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car les petites entreprises ne sont pas dominantes et qu’il n’y a pas
véritablement spécialisation productive. On ne peut pas pour autant
parler de ville de grande industrie, car les grands établissements (qui
pour certains connaissent un développement national et international)
doivent compter avec des entreprises de taille plus modeste et
appartiennent à des secteurs différents. De plus les implantations se font
le plus souvent à l’écart de la ville, à proximité des sources d’énergie ou
de matières premières, les ouvriers étant logés, par le patronat, dans des
lotissements de maisons, dans lesquels ils bénéficient d’un jardin
potager.
La principale caractéristique de l’économie locale est sans conteste la
diversité. Le secteur qui procure la plus grande partie des revenus et des
emplois ne conquiert pas une position d’hégémonie à l’intérieur du tissu
industriel. La ganterie, largement dominante au XVIIIème siècle, doit ainsi
compter, dès le début du XIXème siècle, avec les cimenteries, puis par la
suite avec les activités liées à la production et l’usage de l’hydro-
électricité. Lorsqu’une de ces activités amorce un déclin au début des
années 1950, d’autres industries sont d’ores et déjà en place, qui
fournissent aux salariés locaux emplois et revenus.
La naissance de l’Université
Le véritable démarrage de l’enseignement supérieur à Grenoble date de
la fin du XIXème siècle et est en relation directe avec le développement
industriel consécutif à la découverte de l’hydroélectricité. Les
entreprises, en pleine croissance, ont un besoin pressant d’ingénieurs et
de techniciens et leurs chefs, réunis dès 1900 dans une Société pour le
développement de l’enseignement technique auprès de l’Université, investissent
directement dans la création d’écoles spécialisées (Ecole de Papeterie,
Institut de Métallurgie, Ecole d’Hydraulique, Institut d’Electrochimie,
Institut d’Electronique, Institut Fourier pour les mathématiques et la
physique). Ils fournissent les terrains pour l’implantation de ces instituts,
la plupart situés à proximité de la gare, ils participent au financement
des constructions et surtout des équipements des laboratoires. La
recherche qui se déroule au sein de ces instituts est à la fois théorique et
pratique, les industriels utilisant les laboratoires pour mettre au point de
nouveaux procédés de fabrication ou pour tester de nouveaux produits.
La création en 1939, toujours à l’initiative du patronat local, d’une
nouvelle association, la Société des Amis du Laboratoire des Essais
Mécaniques et Physiques de l’Institut Polytechnique, permet aux écoles