Exercice bonus – E.GOTTSMAN , F.DIDIER , K.ARTH , M.FABING , L.DURAND 1 MODELE DES INDUSTRIES CULTURELLES – ÉCOLE DE FRANCFORT Tout d’abord, qu’est-ce que l’Ecole de Francfort ? C’est un mouvement philosophique créer dans au début du XXème siècle dont l’objet est d’analyser de façon critique et radicale l’évolution de la société contemporaine, notons qu’il n’y a pas de volonté politique. Ses principaux représentants à des périodes différentes sont Horkheimer, Adorno, Marcuse, Benjamin, Habermas. La notion d'industrie culturelle a été forgée par Adorno et Horkheimer, deux membres fondateurs de l'École de Francfort. La théorie de l'industrialisation de la production culturelle a été élaborée dans la Dialectique de la Raison, ouvrage dans lequel ils affirment que la diffusion massive de la culture met en péril la véritable création artistique. La thèse d'Adorno est que le monde entier est structuré par l'industrie culturelle (la culture de masse), laquelle est un système formé par le cinéma, la radio, la presse, la télévision. L'industrie culturelle tend non pas à l'émancipation ou à la libération de l'individu, mais au contraire à une uniformisation de ses modes de vie et à la domination d'une logique économique et d'un pouvoir autoritaire. Le phénomène ne concerne pas seulement les pays totalitaires, mais également les autres pays, à commencer par les sociétés libérales. Il y a une unité de la civilisation de masse, qui est dirigée d'en haut par un pouvoir économique qui dépasse celui de l'industrie culturelle et exerce sur elle son emprise. Il n'y a pas de différence de nature entre la propagande et l'industrie culturelle : la technique est la même. Le consommateur est considéré seulement comme client et comme employé. La « culture » propagée par l'industrie culturelle n'est pas quelque chose d'extérieur à l'existence de l'individu. Elle semble concerner uniquement ce qui relève du loisir ou du divertissement, mais c'est là qu'elle exerce en réalité son emprise la plus forte. On croit échapper dans le divertissement au processus de travail, mais en réalité, c'est dans le divertissement que l'individu est préparé et discipliné par l'industrie culturelle pour l'affronter. Les carrières des professions libérales sont déterminées par l'appartenance à la "culture" plus encore que par les savoirs techniques, car c'est dans la "culture" que se manifeste l'allégeance au pouvoir et à la hiérarchie sociale. S'amuser, c'est donc être en accord avec la société. Le système de l'industrie culturelle marginalise, au contraire, ceux qui refusent cette uniformisation. Le pauvre est l'exclu par excellence du système. La logique est que nul ne doit avoir faim ou froid sous peine d'être menacé du camp de concentration. Bien que l'art se trouve également en dehors du système a priori, il n'échappe pas en fait à la logique de l'industrie culturelle, et se reconnaît même en elle comme un objet de consommation. En réalité, les individus sont imprégnés jusque dans leur langage, dans leurs gestes, dans leurs émotions les plus intimes par le pouvoir de l'industrie culturelle. Les consommateurs sont contraints de devenir non des sujets mais des produits. 2 MODELE DES CULTURAL STUDIES Les Cultural Studies sont un courant de recherche à la croisée de la sociologie, de l'anthropologie culturelle, de la philosophie, de l’ethnologie, de la littérature, de la médiologie, des arts, etc. D'une visée transdisciplinaire, elles se présentent comme une « anti-discipline » à forte dimension critique, notamment en ce qui concerne les relations entre cultures et pouvoir. Transgressant la culture académique, les cultural studies proposent une approche « transversale » des cultures populaires, minoritaires, contestataires, etc. R. Hoggart étudie la vie des « classes populaires » qui est dense et concrète : l'accent est mis sur le sens de l'intimité, la valeur du groupe domestique et le goût des plaisirs immédiats. Il est question dans ces travaux notamment des difficultés liées à l'affranchissement des modèles imposés par la société. Si les premières recherches des « cultural studies » sont liées avant tout aux cultures populaires, dans les années 1990, ce champ de recherche s'élargit aux performances studies (en), aux visual studies (en), aux postcolonial studies, aux gender studies..., domaines qui se sont développés suite à un ensemble de tournants culturels (« cultural turns ») dans les humanités2. Selon les tenants de cette approche, cet élargissement ne devrait pas surprendre, puisque les cultural studies sont avant tout un rejet de ce que les disciplines ont de disciplinaire : « Alors les cultural studies ne sont-elles qu’un truc américain en ces temps de globalisation intense ? Ne sont-elles pas plutôt la retraduction politique des Foucault, Derrida, Althusser, Deleuze & Guattari et Gramsci ? Certainement infidèle et pour cela productive. Les cultural studies sont-elles une conspiration contre les vieilles disciplines comme s’en alarment ceux qui voient que les techniques de l’analyse littéraire déroger pour servir à décoder un espace commercial ou un film porno ? En fait, les cultural studies ne sont pas des effets de transposition ou de vol de méthode : elles prouvent que les « méthodes » n’ont pas a être affiliées à des disciplines particulières une fois pour toutes et que l’ère du majoritarisme des disciplines est révolue. » — Marie-Hélène Bourcier, Cultural studies et politiques de la discipline. 3 COMPARAISON Comparez les deux modèles quant à la manière dont ils conçoivent l'influence des médias.