Six millions de Français sont touchés
par un dysfonctionnement de la thyroïde :
ils souffrent de fatigue, d’hyperactivité,
de déprime ou de nervosité…
La thyroïde est une glande
indispensable au fonctionne-
ment de l’organisme. Un dérè-
glement de son fonctionnement
entraîne des troubles variés qui, à la
longue, sont néfastes pour la santé.
La thyroïde est une glande située à
la base du cou mesurant 4 à 6 cm
et dont le poids ne dépasse pas 30
grammes. Elle fabrique des hormo-
nes de deux types (la T4 et la T3)
transportées par la circulation san-
guine vers différents organes. Elles
sont fabriquées à partir d’un élément
naturel: l’iode que la glande thyroï-
de capte dans l’alimentation. Les
hormones thyroïdiennes contribuent
à la régulation de fonctions impor-
tantes de l’organisme, comme la
production de chaleur, la consom-
mation d’énergie, le rythme du cœur,
la digestion, la croissance et la
maturation (un manque d’hormo-
nes thyroïdiennes entraîne chez le
nouveau-né un retard de croissan-
ce et une déficience intellectuelle)…
Toute anomalie de la thyroïde se
répercute sur la production de ses
hormones. Lorsqu’elles ne sont pas
suffisantes, les fonctions de l’orga-
nisme tendent globalement à se
ralentir. On parle d’hypothyroïdie
(lire encadré). Inversement, une pro-
duction trop importante accélère ces
fonctions : c’est l’hyperthyroïdie (lire
plus loin). Si vous pensez avoir un
28
RACINES janvier 2007
Par le Docteur Fabien Curti
Linda a 60 ans. Il y a trois ans,
elle ressent une gêne importante pour res-
pirer. Dès qu’elle se couche, elle a “une
boule dans la gorge”, dit-elle. Rien de plus.
Elle consulte son généraliste. Puis un endo-
crinologue, et, pour confirmation, un ORL.
Le diagnostic est toujours le même. Au
regard des radios mieux vaut opérer. Les
nodules développés sur la thyroïde, attei-
gnent pour certains quatre centimètres de
diamètre. L’ablation complète de l’orga-
ne est devenue nécessaire.
“Je n’ai pas hésité une seconde. Même
si je n’ai pas ressenti d’autres symptômes
que cette gêne dans la gorge, "une masse
en avalant". J’ai fait confiance à la méde-
cine.”
L’hospitalisation est de courte durée.
Trois jours. “Ce qui a été plus difficile, c’est
de se remettre complètement sur pieds”,
explique Linda. Impossible de vivre sans
les hormones produites par la thyroÏde.
Et donc, il faut dès l’ablation trouver le
bon dosage pour ne pas être sans cesse
fatiguée. Cela implique une visite médi-
cale avec bilan sanguin tous les deux mois.
“Pour moi, le bon dosage a été prescrit au
bout de six mois, explique Linda. Il faut
être vigilant, ne pas oublier de prendre
son cachet à heures régulières tous les
jours. Ne pas en prendre un second croyant
avoir oublié le premier, non plus !”
Une fois le bon dosage trouvé, les ren-
dez-vous s’espacent tous les six mois.
“Aujourd’hui, j’ai une pêche d’enfer. Enco-
re mieux qu’avant mon opération, confie-
t-elle. Je ne comprends pas bien que des
amis, atteints des mêmes problèmes que
moi, ne veuillent pas se faire opérer quand
on leur propose !” M.-C. L.
On peut vivre sans”
Le dysfonctionnement
de la thyroïde
Le dysfonctionnement
de la thyroïde
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profil d’hypothyroïdien ou d’hyper-
thyroïdien, vous devez avant tout en
parler à votre médecin, car les symp-
tômes de ces dérèglements peuvent
varier d’une personne à l’autre et
être aussi l’expression d’autres mala-
dies. Un bilan complet permettra
d’en avoir le cœur net.
Le goitre
Le goitre, lui, correspond à une
augmentation du volume de la
glande thyroïde. Il ne désigne pas
une maladie à proprement parler
mais on peut le rencontrer dans de
nombreuses pathologies thyroïdien-
nes : cancer, nodules, thyroïdite,
maladie de Basedow…
En dehors de ces cas, il existe le
goitre simple. C’est simplement le
signe d’une grosse thyroïde. Cette
affection touche en général la
femme jeune à des moments par-
ticuliers de la vie : adolescence,
grossesse, ménopause. Une origi-
ne géographique particulière peut
accentuer les symptômes: Vosges,
Massif Central, Pyrénées, Alpes,
Ardennes.
en page suivante
Dites-moi docteur…
RACINES janvier 2007
29
L’ hypothyroïdie
• Les signes : Certains signes
sont caractéristiques d’une insuffi-
sance de production des hormones
thyroïdiennes. Ils se traduisent par
des symptômes signalant un ralen-
tissement du métabolisme.
Fatiguée, épuisée, la personne se
sent déprimée, l’humeur est insta-
ble avec plus de bas que de haut.
La peau devient sèche, les cheveux
tombent et les ongles se cassent
facilement. Une prise de poids sans
raisons apparaît. Le rythme cardia-
que et le transit intestinal (consti-
pation) sont ralentis. On a toujours
froid.
Les causes : pathologie fré-
quente, elle touche surtout la femme
(une sur cent contre un homme sur
mille) et sa fréquence augmente avec
l’âge (six femmes sur cent de plus de
65 ans).
Il peut s’agir d’une atrophie sur-
venant spontanément et touchant
la femme entre 40 et 60 ans.
Elle peut également survenir au
cours d’une inflammation chroni-
que de la glande : thyroïdite d’Has-
himoto, maladie auto-immune,
dans laquelle l’organisme produit
des anticorps dirigés contre la thy-
roïde et entraîne sa destruction pro-
gressive.
D’autres causes, moins fréquen-
tes, existent : exérèse chirurgicale de
la glande thyroïde, carence en iode.
• Le traitement : Il est basé sur
la prise d’hormones thyroïdiennes,
pour compenser l’absence de fabri-
cation par la glande. La mise en
route du traitement est toujours pro-
gressive jusqu’à obtention du bon
dosage médicamenteux.
• Les signes : La surproduction
d’hormones thyroïdiennes perturbe
de nombreuses fonctions de l’orga-
nisme. L’esprit et le corps sont tou-
jours sur la brèche. Le cœur palpite
à cent à l’heure et fait des bonds.
On a chaud, parfois la sueur est plus
fréquente. Hyperactivité et agressi-
vité apparaissent. On maigrit. Le
transit intestinal s’accélère entraî-
nant des diarrhées. On souffre d’in-
somnie.
• Les causes : La cause la plus
fréquente des hyperthyroïdies est la
maladie de Basedow. Huit fois sur
dix le malade est une femme, le plus
souvent entre 20 et 50 ans. Cette
affection associe aux signes d’hyper-
thyroïdie, une exophtalmie (saillie
des yeux en dehors de l’orbite) et un
goitre (augmentation du volume de
la thyroïde).
L’adénome toxique est la deuxiè-
me cause d’hyperthyroïdie. C’est une
tumeur bénigne de la glande qui
secrète de manière importante des
hormones thyroïdiennes.
Certains médicaments contenant
de l’iode peuvent également
entraîner une hyperthyroïdie dite
iatrogène. On peut citer l’amioda-
rone.
• Les traitements : Le traite-
ment de la maladie de Basedow s'ef-
fectue par des antithyroïdiens de syn-
thèse : médicaments bloquant la
production des hormones thyroïdien-
nes secrétées en excès. Au bout d'un
à deux mois, la sécrétion hormona-
le se stabilise. Le traitement se pour-
suivra pendant 18 à 24 mois pour
éviter les rechutes.
La chirurgie est indiquée dans les
hyperthyroïdies en cas d’échec du
traitement médical. Elle est égale-
ment prescrite pour les nodules
toxiques (lire témoignage en page
28).
L’iode radioactif est utilisé si le
traitement médical a échoué et
quand la chirurgie est contre-indi-
quée.
L’ hyperthyroïdie
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Actu santé
Des seniors en forme
Hachette multimé-
dia publie le premier Guide
Santé des seniors, sous
forme de Cd-rom.
Une équipe de médecins
répond aux questions de santé
que se posent seniors et senio-
rettes (sans remplacer une
consultation): une douleur dans
la poitrine ? Des bouffées de
chaleur? Comment interpréter les symp-
tômes?
Ce logiciel donne en outre des conseils
pour conserver son capital santé. Un cha-
pitre sur le “bien vieillir”, et un autre sur
la santé des petits-enfants complètent le
guide que vous pourrez actualiser: un
abonnement d'un an à www.docteurclic.com
est offert à l'achat.
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te-multimedia.fr. En version PC uniquement. Prix
conseillé : 15,90 .
Chaud ou froid
Le chaud et le froid pour trai-
ter la douleur d'origine traumatique,
inflammatoire ou vascu-
laire: à partir de ce prin-
cipe physique (dit “effet
Pelletier”), nos grands-
mères appliquaient déjà
des bouillottes brûlantes
sur les ventres douloureux
des jeunes filles et des
blocs de glaces (en cas de
maux de tête).
Aujourd'hui, un seul appareil, le Sun
Ice™, produit à la fois la chaleur (jus-
qu'à 47 °C) et le froid (3 °C). Ainsi, il
soulage des douleurs rhumatismales ou
lombalgiques par thermothérapie (cha-
leur) et des hématomes ou des douleurs
musculaires par cryothérapie (froid).
Seule réserve: son prix qui dépasse
de loin, la bouillotte et le bloc de glace
réunis.
Sun Ice™, En vente en pharmacie et paraphar-
macies. Prix indicatif: 75 .
Dites-moi
docteur…
On m’a prescrit des verres progressifs
Par le Professeur Joseph Colin,
Chef du service d'ophtalmologie,
du CHU Pellegrin à Bordeaux
Quel type de dysfonc-
tionnement de l'œil corrigent
les verres progressifs ? Les
myopes, les hypermétropes
sont-ils concernés ?
Les verres progressifs sont des ver-
res correcteurs qui possèdent plu-
sieurs foyers optiques, répartis de
façon tout à fait particulière permet-
tant aux porteurs de lunettes d’avoir
une qualité de vision optimale quel-
le que soit la distance : de près, en
vision intermédiaire ou de loin.
Ils s’opposent aux verres bifocaux
qui, eux, ont une limite nette entre
deux foyers, entraînant une zone d’in-
confort considérable.
Le but des verres progressifs est
de corriger dans le même système
optique la vision de loin et la vision
de près, essentiellement après 45 ans
quand apparaît la presbytie, c'est-à-
dire l’impossibilité pour le cristallin
d’accommoder”. Les myopes et les
hypermétropes peuvent être corrigés
par des verres progressifs. Il en est
de même des sujets porteurs d’astig-
matisme, défaut visuel qui s’associe
souvent aux deux précédents.
À partirde quel âge, un
patient est-il amené à porter
des verres progressifs ?
Alors que jusqu’à 45 ans l’œil est
une superbe caméra autofocus. Après
cet âge, la perte progressive de la
souplesse du cristallin entraîne une
diminution de la netteté de la vision
de près, justifiant le port de verres
correcteurs.
On dit qu'il est difficile
pour les porteurs de verres
progressifs de s'adapter à
leurs nouvelles corrections, à
quoi est-ce dû ?
La majorité des porteurs de verres
progressifs s’adaptent facilement à
leurs nouvelles corrections. Dans
certains cas cependant, en fonction
de particularités optiques des
patients, ou de pathologies ophtal-
mologiques associées touchant la
rétine ou le nerf optique, l’adapta-
tion peut être plus longue (sensation
de vertiges ou d’instabilité du sol et
des objets…). Ceci peut être dû à la
difficulté d’intégrer de façon correc-
te les différentes informations
visuelles fournies par les différents
foyers des verres progressifs.
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RACINES janvier 2007
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