Colorectal cancer screening - World Gastroenterology Organisation

WGO/IDCA Recommandations pratiques: Dépistage du cancer colorectal
World Gastroenterology Organisation/International Digestive Cancer Alliance
Recommandations pratiques:
Dépistage du cancer colorectal
Groupe de travail
Prof. S. Winawer (président, USA)
Prof. M. Classen (co-président, Allemagne)
Prof. R. Lambert (co-président, France)
Prof. M. Fried (Suisse)
Prof. P. Dite (République Tchèque)
Prof. K.L. Goh (Malaisie)
Prof. F. Guarner (Espagne)
Prof. D. Lieberman (USA)
Prof. R. Eliakim (Israel)
Prof. B. Levin (USA)
Prof. R. Saenz (Chili)
Prof. A.G. Khan (Pakistan)
Prof. I. Khalif (Russie)
Prof. A. Lanas (Espagne)
Prof. G. Lindberg (Suède)
Prof. M.J. O’Brien (USA)
Prof. G. Young (Australie)
Dr. J. Krabshuis (France)
Consultants internationaux
Prof. R. Smith (USA)
Prof. W. Schmiegel (Allemagne)
Prof. D. Rex (USA)
Prof. N. Amrani (Maroc)
Prof. A. Zauber (USA)
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Sections
1 Introduction
2 Méthodologie et Revue de la Littérature
3 Epidémiologie du cancer colorectal
4 Tests de dépistage et évidence, 1: tests dans les selles, sang occulte et ADN
5 Tests de dépistage et évidence, 2: endoscopie et colonographie par
tomodensitométrie
6 Rapport coût-efficacité du dépistage du cancer colorectal
7 Diverses étapes de la cascade du dépistage
8 Où obtenir de l’aide
9 Sites Web utiles, recommandations pratiques et références bibliographiques
sélectionnées
10 Questions et commentaires
1 Introduction
Le Cancer colorectal (CCR) est un problème mondial avec une incidence annuelle
d’environ 1 million de cas et une mortalité annuelle de plus de 500.000. Le nombre
absolu de cas va augmenter pendant les décennies à venir du fait du vieillissement et
de l’expansion des populations dans les pays développés ou en voie de
développement.
Le Cancer colorectal est la seconde cause de mortalité par cancer chez les hommes et
les femmes. La plupart des cancers colorectaux résultent d’adénomes sporadiques et
de la transformation maligne d’un polype adénomateux bénin, mais quelques uns
résultent d’adénomes familiaux ou de syndromes de l’intestin irritable. Le terme
« polype » fait référence à une masse discrète qui fait saillie dans le lumen intestinal.
La prévalence rapportée des polypes adénomateux sur la base des données de
dépistage par colonoscopie varie de 18 à 36%.
Le risque de cancer colorectal varie selon les pays et même à l’intérieur d’un pays.
Il diffère également entre les individus selon leur alimentation, leur mode de vie et
des facteurs héréditaires. .
Lors d’un dépistage d’un cancer colorectal, la tumeur que l’on rencontre le plus
souvent est l’adénome. Après résection, les patients doivent suivre un programme de
surveillance comme tous ceux qui ont un cancer identifié et traité. .
Ces recommandations pratiques veulent aider à dépister les hommes et femmes
asymptomatiques susceptibles d’avoir des polypes adénomateux ou un cancer. Le
dépistage doit être mené au sein d’un programme qui inclut la prévention primaire
(alimentation, mode de vie), un diagnostic porté à temps par colonoscopie (partout où
c’est possible et selon les diverses étapes de la cascade) là où le dépistage a révélé une
pathologie et un traitement approprié (polypectomie, chirurgie). .
Le dépistage du cancer colorectal pose un véritable défi à cause des taux
particulièrement bas de dépistage dans les pays à risque élevé de cancer colorectal. Il
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est complexe à cause de ses options multiples. Il requiert du patient un effort
considérable (analyse de sang occulte dans les selles, préparation à la colonoscopie);
il demande aussi une sédation et des personnels de santé compétents (colonoscopie).
Pour qu’un programme de dépistage soit couronné de succès, de nombreux facteurs
doivent intervenir prises de conscience et recommandations par les médecins et les
services de santé primaire, compliance du patient, couverture financière, stratification
du risque, diagnostic et traitement portés à temps et suivi approprié. Si l’une de ces
étapes manque ou se révèle de mauvaise qualité, c’est l’ensemble qui échoue. .
2 Méthodologie et revue de la Littérature
Les Recommandations pratiques de l’Organisation Mondiale de Gastroentérologie
résument ce qui est reconnu et a été publié dans des articles systématiques, des
recommandations basées sur l’évidence et des essais cliniques de haute qualité; cette
information est ensuite configurée et regroupée afin de rendre les Recommandations
aussi pertinentes et accessibles que possible globalement. D’ordinaire cela revient à
construire et élaborer différentes approches pour arriver aux mêmes buts –chaque
approche étant différente car prenant en compte les ressources locales, les préférences
culturelles et les politiques spécifiques. Les Recommandations de l’Organisation
Mondiale de Gastroentérologie ne sont pas des articles systématiques basés sur une
étude systématique et exhaustive de tout ce qui est basé sur l’évidence et de toutes les
recommandations disponibles. Un texte global essaie de faire la distinction entre les
différentes régions et des épidémiologies diverses et il est ensuite traduit en
différentes langues afin de faciliter son utilisation et sa compréhension. .
Cette Recommandation pratique a été élaborée par le Groupe de Travail après une
recherche bibliographique visant à recenser les nouveautés et changements depuis la
première publication de l’Organisation sur le sujet du dépistage du cancer colorectal
en 2002. (http://omge.org/globalguidelines/statement03/statement3.htm).
L’évidence disponible a été recherchée à l’aide d’une syntaxe précise pour chaque
plate-forme utilisée. Les Recommandations pertinentes ont été obtenues sur la
plateforme de l’United States National Guideline Clearinghouse à l’adresse
www.ngc.org et sur les sites Internet des principales sociétés de médecine intéressées
par la gastroentérologie et le cancer. Des recherches complémentaires ont été
conduites sur Medline et Embase sur Dialog DataStar depuis 2003. Une recherche
faite sur la Cochrane Library a permis de recenser 18 articles systématiques pertinents
et 12 protocoles. Les membres du groupe de travail ont eu à travailler dans les
différentes sections selon leur degré d’expertise et leurs préférences. En fin de
compte, des experts internationaux furent consultés et le document préliminaire entier
fut édité par le président du groupe de travail et le responsable de la documentation. .
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3 Epidémiologie du cancer colorectal
3.1 L’importance du cancer colorectal
Dans la base Globocan 2002, base du Centre International de Recherche sur le Cancer
(IARC CIRC), il est estimé que le cancer colorectal représente 550.000 nouveaux cas
dont 278.000 décès chez l’homme et 473.000 nouveaux cas dont 255.000 chez la
femme. En 2002, le cancer colorectal représentait 9,4 % de l’ensemble des cancers
pour les deux sexes et il était plus fréquent en Amérique du Nord, Australie,
Nouvelle-Zélande et certaines parties de l’Europe. Cela a conduit à penser que le
cancer colorectal pouvait être considéré comme une pathologie liée au style de vie
occidental. .
3.2 Evolutions temporelles de l’incidence et de la mortalité
Les taux de mortalité par âge pour le cancer colorectal chez l’homme et la femme
dans les pays occidentaux sont restés stables au long du XX° siècle et pourraient
maintenant commencer à diminuer. Mais à l’inverse des changements rapides sont en
train de se produire dans des pays jusque là considérés comme étant à risque faible.
En Europe, les taux de mortalité par âge ont augmenté dans les régions du sud et de
l’est de l’Europe, au contraire de celles au nord ou au centre du continent. Ces
dernières années, les taux de mortalité tendent systématiquement à être plus
favorables aux femmes qu’aux hommes. .
Aux Usa, selon les registres du Surveillance Epidemiology and End Results (SEER)
entre 1973 et 1989 le taux d’incidence par âge du cancer du colon a augmenté de 11
% chez les hommes blancs et de 39 % chez les noirs alors que l’incidence globale du
cancer du rectum a baissé de 5 % chez les blancs mais augmenté de 27 % chez les
noirs. Chez les femmes, le taux d’incidence du cancer du colon a baissé de 3 % chez
les blanches et augmenté de 26 % chez les noires alors que le cancer du rectum avait
baissé respectivement de 7 et 10 %. Depuis 1990, le taux par âge du cancer du colon a
décliné. Il se peut que la pratique de prévention par polypectomie ait joué un rôle. .
Au Japon, les taux de mortalité par âge du cancer colorectal qui étaient bas au
milieu du XX° siècle ont été multipliés par trois dans les deux sexes entre 1955-1974
et 1975-1984.
Avec le vieillissement de la population mondiale, on s’attend à une augmentation
considérable du nombre de cas. .
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3.3 Risques familiaux et génétiques du cancer colorectal
Fig. 1 Facteurs de risques familiaux et cancer colorectal
Risque moyen. Le risque de cancer colorectal augmente avec l’âge et l’histoire
familiale. Le cancer colorectal est rare avant 50 ans mais après ce seuil son incidence
augmente fortement. Les patients sans antécédent familiaux son considérés comme
ayant un risque moyen. .
Risque familial non syndromique. Le cancer colorectal est peut-être le cancer
familial le plus fréquent chez l’homme. On estime entre 5 et 10 % ceux attribués à
une origine familiale. Ceux qui ont comme origine une variation génétique
représentent seulement 1 à 5 % de l’ensemble des cancers colorectaux. Entre 10 et 30
% des patients ont une histoire familiale de cancer colorectal .sans pour autant de
signe héréditaire certain. Le caractère familial est reconnu et augmente le risque. Les
parents au premier degré de patients ayant un cancer colorectal ont un risque deux à
trois fois supérieur à celui d’une population témoin. En outre le risque augmente
d’autant que le patient est proche de parents présentant un tel cancer, et que l’âge
augmente. Les malades souffrant de cancer colorectal présentent aussi un risque
important de développer un autre cancer. En conclusion, le risque de cancer colorectal
augmente chez les personnes avec une histoire familiale de cancer colorectal non
syndromique ou chez ceux avec des antécédents d’adénome avant 60 ans. (Tableau 1).
Tableau 1 Risque familial de cancer colorectal
Milieu familial RR 95% IC
Parent au premier degré avec un CCR 2.25 2.00 to 2.53
< 45 ans 3.87 2.40 to 6.22
45–59 ans 2.25 1.85 to 2.72
> 59 ans 1.82 1.47 to 2.25
Deux parents ou plus au premier degré ayant un CCR 4.25 3.01 to 6.02
Seulement deux parents au premier degré 3.76 2.56 to 5.51
Un parent au deuxième ou troisième degré 1.50
Deux parents au deuxième degré 2.30
Un parent au premier degré avec adénome avant 60 ans 1.99 1.55 to 2.55
RR, risque relatif; IC : intervalles de confiance.
Adapté de : Burt RW (Gastroenterol Clin North Am 1996;25:793–803) et Johns LE, Houlston
RS (Am J Gastroenterol 2001;96:2992–3003).
CCHNP
1-5%
Cas sporadiques
Risques fam
10-30%
PAF
H
amartomes < 1%
~ 0.1%
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1 / 19 100%
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