Kroumirie et dans le nord du Maroc, et S. subnitens, limité au complexe humide
de Krimda (région de Larache), sur la côte atlantique nord-ouest du Maroc, où il
est extrêmement menacé par la dégradation rapide du site.
(3) La pilulaire menue (Pilularia minuta, Marsileaceae) est une Ptéridophyte
caractéristique des mares temporaires et endémique du bassin méditerranéen.
Cette espèce extrêmement rare et sporadique n’est actuellement connue qu’en
une quinzaine de localités. Nos prospections ont permis de la découvrir en
Tunisie où elle était inconnue, de la retrouver en Algérie (Numidie) où elle
n’avait plus été revue depuis plus de 50 ans et de découvrir une nouvelle station
marocaine (Rharb). Ces découvertes constituent un réel espoir pour la survie de
cette espèce.
Mardi 29 Novembre, 9h : Usage et conservation des mares temporaires
méditerranéennes : cas des mares temporaires de la région de Benslimane (Maroc
occidental), par Siham Bouahim (Université Hassan II-Aïn Chock, Casablanca,
Maroc)
La relation “Homme-Mare temporaire” a été étudiée dans la région de Benslimane,
au Maroc occidental, à travers la perception de ces écosystèmes par la population
locale, et l’évaluation de l’impact des activités anthropiques sur leur diversité
floristique. Une approche pluridisciplinaire intégrant l’écologie et la sociologie a été
adoptée, afin d’apporter des réponses adaptées aux problématiques liées à ces
habitats et de permettre leur développement durable. Le travail réalisé a révélé :
(1) l’influence prédominante des facteurs locaux (hauteur d’eau, conductivité et
phosphore du sol) sur la richesse des mares. Les activités anthropiques
apparaissent avoir des effets variables selon le type d’usage.
(2) la prédominance d’une perception anthropocentrique des mares temporaires,
aussi bien dans la population que dans les administrations locales. L'évaluation
des menaces, qui indique que 45% des mares sont vulnérables ou menacées de
destruction à court terme, souligne le besoin urgent de nouvelles politiques
environnementales et d’approches innovantes de gestion des mares temporaires.
(3) l’impact du pâturage sur la végétation des mares, à l’échelle régionale et locale,
sur la richesse et sur l’abondance des espèces préférentielles. Ces résultats sont
interprétés comme résultant de l’effet sélectif des herbivores et la tolérance
différentielle des espèces aux perturbations.
Au terme de cette étude, la gestion intégrée des mares temporaires apparaît comme
le moyen le plus approprié pour le développement durable de cet "éco-socio-
système" complexe, en conciliant développement économique et bon état écologique
des ressources, et en liant les questions environnementales, économiques et sociales.
Mardi 29 Novembre, 14h : La végétation des zones humides en Tunisie
septentrionale : dynamique et conservation, par Amina Daoud-Bouattour (Faculté
des Sciences de Tunis, Tunisie)
Les zones humides temporaires d’Afrique du Nord représentent un patrimoine
écologique inestimable et menacé. En Tunisie, le manque de connaissances de ces
milieux a conduit à développer, dans la région Kroumirie-Mogods, une étude axée
sur des problématiques de conservation qui s’intéresse :
(1) à la biodiversité végétale exceptionnelle de ces habitats, avec un accent plus
particulier donné à Pilularia minuta, Ptéridophyte endémique menacée des
mares temporaires méditerranéennes acides, afin de contribuer à une meilleure
connaissance de son écologie, de son statut et de sa répartition, dans le but
d’améliorer la conservation de ses populations ;
(2) à l’implication des données historiques et paléoécologiques pour comprendre le
fonctionnement et la dynamique des habitats humides méditerranéens, et
contribuer ainsi à affiner les politiques de gestion conservatoire.
Ces travaux ouvrent d’importantes perspectives de recherche, notamment pour la
reconstitution des dynamiques écologiques passées des zones humides à grande
valeur patrimoniale de Tunisie septentrionale, dans l’optique d’apporter les éléments
historiques nécessaires à leur gestion conservatoire.
Mercredi 30 Novembre, 9h : Les aulnaies de Numidie : biodiversité floristique,
vulnérabilité et conservation, par Djamila Belouahem-Abed (Institut National de
Recherches Forestières, El Kala et Université Badji Mokhtar, Annaba, Algérie)
La Numidie (Nord-Est algérien) rassemble un vaste ensemble de zones humides
réparties en deux complexes, celui d’Annaba-El Kala et celui de Guerbès-Senhadja.
Ces deux complexes humides abritent des aulnaies glutineuses qui ont fait l’objet
d’une étude phytoécologique sur une période de 14 ans. Durant cette étude, 35 sites
inexplorés pour la plupart ont été visités dans des conditions de travail et de sécurité
souvent difficiles. L’étude réalisée révèle que ces habitats d’affinité septentrionale
présentent une très grande richesse spécifique (> 400 espèces) et des structures
complexes qui plaident pour leur origine ancienne. Sur le plan phytosociologique,
elles sont rattachées principalement à deux syntaxons : le Campanulo alatae-
Alnenion glutinosae (aulnaies riveraines) et le Rusco hypophylli- Alnetum glutinosae
(aulnaies marécageuses).
Leur état de dégradation et leur dynamique régressive, observées au cours des 14
années de l’étude, révèlent leur statut extrêmement précaire et leur déclin rapide sous
l’influence de perturbations anthropiques incontrôlées (défrichement, incendies,
drainage, pollution…). Au vu de leur importance (écologique, historique et
patrimoniale), ces écosystèmes particuliers du bassin méditerranéens, doivent