D’après les Nations Unies, les trois quarts des stocks de poisson de la planète sont
actuellement menacés par la surpêche. Nos océans sont vastes, mais pas illimités. Ils
donnent la vie à notre planète et contiennent 80% de sa biodiversité. Ils constituent la
source de nourriture primaire de millions de personnes. Et pourtant, seule une minuscule
proportion des océans (0,01%) est protégée contre les activités de plus en plus destruc-
trices de l’homme. Une proportion si réduite est insuffisante.
Un problème mondial exige une solution mondiale
L’océan n’a pas de frontières. Les poissons ne font pas demi-tour lorsqu’ils atteignent la zone
économique exclusive de 12 milles d’un pays ou les limites désignées des océans de la
planète. Certains pays ont imposé des zones protégées dans leurs propres eaux territoriales,
mais cela n’est pas suffisant. Chez Greenpeace, nous pensons que pour apporter une protec-
tion efficace, il faut aller au-delà des frontières nationales et prendre les océans dans leur
ensemble et non pas seulement par petite partie ou par espèce particulière (les scientifiques
appellent cela une approche par écosystème). Il nous faut un énorme réseau de réserves
marines. Il est vital de mettre de grandes parties des océans ‘hors limites’ pour pouvoir pro-
téger efficacement la vie marine, dont nous ne comprenons toujours pas totalement la com-
plexité. L’application du ‘principe de précaution’ (selon lequel, s’il existe des raisons suff-
isantes de croire qu’une activité risque de causer des dommages à l’environnement, il faut
mettre un terme à cette activité) est au cœur du concept de réserves marines.
Les réserves marines, qu’est-ce que c’est?
Les réserves marines sont des zones protégées contre les activités humaines, des parcs
nationaux pour les océans.
Greenpeace définit les réserves marines comme étant :
des zones fermées à toute extraction, comme la pêche et l’exploitation minière, ainsi
qu’à l’élimination des déchets. Dans ces endroits, il peut y avoir des zones centrales où
aucune activité humaine n’est autorisée, par exemple dans les régions qui servent de
référence scientifique ou les lieux où les habitats ou les espèces sont particulièrement
sensibles. Certains lieux de la zone côtière peuvent être ouverts à des pêcheries non
destructrices, sous réserve qu’elles soient soutenables, avec des limites écologiques, et
qu’elles aient été décidées en associant complètement les communautés locales con-
cernées.
Avantages des réserves marines
Il a été prouvé que l’établissement de réserves marines entraîne un accroissement
durable et souvent rapide des populations d’espèces marines, ainsi que de leur diversité
et de leur productivité.
Même si les réserves marines sont interdites à la pêche, un réseau de parcs de ce type peut
profiter aux pêcheries d’un certain nombre de manières. Ils permettent en effet aux stocks
exploités et aux habitats endommagés de se rétablir, et un nombre grandissant de preuves
indique qu’ils entraînent l’augmentation de la taille des populations dans les pêcheries adja-
centes.
Mais il ne s’agit pas seulement des poissons. Dans l’approche par écosystème, des réserves
marines peuvent et devraient être créées de manière à offrir d’autres avantages. Elles
devraient être établies pour protéger les espèces ou habitats rares ou en danger, les aires de
nourrissage critiques, les zones d’alevinage et les voies de migration. Bien que certaines
Réserves marines – une solution à la destruction des océans
“Nous faisons face à une vague croissante d’extinctions dans les océans… nos mers ont
atteint un point culminant où des dizaines d’espèces de poissons, oiseaux et mammifères
marins sont au bord de l’extinction”
Pew Institute for Ocean Science 2005.
© Greenpeace / Hiroto Kawaguchi