Mécanique Physique (S2) 8
partie – page 5
position minimaliste et se dire que λ doit dépendre de l’échelle de l’écoulement qui
m’intéresse, l’échelle L du tableau 1. Si je prends λ << L je devrais être tranquille et avoir
assez de résolution pour d’écrire correctement l’écoulement choisi. Imaginons que l’on
prenne L/λ = 100 alors le nombre de particules à suivre est (100)
3
et le nombre de
composantes de la position de ces particules est 3 10
6
. Il faut résoudre 3 10
6
équations
couplées traduisant l’application de la 2 eme loi de Newton à chacune des particules, chiffre à
comparer à 6 pour le bloc solide indéformable. Ceci illustre la difficulté du problème. En
conséquence la turbulence (un écoulement riche en échelles spatiales) reste un des grands
problèmes non résolu de la physique dont l’étude reste fondamentale pour la vie sur cette
planète.
Le volume de la particule fluide ayant été ainsi plus ou moins défini on peut déduire la masse
volumique comme ρ = ∆M/∆V où ∆M est la masse contenue dans le volume ∆V.
De façon similaire on attribuera un vecteur vitesse U à un point x d’un fluide à un instant
donné t. En pratique les vitesses ainsi définies et la masse volumique seront supposées des
fonctions continues par morceaux (souvent dérivables aussi) de la position et du temps. La
notion mathématique associée à la continuité et à la dérivation implique de faire tendre le petit
volume de la particule ∆V vers zéro. Mais physiquement on vient de voir que l’on ne fait pas
ça car on ne veut pas se retrouver dans le
domaine moléculaire. L’idée sous jacente est
que les prédictions faites sous ces hypothèses
doivent être confrontées avec succès aux
observations. Pour autant peut on négliger
totalement les mouvements moléculaires ? On
peut faire l’expérience suivante (par la
pensée) : on colore un petit volume de fluide au repos à t = 0. Même si notre U tel que
précédemment défini est nul et reste nul, il est observé une diffusion du colorant qui se
produit lentement mais inexorablement jusqu’au moment où la couleur sera uniforme (et pâlie
bien sûr) dans tout le volume disponible. Dans cet état final, les molécules de colorant se sont
réparties uniformément par collisions aléatoires avec leurs voisines non colorées. Un tel effet
moléculaire est représenté par un processus de diffusion dont l’intensité est gouvernée par les
vitesses moléculaires et les distances moyennes entre molécules. Il sera nécessaire d’inclure
cet effet si on veut que la solution des équations de cette Mécanique dite des Milieux Continus
représente le comportement des fluides réels. En particulier les mathématiciens du 19 eme
siècle avaient démontré l’impossibilité de vol d’un avion en l’absence de mouvements
moléculaires.
Les forces dans un fluide
Si je prend un petit volume élémentaire de fluide δV au sens défini plus haut, il va subir deux
types de forces :
(i) les forces de volume
Dans un champ de gravité, le poids W
s’écrira : W = ρ δVg avec ρ la masse volumique. Ce sont des forces qui agissent à
distance et qui sont proportionnelles au volume.
Allure de la tâche de colorant à 3 instants