_______________
Document issu du site © www.enseignement-et-religions.org - 2005
1
www.enseignement-et-religions.org/
_______________
Le fait islamique : Les premiers siècles de l’histoire de l’islam, Mohsen Ismail, 2005
1er temps : L’avènement de l’islam, contexte et éléments fondateurs.
Pour le dossier complet, cliquer ici
1ère étape : Cibler l’objectif
1- Présenter la position géopolitique de l’Arabie préislamique. Le but est de placer l’histoire préislamique
dans le cadre d’une histoire universelle des civilisations de l’époque. Il est important de situer l’Arabie du
VIème siècle par rapport à l’Empire perse et à l’Empire byzantin, deux centres d’influence qui ont
vassalisé deux “royaumes ” arabes : Les Ghassanides, en Syrie intérieure, adoubés aux Byzantins et les
Lakhmides, à l’ouest de l’Euphrate, clients des Persans.
2- Démontrer que la naissance de l’islam n’a pas, miraculeusement, eu lieu à partir d’un vide. On a
souvent tendance à débuter l’étude de l’histoire de l’islam par la prophétie de Muhammad qui a vu le
jour dans une région aride et isolée du monde, dans un contexte de désert culturel et religieux. Sans
s’inscrire dans une logique historique évolutive, mythe et histoire se confondent foncièrement. Afin de
dépasser ces obstacles épistémologiques, il est nécessaire d’insister sur la période antéislamique, de
mentionner les centres commerciaux et les itinéraires marchands. L’organisation, tribale et citadine en
Arabie de cette même période, est objet d’analyse pour démontrer la logique qui met en corrélation,
pèlerinage, commerce, organisation sociale, coalitions et guerres. La prophétie de Muhammad, le texte
coranique, la “communauté islamique”, sont-ils les seuls éléments constitutifs de l’islam comme religion
et comme “civilisation” ?
3- Reconnaître la continuité du fait religieux dans l’histoire, permettre de repérer l’origine commune
(d’un point de vue historique) des trois religions abrahamiques et souligner que le fait religieux n’est pas
isolé de son contexte. Il est en même temps en corrélation avec toute autre activité humaine, commerce,
œuvres d’art et stratégies politiques. L’objectif est de mettre en exergue cette interaction qui fait de la
religion l’une des composantes d’une culture donnée. Le fait religieux n’est pas d’un caractère statique, il
est constamment à se construire. D’où s’impose une question portant sur les critères qui pourraient
définir une période, un texte ou un homme comme étant fondateur d’une religion ?
2ème étape : Travailler sur les pré-requis et les pré-acquis.
Pré-requis :
Dire que le Coran est l’unique source de la fondation d’une communauté ou affirmer également que ce
même texte représente une compilation “intelligente” ou “médiocre” de l’Ancien et du Nouveau
Testament, sont deux préjugés exprimant un manque de précision (cf. Soutien et approfondissement,
document 2. Pour le premier cas comme pour le second, seule une lecture scientifique qui peut
débusquer les intentions indûment élogieuses ou les arrières pensées qui manquent de précisions. C’est
à partir des documents portant sur l’histoire antéislamique et à partir du texte coranique lui-même que
l’on peut démontrer que l’islam a opéré un choix dans la vie sociale et spirituelle des Arabes. Le
schéma de cette organisation, s’est assigné en premier chef, d’assurer une continuité de ce qui est
existant et de proposer d’autres principes directeurs qui servent de références pour les nouveaux
adeptes à un système, à la fois, nouveau et ancré dans les us arabes antéislamiques.
Pré-acquis :
_______________
Document issu du site © www.enseignement-et-religions.org - 2005
2
L’étude de l’histoire de l’Arabie au VIème siècle doit prendre en compte trois axes d’analyse, celui des
rapports géopolitiques de la période concernée, celui de l’organisation sociale propre à la région et enfin
le type de vie religieuse qui s’y développait. Quels étaient les rapports de l’Arabie avec les centres
d’influence, Byzantin et Sassanide de l’époque ? En étudiant le type d’organisation sociale qu’elle
adoptait permet de faire le point sur l’organisation sociale bédouine et citadine, sur la gestion de la cité
et sur la place du religieux.
Géopolitique
La péninsule arabe est située entre deux mers, l’océan indien au Sud et à l’Est et de la Méditerranée au
Nord et à l’Ouest. Elle est également située entre trois continents qui constituent le berceau de brillantes
civilisations : l’Asie à l’Est, l’Afrique à l’Ouest et au Sud, et l’Europe à l’Ouest et au Nord. Cette situation
géographique médiane confère à l’Arabie un contact permanent avec ces différentes zones
civilisationnelles dont elle ne cessera de s’enrichir. Elle est une zone d’inter influences très particulières
et spécifiques. Par sa position géographique et les conflits menés à ses frontières entre les deux
puissances persane et byzantine, l’Arabie a joué un rôle prépondérant dans le commerce “international”.
Pour l’une comme pour l’autre puissance, trouver des alliés arabes qui assurent le passage des
marchandises par voie “terrestres” traversant le désert de l’Arabie, était un choix incontournable. C’est
ainsi que le commerce a permis à l’Arabie d’être un carrefour de marchandises les plus variées et un
passage obligé d’hommes et d’idées de différents horizons. En effet, l’Arabie a connu un immense
mouvement commercial favorisé par le passage des caravanes marchandes en direction ou en
provenance de l’Egypte, de la Mésopotamie et des côtes du golfe Persique et du Yémen.
En ce qui concerne la Mecque, ville natale du Prophète de l’islam, deux facteurs ont favorisé son essor.
D’une part, sa position stratégique due à sa situation centrale et proche de la mer lui a conféré son
identité propre et son rôle de transit. D’autre part, la tribu de Quraysh, alors maître des lieux et
responsable de l’organisation du pèlerinage, a pu assurer la protection des caravanes grâce à un traité
conclu avec d’autres tribus arabes. C’est ainsi que la Mecque est devenue un carrefour de pistes
menant les caravanes au Nord, jusqu’en Palestine et en Syrie et au Sud, jusqu’au Yémen. Cette ville
était donc un intermédiaire privilégié entre les Grecs, les Palestiniens, les Egyptiens, les Perses, les
Arabes et les Abyssins.
Quraysh et la Mecque :
La Mecque était plutôt une station des caravanes marchandes, née de l’arrêt traditionnel qu’y
pratiquaient les caravaniers sur l’oued, autour duquel elle s’est finalement construite. Cette station a
depuis longtemps abrité la Ka‘ba (sanctuaire appelée ainsi vue sa forme géométrique “cubique”). Elle a
développé, à cause de l’aridité de son emplacement et de son accès difficile, les seules activités de
commerce. Celles-ci s’intensifiaient régulièrement à l’occasion du pèlerinage, pratiqué par toutes les
religions en présence dans la péninsule. Cette ville se distingue par son autonomie et son indépendance
farouchement défendue contre les deux puissances de l’époque. La mainmise de la tribu de Quraysh
sur le sanctuaire de la Ka‘ba remonte au début du Vème siècle lorsque Qusayy (mort vers 480) – quadri
aïeul du Prophète Muhammad – a rassemblé les fractions de la tribu de Quraysh pour habiter à
proximité de la Ka‘ba, organiser le pèlerinage et s’occuper des pèlerins. Ces fonctions foncièrement
religieuses ont favorisé une coalition entre les Arabes du Nord et ceux du Sud sur les plans politique et
économique. Cet état de fait a donné à Quraysh charisme et pouvoir. Cette tribu, connue par son
attachement au commerce, a réussi de combiner religieux et économique en réussissant d’assurer
sécurité et bienveillance à toutes les tribus arabes venant en pèlerinage au sanctuaire entouré de
différentes divinités déjà rassemblées par ‘Amr ibn Luhayy (vers la fin du IVème siècle)1. Qusayy a,
également, fondé dâr al-nadwa, maison de la concertation, où toutes les décisions importantes sont
prises et les réunions de concertations y sont tenues. Cette petite station de caravanes marchandes est
devenue un monopôle commercial, religieux et culturel. Elle s’est transformée en un centre décisionnel
qui jouera plus tard un rôle prépondérant dans toute l’Arabie et même en dehors de l’Arabie. Et par
conséquent, elle a mérité son nom umm al-Qurâ, la mère des citées.
1 Hishâm ibn al-Kalbî, Kitâb al-Asnâm, Les Idôles, texte établi et traduit par, Wahîd Atallah, Paris, Librairie C. Klincksieck,
1969, p 5.
_______________
Document issu du site © www.enseignement-et-religions.org - 2005
3
L’organisation sociale
C’est à partir de l’organisation sociale, dans ses différents aspects mythiques et historiques, la présence
des royaumes, les guerres, les alliances, les migrations, les foires annuelles et toute autre activité qui
met les gens en contact, que l’on peut parler des premiers destinataires de la nouvelle religion. Il est
important de souligner, à cet égard, que la famille arabe est patriarcale. Un regroupement de 10 à 15
familles ayant une parenté consanguine constituent un fakhdh, branche, 5 à 10 branches constituent
un batn, clan, 4 à 10 clans constituent une fraction de tribu et enfin, une fédération de 10 à 15 contons
donne lieu à une tribu. L’appartenance au groupe remonte à un ancêtre commun dont le nom doit être
porté par ses descendants. Par banû fulân, on désigne les descendants d’untel. Cet état de fait ne doit
renvoyer l’appartenance à une tribu au seul critère consanguin. Parmi les composantes d’une telle
société, on trouve le mawlâ, le client, qu’on lui attribuait l’appartenance à la tribu. Cette catégorie
regroupe les esclaves affranchis, les individus ayant choisi ou étant exclus de leurs propres groupes et
les étrangers qui désirent s’installer et appartenir à une tribu qu’ils choisissent. Les esclaves sont
considérer parmi les biens à la propriété de la tribu, ils ne peuvent en faire partie que par
affranchissement. La tribu de Quraysh, à laquelle appartient le Prophète, mérite quelques détails
nécessaires. Il s’agit d’une tribu, comptée parmi les Arabes du Nord, (descendants de leur ancêtre
‘Adnân, les Arabes du Sud – ceux du Yémen- sont les descendants de leur ancêtre Qahtân), le nom de
cette tribu est interprété suivant trois hypothèses. La première est rattachée au verbe taqarrasha qui
signifie, réunir et associer, la deuxième est assimilée au diminutif de Qirsh, le requin et enfin la troisième
hypothèse renvoie à l’ancêtre de cette tribu fihr, lui-même appelé parfois Quraysh2. C’est cette même
tribu qui, après avoir eu la mainmise sur la Mecque, consolide certaines “institutions ” organisant ainsi la
vie sociale dans cette agglomération en fonction des us et des “techniques” disponibles. En effet dans
un contexte tribal, une quelconque organisation “politique”, au sens moderne du terme ou à l’instar des
Byzantins et des Persans, était absente. Un ensemble de coutumes courantes qui servaient de
“législation ”sous l’égide du chef de la tribu et ses auxiliaires qu’il désigne lui-même.
La vie culturelle
Deux disciplines restent par excellence, les témoins, d’une part, de l’importance de la tradition orale
basée sur la maîtrise du verbe et d’autre part, la source d’une grande partie de l’histoire de cette
période. Il s’agit de la poésie et de l’art oratoire.
Fruit de la technique et de la pratique constante de la langue, la poésie représente une coutume
solidement implantée dans les milieux arabes préislamiques. Elle est la meilleure expression connue et
reconnue dans un contexte où la culture se base en premier chef sur l’oralité. Les informations
importantes sont souvent transmises grâce à la diffusion orale des poèmes acclamés. C’est la raison
pour laquelle le poète est considéré comme porte-parole de sa tribu, il est son défenseur et son
détenteur de mémoire collective. Tout événement important est célébré par des poèmes relatant les
mérites de la tribu ou de la famille à laquelle le poète appartient. Le poète inclut dans ses odes ses
sentiments personnels, le déroulement d’un événement ou les détails d’un fait historique marquant, au
point que la poésie de cette époque mérite bien son nom de “ Dîwân al-‘arab ”, l’archive des Arabes.
Dans ce même cadre, l’art oratoire a pu également s’imposer. Mais contrairement aux poètes, qui sont
issus de diverses classes sociales, les orateurs appartenaient généralement à la classe des notables de
la tribu. Ils assuraient souvent le rôle d’ambassadeurs auprès des autres tribus, de négociateurs et
diplomates de compétence confirmée. Par leur éloquence, ils sont capables de mobiliser les foules en
les convainquant de la justesse d’une guerre ou d’une razzia. Le style littéraire adopté par l’orateur est
le“ saj‘ ”, la prose rimée, dans laquelle l’allusion cachée par homonymie, “ tawriya ”, et l’affinité entre les
mots et les termes choisis permettraient de persuader et même de faire apparaître ce qui n’est pas
comme s’il était. De ce fait, un orateur jugé compétant, est capable d’attirer l’attention de l’auditeur et
d’orienter le thème du discours selon les circonstances et le message à transmettre. C’est pourquoi
l’orateur doit associer entre l’éloquence, la sagesse, la jouissance d’un esprit d’à-propos et d’une voix à
la fois puissante et attachante.
Les marchés et le pèlerinage représentaient les moments opportuns où poètes et orateurs entrent,
chacun dans art, en compétition, pour relater les faits héroïques d’une tribu ou pour appeler au soutien
d’une cause importante. En effet, ces occasions de rencontre tirent leur importance du fait qu’elles ne
réunissaient pas seulement les tribus de l’Arabie mais elles représentaient aussi l’occasion pour l’afflux
2 W. Montgomery Watt, article Quraysh, dans Encyclopédie de l’islam, Paris, Maisonneuve et la Rose, 1986, Tome V, pp 436.
_______________
Document issu du site © www.enseignement-et-religions.org - 2005
4
d’autres marchands et visiteurs venant de l’Iraq, du Yémen et d’autres régions voisines. La combinaison
entre commerce et pratiques religieuse coïncident avec les mois sacrés, (il s’agit du premier mois
(muharram), du11ème mois (dhû-l-qa‘da) et du 12ème mois (dhû-l-hijja) du calendrier lunaire), durant
lesquels les razzias étaient interdites selon la tradition courante. C’était donc un moment propice pour
des échanges commerciaux et “intellectuels ” dans la sécurité.3
La vie religieuse
Il est possible de constater, grâce aux sources disponibles en langue arabe, que l’appartenance
religieuse n’était ni exclusivement déterminée par l’appartenance tribale, ni privative de cette même
appartenance. De nombreux cas, nous indiquent qu’au sein d’une même tribu cohabitaient des
chrétiens, de différentes obédiences, des païens et des zoroastriens. Irions-nous jusqu’à dire que
l’appartenance religieuse ne prédominait donc pas sur l’appartenance tribale, au point que les
appartenances étaient déterminées par les relations commerciales et “politiques” des tribus entre elles,
ce qui nous laisse observer que les sphères d’influence religieuses sont disséminées sur l’ensemble du
territoire de l’Arabie préislamique ? Ces configurations prennent naissance aux différentes stratégies
internes et externes des deux empires en présence, aux contacts assurés par le commerce, aux
émigrations et au pèlerinage qui rassemble les gens de toutes obédiences. En effet, la diversité des
pratiques religieuses autour de la Ka’ba l’a imprégnée d’un type d’unité des tribus et des peuples en
présence.
Cependant cette dissémination des croyances dans toute l’Arabie, n’empêche pas de souligner une
concentration de l’une ou de l’autre religion dans des régions sans d’autres et l’omniprésence d’une
croyance plus que d’autres. Nous pouvons relever quatre types religiosité pratiquée en Arabie du Nord.
La religiosité la plus dominante est celle qui repose sur les croyances en des esprits et en des djinns,
représentés essentiellement par des pierres. Les plus importantes de ces divinités sont Manât, al-‘Uzza
et al-Llât. Ces déesses sont soumises à leur tour à une divinité supérieure.
En ce qui concerne la présence chrétienne, nous pouvons souligner que l’évangélisation byzantine a
sans nul doute joué un rôle prépondérant dans la conversion au christianisme de certains arabes. Elle
est accompagnée d’une intention politique et commerciale. Dans leur système politique, en effet, les
Byzantins ont choisi de ne pas dissocier appartenance politique et appartenance religieuse. Pour
reconnaître un souverain dans une région sous leur contrôle, ils privilégient l’appartenance chrétienne
au point de favoriser la conversion au christianisme du dit souverain. Chez les Lakhmides, vassaux déjà
décrits, les chrétiens sont des nestoriens. Les chrétiens Ghassanides sont eux plutôt monophysites. Un
autre facteur qui fait de la présence chrétienne plus ou moins mieux implantée en Arabie. Ceci est dû
aux voyages des Arabes, effectués vers la Grande Syrie, région de majorité chrétienne, il faut souligner
également l’importance des activités missionnaires au sein même de l’Arabie. Si la présence chrétienne
est surtout massive à Najrân (à la frontière du Yemen), certains historiens évoquent également certaines
figures, jouissant d’une notoriété incontestable au sein de la tribu de Quraysh, converties au
christianisme. C’est le cas de Wraqa ibn Nawfal, Zayd ibn ‘Amr ibn Nufayl, ‘Uthmân ibn al-Huwayrith et
‘Abdullâh ibn Jahsh.
La présence juive est plus fréquente dans les oasis du Nord. Nous pouvons compter trois grandes tribus
juives réparties comme suit : Une tribu à Khaybar et les deux autres tribus, les Banû al-Nadhîr et les
Banû Qurayza sont installées à Yathrib. Trois facteurs ont favorisé la présence juive en Arabie
préislamique. Leur présence dans la sphère géographique de la Palestine jusqu’au Yémen, leurs
relations avec les juifs de Himiyar, du sud de la péninsule et avec ceux de Tabariya du centre et leur
maîtrise des routes commerciales qui traversaient l’Arabie du Sud au Nord.
Une autre forme de religiosité jouissait d’un grand respect surtout dans le milieu mecquois. Il s’agit d’une
tendance monothéiste différente du christianisme et du judaïsme et se rattachant à des anciennes
traditions et pratiques se rattachant à Ibrâhîm. Cette tendance est connue sous le nom de Hunafâ’
3ème étape : Mettre en place des dispositifs pédagogiques
3 Voir, Victor Sahhab, ’Îlâf Quraysh, rihlat al-shitâ’ wa-ssayf (les coalisions de Quraysh, le voyage hivernal et estival), Beyrouth, édition du
Centre Culturel Arabe, 1992, pp 388-395.
_______________
Document issu du site © www.enseignement-et-religions.org - 2005
5
RECHERCHE :
La naissance de l’islam, tous les éléments sont présents pour recevoir une nouvelle religion.
Islam, continuité et rupture, singularité et universalité.
Le passage de la communauté basée sur l’appartenance tribale à une “communauté” des croyants.
La nouvelle religion : un Prophète, un Texte, une Communauté.
L’émigration de la Mecque à Yathrib (Médine) et la nouvelle orientation de l’islam naissant.
Le Coran Mecquois et le Coran médinois, qu’elle orientation de l’un et de l’autre ?
Le coran, texte fondateur ?
Les sources d’un texte révélé ? Le Coran est considéré comme parole de Dieu, serait-il légitime de
poser une question portant sur les sources de ce même texte?
La charte de Médine (cf. Soutien et approfondissement, document 1) représente-t-elle une
“constitution ” pour organiser une vie politique ou un pacte de coexistence entre les composantes d’une
nouvelle société ?
Islam, religion des seuls Arabes ?
Ce sont des questions qui pourraient, d’une part, mettre en revue les points saillants qui peuvent nous
éclairer sur les débuts de l’islam qui n’a pas émergé brusquement et à partir d’un vide, et d’autre part
ces même questions permettraient de distinguer une lecture rationnelle du fait religieux des autres
lectures qui imposent des schèmes où mythique et historique semblent être indissociables et qui
risqueraient de consolider le mélange entre mystères et faits historiques.
COURS :
Le cours doit insister sur trois points fondamentaux afin de placer les débuts de cette nouvelle religion
qui n’est pas déconnecté de son contexte qui l’a vu naître : Le Prophète de l’islam et son contexte de
prédication, l’Hégire et la fondation d’une communauté et enfin le texte coranique comme message de
cette nouvelle religion.
a- Le Prophète de l’islam : Sans rentrer dans des détails sur la vie du Prophète qui pourront renvoyer à
une démarche hagiographique, il suffit d’insister sur l’une des caractéristiques de l’islam qui place cette
religion dans un registre où le Message est plus important que le Messager. Dans ce même cadre, il est
nécessaire de parler de Muhammad à partir de son milieu mecquois préislamique et de le situer dans
cette société pluriconfessionnelle, où commerce et religion relève d’une même importance stratégique et
culturelle. Le contexte de la première prédication de Muhammad : la prise en compte de ce qui à été dit
plus haut (pré-requis et pré-acquis), permettra à l’élève de situer l’Arabie du VIème siècle comme région
ouverte et nom pas isolée du monde. Elle met également en revu une communauté arabe en cours
d’évolution et de transformation, une unité est repérable tant sur le plan religieux que sur celui de
l’organisation sociale, commerciale et politique. Une telle unité sera le point de départ d’une
organisation, plus dynamique, induite par l’islam.
b- L’Hégire et la fondation d’une communauté. L’émigration du Prophète et ceux qui l’ont suivi, de la
Mecque vers Yathrib (à 400 km de la Mecque et qui portera plus tard le nom de Médine (la ville du
Prophète), représente un point de départ de l’organisation d’une communauté hétérogène (d’un point de
vue de l’appartenance tribale). Sur trois axes ce thème pourra être traité :
Définir d’abord les causes de l’émigration, démontrer ensuite les motifs du choix de l’endroit de
destination et enfin, mettre en revue les conséquences de l’Hégire et son importance pour l’histoire de
l’islam naissant. Il faut rappeler ici, qu’il y avait deux émigrations, la première était vers l’Abyssinie, pays
où la présence chrétienne est importante, Négus, le roi de cette même région, est lui-même chrétien. La
deuxième émigration était vers Yathrib qui abritait des communautés chrétiennes et juives. Cet élément
basé sur l’appartenance confessionnelle de l’un ou de l’autre destination, ne doit pas être perçu comme
le seul motif de ce choix. Outre le monothéisme, base ultime de la prédication de Muhammad et point de
convergence avec les deux religions (christianisme et judaïsme) déjà connues et répandues à Yathrib
comme en Abyssinie, il ne faut pas perdre de vue d’autres raisons qui paraissent plausibles pour le
choix de ces endroits d’émigration. Devenue centre d’attraction des pèlerins de tout bord, la Mecque
représente une ville rivale à toutes autres régions de l’Arabie qui ont essayé auparavant de se faire un
monopôle commerciale. L’appel de Muhammad qui consiste à adorer un Dieu unique et tout autre, la
nouvelle organisation sociale proposée par cette même prédication renversant la structure sociale
dominante à la Mecque où seuls les riches et les influents, qui prévalaient, deviendraient des simples
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !