La province de Luxembourg :
Un territoire étonnant
Une multitude de typicités
Plusieurs leviers de développement
STOP aux CARICATURES !
L’histoire récente de la province
de Luxembourg est fort dié-
rente de celle du reste de la
Wallonie, n’ayant pas développé la
forte industrialisation qui a marqué
le territoire wallon du XIXe siècle
jusqu’après la Seconde Guerre
mondiale, contrairement au sillon
Sambre-et-Meuse par exemple.
Il faut tenir compte de cette parti-
cularité en termes de stratégie de
développement territorial. Le texte
qui suit ne se veut pas exhaustif.
Les caractéristiques générales très
spécifiques à la province seront
mises en évidence, caractéristiques
qui constituent des atouts et des
opportunités indéniables pour le
développement de la province.
Nous mettrons en exergue le dia-
gnostic approfondi du territoire
luxembourgeois réalisé par le La-
boratoire LEPUR de l’Ulg en 2012
pour compte de l’asbl Réseaulux
(www.reseaulux.be).
Une situation
très diérente
et spécifique, dont
il faut tenir compte
en termes de straté-
gie de développe-
ment territorial.
La population luxembourgeoise,
en forte croissance depuis les
années 70, compte près de
275.000 habitants, soit 7,7 % de la
population wallonne. Même si sa
croissance s’accélère plus rapide-
ment que dans le reste de la Wallo-
nie, sa densité reste malgré tout plus
faible que la moyenne wallonne.
La population luxem-
bourgeoise est la plus
jeune de Belgique :
près d’un tiers des
Luxembourgeois a
moins de 25 ans, et
près de 60 %, moins de
45 ans. Ce sont les flux
migratoires et la natali-
té qui expliquent cette
jeunesse ; le vieillisse-
ment de la population
est par conséquent
moins perceptible qu’ailleurs en
Wallonie.
La population active de la pro-
vince compte près de 124.000
personnes. Les taux d’activi-
té et d’emploi sont supérieurs à la
moyenne wallonne et se rapprochent
de la moyenne belge.
Près de 29.000 travailleurs passent
chaque jour la frontière du Grand-
Duché de Luxembourg. Ce dernier
est le 1er employeur de la province.
Le lieu de résidence de ces fronta-
liers s’étend par cercles de moins
en moins denses des communes du
sud de la province, qui concentrent
les trois quarts de leur nombre total,
aux arrondissements de Bastogne et
de Neufchâteau (plus au nord), et
même jusqu’au sud de la province de
Liège.
Les secteurs clés de la province en
matière d’emploi sont le commerce,
la construction (en forte croissance),
le secteur bois et l’Horeca. Plus
qu’ailleurs en Wallonie, ces domaines
d’activités sont les plus représentés
parmi tous les types d’emplois. Le
tourisme joue une part prépondé-
rante dans ce constat, particulière-
ment pour le commerce et le secteur
HORECA.
La province de Luxembourg compte
14.000 demandeurs d’emploi, soit
5,5 % du nombre de chômeurs wal-
lons. Le taux de chômage est bas par
rapport au reste de la Wallonie, mais
ne baisse pas depuis plus de 4 ans.
Notons cependant que la durée du
chômage est de moins d’un an dans
plus de la moitié des cas, et que 41 %
des personnes concer-
nées ont moins de
30 ans.
Le territoire de
la province de
Luxembourg s’ar-
ticule autour de plu-
sieurs pôles urbains
reliés par des axes
routiers et ferroviaires
importants qui lui
donnent une ouverture
particulière vers les
autres régions et vers l’international.
La province n’abritant pas de grande
agglomération urbaine, sept villes
agissent en réseau organisé et struc-
turent le territoire, jouant le rôle
d’animation de leur hinterland et de
mise en relation avec l’« extérieur »
de la province. Ce modèle atypique
est spécifique au territoire luxem-
bourgeois. Ces 7 com-
munes abritent plus de
40 % de la population
de la province. Il s’agit
de : Arlon, Aubange,
Bastogne, Durbuy,
Libramont-Chevigny,
Marche-en-Famenne
et Virton.
Lenseignement,
l’éducation et la
formation sont
des éléments structurants du terri-
toire et d’une importance cruciale
pour son avenir. La répartition de ces
activités traduit de façon évidente
la structure spatiale de la province.
Notons que les sites de l’ULg, des
Hautes Ecoles Robert Schuman et
Hénallux, du Forem et de l’IFAPME
sont répartis sur 5 communes en
province de Luxembourg (en ré-
gion wallonne, les hautes écoles
se répartissent sur 30 communes).
Libramont se place en 4e position
en Wallonie par le ratio du nombre
d’étudiants habitants, après Lou-
vain-la-Neuve, Liège et Mons. Vir-
ton et Bastogne se classent dans
les 10 premières places, et Arlon
en 11e position (selon indice SDEL,
Lepur, 2012). Les récentes implan-
tations de sections d’enseignement
supérieur, notamment à Libramont,
Marche et Arlon, renforcent la po-
sition globale de la province dans
les secteurs qu’elle développe parti-
culièrement, tels la gestion des sys-
tèmes informatiques, le tourisme,
le social, le bois, ainsi que par le biais
de son Centre de Compétence situé
à Marche. On ajoutera que parmi
les 20 communes wallonnes présen-
tant l’ore d’enseignement secondaire
la plus développée en regard de leur
poids démographique, 5 sont luxem-
bourgeoises.
Les entreprises de plus de 100
travailleurs concentrent plus de
33 % des emplois salariés de la
province. Quant aux autres sociétés,
elles sont plus de 8 sur 10 à employer
moins de 10 personnes. Le nombre
d’entreprises croît constamment.
Le nombre de salariés privés est en
constante augmentation, alors que
l’emploi dans le sec-
teur public stagne.
Notons au passage
que ce dernier a plus
de poids dans la struc-
ture économique de la
province que dans les
autres provinces wal-
lonnes, même si on y
constate un net désin-
vestissement du sec-
teur public en province
de Luxembourg.
Les secteurs qui comptent le plus
d’entreprises dans la province sont
l’agriculture/sylviculture/pêche
(20 %), le commerce (18 %), la
construction (15 %), l’hébergement/
restauration (9 %), ainsi que les ac-
tivités spécialisées, scientifiques et
techniques (9 %).
Les proportions sont sensiblement
diérentes de l’échelle wallonne,
mais concernent les mêmes secteurs.
1/3
de la population
luxembourgeoise
a moins de 25 ans.
8 entreprises sur 10
emploient moins
de 10 personnes.
La croissance du nombre d’indé-
pendants est faible dans la province
(près de 8 fois moins qu’en Wallonie),
du fait de pertes importantes dans
diérents secteurs,
dont l’agriculture no-
tamment. Le nombre
d’indépendants en ac-
tivité complémentaire
est par contre, comme
ailleurs en Wallonie, en
forte augmentation.
L’arrondissement
d’Arlon présente le
plus faible taux de
créations d’activités.
Le Grand-Duché de
Luxembourg voisin
attire en eet les can-
didats entrepreneurs de cette zone
frontière.
Sur le plan de la recherche, un-
dénombrement des centres
de recherche et de « connais-
sances », ainsi que des chercheurs
qu’ils hébergent, a été eectué. On
estime le nombre de chercheurs à
plus de 120, et le nombre d’emplois
directs générés par ces établisse-
ments à plus de 300, répartis dans
une dizaine de sites sur
le territoire provincial.
Ces chires montrent
l’importance que cette
matière grise peut re-
présenter en termes
de valorisation écono-
mique pour les entre-
prises du territoire.
Le tourisme est
depuis longtemps
un secteur écono-
mique fort important
en province de Luxem-
bourg : 7 communes
du Top 15 des nuitées hôtelières sont
luxembourgeoises (Bouillon, Durbuy,
La Roche, Houalize, Tellin, Vielsalm,
Virton). Les atouts sont nombreux
et variés, et attirent diérents types
de touristes : sportifs,
amoureux de la nature,
festivaliers, touristes
de mémoire... Être une
destination touristique
durablement prisée,
c’est un enjeu majeur
du développement de
l’économie comme de
la réputation du ter-
ritoire. Les habitudes
des touristes évoluent.
Il est crucial d’être
créatif et de leur pro-
poser des produits et
services inédits.
Enfin, la géographie culturelle
de la province se compose de
plusieurs bassins, qui dépassent
parfois les frontières, et de quelques
pôles majeurs, qui concentrent les
moyens financiers (Assises du dé-
veloppement culturel territorial,
Fédération Wallonie-Bruxelles). La
culture va à la rencontre de son pu-
blic, les opérateurs de proximité sont
très nombreux et maî-
trisent l’art de l’adap-
tation aux contraintes.
Les Luxembourgeois
produisent beaucoup
de projets culturels,
alors que les autres
provinces en sont
davantage consom-
matrices. Ce constat
corrobore l’analyse
faite par Zineb Aouni
(Liège créative, ULg
Lepur), qui indique
que la créativité des
résidents des zones intermédiaires
et faiblement peuplées de Wallonie
est plus importante que celle des
résidents des zones densément ur-
banisées. Pourtant les résidents du
territoire travaillent majoritairement
en ville, ce qui signifie notamment la
métropole de Luxembourg.
120
chercheurs
en province
de Luxembourg
7 communes
du top 15
des nuitées hôte-
lières sont luxem-
bourgeoises.
Les habitants produisent beaucoup de projets culturels,
alors qu’ailleurs ils ont plus tendance à en être consommateurs.
‘‘Donc’’
Malgré les nombreux
atouts de notre terri-
toire, il faut garder un
œil réaliste sur son déve-
loppement actuel et à venir.
L’indicateur utilisé en général
pour mesurer le dévelop-
pement socio-économique
est le PIB/habitant. Celui de
la province de Luxembourg
est le plus bas des provinces
belges.
C’est pour réagir à cette
situation que des porte-
feuilles de projets structu-
rants ont été élaborés dans
le cadre des programmations
européennes 2014-2022 sur
le territoire de la province.
Ces portefeuilles réunissent
diérents types d’acteurs et
ont été construits au départ
des pôles urbains principaux,
des capacités de recherche
orant un potentiel de
valorisation économique, des
potentialités économiques
traditionnelles ou spécifiques
à renforcer
Données et analyses dIDELUX
et Direction de l’Économie
de la Province de Luxembourg
Drève de l’Arc-en-Ciel, 98
6700 Arlon - Belgique
tél. +32 63 23 18 11
fax : +32 63 23 18 95
Plus d’infos : www.idelux-aive.be
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