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Les conséquences du changement climatique au niveau
international
●Sur les mers et les océans
D'ici la fin du XXIe siècle, le niveau moyen des
mers devrait augmenter de 18 à 59 cm.
Le réchauffement et l'augmentation du niveau des
mers provoqués par les activités humaines se
poursuivront pendant des siècles même si l'on
parvenait à stabiliser les concentrations des gaz à
effet de serre. Si ce réchauffement persiste
pendant de nombreux siècles, la calotte glaciaire
du Groenland pourrait fondre intégralement
provoquant ainsi une augmentation du niveau
moyen des mers de quelques sept mètres.
Cette élévation menacerait, en bien des régions, le
littoral (deltas, îles, plaines basses avec habitation
comme par exemple les polders hollandais). Des
pays comme les Iles Maldives dans l'Océan Indien
auraient de graves difficultés à lutter contre
l'avancée des mers. Cette élévation engendrerait
également trois autres conséquences :
l'accentuation de l'érosion des littoraux,
l'augmentation de la vulnérabilité aux tempêtes qui
génèrent des inondations et la salinisation des
littoraux alors impropres aux cultures.
●Sur les courants marins
La modification de la circulation des courants
marins due au changement de la physique des
océans, tel que le Gulf Stream*, aurait pour
conséquence directe un refroidissement hivernal
marqué de l'Europe de l'Ouest. Par ailleurs, cela
aura également une autre incidence sur les lieux
de développement des espèces marines,
végétales et animales, et par voie de conséquence
sur l'activité humaine qu'est la pêche.
●Sur l'atmosphère
Le bouleversement de la physique de l'atmosphère
pourrait entraîner tempêtes et cyclones.
L'anticyclone des Açores pourrait migrer, ce qui
aurait une influence directe sur la météorologie des
diverses saisons. De façon générale, la fréquence
des « accidents climatiques » risque de
s'accentuer.
●Sur les systèmes physiques et
biologiques
Le changement climatique affecte déjà de
nombreux systèmes physiques et biologiques dans
de nombreuses parties du globe. Parmi les
changements observés, on peut mentionner le
retrait des glaciers, le dégel du pergélisol*, le gel
tardif et la dislocation précoce de la glace sur les
rivières et les lacs, l'allongement de la période de
végétation aux latitudes moyennes à élevées, la
progression en altitude ou le déplacement vers les
pôles des aires de distribution géographique d'un
certain nombre d'espèces végétales et animales
et la précocité de la floraison des arbres, de
l'apparition des insectes et de la ponte des
oiseaux.
●Sur les systèmes naturels
Certains systèmes naturels sont particulièrement
vulnérables à l'évolution du climat du fait de leur
capacité d'adaptation limitée et quelques-uns
d'entre eux peuvent subir des dommages
considérables et irréversibles.
Les systèmes naturels menacés comprennent les
glaciers, les récifs coralliens et les atolls*, les
mangroves*, les forêts boréales et tropicales, les
écosystèmes polaires et alpins, les prairies
humides et les pâturages naturels résiduels. Même
si l'abondance et l'aire de distribution
géographique de quelques espèces peuvent
augmenter, le changement climatique accentuera
les risques d'extinction auquel est déjà exposé un
certain nombre d'espèces plus vulnérables. Il est
bien établi que l'ampleur géographique des
dommages ou des pertes et le nombre des
systèmes affectés augmenteront
proportionnellement à l'ampleur et à la rapidité du
changement climatique.
●Sur l'eau
Les modifications possibles en matière de
précipitations, de pluie et de neige peuvent
également avoir des conséquences sur le régime
des cours d'eau, avec des crues plus marquées
dans certaines régions et des périodes de
sécheresse dans d'autres.
La demande mondiale d'eau douce est en forte
augmentation : elle aurait été multipliée par six ou
sept pendant le XXème siècle. Son accroissement
est deux fois supérieur au taux de croissance
démographique et cette tendance devrait encore
s'accélérer. A l'échelle planétaire, le risque de
pénurie des ressources en eau douce est établi.
Ce sera sans doute le cas en Asie dans la région
Hindu Kouch-Himalaya, où les glaciers fondent à
une vitesse alarmante, menaçant directement
l'alimentation en eau de fleuves majeurs comme le
Gange et le Yangtze.
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En France, certains effets du dérèglement
climatique sont déjà visibles : élévation de 0,9°C en
un siècle de la température moyenne annuelle,
retrait des glaciers, floraisons précoces.
Si les émissions de gaz à effet de serre continuent
de s'accroître au rythme actuel, au cours du siècle
prochain, la température en France devrait être
plus élevée de 1 à 2°C l'hiver et de plus de 2°C
l'été et l'automne.
●Fonte des neiges et des glaciers
Le réchauffement a déjà commencé à provoquer
un recul du manteau neigeux dans les Alpes et les
Pyrénées, recul qui s'accentuera, avec des
conséquences socio-économiques importantes
notamment sur la diminution des activités
touristiques liées aux loisirs de la neige.
Ainsi les simulations de Météo-France montrent
que les stations alpines situées aux environs de
1500 mètres d'altitude perdraient environ un mois
d'enneigement vers 2050. L'accélération de la
fonte des neiges et des glaciers au printemps
augmenterait les risques d'avalanches et de
glissements de terrain en montagne, de crues
intenses dans les vallées du Rhône et de la
Garonne.
●Inondations plus fréquentes
D'une façon générale, le risque d'inondations en
hiver et au printemps augmenterait, ainsi que la
durée des étiages* (de juin/juillet à
octobre/novembre). Plusieurs études ont été
conduites sur les ressources en eau qui montrent
des crues plus fréquentes, par exemple du type la
Somme en 2001.
●Impacts sur la santé humaine
L'épisode caniculaire de l'été 2003, qui a fait près
de 15 000 victimes en France, a démontré
l'importance des impacts possibles sur la santé.
Les fortes chaleurs exigeront une surveillance
accrue des personnes âgées et vulnérables, et une
amélioration de la sécurité alimentaire et de la
chaîne du froid. Dans d'autres domaines liés à la
santé, les allergies au pollen suivront la remontée
vers le nord de certaines plantes. D'autres
maladies infectieuses « à vecteurs », aujourd'hui
limitées au pourtour méditerranéen, pourraient
s'étendre vers le nord. Les propagations de la
dengue et, à un degré moindre, du paludisme
pourraient également se trouver favorisées,
notamment dans les départements et les territoires
d'Outre-Mer.
●Diminution des réserves en eau
La diminution des réserves en eau du sol
entraînerait des dépérissements importants et des
pertes de production agricoles et surtout
forestières, notamment dans les régions du Sud.
Les conséquences du changement climatique en France