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SEP
ensation d’épuisement
anormale lors d’acti-
vités physiques ou intel-
lectuelles, perte d’énergie ou
asthénie au repos… La fatigue
associée à la Sep a cela de parti-
culier qu’elle est très différente
de la fatigue habituelle que
nous connaissons tous (manque
de sommeil, effort intense ou
prolongé…). Elle peut apparaître
de façon soudaine et disparaître
aussi vite, sans cause apparente
ni corrélation avec l’intensité de
l’effort, et nécessite un temps
de récupération plus impor-
tant. Il s’agit d’une fatigue
pathologique fluctuante, plus
fréquente et plus sévère que
la fatigue dite normale. C’est
aussi et surtout un symptôme à
part entière de la Sep, bien que
longtemps méconnu, et l’un des
plus fréquemment ressentis par
les patients. Elle a également
pour particularité d’exacerber
les autres manifestations physi-
ques de la maladie (paresthésies,
flou visuel, troubles de l’équi-
libre…).
La fatigue ne touche pas tous
les patients, sans que l’on sache
pourquoi. Mais elle peut entraîner
des conséquences multiples
dans la vie des personnes
concernées. Elle affecte souvent
leurs relations sociales au sein
du cercle familial, amical ou
professionnel. Elle peut égale-
ment avoir un impact ravageur
sur leurs activités quotidiennes et
leur bien-être général en altérant
leurs capacités fonctionnelles et
leur autonomie. Parce qu’elle est
un trouble invisible et subjectif,
au même titre par exemple que la
douleur, la fatigue de la Sep peut
être mal perçue, voire incomprise,
par l’environnement du patient.
Par ailleurs, elle est l’un des
symptômes les plus difficiles à
évaluer et à traiter pour le corps
médical. Car si elle se caracté-
rise par une dimension à la fois
physique (diminution de l’acti-
vité et de l’énergie), cognitive
(diminution de la concentration,
de la mémoire et des fonctions
exécutives) et émotionnelle
(tristesse, anxiété…), on ignore
encore ses causes exactes. Elle
peut être liée aux douleurs provo-
quées par la maladie, aux traite-
ments, au manque de sommeil
ou d’efforts, physiques et cogni-
tifs (« mécanisme de décondi-
tionnement à l’effort »), le tout
additionné à une fatigue plus
ordinaire.
La fatigue est aussi réelle que
difficile à mesurer. Toutefois, les
efforts physiques importants ou
violents, la chaleur ou le stress
sont considérés comme des
facteurs aggravants. À l’in-
verse, des exercices physiques
moindres, la physiothérapie, la
relaxation, le yoga, mais aussi
le repos, le sommeil et les
bains froids peuvent atténuer
la sensation de lassitude et
d’épuisement.
Dès lors que la fatigue de la
Sep est identifiée, une prise en
charge médicamenteuse ainsi
qu’une adaptation du style de
vie s’imposent (environnement,
activités quotidiennes, rythme
professionnel…). « Le repos
absolu est contre-indiqué : les
S