1407- L’imagerie par résonance magnétique (IRM) de diffusion est devenue un outil essentiel pour visualiser de manière
non invasive l'organisation structurelle du cerveau. Elle est couramment utilisée pour le diagnostic clinique / préclinique de
l'ischémie cérébrale, du cancer et pour l'étude de la connectivité anatomique des faisceaux de la substance blanche. Il s’agit
d’un procédé unique pour observer de manière non invasive la structure des tissus par l'intermédiaire de la diffusion des
molécules d'eau dans ces tissus. Plus important encore, l'IRM de diffusion est en passe de devenir la technique de référence
pour l'imagerie dynamique des fonctions cérébrales. En effet, une étude a montré que l'IRM de diffusion fonctionnelle (IRMfD)
reflète le fonctionnement du cerveau dans le cortex visuel humain. Une autre étude chez un modèle rongeur a montré que la
réponse IRMfD, qui est couplée à la diffusion de l’eau, suit beaucoup plus fidèlement et précisément dans le temps l’activité
électrique des neurones que l’IRM fonctionnelle classique (BOLD), qui est corrélée au débit sanguin. Ces résultats indiquent
que le signal IRMfD n'est pas d'origine vasculaire mais cellulaire. Il serait relié au ralentissement de l’eau dans les tissus suite à
un gonflement cellulaire des neurones et/ou des astrocytes. Pour tester cette hypothèse, nous proposons d’utiliser des agents
pharmacologiques chez un modèle rongeur afin de moduler séparément le gonflement des neurones et celui des astrocytes.
Les structures neurovasculaires de la triade [neurones-astrocytes-vaisseaux sanguins] étant intimement interdépendants, la
manipulation pharmacologique d'une structure donnée est susceptible de modifier le fonctionnement normal des autres
structures. Le but de ce projet est de comparer les différents signaux d'IRM fonctionnelle (IRMfD, et BOLD) avec l’activité des
neurones (électrophysiologie) après injection de la molécule pharmacologique d’intérêt. Les retombées de ce projet auront un
fort impact pour mieux comprendre les signaux de neuroimagerie utilisés pour étudier l'activité neuronale chez les Hommes
et les animaux. Il ouvrira également de nouvelles perspectives pour des études précliniques et cliniques de l'activité cérébrale
pendant une anesthésie ou des traitements pharmacologiques qui perturbent la circulation sanguine. Bien que quelques
études aient caractérisées in vitro ou ex vivo les effets des champs magnétiques sur des cellules en culture ou des échantillons
de cerveau, il est nécessaire d’évaluer ces effets sur un organisme intégré pour lequel les structures neurovasculaires de la
triade neurones-astrocytes-vaisseaux fonctionnent. Ce projet est réalisé sur un modèle rongeur en s’assurant qu’aucune
angoisse, douleur ou souffrance ne soit ressentie lors de toute intervention sur les animaux, et pour cela des protocoles
d’anesthésie et d’analgésie sont définis et validés par une équipe vétérinaire. Une observation quotidienne des animaux sera
effectuée pour s’assurer de leur bien-être. Dans le cas d’effet inattendu, le vétérinaire de l’installation sera alerté pour mettre
en œuvre les traitements appropriés ou de décider de l’euthanasie. Le nombre d’animaux (138) a été réduit au minimum
nécessaire pour détecter un effet statistique. Après acquisition des données sur plusieurs animaux, si aucun effet n'est observé
pour une des molécules, l'étude de celui-ci sera arrêtée.
1408- Les allergies alimentaires ont fortement progressé ces dernières années, s’accompagnant de l’apparition de nouvelles
formes d’allergies graves et/ou de la persistance d'allergies autrefois considérées comme transitoires. Ainsi, l'allergie au lait
de vache, touchant près de 3% des enfants de moins de 2 ans, perdure de plus en plus longtemps, impactant le développement
global de l'enfant mais également la vie sociale et financière de la famille. A ce jour, aucune thérapie n'existe pour ces
pathologies: seule l'éviction de l'aliment permet une résolution des symptômes. Cependant, l’éviction ne permet pas de
prévenir la survenue de réactions potentiellement graves suite à une ingestion accidentelle, ce qui est une source de stress
permanente pour le patient et son entourage. Les allergies alimentaires résultent de réponses immunitaires inappropriées et
exagérées se développant chez certaines personnes prédisposées. Ces réponses sont dirigées contre certains constituants de
l’aliment, les protéines. L’objectif du projet est de développer une nouvelle approche thérapeutique pour l’allergie aux
protéines de lait de vache. L’approche consiste ainsi à utiliser conjointement : - une voie non invasive (cutanée) dont
l’efficacité a été démontrée dans le contexte du traitement de l’allergie alimentaire à l’arachide, et permettant d’éviter la
survenue de réaction allergique généralisée – dont la plus grave est le choc anaphylactique - des produits dérivés des
protéines du lait de vache montrant une allergénicité réduite, limitant ainsi la survenue de réactions allergiques locales, mais
augmentant potentiellement leur efficacité thérapeutique. L’utilisation de modèles animaux est nécessaire pour démontrer
l’efficacité thérapeutique de cette nouvelle approche. En effet, des modèles cellulaires ou informatiques ne permettraient pas
de reproduire le système immunitaire dans son ensemble et ses interactions avec l’intestin et la peau. Le rongeur possède
notamment un système immunitaire bien décrit, fonctionnant comme celui de l’Homme dans son induction et sa régulation.
Les outils permettant son analyse sont nombreux et il est possible de reproduire une allergie au lait de vache chez ces
animaux. En amont, nous mettrons en œuvre différents tests in vitro (tests immunochimiques et modèles cellulaires) afin de
sélectionner les produits dérivés des protéines du lait de vache les plus à même d’être efficaces en immunothérapie, limitant
ainsi le nombre d’entités à tester et donc d’animaux en expérimentation. Le projet prévoit le recours à un minimum nécessaire
de 440 rongeurs, nés et élevés en captivité par des fournisseurs agréés, permettant de ne pas compromettre la validité
statistique des résultats. Les méthodes expérimentales ont été choisies pour limiter toute souffrance lors des interventions
sur les animaux et tout au long du protocole. L’état de santé et le bien-être des animaux seront néanmoins surveillés tout au
long de l’expérience, nous permettant d’intervenir immédiatement et de façon appropriée dès le moindre signe de souffrance.
1409- La grippe est une maladie virale fréquente et contagieuse causée par plusieurs virus à ARN de la famille des
Orthomyxoviridae. Elle est responsable d’épidémies saisonnières (propagation rapide d’une maladie infectieuse) et, plus
rarement, de pandémies plus meurtrières (épidémie qui s’étend sur une large zone : parfois la planète). Les objectifs de cette
étude sont, dans un premier temps, de développer un modèle d’infection par le virus de la grippe mimant le syndrome grippal
humain et, dans un second temps, d’évaluer l’efficacité de nouveaux « candidats vaccins ». Le but est d’identifier des vaccins
plus efficaces contre un grand nombre de souches virales différentes, incluant notamment le virus H1N1 responsable de la
pandémie grippale de 2009. Les retombées de cette étude auront des applications cliniques chez l’Homme à moyen terme
pour combattre les souches virales circulant actuellement et, à plus long terme, pour prévenir l’émergence de nouvelles