roots _ laser et endodontie I
Un autre paramètre important dont il faut tenir
compte est la « forme » de l’impulsion, qui décrit l’effica-
cité et la dispersion de l’énergie ablative sous forme
d’énergie thermique. La durée de l’impulsion, qui est
de l’ordre de la microseconde à la milliseconde, produit
les principaux effets thermiques. Des impulsions plus
courtes, de quelques microsecondes (<100) à quelques
nanosecondes, produisent des effets photomécaniques.
La durée de l’impulsion modifie la puissance de crête de
chacune des impulsions, selon la formule indiquée dans
le tableau I. Les lasers dentaires actuellement disponibles
sur le marché, le Nd:YAG dont les impulsions varient
de 100 à 200 µm et les lasers Erbium dont les impulsions
varient de 50 à 1000 µm, sont des lasers pulsés en mode
relaxé. Par ailleurs, les diodes lasers, qui émettent l’éner-
gie en mode continu, peuvent être interrompues par un
moyen mécanique afin d’obtenir une émission éner -
gétique dont la durée des impulsions varie de quelques
millisecondes à quelques microsecondes selon le modèle
de laser.
Effets de la lumière laser sur les bactéries
et les parois dentinaires
En endodontie, les lasers sont utilisés pour produire
des effets photothermiques et photomécaniques, qui
résultent de l’interaction de différentes longueurs d’onde
et de différents paramètres, sur les tissus cibles. Ces tissus
sont la dentine, la boue pariétale, les débris, la pulpe
ré siduelle et les bactéries dans toutes leurs formes de
regroupement.
Selon les diverses sorties utilisées, toutes les lon-
gueurs d’onde détruisent la membrane cellulaire par leurs
effets photothermiques. En raison des caractéristiques
structurelles des différentes membranes cellulaires, il est
possible de détruire plus facilement les bactéries à Gram
négatif avec une énergie et un rayonnement moindre que
les bactéries à Gram positif.16 Les rayons laser émis dans
le proche infrarouge ne sont pas absorbés par les tissus
durs dentinaires et n’ont aucun effet ablatif sur les
surfaces dentinaires. L’effet thermique du rayonnement
se manifeste jusqu’à 1 mm de profondeur dans les parois
dentinaires et permet d’obtenir un effet décontaminant
dans les couches plus profondes de la dentine.8Les rayons
laser émis dans le moyen infrarouge sont bien absorbés
par le milieu aqueux des parois dentinaires et ils pro -
duisent donc un effet décontaminant et ablatif sur la
surface du canal radiculaire.8,16
L’effet thermique des lasers, utilisé pour son action
bactéricide, doit être contrôlé afin d’éviter des dommages
aux parois dentinaires. Lorsque les paramètres sont bien
réglés, les caractéristiques de la vaporisation de la boue
pariétale et de la structure dentinaire organique (fibres de
collagène) par l’irradiation laser sont celles d’une fusion
superficielle. Seuls les lasers Erbium ont un effet ablatif
superficiel sur la dentine, lequel semble supérieur dans
les zones intercanaliculaires, plus riches en eau, que dans
les zones péricanaliculaires plus calcifiées. Lorsque des
paramètres ou des modes opératoires incorrectes sont
employés, les dommages thermiques sont manifestes
et se traduisent par de vastes zones de fusion, de re -
cristallisation de la matrice minérale (bulle), et la présence
de microfractures superficielles accompagnant la car -
bonisation de la surface radiculaire interne et externe.
Lorsque la durée d’impulsion est très courte (moins
de 150 µs), le laser Erbium atteint sa puissance de crête
avec une très faible énergie (moins de 50 mJ). L’utilisation
d’une énergie ablative minimale réduit au maximum les
effets thermiques et ablatifs indésirables sur les parois
dentinaires, alors que l’atteinte de la puissance de crête
déclenche avantageusement le phénomène d’excitation
des molécules d’eau (chromophore cible) et produit
consécutivement les effets photomécaniques et photoa-
coustiques (sous forme d’ondes de choc) sur les parois
dentinaires, grâce aux solutions d’irrigation introduites
dans le canal radiculaire. Ces effets sont extrêmement
efficaces pour éliminer la boue pariétale des parois den-
tinaires, ainsi que le biofilm bactérien, et pour déconta-
miner le canal radiculaire. Cet aspect sera examiné dans
la seconde partie de l’article.10–13_
Note de la rédaction : une liste complète des références
est disponible auprès de l’éditeur. Cet article est paru dans
la version anglaise de roots, numéro 1/2011.
Fig. 4_Modes d’émission
de la lumière laser.
_Mode continu (onde entretenue)
_Mode à déclenchement périodique,
ou haché
_Mode pulsé
Le magazine 2_2013 I 51
continuous wave mode
gated mode
pulsed mode Fig. 4
Pr Giovanni Olivi, InLaser Rome
Advanced Center for Esthetic and Laser Dentistry
Piazza F. Cucchi, 3, 00152 Rome, Italie
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Le magazine
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