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dirigeantes, des communautés villageoises, des confréries, des corporations et des
associations, peuvent encore jouer un rôle significatif et constructif dans le soutien
des activités culturelles.
La privatisation des équipements et des institutions et le passage de leur gestion
entre des mains privées peuvent être le meilleur moyen d’attirer l’argent privé dans
le secteur culturel. II est irréaliste de croire que dans l’économie privatisée
d’aujourd’hui, les arts et la culture peuvent rester exclusivement planifiés et gérés par
l’Etat. Néanmoins, des initiatives non commerciales telles que celles visant à
démocratiser les arts, à maintenir un niveau minimal d’accès à la culture, à
encourager l’expérimentation et à préserver le patrimoine culturel continuent à
requérir l’appui de l’Etat. Ce qu’il faut, c’est identifier le rôle respectif des secteurs
public et privé dans le développement culturel et arriver à concevoir clairement il
peuvent se partager les responsabilités.
IV. Autres ressources
La création de fonds ou fondations dotés d’un budget permanent est un autre choix
qui mérite considération. Peu de gouvernements, toutefois, sont dans les conditions
budgétaires actuelles en mesure d’investir assez de fonds. Les artistes et les activités
artistiques aux abois demanderont plutôt une aide immédiate qu’une promesse de
revenu à long terme. Une façon de trouver des fonds est d’augmenter le prix d’entrée
des institutions et des équipements culturels. Cependant, ce prix ne
peut
suffire à
couvrir les coûts de production, sauf à fixer des niveaux astronomiques qui mettraient
de nombreux spectacles hors de portée du plus grand nombre. Beaucoup
d’institutions culturelles prennent des mesures pour créer leurs propres recettes, en
louant des locaux à des commerces, des bureaux, des cafés ou des galeries, en
mettant en place des activités économiques ou en créant des fondations qui s’en
chargent pour elles. Les pourcentages prélevés sur les coûts de construction, les
films, les nouvelles chaînes de télévision payantes, les ventes d’oeuvres d’art et de
billets de théâtres, entre autres, sont quelques exemples de taxes spéciales perçues
à des fins culturelles. Néanmoins, ces taxes peuvent se heurter à l’opposition des
législateurs et des financiers, car elles leur retirent la maîtrise des budgets culturels.
L’utilisation des recettes des loteries et jeux d’argent soulève une question politique
délicate. Loteries et jeux sont surtout pratiqués par les catégories à faible revenu
alors que beaucoup d’amateurs d’arts appartiennent aux couches fortunées de la
société. Le risque est réel de financer le plaisir des riches avec l’argent de pauvres.
On constate depuis quelques années une tendance à verser les recettes des droits
d’auteur sur des fonds spéciaux destinés aux prestations sociales des membres des
sociétés de recouvrement ainsi qu’à d’autres fins sociales ou culturelles. Une autre
possibilité réside dans des sommes versées par les consommateurs aux sociétés de
recouvrement des droits d’auteur en compensation de l’utilisation de bandes audio
et vidéo vierges.
Des mécanismes de prêts adaptés peuvent aider les artistes et les organisations
artistiques à mieux exercer leur activité dans le système d’économie de marché
aujourd’hui prédominant.