 novembre 1811 Le douzième Congrès des États-Unis commence ses travaux. Le douzième Congrès des États-Unis est marqué par la présence d’une dizaine de nouveaux députés provenant des États du Sud et de l’Ouest. Surnommés les faucons, ces hommes font partie de la première génération d’Américains qui sont devenus adultes après la Révolution. Ils sont révoltés par l’enrôlement forcé et le non-respect de la neutralité des États-Unis en haute mer. De plus, ils croient que la conquête de l’Amérique du Nord britannique mettrait fin au soutien supposément apporté par les Britanniques aux Amérindiens, et ouvrirait ainsi la voie à la domination par les Américains du commerce des fourrures dans le Nord. Ironiquement, la principale région maritime du pays, la Nouvelle-Angleterre, est opposée à une guerre avec la Grande-Bretagne, mais comme les faucons sont majoritaires à la Chambre et au Sénat, il semble de plus en plus probable qu’un conflit armé sera déclenché. 7 novembre 1811 Après la bataille de Tippecanoe, une force composée de troupes régulières et de miliciens américains, dirigée par le major-général William Henry Harrison, gouverneur du territoire de l’Indiana, incendie le village de la nation Shawnee surnommé « ville du prophète ». De janvier 1812 à juin 1812 1812 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 103e régiment. Des unités de miliciens volontaires de la taille de compagnies sont formées dans les comtés du Haut-Canada : 10 → Cavalerie : 1re de Leeds, 2e de Grenville, 1re de Lennox, 1re d’Addington, 1re du Prince Edward, 1re de York, 1re et 2e de Lincoln, 2e d’Essex et 1re de Kent. → Compagnies d’artillerie : 1re de Frontenac, 1re et 2e de Lincoln. → Compagnies de fusiliers : 1re de Grenville, 1re et 2e de Leeds, 1re de York, 1re de Norfolk et 1re d’Oxford. De janvier à mai 1812 Des Amérindiens lancent des raids contre les colons américains établis dans les territoires du Missouri et de l’Indiana. Février 1812 La loi sur la milice du Haut-Canada est modifiée. En 1793, une première loi sur la milice est adoptée dans le Haut-Canada pour organiser la défense de la colonie par les citoyens. Elle demeure inchangée jusqu’au début de 1812. La menace d’une guerre avec les États-Unis devenant alors de plus en plus concrète, le major-général Isaac Brock, en qualité de président du Conseil législatif du Haut-Canada, demande des fonds à l’assemblée législative afin de préparer la milice à un éventuel conflit. La loi est modifiée pour fournir à chaque bataillon de la milice de comté deux compagnies de flanc dont les membres recevront de l’équipement, un entraînement régulier ainsi qu’un salaire. Les compagnies de flanc sont dans l’ensemble les unités les plus compétentes et mènent la plupart des combats pendant la guerre. Avril 1812 4 avril 1812 Le gouverneur général sir George Prévost ordonne le recrutement d’un régiment d’infanterie parmi les habitants des districts est du Haut-Canada. Le Glengarry Light Infantry prendra part à de nombreux combats dans la province pendant la guerre de 1812. La milice d’élite du Bas-Canada est levée. Une nouvelle loi sur la milice est adoptée par la législature du BasCanada. La milice sédentaire du Bas-Canada compte au-delà de 50 000 hommes. Malgré les dissensions linguistiques entre députés francophones et anglophones de l’Assemblée législative du Bas-Canada, sir George Prévost, gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique, parvient à convaincre les représentants d’adopter la nouvelle Loi sur la milice. Il obtient pour ce faire l’appui de l’élite canadiennefrançaise pour qui la loyauté envers la Couronne est dans les meilleurs intérêts de la nation. De plus, comme la guerre menace et que les forces régulières britanniques ne peuvent suffire pour assurer la protection, il devient nécessaire de mobiliser les forces locales. La nouvelle loi a pour but de renforcer l’ancienne loi sur la milice en augmentant les dépenses à 12 000 £ (30 000 £ si la guerre éclate) et en mobilisant 2 000 hommes âgés de 18 à 25 ans choisis par tirage au sort pour la milice d’élite. La conscription fait l’objet d’une grande résistance dans les paroisses rurales dont les habitants se disent d’abord et avant tout loyaux envers leur famille et leur terre. 15 avril 1812 Milice d’élite, 1813, G.A. Embleton, Parcs Canada Un corps provincial d’infanterie légère est formé : les Voltigeurs canadiens. La guerre menace d’éclater et le major Charles-Michel de Salaberry propose la formation dans le Bas-Canada d’un corps d’infanterie essentiellement composé de volontaires francophones afin d’accroître l’effectif de défense de la colonie. Le gouverneur de Québec, sir George Prévost, souscrit à cette idée et donne à Salaberry le commandement des Voltigeurs canadiens. Ce corps d’infanterie financé par la province ne fait pas partie de l’armée britannique régulière, mais bénéficie d’un entraînement, d’un équipement et d’armement semblables. Il prend part à des opérations cruciales tant dans le Bas-Canada que dans le Haut-Canada, avant d’être démantelé en 1815. Les exploits des Voltigeurs confirment la loyauté des Canadiens français envers la couronne et leur héritage est source de fierté parmi eux. 11 Le lieutenant-colonel Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry est nommé à la tête du corps des Voltigeurs. Charles-Michel de Salaberry est issu d’une grande famille francophone du Bas-Canada et, à titre d’officier du 60e Régiment de fantassins britannique, il possède une bonne expérience des combats à l’étranger. Comme la tension monte entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, Salaberry propose la formation d’un corps de volontaires pour accroître l’effectif dans le but de contrer une éventuelle tentative d’invasion par les Américains. Le gouverneur en chef, sir George Prévost, le nomme commandant de ce corps d’infanterie connu sous le nom de Voltigeurs canadiens. Pendant la guerre, Prévost et Salaberry se disputent à plusieurs reprises sur des questions de commission et de reconnaissance des états de service, ce qui est une grande source de frustration pour Salaberry. Ses réalisations sont finalement reconnues en 1817 quand il est fait chevalier de l’Ordre du bain. Grâce à sa victoire à Châteauguay, Salaberry devient un héros populaire et la fierté de générations de Canadiens français. Mai 1812 Quatre bataillons de la milice d’élite du Bas-Canada sont levés. 9 mai 1812 Les Royal Newfoundland Fencibles, alors en poste à Kingston, dans le Haut-Canada, reçoivent l’ordre de former cinq compagnies qui seront en service naval sur les Grands Lacs. 12 mai 1812 Le major-général Henry Dearborn, commandant du département du Nord des ÉtatsUnis, établit son quartier général à Albany, dans l’État de New York. Été 1812 Le charismatique chef shawnee Tecumseh et sa confédération de Premières nations s’allient avec les Britanniques. Tecumseh (Tech-kum-thai) est né vers l’an 1768 dans un village shawnee situé dans l’actuel État de l’Ohio. Dans les années 1790, il devient avec son frère, le prophète (Tenskwatawa), le leader d’un mouvement visant à restaurer et à préserver les valeurs traditionnelles des Amérindiens. Tecumseh croit qu’une grande confédération de Premières nations pourrait parvenir à repousser les pionniers blancs. Il effectue la tournée des peuples autochtones depuis la Floride jusqu’aux Grands Lacs pour faire la promotion de ses idées. Puisque les Américains lui semblent plus menaçants que les Britanniques, il s’allie à ces derniers en 1812 et rassemble une force importante de guerriers amérindiens. Il contribue à la prise de Détroit et participe à de nombreuses batailles en Ohio et dans le territoire du Michigan. Ce chef respecté et redouté est tué pendant la bataille de la Thames le 5 octobre 1813. 5 juin 1812 Sur le lac Ontario, l’USS Oneida saisit la goélette britannique Lord Nelson , la soupçonnant d’activités de contrebande, et la ramène à Sackets Harbor dans l’État de New York. 16 juin 1812 À la suite d’un hiver de grandes privations, la Grande-Bretagne suspend ses décrets à l’encontre des navires de commerce neutres. 18 juin 1812 Ignorant la suspension des décrets par les Britanniques, le président James Madison signe une déclaration de guerre à la Grande-Bretagne. 12 L’embargo imposé par les États-Unis incommode la Grande-Bretagne et la France, mais il nuit avant tout à l’économie américaine, plus particulièrement en Nouvelle-Angleterre. Ainsi, en mars 1809, le président en fonction Thomas Jefferson remplace la loi sur l’embargo (Embargo Act) par une nouvelle loi (NonIntercourse Act) qui permet la reprise des échanges commerciaux, sauf ceux avec la Grande-Bretagne et la France. Cette loi est à nouveau remplacée en 1810, cette fois par le projet de loi no 2 de Macon (appelé ainsi d’après le représentant qui est à son origine, Nathaniel Macon), selon lequel les États-Unis reprennent les échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne et la France, mais promettent de mettre fin aux échanges avec l’ennemi de la première des deux puissances à reconnaître leurs droits en tant que pays neutre. En 1811, la France s’étant déclarée prête à le faire, le gouvernement américain interdit à nouveau les échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne. Le 16 juin 1812, à la suite d’un hiver de grandes privations, la Grande-Bretagne annonce qu’elle reconnaîtra également la neutralité des ÉtatsUnis. Cependant, lorsque cette nouvelle atteint Washington, les Américains ont déjà déclaré la guerre. Juin 1812 La nouvelle du déclenchement de la guerre entre la Grande-Bretagne et les ÉtatsUnis se propage rapidement parmi les postes britanniques grâce aux efforts déployés par John Jacob Astor, chef de la Compagnie de fourrures du Pacifique. La nouvelle du déclenchement de la guerre se répand rapidement dans les postes britanniques isolés grâce aux réseaux commerciaux. En route pour Washington dans l’espoir de prévenir un conflit entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, John Jacob Astor, ambitieux marchand new-yorkais qui fait le commerce des fourrures dans la région des Grands Lacs, apprend que la guerre a été déclarée. Pour éviter la saisie de ses biens en territoire britannique au fort St. Joseph, il envoie un message à ses employés de l’Ouest par diverses routes, notamment par l’entremise de ses agents à Montréal. Ceux-ci dépêchent un messager qui informe les postes britanniques sur son chemin. Ayant appris la nouvelle avant la garnison américaine du fort Mackinac, les Britanniques en poste au fort St. Joseph prennent Mackinac en juillet avant que les Américains puissent se préparer à une attaque. 23 juin 1812 Le premier combat de la guerre a lieu lorsque l’USS President et le HMS Belvidera s’échangent des coups de feu pendant une longue lutte au large de la côte du Connecticut. 25 juin 1812 La nouvelle de la déclaration de guerre atteint le fort George, dans le Haut-Canada. Des récits de l’époque mentionnent que des officiers américains en poste au fort Niagara ont été invités à dîner au fort George lorsque la nouvelle du déclenchement de la guerre arrive. Thomas Clark, un marchand de Queenston et un associé de John Jacob Astor, a reçu la nouvelle d’un certain monsieur Vosburgh la veille. Après avoir entendu la terrible nouvelle, les convives poursuivent leur repas et boivent à la santé du roi George et du président Madison, après quoi les Américains rentrent paisiblement à leur fort. Un journal américain rapporte que plusieurs Américains en visite dans le Haut-Canada ont été traités avec une grande politesse par le gouverneur, c’est-à-dire le major-général Isaac Brock. La nouvelle du déclenchement de la guerre est très mal accueillie des deux côtés de la rivière Niagara. La nouvelle de la déclaration de guerre atteint Sackets Harbor, dans l’État de New York. 26 juin 1812 Le gouverneur général sir George Prévost apprend à Québec la déclaration de guerre officielle faite par les Américains. L’aubergiste Abner Hubbard et trois de ses compagnons partent en canot de la baie Mullin, dans l’État de New York, et atteignent l’île Carleton sur le fleuve Saint- 13 Laurent, où ils s’emparent du petit poste britannique occupé par un sergent, trois soldats et deux femmes. 27 juin 1812 Le HMS Belvidera accoste à Halifax en Nouvelle-Écosse, où le vice-amiral Herbert Sawyer conclut que le combat qui a eu lieu avec l’USS President le 23 juin 1812 était accidentel. Des embarcations provenant du HMS Queen Charlotte capturent le sloop américain Commencement au large du fort Érié, dans le Haut-Canada. 28 juin 1812 La nouvelle de la déclaration de guerre atteint le fort Amherstburg, dans le HautCanada. 29 juin 1812 La nouvelle de la déclaration de guerre officielle atteint Halifax, en Nouvelle-Écosse. Une proclamation enjoint les citoyens américains de quitter la ville et le district de Québec, dans le Bas-Canada. 30 juin 1812 Des troupes américaines, dirigées par le brigadier-général William Hull, arrivent à la frontière de Détroit en provenance de Dayton, dans l’Ohio, pour préparer l’invasion de la partie sud-ouest du Haut-Canada. De juillet 1812 à septembre 1812 Juillet 1812 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 103e régiment, les Royal Artillery Drivers. Le major-général Francis de Rottenburg est nommé commandant de la frontière de Montréal, dans le Bas-Canada. Les autorités du Nouveau-Brunswick négocient des ententes de neutralité avec les Premières nations Peskotomuhkat (Passamaquoddy) et Wolastoqiyik (Malécites). La milice de Prescott, dans le Haut-Canada, prend l’initiative d’ériger une palissade de bois pour protéger une caserne et un magasin ainsi qu’une batterie sur la rive du fleuve Saint-Laurent. Un détachement de miliciens quitte Prescott dans le Haut-Canada à bord d’embarcations et s’empare d’une partie d’une flottille de navires marchands américains partie d’Ogdensburg pour Sackets Harbor, dans l’État de New York. 1 juillet 1812 Émeute à Lachine, dans le Bas-Canada. Dans un climat d’agitation, des manifestants armés descendent dans les rues pour protester contre les décisions des chefs militaires. 14 Le service obligatoire dans la milice est très impopulaire parmi les habitants des régions rurales pour qui il importe d’abord de protéger leurs familles et leurs communautés plutôt que la nation. La tension monte peu de temps après le déclenchement de la guerre quand un habitant est mis sous les verrous pour avoir déserté son unité de milice. Un groupe de sympathisants veut empêcher l’arrestation et le lendemain, environ 400 hommes se rassemblent à Lachine, dont la moitié sont armés. Craignant un soulèvement populaire, les autorités s’empressent d’envoyer des troupes et deux canons de campagne provenant de Montréal; ils tirent d’abord des coups de semonce avant de tirer dans la foule déchaînée, faisant un mort. Les émeutiers protestent vraisemblablement contre l’adoption, illégitime selon eux, de la Loi sur la milice plutôt que contre la guerre en elle-même, car les Canadiens français jouent plus tard un rôle important dans la défense de la colonie. 2 juillet 1812 Le lieutenant Charles Rolette de la marine provinciale s’empare du navire américain Cuyahoga au moment où celui-ci entre dans la rivière Détroit à Amherstburg, dans le Haut-Canada. Le 1er juillet, après une marche pénible depuis Dayton, en Ohio, l’armée du Nord-Ouest du brigadier-général William Hull atteint le lac Érié, ignorant que la guerre a été déclarée le 18 juin. Hull affrète la goélette Cuyahoga Packet et la charge de remonter la rivière avec les bagages, les musiciens et les malades pendant que l’armée continue son chemin à pied jusqu’à Détroit. Le lendemain, tandis que le navire passe devant le chantier naval d’Amherstburg, il est intercepté par une chaloupe de la marine provincial commandée par le lieutenant Charles Frédéric Rolette, qui exige la reddition de la goélette. Les Canadiens, qui étaient au courant du déclenchement de la guerre, trouvent dans les documents officiels et personnels de Hull une foule de renseignements utiles sur la taille de l’armée américaine et son projet d’invasion du Sud-Ouest du Haut-Canada. Les Britanniques renforcent les ouvrages défensifs le long de la rivière Niagara. Le 2 juillet, des sentinelles américaines rapportent que des soldats britanniques et des miliciens canadiens ont érigé une puissante batterie d'artillerie derrière le rempart de pierre des hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada, et qu’ils ont coupé les arbres sur la crête. Cette batterie installée dans un redan fait partie d’un réseau de batteries fortifiées, de postes de garde, de camps de huttes, de foyers et de drapeaux de la signalisation qui longe la rivière du lac Érié au lac Ontario. Un poste de surveillance a été construit à l’intérieur des terres sur les hauteurs de Pelham, d’où l’on peut apercevoir les bateaux qui naviguent sur l’un ou l’autre des lacs, et sonner l’alarme. La batterie du redan jouera un rôle déterminant dans la bataille des Hauteurs de Queenston en octobre 1812. Le major-général Isaac Brock et son aide de camp, le lieutenant-colonel John Macdonell, perdront tous deux la vie lors de l’affrontement qui aura lieu à cet endroit stratégique. 3 juillet 1812 Le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, sir John Coape Sherbrooke, émet une proclamation ordonnant aux Néo-Écossais de ne pas harceler les habitants du district du Maine et de ne pas perturber leurs activités commerciales. 4 juillet 1812 Les premiers prisonniers de guerre américains sont amenés à la prison de l’île Melville à Halifax, en Nouvelle-Écosse. 15 Situé dans le bras de mer Nord-Ouest de Halifax, l’île Melville sert de prison aux Britanniques depuis au moins 1803. À l’origine, ils y incarcéraient surtout des prisonniers français capturés pendant les guerres napoléoniennes. Le 4 juillet 1812, les premiers prisonniers américains arrivent. Comme la majorité des quelques 8 000 prisonniers détenus pendant la guerre, il s’agit surtout de membres d’équipage de corsaires saisis et d’un certain nombre de marins capturés à bord de navires marchands et de bâtiments de la marine. Le complexe de détention comprend la prison elle-même, la caserne des soldats, le logement des officiers ainsi qu’un hôpital. Un pont relie l’île à la terre ferme. La plupart des prisonniers qui meurent pendant leur détention sont enterrés sur l’île Deadman tout près. Il reste aujourd’hui peu de traces des bâtiments d’origine du complexe, mais un monument érigé sur l’île Deadman commémore les Américains qui y sont inhumés. 5 juillet 1812 Des batteries américaines situées à Détroit, dans le territoire du Michigan, bombardent Sandwich (Windsor), dans le Haut-Canada, en prélude à l’invasion du brigadier-général William Hull. 9 juillet 1812 La nouvelle de la déclaration de guerre atteint St. John’s, à Terre-Neuve. 10 juillet 1812 Le lieutenant-gouverneur intérimaire du Nouveau-Brunswick, le major-général George Stracey Smyth, émet une proclamation interdisant aux Néo-Brunswickois de harceler les navires de pêche et de commerce américains dans la baie de Fundy, tant qu’ils mènent des activités pacifiques. 11 juillet 1812 Le corsaire Rossie quitte Baltimore, au Maryland. Au cours des six semaines suivantes, il capturera 18 navires au large des côtes de la Nouvelle-Écosse et de TerreNeuve. 12 juillet 1812 Les troupes américaines du brigadier-général William Hull débarquent à Sandwich (Windsor) dans le but d’envahir le Haut-Canada. Ayant reçu l’ordre de s’emparer du poste britannique d’Amherstburg, le brigadier-général William Hull quitte Détroit, dans le territoire du Michigan, et traverse la rivière Détroit jusqu’à Sandwich à la tête de son armée du Nord-Ouest, composée de trois régiments de miliciens de l’Ohio et de soldats réguliers du 4e régiment d’infanterie des États-Unis. Leurs adversaires britanniques, canadiens et amérindiens, inférieurs en nombre, opposent peu de résistance. Hull, convaincu que les habitants du Haut-Canada accueilleront les troupes américaines comme des libérateurs, émet une proclamation promettant la mort aux personnes qui résistent et la protection aux personnes qui se rallient à la cause américaine. 16 juillet 1812 Une escarmouche a lieu à Rivière-aux-Canards, dans le Haut-Canada. Après avoir pris Sandwich (Windsor) le 12 juillet, le brigadier-général William Hull envoie en reconnaissance une force commandée par le colonel Lewis Cass afin de repérer l’ennemi. Le 16 juillet à Rivière-aux-Canards, le dernier obstacle naturel d’importance avant Amherstburg, Cass se heurte aux avant-postes britanniques. Dans une manœuvre rapide, il contourne les troupes alliées et ouvre la voie jusqu’à Amherstburg, la principale base britannique dans le secteur. Craignant que Cass ne se soit trop éloigné de la force principale pour obtenir des renforts, Hull lui ordonne de se replier sur Sandwich. L’escarmouche de Rivière-aux-Canards est un combat sans grande importance, mais elle sera le théâtre des premières pertes terrestres de l’armée britannique dans le Haut-Canada : le soldat Hancock du 41e régiment est tué, et son camarade le soldat Dean est blessé et fait prisonnier. Le gouverneur de Terre-Neuve, sir John Thomas Duckworth, arrive à St. John’s et ordonne immédiatement l’amélioration des ouvrages défensifs de la ville et la 16 17 juillet 1812 réorganisation de la milice. Un escadron naval britannique formé des navires HMS Shannon , Africa, Belvidera, Guerrière et Aeolus capture l’USS Nautilus au large du New Jersey. Le Nautilus est le premier navire de la marine américaine pris par les Britanniques pendant la guerre. Des troupes alliées provenant du fort St. Joseph, dans le Haut-Canada, obtiennent la reddition des Américains au fort Mackinac, dans le territoire du Michigan. Le fort Mackinac est un important poste de traite des fourrures, et son occupation par les Britanniques consolidera leurs relations avec les Métis et les Premières nations. Tout près, au fort St. Joseph, le capitaine britannique Charles Roberts reçoit une dépêche secrète du major-général Isaac Brock par l’entremise du commerçant de fourrures William McKay, qui a fait le voyage depuis Montréal en seulement huit jours. Brock presse Roberts d’être discret à l’égard des Américains au fort Mackinac et de mettre à profit ses relations avec la Compagnie du Nord-Ouest et les alliances conclues avec les Premières nations. Prenant l’initiative, Roberts rassemble une force composée de guerriers amérindiens, de Métis et de commerçants de fourrures et de 40 soldats réguliers britanniques pour attaquer les Américains occupant le fort Mackinac, lesquels ne sont pas encore au courant du déclenchement de la guerre. Pris par surprise, le commandant américain du fort, le lieutenant Porter Hanks, capitule. Cette victoire sans effusion de sang convainc de nombreux Amérindiens de se joindre aux Britanniques. 18 juillet 1812 L’USS Constitution échappe à l’escadron britannique composé des navires HMS Shannon , Africa, Belvidera, Guerrière et Aeolus, près de New York. 19 juillet 1812 La ville de Sackets Harbor, dans l’État de New York, est bombardée. Les navires de la marine provinciale tirent sur le chantier naval américain sur le lac Ontario, sans grand succès. Près de Rivière-aux-Canards, dans le Haut-Canada, des troupes américaines affrontent dans une escarmouche des Amérindiens, des miliciens canadiens, des soldats réguliers britanniques et le navire Queen Charlotte de la marine provinciale, ancré dans la rivière Détroit. 25 juillet 1812 31 juillet 1812 Août 1812 Des troupes américaines et des Amérindiens s’affrontent dans une escarmouche près de Rivière-aux-Canards, dans le Haut-Canada. Parti d’Angleterre pour Charlottetown, sur l’Île-du-Prince-Édouard, le Royal Bounty est saisi au large de Terre-Neuve par un corsaire américain. Les passagers et les membres d’équipage sont dépouillés et débarqués sur la côte. Le brick Earl of Moira et la goélette Duke of Gloucester de la marine provinciale repoussent une attaque de la goélette américaine Julia et d’une canonnière sur le fleuve Saint-Laurent près d’Elizabethtown (Brockville), dans le Haut-Canada. Le corps de Runchey est créé dans le Haut-Canada. 17 Au début de la guerre de 1812, Richard Pierpoint, ou Pierpont, ancien esclave et vétéran africain de l’unité de loyalistes appelée « Butler’s Rangers », propose de lever une troupe d’Africains dans la région du Niagara. Le corps « Captain Robert Runchey’s Company of Coloured Men » est finalement créé. Dirigés par des officiers blancs, les sous-officiers et les soldats qui le composent sont tous d’origine africaine. Maintenant âgé de plus de 60 ans, Pierpoint s’enrôle comme soldat. L’unité participe à la bataille des Hauteurs de Queenston et à celle du Fort George et, contrairement à la plupart des unités de la milice, elle suit l’armée britannique lors de la retraite subséquente à Burlington Heights. Cette petite unité d’environ 30 hommes demeure en service jusqu’à la fin de la guerre et construit des ouvrages défensifs à Burlington Heights et au fort Mississauga. Elle est dissoute en mars 1815. Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 1er bataillon du 1er régiment. Août et septembre 1812 La flottille de la rivière Saint-Jean, composée de 15 bateaux armés et de deux canonnières, est construite et stationnée à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, pour défendre la rivière contre une éventuelle avancée des Américains par le district du Maine. 1 août 1812 Afin de contribuer au financement de la guerre, le Conseil législatif du Bas-Canada reçoit la sanction royale pour une loi favorisant la circulation d’une monnaie de papier spéciale appelée billets de l’armée. En temps normal, le gouvernement de l’Amérique du Nord britannique importe des devises des États-Unis. La guerre a pour effet de paralyser ce système, mais il faut quand même des fonds pour défrayer les dépenses militaires. À court de liquidités, le Parlement du Bas-Canada adopte une loi permettant au bureau des billets de l’armée la mise en circulation de monnaie papier pour une valeur de 250 000 livres sterling. Ces billets sont entièrement garantis par le gouvernement et émis en plusieurs dénominations, dont les plus élevées portent intérêts. En 1813, la devise devient monnaie légale dans le Haut-Canada et comme elle est bien accueillie, on en émet pour une valeur maximale de 1,5 million de livres sterling en 1814. De faux billets en provenance des États-Unis sont parfois introduits sur le marché afin de discréditer la devise. Comme ils relèvent de la responsabilité de l’armée, les billets militaires sont progressivement retirés de la circulation après la guerre. 5 août 1812 Bataille de Brownstown, dans le territoire du Michigan. Le chef shawnee Tecumseh mène une attaque contre une force détachée par le brigadier-général William Hull à la rencontre d’une colonne de ravitaillement provenant de l’Ohio. Les troupes de Hull sont repoussées et rentrent à Détroit sans les provisions. 8 août 1812 Le brigadier-général William Hull retire la plupart de ses troupes du Haut-Canada et les ramène à Détroit, dans le Michigan. Du 8 août au 4 septembre 1812 Le gouverneur général de l’Amérique du Nord britannique, sir George Prévost, et le major-général américain Henry Dearborn négocient un cessez-le-feu. 18 Le gouverneur général sir George Prévost apprend le 1er août 1812 à Québec, dans le Bas-Canada, que le gouvernement de la Grande-Bretagne offre aux Américains d’abroger ses décrets, sous certaines conditions, et d’entreprendre des négociations de paix. Prévost, qui a adopté une stratégie défensive, propose immédiatement un armistice au major-général Henry Dearborn, officier supérieur du département du Nord. Le général américain n’a pas le pouvoir de conclure un armistice, mais offre tout de même un cessez-le-feu partiel. Cette entente interdit les manœuvres offensives, mais permet aux deux parties de fortifier leur frontière. Toutefois, la nouvelle du cessez-le-feu arrive trop tard à Détroit, dans le territoire du Michigan, pour empêcher la prise de la ville par les Britanniques. Plus tard en août, le président James Madison rejette les propositions de paix de la Grande-Bretagne, qu’il juge insuffisantes, et ordonne à Dearborn de reprendre ses opérations offensives. 9 août 1812 13 août 1812 Bataille de Maguaga, dans le Michigan. Les troupes du brigadier-général William Hull stationnées à Détroit attaquent les troupes britanniques, les miliciens du Haut-Canada et leurs alliés amérindiens qui bloquent la ligne de ravitaillement des Américains vers l’Ohio. Les soldats de Hull défont les forces alliées, mais les Américains rentrent à Détroit sans provisions. Le HMS Bream capture un corsaire américain au large de Shelburne, en Nouvelle-Écosse, blessant deux de ses membres d’équipage. Le major-général Isaac Brock arrive à Amherstburg dans le Haut-Canada avec des renforts de troupes régulières britanniques et de miliciens du Haut-Canada, en provenance de Long Point, sur le lac Érié. Des alliés amérindiens dirigés par John Norton et d’autres miliciens du Haut-Canada sont également en route pour Amherstburg. L’USS Essex capture le HMS Alert à l’ouest des Açores, dans l’océan Atlantique. 15 août 1812 Des troupes régulières britanniques, des miliciens canadiens et leurs alliés amérindiens concentrent leurs efforts sur Détroit, au Michigan. Le major-général Isaac Brock appelle le brigadier-général William Hull à se rendre. Les Britanniques bombardent Détroit pendant la soirée. Après s’être retirée du fort Dearborn, dans le territoire de l’Illinois, la garnison américaine tombe dans une embuscade tendue par un groupe de Nishnabek (Potawatomi). Tous les membres de la garnison sont tués ou faits prisonniers. 16 août 1812 Le brigadier-général américain William Hull livre Détroit et le territoire du Michigan aux forces du major-général Isaac Brock et du chef shawnee Tecumseh. Le brigadier-général William Hull, dont la ligne de ravitaillement vers Frenchtown a été coupée par les combats de Brownstown et de Maguaga au début août, voit sa campagne sur la rivière Détroit prendre fin lorsque le major-général Isaac Brock et le chef shawnee Tecumseh arrivent à Détroit en compagnie d’un contingent de soldats réguliers britanniques et de miliciens du Haut-Canada provenant des comtés d’Essex, d’Oxford, de Kent, de Lincoln, de Norfolk et de York. Lorsque Hull refuse de se rendre, des forces alliées composées de 300 soldats réguliers, de 400 miliciens et d’environ 600 guerriers de plusieurs Premières nations, dont des Wyandot, des Anishnabe (Ojibwa) et des Nishnabek (Potawatomi), traversent la rivière à bord de navires de la marine provinciale pour assiéger la ville. Craintif, Hull perd son sang froid et livre l’ensemble de la garnison de 2 000 miliciens et soldats réguliers. Cette victoire consolide la position des Britanniques dans le territoire du Michigan jusqu’au milieu de 1813. 19 17 août 1812 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 8e régiment. 19 août 1812 Le HMS Guerrière se rend à l’USS Constitution. Au début de la guerre, la plupart des bâtiments de la Royal Navy sont déployés en Europe pour combattre la France. Par ailleurs, la frégate USS Constitution est plus rapide et mieux armée que toutes les frégates britanniques navigantes alors dans les eaux de l’Amérique du Nord. Commandé par le capitaine Isaac Hull, l’USS Constitution quitte Boston le 2 août 1812 pour patrouiller le secteur au large de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve. Le 19 août, le navire intercepte le HMS Guerrière environ 1 000 kilomètres au sud-ouest du cap Race. Le capitaine britannique, James Dacres, est déterminé à se battre, mais l’affrontement qui s’ensuit cause d’importants dommages à son vaisseau. Puisque la plupart des projectiles tirés par le Guerrière n’ont pas réussi à percer la coque du Constitution, les marins américains donneront à leur navire le surnom de « flancs de fer ». Cette victoire, qui survient tout de suite après la défaite de Détroit, remonte considérablement le moral des Américains. 20 août 1812 Le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, sir John Coape Sherbrooke, remet des lettres de marque aux propriétaires du Liverpool Packet . Le Liverpool Packet est le corsaire le plus craint de tout l’Amérique du Nord britannique. Les corsaires sont des navires armés dont les propriétaires ont reçu la permission de combattre l’ennemi. Utilisé à l’origine comme vaisseau négrier, le Liverpool Packet est saisi par le HMS Tartarus en 1811 et acheté à Halifax par Enos Collins et ses amis, qui le transforment en corsaire peu après le début de la guerre. Le 11 juin 1813, le navire est capturé par le corsaire Thomas de Portsmouth, au New Hampshire. Les Américains l’utilisent aussi comme corsaire jusqu’à ce qu’il soit repris par le HMS Fantome au large de la côte du Maine le 5 octobre 1813. Acheté de nouveau par le groupe de Collins, le bâtiment reprend son nom de Liverpool Packet. Grâce à lui, ses propriétaires feront fortune : à sa mort en 1871, Collins sera réputé être l’homme le plus riche du Canada. 25 août 1812 La Compagnie des Guides, une unité milicienne de cavalerie, est levée dans le BasCanada. 26 août 1812 Le secrétaire américain de la marine, Paul Hamilton, nomme John Mitchell de Philadelphie au poste de représentant américain à Halifax, en Nouvelle-Écosse, afin de superviser l’échange de prisonniers de guerre. 31 août 1812 Le commodore Isaac Chauncey reçoit l’ordre de prendre le commandement des installations navales américaines sur les lacs Ontario et Érié. On décide d’établir une base et un chantier naval à l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada. Septembre 1812 En septembre 1812, les Britanniques décident de créer un chantier naval pour faire contrepoids à l’établissement maritime des Américains dont les navires de guerre dominent facilement les quelques chaloupes canonnières sur le front Richelieu-Lac Champlain. On choisit l’île aux Noix en raison de son emplacement stratégique pour diriger la navigation sur le Richelieu qui constitue l’accès fluvial le plus aisé pour pénétrer dans le Bas-Canada. Les anciennes fortifications font alors l’objet d’un renforcement en prévision d’éventuelles incursions américaines. La construction maritime au chantier naval atteint son zénith en 1814 au moment de la mise à l’eau du NSM Confiance. Le chantier naval de l’île aux Noix devient pour le Bas-Canada ce que Kingston est pour le lac Ontario et Amherstburg pour le secteur supérieur des Grands Lacs en ce qui concerne la construction navale britannique. Les fortifications de l’Île-aux-Noix et de la rivière Lacolle dans le Bas-Canada sont renforcées. 20 Dès le début de la guerre, les Britanniques adoptent une stratégie de défense navale et terrestre pour le Haut-Richelieu. Comme la force navale américaine augmente sur le lac Champlain, le gouverneur de Québec, sir George Prévost, ordonne la construction d’un chantier naval ainsi que le renforcement des fortifications de l’île aux Noix afin de prévenir une attaque navale américaine au Bas-Canada. Une importante garnison est postée à cet endroit et un avant-poste est établi sur l’île Ash près de l’embouchure de la rivière Lacolle. Dans le but de contrer une attaque terrestre, un blockhaus de 1782 est reconstruit pour défendre la route menant de l’État de New-York à Montréal, le centre commercial du Canada. 3 septembre 1812 5 septembre 1812 16 septembre 1812 Du 16 au 18 septembre 1812 18 septembre 1812 19 septembre 1812 21 septembre 1812 Des guerriers de la nation Kiikaapoi (Kickapoo) attaquent la ville de Pigeon Roost, dans le territoire de l’Indiana. Plus de 20 colons sont tués. Des guerriers des nations Kiikaapoi (Kickapoo), Miami, Nishnabek (Potawatomi), Shawnee et Ho-Chunk (Winnebago) assiègent sans succès le fort Harrison en Indiana. Le fort Wayne en Indiana est assiégé. Des forces de la nation Nishnabek (Potawatomi) dirigées par les chefs Cinq Médailles (Wonongaseah) et Winnemac investissent sans succès le poste américain. Le fort Madison, dans ce qui sera plus tard le territoire de l’Iowa, est assiégé. Des forces menées par le chef Aigle Noir (Makataimeshekiakiak) échouent dans leur tentative de prendre le poste américain après un combat de trois jours. Une escarmouche a lieu près de l’île Toussaint sur le fleuve Saint-Laurent. Des troupes américaines attaquent des bateaux britanniques se dirigeant vers Prescott dans le Haut-Canada, plus en amont. Les Américains lancent des raids contre des villages amérindiens dans l’Ohio et l’Indiana. Le lieutenant Alexander Macdonald arrive à l’Île-du-Prince-Édouard pour recruter des Écossais des Hautes-Terres catholiques dans le Glengarry Light Infantry. Au moins 32 insulaires répondent à l’appel. Le major-général George Stracey Smyth rédige des lettres de marque pour le sloop armé Brunswicker , qui aidera le HMS Bream à patrouiller la baie de Fundy et à chasser les corsaires. Les Américains font un raid contre Gananoque, dans le Haut-Canada. Pendant toute la durée de la guerre, les Britanniques se préoccupent de la sécurité de leurs communications le long du fleuve Saint-Laurent. Leurs craintes se confirment lorsque Gananoque, petit village au bord du fleuve où se trouve un dépôt, est attaqué par le capitaine Benjamin Forsyth, qui commande une compagnie de fusiliers réguliers et de miliciens en provenance de Sackets Harbor, dans l’État de New York. L’alarme est sonnée et environ cent miliciens du village répondent à l’appel, mais après un bref échange de coups de feu, ils prennent la fuite. Les Américains capturent quelques-uns de leurs ennemis et saisissent des armes et des munitions. À la suite du raid de Forsyth, les Britanniques construisent des blockhaus et d’autres fortifications à Gananoque et sur d’autres sites le long du SaintLaurent. Le 5e bataillon de la milice d’élite du Bas-Canada est levé. 21 25 septembre 1812 28 septembre 1812 Une expédition menée par le major breveté Adam Muir, composée de guerriers amérindiens, de troupes régulières britanniques et de miliciens du Haut-Canada, se dirige vers le fort Wayne, dans le territoire de l’Indiana. Muir bat en retraite lorsqu’il doit affronter une force importante dirigée par le brigadier-général américain James Winchester près des rapides de la rivière Maumee en Ohio. Le lieutenant Thomas Macdonough reçoit l’ordre de se rendre au lac Champlain et de prendre le commandement des navires américains qui y sont stationnés. D’octobre 1812 à décembre 1812 Octobre 1812 Le Corps des voyageurs canadiens est levé dans le Bas-Canada. Bien qu’il existe un service de transbordement des marchandises bien établi entre Montréal et les Grands Lacs, le Corps de Voyageurs canadien est levé pour militariser ce réseau essentiel et le protéger contre une éventuelle attaque des Américains. Le corps est composé de « voyageurs », des canoteurs expérimentés dont la plupart sont au service de la Compagnie du Nord-Ouest et sous le commandement de dirigeants de la compagnie comme William McGillivray. Les voyageurs, qui refusent de se conformer au mode de vie militaire, sont loin de correspondre à l’idéal du soldat, mais ce sont des hommes robustes, habitués au grand air, qui connaissent à fond la géographie de la région. Basés à Lachine, dans le Bas-Canada, ils combattent à Saint-Régis et servent dans des postes militaires plus à l’ouest comme le fort Mackinac. Le corps est démantelé en mars 1813 et relevé sous le nom de Provincial Commissariat Voyageurs. Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 2e bataillon du 89e régiment. On commence la construction du complexe militaire de Chambly, dans le BasCanada. Le fort Chambly sert à la défense de la colonie lors de plusieurs conflits au XVIIe et XVIIIe siècles. Pendant la guerre de 1812, ce fort de pierre, érigé à partir de 1709 pour remplacer une fortification en bois, fait partie d’un vaste complexe militaire comprenant plusieurs dizaines de bâtiments tous construits dans la commune de 1709, notamment le logement des officiers, des écuries et des casernes pour la cavalerie, l’infanterie et l’artillerie. Ce poste ainsi que les bâtiments et ouvrages défensifs de Lacolle, de l’Île-aux-Noix, de Saint-Jean, de Blairfindie et de La Prairie, défendent plusieurs routes stratégiques pouvant servir à l’invasion du Bas-Canada à partir de l’État de New York. Situé au bord de la rivière Richelieu et au cœur d’un réseau routier, le fort Chambly est un quartier général britannique où les troupes peuvent être mobilisées et envoyées rapidement aux autres postes le long de la frontière de Montréal. 4 octobre 1812 Un raid est lancé sur Ogdensburg, dans l’État de New York. En représailles à l’incursion du 21 septembre sur Gananoque, dans le Haut-Canada, des troupes britanniques et canadiennes attaquent Ogdensburg, mais sont repoussées. 6 octobre 1812 Le commodore Isaac Chauncey arrive à Sackets Harbor, dans l’État de New York, et commence à préparer le renforcement des installations navales américaines sur les Grands Lacs afin de rivaliser avec les Britanniques pour la suprématie navale. 9 octobre 1812 Une expédition de la marine américaine, dirigée par le lieutenant Jesse Elliot, capture les navires de la marine provinciale Detroit et Caledonia sur le lac Érié, près de Buffalo dans l’État de New York. 22 12 octobre 1812 Le drapeau blanc des Britanniques est la cible de coups de feu à Queenston, dans le Haut-Canada. Le major Thomas Evans repère des bateaux américains sur la rivière Niagara. 13 octobre 1812 Bataille des Hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada. Avant l’aube, des forces américaines commandées par le major-général Stephen Van Rensselaer traversent la rivière Niagara en vue d’attaquer le village de Queenston. D’abord immobilisée sur la plage de débarquement, une petite troupe sous les ordres du capitaine John Wool réussit à escalader l’escarpement et à s’emparer de la batterie du redan. Le major-général britannique Isaac Brock est tué tandis qu’il mène une attaque pour reprendre les hauteurs de Queenston. Son aide de camp, John Macdonell, tombe à son tour lors de la seconde charge. Des guerriers de Premières nations alliées dirigés par John Norton passent à l’attaque : leurs cris de guerre convainquent les miliciens américains postés sur la rive opposée de ne pas traverser la rivière. Le major-général Roger Hale Sheaffe gagne finalement la bataille grâce à des renforts arrivés du fort George et de Chippawa. Cette bataille, qui s’avère un désastre pour les États-Unis, inspire les troupes britanniques, mais la perte du dynamique major-général Brock leur porte tout de même un dur coup. Un duel d’artillerie éclate entre le fort George, dans le Haut-Canada, et le fort Niagara, dans l’État de New York. La poudrière du fort George est touchée, mais le capitaine Henry Vigoreux des Royal Engineers réussit à empêcher sa destruction. Une pluie d’obus à balles britanniques s’abat sur les occupants du fort Niagara. Le gouvernement britannique promulgue un décret permettant le commerce de certains articles autorisés avec des citoyens américains dans les ports de Halifax en Nouvelle-Écosse ainsi que de Saint John et de St. Andrews au Nouveau-Brunswick. Le lieutenant-gouverneur sir John Coape Sherbrooke, conscient que la région dépend de façon alarmante des provisions américaines, est en partie à l’origine du décret britannique. Toutefois, les Britanniques eux-mêmes doivent nourrir leurs forces armées en Europe et en Amérique du Nord, et Napoléon a réussi à perturber leurs lignes d’approvisionnement navales habituelles. Les prix étant élevés, les propriétaires de navire de la Nouvelle-Angleterre n’hésitent pas à tromper ou à soudoyer les douaniers américains afin de vendre leurs marchandises aux commerçants autorisés. Ainsi, les équipages de la Royal Navy qui exercent le blocus des côtes américaines au Sud de la Nouvelle-Angleterre sont ravitaillés en pain et en bœuf américains, tandis que leurs bâtiments sont maintenus à flot grâce à du brai et à du goudron fabriqués aux États-Unis. Sherbrooke affirmera plus tard que ce commerce autorisé a davantage contribué à la sécurité des Britanniques que n’aurait pu le faire une force supplémentaire de plusieurs milliers d’hommes. Sir John Coape Sherbrooke, 1816, BAC C-3115 Le lieutenant Thomas Macdonough arrive à Whitehall, dans l’État de New York, pour prendre le commandement des navires américains sur le lac Champlain. 23 16 octobre 1812 Le major-général Isaac Brock et son aide de camp provincial John Macdonell sont enterrés. Après sa mort à la bataille des Hauteurs de Queenston, la dépouille du major-général Isaac Brock est exposée en chapelle ardente à la résidence du gouverneur général à Niagara, dans le Haut-Canada. Le 16 octobre, un cortège funéraire transporte avec solennité Brock et son aide de camp, le lieutenant-colonel John Macdonell, jusqu’au fort George, où ils sont inhumés. La musique militaire du 41e régiment joue une marche funèbre, les tambours voilés de noir. Des soldats britanniques, des miliciens et des Amérindiens participent à la cérémonie, alignés tout au long de la route depuis la résidence du gouverneur jusqu’au fort. Lorsque les Britanniques tirent une salve de 21 coups de canon en l’honneur des défunts, les Américains au fort Niagara font de même pour saluer la bravoure de leur ennemi. 18 octobre 1812 L’USS Wasp capture le HMS Frolic au nord des Bermudes. Plus tard dans la journée, le HMS Poictiers s’empare des deux navires. 23 octobre 1812 Des milices américaines lancent une attaque-surprise sur le poste britannique de Saint-Régis (Akwesasne), dans le Bas-Canada. À cheval sur la frontière internationale le long du Saint-Laurent, la communauté d’Akwesasne, dans le Bas-Canada, est divisée par la guerre entre les Américains et les Britanniques qui veulent tous deux s’assurer la loyauté des Mohawks. En partie dans le but de s’assurer la loyauté des Premières nations, la Couronne place en garnison dans le poste un détachement de Voyageurs canadiens. Ceux-ci sont la cible d’une attaque des miliciens américains du poste de French Mills situé tout près dans l’État de New York. Les Américains tuent huit Voyageurs, font une quarantaine de prisonniers, puis ils pillent les magasins et volent les cadeaux destinés aux Autochtones. En revanche, un contingent de miliciens britanniques et de guerriers autochtones reprend le poste en novembre 1813 et le conserve jusqu’à la fin de la guerre. En conséquence de l’attaque initiale, bien des guerriers autochtones choisissent de se ranger du côté des Britanniques. Indiens de Saint-Régis, Katherine Jane Ellice, 1-10 août 1838, BAC C-013393 25 octobre 1812 L’USS United States défait le HMS Macedonian à l’ouest des îles Canaries. Novembre 1812 Des troupes américaines commandées par le major-général Henry Dearborn amorcent leur marche sur Montréal depuis Plattsburgh, dans l’État de New York. 10 novembre 1812 Les Voltigeurs canadiens et 300 Amérindiens de Kahnawake (Caughnawaga), sous le commandement du lieutenant-colonel Charles de Salaberry, marchent sur Lacolle, dans le Bas-Canada, à la rencontre de l’armée du major-général Henry Dearborn. Fuite du HMS Royal George . L’escadron du commodore américain Isaac Chauncey pourchasse le Royal George jusque dans le port de Kingston, dans le Haut-Canada. 24 Parti de Sackets Harbor, dans l’État de New York, l’escadron naval du commodore Isaac Chauncey tombe sur le HMS Royal George et le pourchasse jusque dans le port de Kingston, échangeant des coups de feu avec le vaisseau britannique et plusieurs batteries installées sur la rive. À la suite de la confrontation, qui permet à Chauncey de capturer plusieurs navires précieux, le commodore américain, confiant, rapporte à ses supérieurs que ses navires ont maintenant la mainmise sur le lac Ontario. Cet affrontement, première bataille d’importance sur le lac Ontario et unique combat à avoir lieu à Kingston pendant la guerre, met en lumière la puissance navale des États-Unis. En conséquence, les Britanniques consolident leurs installations navales à Kingston en confiant le commandement de la marine provinciale à la Royal Navy, en construisant d’autres navires de guerre au chantier naval et en renforçant les ouvrages défensifs de la ville. 13 novembre 1812 Un sous-officier du 104e régiment, en poste à St. Andrews au Nouveau-Brunswick, commence à entraîner la milice locale dans le cadre d’exercices militaires. 14 novembre 1812 Le capitaine Gustavus Nicolls des Royal Engineers présente au lieutenantgouverneur sir John Coape Sherbrooke un rapport comprenant des recommandations sur la défense du Nouveau-Brunswick. Le rapport du capitaine Gustavus Nicolls, le Royal Engineer en chef à Halifax, souligne l’importance du fleuve Saint-Jean et de la ville de Saint John. Le fleuve est une voie de communication essentielle vers les Canadas en hiver. De plus, un ennemi qui réussirait à s’en emparer pourrait constituer une menace terrestre pour la Nouvelle-Écosse. Nicolls est impressionné par la position avantageuse qu’occupe Saint John à l’embouchure du fleuve, écrivant que cette ville est la clé de la province, et qu’il est donc important de la protéger du mieux possible. Il recommande l’amélioration des ouvrages défensifs protégeant la ville contre une attaque terrestre de l’ouest, selon lui le côté le plus vulnérable, ce qui donne lieu à la construction de ce qu’on appelle aujourd’hui le lieu historique national de la Tour-Martello-de-Carleton. 20 novembre 1812 Première bataille de la Rivière Lacolle, dans le Bas-Canada. L’avant-garde de l’armée du major-général Henry Dearborn traverse la frontière près de Champlain, dans l’État de New York. Prévoyant marcher sur le Bas-Canada et prendre Montréal, le major général américain Henry Dearborn rassemble à Plattsburg de 5 000 à 6 000 soldats et miliciens en vue d’une attaque. Le lendemain de son arrivée à Champlain, New York, le 19 novembre, son armée passe à l’attaque à Lacolle et s’empare d’un blockhaus britannique aux mains d’une petite troupe de miliciens canadiens et de guerriers autochtones. Dans la confusion de la bataille, certains des soldats de l’avant-garde américaine tombent sous le feu de leurs frères d’armes. Le lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry arrive bientôt en renfort avec des contingents de Voltigeurs et de guerriers des Premières nations, et repousse l’envahisseur. Les Américains battent en retraite dans leurs quartiers d’hiver à Plattsburg. Une deuxième attaque a lieu à Lacolle en 1814. Voltigeurs canadiens, 1813, piquet de garde. Eugene Leliepvre, Parcs Canada 21 novembre 1812 Des duels d’artillerie ont lieu le long de la rivière Niagara entre le fort George dans le Haut-Canada et le fort Niagara dans l’État de New York, ainsi qu’entre le fort Érié 25 dans le Haut-Canada et les batteries américaines installées à Black Rock dans l’État de New York. 22 novembre 1812 Le HMS Southampton du capitaine sir James Lucas Yeo défait l’USS Vixen au large de la Géorgie. Yeo commandera plus tard les forces navales britanniques sur le lac Ontario. 23 novembre 1812 Une force combinée de soldats britanniques, de miliciens canadiens et d’Amérindiens d’Akwesasne remporte la victoire lors d’un raid sur des miliciens américains à French Mills, dans l’État de New York, en représailles à l’attaquesurprise sur Saint-Régis (Akwesasne) le 23 octobre 1812. Une force d’invasion américaine est repoussée à Frenchman’s Creek près du fort Érié, dans le Haut-Canada. 28 novembre 1812 À la suite de la défaite sur les hauteurs de Queenston, le brigadier-général Alexander Smyth prend le commandement des troupes américaines sur la frontière du Niagara. Avant l’aube le 28 novembre, ses hommes débarquent au nord du fort Érié et attaquent les postes britanniques près du ruisseau Frenchman. La première vague d’attaquants est repoussée après d’âpres combats. Smyth annule l’invasion prévue une fois le jour venu. Une seconde tentative échoue deux jours plus tard, ce qui met les troupes américaines en furie : les soldats tirent sur Smyth, qui doit s’enfuir à Buffalo, dans l’État de New York. Il remet sa démission. On se souviendra de Smyth pour ses déclarations grandiloquentes ainsi que pour le manuel d’exercices militaires utilisé par l’armée américaine pendant la guerre, dont il est l’auteur. Décembre 1812 Le major-général George Stracey Smyth met en service un second chasseur de corsaires dans la baie de Fundy, la goélette armée Hunter. 5 décembre 1812 Le HMS Plumper sombre après avoir heurté un haut-fond près de la pointe Lepreau dans la baie de Fundy, ce qui coûte la vie à 42 passagers et membres d’équipage. 17 et 18 décembre 1812 Une force amérindienne défait les troupes du colonel américain John B. Campbell lors de la bataille de Mississinewa, dans le territoire de l’Indiana. 29 décembre 1812 Au large de la côte du Brésil, l’USS Constitution s’empare du HMS Java après un dur combat. De janvier 1813 à mars 1813 1813 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 101e régiment et la Royal Marine Artillery. Levée de la milice d’infanterie légère de la frontière dans le Bas-Canada. Hiver 1812-1813 La contrebande américaine sert à approvisionner des troupes britanniques en nourriture. 26 Les voies d’eau gelées et les particularités géographiques favorisent le commerce illégal entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique, car les troupes sont trop peu nombreuses pour patrouiller sur la longue frontière qui sépare les deux pays. Les produits de contrebande en provenance des États-Unis sont généralement des denrées alimentaires pour nourrir les troupes britanniques, notamment la viande, car les approvisionnements de la colonie ne permettent pas de satisfaire la demande des militaires, et le prix élevé que le gouvernement est prêt à payer pour obtenir ces produits en fait une belle occasion pour les entrepreneurs. Les denrées entrent donc au Canada, notamment par les Mille-Îles, Prescott et Cornwall dans le Haut-Canada, et le long du lac Champlain dans le Bas-Canada. Cette activité illégale florissante illustre bien l’état d’esprit qui anime les individus des deux côtés de la frontière pour qui l’intérêt personnel passe devant l’intérêt national. Janvier 1813 Le navire de transport Diligence, chargé d’armes destinées à la milice du NouveauBrunswick, s’échoue près de Machias, dans le district du Maine. L’équipage est capturé et les marchandises saisies. Les autorités britanniques interdisent au major-général George Stracey Smyth de retenir les services d’autres corsaires, ce qui oblige les marchands du NouveauBrunswick intéressés par ces activités à obtenir des lettres de marque à Halifax, ou encore à investir dans des entreprises corsaires basées en Nouvelle-Écosse. Le lieutenant-colonel Ralph Bruyeres des Royal Engineers termine son étude des rives canadiennes du fleuve Saint-Laurent et recommande la fortification de lieux clés depuis Coteau-du-Lac dans le Bas-Canada jusqu’à Kingston dans le HautCanada. De janvier à octobre 1813 9 janvier 1813 11 janvier 1813 Plusieurs compagnies de miliciens volontaires sont formées sur l’Île-du-PrinceÉdouard, et les districts de la milice sont réorganisés au sein de la colonie. La Grande-Bretagne déclare officiellement la guerre aux États-Unis. Le HMS Acasta et le HMS Poictiers capturent la goélette corsaire américaine Highflyer, qui est mise en service au sein des forces britanniques. Une compagnie de conducteurs provinciaux de la Royal Artillery est levée dans le Bas-Canada. 17 janvier 1813 Le HMS Narcissus s’empare de l’USS Viper dans le golfe du Mexique. 21 janvier 1813 Les Canadian Light Dragoons sont formés dans le Bas-Canada. 22 janvier 1813 Bataille de Frenchtown, dans le territoire du Michigan. Le 18 janvier, des soldats réguliers américains et des miliciens du Kentucky dirigés par le brigadiergénéral James Winchester expulsent les troupes britanniques occupant Frenchtown. Quatre jours plus tard, de l’autre côté de la rivière Détroit au fort Amherstburg, le colonel Henry Procter lance une contreattaque à la tête d’une force composée de soldats réguliers britanniques, de miliciens, de membres de la marine provinciale et de plus de 600 guerriers amérindiens dirigés par le chef wyandot Tête Ronde (Stiahta). Les hommes de Procter prennent les Américains par surprise, mais ceux-ci infligent de lourdes pertes aux Britanniques avant de se rendre. Craignant une contre-attaque, Procter se replie rapidement sur Amherstburg, laissant derrière lui les prisonniers américains blessés, qui sont par la suite exécutés par les guerriers. Cet événement est à l’origine du cri de guerre américain « Souvenons-nous de la Raisin! ». En raison de cette défaite, le supérieur de Winchester, le major général William Henry Harrison, doit annuler son offensive de l’hiver 1813 pour construire le fort Meigs en Ohio. 27 6 février 1813 En représailles au harcèlement de leurs navires marchands par les corsaires américains, les Britanniques instaurent le blocus des baies du Delaware et de Chesapeake. 7 février 1813 Un raid est lancé contre Elizabethtown (Brockville), dans le Haut-Canada. La compagnie de fusiliers américains du capitaine Benjamin Forsyth et la milice de l’État de New York livrent une bataille fructueuse contre la ville située sur le fleuve SaintLaurent. Six compagnies (573 hommes de tous rangs) du 104e régiment (anciennement les New Brunswick Fencibles) commencent leur légendaire marche hivernale depuis Fredericton au Nouveau-Brunswick jusqu’aux Canadas. 15 février 1813 Au début de 1813, le gouverneur général sir George Prévost ordonne que des renforts lui soient envoyés à partir du commandement de la Nouvelle-Écosse, qui comprend alors le Nouveau-Brunswick. Prévost croit que la plupart des combats auront lieu dans les Canadas, et que la Royal Navy est en mesure d’assurer une protection adéquate des provinces maritimes. Les 573 hommes du 104e régiment quittent Fredericton à la mi-février. Munis de raquettes, ils marchent dans un froid glacial jusqu’à Québec, dans le Bas-Canada, les derniers d’entre eux arrivant le 15 mars. Après un bref repos, ils continuent jusqu’à Kingston, dans le Haut-Canada, et plus tard jusqu’à la péninsule du Niagara, où ils prendront part à de nombreux affrontements. Leur marche met en lumière l’importance stratégique du fleuve Saint-Jean en hiver, lorsque les glaces empêchent toute navigation dans le golfe du Saint-Laurent. 22 février 1813 Un raid est lancé contre Ogdensburg, dans l’État de New York. Les affrontements le long de la frontière du Saint-Laurent sont caractérisés principalement par des opérations de pillage lancées des deux côtés du fleuve. En partie en représailles à un raid des États-Unis sur Elizabethtown (Brockville) dans le Haut-Canada en février 1813, et aussi pour distraire les Américains pendant que le gouverneur général sir George Prévost quitte Prescott, le lieutenant-colonel George Macdonell quitte ce poste à la tête d’une troupe et simule la tenue d’exercices militaires sur le fleuve gelé avant de lancer une attaque sur Ogdensburg, la seule ville américaine le long du Saint-Laurent qui héberge une garnison. Les Britanniques chassent les Américains pendant l’attaque, puis pillent les entrepôts militaires et privés de la ville. Ogdensburg est laissée sans garnison jusqu’à la fin de la guerre, et les convois de ravitaillement britanniques peuvent donc circuler plus librement sur le fleuve. 24 février 1813 L’USS Hornet s’empare du HMS Peacock au large de la côte de la Guyane. 26 février 1813 Le 6e bataillon de la milice d’élite du Bas-Canada est levé. Mars 1813 Le blocus britannique est élargi à l’ensemble du littoral est des États-Unis. 3 mars 1813 La Compagnie provinciale d’artillerie est levée dans le Haut-Canada. Elle est dirigée par le capitaine Alexander Cameron de la milice de Lincoln. La troupe des Niagara Provincial Light Dragoons, également appelées « la troupe de Merritt », est formée. Cette petite unité dirigée par le lieutenant puis capitaine William Hamilton Merritt, participera aux campagnes dans la péninsule du Niagara jusqu’à la fin de la guerre, et affrontera souvent d’anciens voisins dirigés par le lieutenant-colonel Joseph Willcocks, commandant des traîtres Volontaires canadiens. Une autre compagnie de conducteurs provinciaux de la Royal Artillery est levée dans le Haut-Canada pour compenser le nombre insuffisant de soldats britanniques du Corps of Royal Artillery Drivers postés en Amérique du Nord britannique. Les 28 10 mars 1813 15 mars 1813 hommes qui font partie de cette milice reçoivent le même salaire, la même nourriture et les mêmes uniformes que leurs homologues britanniques. Dans le cadre de la réorganisation de la milice du Haut-Canada, le Corps d’artificiers provinciaux est créé. Les premiers esclaves afro-américains en fuite dans la baie de Chesapeake cherchent refuge à bord du HMS Victorious. La sixième compagnie du 104e régiment, qui a cheminé par voie terrestre depuis le Nouveau-Brunswick, arrive à Québec dans le Bas-Canada. Le commandant en chef Oliver Hazard Perry reçoit l’ordre du commodore Isaac Chauncey de prendre le commandement d’un escadron américain sur le lac Érié. Perry entre dans ses nouvelles fonctions à Érié en Pennsylvanie le 27 mars. 17 et 18 mars 1813 18 mars 1813 Un duel d’artillerie a lieu entre Black Rock dans l’État de New York et le fort Érié dans le Haut-Canada. Le Bataillon de la milice volontaire incorporée est levé dans le Haut-Canada. Les soldats de la milice sédentaire et des compagnies de flanc enrôlés dans les comtés du Haut-Canada étaient en service pendant de courtes périodes, ce qui réduisait l’efficacité de ces unités. Treize compagnies de la milice incorporée, en service permanent, sont donc formées à Prescott, à Kingston, à York et à Niagara. Entraîné et équipé à York, le régiment est par la suite envoyé dans la péninsule du Niagara en juillet 1814, où il arrive juste avant la bataille de Lundy’s Lane. Lors de cet affrontement, le bataillon encaisse l’attaque des Américains sur le flanc gauche des Britanniques : un milicien sur trois est tué. Les survivants se rassemblent alors autour du major James Kerby, un marchand de la région. Le régiment demeure dans la péninsule du Niagara jusqu’à la fin de 1814. Il est dissout le 25 mars 1815. 19 mars 1813 Le commodore sir James Lucas Yeo devient commandant en chef des forces navales britanniques dans les eaux canadiennes. 25 mars 1813 Les Dorchester Provincial Light Dragoons sont formés dans le Bas-Canada. 27 mars 1813 Les hommes du 104e régiment quittent Québec dans le Bas-Canada en direction de Kingston dans le Haut-Canada. D’avril 1813 à juin 1813 Printemps 1813 Le capitaine Daniel Pring commande les forces de la Royal Navy sur le lac Champlain. Il arrive à l’Île-aux-Noix le 25 juillet. En raison de la valeur stratégique de Kingston dans le Haut-Canada, qui sert de point de transbordement pour les troupes et les marchandises, ainsi que du chantier naval qui s’y trouve, les Britanniques commencent à y ériger une série de fortifications. À la fin de la guerre, la ville sera entourée de batteries et de blockhaus en bois reliés par une palissade, également en bois. Du côté est du port, le chantier naval sera protégé par un nouveau poste nommé fort Henry. Avril 1813 La construction d’ouvrages défensifs, dont un blockhaus octogonal, débute à Coteaudu-Lac dans le Bas-Canada. 29 Pendant de nombreuses années, Coteau-du-Lac est un important lien logistique entre le Haut et le Bas-Canada et le lieu du premier canal avec écluse en Amérique du Nord (1781). Au début de la guerre, les troupes sont placées en garnison dans le vieux blockhaus décrépit du XVIIIe siècle à ce poste situé sur le Saint-Laurent, voie de transbordement stratégique des Britanniques. Sur recommandation du Royal Engineer Ralph Bruyeres, un programme de construction ambitieux est mis en œuvre pour le renforcement du système de défense, notamment la construction d’un grand blockhaus octogonal en bois et des travaux de terrassement de chaque côté du canal. Le site de Coteau-du-Lac ne subit aucune attaque, mais demeure en état d’alerte quand le major général Wilkinson lance sa campagne sur le SaintLaurent en novembre 1813 dans le but de prendre Montréal. Des canonnières sont construites au chantier naval de l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada. 3 avril 1813 La troupe des Western Rangers, également appelée « les Rangers de Caldwell », est formée dans le Haut-Canada. Elle porte le nom de son commandant, William Caldwell, un marchand qui a des liens avec le département des Indiens. Cette unité de la milice est créée pour combattre aux côtés des alliés amérindiens des Britanniques. Elle participera à plusieurs combats dans le Haut-Canada, notamment aux batailles de Moraviantown, de Longwoods et de Lundy’s Lane. Les troupes de Provincial Light Dragoons du capitaine Andrew Adams et du capitaine Richard Fraser sont formées dans l’Est du Haut-Canada. Les deux troupes seront fusionnées le 25 septembre 1813. Des combats ont lieu sur la rivière Rappahannock en Virginie. Des bateaux de la Royal Navy abordent et capturent quatre navires américains. 6 avril 1813 Des navires de la Royal Navy bombardent Lewes, au Delaware. 8 avril 1813 Le Corps provincial des voyageurs du commissariat est créé dans le Bas-Canada. 12 avril 1813 Des bataillons d’infanterie légère de la milice sont formés dans le Bas-Canada. 15 avril 1813 Le fort Charlotte, dans l’Ouest de la Floride, est pris aux Espagnols par les troupes américaines. 22 avril 1813 La marine provinciale, créée en 1778, est démantelée. 27 avril 1813 Bataille de York, dans le Haut-Canada. Ne pouvant lancer une attaque amphibie sur Kingston en raison des glaces qui bloquent le port, le brigadier-général américain Zebulon Pike se tourne plutôt vers York et les navires de guerre qui y sont en construction. Incapable d’empêcher le débarquement des Américains, le major-général sir Roger Hale Sheaffe ordonne que l’on brûle le sloop Sir Isaac Brock et que l’on fasse exploser la poudrière du fort York, ce qui tue des centaines d’Américains dont Pike, qui est blessé à mort. Les soldats réguliers de Sheaffe battent en retraite jusqu’à Kingston, laissant la milice négocier la reddition de la ville. Les Américains occupent la ville pendant un peu plus d’une semaine et détruisent des biens publics et privés. Bien que cette attaque ait affaiblie leur armée, ils réussissent néanmoins à perturber les plans de leurs ennemis, car les provisions destinées à l’escadron britannique sur le lac Érié sont perdues pendant la bataille. 28 avril 1813 Les Britanniques inaugurent le HMS Sir George Prevost (22 canons), qui sera peu après rebaptisé Wolfe , à Kingston dans le Haut-Canada. Ce navire deviendra le navire amiral du commodore sir James Lucas Yeo lorsqu’il arrivera à Kingston en mai 1813. 30 29 avril 1813 Les Canadian Light Dragoons sont levés dans le district de Montréal, dans le BasCanada. Ces troupes serviront dans le Haut et le Bas-Canada. Un raid est lancé sur Frenchtown, au Maryland. Des marins britanniques et des Royal Marines attaquent et dispersent la milice du Maryland. Des provisions sont réquisitionnées dans la ville. Mai 1813 Deux compagnies du 99e régiment sont stationnées à Annapolis Royal en NouvelleÉcosse pour défendre cette partie de la côte de la baie de Fundy contre les corsaires, et pour aller à la défense de Saint John au Nouveau-Brunswick, dans l’éventualité d’une attaque contre cette ville. Dominique Ducharme recrute des guerriers des Premières nations et les conduits dans la péninsule du Niagara, dans le Haut-Canada. Ils participeront à la bataille de Beaver Dams en juin 1813. Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 19e régiment des Light Dragoons, la seule unité de cavalerie régulière britannique qui servira en Amérique du Nord britannique pendant la guerre. Dans le Bas-Canada, des unités d’infanterie légère de la frontière et la Compagnie indépendante des volontaires de la milice sont créées. Du 1er au 9 mai 1813 Premier siège du fort Meigs en Ohio. 3 mai 1813 Les forces navales britanniques dirigées par le contre-amiral sir George Cockburn attaquent Havre de Grace et Bell’s Ferry au Maryland. Arrivée à Québec, dans le Bas-Canada, du commodore sir James Lucas Yeo et de détachements de la Royal Navy. 5 mai 1813 Une partie de leur territoire de l’Ohio étant occupé, les Premières nations font pression sur le major-général britannique Henry Procter pour qu’il attaque le quartier général du major-général William Henry Harrison sur la rivière Maumee. Procter se rend également compte que les Américains constituent une menace militaire pour sa base d’Amherstburg dans le Haut-Canada. Ainsi, après l’arrivée de renforts de Niagara, Procter assiège le fort Meigs, le bombardant à l’aide de ses canonnières et de batteries érigées des deux côtés de la rivière. Le 5 mai, les alliés infligent une défaite à une importante force américaine venue en renfort ainsi qu’aux défenseurs du fort qui tentent une sortie. Toutefois, comme ses provisions s’épuisent et qu’il ne dispose pas de pièces d’artillerie adaptées à la tenue d’un siège, le major-général britannique doit mettre fin à l’opération. En raison de cette défaite, Procter perd le respect de Tecumseh et d’autres chefs amérindiens. Dans le but de renforcer les défenses navales en eaux douces du Canada, le commandant en chef sir George Prévost plaide à maintes reprises en faveur du renforcement de la marine royale. Le gouvernement britannique acquiesce à sa demande en nommant le distingué vétéran sir James Lucas Yeo commodore et commandant des forces navales sur les lacs du Canada. Yeo est d’abord et avant tout responsable de la défense des provinces d’Amérique du Nord, mais il souhaite aussi regagner la domination britannique sur le lac Ontario alors sous le contrôle de la flottille du commodore de la marine américaine Isaac Chauncey. Yeo quitte l’Angleterre en mars à bord du Woolwich en compagnie de plus de quatre cents officiers et marins dont un grand nombre rentrent à peine d’une campagne en mer Baltique. Yeo apporte aussi des pièces d’artillerie et des fournitures nécessaires à l’établissement d’une force navale sur les Grands Lacs. 31 13 mai 1813 15 mai 1813 Le capitaine James MacLaughlan, commandant des Royal Engineers à Saint John au Nouveau-Brunswick, rapporte que les habitants de St. Andrews ont érigé trois batteries comportant chacune un blockhaus. Le commodore sir James Lucas Yeo arrive à Kingston, dans le Haut-Canada. Avant l’arrivée du commodore Yeo, c’était la marine provinciale, essentiellement un service de transport, qui administrait les forces navales britanniques sur les lacs. Mais cette organisation, qui fait partie du département de l’armée du quartier-maître général, manque d’officiers d’expérience et de marins compétents et est incapable de résister au pouvoir croissant de la force navale américaine dirigée par le commodore Isaac Chauncey. Yeo et un groupe de 465 officiers de la Royal Navy sont donc envoyés d’Angleterre en mars 1813 pour assurer la défense de la colonie. Yeo prend le commandement de tous les navires de la marine provinciale et dépêche des membres de sa force au lac Champlain, sous les ordres du commandant Daniel Pring, et au lac Érié, sous les ordres du commandant Robert Barclay. Peu après son arrivée, Yeo attaque les Américains à Sackets Harbor. 22 mai 1813 Début de la campagne du corsaire britannique Dart . Peu de corsaires ont mené leurs activités à partir du Nouveau-Brunswick, car ils auraient risqué de perturber les échanges commerciaux autorisés. Des quelques corsaires néo-brunswickois qui ont pris la mer, le Dart, sloop de 74 tonnes, est celui qui a connu le plus de succès. Le Dart, à l’origine un sloop américain, est capturé par la Royal Navy au début de 1813 et vendu aux enchères à Halifax, où il est acquis par un groupe d’investisseurs de Saint John, au Nouveau-Brunswick. Ses activités de corsaire, qui débutent le 22 mai sous les ordres du capitaine John Harris de Clementsport en Nouvelle-Écosse, auraient pu connaître une fin prématurée : le 28 mai, par un épais brouillard, le HMS Rattler fait feu sur le sloop, son capitaine l’ayant pris pour un navire ennemi. Le Dart rapporte dix prises avant d’être capturé par le navire de la douane américaine Vigilant au large du Rhode Island le 4 octobre 1813. Du 25 au 27 mai 1813 27 mai 1813 Bataille du Fort George, dans le Haut-Canada. Le 25 mai, des batteries américaines installées le long de la rivière Niagara ouvrent le feu sur le fort George, détruisant le principal fort britannique sur cette rivière au terme d’une journée de bombardement. Le matin du 27 mai, 4 500 soldats américains commandés par le major-général Henry Dearborn débarquent sur la rive du lac Ontario à l’ouest de Niagara. Attaqués par un ennemi deux fois supérieur en nombre, les Britanniques, Canadiens et Amérindiens doivent en plus subir les tirs d’artillerie des navires américains. Après avoir essuyé de lourdes pertes, le brigadier-général britannique John Vincent abandonne ses positions dans la péninsule du Niagara et ordonne à ses troupes de battre en retraite jusqu’à Burlington Heights. Ce recul contrarie les plans des Américains, qui prévoyaient barrer la voie aux Britanniques et les anéantir entre Queenston et Niagara. Les forces américaines établissent une base au fort George pour soutenir leur invasion du Haut-Canada. Les Britanniques battent en retraite jusqu’à Burlington Heights, dans le HautCanada. Après la bataille du Fort George, le brigadier-général britannique John Vincent abandonne la péninsule du Niagara et bat en retraite jusqu’aux fortifications de Burlington Heights. Cinq navires de guerre américains, repoussés sur la rivière Niagara par les canons du fort Érié, se joignent à la flotte des ÉtatsUnis sur le lac Érié. Ils participeront à la bataille du Lac Érié à l’automne. Vincent dissout la milice du Niagara, laissant les hommes se débrouiller seuls face à l’occupant américain. Depuis Burlington Heights, les Britanniques peuvent à tout le moins envoyer des renforts et des provisions essentielles aux postes situés plus à l’ouest. S’ils venaient à perdre cette position, ils devraient abandonner la partie ouest du Haut-Canada et mettre fin à leurs alliances avec les Premières nations associées au chef shawnee Tecumseh. 32 Plan britannique de Burlington Heights dans le Haut-Canada en 1813, de Ralph Henry Bruyeres des Royal Engineers, BAC RG8I, vol. 387, p. 106. 29 mai 1813 Bataille de Sackets Harbor, dans l’État de New York. L’escadron américain du commodore Isaac Chauncey étant retenu à Niagara, le gouverneur général sir George Prévost planifie une attaque amphibie depuis Kingston, dans le Haut-Canada, sur Sackets Harbor, la principale base navale américaine sur le lac Ontario. L’escadron du commodore sir James Lucas Yeo est chargé de transporter environ 800 soldats jusqu’à la ville ennemie. Le 28 mai cependant, le vent tombe, ce qui immobilise la flotte au large de la rive américaine et révèle sa présence à l’adversaire. La garnison de la ville profite du délai pour se préparer. L’attaque du lendemain matin échoue, et les Britanniques se font pilonner. Pris de panique, les officiers américains ordonnent que le feu soit mis aux entrepôts et à un navire de guerre en construction, le General Pike. L’incendie est éteint une fois les Britanniques repartis. Chauncey rassemble alors la flotte à Sackets Harbor et ne quitte plus le port jusqu’à ce que la construction du General Pike soit achevée à la fin juillet. Temporairement maître du lac, Yeo mène plusieurs opérations amphibies fructueuses. De juin à décembre 1813 Les Britanniques font le blocus du fort George, dans le Haut-Canada, alors occupé par les Américains. Après la bataille de Stoney Creek, les Britanniques et leurs alliés autochtones instaurent le blocus du fort George, alors occupé par les Américains. Le brigadier-général américain écrit que toute son armée se terre, paniquée et découragée. Les troupes américaines qui s’aventurent hors des murs du fort sont attaquées et repoussées, souvent par des guerriers amérindiens alliés aux Britanniques. Des coups de feu retentissent dans les champs et les bois que les soldats réguliers, les miliciens et les Amérindiens tentent de contrôler. Les terribles conditions de vie et d’hygiène dans le camp américain entraînent des maladies et des décès et sapent le moral des soldats. Cet enlisement sur la frontière du Niagara pousse les ÉtatsUnis à déplacer leurs troupes vers la région du Saint-Laurent à l’automne 1813. Juin 1813 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le régiment de Watteville et le 13e régiment. Le major-général Louis de Watteville prend le commandement du district de Montréal, dans le Bas-Canada. Le 2e bataillon du 8e régiment (appelé aussi « le régiment du roi ») arrive au NouveauBrunswick, et la milice qui avait été formée pour défendre la province met fin à ses activités. Le dernier navire du commandant en chef Oliver Hazard Perry est mis à l’eau à Érié, en Pennsylvanie. Six nouveaux navires américains, construits pendant l’hiver précédent, se joignent à un escadron de cinq navires déjà formé à Black Rock, dans l’État de New York. 33 1 juin 1813 Le HMS Shannon défait l’USS Chesapeake au large de Boston, au Massachusetts. Bien que le blocus des côtes des États-Unis par la Royal Navy ne s’étende pas encore à la Nouvelle-Angleterre, le HMS Shannon, commandé par le capitaine Philip Broke, fait partie du petit escadron qui surveille les activités navales américaines dans le port de Boston. Il se trouve isolé, cependant, lorsque le capitaine James Lawrence de l’USS Chesapeake (le même navire qui a été malmené par le HMS Leopard en 1807) décide imprudemment s’en prendre à lui. Il s’agit d’une décision périlleuse, car Broke est un spécialiste de l’artillerie navale, ayant adopté des concepts comme le tir de concentration. Ainsi, malgré un armement relativement équivalent, le Shannon vient rapidement à bout du Chesapeake, s’en emparant au bout de quinze minutes seulement. Blessé à mort, Lawrence ordonne aux marins de ne pas rendre le bateau, déclaration qui fera de lui un héro national. 3 juin 1813 Les navires américains Growler et Eagle sont capturés par les forces britanniques sur la rivière Richelieu, près de l’Île-aux-Noix, dans le Bas-Canada. Alors qu’ils patrouillent dans les eaux du lac Champlain pour freiner la contrebande vers le Bas-Canada, les navires américains Growler et Eagle s’engagent sur la rivière Richelieu et remontent vers le nord jusqu’à se trouver à portée de vue des fortifications de l’île aux Noix. Informés de l’incursion des Américains, les Britanniques lancent immédiatement trois canonnières à l’assaut des sloops qui approchent. L’étroit chenal empêche ces derniers de faire demi-tour et les canons britanniques leur infligent de lourds dommages pendant une bataille de trois heures. Les Américains finissent par se rendre et leurs navires, rebaptisés le Shannon et le Broke, sont intégrés à la flottille britannique. Cette capture permet alors aux Britanniques de prendre le contrôle maritime du lac Champlain, mais les deux navires sont plus tard repris par les Américains durant la bataille de Plattsburg. 6 juin 1813 Bataille de Stoney Creek, dans le Haut-Canada. Le 1er juin, 3 000 soldats américains dirigés par les brigadiers-généraux William Winder et John Chandler s’approchent des positions tenues par les Britanniques à Burlington Heights, dans le Haut-Canada. Le soir du 5 juin, ils s’arrêtent à Stoney Creek. Ayant à sa disposition 700 hommes seulement, le brigadier-général britannique John Vincent ordonne une attaque nocturne risquée sur le camp des États-Unis. Guidés par le milicien éclaireur Billy Green, les soldats réguliers britanniques et un petit groupe de guerriers amérindiens prennent les forces américaines par surprise. Celles-ci se ressaisissent, et une bataille confuse s’engage alors en pleine noirceur. Winder et Chandler sont tous deux capturés. Les Britanniques se retirent avant que leur nombre soit révélé à l’ennemi par la lumière du jour. Cette attaque surprise atterre et désorganise les Américains, qui se replient jusqu’au ruisseau Forty Mile, dans le Haut-Canada. Il s’agit d’une victoire inspirante pour les Amérindiens et les miliciens canadiens. Champ de bataille de Stoney Creek, 1910, BAC PA-009674 Le HMS Shannon escorte sa prise de guerre, l’USS Chesapeake , dans le port de Halifax en Nouvelle-Écosse. Partis de Kingston dans le Haut-Canada sur l’ordre du commodore sir James Lucas 34 Yeo, le commandant Robert Barclay et un contingent de marins de la Royal Navy arrivent à Amherstburg, dans le Haut-Canada. Le commandant britannique Robert Barclay, 28 ans, a déjà de nombreux combats navals à son actif lorsqu’il est envoyé à Amherstburg dans le but de renforcer ces installations sur le lac Érié en remplaçant les hommes de la marine provinciale par ceux de la Royal Navy, qui sont des professionnels. Accompagné de plusieurs officiers et de quelques dizaines de marins de la Royal Navy et anciens membres de la marine provinciale, Barclay constate à son arrivée que la situation est grave : les marins d’expérience sont peu nombreux, et les matériaux et équipements disponibles sont insuffisants pour achever le navire amiral de l’escadron d’Amherstburg, le HMS Detroit. De plus, le commandant en chef américain Oliver Hazard Perry travaille à la mise sur pied d’un escadron de force supérieur qui menacera bientôt la ligne d’approvisionnement britannique sur le lac Érié. Malgré ces difficultés, Barclay engagera bientôt la bataille contre les Américains pour la domination du lac Érié. 7 juin 1813 Des combats ont lieu à Forty Mile Creek, dans le Haut-Canada. Après la bataille de Stoney Creek, les Américains se replient jusqu’au ruisseau Forty Mile. Le 7 juin, la flotte britannique du commodore sir James Lucas Yeo, qui transporte des soldats et des provisions à destination de Burlington, apparaît au large. Yeo débarque ses troupes et commence à bombarder la force américaine, désormais dirigée par le major-général Morgan Lewis. Craignant d’être coupé de sa base, Lewis bat en retraite jusqu’au fort George. Cette retraite se transforme en déroute lorsque les Américains sont attaqués par des guerriers amérindiens et des miliciens canadiens. Pris de panique, ils laissent derrière eux de grandes quantités de matériel militaire. Deux jours plus tard, les Américains se retirent du fort Érié, de Chippawa et de Queenston pour se réfugier dans leur camp du fort George. 9 juin 1813 Les forces américaines incendient le fort Érié et abandonnent les postes de Chippawa et de Queenston dans le Haut-Canada. 11 juin 1813 Le Liverpool Packet est capturé par l’équipage du corsaire américain Thomas, de Portsmouth au New Hampshire. 12 juin 1813 Après avoir été partiellement incendié pendant l’attaque des Britanniques sur Sackets Harbor, dans l’État de New York, le 29 mai 1813, l’USS General Pike (26 canons) est inauguré dans ce port. Il renforcera considérablement la flotte américaine sur le lac Ontario. Sur le lac Ontario, la goélette américaine Lady of the Lake s’empare du navire britannique Lady Murray , parti de Kingston avec des provisions pour York dans le Haut-Canada. Un raid est lancé sur Sodus Point, dans l’État de New York. Les forces amphibies du commodore britannique sir James Lucas Yeo s’emparent de provisions américaines et mettent le feu aux entrepôts de la ville. Une flottille de 15 canonnières américaines attaque la frégate britannique Junon dans la baie de Chesapeake, faisant plusieurs morts et des dommages superficiels. 16 juin 1813 19 juin 1813 20 juin 1813 Été 1813 Un corps d’infanterie de la marine est levé dans le district de Montréal. Il sera affecté à la base navale de l’Île-aux-Noix, dans le Bas-Canada. 22 juin 1813 Laura Ingersoll Secord prévient les Britanniques d’une attaque imminente par les Américains. 35 Apprenant l’intention des Américains d’attaquer un important avant-poste britannique à la maison DeCew près de Beaver Dams, dans le Haut-Canada, Laura Secord, âgée de 38 ans, laisse son époux blessé dans leur maison de Queenston et entreprend son célèbre voyage pour prévenir le lieutenant James FitzGibbon. Afin d’éviter les sentinelles et les patrouilles américaines, Laura quitte la route principale et parcourt environ 30 kilomètres dans les marécages et les bois lors d’une journée particulièrement chaude. Des Amérindiens alliés aux Britanniques la mènent jusqu’à FitzGibbon ce soir-là. Les renseignements qu’elle lui transmet contribuent à la défaite des Américains lors de la bataille de Beaver Dams. Le récit de Laura Secord deviendra célèbre lors de la visite du prince de Galles en 1860. Elle fait partie des plus illustres héros canadiens de la guerre de 1812. Bataille de l’Île Craney, en Virginie. Des forces amphibies britanniques attaquent sans succès les fortifications américaines érigées sur l’île. 24 juin 1813 Bataille de Beaver Dams, dans le Haut-Canada. Le 24 juin, 600 soldats américains dirigés par le colonel Charles Boerstler quittent Queenston pour attaquer un important avant-poste britannique à l’intérieur des terres, la maison DeCew près de Beaver Dams. La colonne est attaquée par des guerriers kanienkehaka (mohawk) de Kahnawake (Caughnawaga), dans le Bas-Canada, menés par le capitaine Dominique Ducharme. Ceux-ci sont rejoints par un plus petit groupe d’Ohsweken (Six Nations de Grand River) dirigé par le capitaine William Kerr. Au terme d’une bataille de trois heures, les Américains, épuisés et manquant de munitions, se rendent à un petit groupe de soldats britanniques sous les ordres du lieutenant James FitzGibbon. Ce dernier devient un véritable héro pour avoir fait croire aux Américains qu’il disposait d’une force importante. À la suite de cette défaite, le major-général Henry Dearborn se voit retirer le commandement de la force américaine dans la péninsule du Niagara. Portrait de studio pris en juillet 1882 à Brantford, en Ontario, des guerriers survivants des Six Nations qui ont combattu aux côtés des Britanniques au cours de la guerre de 1812. De droite à gauche : Sakawaraton – John Smoke Johnson (né vers 1792), John Tutela (né vers 1797) et Young Warner (né vers 1794), BAC C-85127 25 et 26 juin 1813 26 juin 1813 28 juin 1813 Bataille de Hampton, en Virginie. Des soldats d’infanterie de la marine, des soldats et des marins britanniques effectuent un débarquement et s’emparent de la ville après avoir vaincu une force de miliciens de la Virginie. Plutôt que de se rendre à l’ennemi, le capitaine de la goélette corsaire américaine Young Teazer fait exploser son navire à Mahone Bay, en Nouvelle-Écosse, ce qui coûte la vie à 28 des 36 membres d’équipage. Certaines des victimes sont enterrées dans une fosse commune du cimetière anglican de Mahone Bay. La Gazette royale du Nouveau-Brunswick publie des soumissions concernant les matériaux nécessaires à la construction d’une tour Martello sur les hauteurs de Carleton. De juillet 1813 à septembre 1813 Juillet 1813 On rapporte que les corsaires américains sont « très nombreux dans la baie de 36 Fundy », et que la ville de Saint John au Nouveau-Brunswick « fait l’objet d’un blocus ». Six navires de la Royal Navy quittent Halifax en Nouvelle-Écosse pour se rendre dans la baie. 5 juillet 1813 8 juillet 1813 L’escadron britannique du commandant Robert Barclay quitte Amherstburg, dans le Haut-Canada, et patrouille le lac Érié, recueillant des renseignements sur la construction de navires de la marine américaine à Érié, en Pennsylvanie. Une incursion est lancée contre le fort Schlosser, dans l’État de New York. Des miliciens canadiens commandés par le lieutenant-colonel Thomas Clark s’emparent de provisions militaires à l’extrémité sud de la route de portage américaine contournant les chutes Niagara. Des combats ont lieu à Butler’s Farm, dans le Haut-Canada. Le 8 juillet, le lieutenant William Hamilton Merritt mène une expédition fructueuse pour récupérer du matériel médical laissé sur le champ de bataille après la bataille du fort George. Pendant que les Britanniques rassemblent le matériel, des Haudenosaunee (Confédération iroquoise) dirigés par John Norton ainsi que des Mississauga et des Ottawa commandés par le chef Oiseau Noir attaquent des avant-postes des États-Unis. Les Américains utilisent des troupes d’infanterie et de cavalerie pour appuyer leurs hommes. Les combats se déroulent entre les fermes Ball et Butler, à l’ouest de la ville de Niagara. Un détachement américain sous les ordres du lieutenant Joseph C. Eldridge tombe dans une embuscade et perd 20 hommes. Eldridge lui-même est tué : il aurait tiré sur un guerrier amérindien après la reddition des Américains. Major John Norton, Teyoninhokarawen, chef mohawk, Mary Ann Knight, 1805, BAC C-123832 11 juillet 1813 Les Britanniques font une incursion à Black Rock, dans l’État de New York. 12 juillet 1813 Des vaisseaux de la Royal Navy attaquent Ocracoke en Caroline du Nord et s’emparent de plusieurs navires américains. L’équipage des navires britanniques Contest et Mohawk s’emparent de la goélette américaine Asp le long de la rivière Potomac, et ils y mettent le feu. 14 juillet 1813 17 juillet 1813 Premier rassemblement des Volontaires canadiens au fort George, dans le HautCanada. 37 Le 17 juillet 1813, un petit groupe de traitres canadiens se joint à l’armée américaine au fort George. Les « Volontaires canadiens » sont commandés par Joseph Willcocks, anciennement éditeur d’un journal et membre de l’assemblée législative du Haut-Canada, et comptent parmi leurs rangs deux autres anciens élus de la colonie. Ces hommes joueront un rôle important en tant qu’éclaireurs et guides des envahisseurs, et ils feront régner la terreur parmi leurs anciens voisins à Niagara. Bien que l’unité compte moins de cent membres, elle est très respectée des commandants américains et participe aux batailles qui ont lieu sur la frontière du Niagara jusqu’à la fin de la guerre. Reconnus comme des traitres, les survivants de ce groupe s’installeront aux États-Unis après la guerre et recevront du gouvernement américain une compensation pour leurs pertes. Une escarmouche a lieu à Ball’s Farm près de Niagara, dans le Haut-Canada. 19 juillet 1813 20 juillet 1813 21 juillet 1813 Sur le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent, les corsaires américains Neptune et Fox de Sackets Harbor, dans l’État de New York, capturent un convoi britannique composé de 15 bateaux et de la canonnière Spitfire, mettant la main sur de précieuses provisions militaires. Ils battent en retraite sur le ruisseau Cranberry, dans l’État de New York. Dans une tentative pour reprendre les provisions qu’on leur a dérobées la veille, des forces britanniques luttent sans succès contre des corsaires américains sur le ruisseau Cranberry, dans l’État de New York. Le HMS Detroit est inauguré à Amherstburg, dans le Haut-Canada. Ce sloop est le plus grand navire construit par les Britanniques au chantier naval d’Amherstburg. Arrivée de renforts britanniques à Québec : le HMS Wasp et le commandant Thomas Everard. Du 21 au 27 juillet 1813 Second siège du fort Meigs, en Ohio. Des forces commandées par le major-général britannique Henry Procter et le chef Shawnee Tecumseh assiègent le fort Meigs, mais leur tentative de s’emparer du poste américain échoue. 22 juillet 1813 Le brick Lord Melville (14 canons) est inauguré par la Royal Navy à Kingston, dans le Haut-Canada. Le navire se joint à l’escadron britannique sur le lac Ontario. 27 juillet 1813 Bataille de Burnt Corn, dans le territoire du Mississippi. Cet événement est souvent considéré comme le premier combat de la guerre des Creek, un conflit opposant les États-Unis et une faction de la nation Muscogee (Creek) appelée Red Sticks. Des forces amphibies américaines menées par le colonel Winfield Scott lancent un raid sur Burlington Beach, dans le Haut-Canada. L’auberge King George Inn est détruite. 29 juillet 1813 Du 29 juillet au 4 août 1813 30 juillet 1813 Les Britanniques mènent une opération navale et terrestre sur la frontière du lac Champlain. Le lieutenant-colonel John Murray et ses troupes britanniques mènent des incursions dans des villages américains autour du lac Champlain à partir de Saint-Jean, dans le Bas-Canada. Les Britanniques lancent un raid sur Plattsburgh, dans l’État de New York. 38 31 juillet 1813 La ville de York (Toronto), capitale du Haut-Canada, est occupée pour une seconde fois par les forces amphibies des États-Unis. Les troupes du colonel Winfield Scott détruisent des biens publics et confisquent des provisions militaires britanniques. Août 1813 Le major-général Wade Hampton, commandant de la région du lac Champlain, rassemble et entraîne ses troupes à Burlington, au Vermont. Arrivée de renforts britanniques à Québec : le régiment de Meuron. 2 août 1813 Un assaut est lancé sur le fort Stephenson, à Fremont en Ohio. Après un second siège infructueux du fort Meigs, qui avait pour but de perturber la mise sur pied de l’armée du Nord-Ouest, les alliés autochtones du major-général Henry Procter insistent pour qu’il attaque le fort Stephenson, un poste américain qui protège la ligne d’approvisionnement du major-général William Henry Harrison le long de la rivière Sandusky. Procter accepte et lance un assaut contre le fort avec 500 soldats réguliers britanniques et des guerriers amérindiens. Croyant le fort Stephenson indéfendable, Harrison ordonne au major George Croghan d’évacuer ses 150 soldats, mais Croghan est résolu à défendre son poste. Les hommes de Procter essuient des tirs nourris et subissent de nombreuses pertes avant d’abandonner l’attaque. Croghan est couvert de louanges. Il s’agit de la dernière opération britannique d’importance en Ohio pendant la guerre. 6 août 1813 7 août 1813 8 août 1813 Dans le cadre de leur blocus de la baie de Chesapeake, les Britanniques occupent l’île Kent, au Maryland, et l’utilise comme zone de transit. L’île deviendra également un lieu de rassemblement pour les esclaves afro-américains en fuite. Les flottes des commodores sir James Lucas Yeo et Isaac Chauncey se rencontrent pour la première fois. Six navires britanniques et 13 navires américains s’échangent des coups de feu près de l’embouchure de la rivière Niagara sur le lac Ontario, mais la victoire reste hors d’atteinte des deux camps, et les dommages sont superficiels. Les goélettes américaines Hamilton et Scourge sont coulées sur le lac Ontario. Le 7 août 1813, les escadrons du commodore britannique sir James Lucas Yeo et du commodore américain Isaac Chauncey se rencontrent sur le lac Ontario, mais aucun combat n’est engagé. Cette nuit-là, deux des goélettes américaines naviguant les voiles déployées sont renversées par une violente rafale. Les vaisseaux manquaient de stabilité en raison du poids de leurs canons de fer : ces anciens navires marchands n’avaient pas été conçus pour transporter une telle charge. En quelques minutes seulement, les bâtiments et de nombreux marins sont engloutis par le lac. Bien que 16 hommes aient été sauvés, au moins 52 ont péri avec les goélettes. Il s’agit de la plus importante tragédie humaine à survenir sur les Grands Lacs pendant la guerre. Le Hamilton et le Scourge incarnaient les efforts des Américains pour inclure d’anciennes goélettes commerciales à leur escadron, une stratégie également adoptée par les Britanniques. 10 août 1813 Les escadrons des commodores sir James Lucas Yeo et Isaac Chauncey s’affrontent à nouveau sur le lac Ontario. Les Britanniques s’emparent de l’USS Julia et de l’USS Growler lorsque ceux-ci sont coupés du reste de la flotte américaine. Les Britanniques mènent une incursion à St. Michaels au Maryland. Ils s’emparent d’une batterie américaine et la détruisent. 13 août 1813 Une escarmouche a lieu entre des troupes régulières britanniques, en reconnaissance dans le secteur de l’île Kent, et des miliciens américains qu’ils rencontrent près de 39 Queenston, dans le Maryland. 14 août 1813 Le HMS Pelican capture l’USS Argus au large de la côte du pays de Galles. 17 août 1813 Des combats ont lieu à Ball’s Farm près de Niagara, dans le Haut-Canada. Le brigadier-général américain Peter Porter, des volontaires et leurs alliés amérindiens mènent une lutte fructueuse contre les alliés amérindiens des Britanniques. Parti d’Érié, en Pennsylvanie, l’escadron naval du commandant en chef Oliver Hazard Perry se joint à l’armée nord-ouest du major-général William Henry Harrison à Sandusky, en Ohio. Perry envoie des navires en reconnaissance près du chantier naval britannique d’Amherstburg, dans le Haut-Canada. 18 août 1813 L’USS Sylph, équipé de 20 canons, est mis à l’eau à Sackets Harbor, dans l’État de New York. 19 août 1813 À ce jour, seuls neuf corsaires terre-neuviens ont reçu des lettres de marque. Bien que la cour de vice-amirauté de Halifax ait vendu 629 butins légitimes pendant la guerre, seuls 53 prises sont rapportées dans les eaux terre-neuviennes, dont 50 par la Royal Navy. La situation géographique de Terre-Neuve n’explique qu’en partie le faible nombre de demandes faites par les marchands de cette colonie pour obtenir des lettres de marque (moins de 40 en tout). Les victoires remportées par les Britanniques lors de la guerre d’Espagne ont rétabli l’accès aux importants marchés ibériques du poisson salé, et comme les pêcheurs français et américains ont été écartés à partir de 1812, Terre-Neuve jouit d’un monopole presque exclusif dans ce secteur. Ainsi, les exportations de la colonie atteignent des sommets qui ne seront dépassés qu’au milieu du siècle. La révolution industrielle en Grande-Bretagne entraînant également l’expansion de la chasse au phoque, la population de Terre-Neuve double de 1793 à 1815. Selon l’historien D. W. Prowse, pendant toute la durée de la guerre, Terre-Neuve connaît une période de grande prospérité. Un corps de troupes de l’armée du major-général Wade Hampton traverse la frontière à Odelltown, dans le Bas-Canada. 24 août 1813 Des forces britanniques dirigées par le gouverneur général sir George Prévost attaquent les troupes américaines qui occupent le fort George, dans le Haut-Canada. 30 août 1813 Bataille du Fort Mims, dans le territoire du Mississippi. Des guerriers de la nation Muscogee (Creek) s’emparent du fort et tuent la plupart des membres de la garnison. Septembre 1813 Le major-général Louis de Watteville prend le commandement des forces britanniques sur la frontière de Montréal (rivière Richelieu et lac Champlain). Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 2e bataillon des Royal Marines. D’importants travaux défensifs sont effectués au fort Saint-Jean, dans le Bas-Canada, et sa capacité en logement militaire est augmentée. Afin de pallier le manque de troupes régulières au fort Mackinac, les Michigan Fencibles sont créés. La troupe est composée principalement de trappeurs et de voyageurs canadiens-français, qui reçoivent le même entraînement, le même uniforme et le même salaire que les soldats réguliers britanniques. La ville de Sandwich dans le Haut-Canada est occupée par des forces américaines. 40 Les expéditions américaines lancées depuis Amherstburg et Sandwich pour obtenir des provisions et combattre l’ennemi ravageront la partie sud-ouest du Haut-Canada jusqu’à la fin de la guerre. 3 septembre 1813 Les Américains incendient et abandonnent le fort Madison, dans ce qui deviendra plus tard le territoire de l’Iowa. 5 septembre 1813 Une bataille entre le HMS Boxer et l’USS Enterprise au large du district du Maine se termine par la capitulation du Boxer. Bataille du Lac Érié. Le commandant en chef américain Oliver Hazard Perry déclare « Nous avons affronté l’ennemi, et nous l’avons eu » [traduction]. 10 septembre 1813 En août 1813, l’escadron du commandant en chef Oliver Hazard Perry a instauré le blocus du lac Érié. Résolu à rétablir la ligne d’approvisionnement britannique, le commandant Robert Barclay quitte Amherstburg, dans le Haut-Canada, à la tête de six navires de guerre pour s’en prendre aux neuf bâtiments de Perry. Les tirs des Britanniques provoquent le naufrage du vaisseau amiral de Perry, l’USS Lawrence, mais le commandant en chef audacieux réussit à se rendre en canot jusqu’à l’USS Niagara, qui n’est pas endommagé. Lorsque les deux plus importants bâtiments de Barclay se retrouvent enchevêtrés, Perry se rapproche et tire une salve dévastatrice qui force les Britanniques à se rendre. On dénombre 123 victimes parmi les Américains et 135 chez les Britanniques, notamment Barclay, qui a été grièvement blessé, et 38 membres des Royal Newfoundland Fencibles, des soldats d’infanterie de marine. La victoire des Américains consolide leur suprématie sur le secteur supérieur des Grands Lacs et oblige les Britanniques et leurs alliés amérindiens à se retirer de la frontière de la rivière Détroit. 11 septembre 1813 Un combat non décisif a lieu entre les escadrons britannique et américain des commodores sir James Lucas Yeo et Isaac Chauncey sur le lac Ontario, au large de la rivière Genesee dans l’État de New York. 20 septembre 1813 Des forces britanniques et américaines s’affrontent dans une échauffourée à Odelltown, dans le Bas-Canada. Les Américains se retirent, le major-général Wade Hampton décidant plutôt d’engager ses troupes plus à l’ouest, et il les rassemble à Four Corners dans l’État de New York, en bordure de la rivière Châteauguay. 23 septembre 1813 Les Britanniques abandonnent la ville d’Amherstburg, dans le Haut-Canada. À la suite de la bataille du Lac Érié et de la capitulation de la flotte britannique, les forces alliées stationnées à Amherstburg se retrouvent isolées. Se trouvant dans l’impossibilité d’approvisionner les garnisons britanniques et les alliés amérindiens le long de la rivière Détroit, le major-général Henry Procter fait incendier les avant-postes britanniques et les provisions qui ne peuvent être transportées par les troupes. Il ordonne un repli vers l’est le long de la rivière Thames. Peu après, les troupes américaines du major-général William Henry Harrison, qui ont traversé le lac Érié à bord des navires du commandant en chef Oliver Hazard Perry, commencent à arriver à Amherstburg et se préparent à pourchasser les forces de Procter qui battent en retraite. Les deux camps s’affronteront lors de la bataille de Moraviantown. L’USS President capture le HMS Highflyer au large de la Nouvelle-Angleterre. 27 septembre 1813 Les forces américaines du major-général William Henry Harrison débarquent à Amherstburg, dans le Haut-Canada. La ville connaîtra la plus longue occupation militaire américaine de la guerre, qui se poursuivra jusqu’au 1er juillet 1815. 41 28 septembre 1813 Les escadrons britannique et américain s’attaquent à l’extrémité ouest du lac Ontario, au large de la baie de Burlington. Ce combat sera appelé « les courses de Burlington ». Le navire amiral du commodore sir James Lucas Yeo, le HMS Wolfe , échappe de justesse à la destruction lors d’un duel avec l’USS General Pike. Automne 1813 Des casernes britanniques sont aménagées à Laprairie, dans le Bas-Canada. D’octobre 1813 à décembre 1813 Octobre 1813 1 octobre 1813 2 octobre 1813 Arrivée de renforts britanniques à Québec : un contingent de la Royal Navy, le 1er bataillon des Royal Marines. Une escarmouche a lieu près de Châteauguay, dans le Bas-Canada. Un groupe de 133 Afro-Américains arrive à Halifax en Nouvelle-Écosse en provenance de la baie de Chesapeake. La guerre de 1812 offre la possibilité aux esclaves afro-américains de s’installer en Amérique du Nord britannique pour y vivre en liberté. L’un des premiers groupes arrive en Nouvelle-Écosse en provenance de la région de la baie de Chesapeake à la suite de l’avancée des Britanniques sur Washington, dans de district de Columbia, et sur Baltimore, dans le Maryland, en août et septembre 1813. La majorité des Afro-Américains qui s’établissent en Nouvelle-Écosse arrivent après la proclamation du vice-amiral Alexander Cochrane en avril 1814, selon laquelle tous ceux qui désirent quitter les États-Unis pour s’installer dans les colonies britanniques peuvent le faire en tant que pionniers libres. Environ 2 000 d’entre eux s’établiront en Nouvelle-Écosse et s’affranchiront ainsi de l’esclavage. Ils constateront cependant, comme l’ont fait les Afro-Américains « loyalistes » avant eux, que la vie en Nouvelle-Écosse compte aussi son lot de difficultés. 4 octobre 1813 Le navire de la douane américaine Vigilant saisit le corsaire Dart au large du Rhode Island. Des combats se déroulent sur le ruisseau McGregor dans le Haut-Canada. Les forces américaines du major-général William Henry Harrison affrontent l’arrière-garde britannique et amérindienne du major-général Henry Procter. 5 octobre 1813 Bataille de la Thames, dans le Haut-Canada. Le lac Érié étant désormais dominé par les États-Unis en raison de la défaite de la flotte britannique, le major-général Henry Procter, incapable d’approvisionner sa garnison, se voit obligé d’abandonner sa base d’Amherstburg et se replie en direction de Burlington Heights le long de la rivière Thames. La retraite, mal organisée, se déroule lentement, et les forces du major-général William Henry Harrison rattrapent les Britanniques et leurs alliés autochtones, qui doivent prendre position à Moraviantown pour se défendre. Les soldats britanniques, démoralisés, sont rapidement submergés par la charge des fusiliers montés provenant du Kentucky. Les guerriers amérindiens combattant sur le flanc des Britanniques dans un marécage à proximité battent également en retraite, mais pas avant une lutte intense avec les cavaliers américains. Les alliés subissent de nombreuses pertes, dont la mort du chef shawnee Tecumseh. Grâce à cette victoire, les Américains consolident leur domination sur le Sud-Ouest du Haut-Canada. 42 Les hommes du colonel Johnson, à cheval attaquant un groupe d’artilleurs britanniques et d’Indiens pendant la bataille qui a eu lieu près de Moraviantown, le 2 octobre 1813, 1813 (?), BAC C-007763 6 octobre 1813 12 octobre 1813 14 octobre 1813 16 octobre 1813 Le Portsmouth Packet (anciennement le Liverpool Packet ) est capturé par le HMS Fantome au large de l’île des Monts Déserts, dans le district du Maine. Il sera racheté par son premier propriétaire et reprendra ses activités de corsaire sous son nom d’origine, Liverpool Packet . L’escadron du commodore Isaac Chauncey sur le lac Ontario s’empare de six des sept navires de transport qui composent un convoi britannique parti de York pour Kingston. Parmi les prisonniers, au nombre d’environ 250, on compte les deux compagnies de flanc du régiment de Watteville. Des raids américains ont lieu dans la baie Missisquoi, dans le Bas-Canada. Le major-général William Henry Harrison signe un armistice provisoire à Détroit, dans le territoire du Michigan, avec les Premières nations qui ont rompu leur alliance avec les Britanniques. Le fort Astoria, dans le district du Columbia (pays de l’Oregon), est vendu à la Compagnie du Nord-Ouest. En décembre 1812, les agents britanniques de la Compagnie du Nord-Ouest transmettent sur la côte du Pacifique la nouvelle du déclenchement de la guerre et de l’approche d’une expédition navale britannique visant à capturer le fort Astoria. Les employés de la Compagnie de fourrures du Pacifique de John Jacob Astor, qui exploitent le fort, espèrent d’abord que des renforts américains arriveront en premier. À l’automne, cependant, aucune aide ne leur est parvenue et, lorsque des marchands de la Compagnie du Nord-Ouest proposent d’acheter le poste, les agents d’Astor négocient un prix avantageux et cèdent le fort de façon pacifique. Le 13 décembre 1813, le commandant William Black du HMS Racoon prend officiellement possession du poste au nom de la couronne et le rebaptise fort George. Après la guerre, le fort est rétrocédé aux Américains, mais dans les faits, il continue d’être exploité par des commerçants de fourrures britanniques jusqu’en 1848. Le fort George, jadis fort Astoria (Fort George, Oregon), sir Henry James Warren, 1848, BAC C-040856 Les premières troupes de l’expédition du major-général James Wilkinson contre Montréal quittent Sackets Harbor, dans l’État de New York, et débarquent sur l’île 43 Grenadier en amont du fleuve Saint-Laurent. L’île servira de point de transit lors de la descente du fleuve. 19 octobre 1813 Le major-général Wade Hampton traverse la frontière près d’Odelltown, dans le BasCanada, et se dirige vers Montréal. 25 octobre 1813 Le commandant en chef américain Jesse Elliott prend le commandement de la flotte du lac Érié lorsque le capitaine Oliver Hazard Perry reçoit l’ordre de se rendre sur la côte est. Bataille de la Châteauguay, dans le Bas-Canada. 25 et 26 octobre 1813 En octobre 1813, avec la bataille de la Ferme Crysler, la bataille de la Châteauguay met fin à une campagne américaine sur deux fronts contre Montréal. Mis au fait de la percée du major général Wade-Hampton au Bas-Canada, le lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry, chargé de défendre le Bas-Richelieu, amorce la construction de postes fortifiés le long de la rivière Châteauguay. Hampton peut compter sur environ 3 000 soldats tandis que Salaberry est à la tête de quelque 400 miliciens et guerriers autochtones et de 1 300 hommes dirigés par le lieutenant-colonel George Macdonell. Hampton divise ses hommes pour attaquer sur deux fronts, droit devant et par le côté. Mais ses brigades se retirent dans la confusion après une escarmouche avec les troupes de Salaberry. Cette importante défaite fait date en raison de ses conséquences stratégiques, soit l’exploit réalisé par quelques miliciens capables de repousser les soldats réguliers de l’armée américaine et le grand nombre de Canadiens français parmi les troupes de défense. Bataille de la Châteauguay, 1813. Henri Julien, 1884, BAC C-3297 (Extrait de Le Journal, le mardi 24 juin 1884) Fin octobre 1813 L’armée du major-général Wade Hampton bat en retraite jusqu’à Châteauguay, dans l’État de New York. Novembre 1813 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 70e régiment. Grâce à l’arrivée de renforts, les Britanniques peuvent mettre en place un blocus de tout le littoral est des États-Unis au sud de la Nouvelle-Angleterre. Une exemption est accordée à la Nouvelle-Angleterre en partie en raison de la dépendance des Britanniques envers les échanges commerciaux effectués avec cette région au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Les Britanniques commencent la construction d’une route entre la baie de Kempenfelt sur le lac Simcoe et Penetanguishene, sur la baie Georgienne, afin d’ouvrir une nouvelle voie qui servira à l’approvisionnement du fort Mackinac dans le Michigan et de postes plus à l’ouest. La nouvelle route remplace celle qui a été perdue lorsque les Américains ont pris le contrôle du lac Érié en septembre 1813. 1 et 2 novembre 1813 Une escarmouche a lieu à French Creek, dans l’État de New York. Des forces navales britanniques provenant de Kingston attaquent sans succès les navires transportant 44 l’armée du major-général James Wilkinson sur le fleuve Saint-Laurent. 3 novembre 1813 Des troupes américaines attaquent Tallushatchee, au Mississippi, un village de la nation Muscogee (Creek). 6 novembre 1813 L’armée du major-général James Wilkinson, transportée à bord d’une flottille de bateaux, est la cible de coups de feu mais réussit à passer le fort Wellington à Prescott, dans le Haut-Canada, pendant la nuit. L’armée continue sa descente du fleuve Saint-Laurent, en route pour attaquer Montréal, dans le Bas-Canada. 9 novembre 1813 Des troupes américaines menées par le major-général Andrew Jackson défont les guerriers Red Stick Muscogee (Creek) qui assiègent Talladega, au Mississippi, un village Muscogee (Creek) allié aux Américains. 10 novembre 1813 Des combats ont lieu au ruisseau Hoople, dans le Haut-Canada. Pendant la campagne américaine du fleuve Saint-Laurent qui vise à capturer Montréal, le major-général James Wilkinson débarque des troupes aux rapides du Long Sault et charge le brigadier-général Jacob Brown et 2 500 soldats et officiers de dégager la route menant à Cornwall, dans le Haut-Canada, et de saisir les provisions se trouvant dans la ville, dont la force a grand besoin. Tandis qu’il est arrêté au ruisseau Hoople pour réparer un pont, Brown est attaqué par 300 miliciens locaux commandés par un officier régulier britannique, le major James Dennis du 49e régiment d’infanterie. Cachés dans les arbres, les miliciens occupent une position avantageuse mais sont lentement repoussés par la force américaine, beaucoup plus nombreuse. Dennis réussit tout de même à retarder suffisamment l’avancée américaine pour permettre aux Britanniques de protéger leurs provisions de Cornwall en les expédiant dans 150 chariots jusqu’à Coteau-du-Lac, dans le Bas-Canada. Des canonnières britanniques commandées par le capitaine de la Royal Navy William Mulcaster attaquent les canonnières américaines qui protègent la flottille de bateaux transportant l’armée du major-général James Wilkinson sur le fleuve SaintLaurent. Les Britanniques battent en retraite lorsqu’ils sont la cible de tirs d’artillerie provenant de la rive américaine du fleuve. 11 novembre 1813 Bataille de la Ferme Crysler, dans le Haut-Canada. En octobre, le major-général James Wilkinson lance une campagne coordonnée pour capturer Montréal en mettant à profit les 7 000 à 8 000 soldats stationnés à Sackets Harbor. Il doit se joindre à l’armée du major-général Wade Hampton, qui s’approchera de Montréal en remontant la rivière Richelieu. La force du lieutenant-colonel britannique Joseph Morrison, qui compte environ 1 100 hommes, pourchasse la flottille de Wilkinson sur le fleuve Saint-Laurent. Lorsque les Américains font volte-face pour engager le combat avec 3 000 de leurs hommes, les Britanniques débarquent et s’installent dans une position défensive avantageuse sur le champ de John Crysler. Après une bataille sanglante, les troupes de Wilkinson remontent rapidement dans leurs embarcations. Elles descendent le fleuve jusqu’à French Mills, dans l’État de New York, où elles passeront l’hiver, abandonnant leur projet de capturer Montréal lorsqu’elles apprennent la défaite de Hampton à Chateauguay. 12 novembre 1813 Un ouragan s’abat sur Halifax en Nouvelle-Écosse et cause d’importants dommages aux navires de l’escadron de la Royal Navy. 13 novembre 1813 Une escarmouche a lieu au ruisseau Nanticoke, dans le Haut-Canada. Les miliciens du comté de Norfolk assaillent un groupe de sympathisants des Américains. On 45 rapporte quelques morts des deux côtés. 24 novembre 1813 L’unité de milice des volontaires loyaux de London est formée dans le Haut-Canada. 25 novembre 1813 L’unité de milice des volontaires loyaux de Kent est formée dans le Haut-Canada. 29 novembre 1813 Bataille d’Autosse, dans le territoire du Mississippi. Même si elles infligent des pertes importantes à une force de guerriers de la nation Muscogee (Creek), des troupes américaines venues de Géorgie ne réussissent pas à remporter une victoire absolue. La ville de Niagara dans le Haut-Canada est incendiée. 10 décembre 1813 En décembre 1813, le brigadier-général américain George McClure ne dispose plus que de 100 soldats pour défendre sa base de Niagara. Le 10 décembre, n’ayant donné qu’un court préavis aux citadins, il ordonne la destruction de la ville et renvoie ses hommes au fort Niagara, dans l’État de New York. Les hommes âgés ou malades, les femmes et les enfants se retrouvent soudainement sans abris en pleine tempête de neige. Les traîtres « Volontaires canadiens », dirigés par Joseph Willcocks, incendient alors la première capitale du Haut-Canada et se livrent au pillage parmi les habitants désemparés. Les troupes britanniques et canadiennes arrivent ce soir-là : elles sont incapables de sauver les bâtiments de la ville mais constatent que le fort George est en meilleur état, ayant conservé ses pièces d’artillerie et son matériel de campement. McClure, qui a contrevenu à ses ordres, sera forcé de démissionner. 13 décembre 1813 15 decembre 1813 Le lieutenant-général Gordon Drummond prend le commandement du Haut-Canada. Il est le premier officier général né au Canada à servir dans l’armée britannique. Une escarmouche a lieu à la maison de McCrae, dans le Haut-Canada. À la suite de la défaite britannique de Moraviantown le 5 octobre 1813, les Américains dominent la vallée du cours inférieur de la Thames. Ils envoient un détachement de 40 soldats et officiers, principalement du 26e régiment d’infanterie des États-Unis, à la ferme de Thomas McCrae pour en faire un poste d’observation. Ayant reçu l’ordre de descendre la rivière pour récupérer du bétail, le lieutenant britannique Henry Medcalf et 32 hommes des milices de Norfolk et de Middlesex, des volontaires de Kent et des Provincial Dragoons tombent sur les Américains et les encerclent : ils tuent un homme et capturent les autres, qu’ils ramènent à Long Point dans le Haut-Canada. Après cette escarmouche, les Américains ne stationnent plus de troupes si loin en amont de la rivière, mais lancent plutôt des raids dans le secteur, comme celui à l’origine de la bataille de Longwoods, dans le Haut-Canada, en mars 1814. 17 décembre 1813 La milice du Bas-Canada lance un raid sur Derby, au Vermont. Elle s’empare de provisions et incendie des casernes et des entrepôts. 19 décembre 1813 Les Britanniques prennent le fort Niagara, dans l’État de New York, lors d’une attaque-surprise en pleine nuit. Pendant la nuit du 18 au 19 décembre 1813, en pleine tempête de neige, des troupes britanniques et des miliciens canadiens volontaires traversent la rivière Niagara vis-à-vis Youngstown et attaquent le fort Niagara. L’avant-garde, dirigée par le sergent britannique Andrew Spearman, traverse le village de Youngstown sans se faire remarquer, puis tue ou capture les gardes postés à l’extérieur du fort. Le groupe réussit à ouvrir les portes principales du fort, et les attaquants se précipitent à l’intérieur. Après une lutte acharnée, le fort est pris et une grande quantité d’armes et de provisions est saisie. Soixante-dix-neuf Américains sont tués ou blessés, et 350 se rendent. Parmi les attaquants, on compte cinq morts et six blessés. Les Britanniques occupent le fort Niagara et contrôlent l’embouchure de la rivière jusqu’à la fin de la guerre de 1812. Du 19 au 30 décembre 1813 Les Britanniques et leurs alliés amérindiens luttent contre des troupes américaines à Lewiston et au fort Schlosser. Ils incendient Lewiston, l’établissement de Tuscarora, 46 Black Rock et Buffalo, tous dans l’État de New York, pour se venger de l’incendie qui a détruit Niagara, dans le Haut-Canada. Le 19 décembre, une force britannique et amérindienne inflige une défaite à la milice américaine à Black Rock. Le 30 décembre, la troupe de miliciens américains sous les ordres du major-général Amos Hall est vaincue près de Buffalo. Les Britanniques incendient Lewiston, Tuscarora, Black Rock et Buffalo en représailles à l’incendie de Niagara. Plus de 300 maisons sont brûlées, et toute la frontière du lac Ontario jusqu’au lac Érié est dépeuplée. Quatre goélettes armées américaines sont également incendiées, et de vastes quantités d’armes et de provisions militaires sont saisies ou détruites. À Lewiston, dans l’État de New York, un certain nombre de civils américains sont tués par des Amérindiens. L’assaut sur l’établissement de Tuscarora convainc des guerriers onondowahgah (seneca) et skaruhreh (tuscarora) de joindre le camp des États-Unis. 23 décember 1813 25 décembre 1813 Des forces américaines attaquent Eccanachaca au Mississippi, un village de la nation Muscogee (Creek). Le HMS Belvidera capture l’USS Vixen au large du Delaware. De janvier 1814 à mars 1814 1814 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 76e régiment, le 26e régiment et le 27e régiment. Au début de 1814, les Britanniques construisent des ouvrages défensifs sur l’île Bridge, dans le Haut-Canada, pour protéger les bateaux qui transportent des provisions sur le fleuve Saint-Laurent. Janvier 1814 On amorce la construction des casernes de la cavalerie à Blairfindie, entre Laprairie et Saint-Jean dans le Bas-Canada. En plus de se soucier du renforcement des voies navigables pour prévenir les invasions, les Britanniques doivent aussi sécuriser le réseau routier le long des régions exposées du Bas-Canada situées entre le Saint-Laurent et la rivière Richelieu et bordant la frontière de l’État de New York. Cette zone stratégique pourrait servir d’appui à une vaste attaque navale le long de ces cours d’eau. Comme la plupart des chemins mènent à Montréal, haut lieu du commerce dans la colonie, les Britanniques concentrent ici la majeure partie de leurs forces, surtout sur la route menant de Saint-Jean, sur la rivière Richelieu, jusqu’à La Prairie sur la rive sud de Montréal. À mi-chemin de ces deux postes se trouvent les casernes de Blairfindie qui peuvent accueillir quatre-vingt-dix soldats et une centaine de chevaux. Ces casernes de cavalerie sont situées en un point stratégique, à l’intersection de chemins menant aux villages principaux ainsi qu’à une route menant à la frontière. Des canonnières sont construites à Coteau-du-Lac, dans le Bas-Canada. De janvier à mars 1814 10 janvier 1814 Des délégués américains se rendent en Europe pour amorcer des négociations de paix. La guerre des Creek se poursuit dans le territoire du Mississippi. Lors de combats près de Tohopeka (Horseshoe Bend) et des ruisseaux Emuckfau, Enotochopco et Calabee, les États-Unis sapent la puissance militaire de la nation Muscogee (Creek). Une patrouille américaine est capturée par la milice du Bas-Canada à la ferme Clough près de la baie Missisquoi, dans le Bas-Canada. 47 Du 16 au 24 janvier 1814 Les Britanniques lancent des raids sur le comté de Franklin, dans l’État de New York. 29 janvier 1814 Les citoyens de Saint John au Nouveau-Brunswick répondent avec enthousiasme lorsqu’on leur demande de fournir des traîneaux et des carrioles pour transporter jusqu’à Fredericton un groupe de marins de la Royal Navy en route pour les Canadas. Les Britanniques promulguent une ordonnance générale annonçant que les fortifications de Prescott, dans le Haut-Canada, seront appelées fort Wellington. 2 et 3 février 1814 Deux divisions (217 hommes) de marins quittent Fredericton au Nouveau-Brunswick pour les Canadas. En décembre 1813, désirant attribuer rapidement des équipages à deux navires en construction à Kingston, dans le Haut-Canada, le commodore sir James Lucas Yeo fait venir des renforts de l’Est. En janvier 1814, 217 hommes quittent Halifax en Nouvelle-Écosse pour Saint John au Nouveau-Brunswick à bord du HMS Fantome et du HMS Arab. Ils poursuivront leur voyage par voie terrestre jusqu’aux Canadas. Les citoyens de Saint John répondent avec générosité lorsqu’on leur demande de fournir des traîneaux pour la prochaine étape du voyage, le transport des hommes jusqu’à Fredericton, qui commence les 29 et 30 janvier. Les troupes quittent ensuite Fredericton les 2 et 3 février et, le 1er mars, atteignent Québec dans le Bas-Canada. Six compagnies (440 hommes) du 2e bataillon du 8e régiment les suivent de près. On rapporte qu’ils sont arrivés à Québec le 10 mars. 6 février 1814 Un petit groupe de soldats des Royal Marines et de miliciens basés à Cornwall dans le Haut-Canada lancent une attaque contre Madrid dans l’État de New York. 14 février 1814 L’USS Constitution capture la goélette HMS Pictou dans l’Ouest de l’Atlantique. 14 et 15 février 1814 Des raids britanniques sont lancés le long de la rivière Salmon, dans l’État de New York. 17 février 1814 L’adjudant-général J. F. Holland promulgue des ordonnances générales qui complètent la réorganisation des unités de milice volontaires et régulières sur l’Îledu-Prince-Édouard. Les Britanniques font des incursions le long de la rivière Salmon ainsi qu’à Malone et Four Corners, tous dans l’État de New York. 19 et 24 février 1814 Mars 1814 Arrivée de renforts britanniques à Québec, par voie terrestre depuis le NouveauBrunswick : le 2e bataillon du 8e régiment ainsi que les équipages du HMS Fantome et Arab. 4 mars 1814 L’unité de la milice provinciale des volontaires loyaux d’Essex est créée dans le Haut-Canada. Bataille de Longwoods, dans le Haut-Canada. 48 Après la victoire américaine à la bataille de la Thames en octobre 1813, de vastes secteurs du Sud-Ouest du Haut-Canada sont abandonnés. Les deux armées y envoient des détachements à la recherche de provisions, ce qui déclenche parfois des affrontements. Apprenant la nouvelle qu’une troupe de 200 Américains se dirige vers Delaware dans le Haut-Canada pour attaquer la ville, les Britanniques envoient un détachement de 240 soldats sous les ordres du capitaine James Basden pour affronter les envahisseurs. Commandée par le capitaine Andrew Holmes, la force américaine érige un épaulement de fortune sur ce qu’on appellera plus tard la « colline de la bataille ». Les Américains étant bien retranchés sur la butte, les Britanniques subissent de nombreuses pertes pendant la confrontation d’une heure et demie, et battent finalement en retraite. Les troupes victorieuses de Holmes rentrent à Détroit. 12 mars 1814 Le 5e bataillon de la milice d’élite du Bas-Canada est transformé en unité d’infanterie légère, désormais appelée les Chasseurs canadiens. 22 mars 1814 Des raids américains ont lieu dans la baie Missisquoi, dans le Bas-Canada. 28 mars 1814 Le HMS Phoebe et le HMS Cherub remportent une victoire contre l’USS Essex et l’Essex Junior au large de Valparaíso, au Chili. L’Essex est un corsaire très efficace qui a attaqué de nombreux baleiniers et navires marchands britanniques dans la partie sud des océans Atlantique et Pacifique. Deuxième bataille du Moulin de Lacolle, dans le Bas-Canada. 30 mars 1814 Après ses attaques infructueuses contre Montréal en 1813, le major général James Wilkinson tente une dernière fois d’envahir le Bas-Canada et ainsi de rétablir sa réputation. À la tête d’une armée de 4 000 soldats réguliers, il quitte Champlain dans l’État de New York, traverse la frontière et occupe Odelltown avant de marcher sur l’avant-poste britannique fortifié de Lacolle. Il passe à l’attaque contre une garnison de 180 hommes sous les ordres du major Richard Hancock, qui occupe un moulin en pierre protégeant la traverse de la rivière Lacolle. L’artillerie américaine s’avère inefficace contre le moulin et peu après le début des combats, les Britanniques peuvent compter sur les renforts des Territoriaux canadiens, des Voltigeurs canadiens et du 30e Régiment de l’île aux Noix. Incapable de s’emparer facilement de Lacolle et gêné par les mauvaises conditions climatiques, Wilkinson bat en retraite au lac Champlain avant d’être finalement relevé de ses fonctions. 31 mars 1814 Les armées alliées de la Prusse, de l’Autriche et de la Russie entrent dans Paris, en France. Elles ont vaincu Napoléon et restaurent la monarchie bourbonienne en plaçant Louis XVIII sur le trône. Printemps 1814 Les fortifications de Lacolle, dans le Bas-Canada, sont réparées et améliorées autour du moulin et du blockhaus. Les Britanniques commencent la construction du fort Drummond sur les hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada. 49 Vers la fin du printemps 1814, le fort Drummond est érigé sur les hauteurs de Queenston. Ce fort, qui porte le nom du lieutenant-gouverneur sir Gordon Drummond, est constitué de remblais qui entourent un blockhaus pouvant abriter 100 hommes, ainsi que d’une batterie avancée en forme de fer à cheval qui fait face à la rivière Niagara. Il a pour fonction de protéger la batterie du redan qui surplombe le village de Queenston de même que la route de portage, qui a une importance stratégique. Après la victoire américaine à la bataille de Chippawa, le major-général Phineas Riall recule jusqu’au ruisseau Twelve Mile, dans le Haut-Canada. Il défend les forts à l’embouchure de la rivière Niagara, mais abandonne le fort Drummond le 10 juillet. Une armée américaine dirigée par le major-général Jacob Brown occupe le fort pendant deux semaines avant la bataille sanglante de Lundy’s Lane. D’avril 1814 à juin 1814 Avril 1814 Les Britanniques commencent la construction du fort Mississauga à Niagara, dans le Haut-Canada. Après avoir pris le fort Niagara aux Américains, les Britanniques érigent un nouveau fort du côté ouest de la rivière Niagara sur la pointe Mississauga. Ces deux forts permettent de contrôler l’embouchure de la rivière. Le fort Mississauga est un petit remblai en forme d’étoile entouré d’un fossé sec et d’une palissade de bois. Équipé de quatre canons de 24 livres et d’une fournaise pour chauffer les boulets à rouge, il offre une plus grande résistance que le fort George, qui a été endommagé. Les Britanniques utilisent les pierres et les briques qu’ils trouvent dans la ville détruite de Niagara pour commencer la construction d’une tour centrale à l’intérieur du fort Mississauga. Le phare de la pointe Mississauga, le premier à avoir été construit sur les rives des Grands Lacs avant la guerre, est également démoli. Le fort est jugé défendable à partir de juillet, au moment même où une nouvelle armée d’invasion américaine traverse la rivière Niagara. Plan du fort érigé sur la pointe Mississauga, à l’embouchure de la rivière Niagara. George Williams, 29 juillet 1814, BAC MNC 23031 L’armée du major-général James Wilkinson se retire à Plattsburgh, dans l’État de New York. Le HMS Linnet est mis à l’eau au chantier naval de l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada. 4 avril 1814 L’empereur français Napoléon abdique, ce qui permet aux Britanniques d’envoyer plus d’hommes et de navires en Amérique du Nord. 50 La prise de commandement par le vice-amiral sir Alexander Cochrane dans le secteur de la Royal Navy couvrant l’Amérique du Nord, le 1er avril 1814, coïncide avec une série de revers pour l’armée française en Europe qui se terminera par l’abdication de Napoléon. Ainsi, les Britanniques peuvent redoubler d’efforts sur tous les fronts en Amérique du Nord. Ayant davantage de navires à sa disposition, Cochrane accroît la pression exercée sur la baie de Chesapeake et étend le blocus des côtes vers le Nord jusqu’en NouvelleAngleterre. Le commerce autorisé étant ainsi perturbé, les marchands de Halifax protestent, leurs homologues néo-brunswickois pouvant quant à eux recourir à la contrebande. Cochrane refuse de céder aux plaintes, mais malgré le grand nombre de navires dont il dispose, il lui est impossible de réussir à contrôler un territoire côtier désormais beaucoup plus vaste. 7 avril 1814 Les Américains inaugurent le brick USS Jefferson à Sackets Harbor, dans l’État de New York. Il se joindra à l’escadron du commodore Isaac Chauncey sur le lac Ontario. 9 avril 1814 Les 98 derniers hommes et officiers du 2e bataillon du 8e régiment (appelé aussi « le régiment du roi ») quittent le Nouveau-Brunswick en bateau à destination de Québec. 11 avril 1814 Le navire américain Saratoga (26 canons) est mis à l’eau à Vergennes, au Vermont. Il se joindra à la flotte du commandant en chef Thomas Macdonough sur le lac Champlain. 13 avril 1814 Les Américains inaugurent le brick USS Jones à Sackets Harbor, dans l’État de New York. Le navire se joindra à l’escadron du commodore Isaac Chauncey sur le lac Ontario. 14 avril 1814 Le HMS Prince Regent et le HMS Princess Charlotte sont mis à l’eau à Kingston, dans le Haut-Canada. Les deux frégates aideront le commodore sir James Lucas Yeo à prendre le contrôle du lac Ontario pendant un certain temps durant la saison de navigation en 1814. L’escadron du commodore sir James Lucas Yeo, qui nécessite davantage de bâtiments bien armés pour rivaliser avec le commodore américain Isaac Chauncey sur le lac Ontario, peut désormais compter sur le HMS Prince Regent (56 canons) et le HMS Princess Charlotte (42 canons). Lors d’une attaque amphibie fructueuse sur Oswego dans l’État de New York, le 6 mai 1814, ces navires transportent une partie de la force de 550 soldats, couvrent leur débarquement puis bombardent le fort. Bien que les rapports entre l’armée et la marine soient parfois tendus en raison de leurs intérêts divergents, des campagnes conjointes se déroulent tout au long de la guerre sur la côte de l’Atlantique et sur le réseau fluvial intérieur, tant chez les Britanniques que chez les Américains. Parmi les exemples de collaboration des forces navales sur les frontières d’eau douce, citons la victoire américaine au fort George et l’opération britannique au ruisseau Forty Mile, toutes deux en 1813. 15 avril 1814 Le capitaine Arthur Sinclair reçoit l’ordre de prendre le commandement de l’escadron américain sur le lac Érié en remplacement du commandant en chef Jesse Elliott, à qui l’on confie un navire de guerre sur le lac Ontario. 19 avril 1814 Le lieutenant-colonel Robert McDouall et un contingent de soldats et de marins britanniques quittent Glengarry Landing, dans le Haut-Canada. Ils sont envoyés en renfort au fort Mackinac, dans le territoire du Michigan. 51 En février 1814, le lieutenant-colonel Robert McDouall, deux compagnies du régiment des Royal Newfoundland Fencibles, une poignée de membres de la Royal Artillery et un groupe de marins de la Royal Navy reçoivent l’ordre de Kingston d’aller renforcer et approvisionner la garnison britannique du fort Mackinac, dans le territoire du Michigan. Voyageant par voie terrestre, les troupes s’arrêtent à la fourche de la rivière Nottawasaga dans le Haut-Canada, près de la baie Georgienne, où elles œuvrent pendant deux mois à la construction de 29 grandes embarcations qui serviront à transporter des provisions jusqu’au fort, situé sur l’île Michilimackinac. La clairière dégagée par les membres de l’expédition sera appelée « Glengarry Landing ». Le contingent de McDouall doit affronter des tempêtes et des eaux chargées de glaces pendant son trajet sur le lac Huron jusqu’au fort Mackinac. Lors de son arrivée au fort le 18 mai, McDouall prend le commandement du poste. 20 avril 1814 Le HMS Orpheus et le HMS Shelburne remportent une victoire contre l’USS Frolic dans le détroit de Floride. 22 avril 1814 Un camp d’entraînement est mis sur pied par le major-général américain Jacob Brown à Flint Hill, près de Buffalo dans l’État de New York. Pendant dix semaines au printemps 1814, la division gauche de l’armée des États-Unis s’entraîne sous les ordres du brigadier-général Winfield Scott dans le camp de Flint Hill. Scott instruit les hommes parfois jusqu’à dix heures par jour et impose une stricte discipline. Des soldats et des officiers sont punis pour avoir commis une infraction, et quatre déserteurs sont exécutés. Scott porte une attention minutieuse à la propreté et aux conditions d’hygiène du camp, réussissant presque à éradiquer les maladies qui font des ravages dans les armées de l’époque. Les témoignages qui ont traversé le temps indiquent qu’il s’agissait d’un camp d’entraînement de base. En fait, Scott y instruit les soldats qu’il commande, qui sont pour la plupart expérimentés et endurcis par la guerre, à l’aide des méthodes rigoureuses utilisées par leur adversaire, l’armée britannique. Les exploits de ces troupes lors des batailles de Chippawa et de Lundy’s Lane leur confèrent une place dans l’histoire des États-Unis. 25 avril 1814 Un complot visant à détruire l’USS Superior, un navire dont la construction est presque achevée dans les cales de Sackets Harbor, échoue lorsque les trois petites embarcations britanniques qui devaient accomplir cette mission sont découvertes et chassées par des canonnières américaines. 29 avril 1814 L’USS Peacock s’empare du HMS Epervier au large du cap Canaveral, dans la partie espagnole de la Floride. 1 mai 1814 Les Américains inaugurent l’USS Superior (58 canons) à Sackets Harbor, dans l’État de New York. Ce vaisseau, ainsi que l’USS Mohawk (42 canons) mis à l’eau en juin, aidera le commodore Isaac Chauncey à reprendre le contrôle naval du lac Ontario à l’été 1814. 6 mai 1814 Une force amphibie britannique prend Oswego, dans l’État de New York. 52 Le gouverneur général sir George Prévost leur ayant refusé des renforts pour une attaque d’envergure sur Sackets Harbor, dans l’État de New York, le lieutenant-gouverneur Gordon Drummond et le commodore sir James Lucas Yeo décident plutôt de s’emparer d’Oswego, un port moins fortifié mais un important point de transbordement sur le lac Ontario où la marine américaine se ravitaille. Mettant à profit huit navires de guerre et trois canonnières, les Britanniques bombardent le village et le fort Ontario et débarquent des troupes. Ils subissent de lourdes pertes, mais leurs efforts sont récompensés lorsqu’ils saisissent des pièces d’artillerie, de grandes quantités de provisions et de munitions ainsi que plusieurs navires. Cette victoire crée une pénurie temporaire de provisions chez les Américains et retarde les activités du chantier naval du commodore Isaac Chauncey à Sackets Harbor, mais elle ne porte pas de coup fatal aux États-Unis sur le lac Ontario. Attaque contre le fort Oswego, lac Ontario, Amérique du Nord, le 6 mai 1814, à midi, James Hewett, 1815, BAC C-000794 12 mai 1814 La goélette américaine Ticonderoga (17 canons) est inaugurée à Vergennes, au Vermont. Elle ira renforcer l’escadron du lac Champlain. 14 mai 1814 Un raid naval britannique sur le chantier naval américain d’Otter Creek (à Vergennes au Vermont) se solde par un échec. L’expédition avait quitté la base navale de l’Île-aux-Noix dans le Bas-Canada le 8 mai. Des forces américaines dirigées par le colonel John Campbell attaquent et incendient Port Dover, Charlottesville, Patterson’s Creek et Long Point dans le Haut-Canada. Du 14 au 16 mai 1814 23 mai 1814 Les assises « sanglantes » d’Ancaster commencent. Des habitants du Haut-Canada accusés de trahison sont traduits en justice à Ancaster, dans le Haut-Canada. En 1812, environ la moitié des habitants du Haut-Canada sont nés aux États-Unis. Bon nombre d’entre eux appuient ouvertement l’invasion américaine, et quelques-uns prennent les armes contre le roi, créant un régiment de traîtres appelé « Volontaires canadiens » et dirigé par trois anciens membres de l’assemblée législative. Lors des assises « sanglantes » d’Ancaster, 19 hommes des districts de London et de Niagara sont accusés de trahison. Quatre d’entre eux sont acquittés et les 15 autres sont condamnés à mort. Huit seront exécutés le 20 juillet 1814 à Burlington Heights, dans le Haut-Canada : ils seront pendus puis décapités. Les sept autres condamnés obtiendront un sursis. Trois mourront en prison, trois seront exilés et un réussira à s’enfuir. Trente traîtres au service des Américains sont également condamnés, et leurs biens sont saisis. Du 25 mai au 24 juin 1814 Arrivée de renforts britanniques à Québec, dans le Bas-Canada : le 16e régiment, un contingent de la Royal Artillery, et le 70e régiment. 29 mai 1814 Lors d’une escarmouche au ruisseau Pungoteague en Virginie, des troupes britanniques détruisent une batterie américaine. 30 mai 1814 Une force britannique commandée par le capitaine Stephen Popham, composée de deux canonnières, trois cotres ainsi que 160 marins et soldats d’infanterie de la 53 marine, subit une cuisante défaite et est capturée à Sandy Creek, dans l’État de New York, après s’être aventurée à l’intérieur des terres à la poursuite de bateaux américains. Juin 1814 Lorsqu’ils apprennent que Prairie du Chien dans le territoire du Wisconsin a été pris par les Américains, les Britanniques forment au fort Mackinac l’unité des Volontaires du Mississippi, composée surtout de voyageurs et de trappeurs, afin de reprendre ce poste aux Américains. 1 juin 1814 Les Britanniques font des incursions à la pointe Cedar et à la pointe St. Jerome au Maryland. Du 2 au 5 juin 1814 Les Américains prennent possession de Prairie du Chien, au Wisconsin, et commencent la construction du fort Shelby. 3 juin 1814 Le secrétaire britannique de la Guerre, le compte de Bathurst, ordonne au gouverneur général sir George Prévost de passer à l’offensive contre les Américains avec l’aide des renforts de 13 000 soldats réguliers qui arriveront bientôt d’Europe. Prévost affectera la majorité de ces troupes à la campagne de septembre 1814 dans le Nord de l’État de New York, près de Plattsburgh et du lac Champlain. 6 juin 1814 Le secrétaire britannique de la Guerre, le compte de Bathurst, ordonne au lieutenantgouverneur sir John Coape Sherbrooke d’occuper la partie du district du Maine « où les communications entre Halifax et Québec sont actuellement interceptées » [traduction]. Les longues marches effectuées par le 104e régiment et d’autres troupes ont mis en lumière l’importance stratégique du fleuve Saint-Jean en tant que route hivernale pour l’acheminement de renforts. L’invasion de l’Est du Maine, qui vise à assurer la protection de cette route, fait partie d’une offensive d’envergure qui comprend l’intensification de la campagne dans la baie de Chesapeake et l’invasion de la partie nord de l’État de New York par le lac Champlain. Les Britanniques s’emparent de l’île Moose dans la baie Passamaquoddy le 11 juillet, et au début septembre, un contingent de l’armée et de la marine comptant 2 500 hommes prend possession de toute la côte du Maine, entre les fleuves Penobscot et Sainte-Croix. Cette opération fait en sorte que les troupes qui remonteront le fleuve Saint-Jean en hiver n’auront pas à s’inquiéter de trouver l’ennemi sur leur chemin. Du 8 au 10 juin 1814 Les Britanniques lancent des raids le long du ruisseau St. Leonard au Maryland. 11 juin 1814 L’USS Mohawk (42 canons) est inauguré sur le lac Ontario. Ce vaisseau, ainsi que l’USS Superior (58 canons) mis à l’eau en mai, aidera le commodore Isaac Chauncey à reprendre le contrôle naval du lac Ontario à l’été 1814. Du 12 au 16 juin 1814 Les Britanniques lancent des raids le long de la rivière Patuxent au Maryland. Été 1814 Les Américains construisent d’importantes fortifications « capables de résister à des attaques terrestres ou navales » à Plattsburgh, dans l’État de New York. 19 juin 1814 Le capitaine Arthur Sinclair et le lieutenant-colonel George Croghan lancent une expédition de quatre mois contre les Britanniques dans le secteur supérieur des 54 Grands Lacs. Le secrétaire américain de la marine William Jones ordonne l’envoi d’une expédition conjointe de l’armée et de la marine dans le secteur supérieur des Grands Lacs au début de juin 1814. La campagne a plusieurs objectifs : reprendre le fort Mackinac et perturber les relations des Britanniques avec les Amérindiens et les Métis, s’emparer du fort britannique St. Joseph, détruire tout chantier naval britannique et, dans l’ensemble, exercer la suprématie des États-Unis dans le secteur. Le capitaine Arthur Sinclair, commandant de l’escadron américain du lac Érié, quitte Érié en Pennsylvanie le 19 juin à la tête de sept bâtiments et de contingents de soldats issus de plusieurs régiments réguliers dirigés par le lieutenantcolonel George Croghan. Des efforts colossaux sont déployés pour remorquer l’escadron dans les eaux peu profondes de la rivière Sainte-Claire. Les navires atteignent le lac Huron à la mi-juillet. 22 juin 1814 Une force américaine de canonnières commandée par le lieutenant Francis Gregory capture la canonnière britannique Black Snake sur le fleuve Saint-Laurent près de Kingston, dans le Haut-Canada. Gregory est forcé de saborder sa prise lorsqu’il est poursuivi par d’autres canonnières britanniques provenant de Kingston. Le HMS Leander remporte un combat contre l’USS Rattlesnake au large de l’île de Sable, en Nouvelle-Écosse. 24 juin 1814 Des soldats d’infanterie de la marine britanniques détruisent une batterie à Chissinisack (Chesconessex), en Virginie. Du 25 juin au 24 juillet 1814 Arrivée à Québec, dans le Bas-Canada, de renforts britanniques devenus disponibles en raison de la fin des guerres napoléoniennes en Europe : le 1er bataillon du 82e régiment, le 4e bataillon du 1er régiment des Royal Scots, le 1er bataillon du 90e régiment, le 1er bataillon du 6e régiment, le 97e régiment et les Nova Scotia Fencibles. 26 juin 1814 La flottille du capitaine Joshua Barney force le blocus naval britannique sur le ruisseau St. Leonard et atteint la rivière Patuxent, au Maryland. 27 juin 1814 Une force navale commandée par le lieutenant américain Francis Gregory incendie une goélette presque achevée à Newcastle, dans le Bas-Canada. 28 juin 1814 L’USS Wasp capture le HMS Reindeer dans la Manche. 28 juin et 7 juillet 1814 29 juin 1814 Juin et juillet 1814 Lors d’un raid infructueux des Américains sur Odelltown, dans le Bas-Canada, le lieutenant-colonel Benjamin Forsyth est tué par balle. Sa dépouille sera rapportée à Champlain, dans l’État de New York, où elle sera inhumée. Les Américains interceptent sur le lac Champlain des contrebandiers qui approvisionnent en pièces de bois le chantier naval de l’Île-aux-Noix, dans le BasCanada. Le lieutenant-colonel Joseph Bouchette, l’arpenteur en chef du Bas-Canada, concède des terres le long du sentier du Grand-Portage, entre le lac Témiscouata et le fleuve Saint-Laurent, à des soldats du 10e bataillon royal des vétérans qui ont quitté le service, « afin de faciliter les communications entre le Bas-Canada et le NouveauBrunswick » [traduction]. Arrivée à Québec, dans le Bas-Canada, d’armes et de matériaux en pièces détachées (frigates-in-frame) pour la construction de bâtiments de guerre. Des ouvriers de 55 construction navale et des marins accompagnent cet arrivage. De juillet 1814 à décembre 1814 Juillet 1814 2 juillet 1814 3 juillet 1814 Les Britanniques terminent la construction du fort George sur les hauteurs surplombant le fort Mackinac, ce qui renforce leur position sur l’île Michilimackinac, dans le territoire du Michigan. Les Britanniques lancent un raid contre St. Leonard’s, au Maryland. Ils détruisent des provisions navales et des résidences. La campagne américaine de 1814 dans la péninsule du Niagara commence. Avant l’aube le 3 juillet, l’armée du major-général américain Jacob Brown traverse la rivière Niagara vis-à-vis le ruisseau Frenchman, juste au nord du fort Érié dans le Haut-Canada. Contrairement à toute attente, le commandant du fort se rend sans résistance. Le commandant britannique affecté à la rivière Niagara, le major-général Phineas Riall, espérait attaquer les Américains tandis qu’ils étaient engagés dans une attaque sur le fort. Il envoie sur place une petite troupe commandée par le major Thomas Pearson, qui rencontre la brigade du brigadier-général Winfield Scott au ruisseau Frenchman le 4 juillet. Pearson, avec l’aide de guerriers amérindiens dirigés par John Norton, effectue une brillante manœuvre de retraite jusqu’à la principale force britannique située au nord du ruisseau Chippawa. À la fin de la journée, les Américains ont avancé de 19 kilomètres seulement et établissent leur camp au sud du ruisseau Street. 5 juillet 1814 Bataille de Chippawa, dans le Haut-Canada. Une armée d’invasion américaine dirigée par le major-général Jacob Brown affronte les troupes britanniques du major-général Phineas Riall. Chaque camp compte environ 2 000 hommes, mais ce sont les miliciens et soldats réguliers américains et leurs alliés amérindiens qui remporteront la victoire. La principale bataille consiste en un affrontement en terrain découvert de type européen, dans lesquels les Britanniques ont la réputation d’exceller. Cette victoire américaine inspirante est encore aujourd’hui commémorée par les uniformes gris des cadets de l’académie militaire West Point. Cette bataille fera le plus grand nombre de morts de la guerre de 1812 jusqu’alors, soit environ 800 victimes. Le nombre de miliciens canadiens tués ou blessés au cours de l’affrontement est plus élevé que pour toute autre bataille. Un très grand nombre de guerriers amérindiens perdent également la vie dans les deux camps. Une force conjointe de l’armée et de la marine quitte Halifax en Nouvelle-Écosse pour aller envahir les îles de la baie Passamaquoddy, dans le district du Maine. 7 juillet 1814 Le conseil des Haudenosaunee (confédération des Iroquois) se réunit à Burlington, dans le Haut-Canada. Peu après la bataille de Chippawa, des représentants des Haudenosaunee de l’État de New York (confédération iroquoise) alliés aux États-Unis rencontrent les Premières Nations de Grand River alliées aux Britanniques lors d’un conseil important. Pendant la bataille, des guerriers amérindiens de Grand River et des tributs de l’Ouest ont affronté des Haudenosaunee des communautés onondowahgah (tuscarora) et skaruhreh (seneca). Cette lutte sanglante et fratricide a causé la mort d’environ 26 alliés des Américains et de 90 alliés des Britanniques. Les deux camps sont désemparés par ces terribles pertes et par les combats qui ont opposé parents et amis. Au terme du conseil, la majorité des Haudenosaunee décident d’adopter une position de neutralité pour le reste de la guerre de 1812. Les troupes américaines occupent les hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada. Le village de Queenston, qui a subit des dommages lors de la bataille d’octobre 1812, subit maintenant les conséquences de l’occupation. 56 11 juillet 1814: La garnison américaine se rend au fort Sullivan, à Eastport (île Moose), dans le district du Maine. 12 juillet 1814 Le HMS Medway capture l’USS Siren au large de l’Afrique du Sud. 18 et 19 juillet 1814 Les Britanniques font une incursion au village de Champlain, dans l’État de New York. 19 juillet 1814 Des troupes américaines incendient St. Davids, dans le Haut-Canada, à la suite d’un combat acharné contre la milice locale. Après la bataille de Chippawa, l’armée américaine s’avance sur Queenston, dans le Haut-Canada. Des équipes d’approvisionnement sont envoyées pour réquisitionner des provisions, et leur pillage excessif met les habitants du secteur en furie. Le 18 juillet, une force de miliciens de New York dirigée par le colonel Isaac Stone est attaquée près de St. Davids. Les Américains, qui s’attendaient pourtant à rencontrer de la résistance, ont peine à s’en tirer vivants. Ils reviennent le lendemain et détruisent tout le village. Stone sera renvoyé de l’armée en raison de cet incident, qui marque un tournant dans l’attitude de bien des habitants à l’égard des Américains et de leur brutalité croissante. Les miliciens locaux, qui préféraient autrefois éviter le service militaire ou même se rendre aux Américains, prennent maintenant les armes pour assurer leur propre défense. Les Britanniques et leurs alliés amérindiens prennent Prairie du Chien, dans le territoire du Wisconsin. Prairie du Chien, un petit poste de traite des fourrures au confluent du fleuve Mississippi et de la rivière Wisconsin, est occupé par des Canadiens français et géré par des marchands britanniques. Le 2 juin 1814, le gouverneur du territoire du Missouri, William Clark, craignant que les Britanniques n’utilisent le poste pour lancer une expédition sur le fleuve Mississippi, prend le contrôle de l’établissement sans incident et fait construire le fort Shelby. Sous la direction de William McKay, un important marchand de fourrures, une force d’environ 120 voyageurs, membres des Michigan Fencibles et officiers du département britannique des Indiens, accompagnée de plus de 500 guerriers de plusieurs nations dont les Ho-chunk (Winnebago), les Menominee et les Anishnabe (Ojibwe), se met en route pour le poste dans le but de le reprendre. Les Américains, qui ne disposent que de 60 hommes et d’une petite réserve de munitions pour défendre le poste, se rendent après un bref siège, et sont libérés sous conditions. Les soldats d’infanterie de la marine britanniques prennent la ville de Leonard (Leonardtown), au Maryland, qui n’oppose aucune résistance. Ils saisissent des provisions et détruisent des entrepôts militaires. 20 juillet 1814 Les Américains lancent un raid sur Port Talbot, dans le Haut-Canada. Le fort St. Joseph dans le Haut-Canada est incendié. L’expédition américaine dans le secteur supérieur des Grands Lacs, dirigée par le capitaine Arthur Sinclair, arrive au large de l’île St. Joseph à la mi-juillet. Un groupe débarque et incendie le fort britannique abandonné ainsi que les entrepôts des commerçants de fourrures. 20 et 21 juillet 1814 Des forces américaines mettent à l’épreuve les ouvrages défensifs britanniques au fort George et au fort Mississauga, dans la région de Niagara, dans le Haut-Canada. 57 Après la bataille de Chippawa, les Américains commandés par le major-général Jacob Brown se rendent à Queenston, dans le Haut-Canada. Le 20 juillet, des troupes sont chargées d’attaquer les forts George et Mississauga. La colonne qui s’approche du fort Mississauga est la cible de tirs intenses et doit battre en retraite : il s’agit de la seule occasion où les canons du fort seront utilisés pour tirer sur un ennemi. Une seconde force s’avance sur le fort George et, sous les projectiles des Britanniques, commence à préparer l’installation de batteries pour le siège. Toutefois, le commandant des forces navales sur le lac Ontario, le commodore Isaac Chauncey, se voit dans l’impossibilité d’acheminer, depuis sa base de Sackets Harbor, les puissantes pièces d’artillerie indispensables à la prise des forts ennemis. Ainsi, faute de recevoir l’équipement nécessaire, le major-général Brown se replie sur Queenston le 22 juillet. Les forces américaines ne progresseront pas davantage sur la frontière du Niagara pendant la campagne de 1814. 21 juillet 1814 Bataille des Rapides de Rock Island, dans le territoire de l’Illinois. Une force américaine en route pour relever la garnison du fort Shelby à Prairie du Chien, dans le territoire du Wisconsin, est vaincue par des guerriers des Premières nations Sac (Sauk), Fox et Kiikaapoi (Kickapoo). Sur le lac Huron, la flottille du capitaine Arthur Sinclair capture le navire marchand Mink, chargé de provisions qu’il devait livrer à la rivière Sainte-Marie, dans le HautCanada. 22 juillet 1814 Le traité de Greenville est signé en Ohio. Il rétablit la paix entre les États-Unis et les nations Wyandot, Lenape (Delaware), Shawnee, Seneca et Miami. Du 23 au 26 juillet 1814 Le capitaine Arthur Sinclair fait une incursion sur la rivière Sainte-Marie. 25 juillet 1814 Bataille de Lundy’s Lane, dans le Haut-Canada. Le raid lancé sur la rivière Sainte-Marie (Sault-Sainte-Marie) dans le Haut-Canada fait partie des opérations de l’expédition américaine chargée d’imposer la suprématie des États-Unis sur le secteur supérieur des Grands-Lacs. Après l’incendie du fort St. Joseph, abandonné par les Britanniques, le capitaine Arthur Sinclair ordonne à une troupe de marins et de soldats d’infanterie de remonter la rivière Sainte-Marie à bord d’embarcations et de brûler le poste de traite et les entrepôts de la Compagnie du Nord-Ouest, des installations cruciales parmi les infrastructures britanniques du commerce des fourrures. Les Américains détruisent également les écluses du premier canal construit à Sault-Sainte-Marie par la Compagnie pour permettre aux canots de marchandises de contourner les chutes. De plus, les hommes de Sinclair saisissent et brûlent la goélette Perseverance, l’un des seuls navires britanniques dans le secteur. Le 25 juillet 1814, au crépuscule, les armées britannique et américaine s’affrontent près du carrefour du chemin Portage et de la ruelle de Lundy. Les Britanniques, les Canadiens et les Amérindiens occupent une position avantageuse sur une crête jusqu’au coucher du soleil, lorsque les soldats américains réussissent à s’emparer de la principale batterie d’artillerie britannique, installée dans un cimetière. La bataille se transforme en une lutte féroce pour s’emparer des canons. Le grondement des combats se fait entendre jusqu’à Buffalo, dans l’État de New York. Après l’échec de la dernière charge britannique, les Américains sont maître du champ de bataille, mais ils se retirent, et les Britanniques reprennent le champ à l’aube. Les deux camps revendiquent la victoire, mais on dénombre près de 900 victimes des deux côtés. Ces lourdes pertes déciment l’armée du major-général Jacob Brown et mettent fin à tout espoir de poursuivre l’avancée américaine dans le Haut-Canada. Du 25 juillet au Arrivée à Québec de renforts britanniques devenus disponibles en raison de la fin des 58 24 août 1814 guerres napoléoniennes en Europe : des contingents de la brigade du major-général Manley Power (3e, 5e et 1er bataillon du 27e régiment, 58e régiment et la Royal Artillery), la brigade du major-général James Kempt (1er bataillon du 9e régiment, 1er bataillon du 37e régiment, 1er bataillon du 57e régiment, 1er bataillon du 81e régiment et la Royal Artillery), la brigade du major-général Fredrick P. Robinson (1er bataillon du 39e régiment, 76e régiment, 1er bataillon du 88e régiment, 3e bataillon du 27e régiment et la Royal Artillery). 31 juillet 1814 Le puissant escadron du commodore Isaac Chauncey, qui réunit neuf navires, quitte Sackets Harbor dans l’État de New York et prend immédiatement le contrôle naval du lac Ontario. 3 août 1814 Les Britanniques commencent le siège du fort Érié dans le Haut-Canada, alors occupé par les Américains. Après la bataille de Lundy’s Lane, les Américains se replient sur le fort Érié. Le brigadier-général Edmund Gaines prend le commandement du poste le 5 août en remplacement du major-général Jacob Brown, grièvement blessé. Les troupes britanniques sous les ordres du lieutenant-gouverneur Gordon Drummond mettent du temps à se réorganiser après la bataille sanglante, ce qui permet aux Américains de consolider leurs défenses. Drummond arrive au fort Érié le 3 août et commence à préparer le siège. Pendant la nuit du 12 août, des soldats d’infanterie de marine et des marins britanniques s’emparent de l’USS Somers et de l’USS Ohio, qui appuyaient depuis la rivière Niagara les troupes américaines occupant le fort Érié. Le 13 août, les batteries britanniques ouvrent le feu. Malheureusement, elles ont été construites trop loin du fort et sont donc inefficaces. 4 et 5 août 1814 Une force britannique qui tentait de détruire les entrepôts de provisions situés à Black Rock et à Buffalo, dans l’État de New York, est vaincue lors de la bataille du Ruisseau Conjocta, également dans l’État de New York. Les entrepôts contiennent des réserves utilisées pour approvisionner le fort Érié, où le major-général américain Jacob Brown et ses troupes se sont retranchés après la bataille de Lundy’s Lane. Les Américains attaquent le fort Mackinac, dans le territoire du Michigan. Le fort Mackinac est commandé par le lieutenant-colonel Robert McDouall, arrivé au printemps à la tête de renforts. Parti de Détroit avec l’expédition du capitaine Arthur Sinclair dans le but de reprendre ce poste, le lieutenant-colonel George Croghan dirige une troupe de 700 soldats réguliers et miliciens de l’Ohio, presque deux fois plus nombreuse que la force britannique occupant Mackinac. Arrivés sur place, les Américains ne peuvent utiliser leurs canons contre les fortifications, érigées au sommet d’une colline. Ils débarquent donc leurs troupes de l’autre côté de l’île, espérant inciter McDouall à engager le combat en terrain découvert. L’attaque improvisée de Croghan échoue, les troupes étant incapables d’ouvrir une brèche dans la solide ligne de défense établie par McDouall en bordure d’une clairière. Les Américains subissent de lourdes pertes. Ils battent en retraite, puis quittent l’île pour rentrer à Détroit. 5 août 1814 Le brigadier-général américain Edmund P. Gaines prend le commandement du fort Érié, dans le Haut-Canada, en remplacement du major-général Jacob Brown, qui a été blessé. Sur le lac Ontario, le lieutenant George Hawksworth fait échouer le HMS Magnet puis le fait exploser pour éviter qu’il ne soit capturé par l’escadron américain du 59 commodore Isaac Chauncey. 8 août 1814 Des négociations de paix débutent entre les Américains et les Britanniques à Gand, en Belgique. Au début de 1813, l’empereur de Russie Alexandre I propose d’agir comme médiateur dans les négociations de paix entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. Refusant l’intervention d’un tiers, la Grande-Bretagne propose plutôt aux Américains d’entreprendre des négociations dans un endroit neutre en Europe. La rencontre a finalement lieu à Gand en août 1814. Les commissaires américains tentent d’aborder des questions comme les droits des marins et les blocus ainsi que l’acquisition de provinces canadiennes. Les délégués britanniques proposent plutôt des conditions leur permettant de conserver les territoires américains occupés, la création d’un État amérindien dans la région des Grands Lacs qui servirait de zone tampon entre les territoires britanniques et américains, ainsi que le désarmement des forces navales sur les Grands Lacs. Les deux parties rejettent les propositions initiales adverses lors de cette première séance, mais atteignent finalement un consensus en décembre 1814 avec la rédaction du traité de Gand. 9 août 1814 Le traité du fort Jackson impose de sévères conditions à la nation Muscogee (Creek) pour avoir fait la guerre aux États-Unis en 1813 et 1814. Du 9 au 12 août 1814 Un raid est lancé sur Stonington, au Connecticut. Un escadron britannique commandé par le capitaine sir Thomas Hardy bombarde et attaque la ville. 10 août 1814 L’escadron du commodore Isaac Chauncey arrive au large de Kingston, dans le HautCanada, dans l’espoir de provoquer une bataille contre l’escadron britannique du commodore sir James Lucas Yeo. Chauncey exerce sur Kingston un blocus peu rigoureux jusqu’à la fin du mois, mais Yeo refuse d’engager la bataille jusqu’à ce que le HMS St. Lawrence soit achevé. 11 août 1814 L’USS Surprise, rebaptisé Eagle (20 canons), est mis à l’eau sur le lac Champlain à Vergennes, au Vermont. 12 août 1814 L’USS Somers et l’USS Ohio sont capturés par les Britanniques sur le lac Érié, près du fort Érié dans le Haut-Canada. Pendant le siège britannique du fort Érié, alors occupé par les Américains, le capitaine de la Royal Navy Alexander Dobbs et son détachement de 70 marins et soldats d’infanterie de marine, montés dans des embarcations, s’approchent de trois goélettes américaines ancrées près du poste et chargées d’appuyer la campagne du major-général Jacob Brown sur la frontière du Niagara. Se faisant passer pour des bateaux d’approvisionnement américains, les Britanniques prennent par surprise les équipages de l’USS Somers et de l’USS Ohio, montent à bord des navires et réussissent à s’en emparer tandis que l’USS Porcupine prend la fuite. Les deux bâtiments saisis, rebaptisés Huron et Sauk, sont un véritable atout pour l’escadron britannique sur le lac Érié. Cette prise nuit aux Américains, qui sont maintenant démoralisés de constater la réduction des forces défendant le fort Érié. La victoire de Dobbs est le dernier combat naval à se dérouler sur le lac Érié pendant la guerre. 13 août 1814 Le sergent Joseph McKitrick de l’Île-du-Prince-Édouard est tué lors de combats menés par les Glengarry Light Infantry Fencibles au fort Érié, dans le Haut-Canada. Il serait le seul habitant de l’Île-du-Prince-Édouard à avoir été tué pendant la guerre. 14 août 1814 L’HMS Nancy est détruit lors d’une attaque de l’escadron américain du capitaine 60 Arthur Sinclair sur la rivière Nottawasaga, dans le Haut-Canada. L’un des objectifs de l’expédition de Sinclair dans le secteur supérieur des Grands Lacs est de détruire les navires britanniques qui s’y trouvent. Le capitaine est incapable de localiser la base britannique sur la rivière Nottawasaga, les conditions météorologiques étant défavorables et le terrain inconnu. Il incendie cependant le fort St. Joseph, abandonné par les Britanniques, ainsi que le poste de traite des fourrures de la rivière Sainte-Marie (Sault-Sainte-Marie). N’ayant pas réussi à reprendre le fort Mackinac, l’expédition tombe finalement sur la base de la Nottawasaga et sur la goélette Nancy, le seule navire britannique dans le secteur supérieur des Grands Lacs. Une troupe de soldats américains débarque et détruit un blockhaus, mais l’équipage du Nancy, commandé par le lieutenant Miller Worsley de la Royal Navy, incendie le navire avant qu’il ne tombe aux mains des ennemis. Les marins du Nancy parviennent finalement au fort Mackinac dans de petites embarcations une fois l’escadron de Sinclair reparti. 15 août 1814 Une attaque nocturne des Britanniques sur le fort Érié dans le Haut-Canada se solde par une défaite. La nuit du 15 août, après deux jours de bombardements infructueux, une force britannique sous les ordres du lieutenant-gouverneur sir Gordon Drummond attaque les Américains qui occupent le fort Érié. Drummond envoie ses hommes sous la pluie en trois colonnes distinctes. Les attaquants ne parviennent pas à surprendre les Américains et sont incapables de coordonner efficacement leur attaque dans la noirceur. Deux des colonnes sont repoussées et essuient de nombreuses pertes. La troisième colonne, menée par le lieutenant-colonel William Drummond, s’empare du bastion nord-est du fort, mais ne peut progresser davantage, même si les soldats font pivoter un canon et tirent sur les Américains à l’intérieur du fort. William Drummond est tué, et l’immense poudrière située sous le bastion explose : l’horrible déflagration anéantit les attaquants et met fin à l’affrontement. Les Britanniques perdent plus de 900 hommes. 19 août 1814 Une force britannique débarque à Benedict, au Maryland, en route pour Washington dans le district de Columbia. 22 août 1814 Le commodore américain Joshua Barney détruit délibérément sa flottille près de la ville de Pig Point, au Maryland, pour éviter qu’elle ne soit saisie par la force britannique du contre-amiral George Cockburn. Privés de ce butin, les Britanniques prennent néanmoins la ville et s’emparent de plusieurs navires marchands et d’une grande quantité de tabac. Bataille de Bladensburg, au Maryland. Les Britanniques occupent par ailleurs la ville de Washington, dans le district de Columbia. 24 et 25 août 1814 La campagne britannique dans la baie de Chesapeake prend véritablement son essor le 24 août, lorsque les Britanniques entrent dans Bladensburg, située tout près de la capitale, Washington. Tandis que les forces américaines défendent la rive opposée du fleuve Potomac, les Britanniques traversent le pont et lancent l’attaque. Le major-général Robert Ross, qui dirige l’assaut, ordonne le lancement des fusées Congreve : le bruit terrible et inconnu des projectiles fait fuir l’ennemi. Il s’agit d’un épisode humiliant de la guerre pour les Américains. Ross et ses hommes poursuivent leur avancée et, plus tard dans la soirée, remportent une victoire majeure en s’emparant de Washington et en mettant le feu à la plupart des immeubles publics, notamment la résidence du président, qui vient tout juste d’être évacuée. L’un des seuls bâtiments à échapper aux flammes est la maison du commandant du corps des Marines, aujourd’hui le plus vieux bâtiment encore debout à Washington. 25 août 1814 Le HMS Confiance est mis à l’eau au chantier naval de l'Île-aux-Noix, dans le Bas- 61 Canada. Les Américains sont maîtres du lac Champlain grâce à leur ambitieuse campagne de construction navale de 1813-1814. Dans l’espoir de leur ravir le contrôle de cette voie d’eau, les Britanniques se lancent dans la construction d’une grosse frégate au chantier de l’île aux Noix, au Bas-Canada. Armé de trente-sept canons, le NSM Confiance allait devenir le vaisseau amiral du capitaine George Downie. Sa construction est cependant retardée en raison d’un manque de matériaux et il est à peine gréé à temps pour affronter la flottille américaine pendant la bataille de Plattsburg au cours de laquelle Downie périt et son navire est capturé. Le Confiance est le plus grand navire de guerre qui ait navigué sur les eaux du lac Champlain. 26 août 1814 Une flottille de canonnières britanniques capture deux navires américains sur le fleuve Saint-Laurent près de Kingston, dans le Haut-Canada. Une expédition conjointe de l’armée et de la marine quitte Halifax en NouvelleÉcosse pour aller envahir la partie est du district du Maine. 27 août 1814 L’USS Wasp capture le HMS Avon dans les eaux au sud de l’Irlande. 28 août 1814 Une expédition navale britannique dirigée par le capitaine James Alexander Gordon remonte le fleuve Potomac et prend Alexandria, en Virginie. Les troupes saisissent également 21 navires ainsi que de très grandes quantités de farine, de coton, de tabac, de sucre, de vin et d’autres produits. Du 30 août au 12 septembre 1814 30 août 1814 Le gouverneur général sir George Prévost dirige la campagne du lac Champlain. 1 septembre 1814 Les Britanniques prennent Castine, dans le district du Maine. Le capitaine sir Peter Parker est tué lorsqu’il débarque à la tête d’un groupe de soldats près de Chestertown, au Maryland. Les Britanniques sont repoussés, et le combat sera appelé « la bataille du Champ de Caulk ». L’armée britannique (qui compte plus de 10 000 hommes) commandée par le gouverneur général sir George Prévost, commence à traverser la frontière à Champlain, en direction de Plattsburgh, dans l’État de New York. 3 septembre 1814 Le capitaine George Downie de la Royal Navy prend le commandement de l’escadron du lac Champlain. La batail de Hampden. Les Britanniques prennent Bangor et Hampden, dans le district du Maine. Les américains brulent l’USS Adams pour empêcher sa capture. 4 septembre 1814 Le chef renégat du Haut-Canada, Joseph Willcocks, est tué tandis qu’il mène les traîtres Volontaires canadiens dans une escarmouche à l’extérieur du fort Érié dans le Haut-Canada, alors occupé par les Américains. 3 et 6 septembre 1814 L’USS Tigress et l’USS Scorpion sont capturés sur le lac Huron. 62 Après la destruction du poste britannique sur la rivière Nottawasaga et de la goélette Nancy, le lieutenant Miller Worsley de la Royal Navy et ses marins parviennent à atteindre le fort Mackinac alors que l’USS Tigress et l’USS Scorpion en font le blocus. Worsley conçoit un plan pour saisir les deux navires armés, et le met à exécution. Le 3 septembre, en pleine noirceur, il réussit à aborder le Tigress avec un contingent de marins, de soldats et de guerriers amérindiens, puis utilise ce navire pour s’emparer du Scorpion le 6 septembre. Les Britanniques, qui se retrouvaient sans bâtiment à la suite de la destruction du Nancy, ont maintenant à leur disposition une petite flotte sur le lac Huron pour relier le fort Mackinac à la route d’approvisionnement du secteur supérieur des Grands Lacs. 5 septembre 1814 Les Britanniques se retirent de Bangor et de Hampden, dans le district du Maine. À Rock Island, dans le territoire de l’Illinois, une force américaine dirigée par le major Zachary Taylor est vaincue par un groupe d’alliés des nations Sac (Sauk), Fox, Kiikaapoi (Kickapoo), Ho-Chunk (Winnebago) et Sioux mené par le chef Aigle Noir (Makataimeshekiakiak). Les Amérindiens reçoivent l’aide d’agents du département britannique des Indiens. 6 septembre 1814 Les forces britanniques entrent dans Plattsburgh, dans l’État de New York. Des vents forts sur le lac Érié font échouer le navire américain Caledonia. Celui-ci prend feu et est gravement endommagé avant que l’incendie ne soit éteint. 9 septembre 1814 Une flottille britannique est rassemblée près de Chazy, sur le lac Champlain. 10 septembre 1814 Le HMS St. Lawrence est inauguré à Kingston, dans le Haut-Canada. Il s’agit du plus grand navire de guerre à avoir navigué sur les Grands Lacs à l’époque des voiliers. La lutte entre les marines américaine et britannique pour imposer leur suprématie sur les Grands Lacs s’intensifie de plus en plus, les deux camps construisant le plus vite possible de nouveaux bâtiments mieux armés. Le commodore sir James Lucas Yeo devient le maître incontesté du lac Ontario en octobre lorsqu’il quitte Kingston à bord de son tout nouveau vaisseau amiral, le HMS St. Lawrence, achevé le mois précédent. Il s’agit d’un bâtiment à trois ponts équipé de 102 canons et destiné à rivaliser avec les trois navires américains en construction à Sackets Harbor. Ce vaisseau illustre parfaitement la « guerre des constructeurs de navires » et les énormes ressources financières et logistiques investies par les Britanniques : presque tous les matériaux utilisés pour la construction de navires de guerre à Kingston proviennent d’Angleterre et traversent l’Atlantique jusqu’à Québec et à Montréal, dans le Bas-Canada, puis remontent le Saint-Laurent à bord d’autres bateaux. 11 septembre 1814 Bataille de la Baie de Plattsburgh, dans l’État de New York. La campagne sur le lac Champlain du commandant en chef sir George Prévost, qui commence en août 1814, atteint son paroxysme avec la bataille de Plattsburg, une attaque à la fois terrestre et navale. Se pliant aux ordres de Prévost, le capitaine George Downie lance sa flottille sur le lac Champlain pour s’attaquer à la flotte de Thomas Macdonough qui est ancrée dans la baie de Plattsburg. Des vents contraires empêchent les navires de Downie de manœuvrer pour se mettre en position et les poussent à portée des redoutables pièces de batterie américaines. Downie périt dans l’affrontement et, après plusieurs heures de combat acharné, la flotte britannique capitule. Pendant ce temps, Prévost, à la tête de 10 351 vétérans du duc de Wellington, lance une brève attaque contre les quelque 3 000 hommes du brigadier général Alexander Macomb, mais il bat rapidement en retraite au Bas-Canada. Toute l’opération se traduit par une défaite humiliante et coûteuse pour les Britanniques. 63 Victoire de Macdonough sur le lac Champlain et défaite de l’armée britannique à Plattsburg aux mains du général Macomb, 11 septembre 1814, après 1814, BAC C-010928 Les Britanniques prennent le fort O’Brien et Machias, dans le district du Maine. Du 12 au 15 septembre 1814 Le major-général Robert Ross est tué lors de la bataille de la Pointe North, et la ville de Baltimore au Maryland est bombardée. Après le saccage de Washington, dans le district de Columbia, le major-général Robert Ross mène une force d’environ 4 000 hommes vers le nord jusqu’à Baltimore. Le 12 septembre, pendant la bataille de la Pointe North, Ross est blessé à mort. Le colonel Arthur Brooke prend alors de commandement et inflige une défaite au brigadier-général John Stricker et à ses 3 200 hommes. Les Britanniques continuent leur avancée jusqu’aux fortifications nouvellement érigées de Baltimore. Estimant que les ouvrages défensifs sont trop imposants, ils se retirent. Entre-temps, le vice-amiral Alexander Cochrane mène ses forces navales dans un assaut sur le fort McHenry qui sera infructueux. La scène inspire à Francis Scott Key les paroles de l’hymne national américain, « The Star-Spangled Banner ». Pour ce qui est de Ross, ses camarades préservent sa dépouille dans du rhum et l’acheminent jusqu’à Halifax, en Nouvelle-Écosse, où elle sera accueillie avec tous les honneurs militaires puis inhumée. 15 septembre 1814 Les Britanniques lancent une attaque infructueuse contre le fort Bowyer, dans le territoire du Mississippi. Du 17 au 21 septembre 1814 Les Américains attaquent les batteries d’artillerie avec lesquelles les Britanniques assiègent le fort Érié, dans le Haut-Canada. Les Britanniques abandonnent le siège. Les Britanniques et les Canadiens qui font le siège du fort Érié peuvent difficilement s’abriter des pluies abondantes de l’automne, et la maladie décime leurs rangs. Joseph Willcocks, le commandant des traitres Volontaires canadiens, est tué le 4 septembre. Le 16 septembre, le lieutenant-gouverneur Gordon Drummond décide de mettre fin au siège, mais le lendemain, les Américains attaquent les batteries britanniques. Après une rude bataille de deux heures, les Américains battent en retraite jusqu’au fort. On dénombre environ 500 victimes dans les deux camps. Les Britanniques lèvent finalement le siège le 21 septembre. Les Américains ont réussi à défendre le fort Érié, mais ils sont incapables de poursuivre leur avancée. Le 5 novembre, les troupes du major-général américain George Izard font exploser le fort et rentrent aux États-Unis, ce qui met fin à l’invasion vaine et sanglante de 1814 sur la frontière du Niagara. Ruines du fort Érié et de la ville de Buffalo, 1838, Philip John Bainbrigge, 1838, BAC C-011869 18 septembre 1814 La moitié de la force d’invasion britannique quitte le district du Maine pour Halifax, 64 en Nouvelle-Écosse. 21 septembre 1814 Les Britanniques ouvrent un bureau de douane à Castine, dans le district du Maine. Ce bureau sert de siège des activités commerciales dans le territoire occupé. L’annonce que les échanges commerciaux avec l’ennemi sont permis à Castine est applaudie par les marchands de Saint John, au Nouveau-Brunswick, et de Halifax, en Nouvelle-Écosse. Par ailleurs, puisque les marchandises importées et exportées dans cette ville du Maine sont assujetties à une taxe, les douaniers amassent la somme considérable de 10 000 livres pendant les huit mois où ils seront en fonction dans ce port. Après la guerre, le gouvernement britannique décide d’investir ce « fonds de Castine » dans l’amélioration des infrastructures publiques en Nouvelle-Écosse. Il servira à la construction d’une nouvelle bibliothèque à l’usage de la garnison britannique ainsi qu’à la création du collègue Dalhousie (aujourd’hui l’Université Dalhousie). Les Néo-Brunswickois se réjouiront également en novembre 1817 lorsqu’une commission chargée d’établir la frontière, qui a été mise sur pied à la signature du traité de Gand, attribue à la province la plupart des îles contestées de la baie Passamaquoddy ainsi que l’île Grand Manan. Automne 1814 Les Britanniques construisent à Turkey Point, dans le Haut-Canada, un blockhaus et une batterie qui seront appelés « le fort Norfolk ». Ils prévoient également y aménager un chantier naval sur le lac Érié, mais la guerre prend fin avant que ces travaux puissent commencer. 9 octobre 1814 L’USS Wasp disparaît en mer. 15 octobre 1814 Une escarmouche a lieu au ruisseau Chippawa, dans le Haut-Canada. 19 octobre 1814 Bataille de Cook’s Mills, dans le Haut-Canada. Après avoir mis fin au siège infructueux du fort Érié, le lieutenant-général et lieutenant-gouverneur britannique Gordon Drummond ramène ses forces jusqu’à une position protégée par le ruisseau Chippawa. Le major-général américain George Izard suit Drummond, mais n’attaque pas le camp britannique. Apprenant l’existence d’une réserve de blé à Cook’s Mills, Izard envoie une force dirigée par le brigadier-général Daniel Bissell au ruisseau Lyon. Bissell y affronte un petit détachement britannique commandé par le lieutenant-colonel Christopher Myers. La force américaine, supérieure en nombre, repousse les Britanniques et met le feu aux moulins. Le général Drummond refuse d’engager ses forces inférieures dans une bataille d’envergure. Il s’agit du dernier affrontement à avoir lieu sur la frontière du Niagara pendant la guerre de 1812. 22 octobre 1814 Le brigadier-général américain Duncan McArthur lance un raid dans la partie sudouest du Haut-Canada. Le brigadier-général américain Duncan McArthur quitte Détroit, dans le territoire du Michigan, à la tête d’une force composée de miliciens de l’Ohio et du Kentucky ainsi que d’alliés amérindiens pour attaquer des villages du Sud-Ouest du Haut-Canada, une région qui s’est dépeuplée à la suite des défaites britanniques aux batailles du Lac Érié et de la Thames à l’automne 1813. Une rumeur veut que les pilleurs planifient d’attaquer Burlington Heights, une base britannique importante sur le lac Ontario. Ils détruisent les biens des habitants pendant leur avancée, notamment les moulins. Retardée par la pluie et les rivières gonflées, la force de McArthur attaque l’établissement de Malcolm’s Mills. Les défenseurs du village, les miliciens des comtés d’Oxford et de Norfolk, sont dispersés par les troupes américaines, qui rentrent à Détroit après l’incident. Cet affrontement est le dernier à se dérouler en sol canadien pendant la guerre. 5 novembre 1814 Les forces américaines font exploser le fort Érié, dans le Haut-Canada, et se retirent à Buffalo, dans l’État de New York. 65 6 novembre 1814 Une escarmouche a lieu à Malcolm’s Mills, dans le Haut-Canada. La goélette américaine Franklin est capturée au large de Hampton en Virginie par une flottille composée de 13 barges. 7 novembre 1814 Les troupes du major-général Andrew Jackson prennent Pensacola, une ville dans la partie espagnole de la Floride qui était occupée par une garnison de soldats britanniques et espagnols. Les Américains occupent la ville pendant tout le reste de la guerre. 10 novembre 1814 Le lieutenant américain Charles Budd reçoit l’ordre de remplacer le capitaine Thomas Macdonough en tant que commandant de l’escadron du lac Champlain. 14 novembre 1814 La goélette britannique HMS Julia est mise à l’eau au chantier naval de Kingston, dans le Haut-Canada. 17 novembre 1814 Parti en mission secrète pour détruire le HMS St. Lawrence, l’aspirant de marine James McGowan découvre et capture deux canonnières britanniques sur le cours supérieur du fleuve Saint-Laurent et ramène les prisonniers à Sackets Harbor, dans l’État de New York. 24 novembre 1814 Le HMS Fantome s’échoue près de Prospect, en Nouvelle-Écosse, pendant qu’il escorte un convoi parti de Castine dans le district du Maine pour Halifax en Nouvelle-Écosse. Décembre 1814 Les Britanniques terminent la construction du fort Wellington à Prescott, dans le Haut-Canada. La construction du fort Wellington, qui est l’une des quelques places fortes britanniques érigées pendant la guerre de 1812, est autorisée au début de 1813, mais le fort ne sera achevé qu’à la fin de 1814 en raison de retards dans les travaux. Le fort consiste en un blockhaus en bois d’un étage mesurant 30,48 mètres (100 pieds) de côté et pouvant accueillir 144 soldats. Ce blockhaus est entouré de vastes remblais sous lesquels sont aménagés des entrepôts, à l’abri des bombes. Les pièces d’artillerie du fort dominent les environs. Il s’agit d’une puissante fortification conçue par les Britanniques pour exercer leur suprématie sur le fleuve Saint-Laurent à Prescott, un port crucial sur la ligne de communication reliant Montréal et Kingston. Le fort Wellington n’a jamais subi d’assaut, mais ses canons ont ouvert le feu sur la flottille du major-général James Wilkinson à l’automne 1813. 1 décembre 1814 Le major-général Andrew Jackson arrive à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, et commence à préparer la défense de la ville. 10 décembre 1814 Une expédition navale et militaire britannique menée par le contre-amiral sir Alexander Cochrane et par le major-général sir Edward Pakenham touche terre près de la Nouvelle-Orléans en Louisiane. 14 décembre 1814 Bataille du Lac Borgne, en Louisiane. Des marins de la Royal Navy et des membres des Royal Marines, embarqués dans des bateaux ouverts, capturent une flottille de canonnières américaines après un combat acharné. Du 15 décembre 1814 au 5 janvier Convention de Hartford. Réunis en secret à Hartford, au Connecticut, 26 délégués de 66 1815 la Nouvelle-Angleterre discutent de leurs griefs au sujet de la gestion de la guerre par le gouvernement fédéral, plus précisément le contrôle de la milice, la conscription et le fardeau financier associé à la défense. 23 décembre 1814 Bataille de la Plantation de Villeré, en Louisiane. Les Britanniques s’emparent de la plantation et y installent un camp pour l’armée qui attaquera la Nouvelle-Orléans. Ils repoussent une contre-attaque américaine musclée qui se poursuivra tard dans la nuit. 24 décembre 1814 Le traité de Gand est signé en Belgique. Il met fin à la guerre de 1812. Après des mois de négociations, les Britanniques et les Américains conviennent enfin des conditions régissant l’arrêt des hostilités entre les deux pays. Le traité prévoit un retour au status quo ante bellum (situation d’avant la guerre), ce qui avantage les Américains, qui pourront ainsi récupérer plusieurs territoires occupés dont Prairie du Chien, dans le territoire du Wisconsin, une partie du district du Maine ainsi que les forts Astoria, Mackinac et Niagara. Le tracé de la frontière sera déterminé plus tard par des commissions. Étonnamment, les 11 articles approuvés du traité ne font pas mention des litiges à l’origine de la guerre, soit les droits des marins et les échanges commerciaux. Malgré les critiques qu’il soulève tant en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis, le traité est considéré comme une victoire par les Américains, qui réussissent à exercer leur souveraineté face à l’empire britannique. Canada Atlantique L’avantage obtenu par l’invasion de la partie est du Maine est perdu à Gand. En effet, le traité exige la restitution de tous les territoires conquis et prévoit la nomination d’une commission conjointe chargée de déterminer la possession des îles contestées de la baie Passamaquoddy et de la baie de Fundy. Les décisions de la commission seront dans l’ensemble favorables au Nouveau-Brunswick. Toutefois, le traité n’aborde pas les questions litigieuses que sont les droits de pêche des Américains dans les eaux de l’Amérique du Nord britannique, et le tracé de la frontière intérieure entre le Nouveau-Brunswick et le Maine. La question de la pêche fera l’objet d’une convention distincte en 1818, mais continuera de donner des maux de tête aux diplomates jusqu’à la fin du siècle. Le traité Webster-Ashburton, signé en 1842, règlera la question de la frontière et confirmera le contrôle par les Britanniques de la route hivernale menant aux Canadas. Haut et Bas-Canada À la fin de l’année 1814, les Britanniques occupent de vastes territoires américains dont des postes sur la côte du Pacifique ainsi qu’une partie du territoire du Wisconsin, du district du Maine et de la région des Grands Lacs. Pour leur part, les États-Unis occupent le fort Amherstburg et contrôlent le Sud-Ouest du Haut-Canada. Lors des négociations de paix, les représentants britanniques refusent catégoriquement de restituer les territoires conquis, mais sur l’avis du duc de Wellington, finissent par concéder un retour au status quo territorial (la situation d’avant la guerre). Le Haut et le Bas-Canada sont également touchés par des accords subséquents, notamment la résolution par les commissions sur la frontière de litiges au sujet de certaines îles du cours supérieur du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Niagara, l’Accord Rush-Bagot de 1817 limitant le nombre de navires de guerre sur les Grands Lacs et le lac Champlain, et la Convention de 1818 qui établit sur le 49e parallèle la frontière séparant les deux pays jusqu’aux montagnes Rocheuses. Traite des fourrures par les Britanniques Le marchand de fourrures et directeur de la Compagnie du Nord-Ouest, William McGillivray, tente de garder la mainmise sur le fort Mackinac, occupé par les Britanniques, afin de consolider la traite des fourrures en territoire américain, mais le traité de Gand prévoit le retour à l’ancienne frontière et la restitution de tous les postes occupés. La perte de Mackinac et l’exercice par les Américains des droits commerciaux accordés aux nations amérindiennes lors du traité Jay en 1794 met un terme aux activités britanniques de traite des fourrures dans le Nord-Ouest des États-Unis. Les marchands de fourrures établis à Montréal qui tentent de contrôler le commerce dans les territoires du Michigan et du Wisconsin subissent un autre coup dur lors de la signature de la 67 Convention de 1818, qui établit le tracé de la frontière entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique à l’ouest du lac des Bois et écarte ainsi toute possibilité d’expansion commerciale britannique dans le Sud-Ouest du continent. Peuples autochtones Le traité de Gand est désastreux pour les peuples autochtones, dont personne ne défend les intérêts à la table de négociation. Les Britanniques abandonnent l’idée de créer, dans la région des Grands Lacs, un territoire amérindien autonome qui aurait servi de zone tampon entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique. Les deux pays s’entendent plutôt pour rétablir les privilèges et les droits accordés aux peuples autochtones avant la guerre et cesser les combats encore engagés contre des groupes amérindiens. Cette entente donne aux peuples autochtones le sentiment d’avoir été trahis par leur allié britannique, car ils sont désormais à la merci des politiques américaines. De plus, le traité n’accorde aucun droit particulier aux Autochtones pour une quelconque période : le mode de vie des nations amérindiennes du Nord-Ouest sera bientôt menacé par l’expansion américaine. 25 décembre 1814 Le HMS Psyche est inauguré. Il s’agit d’une frégate de 56 canons envoyée d’Angleterre « en pièces détachées » et assemblée à Kingston, dans le Haut-Canada. À l’été 1813, le commodore britannique sir James Lucas Yeo a peine à rivaliser avec la puissante flotte des Américains sur le lac Ontario. En conséquence, le gouvernement britannique adopte une démarche novatrice en matière de construction navale : des composantes de navire préfabriquées sont expédiées à Kingston pour accélérer l’assemblage des bâtiments. Ainsi, des bateaux de marchandises quittent le chantier naval de Chatham en Angleterre au début de 1814, transportant quatre navires « en pièces détachées ». Trois de ces navires terminent leur voyage à Montréal, mais des sections de la « frégate B » (le Psyche) sont laborieusement acheminées en amont du fleuve Saint-Laurent jusqu’à Kingston sur une période de quatre mois. Une fois à destination, les pièces détachées sont assemblées par des charpentiers. Tout comme la construction du HMS St. Lawrence, cette entreprise met en lumière les défis logistiques associés à la construction de navires de combat bien armés sur les Grands Lacs ainsi que l’importance de la suprématie navale pendant la guerre. 28 décembre 1814 Les Britanniques envoient une force importante en reconnaissance à la NouvelleOrléans, en Louisiane. Les troupes du major-général sir Edward Pakenham mettent à l’épreuve les dispositifs de défense du major-général Andrew Jackson. Elles sont repoussées et subissent de lourdes pertes. De janvier 1815 à 1871 1815 Arrivée de renforts britanniques à Québec : le 102e régiment. Janvier 1815 Le porte-étendard George Morehouse des New Brunswick Fencibles dirige un détachement provenant de Meductic et s’empare de Houlton, dans le district du Maine, dans le but de protéger l’importante ligne de communication entre Saint John au Nouveau-Brunswick et la ville de Québec dans le Bas-Canada. 1 janvier 1815 Les Britanniques bombardent les dispositifs de défense de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. 8 janvier 1815 Bataille de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. 68 La campagne britannique en Louisiane vise à prendre le contrôle de l’embouchure du fleuve Mississippi et de perturber les activités économiques des États-Unis en s’emparant du port stratégique de la Nouvelle-Orléans. Toutefois, la lente et pénible avancée britannique dans les bayous du delta laisse le temps au major-général Andrew Jackson de préparer la défense de la ville. La principale attaque, lancée le 8 janvier en terrain découvert devant les fortifications de la ville, est un véritable désastre. Les pertes des Britanniques s’élèvent à 2 000, soit le tiers de leur nombre. Le major-général sir Edward Pakenham, qui dirigeait la force, perd également la vie. Les Américains comptent seulement 71 victimes dans leurs rangs. Cette défaite humiliante pousse les Britanniques à lever leur siège et à redescendre le fleuve à la recherche de cibles plus vulnérables le long de la côte du golfe du Mexique. Du 9 au 12 janvier 1815 Les navires de la Royal Navy bombardent le fort St. Philip, en Louisiane. 13 janvier 1815 Une force britannique amphibie attaque et prend le fort Peter ainsi que la ville de St. Marys, en Géorgie. Elle occupe le secteur pendant environ un mois. 15 janvier 1815 L’USS President est capturé au large de la ville de New York par un escadron britannique dirigé par le HMS Majestic. 11 février 1815 Le jour même où des forces britanniques assiègent et prennent le fort Bowyer dans le territoire du Mississippi, Henry Carroll, le secrétaire du secrétaire d’État des ÉtatsUnis Henry Clay, arrive à New York depuis Plymouth, en Angleterre, avec une copie signée du traité de Gand. 13 février 1815 Les Britanniques annulent leur attaque prévue sur Mobile, dans le territoire du Mississippi, lorsqu’ils apprennent la signature du traité de paix. 17 février 1815 Le Congrès des États-Unis ratifie le traité de Gand. La guerre de 1812 se termine officiellement par l’échange de copies ratifiées du traité à Washington, dans le district de Columbia. 20 février 1815 L’USS Constitution remporte une victoire contre le HMS Levant et le HMS Cyane près de Madère, en Espagne. 1 mars 1815 Le gouverneur général sir George Prévost apprend la signature du traité de paix à Gand et donne les ordres nécessaires pour mettre fin aux hostilités et pour libérer les milices. 2 mars 1815 Le gouverneur général sir George Prévost est rappelé en Angleterre, où il est traduit devant un tribunal militaire pour sa gestion de la bataille de Plattsburgh. Il est remplacé par le lieutenant-général Gordon Drummond dans ses fonctions de gouverneur général. 11 mars 1815 Près des Îles du Cap-Vert, un escadron britannique mené par le HMS Leander reprend le Levant tandis que l’USS Constitution et le Cyane s’échappent. 19 mars 1815 Le commodore britannique sir Edward Campbell Rich Owen arrive à Kingston, dans le Haut-Canada, pour prendre le commandement du poste des Grands Lacs en 69 remplacement du commodore sir James Lucas Yeo. 6 avril 1815 Des marins américains prisonniers, surtout des corsaires ou des marins réquisitionnés qui ont refusé de se battre contre les États-Unis, déclenchent une émeute à la prison de Dartmoor dans le Sud-ouest de la Grande-Bretagne. Les prisonniers de guerre en révolte sont frustrés par les délais retardant leur rapatriement et par les dures conditions de vie de la prison. Les gardes britanniques tirent sur eux. Sept américains sont tués et 31 sont blessés. 10 avril 1815 Le commodore Isaac Chauncey et le général Jacob Brown des États-Unis visitent Kingston, dans le Haut-Canada. Le commodore Isaac Chauncey et le major-général Jacob Brown rendent visite au commodore sir Edward Campbell Rich Owen à Kingston, lieu de la principale base navale britannique sur les Grands Lacs et port d’attache de l’escadron du lac Ontario. Le voyage se termine par une réception mondaine à bord du vaisseau amiral britannique, le HMS St. Lawrence, au terme de laquelle Chauncey est salué par une salve de 13 coups de canon. Cette rencontre marque la fin de la « guerre des constructeurs de navires » sur le lac Ontario et annonce la démilitarisation des Grands Lacs, qui sera officialisée en 1817 dans le cadre de l’Accord Rush-Bagot, encore en vigueur aujourd’hui. Chantier naval de Kingston, vers 1815, par Hugh Irvine, c. 1815-16, BAC C-145243 26 avril 1815 Les forces britanniques quittent Castine, dans le district du Maine. 22 mai 1815 Les troupes américaines récupèrent le fort Niagara, près de Youngstown dans l’État de New York, et commencent à améliorer les ouvrages défensifs faisant face au fort George et au fort Mississauga. Le fort Niagara sera occupé par une garnison jusqu’en 1826. 24 mai 1815 La bataille de Sinkhole, dans le territoire du Missouri, oppose des guerriers Sac (Sauk) dirigés par le chef Aigle Noir (Makataimeshekiakiak) et la milice du Missouri. 27 mai 1815 Le HMS Regulus arrive à Saint John, au New Brunswick, avec à son bord 371 colons afro-américains de la baie de Chesapeake qui désirent profiter de leur nouvelle liberté. 30 juin 1815 Dans le détroit de la Sonde près de Java, l’USS Peacock tire sur le Nautilus, un brick britannique de la Compagnie des Indes orientales, après que les Britanniques ont informé le commandant américain de la fin de la guerre. Quatorze personnes sont blessées ou tuées. 1 juillet 1815 La garnison américaine remet au lieutenant-colonel britannique R. James et à son contingent du 37e régiment le fort Amherstburg dans le Haut-Canada, pris en 70 septembre 1813. 18 juillet 1815 Les Britanniques quittent le fort Mackinac, dans le territoire du Michigan. À la fin de l’été, ils auront établi un nouveau poste sur l’île Drummond dans le lac Huron. Du 18 juillet 1815 à mars 1817 Une série de traités de paix est signée entre les États-Unis et des Premières nations, notamment les Nishnabek (Potawatomi), les Kiikaapoi (Kickapoo), les Wyandot et les Seneca, qui habitent le territoire américain de l’Ouest des Grands Lacs et des régions du cours supérieur du Mississippi. Août 1815 Les Britanniques commencent la construction des casernes de Butler à Niagara, dans le Haut-Canada. En 1815, les Britanniques décident de construire à Niagara un complexe de bâtiments à l’intention des forces armées et du département des Indiens pour remplacer les installations détruites pendant la guerre de 1812. Ces bâtiments sont érigés dans le coin nord-ouest de la réserve militaire, loin de la rivière Niagara et hors d’atteinte des canons américains du fort Niagara. Le complexe final comprend la chambre du conseil du département des Indiens, un hôpital, les quartiers du commandant et une série de 19 casernes et entrepôts entourés d’une palissade de bois. Le département des Indiens met fin à ses activités à Niagara en 1822. Les casernes de Butler sont par la suite occupées par des soldats britanniques jusqu’à la guerre de Crimée (de 1854 à 1856). De 1870 jusque dans les années 1960, le Dominion du Canada y exploite une base d’entraînement appelée « Camp Niagara », où certains des anciens bâtiments sont mis à profit. Les casernes de Butler, Niagara on the Lake, Harold Lawes, 18871897, BAC C-001581 Le 104e régiment est transféré à Québec. 1816 1816 L’établissement militaire de Perth est fondé dans l’Est du Haut-Canada. Conformément aux directives de l’armée, on offre à des vétérans britanniques de la guerre de 1812 et des guerres napoléoniennes des terres, des provisions et des outils pour qu’ils s’établissent dans la colonie. À la fin de l’année, environ 1 500 anciens soldats et leur famille s’y seront installés. 23 août 1816 Conformément aux modalités du traité de Gand, une première commission de la frontière internationale commence à travailler à la résolution des disputes relatives aux frontières. 71 L’une des principales questions abordées dans le traité de Gand est la définition de la frontière entre l’Amérique du Nord britannique et les États-Unis. Quatre des onze articles du traité prévoient la création de quatre commissions sur les frontières, et un cinquième article aborde l’affectation des fonds et du personnel nécessaires à leur fonctionnement. Pour chaque région litigieuse, les deux gouvernements doivent nommer un commissaire, et les désaccords sont renvoyés à un arbitre. Les Britanniques chargent des commerçants de fourrures et des explorateurs comme David Thompson de dresser des cartes précises des régions frontalières. Les questions des frontières litigieuses mentionnées dans le traité ne se règleront que dans les années 1840. Néanmoins, les commissions permettent d’instaurer entre les deux pays une tradition de résolution pacifique des litiges au moyen de négociations diplomatiques. 1817 28 avril 1817 L’Accord Rush-Bagot est ratifié. Il limite le nombre de navires armés pouvant naviguer sur les Grands Lacs et le lac Champlain. L’époque des navires de guerre sur les Grands Lacs et le lac Champlain s’achève lorsque le délégué britannique aux États-Unis, sir Charles Bagot, et le secrétaire d’État intérimaire des États-Unis, Richard Rush, s’entendent sur le désarmement des flottes des deux pays dans les eaux douces frontalières. L’Accord Rush-Bagot limite chaque force navale sur les lacs Ontario et Champlain à un seul navire de guerre de moins de 100 tonnes armé d’un seul canon de 18 livres. Sur le lac Érié et les autres Grands Lacs, les deux gouvernements ont droit chacun à deux navires de ce type. Après la conclusion de l’Accord, les navires américains et britanniques, auparavant les maîtres des lacs, sont désarmés, remisés, vendus, démantelés ou laissés à l’abandon. Les deux pays réduiront également le nombre de leurs bases navales frontalières dans le but de faire des économies. Mai 1817 Désireux de sécuriser la grande route de communication, le gouvernement du Nouveau-Brunswick décrète que les terres situées entre Presque Isle et Grand-Sault sont une colonie militaire, et il commence à concéder des terres aux membres de régiments dissous. 25 novembre 1817 Les commissaires nommés en vertu du traité de Gand déterminent que les îles Moose, Dudley et Frederick appartiennent aux États-Unis, mais que toutes les autres îles de la baie Passamaquoddy ainsi que l’île Grand Manan dans la baie de Fundy font partie du Nouveau-Brunswick. 1818 30 juin 1818 20 octobre 1818 Les forces britanniques se retirent de l’île Moose dans le district du Maine, ce qui met fin de façon tardive et non officielle à la guerre sur la côte de l’Atlantique. La Grande-Bretagne et les États-Unis signent la Convention de 1818. 72 La Convention de 1818 (la Convention de Commerce) traite de plusieurs questions non résolues dans le cadre du traité de Gand. Elle définit notamment les droits de pêche des Américains dans les eaux côtières de Terre-Neuve et du Labrador et prévoit l’examen par un tiers des éventuels dédommagements accordés aux Américains qui ont perdu des esclaves pendant la guerre de 1812. La Convention établit par ailleurs la frontière occidentale entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique le long du 49e parallèle depuis le lac des Bois jusqu’aux montagnes Rocheuses, et permet aux deux pays d’occuper conjointement les terres qui s’étendent au-delà des montagnes pendant une période de 10 ans, qui pourra être prolongée. Ce territoire sera finalement partagé par le traité de l’Oregon, conclu en 1846. Les relations anglo-américaines demeureront tendues pendant des décennies à la suite de la guerre de 1812, mais ce document sera l’un des nombreux accords pacifiques négociés par les deux nations. 5 novembre 1818 Le duc de Richmond élabore son plan de défense. Même après la ratification du Traité de Gand, la sécurité de l’Amérique du Nord britannique demeure une préoccupation. Depuis 1815, plusieurs officiers reconnaissent l’importance de renforcer le corridor Montréal-Kingston; ce sujet donne donc lieu à de nombreuses propositions. Le gouverneur général Charles Lennox, duc de Richmond, s’inspire de ces propositions et met de l’avant un plan de défense contenant les recommandations suivantes : agrandissement des fortifications de Québec, le centre de commandement, et de Kingston, la plaque tournante de l’activité maritime sur les Grands Lacs; fortification de la rivière Richelieu pour défendre Montréal, un dépôt de munitions logistique; et création d’une alternative à la voie de communication du Saint-Laurent. Les travaux à la Citadelle de Québec et à l’île aux Noix sur la rivière Richelieu commencent peu après. Beaucoup d’autres idées de Richmond sont par la suite intégrées au rapport Carmichael-Smyth de 1825. 1819 1 mars 1819 Le duc de Wellington approuve le plan de défense du duc de Richmond. Été 1819 Les Britanniques commencent la construction du fort Lennox à l’Île-aux-Noix, dans le Bas-Canada. Une réévaluation des moyens de défense de la colonie à la suite de la guerre de 1812 confirme l’importance de protéger la rivière Richelieu contre une invasion américaine. Alarmés par la construction d’un nouveau fort à Rouses Point, dans l’État de New York, les responsables britanniques décident de mettre à niveau les fortifications de l’Île-aux-Noix, celles construites de 1812 à 1814 étant jugées inadéquates. Conformément aux plans de Gustavus Nicolls, commandant des Royal Engineers dans les Canadas, le fort Lennox, baptisé ainsi d’après sir Charles Lennox, 4e duc de Richmond, prend forme au cours de travaux de construction qui s’étendent sur dix ans. Les nouvelles fortifications sont de forme carrée et comprennent quatre bastions, des casernes et des entrepôts. Isle aux Noix 24 Sept. 1823, Ellias Dunford, 1823, BAC NMC 2285 Automne 1819 Les Britanniques commencent la construction du fort de l’Île-Sainte-Hélène à Montréal, dans le Bas-Canada. 73 De 1820 à 1871 Mai 1820 Les Britanniques construisent la citadelle de Québec, dans le Bas-Canada. Les hostilités avec les États-Unis ayant pris fin, les Britanniques passent en revue leur stratégie de défense et concluent qu’il est primordial de renforcer la ville de Québec, cœur de l’administration civile et militaire des colonies de l’Amérique du Nord. La Citadelle est l’une des composantes d’une vaste campagne de construction d’ouvrages militaires planifiée par sir Charles Lennox, duc de Richmond, campagne qui prévoit l’édification de fortifications dans le Haut et le Bas-Canada. Certaines sections des ouvrages déjà érigés à Québec sur le cap Diamant sont intégrées aux nouvelles fortifications planifiées par le lieutenantcolonel Elias Walker Durnford, commandant des Royal Engineers dans les Canadas. Achevée en 1831 au coût de 236 500 livres, la citadelle en forme d’étoile est encore aujourd’hui occupée par une garnison militaire en service et demeure la plus importante forteresse construite par les Britanniques en sol nordaméricain. 22 mai 1820 17 juillet 1821 L’église St. Stephen est érigée dans le complexe militaire de Chambly, dans le BasCanada. Le lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, le comte de Dalhousie, pose la première pierre du Collège Dalhousie, dont la construction est financée à partir du fonds de Castine. La construction du canal de Lachine commence dans le Bas-Canada. Les rapides de Lachine en amont de Montréal constituent un obstacle pour tout voyageur désirant remonter le fleuve Saint-Laurent. À partir du port de Montréal, toutes les marchandises doivent être transportées par voie terrestre jusqu’à Lachine et chargées à nouveau sur des navires partant vers l’Ouest. La circulation est donc concentrée dans un même secteur, et la quantité accrue de marchandises destinées à soutenir l’effort de guerre vient aggraver le problème. Après la guerre, diverses personnes et commissions soulignent l’importance d’améliorer les communications fluviales dans cette partie du continent. Par ailleurs, des marchands montréalais, concurrents de leurs homologues américains sur les marchés de l’Ouest, prônent la construction d’un canal qui contournerait les rapides. Achevé en 1825, le canal de Lachine est financé en partie par des marchands, par l’assemblée législative du Bas-Canada et par l’armée britannique, celle-ci ayant négocié en échange le libre accès de ses navires au canal. Cette voie navigable marque le début d’une nouvelle ère de construction de canaux sur le réseau fluvial canadien. 18 juin 1822 13 octobre 1824 La commission créée en vertu du traité de Gand de 1814 établit la frontière sur le fleuve Saint-Laurent et les lacs Ontario, Érié et Huron jusqu’à Sault Ste Marie. Les deux parties réussissent à négocier la répartition des îles du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Détroit de façon à préserver les routes commerciales essentielles à leur pays respectif. Le major-général sir Isaac Brock et son aide de camp John Macdonell sont inhumés à nouveau sous les monuments qui commémorent la bataille des Hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada. 74 Bien que le fort George ait été bombardé, incendié et occupé par les Américains pendant la guerre, les sépultures du major-général Isaac Brock et du lieutenant-colonel John Macdonell n’ont pas été endommagées. En 1824, les deux dépouilles sont exhumées puis inhumées à nouveau sous un monument construit sur le champ de bataille des hauteurs de Queenston. Ce monument est détruit lorsque Benjamin Lett, partisan exilé de la rébellion de William Lyon Mackenzie, y pose une bombe en 1840. Les dépouilles de Brock et de Macdonell sont alors transférées sur la concession funéraire de la famille Hamilton à Queenston, où elles demeurent pendant la construction d’un second monument, beaucoup plus grandiose. La quatrième et dernière inhumation des dépouilles a lieu lors de l’anniversaire de la bataille en 1853. Le monument de Brock est le plus important et le plus imposant monument érigé en Amérique du Nord britannique après la guerre de 1812. 9 septembre 1825 Sir James Carmichael Smyth dépose son rapport sur la défense de l’Amérique du Nord britannique. À la demande du duc de Wellington, maître général du matériel de guerre, un groupe de Royal Engineers dirigé par sir James Carmichael Smyth visite la majeure partie de l’Amérique du Nord britannique et prépare un plan de défense exhaustif en vue d’une éventuelle attaque américaine. Ce projet, qui tient compte notamment des recommandations du plan de défense préparé par le duc de Richmond en 1818, donne lieu à la construction du canal Rideau, une voie navigable militaire protégée qui permet de contourner le fleuve Saint-Laurent, ainsi que du fort Henry et des fortifications de Kingston, qui protègent le chantier naval et les entrepôts militaires de la ville de même que l’entrée du canal Rideau. L’île SainteHélène, à Montréal, fait également l’objet de travaux qui visent à mieux protéger la ville, et la Citadelle de Halifax est érigée pour défendre ce port contre une attaque terrestre. 1826 La construction du canal Rideau commence dans le Haut-Canada. La partie ouest du fleuve Saint-Laurent, principale ligne de communication britannique entre le Haut et le Bas-Canada, longe l’État de New York, et sa protection ne peut donc pas être garantie. Après la guerre, au terme d’une réévaluation de la stratégie de défense de l’Amérique du Nord britannique, le duc de Richmond approuve la création d’une seconde route reliant Montréal à Kingston, cette fois par les rivières Outaouais, Rideau et Cataraqui, solution qui est également recommandée dans le rapport Carmichael Smyth de 1825. En 1826, le lieutenant-colonel John By des Royal Engineers est chargé de superviser le projet. Un certain nombre de structures de défense sont aussi érigées pour protéger les postes établis le long de ce couloir de 202 kilomètres entre Ottawa et Kingston. Inaugurées lors de la saison de navigation de 1832, les 47 écluses du canal, dont le coût s’élève à 800 000 livres, permettent aux navires à vapeur militaires et commerciaux de circuler sur la voie navigable. Le canal Rideau demeure l’un des plus grands ouvrages de génie réalisés par les Britanniques. Août 1828 La construction de la citadelle d’Halifax commence en Nouvelle-Écosse. Les relations tendues qu’ils entretiennent avec les États-Unis à la suite de la guerre de 1812 poussent les Britanniques à réévaluer la sécurité de leurs colonies d’Amérique du Nord et à consolider les ouvrages défensifs de nombreux endroits cruciaux. Halifax, qui est le siège du gouvernement de la Nouvelle-Écosse et un port important sur l’Atlantique, est déjà protégée contre une attaque navale par plusieurs fortifications. Afin d’améliorer ces ouvrages et de prévenir une attaque terrestre, un fort de maçonnerie en forme d’étoile est érigé au sommet de la colline Citadel. Il s’agit de la quatrième enceinte fortifiée construite à cet endroit depuis 1749. La Citadelle, aussi appelée fort George, a été conçue par le colonel Gustavus Nicolls des Royal Engineers. Les travaux devaient initialement durer six ans, mais ils sont retardés par toutes sortes de difficultés, et ne se terminent qu’environ trente ans plus tard. Le coût de la forteresse s’élève alors à 242 122 livres, soit plus du double du montant estimé au départ. 18 juin 1832 Des travaux commencent au fort Henry à Kingston, dans le Haut-Canada. 75 Dès l’achèvement du fort Henry, construit en toute hâte pendant la guerre de 1812, les planificateurs militaires britanniques reconnaissent la nécessité de le remplacer. La conception du nouveau fort, qui débute à la suite des recommandations du duc de Richmond en 1818, est l’aboutissement de plus d’une dizaine d’années de planification par les Royal Engineers. Ces fortifications de calcaire font partie d’un réseau de cinq forts semblables et de six tours Martello qui devaient entourer Kingston et protéger le chantier naval et les entrepôts militaires de la ville ainsi que l’extrémité sud du canal Rideau. Cependant, le coût estimé de la construction du canal ayant été dépassé, seul le fort Henry est achevé comme prévu. Il s’agit malgré tout des fortifications les plus importantes et les plus redoutables en Amérique du Nord à l’Ouest de la ville de Québec. Plan du fort érigé sur la pointe Henry, George Williams, 24 juin 1814, BAC MNC 4677 9 août 1842 La Grande-Bretagne et les États-Unis signent le traité Webster-Ashburton. Pendant près de soixante ans après la ratification du Traité de Paris en 1783, traité qui met officiellement fin à la Révolution américaine, les conflits frontaliers compliquent les relations diplomatiques entre les Britanniques et les Américains. On déploie des efforts pour dénouer l’impasse, comme les commissions sur la frontière menant au Traité Jay et au Traité de Gand, mais l’absence de frontière bien définie entre le Maine et le Nouveau-Brunswick se traduit par une crise de plus en plus virulente dans les années 1830 et 1840. Les pionniers des deux colonies revendiquent les ressources de la vallée de l’Aroostook et s’affrontent dans la sanglante « guerre d’Aroostook ». Craignant que le conflit ne s’envenime entre les deux pays, le Secrétaire d'État américain Daniel Webster et le premier lord Ashburton, le Britannique Alexander Baring, négocient les dispositions d’un traité qui résout le conflit frontalier tout en préservant l’honneur des deux nations. 18 juin 1846 13 octobre 1853 Le Sénat des États-Unis ratifie le traité de l’Oregon. Ce traité divise le territoire de l’Oregon et prolonge la frontière entre les États-Unis et l’Amérique du Nord britannique le long du 49e parallèle jusqu’à l’océan Pacifique en passant par les montagnes Rocheuses. Ce territoire est occupé conjointement par la GrandeBretagne et les États-Unis depuis peu après la guerre de 1812. Le major-général sir Isaac Brock et son aide de camp son inhumés à nouveau sous le quatrième monument qui commémore la bataille des Hauteurs de Queenston, dans le Haut-Canada. 76 Bien que le fort George ait été bombardé, incendié et occupé par les Américains pendant la guerre, les sépultures du major-général Isaac Brock et du lieutenant-colonel John Macdonell n’ont pas été endommagées. En 1824, les deux dépouilles sont exhumées puis inhumées à nouveau sous un monument construit sur le champ de bataille des hauteurs de Queenston. Ce monument est détruit lorsque Benjamin Lett, partisan exilé de la rébellion de William Lyon Mackenzie, y pose une bombe en 1840. Les dépouilles de Brock et de Macdonell sont alors transférées sur la concession funéraire de la famille Hamilton à Queenston, où elles demeurent pendant la construction d’un second monument, beaucoup plus grandiose. La quatrième et dernière inhumation des dépouilles a lieu lors de l’anniversaire de la bataille en 1853. Le monument de Brock est le plus important et le plus imposant monument érigé en Amérique du Nord britannique après la guerre de 1812. 1 juillet 1867 1871 La fédération canadienne est créée. La responsabilité de la défense nationale est enfin transférée de la Grande-Bretagne au nouveau Dominion du Canada en 1870 et 1871. Les seules garnisons britanniques qui demeurent au Canada sont celles des stations navales impériales d’Halifax en Nouvelle-Écosse et d’Esquimalt en ColombieBritannique. Le traité de Washington entre les États-Unis et la Grande-Bretagne aborde certaines revendications des Américains découlant de leur guerre civile, et ouvre la voie à l’établissement à Puget Sound de la frontière internationale sur la côte du Pacifique. Il donne également aux Américains l’accès aux territoires de pêche canadiens sur la côte de l’Atlantique. Le traité est mal vu au Canada, mais les Britanniques offrent une compensation sous la forme de garanties de prêts pour la construction du Chemin de fer Canadien Pacifique.