Figure 2
Le récent rapport de l’International Dry Eye WorkShop (DEWS)a défini la sècheresse oculaire comme
«une affection multifactorielle des larmes et de la surface oculaire entraînantdes symptômes
d’inconfort, de troubles visuels et d’instabilité du film lacrymal avec risque d’endommagement dela
surface oculaire. Elle s’accompagne d’une osmolarité supérieure du film lacrymal et d’une inflamma-
tion de la surface oculaire ».1
La prévalence de la sècheresse oculaire aété rapportée chez9 % des patients de plus de 40 ans, une
valeur qui atteint 15 % chez les plus de65 ans.3,4 Dans la mesure où l’on assiste à un vieillissement
de la population, l’impact de la sècheresse oculaire sur les services de soins ophtalmiques cliniques
augmentera probablement dans les années àvenir. Dans la pratique de l’optométrie, la sècheresse
oculaire reste la principale cause de réduction des temps de port et d’échec en matière de lentilles de
contact, des études rapportant que 50 % des porteurs de lentilles de contact ont signalé une sèche-
resse oculaire, contre 20 % chez les non porteurs de lentilles de contact.5
L’examen du film lacrymal présente d’importants défis pour
le clinicien dans la mesure où, à l’état naturel ou de base, le
film lacrymal est transparent, incolore et son volume ne
représente que7µl pour une épaisseur de 7µm. La structure
est soigneusement ordonnée, avec unefine couche lipidique
superficielle, une phase aqueuse intermédiaire plus épaisse
et une couche demucines sous-jacente, adjacente au glyco-
calyx qui recouvre l’épithélium cornéen hydrophobe. Une
récente étude amis en doute l’existence de limites entre les
couches, présentant les couches aqueuses et de mucines
comme constituant plus probablement uneseule phase,avec
une augmentation de la concentration de mucines vers
l’épithélium.(Figure 2)
6Toutefois, pour examiner clinique-
ment le film lacrymal tel qu’il est décrit dans le présent
article, l’hypothèse d’une structure tri-couche est suffisante.
Un film lacrymal sain nourrit, lubrifie et protège la
surface oculaire. Tout dysfonctionnement des glandes
lacrymales principales ou accessoires, des glandes de
Meibomius, des paupières, de la cornée, de la conjonc-
tive ou des axes réflexes nerveux de connexion (les
éléments composant l’unité fonctionnelle lacrymale)
entraîne une instabilité du film lacrymal, des symptô-
mes d’irritation ou de sensation granuleuse, une
inflammation de la surface oculaire et, enfin, des signes
d’endommagement de la surface oculaireet des
troubles visuels.
(Figure 1)2
Sècheresse oculaire Partie 1
Évaluation clinique actuelle
Jennifer P.Craig
Introduction