
3. Présentation et description de l’œuvre monumentale  
 
Présentation du  lieu :  La  statue se  trouve au  mémorial de  la  Bataille  de  Stalingrad.  Cette  dernière prend le  nom  de 
Volgograd dans les années 1960, suite à la politique de déstalinisation engagée par Nikita Khrouchtchev. Le mémorial est 
situé sur la colline de « Kourgane Mamaïev » où s’est achevée la bataille de Stalingrad le 2 février 1943 et il est le lieu le 
plus visité de Russie. Commencé en 1958 et inauguré en 1967, il se compose de plusieurs éléments architecturaux : au 
sommet de la Colline, la statue « L’appel de la Mère-Patrie » ; les restes de 34.505 soldats morts pendant la bataille ; le 
Hall de la Gloire militaire avec la « flamme éternelle » et un musée sur les aspects militaires de la bataille. 
 
Nature de l’œuvre : « L’appel de la Mère-Patrie » est une statue gigantesque. 
 
Contexte historique : Le souvenir et la mémoire de la Bataille de Stalingrad (1942-1943), tournant décisif de la Seconde 
guerre mondiale. 
 
Description de la statue : Il s’agit d’une statue colossale haute de 52 mètres et même de 85 mètres avec l’épée (pour 
comparer, la Statue de la Liberté sans son socle est haute de 45 mètres). Au moment où elle est construite, cette statue est 
la  plus  élevée  d’URSS  et  même  du  monde  (devant  la  statue  de  la  liberté  et  la  Statue  du  Christ  Rédempteur 
(« Corcovado ») au Brésil, elle est actuellement dépassée par une statue de Bouddha au Temple de la Source en Chine 
inaugurée en 2008). Son poids est de 8.000 tonnes. Dans sa main droite, elle tient une épée d’acier d’une longueur de 33 
mètres et pesant 14 tonnes. L’épaisseur du béton de la statue est d’environ 25-30 cm. Le monument n’est pas fixé à la 
fondation mais maintenu par gravité, au sommet d’une colline artificielle de 14 mètres. 
 
La Mère-Patrie semble ici lancer un appel à ses fils pour commencer l’expulsion victorieuse de l’ennemi nazi qui a envahi 
le pays en 1941. Avec l’épée à la main, elle encourage les soldats et plus généralement l’ensemble du peuple soviétique à 
défendre la patrie. Sa jambe droite est un peu décontractée, le torse et la tête vigoureusement déployés vers la gauche. Son 
visage est sévère et volontaire, ses sourcils sont froncés, sa bouche est grand ouverte, ses cheveux sont courts et comme 
attisés par des rafales de vent, ses mains sont fortes, sa forme de corps est moulée dans une robe longue avec une écharpe 
flamboyante. L’idée est de créer un sentiment de force et d’encourager une exaltation du corps combattant. 
 
 
4. Interprétation de l’œuvre 
 
Cette statue est d’abord conçue pour rappeler le souvenir 
de la bataille de Stalingrad et pour donner aux Soviétiques 
leur fierté de vainqueur des nazis (les Russes nomment la 
Seconde guerre mondiale « la Grande Guerre patriotique » 
et fixent sa journée du souvenir non pas le 8 mai mais le 9 
mai).  
 
Elle  est  une  interprétation  contemporaine  de  l’antique 
Victoire (voir par exemple Athéna Niké sur le Parthénon 
dans l’Athènes antique ou bien la Victoire de Samothrace 
exposée au Musée du Louvre à Paris).  
 
On  peut  voir  aussi  qu’en  URSS,  on  exalte  le  corps 
combattant  par  une  allégorie  féminine.  On  retrouve  cela 
pour la république française issue de la Révolution avec la 
Marianne  au  bonnet  phrygien.  En  fait,  la  symbolique 
soviétique,  au  départ  plutôt  masculine  (la  figure  de 
l’ouvrier de la Révolution de 1917), s’est progressivement 
féminisée  quand  le  régime  a  puisé  dans  le  patriotisme 
russe. 
 
Les  Soviétiques veulent  ici aussi  mettre  en évidence que 
c’est la bataille de Stalingrad qui a été le véritable tournant 
de  la  guerre  et  qui  a  permis  d’aboutir  à  la  défaite 
allemande.