Enseignement : - Cliniques universitaires Saint-Luc

Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc février - mars 2012 Trimestriel
Belgique - België
P.P. - P.B.
Bruxelles
Brussel
BC 10553
17
sommaire
Enseignement :
la qualité des études
de médecine est-elle
menacée ?
Magazine d’information destiné aux médecins référents
Expéditeur : Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles.
Bureau de dépôt : Bruxelles X - Agréation : P501195
LUCARNE
Actualimédicale ..........3
Chirurgie colorectale :
SILS, une nouvelle méthode
d’intervention innovante .......... 3
Recherche clinique aux Urgences :
soigner l’embolie pulmonaire
à domicile .......................... 4
Mieux connaitre le syndrome
de Williams ......................... 5
Néphrologie : Le traitement par
dialyse péritonéale ................. 6
Echos des services ..........7
Une nouvelle machine de
cytaphérèse ultra performante .....7
Mort subite cardiaque et
défibrillateur externe .............. 8
Prise en charge des maladies
infectieuses chez l’enfant .......... 9
Prévention de la perte
de masse musculaire
aux Soins intensifs ............... 10
Une consultation de la douleur
transitionnelle .................... 11
Collaboration tripartite pour
l’hémato-oncologie médicale
et la dialyse ....................... 12
Grand angle ...............14
Un centre de référence pour
les malformations vasculaires .....14
L’invi ...................16
Réforme de l’enseignement :
la qualité des études de médecine
est-elle menacée ? ................. 16
Recherche ................17
Oncologie : stopper la perte de
masse musculaire ..................17
Vite dit ...................20
A lire .....................20
Officiel ...................20
Nominations ......................20
Pag e 2 mars - avril 2012
Edito
Depuis ma nomination en tant
qu’administrateur délégué des Cliniques
universitaires Saint-Luc en septembre
dernier, j’ai eu l’occasion de rencontrer
de nombreux acteurs des Cliniques
Saint-Luc. J’ai ainsi pu mesurer combien
tous les collaborateurs, qu’ils soient
médecins, soignants, paramédicaux
ou administratifs, donnent jour après
jour le meilleur d’eux-mêmes avec un
objectif ultime : la qualité des soins et le bien-être du patient.
En tant qu’administrateur délégué, je mettrai tout en
œuvre pour bâtir un futur solide pour l’institution. Le
maintien de nos Cliniques à la pointe et la conservation
de nos scores de satisfaction de patients élevés requièrent
que nous mettions rapidement en œuvre des initiatives
ambitieuses. Pour ce faire, un nouveau plan stratégique
sera lancé dans les plus brefs délais. Cette nouvelle vision
pour les Cliniques Saint-Luc fera la part belle à une
collaboration efficace avec vous, médecins référents, nos
partenaires privilégiés.
J’accomplirai ce travail avec mon équipe, renforcée depuis
peu par la nomination du Pr Jean-François Gigot au titre
de Directeur médical. Cette nomination finalise la mise en
place d’une nouvelle structure de direction aux Cliniques
universitaires Saint-Luc.
Je vous souhaite une agréable lecture.
Renaud Mazy,
administrateur délégué
Lucarne : Bulletin d’informations destiné
aux médecins référents.
Lucarne est une publication du Service de
communication des Cliniques universtaires
Saint-Luc.
Éditeur responsable
Renaud Mazy, administrateur délégué des
Cliniques universitaires Saint-Luc,
Avenue Hippocrate, 10
1200 Bruxelles
Coordination
Caroline Bleus
(caroline.bleus@uclouvain.be)
Tél. 02 764 11 99
Fax. 02 764 89 02
Supervision
Thomas De Nayer (TDN)
Rédaction
Service de communication
Géraldine Fontaine (GF)
Caroline Bleus (CB)
Thomas De Nayer (TDN)
Sylvain Bayet (SB)
Secrétariat
Véronique Dansart
(veronique.dansart@uclouvain.be)
Tél : 02 764 11 58
Fax : 02 764 89 02
Photos
Couverture : © Hugues Depasse/CAV
Intérieur : © Hugues Depasse/CAV
© DR (Document Reçu)
Mise en page
Tilt Factory
Si vous avez des idées d’articles ou des sugges-
tions pour améliorer cette publication, n’hésitez
pas à contacter la rédaction.
Toute reproduction, même partielle, est interdite
sauf accord préalable de la rédaction.
Une nouvelle vision pour
Saint-Luc
Soutenez notre Fondation
www.fondationsaintluc.be
Jean-François Gigot,
59 ans, est médecin, chirurgien et professeur ordinaire
aux Cliniques universitaires Saint-Luc il travaille
depuis 1984. Il a été chef du service de Chirurgie et
de Transplantation abdominale depuis 2007. Il est
passionné de carrière académique, s’est intéressé à la
gestion hospitalière et au management de la qualité
dans les établissements de soins.
© Th.Strickaert
Pag e 3
mars - avril 2012
Lucarne # 17Lucarne # 17
Chirurgie colorectale
SILS te plait…
Actualité médicale
Léquipe de
chirurgie
colorectale a
appliqué avec
succès la méthode
SILS pour une
intervention
complexe, la
coloproctectomie
totale avec
construction d’un
réservoir iléal.
Cette technique,
inconcevable il y a
quelques années,
est une avancée
supplémentaire
vers un plus
grand respect
de l’intégrité
corporelle et est
en passe de se
généraliser à
toute chirurgie
colorectale.
Explications
avec le Pr Alex
Kartheuser,
responsable
de l’Unité
de chirurgie
colorectale.
Pour bien comprendre l’avancée que représente ce
type d’intervention, il est nécessaire de revenir sur
les dernières techniques employées en chirurgie
colorectale. “D’abord, les chirurgiens étaient obli-
gés de pratiquer des laparotomies, c’est-à-dire une
grande incision de l’abdomen, pour leurs interven-
tions”, explique le Pr Kartheuser, responsable de
l’Unité de chirurgie colorectale. Les laparotomies
fragilisent la paroi abdominale, sont génératrices
de douleurs et retardent la récupération postopé-
ratoire du patient. C’est pour remédier à cela que
dans les années 90, une nouvelle technique fut
introduite en chirurgie colorectale : la laparoscopie.
Au lieu d’ouvrir tout l’abdomen, on pratique plu-
sieurs petites incisions : une pour introduire une ca-
méra, d’autres pour faire passer les instruments du
chirurgien et enfin, une dernière petite incision pour
extraire le colon. L’arrivée de la laparoscopie fut une
véritable révolution.
La technique SILS
La technique SILS (Single Incision Laparascopic
Surgery) permet de réaliser des laparoscopies avec
une seule incision. “Dans un orifice de 3 à 4 cm, on
insère un dispositif, le système Gelport, qui permet
d’introduire tous les instruments du chirurgien dans
l’abdomen. Le colon sera extrait de l’abdomen par
cette même petite incision.
Une opération complexe
Deux maladies touchent particulièrement les
jeunes patients : la PAF (polypose dénomateuse
familiale) et la RCUH (recto-colite ulcéro-hémorra-
gique). Celles-ci s’attaquent au colon et au rectum
qu’il faut enlever entièrement lors d’une inter-
vention complexe, appelée la coloproctectomie
totale. “Le 3 août dernier, nous avons pratiqué une
telle intervention en employant la technique SILS”,
poursuit le Pr Kartheuser. L’intervention pratiquée
à Saint-Luc présente plusieurs particularités essen-
tielles. En effet, lors de l’ablation du colon et du rec-
tum, les chirurgiens ont sauvegardé trois éléments
importants : toutes les artères intestinales et les
nerfs abdomino-pelviens avec conservation des
sphincters. La deuxième phase de l’opération, qui
est une phase de reconstruction, permet de restau-
rer le transit intestinal par les voies naturelles.
De nombreux avantages pour les patients
La technique SILS utilisée pour les coloproctecto-
mies totales présente des avantages immédiats
non négligeables. “Diminution de la douleur, récu-
pération plus rapide de la motilité intestinale et une
hospitalisation moins longue”, énumère le Pr Kar-
theuser. Mais ce n’est pas tout : “il faut aussi tenir
compte des avantages à distance comme moins de
cicatrices sur un plan esthétique, un plus grand res-
pect de la paroi abdominale et donc moins de risque
d’éventrations.“
Cette avancée est le fruit d’un véritable travail
d’équipe entre chirurgiens (Pr Alex Kartheuser, Dr
Christophe Remue, Dr Daniel Léonard) et anesthé-
sistes-réanimateurs (Pr Marc De Kock, Dr Fernande
Lois, Dr Patrice Forget).
Plusieurs autres opérations semblables se sont -
roulées depuis lors par SILS. Elles sont en passe de
se généraliser à l’avenir.
[SB]
Pr Alex Kartheuser,
responsable de l’Unité de chirurgie
colorectale, tél. 02 764 54 06
Plus d’informations
Un dispositif à base de gel est inséré dans l’abdomen via un orifice de 3 à 4 cm et permet d’introduire tous les instruments du chirurgien.
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Pag e 4 mars - avril 2012
L’embolie pulmonaire est une maladie qui
touche chaque année en Belgique 6000 per-
sonnes, dont 300 à 400 vont en mourir. Elle se
caractérise par la présence de caillots dans les
artères pulmonaires qui occasionnent des diffi-
cultés respiratoires et des douleurs thoraciques
brutales. Jusqu’à présent, cette maladie nécessi-
tait une hospitalisation systématique pendant
quatre à dix jours. Léquipe des Urgences vient
de participer à une étude portant sur l’embo-
lie pulmonaire et publiée dans la prestigieuse
revue médicale The Lancet. Létude a démontré
que certains patients sélectionnés de manière
stricte, pouvaient être traités à domicile dès
que le diagnostic avait été posé dans un service
d’urgences.
Une étude multicentrique
et internationale
Les résultats ont été rendus possibles grâce à la
participation de plus de 1500 patients atteints
d’embolie pulmonaire en Europe et aux Etats-
Unis. Le principe a consisté à établir pour chaque
patient un score de gravité comportant dix ques-
tions. Les patients ayant le score le plus bas (22%
des patients inclus) ont ensuite été randomisés
pour un traitement au domicile versus un traite-
ment classique à l’hôpital. Létude démontre que
les complications telles que la mort, les hémorra-
gies à cause du traitement anticoagulant entre-
pris, ou la récidive de la maladie endéans trois
mois, n’étaient pas plus graves pour les patients
envoyés directement au domicile que pour les
patients hospitalisés.
Cette étude encouragera les médecins à envi-
sager à l’avenir un retour au domicile pour un
groupe ciblé de patients chez qui l’embolie pul-
monaire présente le minimum de signes de
gravité. Il s’agit d’un excellent exemple de
recherche clinique menée au sein de services
d'urgences de plusieurs pays, et qui a débouché
sur des conséquences pratiques en termes de
santé publique, de satisfaction des patients et
d’harmonisation des pratiques médicales.
[SB]
Recherche clinique aux Urgences
Lembolie pulmonaire peut se soigner à domicile
Léquipe des Urgences
de Saint-Luc a
participé à une étude
internationale et
multicentrique sur
l’embolie pulmonaire.
Publiés dans la
revue médicale The 
Lancet, les résultats
indiquent que,
désormais, certains
patients sélectionnés
de manière stricte
pourront être traités
à domicile dès le
diagnostic posé dans
un service d'urgences.
Actualité médicale
Pr Franck Verschuren,
chef de service adjoint aux
Urgences et président de la
BESEDIM (Société belge de
médecine d’urgence),
tél. 02 764 16 36,
franck.verschuren@uclouvain.be
Pr Frédéric Thys,
chef du Service des urgences,
tél. 02 764 16 37,
frederic.thys@uclouvain.be
Plus d’informations
Une étude réalisée par l’équipe des Urgences de Saint-Luc démontre que certains patients victimes d’une embolie
pulmonaire peuvent être traités à domicile dès que le diagnostic a été posé aux Urgences.
La recherche clinique aux Urgences
Peu connue, la recherche en médecine d’urgence n’en est
pas moins essentielle pour améliorer la qualité des soins
et l’évolution des pratiques. Il existe un réel paradoxe :
la médecine d’urgence concerne l’ensemble de la
population quel que soit son âge (chaque personne ira
au moins une fois dans sa vie aux urgences) et pourtant,
cette spécialité s’avère très peu financée pour ses projets
de recherche. Le Service des urgences des Cliniques Saint-
Luc (soutenu par la Fondation Saint-Luc) est très actif
en matière de recherche clinique dans divers domaines.
Les différents projets de recherche ont comme objectifs
communs de faire bénéficier les patients de stratégies
diagnostiques et thérapeutiques les moins invasives
possibles et ce, dans le but de diminuer les désagréments
liés à ces démarches (douleur, irradiation, etc.).
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Lucarne # 17
Le syndrome de Williams, appelé aussi “syndrome
de Williams-Beuren”, est causé par la délétion d’une
toute petite partie de matériel génétique au niveau
d’un des deux chromosomes 7. Cette perte de maté-
riel chromosomique correspond à la perte d’une tren-
taine de gènes dont celui de l’élastine, un composant
important du tissu de soutien, notamment au niveau
de la paroi artérielle.
Cette délétion est trop petite pour être vue au micros-
cope (analyse des chromosomes) ; le diagnostic néces-
site donc une reconnaissance clinique suivie d’un test
ciblé. La caractérisation des gènes inclus dans la délé-
tion est en effet importante pour la compréhension
des mécanismes de l’affection, une corrélation avec la
clinique et le développement des traitements ciblés.
Le syndrome de Williams est le plus souvent sporadique,
ce qui signifie qu’il est présent chez l’enfant, mais n’a été
transmis ni par la mère ni par le père. Par contre, pour
une personne atteinte, le risque de transmettre l’affec-
tion à sa descendance est de 50%.
Ce syndrome a été décrit pour la première fois par le car-
diologue néozélandais J. C. P. Williams en 1961 ; la mise en
évidence de la microdélétion date quant à elle de 1993.
Comment se manifeste ce syndrome ?
Les enfants porteurs du syndrome de Williams pré-
sentent plusieurs caractéristiques : les traits de leur
visage sont assez typiques (grand front, joues pleines,
grande bouche avec la vre inférieure éversée, racine
du nez aplatie avec pointe du nez bulbeuse, petit
menton, os de la joue plats…), ils souffrent d’affec-
tion cardiovasculaire, présentent un retard mental,
développent un profil cognitif caractéristique ; on
remarque aussi une hypercalcémie infantile et une
atteinte endocrinienne. D’autres problèmes peuvent
être localisés au niveau des reins, de l’audition, de la
vision, du squelette, etc.
Chaque enfant ne présente bien entendu pas l’en-
semble de ces troubles !
Une prise en charge multidisciplinaire
aux Cliniques universitaires Saint-Luc
Il est important de diagnostiquer très tôt les enfants
porteurs du syndrome de Williams car les diverses
manifestations cliniques de la pathologie justifient un
suivi médical et paramédical pluridisciplinaire régu-
lier. Ces enfants nécessitent également une prise en
charge spécifique au niveau cognitif.
[GF]
Un syndrome à surveiller…
Le syndrome de Williams : aspects médicaux et neuro-développementaux
Le syndrome de
Williams est une
affection génétique
rare qui touche environ
une naissance sur
20 000 et affecte
différents systèmes
de l’organisme. Si les
aspects médicaux du
syndrome de Williams
sont relativement
bien connus, il n’en va
pas de même pour les
différentes facettes du
développement cognitif
et comportemental
des patients. C’est
pourquoi, aux Cliniques
Saint-Luc, ces patients
sont pris en charge
par des spécialistes de
différents horizons.
Dr Guy Dembour,
Cardiologie pédiatrique,
responsable de la consultation
multidisciplinaire du syndrome
de Williams,
tél. 02 764 13 80,
guy.dembour@uclouvain.be
Dr Nicole Revencu,
Génétique pédiatrique,
syndromologie et génétique
générale,
tél. 02 764 67 75,
nicole.revencu@uclouvain.be
Plus d’informations
Il est important de diagnostiquer très tôt les enfants porteurs du syndrome de Williams.
Ensemble autour du
patient
Pour un traitement
optimal, la consultation
multidisciplinaire des
Cliniques universitaires
Saint-Luc regroupe les
spécialités suivantes :
- neurologie et
neuropsychologie ;
- cardiologie ;
- orthopédie et médecine
physique ;
- ophtalmologie ;
- imagerie des voies
urinaires ;
- oto-rhino-laryngologie ;
- stomatologie ;
- génétique ;
- etc.
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