4
14- L’Union européenne a, quant à elle, entériné, lors du Conseil européen des 23 et 24
octobre 2014, de nouveaux objectifs en matière de politique climat-énergie. Elle projette une
réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030 par rapport au niveau
de 1990.
15- Dans ce contexte, l’objectif de la conclusion, à Paris, d’un accord global, juste et
ambitieux qui permette de limiter la hausse de la température à deux degrés, constitue un défi
de taille. Les CES, de par leur composition, ont une valeur ajoutée à apporter dans
l’émergence d’une approche collective des problématiques liées au climat et, au-delà, au
développement durable. Ils élaborent des rapports et des avis appréciés, basés sur
l’expérience de terrain de leurs membres, combinée avec l'expertise de l’administration et des
institutions de recherche avec lesquels ils dialoguent. Leur appartenance à des unions
internationales d'institutions aux fonctions similaires, source d'échanges enrichissants issus de
l'expression d'une grande variété d'organisations de la société civile, renforce la qualité de
leurs travaux. Ils disposent d'une capacité de relayer et d'expliquer auprès des populations les
politiques définies par les pouvoirs publics en concertation avec eux, pouvant ainsi jouer un
rôle de médiation et d'apaisement utile dans l’accompagnement et la mise en œuvre de
politiques et réformes potentiellement impopulaires. À ce titre, ils affichent leur ferme volonté
de contribuer au débat.
III- LES INITIATIVES POSITIVES SE MULTIPLIENT
16- Les initiatives pour combattre le réchauffement climatique et s’adapter à la hausse des
températures se multiplient au niveau des Etats, des villes, des régions, des entreprises petites
moyennes ou grandes, des ONG et des citoyens. Les organisations syndicales, les grandes
organisations internationales, sont également très actives et contribuent à la mobilisation des
sociétés civiles et des responsables politiques. Rappelons aussi que des mobilisations
importantes sont apparues depuis longtemps, en Afrique. Ainsi le continent africain est aux
sources du développement du droit international de l’environnement (DIE), la première
convention de sauvegarde de la nature ayant été la Convention pour la protection des
animaux en Afrique, adoptée en 1900. De même, le « barrage vert », initié par le
gouvernement algérien dans les années 1970, complète par le Sénégal dans années 1980 a
pris dès la fin du XXe siècle une dimension panafricaine, cette ceinture verte basée sur la
reforestation, la plantation d’arbres fruitiers, la construction d’ouvrages hydrauliques et les
actions de désenclavement s’étendant de Djibouti à Dakar sur plus de 7.000 km.
17- Parmi les initiatives d'Etats, citons celle baptisée « la Nouvelle économie du climat »,
animée par des chefs de gouvernement, des ministres des finances et des experts économistes,
qui inclut des pays tels que l’Éthiopie, le Mexique et l’Afrique du Sud. En République
Démocratique du Congo (RDC), une politique d'amélioration des jachères afin de mieux
fixer l’azote de l’air, améliore la qualité des sols pour la production d’aliments et de bois de
chauffe, répondant aux besoins alimentaires et énergétiques des populations des zones
périurbaines et rurales.
18- Avec le soutien des Nations Unies, a été créée en 2010 l’initiative Regions of Climate
Action (R20), qui réunit les grandes institutions de gouvernance régionale autour de projets
concrets pour lutter contre les émissions de GES, produire localement, créer de l’emploi et
mieux protéger l’environnement. Beaucoup de collectivités locales, en collaboration avec des
entreprises, se mobilisent autour de l’objectif d’une réduction de leur consommation
d’énergie. A cet égard, des efforts significatifs ont été entrepris pour la valorisation d’une part
des déchets, d’autre part dans le secteur de l’eau, des eaux usagées, source de carbone pour la
production d’engrais naturels ou de l’énergie, voire pour l’irrigation de zones agricoles.