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1. Introduction
Le Niger est un pays de l’Afrique de l’Ouest, situé au cœur de la bande sahélo-saharienne, une des
zones les plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques du globe. Le Niger est
caractérisé par une forte variabilité aussi bien spatiale que temporelle des précipitations. L’évolution
des écarts de la température moyenne annuelle par rapport à la moyenne pour la période 1961-2012
montre que les températures maximales et surtout minimales ont tendance à augmenter depuis la
mi des années 60. Pour ce qui est de la pluviométrie, les données montrent une nette augmentation
de la fréquence des années déficitaires depuis 1970, avec sept importantes années de sécheresses et
des déficits pluriannuels dont les conséquences sur les productions agropastorales, la sécurité
alimentaire, et la vie socioéconomique ont été dramatiques.
L’économie du pays est dominée par le secteur primaire (45,2% du PIB en 2010) et une étroitesse du
secteur secondaire (11,4% du PIB en 2010). Le secteur primaire est essentiellement agropastoral ; il
joue un rôle essentiel dans la croissance économique. Entre 2006 et 2010, le PIB du secteur primaire
est passé de 817,66 milliards de FCFA à 1021,27 milliards, soit une progression de 25%, contre 20%
pour l’ensemble des secteurs. Cette situation rend le Niger particulièrement vulnérable aux
changements et à la variabilité climatiques du fait notamment de la prédominance de l'agriculture
pluviale (80%). Il est ainsi devenu impérieux de faire face à la variabilité climatique, de pouvoir
s'adapter aux changements climatiques, et par conséquent d'améliorer la résilience climatique à
travers notamment l'intégration de ces aspects les processus fondamentaux de planification du
développement socio-économique du pays.
Conscient du danger immédiat que représentent le climat sur son économie, le Niger a signé en juin
1992 la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), l’a ratifié en
juillet 1995, et mis en place un Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable
(CNEDD), institution rattachée au Cabinet du Premier Ministre. Ainsi, dans le cadre de la mise en
œuvre de cette Convention, aussi bien d'ailleurs que celles sur la biodiversité et celle sur la
désertification, plusieurs documents stratégiques ont été élaborés sous l’égide du CNEDD. Ces
documents cadres de référence, ainsi que les études qui leur ont été associées, constituent le capital
de l’information concernant les données, les réflexions et les orientations du Niger en matière des
changements et variabilité climatiques en particulier, et d'environnement et développement durable
en général.
Le Niger a des atouts qui font de lui un véritable champ d’expérimentation en matière de lutte contre
les changements climatiques et l’adaptation. En effet, fort des nombreuses expériences positives de
gestion des crises et catastrophes acquises pendant les années de sécheresse et des travaux de
réflexion réalisés dans le domaine des changements climatiques (PANA, ANCR et les Communications
Nationales), le Niger a participé à plusieurs initiatives pilotes initiées au niveau mondial pour
alimenter les réflexions visant à aider les pays en développement à faire face aux défis climatiques.
Le Conseil d’administration de la Banque Mondiale a approuvé le 1er juillet 2008, l’établissement d’un
Fonds d’Investissement pour le Climat (FIC) et mis en place ses deux fonds fiduciaires à savoir le
Fonds Stratégique pour le Climat (FSC) et le Fonds pour la Technologie Propre (FTP). le FIC apparaît
ainsi comme un effort collectif des Banques Multilatérales de Développement et des pays riches pour
combler le vide en matière de financement des investissements et d’acquisition des connaissances
permettant de faire face le plus efficacement aux défis climatiques.
Le Programme Pilote de Résilience Climatique (PPCR) est l’un des trois programmes initiés dans le
cadre du FSC. Il a pour vocations de mettre à l’essai, des stratégies visant à intégrer le risque
climatique et l’adaptation aux changements climatiques dans les processus fondamentaux de
planification du développement au niveau national; d’amplifier les investissements dans la
protection contre les effets du changement climatique en s’appuyant sur d’autres initiatives en