OCTA
Des Tropiques
aux Pôles, les PTOM
de l’Union Européenne
Association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne (OCTA)
L’association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne a été constituée en tant
qu’association à but non lucratif à Bruxelles (Belgique) le 5 mars 2003, conformément à un accord
intergouvernemental signé entre 13 Pays et Territoires d’Outre-Mer le 18 septembre 2002.
Les objectifs de l’OCTA sont décrits dans les articles de l’association. Parmi eux, celui de défendre
les intérêts communs des membres et de représenter ces intérêts vis-à-vis des institutions
de l’Union Européenne dans tous les domaines mentionnés dans la décision des PTOM
(www.octassociation.org).
Ce livret met en avant les enjeux communs et globaux que représentent nos Océans
et les impacts environnementaux du changement climatique sur nos Océans. Le
développement économique et social et la protection de l’environnement sont les trois
piliers indissociables du développement durable. Les PTOM en particulier, soulignent à
quel point leur développement est limité par des handicaps structurels tels que leur petite
taille et leur manque de ressources. Une situation exacerbée par les conséquences néfastes
du changement du climat sur leurs écosystèmes fragiles. Les PTOM appellent à une
initiative générale pour lutter contre le changement climatique et pour que rapidement
une attention soit portée aux besoins spécifiques des PTOM, pour leur permettre d’y faire
face.
9 PTOM ont contribué à ce livret, soulignant les enjeux communs à tous les PTOM, dans
chacune des régions.
Source : EEA, AMAP
Les PTOM et la circulation mondiale des océans
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INTRODUCTION
Des pôles aux tropiques, les
PTOM face au changement
climatique
L’OCTA est l’Association des Pays et Territoires d’Outre-
Mer du Danemark, de la France, des Pays-Bas, et du
Royaume-Uni.
Les Pays et Territoires d’Outre-Mer (PTOM) sont
dispersés aux quatre coins du monde. Du Grand Nord,
avec le Groenland, au Pacifique Sud, avec les archipels
de la Polynésie française, les PTOM diffèrent largement
de par leur taille et leurs environnements climatiques.
Les océans et les mers, premières sources d’activité
économique pour ces territoires, sont essentiels au
développement des PTOM. Dès lors, les impacts du
changement climatique sur l’environnement et sur
les océans en particulier s’avèrent cruciaux pour les
PTOM.
L’activité humaine n’est pas étrangère à l’accélération du
changement climatique. L’élévation de la température
des océans contribue à la fonte de la banquise, la
dilatation des mers et la fréquence croissante des
risques de cyclones. Les récifs coralliens sont autant
menacés et les littoraux davantage exposés aux forces
accrues des vagues.
Du fait de leurs ressources limitées, combattre et gérer
le changement climatique se révèlent réellement
difficiles pour les PTOM. La gestion des océans et des
mers doit être abordée et traitée dans des enceintes
multilatérales, dans lesquelles les PTOM et l’Union
européenne uniraient leurs efforts.
Richesse commune à tous les PTOM, les océans
constituent le fil conducteur de ce livret qui traite
de deux conséquences concrètes du changement
climatique : le réchauffement et la montée du niveau
des océans. Le changement climatique est un fait, à nous
de joindre d’urgence nos efforts pour y répondre !
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LE CHANGEMENT CLIMATIQUE A ARUBA
Aruba est située dans la Caraïbe Sud, à seulement 20 kilomètres
au large de la côte du Venezuela. L’île mesure près de
30 kilomètres de long et 9 kilomètres à son point le
plus large, pour une superficie totale de 184 km².
Les températures sont en moyenne de 28°C,
avec des alizés rafraîchissants et peu de
tempêtes tropicales et d’ouragans. Aruba
se trouve en effet à l’extérieur de la ceinture
des ouragans d’où un niveau pluviométrique
très modéré (408,9 millimètres en moyenne
par an).
En 2005, la saison des pluies a été humide à
très humide. Entre octobre et décembre, Aruba a
enregistré 91% de précipitations pluviales en plus par
rapport à la moyenne de la même période. Une conséquence
de la hausse des températures de surface dans la mer des Caraïbes et
dans la zone tropicale de l’Atlantique et des températures de surfaces neutres dans l’océan Pacifique.
La population d’Aruba est estimée à 100 000 habitants, sans oublier les 700 000 touristes en moyenne
que l’île accueille chaque année.
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L’ÉLÉVATION DU NIVEAU DES MERS
L’économie d’Aruba dépend fortement du
tourisme. La fermeture en 1985 de la raffinerie
de l’île a causé un recul de l’économie de toute
la communauté arubaine. Afin de faire face au
chômage croissant, Aruba a concentré toute
son énergie dans l’industrie du tourisme. Ces
efforts se sont vus récompenser ; le nombre de
visiteurs a triplé passant de 206 747 touristes en
1985 à 641 906 en 2003. Aujourd’hui, ce secteur
forme le premier pilier de l’économie d’Aruba. Le
changement climatique, et particulièrement la
montée du niveau des mers, est par conséquent
crucial pour les zones côtières d’Aruba.
Les endroits les plus vulnérables à la montée des
eaux sont les plages et les estuaires marins de la
partie sud-ouest de l’île. Ces bancs de sables sont
des zones naturellement sujettes aux inondations
mais leur aménagement est néanmoins appelé à
s’étendre pour développer le tourisme.
L’urbanisation et les travaux de génie civil causent
l’obstruction de lits fluviaux. Par ailleurs, la
multiplication des sols minéralisés (toits, routes
et chaussées) associée à l’augmentation des
précipitations provoquent un ruissellement massif
et incontrôlé des eaux de pluie.
LES MESURES PRISES PAR LE
GOUVERNEMENT D’ARUBA
Aruba a mis en place un Plan de Développement
Economique Durable Pluriannuel dont certains
volets comprennent des programmes et des
projets consacrés au changement climatique.
Cet enjeu ne figure cependant pas en tête des
priorités locales. Mais conséquence positive de ce
plan, des réunions traitant de thèmes relatifs au
développement durable réunissent régulièrement
les différentes parties prenantes de l’île.
En outre, le gouvernement d’Aruba envisage
actuellement la ratification de la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques
et le Protocole de Kyoto.
Aruba est une petite île qui dépend partiellement
de la raffinerie et totalement de la station de
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traitement de l’eau et de production d’électricité,
d’où l’attention particulière portée au Protocole
de Kyoto. En plus de ces deux sources de pollution
atmosphérique, s’ajoute le trafic automobile,
pollution diffuse, alors que l’île doit répondre à une
demande de mobilité croissante (plus d’asphalte et
de voitures) à court terme.
Pour la gestion de la qualité de l’air, Aruba a mis
en place un plan pluriannuel de surveillance qui
entrera en vigueur au premier trimestre 2007.
Après le passage en 1999 de la queue de l’ouragan
Lenny et en 2004 de l’ouragan Ivan, les autorités
de l’île ont également décidé d’améliorer le
système de ruissellement des eaux de pluie et ont
mis en place un plan pluriannuel (2006 – 2009) de
mise à niveau.
Par ailleurs, la station publique de traitement
de l’eau et de production d’électricité envisage
d’augmenter sa capacité de production
par l’introduction de turbines éoliennes. Le
gouvernement d’Aruba a également créé l’Institut
de Gestion du Littoral pour veiller à la protection
des régions côtières. Un plan de gestion des
catastrophes naturelles a été prévu.
ALLER PLUS LOIN
Les connaissances actuelles et les techniques
disponibles, mais aujourd’hui limitées, ne
fournissent aucune donnée sur les potentiels
changements dans la fréquence et l’intensité des
ouragans, ni en ce qui concerne le déplacement
de la ceinture des ouragans. Aruba (et d’autres
îles des Caraïbes) attend avec beaucoup d’intérêt
que des études scientifiques soient menées sur les
implications du changement climatique dans la
Caraïbe.
Dans ce contexte de changement climatique,
Aruba va devoir concilier entre sa petite taille et les
grands défis auxquels elle doit faire face.
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