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La Posturologie
Arnaud FOISY
Podologue-Posturologue
Enseignant en podologie,
Enseignant en posturologie clinique
Doctorant Paris V, ED 456 : Science de la motricité et du mouvement humain
Groupe IRIS-CNRS, Centre des Etudes SensoriMotrices (CESeM)
Plan
Définitions & être debout
Rappel historique
Physiologie, pathologie :
-
Le SPF : un système de régulation
Non linéarité
Intégration
Un système bipolaire
Synergies fonctionnelles musculaires
Syndrome de Déficience Posturale
Traitements
Clinique
-
Bilan clinique
Bilan podométrique / stabilométrique
Choix thérapeutique
Cas cliniques
Conclusion
Définition
Posturologie : étude pluridisciplinaire de la posture et de ses
dérèglements (Gagey et Weber 2004). Comment être debout.
Deux notions :
2/ Dynamique : contrôle de l’activité de
1/ Positionnelle : position des
stabilisation. L’immobilité n’existe pas.
segments corporels
Équilibre ou stabilisation?
« Le quadrilatère de projection est un petit carré de 10 millimètres de coté ». Roger Toulon 1953
Équilibre = verticale de gravité à l’intérieur du polygone de sustentation.
Ou : équilibre = « état dans lequel se trouve un corps soumis à deux
forces alignées, égales et opposées : l'action de la pesanteur, et la réaction
du sol. » Brisson 1803.
L’homme n’est jamais en équilibre, il se stabilise.
« Il corrige tout écart par rapport à la verticale » (Charles Bell 1837)
Distinction entre :
- les chutes
- les instabilités
Être debout : un défi
Être debout : une fierté
Être debout : un enjeu
« Le pied c’est la marche, la marche c’est la vie. »
Denis Côme
Être debout : une prouesse
Vierordt 1877 : « Le corps se trouve en équilibre unipodal sur
l’astragale comme une tige sur le doigt d’un jongleur ».
« La posture debout est une activité dynamique sur une base de
sustentation fixe. » Hellebrandt 1938
Être debout : une prouesse
Organisation fonctionnelle
des muscles en chaînes :
- Duchenne de Boulogne
- Fukuda 1959
- Struyf Denys 1978
- Mézière 1984
- Roll 1987, 1988, 1989
- Busquet 2000
Rappel historique
Charles Bell 1837 : «Comment un homme maintient-il une posture debout ou
inclinée contre le vent qui souffle sur lui? Il est évident qu'il possède un sens par
lequel il connaît l'inclinaison de son corps et qu'il possède l'aptitude à la
réajuster et à corriger tout écart par rapport à la verticale. Quel sens est-ce
donc?».
Flourens 1828 : le vestibule
Longet 1845 : les muscles cervicaux
Romberg 1846 : l'oeil
Heyd, cité par Vierordt, 1860 : le pied
De Cyon, 1911 : les muscles oculomoteurs
Vierordt 1860 : interaction de plusieurs sens.
Nashner 1971 : « la posture est contrôlée par un système qui intègre les
informations de différentes entrées, au sein d'une boucle de rétroaction
qui permet de corriger les écarts du corps à sa position d'équilibre ».
Régulation multisensorielle confirmée depuis par de nombreux auteurs :
Nashner 1976, Gurfinkel et al. 1988 , Roll et al. 1989, Manchester et al 1989,
Massion 1992, 1994, Merfeld et al. 1993, Horak and MacPherson 1996, Mergner
1998, Kavounoudias et al 1999
Gagey et Baron : Système Postural Fin.
Le SPF : un système de régulation (Massion 1994, 1997)
Il n’y a pas de sensibilité qui soit fonctionnelle sans action, et inversement :
de la sensation naît l’action et de l’action naît la sensation !
Entrées du système
+ Autres fonctions :
- Schéma corporel
- Stabilisation du regard
- Orientation spatiale
- Perception de la verticale
- Représentation spatiale
=> Prérequis à l’action
(Amblard 1985)
Intégration
Sortie :
chaînes musculaires :
stabilisation
Le pied : rôle biomécanique
Un système articulé et déformable :
- 26 os
- 16 articulations
- 107 ligaments
- 20 muscles
Organisé en 3 arches :
- interne
- externe
- transverse
=> Rend possible : (Morris 1977, Perry 1992)
- L’amortissement / la stabilisation /
l’adaptation au sol, aux mvts des MI.
- La propulsion.
Le pied : rôle biomécanique
Biomécaniquement :
- il influe sur l’ensemble du corps,
- il subit son influence.
= chaîne articulaire.
(Le Normand et Percevault 2001, Bouisset et Maton 1996)
Analyse vidéo HD : 8 caméras Vicon
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Khamis S., Yizhar Z. - Effect of feet hyperpronation
on pelvic alignment in a standing position. Gait and
Posture 2007.
Ceci est un capteur
Pas uniquement une base servant mécaniquement à la stabilité
(biomécanique passive) et à la propulsion :
Pr. Riva : « L’amputation d’un orteil pose des problèmes
d’équilibre qui dépassent de beaucoup son action
biomécanique dans la locomotion. »
Fitzpatrick et McCloskey (1994) « Les capteurs
extéroceptifs plantaires sont le moyen le plus
performant d’informer des oscillations posturales. »
Kavounoudias et al (1998) : « La sole plantaire fonctionne
comme une carte dynamométrique qui quantifie les
pressions plantaires. »
Le pied : rôle neurosensoriel
« La peau commande le muscle. » Philippe Villeneuve.
Ectoblaste !
Les récepteurs – Les exocapteurs
Identification et distribution des mécanorécepteurs
plantaires. (Kennedy et Inglis 2002)
Nocicepteurs :
Seuil d’activation + élevé.
Connexion aux fibres Aδ et C.
(conduction + lente: 5-30 et 0.5-2 m/s)
Mécanorécepteurs :
Seuil d’activation bas.
Connexion avec les
fibres Aβ (à vitesse de
Jouent aussi un rôle dans le
conduction rapide: 35-75m/s)
contrôle postural. (Blouin et al 2003,
Pradels et al 2011, Denis-Dagnas 2012)
+ densité et répartition
variable des récepteurs
sensoriels selon la zone
cutanée envisagée.
Contact avec la peau
et ses déformations
Étirement de la peau,
vibrations
30Hz
Pression, texture
<30Hz
300Hz
Étirement de la peau
<30Hz
Thoumie 1999, Macefield 2005, Weerakkody et al 2007,Perry 2006, Purves et al 2012, Soriot 2013.
=> Grande diversité anatomique et fonctionnelle des capteurs
=> Capables de coder pour les informations de douleur, de
force, de pression, de cisaillement, de discrimination, et de
qualité du support (texture, dureté…), de manière
extrêmement fine et précise.
Misery (2000) va jusqu’à comparer le capteur plantaire à
une « rétine tactile ».
Seuils de perception :
- en pression : 10 mN (= 1g) (Vedel et Roll 1982)
- en déformation : 5 microns (Wergner et al 1965, Burgess
et al 1968, Iggo et al 1969)
- en discrimination : 2 mm (Lamoulie 1980)
Sensibilité à la pression.
(Gerthofert 1982)
+ Lien fonctionnel étroit des neurones sensoriels
périphériques (notamment récepteurs SA1) avec les
kératinocytes (voir Calvino 2010 pour revue) : les
médiateurs chimiques que les kératinocytes libèrent
peuvent avoir une action pronoceptive (endothéline), ou
anti-nocicpetive (β-endorphine).
Les récepteurs – Les endocapteurs (Roll et al 2004, 2013, Purves et al 2012)
Fuseaux Neuro-Musculaires :
- Mécanosensibles : étirement (TP) et état de
longueur des muscles (TS). Pas raccourcissement.
- Les flux sensoriels proprioceptifs évoluent en
fonction de la direction et de la vitesse : chaque
muscle a une direction sensorielle préférée celle qui correspond au mouvement dont la
direction étire le mieux les FNM.
- Sensibilité extrême : les signatures sensorielles
diffèrent pour des mouvements légèrement différents.
Seuils :
- Allongement : 0.1 mm
- Forces : 3g (Ia), 15g (II)
Réponse non linéaire
(décharge 10 fois > pour
des étirements de 0.1mm
que pour ceux d’1mm.
(Matthews et Stein 1969)
Primaire : spiralée, fibres Ia
Secondaire : en bouquet, fibres II
Proprioception non consciente, voie
extra-lemniscale (spino-thalamique).
=> Rôle important des
muscles extrinsèques
(Tanaka et al 1996) et
intrinsèques (Tortolero et
al 2008) plantaires dans
la stabilisation.
Récepteurs de Golgi : (fibres Ib)
- Capteurs de force : sensibles à l’écrasement
musculaire, peu ou pas sensibles aux vibrations.
Moins excitables, décharge proportionnelle à
l’importance de la force de contraction du muscle.
(Roll et al 1989)
- A l'origine du réflexe myotatique inverse, réflexe
inhibiteur des motoneurones alpha =>
relâchement musculaire.
Rôle prépondérant dans l'entretien et la régulation du
tonus musculaire. (Jami 1992, Pearson 1995).
- « Fuseaux Neuro-Tendineux » mais essentiellement
retrouvés dans les aponévroses péri et intra
musculaires (Swet et Elred 1960, Laporte 1976, Jami 2003).
Récepteurs articulaires : (fibres Aα, Aδ, C, Aβ, III, IV, proprio.consciente – voie lemniscale)
- Terminaisons libres (les + nombreuses), puis Ruffini (capsulaires), Pacini
(capsulaires), et Golgi (ligamentaires) (Rein et al 2012, 2013).
- Mécanorécepteurs à adaptation lente et seuil élevé (variation de mvt > 8’’ d’angle).
- Déchargent lors des positions articulaires extrêmes : détecteurs de fin de
course (Burgess et al 1982, Rabischong 1998, Thoumie 1999, Macefield 2005, Soriot et al 2013), sauf
pour les doigts (Purves et al 2012).
Rôle de l’extéroception plantaire dans le
contrôle postural
Mis en évidence par de nombreuses études, avec différents procédés :
Suppression des afférences :
- Simoneau et al 1995 : dégradation des performances
stabilométriques (S) chez des sujets diabétiques neuropathiques.
- Magnusson et al 1990 : par hypothermie (vitesse moyenne).
- Chiang et Wu 1997 : interposition d’une couche de mousse +
contrôle EMG des muscles tibiaux antérieurs et gastrocnémiens
=> augmentation des temps de latence.
- Weber et Gagey 1998 : interposition d’une couche de mousse =>
dégradation des performances stabilométriques (S, L, LFS, VFY).
Stimulation :
- Vibrations : Kavounoudias et al 1998, 1999, 2001 : stimulation des
mécanorécepteurs des soles plantaires => inclinaisons posturales
globales orientées, opposées à la zone plantaire vibrée.
- Relief :
. Nurse et al 2005 : le port d’une semelle texturée diminue l’activité du
tibial antérieur et du soléaire d’un sujet à la marche (EMG).
. Forth et Lane (2007, 2008) : relief au niveau du médio pied =>
augmentation de l’activité du triceps sural (EMG).
. Janin et Dupui 2009 : la stimulation par EMI provoque un déplacement
du Centre des Pressions Plantaires controlatéral.
Non linéarité du système postural
Absence de proportionnalité entre les causes et les effets : « effet papillon ».
Pour le SPF : études stabilométriques de Martinerie et Gagey 1992, Mykelbust
et al 1995, Tian et He 1997, Cao et al 1998, Usachev 2008.
Fonctionnement non linéaire démontré pour toutes les entrées :
- Entrée oculaire : Baron 1952. 4 dioptries prismatiques.
- Entrée extéroceptive plantaire : 3mm
Mei 1977, Bourdiol 1980 : minime surélévation / gros coin
conventionnel. Vandé et Salomon 2000, Leporck 2000,
Villeneuve 2003, Deguy 2000, Janin 2003, Rouchon et Janin
2003, Janin et Toussaint 2005.
- Entrée proprioceptive :
Matthews et Stein 1969, Mergner et al 1998
- Entrée dento-manducatrice :
Fournier 1980 : mince film plastique / gros coton salivaire
Marino 1999 : les Alphs.
- Entrée vestibulaire : Nashner 1971. 4°
Gagey et Weber (2004) : « Les traitements possibles ne sont efficaces que dans les
limites inhabituelles de valeurs faibles et non proportionnelles à l’intensité de la
symptomatologie. Les valeurs plus fortes annulent, voire inversent la réponse. »
Non linéarité du système postural –
Exemple : la scoliose
« Il peut arriver que de petites différences dans les conditions initiales en
engendrent de très grandes dans les phénomènes finaux.
Une cause très petite qui nous échappe, détermine un effet considérable que nous
ne pouvons pas voir et alors nous disons que cet effet est dû au hasard. » Henri
POINCARE, Science et Méthodes 1908.
« On admet que la scoliose est une maladie multifactorielle.
La transposition linéaire chez l'homme est décevante.
La transposition chaotique est logique.
Une perturbation du système postural, par exemple au niveau de l’ATM, des yeux, ou
du capteur podal, peut dérégler le système et provoquer la tornade scoliotique.
Les liens entre scoliose et podologie sont nombreux et justifient une collaboration
étroite entre podologues et orthopédistes. »
Dr Jean Claude de Mauroy. Centre Européen de la Colonne Vertébrale - Lyon
L’intégration des informations
Système extra pyramidal :
Voies vestibulo et
réticulo-spinales
Lemaire et al 1994 : au niveau :
- Segmentaire
- Sous cortical (voies vestibulo et réticulo spinales)
- Cortical : boucles longues
(Gurfinkel et al 1992, Thoumie et al 1999…)
Convergence neuronale : comparaison des infos =>
- analyse et la compréhension. (Held et Hein 1963)
- vicariance. (Courtemanche et al 1996, Ohlmann 2001)
Au niveau :
- des noyaux « vestibulaires ». (Purves et al 1999)
- de l’aire corticale associative du carrefour POT
+ système limbique (Massion 1997, Janin 1999)
- des neurones multimodaux du CS (Sparks 1999)
- du cervelet (Hollands 2004)
Pr. Michel Lazdunski 2005 : « une enveloppe
sensitive dont chaque millimètre carré est pourvu
de capteurs. Une unité sensorielle multimodale. »
Posture régulée, posture orientée:
un système bipolaire
Fruit d’une interaction sensorielle, jamais une seule entrée : utilisation
simultanée mais dans des proportions variables.
(Bles 1979, Paulus et al 1988, Gagey et Toupet 1991)
Fitzpatrick et McCloskey 1994, Roll et Roll 1987, 1988, 1989 : le poids relatif
de chaque entrée varie selon la situation dans laquelle se trouve le sujet.
Le SNC fait une lecture contextuelle des afférences qu’il perçoit.
Choix d’un cadre de référence :
- Faibles fréquences ("statique") : parallélisme des deux extrémités :
horizontalité du regard et de la base d’appui.
Amplitude plus élevée => choix d’un référentiel stable pour
organiser ce mouvement :
- Posture orientée = stratégie "up-down", ou descendante.
Lorsque la fréquence du mouvement est trop importante pour
être gérée préférentiellement par les entrées podales.
La tête guide les pieds.
- Posture
régulée = stratégie "bottom-up", ou ascendante.
Fréquence de mouvement basse. Les pieds stabilisent la tête.
Fitzpatrick et McCloskey 1994 : « La stabilisation posturale dans des conditions
quasi habituelles est préférentiellement le fait du système podal. » 80%.
Logique car elle satisfait la loi du moindre effort. (Bernstein 1947)
=> Le pied stabilise l’œil, et l’œil guide le pied en retour.
« La posture est préparation à l’action. » Bernstein => simulation et anticipation
Fait appel aux APA :
- Bessou et al 1998 : « Tout mvt précis, dirigé vers un but, exige une préparation de la musculature
générale avant que soient mis en jeu les muscles qui assurent l’exécution de ce mvt. »
- Roll et Roll 2004. « La moindre attitude corporelle est un véritable acte moteur, qui met en jeu
l’ensemble des structures impliquées dans les mécanismes de planification, d’exécution, et de
représentation des mouvements du corps. »
Massion 1997.
Sans poids / avec 1kg au poignet
3/ Muscles du MS
2/ Muscles du dos
1/ Muscles des MI
Borel 2012.
Début du mvt du bras
Bouisset & Zattara 1988
La qualité d’un mouvement et l’absence de
compensations (donc de dysfonctions)
dépendent de la qualité de la stabilité.
(Hess 1943)
La stabilisation est le préalable du
mouvement, elle est le socle qui en
assure la qualité.
=> Pour les problématiques mécaniques
fonctionnelles : respecter cet ordre.
Poids des afférences et intégration :
selon l’histoire personnelle
Chacun utilise son système postural d’une manière qui lui est propre,
selon son histoire personnelle : idiosyncrasie des comportements
locomoteurs (Ohlmann et Luyat 2001).
Pr. Riva : « On apprend à ne pas tomber en fonction du type de
sollicitations auxquelles on se trouve le plus régulièrement
soumis. »
Certains sujets sont dépendants visuels (QR>700), en particulier les
anxieux.
D’autres sont amblyopes posturaux (QR<100) : notamment les
personnes âgées.
D’autres encore ne se servent pas de leurs informations extéroceptives
plantaires (Quotient Plantaire < 100) : présence d’EIAP.
Exemple : dépendant visuel
Exemple : aveugle postural
Exemple : dépendant plantaire
Exemple : aveugle plantaire = Épines Irritatives d’Appui Plantaire
L’EIAPI :
phénomène auto-entretenu, cause et
conséquence du dérèglement postural.
Définition :
« Zones nociceptives podales
conscientes ou non qui lors de leur
mise en contact avec l’environnement
entraînent une modification de la
posture ou de l’équilibre chez
l’homme debout. » (Leporck et Villeneuve 1996)
Prévalence :
- 33% chez des sujets jeunes et sains (Foisy 2015 – soumis).
- plus fréquentes chez les femmes, les sportifs, et les plus de 65 ans
(Villeneuve et al 1996)
« La fréquence des EIAP et leurs relations vraisemblables avec des
pathologies éloignées du pied incite à les rechercher de façon
systématique chez les patients consultant pour des troubles de la
posture. » (Leporck et Villeneuve 1996)
Corrélée à de nombreux symptômes et pathologies (eg Foisy 2011)
Diminution de
l’amplitude de rotation
cervicale (Neycenssas et
Diminution de la
mobilité
mobilité
rachidienne
Franquelin 2011)
2011
Dysfonctions d’
d’ATM
(Neycenssas 2012)
(Marino et Bressan 1999)
Perturbation de
l’inté
intégration des
affé
afférences visuelles
Straté
Stratégie de
hanche (VilleneuveVilleneuve-
(Dujols 1991)
Syndrome rotulien
Tendinopathie
du TFL (Gibaud et
(Orengo 2000)
Garcin 2011)
Fermeture de l’
l’angle
du pas (BrunBrun-Engler et
Qualité
Qualité de
l’exté
extéroception
plantaire (Janin et
Flotte de Pouzols 2010)
Répartition des appuis
plantaires (+ externe)
Dupui 2007)
(Janin 2009)
(Janin 2009)
EBM niv 2
EBM niv 3
EBM niv 4
EBM niv 5
Parpay et al 2003)
Posture du pied
EBM niv 1
EIAPI
EIAPI
EBM
inconnue
(non publié
publié
ou en
attente de
publication)
Physiopathologie (eg Janin 2009)
PPV / IFCM 1 ou 3 (tendance naturelle : Tropp 2002)
=> hyperpressions localisées, notamment
sésamoïdiennes. (Janin 2009, Sanchez-Rodriguez et al 2012).
=> Compression / étirement des mécanorécepteurs
cutanés.
=> Augmentation de la fréquence de décharge (Vedel et
Roll 1982, Ribot-Cisar et al 1989, Roll et al 1989)
IFCM 1 ou 3
+ abaissement du seuil de réponse des
mécanorécepteurs et augmentation de leur seuil de
discrimination (Janin et Dupui 2007).
=> Défauts d’intégration des afférences somesthésiques
(Weerakkody et al 2002, Gandevia et Phegan 1999) et hyper-excitabilité
du cortex moteur (Le Pera et al 2001).
=> Adaptations toniques inappropriées à l’origine des
symptômes et pathologies diverses (eg Foisy 2011) : IFCM 2…
IFCM 2
Mise en évidence
Clinique : amélioration EPD sur mousse / sol dur
Mousse
Sol dur
C
x
T
x
L
x
MI
x
C
T
x
L
x
x
MI
+ Localisation à la palpation
Et / ou : comparaison avec :
- EPD après 10’’ sur pointe des pieds
=> si aggravation du score : suspicion EIAP méta,
si amélioration : suspicion EIAP talonnière.
+/- signes associés :
- EPD après 10’’ sur les talons
supination d’AVP, HK latérales
=> inversement.
+ Localisation à la palpation
Instrumentale :
QP<100
(Dujols 1991,
Foisy 2015).
+/- signes associés
Hypo-pression de
M1 (IFCM 2, ou
hyper-pression
(IFCM 1 ou 3)
Réharmonisation
des pressions sur
mousse.
Latéralisation en X
uniquement sur dur.
+ Catégorie FPI :
Pronateur ou
Supinateur.
+ Index L/M + grand
sur dur, + petit sur
mousse.
Traitement :
Déparasiter cette nociception en priorité :
l’EIAPI empêche l’effet des stimulations de remédiaton sur le contrôle
postural et oculomoteur (Foisy et al 2015 - soumis).
EIAP antérieures :
Déparasitage par éléments rétrocapitaux (3mm) :
+ efficace que capitonage. (Janin 2002).
EIAP postérieures :
Capitonnage : talonnette en mousse 3 mm, densité : 340
Kg/m3, dureté shore 37A. (Capitoner, Molyser, Dynachoc…)
La sortie du SPF : les chaînes neuromusculaires – synergies fonctionnelles
La sortie du système postural est le maintien du corps au voisinage d’une
position fixe. (Gagey et Weber 2002)
Fonctionnement synergique des CNM :
- Duchenne de Boulogne : « Les contractions musculaires isolées ne sont pas dans la nature."
- Loi de Héring : activation simultanée de l’agoniste controlatéral.
- Loi de Sherrington : inhibition de l’antagoniste.
- Fukuda 1959 : muscles cervico-céphaliques / membre supérieur
Gagey 1973 : muscles cervico-céphaliques et extrinsèques plantaires,
muscles oculomoteurs et extrinsèques plantaires.
Roll 1987 : « Les extrinsèques plantaires sont assimilables à des
oculomoteurs. »
Le Syndrome de Déficience Posturale
Entrées du système
Sortie :
chaînes musculaires :
stabilisation
Intégration
Le Syndrome de Déficience Posturale
(SDP)
Physiopathologie : (Gagey et Weber 2004)
- Défauts d’intégration neurosensorielle : les conflits sensoriels.
- Si les centres intégrateurs reçoivent des informations nociceptives, ou
contradictoires, ils donneront des ordres inappropriés.
=> symptômes du SDP.
-
Da Cunha 1979 :
douleurs : mécaniques de l’axe du corps. (csq méca / neuro)
déséquilibre : vertiges / chutes inexplicables
troubles toniques (hypertonies / asymétries toniques)
=> troubles morphostatiques
stabilométriques (critères hors normes)
dysperception sensorielle
mauvaise appréciation du schéma corporel
-
Diagnostic : (Gagey et Weber 2004)
Tests cliniques et stabilométriques
A posteriori.
Un échec thérapeutique est une invitation à reprendre
les bilans conventionnels => suivi indispensable.
Conflits sensorimoteurs
Induction d’un conflit sensorimoteur.
(Harris 1999, Fink et al 1999, McCabe et al 2005, 2007)
Eric Matheron a largement utilisé
utilisé ce concept dans ses recherches
et souligné
souligné ses implications cliniques (e.g Matheron 2009).
=> 66% des sujets : au moins 1 anomalie sensorielle (douleur,
paresthésies, changements de perception de température, de poids,
désorientation).
+ La restauration du feedback visuel normal fait cesser les symptômes presque
instantanément.
+ contrôle par IRMf : activité accrue du cortex préfrontal dorso-latéral droit
=> douleur.
Conflits sensorimoteurs
« Les lésions inflammatoires et anatomiques
n’apparaîtraient qu’en cas de persistance des
conflits sensori-moteurs. »
« En présence d’une douleur sans lésion anatomique,
avant de traiter la zone douloureuse avec des
antalgiques et des anti-inflammatoires, le traitement
devrait d’abord viser à restaurer le schéma corporel
et la qualité de l’intégration corticale. »
HARRIS AJ – Cortical origin of pathological pain. Lancet.
1999
« No brain, no pain! » P. Wall.
Conflits sensorimoteurs
Matheron et Kapoula 2005, 2008, 2011 :
- corrélation : petite hétérophorie verticale (HV) / dérèglement
postural sur des critères cliniques et stabilométriques.
orthophorie
hypophorie
hyperphorie
- corrélation : douleur chronique non spécifique / HV.
+ En cas de normalisation de l’HV : amélioration posturale et
diminution des douleurs (Low Back Pain).
=> L’HV est un signe de conflit sensori-moteur, dont la
persistance peut => l’apparition de LBP chronique non spécifique.
=> Intérêt de la prévention +++. De même : Dickey et al 2002 :
Relationship between pain and vertebral motion. Clinical biomechanics.
Traitements posturaux
Gagey et Weber 2004 : recherche de l’entrée dont la manipulation se révèle la
plus efficace sur les tests, quelle que soit l’interprétation théorique de cette
efficacité. (« cause »)
Traiter la douleur / la pathologie => soigner la personne, en utilisant son système
de régulation. Les différents symptômes font partie de l’ensemble du SDP.
Ex : « La lombalgie n'est pas une maladie, c'est un signal d'alarme et une ceinture
de sécurité pour la colonne vertébrale. Prendre un antalgique, c'est comme conduire
sans ceinture de sécurité. » Dr JC de Mauroy.
=> Commencer par tenter d’améliorer l’équilibre général, en agissant sur une entrée
du système, avant l’équilibre local par un traitement sur la sortie.
Willems et al 1988 : “c’est l’affinement des facultés extéroceptives et
proprioceptives qui rend à la rééducation les meilleures chances de succès.”
=> Coopération traitements posturaux / kinésithérapie.
Objectif :
- pas de morphologie parfaitement symétrique.
- tendre vers une symétrie fonctionnelle.
- améliorer la physiologie du mouvement (d’abord : stabilité de qualité), en
agissant sur n’importe quelle entrée du SPF : celle dont on soupçonne, au vu du
résultat des tests, que sa manipulation sera la plus efficace.
Traitements posturaux –
observer la sortie en faisant varier une entrée
Entrées du système
Sortie :
chaînes musculaires,
stabilisation.
Intégration
Traitements posturaux – problème de représentation
Pr. Michel Lazdunski 2005 : « une enveloppe sensitive dont chaque millimètre
carré est pourvu de capteurs. Une unité sensorielle multimodale. »
Traitements posturaux – problème de représentation
Traitements posturaux – problème de
représentation
« Le cumul des connaissances n’éduque pas l’intelligence, l’intelligence, c’est de relier les informations.
Cette liaison, qu’il faut saisir, c’est le critère qui gouverne tout, à travers tout. » Héraclite d’Éphèse.
Traitements posturaux – problème de
représentation
Traitements : en pratique
Déparasitage :
Supprimer toutes les informations nociceptives qui perturbent le fonctionnement du
SPF : « tant qu’une entrée se comporte comme parasite, les progrès de la
rééducation s’arrêtent ou s’effacent à court terme. » (Gagey et Weber 2004)
=> Coopération posturo / kiné.
Remédiation :
Utiliser une des entrées pour apporter une information mesurée (testée), dans le
but d’améliorer la qualité du contrôle postural.
Répétition de l’information.
=> plaintes et/ou des dysfonctions multiples, chroniques ou récidivantes.
Moyens de remédiation :
Rôle de l’ostéopathie en posturologie
Scheibel (1988, 1991), Chardel (1990), Dujols (1998), Galat (1990), Lefèvre
(2009) : techniques ostéopathiques (Struct. ou Fl) => effets posturaux SS en
stabilométrie.
Frange et Scheibel (2008) : une seule séance d’ostéopathie peut modifier une
asymétrie tonique corporelle (p<0.001), et ce, pour un traitement non
systématisé.
Matheron (2005) : modification du Maddox de loin après traitement ostéopathique
Rôle de l’ostéopathie en posturologie
Hypothèse : déparasitage proprioceptif : restauration du schéma corporel.
- Compression / étirement des récepteurs (FNM et mécanorécepteurs cutanés) :
=> augmentation de la fréquence de décharge (Vedel et
Roll 1982, Ribot-Cisar et al 1989, Roll et al 1989)
=> perturbation des "codes barres" neurosensoriels
propres à chaque mouvement. (Roll et al 2004, 2010)
=> défaut d’intégration des afférences somesthésiques
(Weerakkody et al 2002, Gandevia et Phegan 1999)
et hyper-excitabilité du cortex moteur (Le Pera et al 2001).
-
Stimulation insuffisante des récepteurs en raison de pertes de mobilité :
=> modification du schéma corporel : l’absence de mouvement "efface"
dans le cerveau l’image même du mouvement => « ankylose cérébrale ».
(Roll et al 1987, 1988, 1998, 2003, 2012, Teasdale et al 1993, Xerri 2000).
Intérêts de l’ostéopathie :
- action ciblée et non invasive, à n’importe quel endroit et sur n’importe quel
tissu du corps.
- faciliter l’action de remédiation via les exocapteurs en limitant les conflits
sensoriels qui risqueraient d’en modifier l’effet.
=> Complémentarité ostéopathie / semelles posturales.
« De la sensation naît l’action, et de l’action naît la sensation : les aspects sensoriels
et moteurs sont liés dans une relation de circularité. » JP Roll
« Au commencement n’était pas le verbe, mais l’action. C’est à partir du mouvement
que nous construisons notre perception du monde. » Alain Berthoz
Clinique
Anamnèse => prise en charge du patient ou non : orientation médicale si non
bilanté. Coopération traitements médicaux / posturaux.
Bilan morphostatique :
Bilan posturo-dynamique : tests reproductibles
« Le tonus s’exprime à travers le mouvement. » Fukuda 1954
Evaluation de la mobilité du rachis :
Epreuve Posturo-Dynamique
C
Journot et Villeneuve 1997,
Lemaire et al 2002,
Millien et Dubuis 2002, Weber et al 2002,
Archambault et Duschesne 2003
Evaluation de l’équilibre :
Romberg postural
x
T
x
L
x
MI
x
x
Baron 1959, Gagey et al 1977,
Bourgeois 2006
Evaluation du tonus des chaînes musculaires
Test de Fukuda
Test de Bassani
Test des chaînes
Functional reach test et
Test d’antépulsion passive Stabilisatrices (TMP)
Fournier 1993, Gagey et Gentaz 1996,
Le Normand et Fourage 2003
Test de rotation de tête
Duncan et al 1990,
Villeneuve et al 2002, 2005
Weber et al 1984,
Gagey et Weber 1995
Millien et Dubuis 2002,
Lemaire et al 2002
Manœuvre de
convergence podale
Villeneuve et Villeneuve 2007,
Nguyen et al 2013
Test monopodal
Exposito et Scheibel 2012
Tinetti 1986, Velas et al 1997,
Springer et al 2007
Test d’appréciation du
schéma corporel
Test d’orientation spatiale
Recherche des parasites (nociceptions):
- Extéroceptifs plantaires : EIAPI
Cicatrices
réactogènes
QP<100
(Dujols 1991,
Foisy 2015).
- Proprioceptifs
+ EPD sur mousse
- Oculaire : visuel (YF),
- Occlusif / dentaire
oculomoteur (MCO, Maddox…)
(BO, DS)
Bilan podométrique / stabilométrique :
Choix thérapeutique :
-
-
Déparasitage
Remédiation : recherche systématique de l’entrée dont la manipulation se
révèle la plus efficace sur les tests, quelle que soit l’interprétation théorique de
cette efficacité.
=> Éléments de semelles testés debout, un par un.
⇒ Suivi : diagnostic a posteriori : confirmé rétrospectivement par l’amélioration
clinique et posturale suite au traitement postural.
Ligne de gravité antérieure
Hicks 1961, Gagey et Weber 2004 : « Chez l’homme debout immobile, la verticale
de gravité tombe toujours en avant de l’axe des tibio-tarsiennes, ce qui crée,
par rapport à cet axe, un couple tendant à faire chuter le sujet en avant. »
Mézières : "Une grande chaîne musculaire postérieure part du crâne et descend
aux pieds en passant par l’arrière de l’individu, exerce une force permanente qui
Okada 1970
l’empêche de tomber en avant."
Hicks 1961 + Andersson et al 1977 : "L’antériorisation
de la ligne de gravité est certainement un des
phénomènes qui explicite le mieux les pathologies
de contraintes fonctionnelles podales et
rachidiennes."
Ligne de gravité antérieure
Kapandji 1977 : « Le pied, sous la charge corporelle, a tendance à se positionner en
pronation. »
Villeneuve et Villeneuve 2003 : « Cette hyperpronation va potentialiser les
contraintes au niveau du premier rayon qui risque de se déformer (hallux valgus),
ceci entraînera une insuffisance d’appui du premier rayon et tout son cortège de
pathologies bien connues des podologues (griffes d’orteils, métatarsalgies, luxations
des MTP…) »
Cas cliniques
Evolution des plaintes
1/ Mme G. 63 ans,
orientée par son
médecin pour une
métatarsalgie
moyenne bilatérale
(récidive de Morton –
opéré à 59 ans).
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Métatarsalgie
Lombalgie
7
5
3
Séance 1
0
Séance 2
C
x
x
C
T
x
x
T
L
x
x
x
x
=> Orientation ostéo.
x
x
x
L
MI
MI
x
Evolution des plaintes
Cervicalgie
Dorsalgie
10
2/ Mlle D. 32 ans,
9
orientée par son
8
orthoptiste pour SDP. 7
6
Port de prismes
5
posturaux depuis 5
4
mois : amélioration
3
2
partielle des
1
symptômes.
0
9
Lombalgie
Crête iliaque
6
5
6
5
4
Céphalée
4
2
0
Séance 1
C
Séance 2
0
0
Séance 3
x
C
x
x
T
x
x
T
L
x
x
L
MI
MI
Evolution des plaintes
Lombalgie
Gonalgie
10
3/ Mme B. 86 ans, 9
8
orientée par son
7
ostéopathe pour
6
douleurs multiples, 5
4
récidivant après
3
l’ostéopathie.
2
1
0
Dlr + raideur TC
Métatarsalgie my
6
6
4
4
3
3
3
2
0
Séance 1
Séance 2
0
Séance 3
C
x
x
C
x
T
x
x
T
x
L
x
x
L
x
MI
MI
+ S2 : voir son dentiste
(plombage)
Evolution des plaintes
4/ M. C. 55 ans,
orientée par son
médecin pour une
talalgie (suite à
fracture du calca).
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Talalgie
6
2
Séance 1
Séance 2
C
x
x
C
T
x
x
T
x
L
x
x
L
x
MI
x
MI
x
x
Conclusion
Approche globale de l’individu:
- Le SPF : un système de régulation : utilisé pour
soigner la personne, pas traiter la douleur / pathologie.
- Non linéaire
- Synergies fonctionnelles musculaires
-
Indications : problèmes fonctionnels mécaniques :
arthroses, tendinopathies, scolioses.
douleurs : mécaniques de l’axe du corps. Rachialgies.
déséquilibre : vertiges / chutes inexplicables.
troubles morphostatiques.
troubles toniques (hypertonies / asymétries toniques).
Merci de votre attention
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