Normale Supérieure (ENS), l'Ecole de Physique et
Chimie Industrielles de la Ville de Paris (ESPCI),
l'Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris
(ENSCP) et l'Institut Curie. Cette association
d'institutions particulièrement prestigieuses a centré
son activité sur les sciences du vivant. Par sa taille,
elle permet le développement de plateaux
technologiques importants et par sa diversité, elle
est le lieu idéal de la pluridisciplinarité.
U
ne formule qui marche
La démarche de Jean Perrin et d'Edmond de
Rothschild relevait-elle du rêve ? En 1930, les
distances séparant physique, chimie et biologie
étaient grandes et il a fallu du temps pour leur
rapprochement. Parmi les points de rencontre,
l'étude des systèmes d'oxydoréduction et leurs
rapports avec le métabolisme est l'un des plus
frappants. E. Aubel, L. Rapkine et surtout R.
Wurmser se sont illustrés dans ce domaine, alliant
rigueur et intuition en particulier au niveau de la
micro-hétérogénéité cellulaire, notion qui sous-
tendait la compartimentation cellulaire. La
photosynthèse a particulièrement intéressé R.
Wurmser, qui a, contre l'opinion généralement
admise, proposé que le phénomène principal soit la
photolyse de l'eau et que la réduction du CO2 soit
une réaction disjointe. L'étude de la photosynthèse,
point de rencontre privilégié entre physiciens et
biologistes, a ensuite été continuée par P. Joliot,
élève de R. Wurmser et elle est le thème central de
l'activité de l'Unité Physiologie Membranaire et
Moléculaire du Chloroplaste, dirigée par F-A.
Wollman.
Le rapprochement entre physiciens, physico-
chimistes et biologistes a été fructueux sur le plan
conceptuel aussi bien que technologique. La chimie
macromoléculaire a été un thème de recherche
abordé dès la fondation de l'Institut, et pour ces
études, la diffraction des rayons X a été utilisée dès
1936, par G. Champetier. L'ultracentrifugation a été
développée avec des approches originales, que l'on
retrouve dans l'Airfuge de Beckman. L'étude de la
structure et de la fonction des protéines a été un
thème continuellement présent dans l'Institut :
caractérisation thermodynamique des réactions entre
antigène et anticorps (R. Wurmser, S. Filitti-
Wurmser, 1950), fluorescence de l'hème et de la
flavine du cytochrome b2 (A. Baudras, M. Iwatsubo,
F. Labeyrie, 1960). Dans les études enzymologiques,
les aspects physico-chimiques ont toujours été
privilégiés (J. Yon, J. Tonnelat). P. Douzou a
introduit la cryoenzymologie (1970) : l'étude à basse
température en solvant hydroorganique non congelé
d'intermédiaires réactionnels métastables ; la
préparation d'hémoglobines hybrides, avec des
hèmes dans des états d'oxydation différents (R.
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