Question relative aux textes proposés (sujet sur l`écriture) : Le

Question relative aux textes proposés (sujet sur l’écriture) :
Le corpus en présence s’intéresse au travail d’écriture au travers de deux textes
d’écrivains et d’un extrait d’un numéro du Français aujourd’hui. Flaubert correspond avec
George Sand et compare sa démarche à la sienne alors que le site de Bernard Werber, auteur
contemporain de science fiction, donne quelques conseils à ceux qui voudraient se lancer dans
l’aventure de l’écriture. Le troisième texte ouvre sur différentes contributions didactiques qui
examinent la dimension autobiographique dans l’écriture. L’ensemble balaie donc différentes
visions de l’écriture. Nous la considérerons d’abord entre résilience et création avant de
l’envisager comme un artisanat auquel on s’initie.
Même s’il réfute que devenir écrivain puisse constituer une psychanalyse, Bernard
Werber emploie tout de même le terme de « résilience » - concept utilisé par Boris Cyrulnik -
pour désigner la mise en fiction des souffrances vécues. L’écriture s’avère un « besoin »
(texte 2) de transformer cette émotion qui déborde : « tout m’émeut, m’épuise et me ravage »
(texte 1) et sur laquelle s’appuie l’auteur. Ainsi que le souligne M.-F. Bishop, écrire ne se
limite pas à respecter des normes et il importe de prendre en compte « l’expression de la
subjectivité » dans l’apprentissage de l’écriture.
Pourtant, même si l’écriture se nourrit de la personne, il s’agit bien d’une « mise à
distance », d’une « reconstruction » (texte 3) de ce qui a été vécu, ce qu’on retrouve chez
Flaubert qui se refuse à laisser voir son opinion personnelle. La littérature ne saurait se réduire
à reproduire fidèlement la alité, sur ce point les trois textes se rejoignent. Ce qui importe à
Flaubert, c’est de faire vrai : « les croyez-vous bien vrais ? », c’est de donner l’illusion de la
vie, de la vérité (texte 1). Comme Bernard Werber il insiste sur le désir de « fabriquer un
monde, faire vivre des personnages » (texte 2) et ce sont ces créations qui devront paraître
crédibles aux yeux du lecteur.
Mais cette capacité d’invention est le fruit d’un long labeur : « accepter le statut
d’artisan » (texte 2), d’un apprentissage permanent : « On est tout le temps à l’école » (texte
2). Flaubert emploie le verbe « étudier » pour évoquer sa lecture d’Hugo tandis que Werber
évoque l’utilité « de se trouver un maître ». Tous les textes insistent sur la nécessité de puiser
dans ses lectures et de confronter ses propres choix à ceux des autres auteurs. C’est ce que fait
Flaubert avec George Sand, c’est aussi ce que Jacques Crinon recommande de pratiquer avec
les élèves dans le texte 3 lorsqu’il prône les emprunts à des textes ressources.
Ces références aux autres aident l’écrivain à tracer son chemin qui ne doit pas être
dicté par la volonté de plaire (texte 1) ou d’être aimé (texte 2). Chacun a à chercher son propre
« talent » ou « génie narratif » (texte 1) ; les textes 2 et 3 mettent l’accent sur l’importance de
l’originalité du style et des effets qu’il produit. Cela passe par un travail solitaire assidu que
Werber qualifie de « handicap » mais dont on ne peut se passer si comme Flaubert on souhaite
« être le plus compréhensible possible » ; les retours incessants sur le texte initial apparaissent
don une base incontournable d’un enseignement de l’écriture (texte 3).
Aussi la parole des écrivains peut-elle, au regard du groupement, aider dans la mise en
place de stratégies pour faire écrire ; leurs expériences méritent d’être écoutées pour que les
élèves deviennent des sujets écrivant.
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