
3- les conditions de contenu propositionnel : ce sont les contraintes syntaxico-sémantiques
qui pèsent sur l’expression linguistique de la proposition représentant les conditions de
satisfaction de l’acte,
4- les conditions préparatoires : elles représentent les états de chose que le locuteur
présuppose ou tient pour vrais lors de l’accomplissement de l’acte ; elles concernent des
propriétés du locuteur, de l’auditeur, de leurs relations et du monde,
5- les conditions de sincérité : elles déterminent le mode des états mentaux que le locuteur
devrait avoir s'il voulait accomplir sincèrement un certain type d'acte,
6- le degré de puissance : il détermine l'intensité avec lequel le but illocutoire est atteint, il
est fonction de l’engagement du locuteur,
7- le degré de force : il mesure le degré d'expression d'états psychologiques.
3.3. La définition des verbes illocutoires assertifs
Pour les besoins de la catégorisation nous avons, à partir de la présentation de Vanderveken,
répertorié les composants caractérisant chaque verbe. Les définitions des verbes assertifs
auxquelles nous parvenons figurent en annexe.
4. La méthode de catégorisation : Anadia
La méthode Anadia constitue une assistance à la construction, à partir d’un ensemble d'objets,
de catégories qui aient de bonnes propriétés algébriques. Pour être optimale, une représentation
catégorielle n'a pas besoin d'être complète, elle doit être suffisante pour différencier toutes les
entités qui sont visées comme différentes. La méthode de catégorisation mise en place dans
Anadia est basée sur l’interdépendance entre les représentations de chaque entité. Il ne s’agit pas
de décrire l’essence de chaque entité mais de proposer une grille qui permette de faire les
différences pertinentes pour interpréter ou produire des énoncés langagiers. Les concepts mis en
jeu dans le modèle sont les suivants:
Attribut : propriété que l'on peut ou non attribuer à une chose. Un attribut est spécifié par les
valeurs possibles de la propriété (par exemple, l'attribut lié à l'état physique d'une matière est
décrit par les valeurs solide, liquide, gazeuse).
Registre : ensemble d'attributs.
Table : combinatoire des valeurs des attributs d'un registre.
Sélection : places de la table reconnues valides (on peut les nommer et en donner des exemples)
Topique : graphe des relations entre les places sélectionnées. La relation entre deux places est
un nombre de différences de valeurs d'attributs. La topique la plus intéressante est la topique
des différences sur une valeur d'un attribut, qu'on appelle "différence à un trait près". Les
topiques révèlent la structure du domaine initial relativement aux attributs considérés. Si toutes
les places ont été sélectionnées, la topique des différences à un trait près est un graphe complet
et tous les attributs choisis sont indépendants et pertinents.
L'intérêt d'Anadia n'est pas uniquement son résultat en terme de représentations
systémiques mais consiste également dans le processus interactif mis en place pour y parvenir,
via notamment le choix des attributs, la formation des registres (c'est à dire considérer les
attributs au bon niveau) et la reconnaissance des catégories effectives. Ces dernières imposent
une réflexion fructueuse sur les concepts d'un domaine avant d'en concevoir un modèle. Les
répercutions de ces choix sont directement analysables en terme de propriétés algébriques du
modèle qu'Anadia permet de réaliser. Parmi ces propriétés on peut par exemple citer les notions
de dépendance et de subordination des attributs (Nicolle et Beust, 1997) et l'importance des
catégories vides dans la table (Beust, Delépine, Nicolle, Coursil, 1996).
5. Application à la catégorisation des verbes assertifs
5.1. Problématique
Situés dans une perspective interactionniste en DHM, nous ne pouvons nous satisfaire des
arborisations de Vanderveken développées dans une perspective logique et figée. En effet, les
arbres de Vanderveken ne reflètent pas une catégorisation fonctionnelle - i.e. exploitable dans le
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