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glise
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vangélique Libre d'Aix
en Provence
BP 510 3 Avenue du Deffens 13 091 Aix en Provence Cedex 02 Pasteur Frédéric Baudin
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Frédéric Baudin Page 1 / 9 Prédication du 1er juin 2014
Prédication du 1er juin 2014
Sermon sur la montagne
Partie 11
Matthieu 7.12-23
Frédéric Baudin
Lecture :
Matthieu 7.12-23
« Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous : c’est ce
qu’enseignent les livres de la loi de Moïse et des Prophètes. »
« Entrez par la porte étroite ! Car large est la porte et facile le chemin qui mènent à la ruine ;
nombreux sont ceux qui passent par là.
Mais combien étroite est la porte et difficile le chemin qui nent à la vie ; peu nombreux
sont ceux qui les trouvent. »
« Gardez-vous des faux prophètes.
Ils viennent à vous déguisés en brebis, mais au-dedans ce sont des loups féroces.
Vous les reconnaîtrez à leur conduite. »
« On ne cueille pas des raisins sur des buissons d’épines, ni des figues sur des chardons.
Un bon arbre produit de bons fruits et un arbre malade de mauvais fruits.
Un bon arbre ne peut pas produire de mauvais fruits, ni un arbre malade de bons fruits.
Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est coupé, puis jeté au feu.
Ainsi donc, vous reconnaîtrez les faux prophètes à leur conduite. »
« Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : "Seigneur, Seigneur !" qui entreront dans le
Royaume des cieux, mais seulement ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les
cieux.
Au jour du Jugement, beaucoup me diront :
"Seigneur, Seigneur, c’est en ton nom que nous avons été prophètes ; c’est en ton nom que nous
avons chassé des esprits mauvais ; c’est en ton nom que nous avons accompli de nombreux
miracles. Ne le sais-tu pas ?"
Alors je leur déclarerai :
"Je ne vous ai jamais connus ; allez-vous-en loin de moi, vous qui commettez le mal !" »
Église Évangélique Libre d'Aix en Provence Mathieu 7.12-23 Sermon sur la montagne part 11
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Prédication
Nous arrivons doucement à la fin de notre méditation du Sermon sur la montagne. Je réserve
les derniers versets pour la conclusion la semaine prochaine, mais les versets que nous avons
lus ce matin constituent déjà une forme de conclusion logique de tout ce que nous avons vu
ensemble depuis maintenant dix semaines !
À commencer par ce verset 12, qui est connu pour être la « Règle d’or » de notre foi
chrétienne :
«Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous : c’est là ce
qu’enseignent les livres de la loi de Moïse et des Prophètes. »
En réalité, cette phrase a été enseignée par plusieurs sages de l’humanité ; on l’attribue par
exemple à Confucius, mais aussi aux philosophes stoïciens, en Grèce, et surtout à Hillel, l’un
des rabbins les plus éminents du judaïsme, qui vécut à l’époque de la naissance de Jésus (le
grand-père de Gamaliel évoqué dans le livre des Actes des Apôtres).
Mais il faut noter une nuance importante : cette phrase est le plus souvent citée avec une
gation :
« Ne fais pas aux autres ce que tu considères comme mauvais (pour toi) » ou « ce que tu
n’aimerais que l’on te fît… ! »
Or, Jésus en donne une version positive et il semble qu’il soit le seul : « Fais aux autres ce
que tu veux qu’ils fassent pour toi… »
Il ne s’agit donc pas de ne pas faire le mal que l’on ne voudrait pas subir soi-même de la part
des autres, mais aussi, et surtout, de faire du bien à son prochain…
Bien sûr, cette phrase ne signifie pas que, ce qui vaut pour moi, vaut aussi pour tous ceux qui
m’entourent !
Jésus nous invite au contraire chacun à nous mettre à la place des autres et à rechercher
leur bien de leur point de vue.
Mais il ne s’agit pas non plus d’accéder à tous les désirs de notre prochain.
Nous sommes appelés à rechercher réellement ce qui est bon et bien pour lui.
Cela consiste pour nous à imaginer comment on aimerait être traité par les autres dans la
même situation, par exemple dans notre activité professionnelle, dans notre famille, et même
dans nos loisirs, lors d’un jeu par exemple.
Ce n’est pas si simple si l’on considère les difficultés morales liées à certaines activités
comme le commerce !
Or, le Sermon sur la montagne nous donne des critères objectifs pour bien discerner ce qui
est bon et bien, tant pour nous nous-mêmes que pour notre prochain dans diverses situations,
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et plus particulièrement entre « frères et sœurs », c'est-à-dire dans l’Eglise, au sein de la
communauté chrétienne.
Jésus nous enseigne en effet :
·Nous devons respecter notre prochain en mettant en pratique les commandements de la
Loi, non de façon formelle, mais du fond du cœur, ou plutôt, avec un cœur transformé par
l’Esprit de Dieu, un nouveau cœur, comme il le précisera ensuite.
·Il ne suffit pas d’éviter de commettre un meurtre, mais déjà de ne pas nous laisser
envahir par la colère contre notre prochain.
·Il ne suffit pas d’éviter de commettre l’adultère, mais déjà de ne pas convoiter la femme
de notre prochain (ou le mari pour les femmes !).
·Il ne s’agit pas seulement d’éviter de « prendre le nom de Dieu en vain », c'est-à-dire
prendre Dieu à témoin pour couvrir un mensonge ou pour défendre une cause injuste, mais
nous sommes tenus de dire la vérité en toute circonstance.
·Enfin, il ne s’agit pas de verser une simple compensation financière pour réparer une
faute, mais de « tendre l’autre joue », c'est-dire de dépasser la Loi en renonçant à
notre bon droit, et donc de donner davantage que ce que la loi exige, comme c’est aussi le
cas dans tous les autres domaines.
·Et par-dessus tout, Jésus enseigne à ses disciples qu’ils doivent aimer leurs ennemis, faire
du bien à ceux qui les haïssent, bénir ceux qui les maudissent et les persécutent…
Le Sermon de Jésus, comme la Loi de Moïse, peut se résumer par cette seule phrase,
positive, que Jésus lui-même rappelle à plusieurs reprises :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et tu aimeras ton prochain comme toi-
me ! »
Jésus confirme la deuxième partie de cette phrase dans sa fameuse « Règle d’or » :
« Fais aux autres ce que tu souhaites qu’ils te fassent ! »
Mais cette phrase découle en réalité de la première :
C’est dans la mesure où l’on aime Dieu que l’on peut ensuite aimer notre prochain en vérité, de
façon authentique et positive.
Car il s’agit pour nous ni plus ni moins de refléter l’image de Dieu, cette image que Dieu veut
recréer, régénérer en nous par son Esprit Saint, dans la foi en son Fils, Jésus.
Or Dieu est juste, et il est amour ; nous sommes donc appelés à nous conduire de façon juste,
vraie, sans toutefois nous en tenir strictement à cette justice, mais en la dépassant par
l’amour, comme Dieu le fait envers nous.
Le « négatif » est dépassé, sublimé, par le « positif »
Et cela n’est possible que dans la communion avec « Notre Père » (comme en témoigne la
prière enseignée par Jésus, qui se trouve au centre du Sermon).
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Car la question posée par le texte que nous avons lu est bien celle de notre relation avec «
Notre Père ».
On le comprend mieux dans la deuxième partie, ou Jésus distingue les vrais des faux
prophètes, ou les vrais des faux disciples.
Jésus place ses auditeurs, et tous ceux qui se prétendent ses disciples ou qui veulent le
suivre, devant un choix sans nuance, une alternative radicale, avec toutes les conséquences
que cela peut entraîner.
Nous avons le choix d’entrer par une porte étroite et d’emprunter un chemin resserré qui
mène à la vie, ou d’entrer par une porte large et de marcher sur un chemin très vaste qui
mène à la mort.
Cela paraît manichéen, mais Jésus a de bonnes raisons, certainement, d’être aussi tranché
Jésus fait certainement écho à cette parole de l’Ancien Testament, qui plaçait déjà le peuple
d’Israël devant un choix semblable par rapport à la Loi :
« J’ai mis devant toi la vie et la mort, choisis donc la vie ! » (Deutéronome 30.15,19).
Pour ce qui est de la porte, Jésus a déclaré qu’il était lui-même la porte, la seule porte :
« Je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé ; il pourra entrer et sortir,
et il trouvera sa nourriture. » (Jean 10.9)
Jésus dit cela sous forme de parabole : il est le bon Berger, ses brebis entendent sa voix et
le suivent, elles entrent dans l’enclos par l’unique porte qu’il a ouverte, et il leur donne enfin
leur nourriture.
Croire aujourd’hui que Jésus est la seule porte nous conduit en effet dans un chemin très
étroit !
Croire que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu qui s’est fait homme, qui est venu pour mourir sur
une croix romaine afin de prendre sur lui nos fautes, de la même façon qu’on offrait alors un
agneau en sacrifice dans le temple de Jérusalem, et enfin croire que cet « Agneau de Dieu »
est revenu à la vie pour nous justifier devant le Père, bref, notre foi au Messie, au Christ,
fait de nous, les chrétiens, des hommes et des femmes différents des autres…
On veut nous faire croire aujourd’hui que toutes les religions se valent, que Dieu est le même
pour tous, et donc que nous marchons tous sur une voie très large, composée de multiples
chemins qui se rejoignent tous pour atteindre Dieu…
C’est très à la mode !
Il est vrai qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et on peut considérer, comme Paul, que tous les êtres
humains ont une idée plus ou moins floue de ce Dieu, ou en tout cas qu’ils sont tous à la
recherche du Dieu unique, d’une manière ou d’une autre, mais comme en tâtonnant dans
l’obscurité.…
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On ne peut cependant pas affirmer que Dieu assume la contradiction jusqu’à se renier lui-
même.
Dieu ne peut pas dire qu’il a envoyé son Fils, Jésus, et qu’il n’a pas de Fils.
Là encore, l'alternative est radicale :
·Ou bien Dieu est le Dieu unique, le Père, le Fils et l’Esprit-Saint qui ne font qu’un, ce Dieu
qui s’est révélé à Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, ce Dieu qui s’est fait homme, qui est venu
dans ce monde en la personne de Jésus, le Messie, et lui seul ;
·Ou bien Dieu est pluriel, il a un Fils et il n’en a pas, il est à la fois le Dieu d’Abraham, de
Jésus (homme) et de Mahomet, et l’on peut parler dans ce cas non pas d’un monothéisme,
mais au moins de trois monothéismes différents, puisque chacun a sa définition de Dieu ;
·D’autres pensent qu’il y a en fait plusieurs dieux (polythéisme), ou encore des forces, des
éléments de la nature considérés comme des divinités (animisme) ou bien un dieu diffus
qui se confond avec la nature dans son ensemble et même avec tous les êtres vivants
(panthéisme), etc.
Certes, chacun reste libre de croire ce qu’il veut ! Et nous respectons ce choix !
Nous pouvons dialoguer sincèrement avec ces hommes et ces femmes qui ont diverses
croyances, mais nous ne pouvons faire de ce dialogue une sorte d’œcuménisme interreligieux,
comme si tous les chemins menaient au même Dieu (« œcuménisme » = entre chrétiens,
différent du « dialogue interreligieux »).
Croire en Jésus, c’est véritablement passer par une porte très étroite, une porte que
beaucoup trouvent étriquée, car ils jugent que c’est une attitude injuste envers ceux qui ne
partagent pas notre foi ; cela est perçu comme une preuve d’intolérance, d’étroitesse
d’esprit, voire de fanatisme, etc.
C’est d’ailleurs pour cette raison que les premiers juifs et non-juifs qui ont cru en Jésus,
ceux qu’on a appelés les « chrétiens », les disciples du Messie, ou du Christ, c’est donc pour
cette raison que les chrétiens ont été méprisés, persécutés, et souvent mis à mort.
Si croire en Jésus avait été si facile, comme une option parmi tant d’autres, est-ce que l’on
aurait persécuté ses disciples ?
C’est parce qu’ils croyaient que Jésus était le Fils de Dieu, Dieu lui-même qui s’est fait
homme, qu’il avait parfaitement accompli la Loi, jusqu’au sacrifice (à notre place) que des
Juifs ont été rejetés et persécutés par les autorités religieuses et civiles juives.
Et c’est pour cette même raison que les chrétiens non-juifs ont été rejetés et persécutés
par les autorités religieuses et civiles non-juives, les Grecs, les Romains, et tant d’autres
ensuite.
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