cliniques évocateurs d’une toxicité (hypersalivation, dépression, tremblements, mydriase,
cécité, ataxie). Pour cette raison, chez tous les chiens traités à l’ivermectine, il est
recommandé d’augmenter progressivement les doses de la manière suivante : 0.05 mg⁄ kg
le premier jour, monter à 0.1 mg⁄ kg le deuxième jour, 0.15 mg⁄ kg au jour 3, 0.2 mg⁄ kg
au jour 4 et 0.3 mg⁄ kg au jour 5. Lorsque l’utilisation de doses quotidiennes plus élevées
est nécessaire, il est également recommandé de les faire monter graduellement à raison de
0.1 mg⁄ kg ⁄ jour.
Dans les deux cas, amitraz ou ivermectine, le traitement doit être poursuivi un mois après
avoir obtenu deux raclages cutanés négatifs à un mois d’intervalle.
2. Doramectine sous-cutanée
Selon une récente étude rétrospective (Hutt et al, 2015), la doramectine administrée par
voie sous-cutanée toutes les semaines est un traitement utile et bien toléré pour la
démodécie généralisée chez le chien. Une rémission a été obtenue chez 94.8% des chiens
traités par injections sous-cutanées hebdomadaires de doramectine à la dose de 0.6
mg/kg de poids vif. Les effets secondaires sont rares avec deux cas rapportés (0.5%). La
durée moyenne du traitement était de 7,1 semaines. Ce traitement est prescrit
fréquemment dans de nombreux pays. Malgré la faible incidence d’effets secondaires
indésirables mentionnés dans l’étude, ce traitement comporte un risque de neurotoxicité
similaire à l’ivermectine. Les deux cas rapportés des chiens exposés à la doramectine
donnent une idée des signes cliniques. L’un est un colley qui a reçu 0.2 mg/kg de
doramectine SC et l’autre concerne 2 bergers suisses blancs à qui on a administré 0.7
mg/kg de doramectine SC. Les chiens du deuxième rapport ont été confirmés porteurs du
gène déficient ABCB1, tandis que le colley a été assumé porteur. Les signes cliniques ont
comporté cécité, agitation, dépression du système nerveux central, décubitus latéral,
hypersalivation, tremblements, tachypnée, ataxie, pression de la tête, désorientation,
absence de réponse à la menace et bradycardie.
Ce traitement peut être une bonne alternative pour les chiens à qui il est difficile
d’administrer des médicaments par voie orale. Néanmoins, ce n’est pas une option pour
les chiens sensibles aux lactones macrocycliques (en raison d’un défaut du gène ABCB1
ou pour tout autre motif). L’éprinomectine a probablement un profil similaire à la
doramectine (efficacité et toxicité).
3. L’oxime de milbémycine
L’oxime de milbémycine, médicament au départ mis sur le marché pour la prévention de
la dirofilariose cardiaque, possède dans certains pays une licence pour le traitement de la
démodécie. Son efficacité dans le traitement de la démodécie canine généralisée a été
démontrée à la posologie quotidienne de 1-2 mg/kg PO. La milbémycine est considérée
comme une drogue sûre, même chez les chiens porteurs du gène déficient ABCB1-1Δ.
Cependant, deux chiens avec la mutation ont fait l’objet de rapports décrivant des effets
neurologiques indésirables après administration de milbémycine. Néanmoins, la
milbémycine comme seul agent thérapeutique n’est pas disponible dans de nombreux
pays et elle est très chère lors d’un usage prolongé comme c’est souvent le cas pour le
traitement de la démodécie généralisée.