IRM du cancer du col de l’utérus en milieu tropical
(MRI of the cancer of the cervix in tropical area)
Diabate AS, Gui- Bile LN, Dede NS, Kouadio E, Kabas RM, Yapo P, Ouattara DN
*Service de radiologie, CHU Treichville, Abidjan, Côte d’Ivoire
RESUME :
Introduction : Le cancer du col de l’utérus est le premier cancer de la femme en Côte
d’Ivoire avec un fort de mortalité élevé .Son diagnostic tardif et l’absence de radiothérapie
limite sa prise en charge. L’IRM permet le bilan d’extension.
Objectif : Décrire les aspects épidémiologiques et radiologiques du cancer du col de l’utérus
en milieu tropical.
Matériels et Méthode : Etude descriptive rétrospective réalisée sur 12 mois. Ont été inclus
50 patientes présentant un cancer histologiquement prouvé.
Résultats : La moyenne d’âge des patientes était de 48,42 ans. Les lésions étaient dans
50% des cas endocervicales, dans 33% des cas infiltrantes. Le diamètre tumoral moyen était
de 6,29cm, supérieur au seuil d’opérabilité de 04 cm. Il a été observé 80% d’invasion
vaginale, 73% d’invasion paramétriale, 40% d’infiltration de la vessie ou du rectum. 41% des
tumeurs présentaient une extension lymphatique. Les tumeurs étaient au stade IB de FIGO
dans 6% des cas, IIB dans 33% des cas, et IVA dans 60% des cas.
Conclusion : Le cancer du col de l’utérus est de découverte tardive dans les pays tropicaux.
L’IRM permet au mieux la stadification de la tumeur.
Mots-clés : Cancer, col de l’utérus, IRM,
SUMMARY:
Introduction: Cancer of the cervix is the most common cancer of women in Côte d'Ivoire
with a high mortality rate. Its diagnosis is delayed and the absence of radiation limits its
support. The recent installation of MRI allows the staging of the tumor.
Correspondance
Pr Agrégé Diabate AS Service de radiologie CHU de Treichville (Côte d’Ivoire)
01 BP V3 Abidjan - COTE D’IVOIRE Email: diabatea@hotmail.com
ARTICLE ORIGINAL
J Afr Imag Méd 2015; (7), 1: 30-38
Objective: To describe the epidemiological and radiological aspects of cancer of the cervix
uteri in tropical area.
Materials and Methods: It was a retrospective descriptive study conducted over 12 months.
Including 50 patients with histologically proven cancer of the cervix.
Results: The mean age of patients was 48.42 years. The lesions were in 50% of
endocervical, 33% of invasive cases. The mean tumor diameter was 6.29 cm, well above the
threshold of operability that is 04 cm. It was observed 80% of vaginal invasion, 73% of
adnexal invasion, 40% of infiltration of the bladder or rectum. 41% of tumors showed
lymphatic invasion. The tumors were of FIGO stage IB in 6% of cases, stage IIB in 33% of
cases, and stage IVA in 60% of cases.
Conclusion: Cancer of the cervix is discovered late in the tropics. MRI can nevertheless
accurate staging of the tumor.
INTRODUCTION :
Le cancer du col de l’utérus représente le
cancer gynécologique le plus fréquent dans le
monde mais est relégué au 4ème rang dans les
pays européens du fait de la diffusion du
dépistage par frottis cervico-vaginal (1). En
Côte d’Ivoire, il est le premier cancer de la
femme avec une incidence de 25/100000 (2)
et un taux de mortalité standardisé rapporté à
la population mondiale de 19,1/ 100000
habitants (3). Le diagnostic est fait
tardivement dans la majorité des cas au stade
IV de FIGO (57,9%) (2). L’absence de
radiothérapie dans le pays, accentue les
difficultés de la prise en charge thérapeutique
et financière des patientes. La classification
FIGO (Fédération internationale de
gynécologie obstétrique) est un élément
déterminant dans la prise en charge
thérapeutique. Cependant, elle n’est que
clinique et présente des insuffisances car elle
ne prend pas en compte tous les facteurs
pronostiques (4, 5, 6). L’Imagerie par
Résonance Magnétique (IRM) apparaît
comme la technique la plus performante pour
évaluer les trois critères pronostiques
macroscopiques essentiels des cancers du col
utérin que sont: la taille tumorale, l’extension
paramétriale et l’extension ganglionnaire (7).
L’IRM est d’apparition récente en Côte
d’Ivoire (2008). Notre étude avait pour
objectifs de décrire les aspects IRM du cancer
du col de l’utérus en milieu tropical et de
déterminer des spécificités éventuelles.
MATERIELS ET METHODE :
Nous avons réalisé une étude
descriptive rétrospective sur une période de
12 mois. Cette étude a eu pour cadre le
service de radiodiagnostic et d’imagerie
médicale du CHU de Treichville (Abidjan).
AS Diabate et al
J Afr Imag Méd 2015; (7), 1: 30-38)
Nous avons recensé tous les dossiers d’IRM
du pelvis chez les femmes. Ont été inclus
dans l’étude les patientes présentant un cancer
du col de l’utérus histologiquement prouvé.
Tous les examens ont été réalisés sur un
appareil AIRIS ELITE (Hitachi médical
system) à aimant ouvert de bas champ
magnétique (0,3T) ; Le protocole consistait en
un balisage vaginal et rectal au gel
d’échographie suivi des séquences suivantes :
Sagittale T1 SE, T2 SE dans les 03 plans, T1
FAT SAT sagittal puis T1 FAT SAT avec
injection de gadolinium dans les 03 plans. La
durée moyenne de l’examen était de 60
minutes. Des données sociodémographiques
et l’analyse sémiologique des résultats d’IRM
ont été recueillies sur une fiche d’enquête.
RESULTATS :
Pendant la période d’étude, l’exploration du
cancer du col de l’utérus représentait 54% des
demandes d’IRM du pelvis chez la femme
dans notre service. Nous avons retenu 50
dossiers de femmes présentant un cancer du
col de l’utérus. L’âge moyen des patientes
était de 48,42 ans ± 6,54 avec des extrêmes de
37 ans et 65 ans. Les patientes de moins de
45 ans représentaient 43,48% des patientes et
les femmes de plus de 45 ans, 56,52% des
cas. La mesure du diamètre tumoral moyen
était de 6,29 cm ±0,75.Les patientes
présentant une tumeur au delà du seuil
d’opérabilité (04 cm) représentaient 80% des
cas. La répartition en fonction des tailles
tumorales est représentée dans la figure 1. Le
siège des lésions était dans 50% des cas
l’endocol, dans 17% des cas l’exocol (Figure
2) et dans 33% des cas les lésions étaient
infiltrantes (Figure 3). Le bilan d’extension
réalisé objectivait une extension aux
paramètres dans 70% des cas (Figure 4); une
invasion vaginale dans 80% des cas, Dans
40% des cas il existait une infiltration de la
vessie et / ou du rectum (Figure 5). Il y avait
des adénomégalies dans 41% des cas (Figure
6). Après l’analyse de l’extension tumorale, il
est relevé que 6% des tumeurs étaient classées
au stade IB de FIGO, 33% au stade IIB, et
60% au stade IVA.
AS Diabate et al
J Afr Imag Méd 2015; (7), 1: 30-38)
Fig 1 : Distribution des tumeurs en fonction des tailles
Fig 1: Distribution of tumors according to the size
.
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
0 - 2 cm 2 - 4 cm 4 - 6 cm 6 - 8 cm Plus de 8 cm
Effectifs
Tailles
Fig 2:
IRM du pelvis en coupe sagittale T2. Lésion
à développement exophytique occupant la quasi-
totalité du vagin. FIGO stade IIIA
Fig 2: MRI of the pelvis in sagittal T2.Exophytic
lesion occupying almost all the vagina. FIGO stage
IIIA.
Fig 3
IRM du pelvis en coupe sagittale T2 ;
Lésion infiltrante de la vessie et de la paroi
interne du vagin.
Fig 3: MRI of the pelvis in sagittal
T2.Infiltrative lesion of the bladder and the
inner wall of vagina
AS Diabate et al
J Afr Imag Méd 2015; (7), 1: 30-38)
Fig 4:
IRM en coupe coronale T2. Extension
paramétriale
Fig 4
: MRI T2 coronal section. Adnexal
invasion
Fig 5:
IRM en coupe sagittale T2.
Infiltration sicale, rectale et vaginale ;
tention liquidienne intra utérine.
Fig 5: MRI in T2 sagittal section.
Infiltrating bladder, rectal and vaginal;
Fluid retention intra uterine.
Fig 6
:
IRM en coupe coronale T2. Extension rectale et
sicale ; Adénomégalie obturatrice gauche
Fig 6: MRI T2 coronal section. Rectal and bladder
extension; obturator left Adenomegaly.
AS Diabate et al
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