pour les radiations utilisées : certains, très dispersifs, absorbent notablement l'extrémité violette du spectre ; d'autres,
bien transparents pour l'infrarouge, sont opaques pour la lumière visible. Ces verres doivent être soigneusement
homogénéisés et stabilisés par un recuit et un refroidissement progressifs, qui peuvent demander des semaines. Leurs
dilatations et leurs variations d'indices avec la température, leur résistance à l'abrasion et aux altérations chimiques
interviennent dans leur choix.
Le nom de crown caractérise, en général, un silicate de calcium et de sodium ou potassium, celui de flint un silicate
de potassium et de plomb ; les uns et les autres sont éventuellement additionnés d'anhydride borique ou phosphorique,
de fluorures, de baryte, etc.
Le quartz cristallin ou fondu (silice amorphe) est précieux de par sa faible dilatation et surtout en raison de sa
transparence pour certaines radiations ultraviolettes ou infrarouges. D'autres cristaux (sel gemme, fluorine, spath, etc.)
rendent également de bons services : on élimine l'influence de leur biréfringence, lorsqu'elle existe, ou bien, au
contraire, on utilise les effets de polarisation qui en résultent.
Les verres organiques sont des matières plastiques transparentes, légères, résistant aux chocs, mais généralement
moins bien à l'abrasion ; la possibilité de les reproduire par moulage est avantageuse, et leur usage s'est développé en
lunetterie. Mais leurs indices varient avec la température beaucoup plus que ceux des verres minéraux, ce qui en
interdit l'emploi dans des systèmes à aberrations réduites [cf. VERRE] .
Les lentilles et miroirs sphériques sont de beaucoup les plus employés, leur fabrication étant relativement aisée ;
d'autres surfaces de révolution sont en usage depuis plus ou moins longtemps : paraboloïdes pour les télescopes et
projecteurs, ellipsoïdes pour des condenseurs de lumière, tores pour certains verres de lunetterie. De nouvelles
machines, capables de tailler en série de telles surfaces asphériques, ou d'autres à génératrices quelconques, ont été
réalisées, et des calculs ont été développés pour que leur emploi simplifie certains systèmes tout en améliorant leur
stigmatisme.
On doit encore classer, parmi les matériaux optiques, certains liquides très dispersifs (cinnamate d'éthyle, sulfure de
carbone) qu'on enferme dans des prismes creux, pour les besoins de la spectroscopie. Rappelons aussi les métaux tels
que l'aluminium, travaillés dans la masse ou déposés en couche de très faible épaisseur sur un support de verre ou de
silice, taillé à la forme voulue, pour réaliser des miroirs, ou des réseaux de diffraction.
En déposant sur les surfaces optiques des couches de substances d'indices convenables et d'épaisseurs constantes
de quelques dixmillièmes de millimètre, on peut éliminer en grande partie des lumières parasites résultant des réflexions
multiples et améliorer en même temps la transparence des systèmes. On peut aussi, à l'aide d'autres couches minces,
augmenter au contraire les facteurs de réflexion de miroirs ou réaliser des filtres ne transmettant que certaines
longueurs d'onde. Cette application technique importante des interférences lumineuses couvre maintenant non
seulement le domaine visible, mais l'infrarouge, l'ultraviolet et même le domaine des rayons X mous jusqu'à quelques
nanomètres, ce qui permet d'espérer disposer bientôt de miroirs pour rayons X de bon pouvoir réflecteur même sous
faible incidence.
4. Mesures optiques
Certaines d'entre elles concernent la composition et l'intensité des lumières, cette dernière étant évaluée d'après la
puissance qu'elles transportent ou d'après leur action sur l'œil (cf. SPECTROSCOPIE et PHOTOMÉTRIE) ;
éventuellement, l'état de polarisation doit aussi être déterminé.
D'autres évaluations concernent la qualité des images fournies par un système optique : grandissement, netteté,
luminances, contrastes. Les contrôles, en cours de fabrication ou d'utilisation, sont de plus en plus soignés ; de même
qu'en acoustique on étudie la reproduction des sons des différentes fréquences musicales, on mesure en optique la
fonction de transfert de modulation qui détermine la perte de contraste subie par un objet sinusoïdal de fréquence
spatiale donnée lorsqu'un instrument d'optique forme son image.
Les mesures sur les propriétés optiques des substances : absorption, réflexion, diffusion, couleur, réfraction et
dispersion, pouvoir rotatoire, sont intéressantes non seulement pour la réalisation d'éléments optiques, mais aussi pour
des analyses ou identifications, des dosages (notamment par polarimétrie), des études de matériaux, etc.
La possibilité d'effectuer des pointés très précis, à l'aide de viseurs ou de microscopes, en superposant une image
nette à un repère ou à un gabarit pour vérifier la grandeur ou la forme d'un objet, assure à la métrologie dimensionnelle
une exactitude souvent bien meilleure que l'emploi de mètres ou de calibres par juxtaposition ou emboîtement.
L'interférométrie, qui détermine des ordres d'interférence, de la forme ne/l, se prête à la mesure des indices de
réfraction n, des épaisseurs e, ou des longueurs d'onde l avec une extrême sensibilité.
La télémétrie optique peut aussi utiliser le temps de propagation de la lumière. Les faisceaux lasers ont permis
d'évaluer, par exemple, la distance moyenne de la Terre à la Lune à un instant donné (de l'ordre de 385 000 km) à
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